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Autour d'Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot, les informés débattent de l'actualité du mardi 3 septembre 2024.

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00:00Générique
00:0620h, 21h, Les Informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:11Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés, votre rendez-vous de décryptage de l'actualité.
00:15Le soir sur France Info, la radio et France Info, la télévision.
00:19Canal 27 de la TNT, tout savoir et tout des débats pour vous permettre de vous faire un avis sur l'actualité.
00:26Bonsoir Agathe Lambret.
00:27Bonsoir.
00:28De quoi parle-t-on ce soir ?
00:29Et si c'était Xavier Bertrand, notre nouveau Premier ministre.
00:32Jean-Rémi a chaque jour son nom, sa piste qui tient la corde.
00:36Et c'est dans ce contexte qu'Édouard Philippe choisit d'annoncer.
00:39On vient d'apprendre sa candidature à la présidentielle de 2027.
00:43Les caisses sont vides, les comptes dérapent et pourraient déraper encore plus.
00:47Le gouvernement, lui, accuse les collectivités territoriales.
00:50Alors, à qui la faute ? Et est-ce que les Français vont devoir encore trinquer ?
00:55Enfin, Benjamin Netanyahou, Premier ministre israélien, confronté à une pression de plus en plus forte de la rue.
01:00Quelles conséquences cela peut-il avoir sur le cours de la guerre ?
01:03En tournant sur ce sujet, nous aurons l'éclairage du géopolitologue Frédéric Ancel.
01:08Et pour en parler, les informés de ce soir.
01:10Christophe Jacubizine, directeur des rédactions des Echos.
01:14Cédric Clérin, rédacteur en chef de l'Humanité Magazine.
01:17Et Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur d'Atlantico.
01:21Bonsoir à tous les trois. Merci beaucoup d'être là.
01:23C'est Les Informés.
01:26Et si c'était Xavier Bertrand, Agathe ?
01:28Écoutez, Emmanuel Macron, en tout cas, a présenté cette option comme étant l'option privilégiée au leader de la droite ce matin.
01:35Mais le Rassemblement National est catégorique.
01:37Il censurait immédiatement un gouvernement Bertrand.
01:40Alors, qui dit vrai dans tout ça ?
01:42Xavier Bertrand, d'abord, est-il sérieusement envisagé par l'Élysée ?
01:47Quelle est la part de posture aussi dans les menaces du Rassemblement National ?
01:51Et puis, qu'en dit l'intéressé ? Surtout, écoutez le président des Hauts-de-France interrogé par BFM TV.
01:56Vous êtes serein donc ?
01:58Comme un président de région, oui, tout à fait, qui est au boulot.
02:00Président de région ?
02:01Sur le terrain.
02:02Président de région, mais va peut-être falloir vous appeler monsieur le Premier ministre dans quelques heures ?
02:05Président de région. Président de région. Ça me va très bien.
02:08En tout cas, c'est une très belle région.
02:10Grand Est aussi.
02:11Tous les feux sont en vert.
02:13Monsieur le Président de la République a reçu ce matin les cadres des Républicains.
02:18Je ne vais pas vous parler de la Foire de Chalons parce que là, je vais être intéressable.
02:21Comme dirait la Haute-Seu, ceux qui savent ne parlent pas.
02:24Est-ce qu'elle est sérieuse cette piste de Xavier Bertrand ? On vous pose la question ce soir.
02:28C'est évidemment une question très importante.
02:30Christophe Jacubisin, vous la sentez comment ?
02:33Est-ce que c'est encore un jeu à l'Élysée de sortir des noms comme ça ou pas ?
02:37Oui, Arquette a bien fait de dire ce matin.
02:39C'était une piste sérieuse ce matin.
02:41Comme hier, la piste Thierry Baudet était aussi une piste sérieuse.
02:44Ce soir, elle est moins sérieuse.
02:47Parce que, vous l'avez dit, en fait, il teste tous les jours.
02:50Il nous mène en bourrique un peu le Président de la République.
02:52Hier, c'est avec le Président du CESE.
02:54Aujourd'hui, c'est avec Xavier Bertrand, le Président de la région de France.
02:57Il nous teste et il voit comment réagit la classe politique.
03:00On a vu qu'hier, par exemple, Thierry Baudet, il a pris une volée de voie verte de tout le monde.
03:05Y compris Nicolas Sarkozy et François Hollande qui ont dit à Emmanuel Macron tout le mal qu'il pensait de cette hypothèse.
03:11Pas assez politique, pas assez dynamique, pas assez structuré intellectuellement.
03:18C'est pas moi qui le dis, hein.
03:19Donc, c'est eux.
03:21Et aujourd'hui, Xavier Bertrand, il a été testé aussi par rapport à la classe politique.
03:26Et vous avez raison.
03:28Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:29La première chose, le Rassemblement National a dit que s'il était Xavier Bertrand, il voterait la censure.
03:34Et comme le NFP aussi a dit que de toute façon, un candidat qui ne respecterait pas,
03:39même un candidat socialiste qui ne respectera pas le programme du NFP,
03:44pouvait être victime d'une censure.
03:46Et donc, forcément, le NFP plus l'ERN, ça fait...
03:50Alors, si c'est que le LFI, ça ne fait pas une majorité absolue.
03:53Mais si on en rajoute le Parti Socialiste et les écolos, ça peut commencer à devenir un peu inquiétant.
03:57Donc, à l'heure où je vous parle, où on se parle, Xavier Bertrand, ça s'est un peu éloigné.
04:01Cédric Lérin de l'Humanité, vous en pensez quoi de cette manière de tester ?
04:06C'est quand même assez inédit ces derniers temps, ces dernières années en tout cas.
04:08Emmanuel Macron avait plutôt préparé ça un peu plus en coulisses.
04:11Il avait parfois mis du temps.
04:12Mais il avait sorti des noms qui, parfois, avaient surpris tout le monde.
04:14Là, on n'est pas dans le même scénario.
04:16Ah ben non, ça nous surprend d'autant moins que...
04:18Là, on a fait Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand.
04:20Si on s'était vu il y a un mois, on serait en train de débattre de Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand.
04:25C'était déjà exactement la même chose il y a un mois.
04:28Donc là, on est dans un jeu qui, à mon avis, doit commencer à énerver passablement nos concitoyens.
04:33Là, on est purement dans la politique politicienne, entre guillemets,
04:36où on sort Bernard Cazeneuve du chapeau pour faire travailler la gauche
04:39et voir qui c'est au Parti socialiste qui va sortir du bois pour dire
04:42« Ah oui, c'est possible avec Bernard Cazeneuve et d'essayer de se coaliser avec le Bloc central. »
04:49Nicolas Maillard-Rossignol, ce matin sur Votre Antenne, a répondu plus ou moins à cet appel.
04:53Ensuite, on sort Xavier Bertrand de l'autre côté pour...
04:56On l'agite devant LR pour savoir qui c'est qui va sortir du groupe LR
05:00pour dire « Ah oui, c'est une bonne option et on peut y aller ».
05:03Donc, comme dira Édouard Philippe, qui va être un peu la star de la soirée,
05:06le Président fait travailler la poutre pour voir un peu les majorités qui peuvent se dégager.
05:10Malheureusement, il n'y a jamais rien qui se dégage au final.
05:13Ça a été très bien dit, l'hypothèse de Xavier Bertrand était au sommet à 10h du matin
05:17et deux heures après, elle était mortenée.
05:20Donc, ça ne sera vraisemblablement pas ça.
05:22On peut imaginer quand même que...
05:24On pouvait penser, il y a quelques semaines, que le Président de la République avait un scénario tout prêt.
05:29Je pense qu'aujourd'hui, on peut raisablement dire qu'il ne sait pas vraiment où il va.
05:32En tout cas, pour rebondir sur ce que vous disiez, la colère des Français,
05:34y compris dans les rangs de la Macronie, on s'agace.
05:37Écoutez le député Modem, Richard Ramos.
05:39On a l'impression que c'est du théâtre.
05:41C'est-à-dire qu'on a l'impression qu'on fait venir des chefs de parti qui font semblant.
05:44On est en train d'inventer la République du faire semblant.
05:47C'est-à-dire comme si les choses étaient déjà faites, mais on ne le dit pas encore.
05:50Donc, on fait du théâtre, on fait rentrer des gens, des acteurs qui rentrent et qui sortent.
05:54Le problème, c'est qu'est-ce qui va en sortir ?
05:57Est-ce que oui ou non va répondre à l'attente des Français ?
06:00Jean-Sébastien Ferjou, c'est du théâtre, ce qu'il se passe ?
06:03C'est sérieux, la politique, non ?
06:05Oui, mais la réalité, c'est qu'il n'y a pas de solution.
06:07Donc, il faut sortir du déni.
06:09À partir du moment où il y a un double cordon sanitaire en France,
06:11il y a eu un cordon sanitaire contre le Rassemblement national,
06:13et il y a de facto un certain nombre d'électeurs et de partis politiques
06:16qui tiennent aussi un cordon sanitaire vis-à-vis de LFI, voire de tout le NFP.
06:21Donc, ça exclut trop de gens.
06:23Et Christophe Jacubisi me le disait, c'est juste de l'arithmétique.
06:25Il y a trop de gens qui sont exclus du jeu
06:28pour pouvoir espérer trouver une coalition au milieu.
06:31D'autant que mécaniquement, si vous excluez ceux qui sont sur la droite,
06:34vous excluez ceux qui sont sur la gauche, on revient au bloc central.
06:37Et là, et c'est là où ce que disait Richard Ramos, c'est intéressant,
06:40c'est qu'Emmanuel Macron, non seulement il n'a plus de majorité parlementaire,
06:43mais il n'a plus de majorité présidentielle.
06:45Il n'est plus soutenu par son propre camp.
06:47Les premiers à avoir dit, nous ne voulons pas un premier ministre du bloc central,
06:51ça a été Gabriel Attal qui a dit, non, non, non, hors de question,
06:54ça a tué de facto François Bayrou.
06:56D'autres lui ont fait savoir au président de la République aussi,
06:59non, c'est absurde, il y a eu des élections,
07:01nous ne pouvons pas faire comme si elles n'avaient pas eu lieu.
