VIDE-GRENIER - Delphine Fremaux-Lejeune, experte de l'émission "Affaires conclues" sur France 2, est l'invitée de RTL Bonsoir

  • l’année dernière
Un couple originaire d'Alès a vendu à un brocanteur un vieux masque africain qui trainait chez eux pour 150 euros. Le brocanteur l'a ensuite revendu plus de 4 millions d'euros. Tout comprendre aux trésors qui pourraient se cacher dans vos greniers avec Delphine Fremaux-Lejeune, commissaire-priseur et experte de l'émission "Affaire conclue" sur France 2.
Regardez L'invité de RTL Soir du 31 octobre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL
00:02 Julien Celié, RTL Bonsoir jusqu'à 20h. Allez bonne fin de journée, RTL Bonsoir
00:09 continue et voici maintenant l'heure de nos invités pour tout comprendre. Tout comprendre aux trésors qui pourraient se cacher dans vos greniers, oui
00:17 puisque l'originaire d'Aless a vendu à un brocanteur un vieux masque africain qui traînait chez lui pour
00:23 150 euros. Le brocanteur l'a ensuite revendu plus de
00:26 4 millions d'euros. Et oui il y a une petite marge. Alors comment savoir si un trésor traîne ou non dans une vieille maison de famille ?
00:33 Que faire si on a un doute sur un objet pour tout comprendre ? Nous sommes avec Delphine Frémaux le jeune, bonsoir.
00:39 Bonsoir. Vous êtes commissaire Prizeur, nos auditeurs vous connaissent certainement puisque vous êtes l'experte de l'émission à faire conclue sur Florence 2.
00:46 Avec nous également l'immense Patrick Tejero, correspondant RTL en Occitanie. Salut Patrick. Oui bonjour les amis.
00:52 Vous nous avez conté ce matin dans le journal de 8 heures l'histoire de ce couple d'Aless qui voudrait faire annuler la vente de ce masque.
00:57 D'abord on en est où de l'affaire parce que le couple et le brocanteur étaient au tribunal cet après-midi ?
01:01 Alors c'était ce matin en fait et ça a été un succès d'audience. Le palais de justice d'Aless était bondé.
01:06 L'avocat des vendeurs a expliqué pourquoi ses clients avaient le sentiment d'avoir été arnaqué.
01:10 Ils ne connaissaient pas la valeur du masque qui avait été abandonné pendant près d'un siècle dans un cajibi.
01:15 Alors c'est pas une question d'argent mais de morale dit l'avocat. Il réclame tout de même l'annulation de la vente et 3 millions de dommages et
01:21 intérêts. L'avocat du brocanteur lui de son côté a fait remarquer que ce masque était un souvenir de famille ramené d'Afrique par un grand père
01:29 qui exerçait la haute fonction d'administrateur de l'état français du moyen Congo jusqu'en 1919.
01:35 On pouvait donc légitimement imaginer que ce souvenir n'était pas une bricole de bidasse de la coloniale. Enfin ça c'est mon interprétation perso.
01:41 Et le brocanteur lui n'est pas spécialiste de l'art africain. Il a confié l'oeuvre à la maison de vente aux enchères de Montpellier qui elle a fait
01:48 la datation au carbone 14, l'expertise de l'objet qui a été estimée à 300 000 euros. Et cet avocat a produit des échanges de SMS qui montrent que
01:55 tout a été transparent. Le brocanteur a même proposé 300 000 euros au couple qui a refusé sur les conseils de leurs enfants.
02:01 La décision a été mise en l'ai libérée au 19 décembre.
02:04 Madame Frébole-Jeune, on a besoin de vos lumières, ça arrive souvent ce genre d'histoire ?
02:07 C'est quand même assez rare. Franchement ça peut faire rêver d'avoir un objet dont on pense qu'il est moche et qui vaut beaucoup d'argent.
02:14 Ça peut arriver, mais il faut se méfier toujours de l'objet. S'il ne nous plaît pas, mais il peut avoir de la valeur, il faut savoir si on les recherche.
02:21 Alors justement, comment on peut savoir qu'un objet qui traîne chez nous a de la valeur ?
02:25 Alors il faut d'abord bien référencer les objets qu'on a chez soi. C'est-à-dire dresser un petit inventaire, grouper les objets un peu par thème,
02:32 se renseigner dans la famille si ces objets ont une histoire. La provenance c'est très important, ça permet de faire un pédigré de l'objet.
02:39 D'où il vient, si c'est les grands-parents qui le possédaient, quel métier faisaient les grands-parents, est-ce que c'est attaché à la famille depuis longtemps ?
02:46 C'est toute l'enquête qu'il faut mener. Ensuite, il faut regarder les objets de près et regarder si on trouve une signature, une marque,
02:54 est-ce que c'est de l'argent, est-ce qu'il y a des poinçons ? C'est mener une enquête. Et puis je dirais surtout, surtout, surtout, ce qu'il faut faire,
03:02 c'est aller voir un commissaire-priseur. On est en train de venir. On est en train de venir.
03:08 Vous venez, vous, dans les maisons ? Et vous coûtez combien ?
03:11 Ça dépend. Ça dépend de pourquoi on me fait travailler. Mais voyez, là, aujourd'hui, je suis dans une librairie à Rouen et je fais une journée d'expertise gratuite
03:21 à la disposition du public. J'ai déjà reçu 110 personnes depuis ce matin.