07:03Alors que mécaniquement, si vous avez organisé,
07:05il y en a qui ne peuvent pas aller au pouvoir à droite,
07:07il y en a qui ne peuvent pas aller au pouvoir à gauche,
07:09il ne reste que le centre, puisque les LR ne sont pas assez nombreux,
07:11ni le groupe Lyott, ni ceux qui sont les autres.
07:14Donc, il n'y a pas de solution.
07:15À un moment, il faudra bien respecter peut-être l'intelligence des Français,
07:19soit de deux choses unes, soit on interdit à la FI,
07:22soit on interdit le Rassemblement national, ou les deux,
07:24parce qu'on considère qu'ils sont véritablement dangereux pour la démocratie,
07:27soit on respecte le vote des Français,
07:29on considère que ce sont des gens qui peuvent avoir vocation
07:31à participer soit à des coalitions,
07:33soit peut-être à des soutiens sans participation.
07:36Regardez, en Suède, c'est le cas,
07:37il y a un gouvernement qui est soutenu par l'extrême droite,
07:40qui n'y participe pas, ça ne veut pas dire que ce gouvernement
07:42s'aligne sur les positions de l'extrême droite,
07:44c'est-à-dire qu'ils ont essayé de faire un travail minimum.
07:46Parce que là, moi, je ne comprends pas pourquoi le président de la République
07:48ne donne pas la main à Yael Broun-Pivet,
07:50c'est au Parlement qu'il faut trouver une solution.
07:52C'est au Parlement, ça n'est plus à lui de se substituer au parti
07:56pour essayer de définir ce qui pourrait être
07:58une ébauche de majorité à l'Assemblée nationale.
08:00Il y a eu un mouvement, quand même, de la droite,
08:03Laurent Wauquiez a évolué, Emmanuel Macron a reçu ce matin
08:06les leaders de la droite, il a testé cette hypothèse de Xavier Bartrand,
08:09il leur a assuré d'ailleurs que c'était...
08:11Mais qui est à la droite ? Olivier Marleix ?
08:12Laurent Wauquiez ? Nicolas Sarkozy ? Charles Archer ?
08:15Ces gens-là ont-ils le même avis ?
08:17Ils n'ont pas le même avis ?
08:19Non, c'est vrai, le patron des députés, Laurent Wauquiez,
08:23qui était catégorique, qui disait pas de cohésion, pas de cohabitation,
08:26ils ont mis l'eau dans l'envin, ils ont dit on soutiendra
08:28l'hypothèse de Xavier Bartrand, et ce matin, en tout cas...
08:30Non, Agathe, il a dit Laurent Wauquiez, nous le soutenons,
08:33si il applique le pacte législatif...
08:35À certaines conditions, et notamment qu'il retraîne
08:37un parti du pacte législatif.
08:39En tout cas, c'est une avancée pour Emmanuel Macron.
08:42Quant à la censure systématique brandie par le Rassemblement national,
08:47c'est intéressant, parce que ce soir, un proche du président me disait
08:50que la censure du Rassemblement national, ça ne changera rien,
08:52parce que de toute façon, le Rassemblement national,
08:54ils disent qu'ils vont censurer tout le monde.
08:56Sébastien Chenu, qui n'était pas le cas il y a quelques jours,
08:58mais j'ai fait clarifier sa position à Sébastien Chenu,
09:00vice-président du RN tout à l'heure sur France Info,
09:03il m'a dit, Xavier Bertrand, on le censure automatiquement,
09:06Bernard Cazeneuve, on le censure automatiquement,
09:08et même le pauvre Thierry Baudet, qui vient de la société civile
09:11et qui n'a rien à voir avec la politique,
09:13serait sans doute censuré a priori par le RN.
09:16Donc en fait, à un moment, Emmanuel Macron ne va pas se lier les mains
09:19pour un parti qui refuse tout le monde en bloc,
09:21il faudra bien qu'il teste une hypothèse.
09:23Est-ce qu'avoir recours à un ministère qui n'en se serait mieux ?
09:26La question qui se posait, que Jean-Sébastien mettait en avant,
09:29c'est, est-ce que c'est à Emmanuel Macron de faire ce job ?
09:31Ce que vous avez dit tout à l'heure, vous dites, c'est au Parlement.
09:34C'est à l'IAL Bronte ?
09:36C'est lui qui nomme le Premier ministre.
09:37De la Constitution, c'est le président qui nomme le Premier ministre.
09:39Non, mais il nomme le Premier ministre dans la mesure
09:42où ce Premier ministre est en situation de gouverner.
09:45Et ça, le Président de la République ne peut pas se substituer au parti.
09:48Oui, c'est vrai.
09:49Mais en même temps, c'est la première fois dans notre histoire de la Ve République
09:52où il n'y a pas une majorité capable de proposer un Premier ministre
09:56lors des deux cohabitations précédentes.
09:58Quand en 1986, la droite gagne, c'est évident,
10:00ils ont une majorité absolument écrasante.
10:02Ils imposent effectivement un Premier ministre
10:04pendant les trois cohabitations au Président.
10:06En 1993, c'est pareil.
10:07Il doit y avoir la durée.
10:08Il est imposé au Président de la République.
10:10Et pareil pour Lionel Jospin.
10:12Là, qui peut revendiquer le pouvoir ?
10:15Je sais que Jean-Luc Mélenchon le fait depuis deux mois.
10:17Mais Jean-Luc Mélenchon est très intelligent.
10:19Il sait qu'il dit n'importe quoi.
10:21Il sait qu'il fait semblant de croire qu'il a la majorité.
10:24Avec 180 députés pour le NFP, il manque 100 députés pour gouverner.
10:27Personne n'est en mesure d'imposer au Président un choix.
10:31Personne n'a 289 députés.
10:33Mais les partis doivent faire le job.
10:35Les qui se sont envoyés des lettres que personne n'a lues pendant l'été.
10:38Personne ne s'est mis en situation.
10:40Quand Olivier Faure, cette semaine, dit
10:42nous abrogerions la réforme des retraites
10:44et pour le financement, on fera une conférence plus tard.
10:46Mais que n'est-il à les voir ?
10:47Je n'en sais rien.
10:48Le Rassemblement National qui veut aussi abroger cette réforme.
10:50En disant, mettons-nous d'accord sur une plateforme commune.
10:53On fera peu de choses, mais ça au moins.
10:55Je voudrais qu'ils aillent au bout de leur logique.
11:01Il y avait une solution.
11:03Vous parliez de la gauche.
11:05Il y a quand même une arithmétique.
11:07Il y a une coalition qui est arrivée en tête.
11:10Il faut 289 députés.
11:12De toute façon, personne ne l'aura.
11:14On peut retourner les choses dans tous les sens.
11:16La coalition à 289 députés, elle n'existe pas.
11:18Mais ils ont vraiment envie de gouverner le NFP, Cédric Clerin ?
11:20Bien sûr.
11:21Ils ont fait en sorte de se donner les moyens de gouverner
11:23et de réunir une majorité ?
11:24C'est même les seuls qui se sont mis d'accord,
11:26qui ont fait un programme, qui ont trouvé une candidate
11:28et qui revendiquent.
11:29Mais entre eux, Cédric.
11:30Vous avez dit que Xavier Bertrand, tout à l'heure, ne revendique rien.
11:33Bernard Cazeneuve ne revendique rien.
11:34C'est ça qui revendique quelque chose.
11:36Ils ont 289 députés qui votent.
11:38Oui, mais pourquoi Emmanuel Macron n'a-t-il pas fait
11:41ce qu'il a dû commander les institutions ?
11:43C'est-à-dire de nommer Lucie Castex
11:45et que ce soit à elle de construire une majorité.
11:48Parce qu'à 20h de Jean-Luc Mélenchon a dit
11:50le programme du NFP...
11:51Jean-Luc Mélenchon a dit des choses.
11:53Si le NFP avait dit
11:54« Nous sommes prêts, nous n'avons pas la majorité,
11:56nous sommes prêts à tendre la main à d'autres,
11:58j'aurais pu... »
12:00Mais Lucie Castex n'a pas dit ça.
12:02Elle a dit « On verra texte par texte ».
12:03Ce que ne voulait pas le Président,
12:05c'est que le gouvernement puisse...
12:06Non, non, absolument pas.
12:07Ils ont dit « On fera texte par texte ».
12:09En tout cas, même si Emmanuel Macron l'avait nommé...
12:12Mesdames et Messieurs, on s'arrête là un instant.
12:15Je vous propose de faire une pause.
12:16C'est l'heure du Fil Info.
12:17Il est 20h15.
12:18Vous êtes sur France Info.
12:19Le Fil Info s'éclaire chez Caglini.
12:23La menace d'Elefi mise à exécution.
12:25La France insoumise a déposé aujourd'hui
12:27à l'Assemblée nationale sa résolution
12:29de destitution visant Emmanuel Macron.
12:31Le parti de Manuel Bompard reproche
12:33aux chefs de l'État son refus
12:35de nommer Lucie Castet à Matignon
12:37et dénonce un coup de force.
12:39Édouard Philippe sort du bois.
12:41Le président d'Horizon et ancien locataire
12:43de Matignon annonce qu'il sera candidat
12:45à la présidentielle en 2027
12:47dans un entretien au point.
12:49Ouverture d'une enquête pour aide d'étrangers
12:51en situation irrégulière ce matin.
12:53Une embarcation a fait naufrage
12:55au large du Cap Grinet, dans le Pas-de-Calais.
12:57Selon Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
13:00les passeurs sont des criminels.
13:02Le dernier bilan fait état de 12 morts
13:04et de 2 personnes en situation critique.
13:06Une cinquantaine de migrants ont été secourus.
13:08Au Jeux paralympiques,
13:10billet validé pour le dernier carré
13:12par Stéphane Houdet et Frédéric Cataneo
13:14en tennis-fauteuil.
13:16Victoire 6-3, 6-0 sur les Brésiliens.
13:18Prochains adversaires, les Anglais.
13:20Trois nouvelles médailles pour la natation tricolore.
13:22En argent pour Alex Portal
13:24au 200 mètres nage libre.
13:26En bronze pour Laurent Chardard
13:28au 50 mètres papillon.
13:30Et encore pour Hugo Didier au 100 mètres d'eau.
13:44On va laisser quelques instants dans ces infos.
13:46Merci d'être avec nous sur France Info.
13:48On va laisser quelques instants la course à Matignon
13:50parce qu'il y a une autre course qui est en train de s'engager.
13:52La course à l'Elysée.
13:54Car il y a ce soir, Agathe,
13:56une annonce, surprise ou pas, mais un certain Édouard Philippe.
13:58On ne s'y attendait pas forcément ce soir.
14:00Mais Édouard Philippe, effectivement,
14:02annonce qu'il sera candidat
14:04à l'élection présidentielle de 2027
14:06dans un entretien au point.
14:08Il prévient que ce qu'il proposera
14:10sera massif.
14:12Christophe Jacobusine, pourquoi maintenant ?
14:14Moi, ça mérite de l'honnêteté.
14:16La vérité, c'est que la course
14:18à la présidentielle, elle a commencé
14:20le 7 juillet, au soir. On sait très bien
14:22qu'avec une majorité introuvable,
14:24on voit les conséquences depuis plusieurs semaines,
14:26au fond, ce qui se joue
14:28et ce qui explique le positionnement de nombreux acteurs politiques,
14:30c'est qu'en fait, ils ont tous
14:32le regard tourné vers 2027.
14:34Peut-être avant, d'ailleurs, qui sait ? En tout cas, vers la prochaine
14:36présidentielle. C'est-à-dire qu'il faut se positionner.
14:38Et si on acceptait ou pas
14:40d'aller à Matignon, pourquoi Xavier Bertrand
14:42était prêt dans sa tête à aller
14:44à Matignon ? Parce qu'il considère
14:46qu'il a raté la marche présidentielle
14:48et que c'est hors de portée pour lui.
14:50Il ne croit pas sincèrement, personnellement,
14:52à 2027. Et donc, il se dit
14:54pour moi, la prochaine étape,
14:56la prochaine marche
14:58que je peux gravir, c'est Matignon.
15:00Donc, il était prêt à y aller, ce matin.
15:02Edouard Philippe, il est sur autre chose. Edouard Philippe, il se dit,
15:04vu le maestrome actuel...
15:06Vous comprenez le timing ? Je comprends le timing
15:08parce que c'est un timing de l'honnêteté.
15:10C'est-à-dire qu'en fait, tout le monde sait très bien qu'on ne pense
15:12qu'à la présidentielle aujourd'hui. Autant le dire qu'on est
15:14candidats, non ? Cédric Clarin, vous n'êtes pas d'accord.
15:16Non, non. Après, Jean-Sébastien Ferrand.
15:18C'est assez catastrophique.
15:20On a un débat sur la Constitution,
15:22sur le présidentialisme,
15:24depuis deux mois. On a un président qui décide
15:26tout seul, sans prévenir
15:28personne, sans consulter, comme nous demandent
15:30la Constitution, les présidents de chambre,
15:32d'une dissolution inattendue,
15:34qui plonge le pays dans un chaos pas possible,
15:36qui aujourd'hui a le pouvoir de garder
15:38un gouvernement démissionnaire, qui fait à peu près ce qu'il veut.
15:40Et là,
15:42Edouard Philippe, à peu près, pour l'instant,
15:44il fait ce qu'il veut.
15:46Je vous dirai après, Jean-Sébastien.
15:48Ça, c'est un grand autre débat, mais je crois pas.
15:50Et c'est à ce moment-là
15:52qu'Edouard Philippe dit, je veux absolument
15:54occuper ce siège-là.
15:56On est déjà dans la politique politicienne, dans les arrangements,
15:58dans les agitations, et c'est ce timing-là
16:00que choisit Edouard Philippe pour se positionner
16:02là-dessus. Moi, je trouve que c'est assez catastrophique
16:04parce qu'il y a un moment où il y a besoin d'une hauteur
16:06de vue, qu'Edouard Philippe sorte
16:08du bois pour donner une solution, pour
16:10donner un programme pour le pays
16:12ou quelque chose. Mais là, dire « je serai candidat
16:14maintenant », ça me paraît...
16:16Vous avez parlé de clarté, d'honnêteté, mais finalement,
16:18est-ce que ça rajoute pas un peu à la...
16:20Parce qu'institutionnellement, ça ne change rien
16:22qu'il annonce ça ce soir. Enfin,
16:24le brouhaha autour de Matignon, les problèmes
16:26autour de Matignon restent les mêmes.
16:28Mais surtout, il est candidat pour
16:302027 ou pour une élection qui aurait lieu avant.
16:32Peut-être qu'il a ça aussi. Parce que là,
16:34on voit bien que, potentiellement, le blocage
16:36est tel que la solution serait peut-être
16:38qu'Emmanuel Macron... Je vous le disais tout à l'heure,
16:40il n'a plus de majorité présidentielle.
16:42Les deux se sont superposés.
16:44Non, parce que ça va de pair. C'est aussi le calcul
16:46que fait Édouard Philippe.
16:48C'était le premier ministre d'Emmanuel Macron.
16:50Je pense... Alors, il a peut-être le mérite de l'honnêteté,
16:52mais probablement pas celui de la lucidité.
16:54Parce que je pense que le retour à l'envoyeur du reste
16:56de la Macronie va être assez abrupt.
16:58On entend beaucoup de gens, à l'heure actuelle, qui disent
17:00« Il est bien gentil, Édouard Philippe, de donner des leçons de gouvernance. »
17:02Mais enfin, qui a fait les 80 km heure ?
17:04Qui a voulu mettre les APL en même temps
17:06qu'on supprimait l'ISF ? Qui s'est obstiné
17:08sur la taxe carbone
17:10alors que les gilets jaunes étaient déclarés ?
17:12Qui s'est opposé
17:14à vouloir réintroduire
17:16de nouveaux éléments dans la réforme des retraites
17:18que, à l'époque, la CFDT avait
17:20acceptée ? Édouard Philippe.
17:22Donc on peut considérer qu'il est assez largement responsable.
17:24Quoique sa popularité est dite par ailleurs,
17:26parce qu'il avait juste l'air moins...
17:28un peu plus humble qu'Emmanuel Macron pendant le Covid.
17:30Mais enfin, ce n'est pas un argument politique très très fort.
17:32On va lui rappeler tout ça.
17:34Parce qu'Emmanuel Macron, il est encore président.
17:36Et comme je vous le disais, le fait qu'il n'ait plus de majorité présidentielle...
17:38On oublie la Ve République.
17:40Il y a deux majorités. Une majorité présidentielle et une majorité parlementaire.
17:42Le quinquennat a superposé les deux.
17:44Mais ça existe quand même toujours.
17:46Et là, Emmanuel Macron, la grande nouveauté,
17:48on n'est pas comme François Mitterrand en 1986.
17:50Le PS voulait toujours que François Mitterrand
17:52le représente. Là, est-ce que vous croyez que Gabriel Attal
17:54soutient Emmanuel Macron ?
17:56Est-ce que vous croyez qu'Édouard Philippe soutient Emmanuel Macron ?
17:58Qui soutient encore dans la majorité ?
18:00Emmanuel Macron ? Bah oui, donc on en vient à la conclusion
18:02que je vous évoquais.
18:04Peut-être Emmanuel Macron sera-t-il contraint de partir
18:06plus tôt que ce qu'on imagine
18:08et qu'Édouard Philippe joue cette carte-là.
18:10On a anticipé donc une élection présidentielle,
18:12anticipée en cas de démission
18:14d'Emmanuel Macron.
18:16Édouard Philippe, il avait préparé le terrain.
18:18Il a annoncé après la dissolution, il avait reproché
18:20à Emmanuel Macron d'avoir tué la majorité.
18:22Donc j'imagine qu'il a un plan en tête.
18:24Mais c'est vrai qu'on peut s'interroger
18:26sur ce timing. Est-ce que ce n'est pas complètement
18:28inaudible ? On parlait du ras-le-bol
18:30des Français qui n'ont pas de Premier ministre de déclarer
18:32sa candidature à la présidentielle.
18:34Ces troupes lui ont souvent reproché à Édouard Philippe
18:36parfois d'être trop silencieux, de prendre trop son temps.
18:38Et maintenant, il parle.
18:40Je me demande si ce n'est pas un peu à contre-temps.
18:42Et si effectivement, ça ne va pas se retourner contre lui.
18:44Je suis assez d'accord avec Jean-Sébastien sur l'analyse
18:46du personnage d'Édouard Philippe.
18:48Je ne suis pas sûr que ce soit...
18:50On verra. Il annonce
18:52quelque chose de massif qu'il va annoncer
18:54aux Français. On verra ce qu'il va dire.
18:56En revanche, c'est quand même...
18:58Psychologiquement, c'est intéressant.
19:00Je pense qu'il dit la vérité aux Français aujourd'hui.
19:02Il dit que,
19:04et je suis entièrement d'accord avec cette analyse,
19:06il n'y a pas de solution politique à la crise
19:08institutionnelle que nous vivons aujourd'hui.
19:10Il n'y a pas de solution.
19:12Je ne vois aucune solution. Alors maintenant,
19:14ce soir, c'est Bernard Cazeneuve qui revient dans la course.
19:16Je ne suis pas sûr que lui ait envie d'accepter.
19:18Mais à nouveau, en fait, Emmanuel Macron
19:20préférait plutôt un Premier ministre de droite
19:22parce qu'il pense que la France est plus à droite
19:24globalement.
19:26Mais il a bien vu le blocage
19:28constitué notamment...
19:30Et que la droite aura moins envie de défaire, détricoter sa réforme.
19:32Exactement.
19:34Ce soir, le Parti Socialiste,
19:36le Parti Socialiste exige
19:38d'un éventuel Premier ministre socialiste
19:40dissident, comme à la Cazeneuve,
19:42l'abrogation de la réforme des retraites
19:44et de la loi immigration.
19:46Et la hausse du SMIC.
19:48C'est vrai que pour Emmanuel Macron, c'est des marqueurs.
19:50C'est des lignes rouges.
19:52Tout ça pour répondre à la question d'Agathe.
19:54Je pense que, quand même, Édouard Philippe,
19:56ce soir, il dit quelque chose d'important.
19:58Il dit que la seule issue à cette crise,
20:00c'est une élection présidentielle.
20:02Il dit deux choses.
20:04Dans le point, il dit
20:06« Je veux transformer des pans entiers de l'économie ».