03:25 Il y avait les masques africains ?
03:27 J'ai vu des objets africains.
03:29 Et au-delà des masques africains, est-ce qu'il y a quelques objets sur lesquels il faut avoir une attention particulière ?
03:36 On dirait les bijoux, les pierres précieuses. Est-ce que c'est une pierre ancienne ? Est-ce que c'est une pierre moderne ?
03:44 Il faut qualifier les objets. Voyez, j'ai une petite anecdote. J'ai trouvé des gouaches, des estampes japonaises du 17e et du 18e siècle.
03:52 La cliente en espérait 5 000 euros et je lui en ai vendu pour 180 000 euros.
03:57 Vous voyez, le présent, il existe. Il n'est pas forcément à l'endroit où on le pense. Il faut toujours être en osagué.
04:04 Aujourd'hui, on a la chance d'avoir Internet et puis vous savez, c'est passionnant.
04:07 Ce qui est formidable, c'est de chercher. C'est le chemin qu'on prend pour chercher.
04:11 Est-ce que ça vous choque ? Parce que moi, l'histoire, je me dis, si on me propose le prix que je veux, moi, si je pense que c'est 150,
04:18 je ne trouve pas ça choquant. Si à partir du moment où les gens veulent bien vendre cet objet, c'est qu'on est d'accord sur le contrat.
04:22 Alors, c'est compliqué parce que, vous voyez, nous, en tant que commissaire-priseur, on éclaire les gens sur ce qu'ils ont.
04:28 On essaie de qualifier l'objet correctement.
04:30 Dans le cas du brocanteur qui vient acheter, lui n'a pas forcément la connaissance. Il a souvent l'instinct de l'objet.
04:36 Ce brocanteur, il a l'air de parfaitement de bonne foi. Les propriétaires aussi, puisqu'ils ne savaient pas.
04:40 Mais je dirais que quand on est propriétaire de quelque chose, il faut déjà se renseigner soi-même.
04:45 On ne peut pas, lorsqu'on a un grand-père qui a été ambassadeur avant 1920, c'est tout de suite évident que c'est un objet de valeur.
04:54 L'histoire familiale, elle est primordiale.
04:57 Patrick Tejero, juste pour terminer, vous qui traitez cette affaire d'Alaise qui nous passionne tous, il est beau au moins ce masque ?
05:04 Est-ce que vous le mettriez au mur chez vous ?
05:07 Moi, je suis totalement fasciné par ces masques africains et celui-ci en particulier, surtout avec cette histoire absolument formidable.
05:12 Il a comme une petite barbichette.
05:14 Alors, une barbichette en raffia qui est enduite de kaolin et de sang séché.
05:17 Vous avez vu ?
05:18 Vraiment du sang humain.
05:19 Oui, oui.
05:20 Oui, parce que ce sont des objets rituels.
05:22 D'accord.
05:23 Il fait à peu près 50 cm de haut.
05:25 C'est du bois de fromager, un bois très, très léger, facile à travailler, dans lequel on faisait à l'époque de façon…
05:30 Et on continue à faire d'ailleurs des copies de masques dans ce bois-là.
05:33 Il faut savoir que quand même, ces objets ont inspiré les plus grands sculpteurs, les plus grands créateurs et les plus grands décorateurs des années 30 et des années 20.
05:45 Bien sûr.
05:46 Voilà.
05:47 Donc, c'est un moment d'histoire de l'art qui mérite d'être considéré de façon importante.
05:51 Et puis, ce qui est très important dans cette affaire-là, c'est vrai qu'on parle d'un prix, mais le prix se décide aux enchères et il y a le feu des enchères.
05:57 Peut-être qu'en autre lieu, en autre temps, il n'aurait pas coûté si cher ce masque-là.
06:01 Là, il y a une dizaine d'enchérisseurs qui se sont battus pour récupérer ce morceau de bois avec cette barbichette de raffia.
06:06 Alex Vizorek, vous connaissez ça, le feu des enchères.
06:08 Vous êtes dépensier, vous.
06:10 Non, mais vous pouvez juste regarder.
06:11 Vous regardez les enchères, vous regardez les œuvres d'art et puis vous voyez à combien ça part.
06:15 Et c'est assez facile.
06:16 Si j'avais une porte de 20, ce week-end, je peux vous dire que je n'avais pas les moyens.
06:19 Merci beaucoup Patrick Tejero, correspondant de RTL en Occitanie.
06:23 Merci à vous Delphine Frémaux, le jeune, vous la commissaire priseur de l'émission Affaires conclues.
06:28 C'était un plaisir de discuter avec vous.
06:29 Merci pour vos précieux conseils pour nos auditeurs ce soir.
06:33 Merci à vous Alex Vizorek.
06:34 On vous laisse filer parce que vous partez pour Villers-Cotterêts, la cité internationale de la langue française qui vient d'ouvrir.
06:39 Vous allez jouer avec d'autres humoristes ce soir.
06:41 On vous laisse filer un petit peu plus tôt que d'habitude.
06:42 Amusez-vous avec nos amis francophones.
06:44 Nous, on va s'amuser dans un instant dans RTL Bonsoir avec la suite, le match des infos pour Brio Dîner.
06:49 Bien entendu, à tout de suite.
06:50 Bien entendu, à tout de suite.
06:51 RTN
06:53 [SILENCE]

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