20:08On aura peut-être plus de détails, mais ça veut dire
20:10qu'il a effectivement déjà un plan, semble-t-il.
20:12Et il dit « Mon ennemi, c'est l'immobilisme ».
20:14Jean-Sébastien Ferjou.
20:16Donc là, c'est du « Édouard Philippe dans le texte ».
20:18Il amorce
20:20un programme.
20:22Est-ce que ces arguments-là, par exemple,
20:24aujourd'hui, les Français peuvent les entendre ?
20:26C'est une autre forme d'« en même temps ».
20:28Il a quand même été Premier ministre.
20:30Cette majorité-là, depuis sept ans.
20:32Alors, il peut considérer qu'Emmanuel Macron l'a tué.
20:34Enfin, à ce que je sache, il s'est quand même présenté
20:36ou les candidats à l'horizon se sont présentés
20:38sous l'étiquette, ou en tout cas alliés
20:40avec le Bloc Ensemble
20:42pour la République. Donc, il faut choisir son camp.
20:44S'il veut rompre avec Emmanuel Macron
20:46en disant « le macronisme était une erreur,
20:48le dépassement du clivage gauche-droite était une erreur,
20:50on ne peut rien faire de massif parce que le dépassement
20:52du clivage gauche-droite, finalement, a produit
20:54cette forme d'immobilisme dans lequel
20:56se trouve le pays », OK, ça serait une rupture
20:58franche, mais là, qu'est-ce qu'il est en train
21:00de nous dire ? Il veut quelque chose de massif, mais au-delà des mots,
21:02ça veut dire quoi ?
21:04C'est une critique du macronisme.
21:06C'est très bien qu'en annonçant sa candidature aujourd'hui,
21:08ça va agacer le Président.
21:10Oui, mais ça, que ça agace Emmanuel Macron,
21:12finalement, ça intéresse
21:14Emmanuel Macron. Mais le sujet,
21:16il est quand même, il faut gouverner la France.
21:18Il y a une procédure budgétaire engagée contre la France
21:20à Bruxelles. Vous voyez bien que là,
21:22on ne va pas pouvoir passer automatiquement
21:24pendant trois ans. Par quel
21:26miracle le pays sera-t-il
21:28gouverné ? Vous voyez bien qu'il y a eu un naufrage tragique dans la Manche
21:30aujourd'hui. Vous voyez bien qu'il y a des problèmes qui se posent
21:32dans les écoles, dans les hôpitaux. Le pays a besoin
21:34d'être gouverné.
21:36Si jamais Emmanuel Macron nomme un
21:38gouvernement qui tombait, qui était censuré
21:40dans les mois qui viennent, vous pensez, comme
21:42le sous-entend Édouard Philippe,
21:44d'après nos spécialistes, que le
21:46Président pourrait, finalement, être
21:48contraint à la démission si un premier gouvernement
21:50tombe, éventuellement un deuxième ?
21:52Effectivement, c'est une hypothèse
21:54qui peut exister, en tout cas
21:56qui augmente en réalité
21:58puisque, après 50 jours
22:00de blocage, il va bien falloir
22:02en sortir. Il y a un calendrier qui est
22:04sur un an, en réalité, puisqu'on ne peut pas
22:06dissoudre avant
22:08un an.
22:10Il reste 10 mois maintenant.
22:12C'est vrai que ça passe.
22:14Il reste 10 mois. Donc, on peut
22:16quand même imaginer qu'il est
22:18possible d'avoir un gouvernement
22:20technique ou quelque chose
22:22qui ne fasse pas grand-chose
22:24pendant un an pour redistribuer
22:26les cartes dans un an. Est-ce que la situation
22:28politique sera beaucoup plus claire dans un an ?
22:30Et est-ce que les législatives dans un an
22:32changeront la donne et qu'il y ait à nouveau
22:34une majorité absolue ? On peut
22:36en douter, étant donné que ce qu'a produit
22:38le macronisme, c'est effectivement une tripartition
22:40après le clivage de droite.
22:42Maintenant, il y a une tripartition. Peut-être que le Bloc central
22:44est fragile et qu'il va se dissoudre
22:46et qu'on va revenir au clivage de droite.
22:48Mais donc, qu'est-ce qu'il a fait ?
22:50Effectivement, peut-être que l'hypothèse
22:52de rebattre complètement les cartes,
22:54ça peut être une présidentielle. On imagine
22:56qu'un Jean-Luc Mélenchon a ça en tête
22:58aussi depuis un moment.
23:00Ça guide.
23:02Vous ne croyez pas que c'est pour ça que
23:04les oppositions, personne ne veut se
23:06frotter au pouvoir parce qu'ils se protègent tous
23:08pour la prochaine présidentielle. Et c'est
23:10tragique. On dit que la situation est catastrophique
23:12mais c'est tragique. En fait, aucun parti
23:14ne prend ses responsabilités. Personne
23:16ne veut de ce pouvoir.
23:18Il y a ce déni-là,
23:20à partir du moment où on exclut
23:22le RN ou on exclut Alephi, de toute façon,
23:24il n'y a pas de solution. Donc, sommes-nous prêts
23:26à revenir là-dessus en considérant que
23:28les Français qui choisissent de voter Alephi
23:30le font en conscience, que ceux qui votent RN
23:32le font en conscience, que ce n'est pas parce que
23:34vous êtes communiste que vous voulez rouvrir le goulag et que ce n'est pas
23:36parce que vous votez RN que vous voulez
23:38revenir à Vichy, à un moment, peut-être essayer de se projeter
23:40dans autre chose et être lucide, d'autant
23:42que l'État est assez structuré, justement,
23:44pour éviter les solutions extrêmes.
23:46Mais moi, ce que je voulais dire sur la piste d'un gouvernement technique,
23:48c'est que là encore, c'est une illusion.
23:50Parce que de deux choses l'une, quand vous n'avez pas de contrôle politique,
23:52c'est l'administration qui gouverne et
23:54c'est perçu par les Français comme
23:56un déni de volonté en général
23:58ou de souveraineté populaire
24:00et il faudrait aussi changer
24:02la personnalité d'Emmanuel Macron. Pourquoi les partis ne veulent-ils
24:04pas y aller ? Quand hier, on nous a fait miroiter
24:06Thierry Baudet, on nous a en même temps annoncé
24:08ou laissé entendre qu'Emmanuel Macron lui avait déjà choisi
24:10un directeur de cabinet, donc il aurait été sous tutelle.
24:12Je veux dire, ça n'a aucun sens. En Allemagne,
24:14le chancelier Schott, c'est une coalition.
24:16Il est social-démocrate. Son ministre des Finances, il est libéral.
24:18Ça n'est pas le chancelier Schott qui choisit le directeur
24:20de cabinet du ministre des Finances.
24:22On a un Emmanuel Macron qui n'a pas compris
24:24qu'il a perdu les élections. Il n'a pas compris
24:26que quand il n'y a pas de majorité,
24:28ça n'est pas un régime présidentiel.
24:30La divergence avec Jean-Sébastien, c'est que la coalition
24:32n'est pas possible non plus. Parce que d'abord, personne
24:34n'en veut, on vient de le dire. Jean-Luc Mélenchon,
24:36comme beaucoup, il souhaite une présidentielle et pas du tout
24:38il n'a jamais cru à Lucie Castel.
24:40C'est aussi à l'heure.
24:42Et ensuite, peut-être que si on avait
24:44un scrutin proportionnel, je crois que ça a été testé,
24:46du coup, on a franchi
24:48les parties de leur alliance.
24:50Par exemple, le Parti Socialiste, une partie en tout cas.
24:52Mais Christophe, ça a été testé et il n'y aurait pas
24:54de majorité non plus. Vous avez vu quand même,
24:56j'ai vu la projection,
24:58on est quand même à 219 députés
25:00du Rassemblement National.
25:02Mais sans alliance et avec un cordon
25:04sanitaire, on serait dans la même situation.
25:06On verrait ce que feraient les LR à la proportionnelle
25:08s'ils avaient 40 députés, s'ils ne s'allieraient pas
25:10au moins une partie avec le R.
25:12De toute façon, ça n'a pas beaucoup de sens parce que les gens
25:14voteraient autrement. Tout ce qu'on dit n'a pas de sens, je suis d'accord avec vous.
25:16Non, mais Christophe,
25:18ce que je voulais vous dire,
25:20c'est que les gens votent. Vous voyez bien qu'il y a des gens
25:22qui ont voté Rassemblement National au premier tour,
25:24qui n'ont pas voté au deuxième tour parce qu'ils voyaient que le Rassemblement
25:26National était en situation d'arriver au pouvoir.
25:28Quand on se projette dans la proportionnelle,
25:30les électeurs eux-mêmes adapteraient aussi
25:32leur comportement de vote.
25:34Ça pourrait libérer la situation à gauche, peut-être.
25:36Si le Parti socialiste prenait
25:38son autonomie, ça pourrait changer
25:40beaucoup de choses. Non, ça ne marcherait pas.
25:42Si ce n'est pas le but, ça ne marcherait pas.
25:44Imaginez chaque circonscription
25:46avec quatre candidats de gauche, il y aurait 25.
25:48Je vous confirme, on a vu la projection, que le NFP
25:50perd beaucoup, beaucoup de députés. Tout le monde perd.
25:52C'est la proportionnelle.
25:54C'est dans le programme, la proportionnelle.
25:56D'accord, mais ça n'empêche pas les coalitions. Il peut y avoir la proportionnelle
25:58et le NFP pourrait se présenter à une proportionnelle.
26:00Si on croit que c'est ça qui va...
26:02La grande différence de la proportionnelle,
26:04telle que c'est pratiquée à l'étranger, c'est aussi que
26:06les campagnes ne se passent pas de la même manière.
26:08Dès le début, les gens savent qu'à la fin, ils vont devoir travailler ensemble.
26:10Ça veut dire aussi que les programmes
26:12ne sont pas forcément exactement les mêmes.
26:14Quand vous n'êtes pas dans le fait majoritaire.
26:16Il y a une grande différence psychologique chez les gens qui sont élus.
26:18Quand vous êtes élu dans un scrutin majoritaire,
26:20au deuxième tour, vous êtes élu contre.
26:22Et vous êtes élu, souvent, pas parce que
26:24les gens souhaitent que vous soyez député, mais parce qu'ils ne voulaient pas
26:26les autres. Quand vous votez à la proportionnelle,
26:28vous votez pour, et vous avez des députés
26:30qui savent qu'ils ont été élus pour un programme.
26:32Et ça change profondément la réalité psychologique.
26:34Jean-Sébastien Ferjou,
26:36Cédric Clérin, Christophe Jacquubise et
26:38Nagat Lambré. On se retrouve dans un instant. Les informer
26:40pour la suite de cette émission jusqu'à
26:4221h. Mais pour l'heure, vous êtes sur
26:44France Info. Dans une poignée de secondes, ce sera
26:46un nouveau journal.
26:48Musique
26:50Musique
26:52Musique
26:54Et la fois 20h30, c'est Sophie Euchen.
26:56Edouard Philippe sera candidat à la prochaine élection
26:58présidentielle en 2027. L'ancien
27:00Premier ministre fondateur du Parti
27:02Horizon, allié de la majorité, l'annonce ce
27:04soir dans une interview au journal Le Point.
27:06Ce que je proposerai sera massif,
27:08promet-il. Une enquête ouverte
27:10après un nouveau naufrage dans la Manche
27:12ce matin au large du Pas-de-Calais.
27:14Une embarcation de migrants, principalement
27:16érythréens, s'est détruite alors qu'elle tentait
27:18de rejoindre l'Angleterre. Au moins
27:2012 personnes sont mortes, 2 sont toujours
27:22portées disparues. Plus de 50 naufragés
27:24ont pu être sauvés. Les pays
27:26occidentaux dénoncent la nouvelle frappe russe
27:28meurtrière en Ukraine aujourd'hui sur
27:30la ville de Poltava. Plus de 50 morts
27:32selon le dernier bilan qui ne cesse
27:34d'évoluer et plus de 200 blessés
27:36selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
27:38Une université et un hôpital
27:40ont notamment été touchés. Il appelle
27:42une nouvelle fois les pays alliés à lui fournir
27:44plus de systèmes de défense
27:46anti-aérienne. L'homme soupçonné
27:48d'avoir voulu incendier la mairie d'Angoulême
27:50il y a deux semaines vient d'être mis en
27:52examen pour tentative d'homicide et destruction
27:54par moyens dangereux. Il avait répondu
27:56de l'essence dans un bureau où se
27:58trouvaient deux assistantes puis menacé
28:00un policier. Hugo Radou
28:02et Oscar Gégou vont pouvoir
28:04rentrer en France. Les deux rugbymen français
28:06accusés de viol par une femme début
28:08juillet. Eux ont toujours nié les faits
28:10conformément à la demande du parquet. Hier
28:12la justice les a autorisés aujourd'hui
28:14à quitter le territoire argentin.
28:16Décision accueillie avec satisfaction
28:18par la Fédération française de rugby ce soir.
28:26Une heure, les informés,
28:28Agathe Lambray, Jean-Rémi Baudot.
28:30Retour sur le plateau des
28:32informés avec Agathe Lambray. Autour
28:34de la table Jean-Sébastien Ferchoux d'Atlantico
28:36Christophe Jacubizine des Echos
28:38Cédric Clérin de l'Humanité. On va
28:40revenir sur le contexte politique qui est aussi
28:42un contexte évidemment et éminemment
28:44économique parce qu'il y a des incertitudes
28:46dans un contexte économique
28:48évidemment dégradé Agathe. Oui avec un ministre
28:50de l'économie qui s'alarme et qui a
28:52alerté aujourd'hui le Parlement. Si rien
28:54ne change, le déficit pourrait déraper à
28:565,6% du PIB cette
28:58année au lieu des 5,1% prévus.
29:00Ça pourrait même être pire en 2025
29:02si 60 milliards d'euros
29:04d'économie ne sont pas réalisés. Alors
29:06à qui la faute ? Et bien d'après Bercy
29:08les recettes pourraient être moins
29:10élevées que prévues quand les dépenses sont
29:12en hausse notamment celles
29:14des collectivités territoriales.
29:16Des accusations totalement
29:18infondées selon André Laignel
29:20vice-président de l'association des maires de France. Écoutez.
29:22C'est quand même surprenant
29:24que des ministres démissionnaires
29:26se permettent de mettre sur la place
29:28publique des chiffres non argumentés
29:30et par nature fallacieux.
29:32En aucun cas, les collectivités
29:34territoriales n'atteindront
29:36un déficit de 16 milliards.
29:38Ça n'a aucun sens. Le déficit n'existe
29:40pas. Je rappelle que les collectivités
29:42votent leur budget en équilibre. Il peut y avoir
29:44des besoins de financement mais s'il y a besoin
29:46de financement, alors c'est bien
29:48entendu intégré au budget de l'année suivante
29:50et c'est financé par les collectivités
29:52elles-mêmes. Et donc qu'aujourd'hui
29:54les ministres démissionnaires
29:56se permettent d'essayer de faire croire
29:58que ce sont les collectivités territoriales
30:00qui seront responsables d'un éventuel
30:02dérapage des finances publiques
30:04relève de la manœuvre
30:06inacceptable. Alors qui dit vrai
30:08et puis les Français, est-ce qu'ils doivent redouter
30:10à un matraquage fiscal ? Comment
30:12est-ce qu'on comprend, Christophe Jacubizine
30:14des échos ? Comment est-ce qu'on comprend cette attaque en règle
30:16contre les collectivités de la part de Bercy ?
30:18Alors il y a deux choses, il y a effectivement d'abord
30:20une alerte sur les comptes publics
30:22et c'est vrai qu'ils se sont dégradés, on attendait 5,1%
30:24de déficit, on va se rassurer à 5,6
30:26c'est énorme, un dérapage de 0,5%
30:28c'est vraiment énorme
30:30d'ailleurs ça représente, le gouvernement l'a chiffré
30:32plus de 16 milliards d'euros
30:34d'économies supplémentaires à faire en plus des 10 milliards
30:36qui avaient été décidés en début
30:38d'année, c'est beaucoup beaucoup
30:40d'argent et vous l'avez dit très justement
30:42on est en plein processus
30:44de déficit budgétaire excessif
30:46et on doit d'ici le 20 septembre
30:48dire à la commission européenne
30:50comment on va faire pour revenir dans les clous
30:52je vois pas très bien comment on va faire d'ici le 20 septembre
30:54l'objectif des 3% c'était 2027
30:56ce qui est évidemment très lointain
30:58non seulement il y a une dérive cette année mais effectivement vous l'avez dit
31:00cette dérive a l'air de s'accentuer au fil des années
31:02alors évidemment il faut chercher les responsables et les coupables
31:04évidemment quand on est au pouvoir
31:06ils sont peut-être des missionnaires mais ils sont encore au pouvoir
31:08ils ont plutôt intérêt à dire que ce sont les collectivités locales
31:10qui sont responsables de cette dérive plutôt que de dire que c'est eux
31:12puisqu'ils sont quand même encore aux commandes
31:14et finalement le dérapage qu'on voit
31:16certes il y a la conjoncture, il y a eu cette forme
31:18d'attentisme économique de la part des entreprises
31:20les investissements étrangers qui ont ralenti
31:22les décisions d'embauche qui ont été
31:24stoppées complètement à partir de
31:26la séquence électorale de juin
31:28donc tout ça, ça fait des recettes en moins après
31:30ça fait moins d'impôts sur les sociétés, ça fait moins de TBA
31:32la consommation a été très à tonne au mois de juillet
31:34elle s'est un peu réveillée en août
31:36donc du coup l'économie française est en panne
31:38alors je dis pas que c'est catastrophique, elle va peut-être se réveiller
31:40finalement on est en train de voir que finalement
31:42on vit très bien son gouvernement
31:44et que peut-être, j'espère, les entreprises
31:46vont retrouver l'envie d'investir
31:48et d'embaucher, alors on vit un peu
31:50une situation à la belge et finalement
31:52c'est pas forcément écrit que ça se passera
31:54mal, mais quand même, c'est vrai que depuis 2-3 mois
31:56ça dévisse, ça c'est certain
31:58tous les indicateurs sont au rouge, ça se voit depuis
32:00quelques semaines, donc mécaniquement
32:02le déficit s'accroît
32:04alors est-ce que c'est les collectivités
32:06moi je vous dis, il faut trouver un bouc émissaire
32:08la vérité c'est que peu importe, la situation se dégrade
32:10oui mais sauf que de fait
32:12Cédric Lérin, ça dépend qui
32:14à qui la faute, il peut être
32:16aussi important dans la stratégie à mener ensuite
32:18si c'est les collectivités, en l'occurrence
32:20elles le contestent, mais si c'est les collectivités
32:22par ailleurs l'État n'a pas la main
32:24sur eux, sur elles
32:26pas totalement, mais là il y a effectivement
32:28quelque chose d'assez hallucinant, ça a été dit
32:30par monsieur Léniel tout à l'heure
32:32c'est le
32:34résultat de la politique du gouvernement
32:36donc ils sont un petit peu embêtés
32:38d'expliquer que, là en l'occurrence
32:40il y a eu beaucoup de procès à la gauche ces dernières
32:42semaines sur si la gauche arriverait
32:44ça serait la faillite de la France, c'est embêtant
32:46d'expliquer qu'on a un déficit
32:48qui s'accroît quand on est aussi bon
32:50que monsieur Macron, le Mozart de la finance
32:52comme on l'appelait il y a quelque temps
32:54et qu'on a d'autres résultats, il y a même des
32:56questions sur l'insincérité du budget puisque en réalité
32:58un dérapage d'un demi-point c'est
33:00très important et c'est vraisemblablement
33:02sur l'inflation, la TVA
33:04il y en a beaucoup moins, etc.
33:06Donc il y a déjà un problème de crédibilité
33:08pour le gouvernement sur la politique économique
33:10donc il faut trouver un bouc émissaire mais là je pense que c'est vraiment
33:12la pire des choses de planter les collectivités
33:14locales, puisqu'effectivement c'est expliqué
33:16techniquement c'est impossible qu'une collectivité
33:18soit en déficit puisqu'ils doivent voter
33:20leur budget à l'équilibre et que de toute façon
33:22c'est un jeu à somme nulle pour l'État
33:24c'est-à-dire que de manière comptable
33:26sans être trop technique
33:28il peut y avoir un déficit
33:30de 16 milliards par rapport à l'année précédente
33:32parce qu'il y a moins d'excédents dans la collectivité
33:34mais c'est moins d'excédents, il n'y a pas de trous
33:36on ne peut pas faire de trous dans une collectivité sauf pour investir
33:38or les collectivités
33:40tirent plutôt la croissance française en investissant
33:42on a beaucoup fait appel
33:44à elles après le Covid pour investir
33:46et le gouvernement, un des marqueurs
33:48du macronisme, ça a été de taper beaucoup
33:50sur les collectivités, c'est pour ça qu'ils vont être très énervés
33:52et si on le relie avec notre premier débat
33:54on ne comprend pas bien pourquoi à ce moment-là ils tapent sur les collectivités
33:56puisque la caractéristique
33:58d'LR d'un côté, d'UPS de l'autre
34:00et de ceux à qui parle Emmanuel Macron toute la journée
34:02on va avoir plein de grands élus qui viennent de se faire accuser
34:04de mal gérer leur collectivité
34:06donc politiquement on ne comprend pas non plus
34:08La question qui se posera c'est qui pour changer ça
34:10parce qu'en réalité ce budget, on rappelle que par ailleurs
34:12ce budget un peu temporaire
34:14il est très théorique puisqu'il ne sera pas
34:16appliqué par le gouvernement en place
34:18il sera appliqué par un autre gouvernement
34:20Jean-Sébastien Ferjou, la question c'est
34:22tout ce débat-là est purement théorique
34:24puisque c'est quel budget sera présenté
34:26au 1er octobre au Parlement
34:28par quel gouvernement
34:30on a vraiment l'impression
34:32qu'on est dans un jeu de dupe
34:34très politique autour
34:36de ces chiffres et de cette attaque
34:38contre les collectivités
34:40Bien sûr mais on était dans un jeu de dupe quand on faisait semblant
34:42de croire que le déficit serait à 5,1%
34:44du PIB
34:46puisque si vous lisiez Atlantico vous auriez pu lire
34:48que de toute façon ce dérapage-là était inscrit
34:50parce que les hypothèses qui étaient faites
34:52de croissance etc...
34:54Les hypothèses elles sont tenues Jean-Sébastien
34:56on a déjà 1% d'acquis
34:58C'était 1-1
35:00J'étais surpris de dire qu'on ferait 1-1
35:02en fait on va faire 1-1
35:04Oui mais pas sur la consommation
35:06comme vous le disiez
35:08ni sur les dépenses parce que de toute façon
35:10il y avait des dépenses qui étaient structurellement sous-estimées
35:12maintenant si on regarde sur ces dernières années
35:14globalement
35:16l'Etat a maîtrisé son déficit
35:18ce sont les collectivités territoriales qui n'ont pas
35:20maîtrisé leurs dépenses et si vous regardez en nombre
35:22de fonctionnaires, le nombre de fonctionnaires d'Etat
35:24a plutôt été réduit alors que le nombre de fonctionnaires
35:26des collectivités territoriales ou alors
35:28de la fonction publique hospitalière a explosé
35:3090% de ces hausses elles sont liées à des décisions de l'Etat
35:32Mais oui c'est des transferts de compétences
35:34Mais il y a une hypocrisie de l'Etat bien sûr
35:36il y a des transferts de compétences qui ne sont pas toujours
35:38qui ne sont pas toujours financés par l'Etat
35:40et en plus l'Etat en imposant
35:42une dotation commune
35:44les a privés bien souvent
35:46du peu de ressources en propres qu'elles avaient
35:48ce qui d'ailleurs a cassé le lien entre les citoyens
35:50et les collectivités territoriales
35:52de toute façon tout le monde est hypocrite effectivement dans l'histoire
35:54mais il n'y a pas que le budget
35:56qu'il va falloir voter, il faut trouver une majorité pour le voter
35:58mais on le disait, Christophe et moi le disions tout à l'heure
36:00il faut présenter un plan à Bruxelles
36:02parce que si c'était
36:04le rassemblement national qui disait
36:06nous on s'en fiche, on s'en fiche éperdument
36:08des engagements internationaux de la France mais tout le monde
36:10hurlerait au discours séditieux
36:12etc. Mais alors là quand c'est les autres
36:14alors soit la gauche qui voudrait faire encore plus
36:16de déficit, soit finalement le centre
36:18qui considère que peu importe
36:20peu importe les promesses que nous allons faire
36:22de deux choses une, soit on décide qu'on sort
36:24de l'Europe parce que
36:26ça peut être un objectif politique comme un autre si tant est
36:28qu'il y a une majorité de français pour le valider
36:30mais ce qui est totalement absurde
36:32c'est de feindre des traits européens
36:34en s'assayant totalement sur les engagements
36:36internationaux pris par la France et moi je voudrais
36:38rappeler autre chose, c'est que ça s'aggrave
36:40la dette au fur et à mesure des années
36:42regardez ce qui arrive à l'Italie
36:44ce qui lui est arrivé c'est justement les années d'avance
36:46c'est à dire que ça fait 25 ans que l'Italie est en excédent
36:48primaire, ça veut dire que ça fait 25 ans
36:50que l'Italie dépense moins
36:52que ses recettes sauf qu'elle
36:54rembourse sa dette et c'est la situation
36:56à laquelle la France va finir par arriver
36:58nous allons finir par arriver à un moment où structurellement
37:00nous serons obligés de dépenser
37:02moins que ce que nous rapportent les impôts
37:04pour rembourser notre dette
37:06alors il faut arrêter cette dérive là avant d'y arriver là
37:08parce que je vous dis ça fait 25 ans que les italiens sont dedans
37:10ça fait 25 ans qu'ils n'arrivent pas à s'en sortir
37:12alors que ça fait 25 ans que d'un point de vue budgétaire
37:14ils sont extrêmement vertueux
37:16le problème c'est que ce discours il est assez inaudible
37:18et que les responsables politiques français ne s'en saisissent pas
37:20qui aujourd'hui
37:22mais qui aujourd'hui dans la classe politique
37:24a envie de préparer ce budget
37:26dont on parle
37:28mais qui a envie de le voter
37:30la réalité c'est que
37:32si personne se précipite
37:34aujourd'hui pour former un gouvernement
37:36et pour Matignon c'est aussi
37:38parce qu'il y a cette échéance là qu'on sait
37:40que la France est sous procédure
37:42de Bruxelles pour déficit excessif
37:44et qu'il y a aussi une demande de pouvoir d'achat
37:46très forte et que la tentation des politiques
37:48est plutôt de céder à la démagogie
37:50en se convertissant par exemple à la hausse du SMIC
37:52pour des personnalités de droite
37:54que de dire haut et fort
37:56qu'il va falloir faire des économies
37:58ou alors on peut changer le logiciel
38:00ça n'a jamais été
38:02ce que dit le NFP depuis le début
38:04c'est qu'il faut changer le logiciel
38:06qui mène au fait qu'on ait 5,6%
38:08de déficit
38:10ce à quoi ne veut absolument pas toucher Emmanuel Macron depuis le début
38:12c'est les recettes
38:14ils ne parlent que de baisse d'impôts
38:16augmenter les impôts
38:18non pas, il y a eu tout le débat
38:20augmenter les 14 tranches d'impôts que propose
38:22le NFP
38:24par exemple c'est pas l'augmentation pour tous
38:26c'est un impôt plus juste et qui tape plus
38:28sur ceux qui en ont plus
38:30mais il n'y a pas déjà assez d'impôts les français ?
38:32globalement oui
38:34ceux qui ont les moyens de payer
38:36ça risque de toucher pas seulement les ultra-riches
38:38il n'y a pas assez de très riches
38:40ça va être les classes moyennes supérieures
38:42c'est pas les classes moyennes supérieures
38:44il y a des très riches aujourd'hui qui ne payent rien
38:46Bernard Arnault en France aujourd'hui
38:48on ne peut pas créer de la richesse au lieu de toujours taxer
38:50il n'y a pas d'autre façon de trouver de l'argent
38:52on dit toujours taxer, taxer, taxer
38:54je vous rappelle juste que cette politique là
38:56de moins d'impôts elle est au pouvoir depuis 40 ans
38:58donc c'est pas toujours taxé, c'est toujours moins taxé
39:00depuis 40 ans
39:02et ça ne marche pas
39:04pas tous en même temps
39:06pas de fiscalité record c'est pas vrai
39:08on est le pays qui a le plus de prélèvements obligatoires
39:10on est le seul à avoir la sécurité sociale
39:12on a essayé d'augmenter les impôts
39:14on aura moins de prélèvements c'est sûr
39:16on a déjà essayé cette méthode d'augmenter les impôts
39:18elle part d'un bon sentiment au fond de dire
39:20quand est-ce qu'on l'a essayé ? En 81 ?
39:22il me semble qu'on l'a essayé
39:24nous sommes en 2024
39:26ça ne fonctionne pas
39:28vous augmentez les impôts
39:30vous avez moins d'investissement, vous avez moins de création d'emplois
39:32vous avez plus de chômage, on est arrivé à combien de % de chômage en 83 ?
39:34à 11 ou 12 % de chômeurs
39:36mais c'est pas entre 81 et 83
39:38le chômage il a commencé à monter
39:40avec monsieur Giscard et monsieur Bach
39:42qui étaient des libéraux
39:44on n'est pas derrière un mur
39:46changez de logiciel si vous voulez
39:48et si tentez que vous trouviez une majorité de français pour le faire
39:50mais assumez que vous êtes pour le Frexit
39:52parce que je suis désolé mais il se trouve qu'il y a des traités européens
39:54il se trouve qu'en Europe il y a des pays comme l'Irlande, comme le Luxembourg
39:56qui pour des raisons diverses et variées
39:58qui sont des paradis fiscaux exactement
40:00mais aussi longtemps qu'on est dans ce système là
40:02parce que vous raisonnez toujours comme si vous augmentez les impôts
40:04et les gens qui les payent ne vont pas bouger
40:06il y a des gens qui vont partir
40:08ou il y a des entreprises qui vont être délocalisées
40:10on arrête de faire des services publics
40:12on arrête de maximiser la richesse
40:14je ne vous dis pas ça, je vous dis dans votre solution
40:16allez au bout de votre logique
40:18dites que vous ne respecterez plus les traités internationaux signés par la France
40:20et que vous voulez sortir de l'Europe
40:22c'est intéressant parce que tous les deux vous dites
40:24l'Irlande a un paradis fiscal
40:26ça veut dire quoi un paradis fiscal ?
40:28ça veut dire qu'ils ont 15 % d'impôts sur les sociétés
40:30ça crée quoi ?
40:32ça crée un excédent budgétaire énorme
40:34on n'a pas quoi faire de l'argent
40:36on a le droit de mettre
40:38l'impôt sur les sociétés à 15 %
40:40si on attire les investisseurs
40:42si on crée des emplois parce que les impôts sont bas
40:44si tout le monde le fait mécaniquement
40:46le montage comparatif fait moins
40:48pourquoi on ne ferait pas comme les Irlandais
40:50pourquoi on ne baisserait pas l'impôt sur les sociétés
40:52pour accréler les investissements
40:54ce n'est pas l'économie
40:56si on augmente les impôts
40:58il y aura encore moins d'emplois et encore moins de croissance
41:00je suis d'accord avec vous qu'il ne faut pas augmenter les impôts
41:02une stratégie du cavalier solitaire
41:04c'est un jeu perdant perdant
41:06il y a un système qui n'a pas de sens
41:08parce que les bénéfices de grandes entreprises
41:10comme Google, Apple, etc
41:12via les licences intellectuelles
41:14cet argent-là va en Irlande
41:16ce n'est pas l'économie irlandaise qui le produit
41:18donc ça reste un défi politique
41:20à gérer
41:22on est dans ce système-là
41:24moi ce que j'aimerais c'est avoir des gens
41:26qui aient le courage d'assumer démocratiquement
41:28la logique de leur projet
41:30de facto c'est sortir de l'Union Européenne
41:32et Edouard Philippe il assume ou pas ?
41:34il dit dans le point qu'il va transformer
41:36des pans entiers de l'action publique
41:38est-ce qu'Edouard Philippe c'est un homme
41:40il est réputé pour être attaché à la bonne tenue
41:42des comptes publics, ça porte ce discours ?
41:44il est réputé pour le dire
41:46c'est pas exactement la même chose
41:48effectivement ils sont très nombreux
41:50ceux qui ont affirmé
41:52la main sur le coeur qu'en arrivant au pouvoir
41:54ils allaient baisser la dépense publique
41:56réformer notre économie
41:58et notre administration
42:00au fond arriver au pouvoir
42:02la tentation c'est de faire plaisir, c'est distribuer de l'argent
42:04et c'est de ne pas faire les efforts nécessaires
42:06François Fillon l'avait dit
42:08je suis à la tête d'un Etat en faillite
42:10au grand dame de Nicolas Sarkozy qui lui pensait être chef de l'Etat
42:12donc pareil finalement
42:14Emmanuel Macron l'avait dit, Edouard Philippe
42:16effectivement il a été Premier ministre plusieurs années
42:18Bruno Le Maire il a été ministre de l'économie pendant 7 ans
42:20et c'est vrai que
42:22leur inaction entache
42:24finalement leur discours et leur politique économique
42:26c'est dommage en fait parce que
42:28quand vous dites
42:30qu'ils n'ont pas montré leurs compétences budgétaires
42:32je ne suis pas d'accord avec vous mais je suis obligé de vous dire que vous avez raison
42:34Oui mais ils sont morts
42:36on ne se mettra pas d'accord sur ce point ce soir
42:38ça ne marche pas
42:40on ne se mettra pas d'accord sur ce point ce soir
42:42les infos mais en tout cas on va se retrouver dans un instant
42:44parce qu'on va parler de la situation en Israël
42:46il sera l'heure d'accueillir notamment Frédéric Ancel le géopolitologue
42:48on va essayer
42:50de comprendre aussi ce qui se passe
42:52du côté d'Israël
42:54et de la stratégie de Benjamin Netanyahou
42:56mais ce sera juste après
42:58le fil info de Claire Checaglini
43:00il est 20h46 sur France Info
43:02Le PS entretient le flou
43:04sur l'éventuel soutien
43:06ou censure d'un possible gouvernement
43:08Cazeneuve. Ce soir la direction du parti
43:10a refusé de mettre au vote cette question
43:12lors d'un bureau national
43:14Coming out présidentiel d'Edouard Philippe
43:16le patron d'Horizon sera candidat en 2027
43:18il le dit dans une interview au Point
43:20Naufrage le plus meurtrier de l'année dans la Manche
43:2212 migrants sont morts ce matin
43:24une cinquantaine d'autres ont été repêchés
43:26plus 6% de budget pour l'an prochain
43:28réclamation de la fédération des hôpitaux publics
43:30la situation financière
43:32des établissements de santé
43:34n'a jamais été aussi dégradée
43:36diagnostic d'Arnaud Robinet le président
43:38de cette fédération
43:4018 personnes pourraient encore se trouver sous les décombres
43:42annonce du gouverneur
43:44de la région de Poltava
43:46en Ukraine
43:48deux missiles ont détruit un établissement militaire
43:50un hôpital en partie dans cette ville
43:52au sud-est de Kharkiv
43:5451 morts et 219 blessés
43:56ont déjà été comptabilisés
43:58la satisfaction de la fédération de rugby
44:00après l'annonce du retour dans l'Hexagone
44:02d'Oscar Gégou et d'Hugo Radou
44:04les deux joueurs du 15 de France
44:06accusés de viol ont été autorisés à quitter l'Argentine
44:1220h21
44:14les informés
44:16Agathe Lambret
44:18au niveau d'eau
44:20en retour sur le plateau des informés avec Jean-Sébastien Ferjoud Atlantico
44:22Christophe Jacubizine des Echos
44:24et Cédric Clérin de l'Humanité
44:26Agathe, bientôt 11 mois
44:28après l'attaque terroriste du Hamas
44:30du 7 octobre et la guerre fait toujours rage
44:32à Gaza. Oui la pression de la rue
44:34s'accentue sur Benyamin Netanyahou
44:36des centaines de milliers de manifestants
44:38se sont rassemblés dimanche
44:40pour protester, ils reprochent
44:42au premier ministre israélien de tout faire
44:44pour empêcher la conclusion d'un accord
44:46avec le Hamas
44:48la veille les dépouilles de 6 otages
44:50avaient été retrouvés par Al-Sahel dans Gaza
44:52écoutez Benyamin Netanyahou
44:54il a présenté ses excuses hier soir
44:56à la télévision israélienne
45:17mais nous n'avons pas réussi
45:19Cédric Ancel vous êtes géopolitologue
45:21professeur à Sciences Po
45:23merci de nous avoir rejoint
45:25un premier ministre israélien
45:27qui présente ses excuses
45:29ce n'est pas banal
45:31est-ce que Benyamin Netanyahou est acculé ?
45:33est-ce que ce qu'il se passe en Israël
45:35c'est un tournant ?
45:37Alors oui et non, d'abord vous avez raison
45:39c'est pas banal du tout, il faut remonter
45:41à Golda Meir qui avait
45:43échoué, enfin échoué la pauvre
45:45qui était à la tête du gouvernement israélien
45:47le 6 octobre 1973 au début de la guerre du Kippour
45:49sachant que l'impréparation
45:51et l'impéricide armée israélienne
45:53et des renseignements à l'époque
45:55avaient failli mener à la catastrophe dans les premiers jours
45:57et du coup elle avait présenté une forme
45:59pas de cette manière là, une forme de regret
46:01et surtout assez rapidement elle avait démissionné
46:03or Netanyahou ne démissionne pas
46:05et il compte certainement pas le faire
46:07donc effectivement pour le reste
46:09c'est assez nouveau
46:11alors là où je vous réponds sur votre deuxième
46:13question principale, est-ce que c'est un tournant ?
46:15Alors c'est un tournant oui et non
46:17moi je pense pas que ce soit un tournant
46:19au sens de sa présence
46:21à la tête de l'exécutif, pour une raison
46:23statutaire et formelle très
46:25très claire en réalité en démocratie
46:27l'actuelle coalition
46:29elle est née du scrutin du
46:311er novembre 2022 au terme
46:33duquel le Likoud est arrivé premier
46:35donc à la tête du Likoud il y avait Netanyahou
46:37il a décidé de bâtir sa coalition
46:39on est dans la proportionnelle intégrale
46:41il a choisi lui-même
46:43d'aller chercher à l'extrême droite et chez les ultra-orthodoxes
46:45de quoi faire une coalition
46:47alors qu'il pouvait gouverner au centre
46:49c'est comme ça, c'était son choix
46:51aujourd'hui vous avez 64 députés sur 120
46:53que compte la Knesset qui font partie
46:55de cette coalition, alors le calcul est très simple
46:57tant que vous n'aurez pas 5 députés
46:59qui basculeront
47:01hors de la coalition
47:03en la faisant chuter
47:05puisqu'elle n'aura plus que 59 sur 1
47:07eh bien Netanyahou statutairement ne sera pas
47:09déboulonnable
47:11il ne peut pas être déboulonné
47:13en tout cas pas de cette manière là
47:15donc je vous dirais que de ce point de vue là c'est pas un tournant
47:17en revanche
47:19la masse critique
47:21en quelque sorte des manifestants
47:23elle atteint quand même
47:25des proportions jamais vues en Israël
47:27Justement Frédéric Ancel
47:29est-ce qu'on sait qu'une partie de la rue israélienne
47:31reproche à Benyamin Netanyahou
47:33de ne pas vouloir négocier
47:35avec le Hamas
47:37pour sortir les derniers otages captifs
47:39est-ce que vous partagez cette analyse
47:41que Benyamin Netanyahou
47:43refuse de négocier
47:45il veut négocier mais à ses conditions
47:47et la condition principale
47:49première, ça a été très bien rappelé
47:51tout à l'heure sur votre antenne
47:53c'est le fameux acte de Philadelphie
47:55c'est-à-dire cette frontière entre Gaza et l'Egypte
47:57sous laquelle passent depuis
47:59pas quelques mois, depuis pratiquement
48:01deux décennies
48:03énormément de matériel civil et militaire au profit
48:05du Hamas
48:07et face à Netanyahou
48:09puisque quand on fait la guerre il faut être au moins deux
48:11je le rappelle
48:13Sinouar je pense est entré
48:15dans une dimension pratiquement
48:17apocalyptique parce que si
48:19il ne peut pas récupérer et manifestement
48:21il ne récupérera pas la possibilité
48:23cet oxygène en quelque sorte
48:25cette frontière sous laquelle il peut
48:27s'approvisionner en matériel, et bien militairement
48:29le Hamas disparaîtra.
48:31Quel est l'intérêt du Hamas à négocier
48:33de votre côté, est-ce que le Hamas
48:35joue vraiment le jeu de ces négociations ?
48:37Alors en réalité il l'a joué
48:39au début, d'ailleurs on a vu qu'en novembre ça avait
48:41fonctionné parce qu'il pensait
48:43ce Hamas que l'Iran et le
48:45Hezbollah rentreraient sérieusement
48:47en guerre avec Israël
48:49et que d'ailleurs d'autres états
48:51des états arabes romprent
48:53leurs relations diplomatiques
48:55je pense évidemment aux quatre signataires des accords d'Abraham
48:57dont les Émirats, le Maroc, etc.
48:59et pire que l'Egypte et la Jordanie
49:01signataires respectivement en 1978
49:03et 1994
49:05de la paix avec Israël rompraient cette paix
49:07or absolument rien
49:09n'a été fait. Alors bien sûr il y a eu une guerre
49:11de basse intensité, de harcèlement si vous
49:13préférez, menée par le Hezbollah depuis
49:15le lendemain du pogrom du 7 octobre
49:17sur Israël, l'Iran a attaqué
49:19Israël, enfin oui, franchement de manière
49:21extrêmement mesurée en avril, mais
49:23ils n'iront pas plus loin, et aujourd'hui
49:25je pense, je peux me tromper, je ne suis pas
49:27dans sa tête, mais je pense que Sinoir le sait
49:29l'a compris, et par conséquent
49:31s'il n'y a même plus d'espoir pour lui
49:33que l'axe de Philadelphie soit évacué par
49:35Israël, alors je pense qu'il est convaincu
49:37qu'il est conscient que c'est
49:39militairement la fin. Peut-être un mot avant de donner
49:41la parole à nos informés, mais
49:43Benjamin Netanyahou, on sent que les soutiens
49:45internationaux sont aussi
49:47en train de tourner, on a vu Joe Biden
49:49qui s'est montré très critique
49:51on a vu Londres qui revient
49:53sur sa promesse de livrer certaines armes
49:55est-ce que là il ne se retrouve pas finalement très
49:57isolé, en tout cas
49:59contesté au niveau national et un peu
50:01isolé au niveau international ?
50:03Alors, il est très isolé d'ailleurs, il a
50:05toujours été très
50:07personnellement, je n'exagère pas,
50:09très détesté par la plupart des chefs d'État
50:11et de gouvernement, y compris les présidents
50:13américains successifs, je pense à Obama et je pense
50:15aujourd'hui à Biden, mais alors attention
50:17parce que d'abord le premier point c'est que
50:19je peux lui chaud, je m'en fiche
50:21un petit peu, Netanyahou il n'est pas
50:23d'un bois très tendre de ce point de vue là
50:25et d'autre part
50:27c'est le soutien fondamental
50:29au-delà de tous les autres, c'est évidemment le soutien
50:31américain, et là Netanyahou
50:33attend, j'allais dire comme une date
50:35quasiment messianique, le 5
50:37novembre prochain, pour une raison très simple
50:39que vous connaissez, les élections à La Haine
50:41mais bien sûr, et alors attention
50:43le 5 novembre, mais quand bien même
50:45Kamala Harris serait élue
50:47et on pourrait penser qu'elle serait peut-être plus
50:49sévère, ce qui n'est pas sûr d'ailleurs, que Biden
50:51l'aura été, attention, elle n'entrerait
50:53même élue le 5 novembre
50:55elle n'entrerait en fonction, comme vous le savez
50:57que le 21 janvier
50:592025, ce qui laisse encore
51:01quelques mois de, entre guillemets, de répit
51:03militaire et stratégique à Netanyahou.
51:05Les informés,
51:07quel est votre regard sur la
51:09situation israélienne ?
51:11Jean-Sébastien Ferjou par exemple
51:13la manière dont
51:15Benjamin Netanyahou est contesté
51:17par une partie de la rue
51:19en Israël
51:21votre regard
51:23sur cette situation ?
51:25Je crois qu'il y a deux réalités qui coexistent en Israël
51:27il y a une réalité qui est celle qu'on
51:29constate, Benjamin Netanyahou
51:31qui est très contesté par
51:33toute une partie de la population de la société israélienne
51:35comme c'était le cas d'ailleurs avant le 7 octobre
51:37souvenez-vous de la réforme judiciaire qu'il avait voulu mener
51:39et qui avait beaucoup divisé
51:41le pays
51:43après Frédéric Ancel a rappelé quelque chose d'extrêmement
51:45important, le fameux corridor de Philadelphie
51:47c'est-à-dire la frontière qui sépare
51:49Gaza de l'Egypte
51:51mais cette frontière-là
51:53si Israël renonçait
51:55à la contrôler, c'est la
51:57voie de survie pour le Hamas
51:59le Hamas militairement, et il le sait
52:01c'est pour ça qu'il est passé à une stratégie en
52:03exécutant froidement les otages
52:05en menaçant, ils ont publié, vous avez vu
52:07des vidéos, en disant qu'ils vont
52:09tuer les autres otages
52:11ce qui n'est pas très bon pour leur image internationale
52:13parce qu'ils savent que militairement ils sont
52:15extrêmement affaiblis, et quand je vous disais
52:17qu'il y a ces deux réalités qui coexistent, oui
52:19il y a toute une partie de la société israélienne qui est troublée
52:21par ce qui se passe à Gaza, il y a des chercheurs
52:23qui partent, on a vu des présidents d'universités
52:25qui commencent à s'inquiéter, des cerveaux qui quittent Israël
52:27mais dans le même temps, il y a aussi des Israéliens
52:29qui constatent que si vous regardez bien
52:31depuis le 7 octobre, Benyamin Netanyahou
52:33a réussi à peu près ses objectifs militaires
52:35alors au prix, je ne fais pas
52:37de considération morale, de pure considération
52:39de constats géopolitiques et militaires
52:41l'Iran et le Hezbollah sont en train
52:43de reculer, et
52:45enfin Israël est en train de voir
52:47le moment où il pourrait défaire militairement
52:49le Hamas, il y a quand même beaucoup d'hypocrisie
52:51chez les gouvernements occidentaux, parce que personne
52:53ne veut faire le job, et chez les gouvernements arabes aussi
52:55parce que ni l'Egypte, ni personne, ni l'Arabie Saoudite
52:57ne veut reprendre Gaza
52:59aussi longtemps qu'il y aura le Hamas, donc chacun
53:01laisse Israël aller au bout
53:03de cette action là, c'est vrai que c'est au prix de victimes
53:05civiles épouvantables. Israël pourrait vraiment
53:07défaire militairement le Hamas ?
53:09Frédéric Clarin ?
53:11Est-ce qu'il
53:13Est-ce qu'il pourrait ?
53:15Frédéric Ancel ?
53:17Frédéric Ancel ? Non mais dites-nous et après
53:19on fera un tour de plateau.
53:21La question, et je sais que
53:23très professionnellement, d'ailleurs vous me la posiez
53:25dès le lendemain du pogrom
53:27du 7 octobre, et je vous ai toujours dit
53:29oui, très clairement. Parce que c'est l'objectif affiché par
53:31Benjamin Netanyahou, mais aujourd'hui on voit bien qu'il est loin
53:33d'être éradiqué le Hamas.
53:35Alors vous avez raison, mais je me permets de vous rappeler
53:37que Yoav Galland, qui est ministre de la Défense
53:39alors contestataire peut-être, il ne conteste pas
53:41jusqu'à démissionner quand même, avait
53:43dès le 7 octobre après-midi, en plein
53:45combat pendant le massacre, avait
53:47annoncé la riposte israélienne
53:49avec un mot extrêmement
53:51fort que je n'avais jamais entendu
53:53en plusieurs
53:55décennies de travail sur cette région et sur Israël,
53:57il avait dit « à Gaza nous allons abolir
53:59le temps ». Et c'est
54:01exactement, et je rejoins tout à fait ce qu'a dit
54:03Jean-Sébastien Ferjou,
54:05les Israéliens
54:07ont compris, en tout cas
54:09Netanyahou a au moins compris, parce que c'est un renard politique
54:11tout à fait redoutable, que
54:13même en dépit de nuances
54:15américaines fortes et occidentales fortes,
54:17on lui laisserait le temps de, et je reprends
54:19son expression, qui est tout à fait juste,
54:21de faire le sale boulot. Mais même
54:23les États arabes, au fond, le laissent faire.
54:25Donc vous avez raison, Israël a
54:27pris en quelque sorte, entre guillemets,
54:29tout son temps, ils sont allés décamètre par décamètre,
54:31mais on est en train, militairement,
54:33je ne parle pas de politique, militairement,
54:35on est en train de voir le bout et Israël vaincra
54:37et le ramasse militairement.
55:07C'est vrai qu'il y aura la une de l'humanité demain.
55:09On est avec nos débats de ce soir, derrière
55:11Matignon, la bataille du budget.
55:13Et Jean-Sébastien Ferjou d'Atlantico à la une ce soir, peut-être ?
55:15Demain matin, le grand déni aussi,
55:17ce dont je vous parlais tout à l'heure, il n'y a pas de solution politique,
55:19il faudra bien en tirer des conclusions, mais sur le nucléaire,
55:21il y a quelque chose qui m'inquiète profondément,
55:23la commission européenne est en train de vouloir nommer
55:25une commissaire espagnole qui est totalement anti-nucléaire,
55:27vous avez aimé la première crise de l'inflation à cause des
55:29coulées d'énergie, vous allez adorer celle qui se prépare.
55:31Merci les informés, et merci beaucoup Agathe Lambrun.
55:33On se retrouve demain pour un nouvel épisode
55:35des Informés à 20h.
55:37Les Informés qui reviennent dès demain matin à 9h
55:39avec Salia Braklia et Renaud Delis.

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