• il y a 3 mois
Autour d'Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot, les informés débattent de l'actualité du mercredi 4 septembre 2024.

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Transcription
00:00Générique
00:0620h, 21h, Les Informés, Agathe Lambray, Jean-Rémi Baudot
00:11Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés du soir.
00:13Votre rendez-vous de décryptage de l'actualité et votre rendez-vous de débat
00:17à suivre sur France Info, la radio et France Info, le canal 27 de la TNT.
00:21Bonsoir, Agathe Lambray.
00:22Bonsoir.
00:23De quoi parle-t-on ce soir ?
00:24France et Emmanuel Macron cherchent toujours Premier ministre désespérément.
00:28On attendait un non, pourtant ce soir, que s'est-il passé ?
00:31On vous dira tout.
00:32Un non émerge à nouveau dans ce brouillard, celui de Michel Barnier.
00:37C'est dans ce contexte qu'Édouard Philippe a décidé de se jeter à l'eau.
00:40Il sera candidat à la prochaine présidentielle, dit-il.
00:43Mais quand ? En 2027 ? Avant ? Est-ce le bon timing ?
00:47Et puis parmi les questions qui ont hanté le Président dans sa quête d'un Premier ministre,
00:52celle de la réforme des retraites,
00:54est-ce que le principal sujet de cette recherche du Premier ministre idéal,
00:58c'était l'héritage du Président ?
01:00Pour en parler, nous informer ce soir Olivier Beaumont,
01:03reporter politique au Parisien, aujourd'hui en France.
01:05Pascal Richer, grand reporter au Nouvelle Hops.
01:08Et Stéphane Zumsteg, directeur du département politique et opinion à l'Institut de sondage Ipsos.
01:14Bonsoir à tous les trois.
01:15Merci d'être avec nous.
01:16C'est parti pour les informer.
01:18Et on commence, Agathe, avec ce jour sans fin et cette interminable attente.
01:24Oui, quand le feuilleton tourne au Vaudville, la France n'a pas de nouveau Premier ministre.
01:29L'annonce devait être imminente, mais on l'attend toujours.
01:32On pourrait l'attendre longtemps.
01:34Pas d'annonce ce soir, a priori.
01:36Alors qui ? Hier, c'était Xavier Bertrand qui était le favori.
01:39Mais un autre nom est apparu ce matin.
01:42A chaque jour, sa surprise, on vous disait.
01:44C'est celui de Michel Barnier.
01:46Pourquoi Emmanuel Macron le choisirait, lui, plutôt que Xavier Bertrand ?
01:50Xavier Bertrand, en tout cas, a vu se lever un front contre lui.
01:54Écoutez Eric Ciotti, ancien patron des LR qui s'est rallié à Marine Le Pen.
02:00Monsieur Bertrand, je le connais bien, il n'a pas le conviction.
02:03C'est un homme qui n'est pas sincère.
02:05C'est un homme qui a toujours trahi notre famille politique, la droite.
02:09Et naturellement, je ne lui accorderai pas ma confiance.
02:12Voilà pour Eric Ciotti.
02:14Alors, on pensait que tout ça allait aboutir assez vite.
02:16D'ailleurs, on pensait que ça allait aboutir ce soir.
02:18C'est des informations qui étaient distillées, notamment par l'entourage du chef de l'État.
02:21Olivier Beaumont, vous qui savez tout, vous qui connaissez toutes les coulisses de l'Élysée.
02:25Qu'est-ce qui cloche ? Qu'est-ce qui va clocher, là ?
02:28Eh bien, tout simplement, on en revient à l'éternelle question que se pose Emmanuel Macron
02:32et à laquelle il essaye de répondre depuis plusieurs jours.
02:34C'est la question d'être en capacité d'avoir un Premier ministre
02:37qui ne soit pas censurable dans les prochaines semaines.
02:40Si ça dure, et si ça s'éternise même, et si ça est en train de tourner un mauvais feuilleton,
02:45c'est que le Président de la République est à la recherche de ce mouton à cinq pattes
02:49qui va lui permettre de pouvoir gouverner pendant au moins plusieurs mois.
02:55Et donc, ça n'est pas si simple.
02:56Puisqu'on voit bien que dans les différents échanges qu'il a pu avoir depuis la semaine dernière
03:00avec les différents représentants des formations politiques,
03:03chacun a mis systématiquement un certain nombre de lignes rouges.
03:07Des lignes rouges qui concernent le fond.
03:09On en reparlera notamment à la fin de cette émission avec la question notamment des retraites,
03:13et puis des questions de forme et de personnalité aussi.
03:16Question de fond, on voit qu'avec Bernard Cazeneuve, ça se heurte,
03:20notamment côté Macronie, parce que lui, pour l'abrogation de la réforme des retraites notamment,
03:27et puis de personne aussi, parce qu'avec Xavier Bertrand,
03:30le sujet est plus du côté du rationnement national,
03:32qui a littéralement mis une fatwa sur cette figure.
03:36On connaît les antécédents entre Xavier Bertrand et Marine Le Pen dans la région des Hauts-de-France.
03:41Puisqu'ils ont été plusieurs fois rivaux, notamment lors des élections régionales.
03:45Donc une situation bloquée, alors qu'on pensait hier soir et ce matin que le favori,
03:49en tout cas c'est ce qu'on nous expliquait dans l'entourage présidentiel,
03:52pouvait être Xavier Bertrand.
03:53Mais bon, dans cette situation d'impasse,
03:55il y a eu un bureau national hier soir, Parti Socialiste aussi,
03:58où on a refusé de prendre position pour dire qu'on ne ferait pas de censurabilité pour Bernard Cazeneuve.
04:04Une situation un petit peu bloquée, donc un autre nom émerge,
04:07poussé par un certain alexicolaire, celui de Michel Barnier.
04:10La piste Barnier, Agathe Lambret, pourquoi ce nom émerge ce soir, aujourd'hui ?
04:13Oui, c'est étonnant, parce qu'hier soir, vraiment tout le monde était persuadé
04:16que ce serait Xavier Bertrand, le président des Hauts-de-France.
04:19Et je peux vous dire que cet après-midi, en début d'après-midi encore,
04:22à droite, chez Xavier Bertrand, on était persuadé que c'était Xavier Bertrand.
04:26Mais ce matin, quelqu'un en Macronie, moi, m'a dit
04:30« Non, non, ce ne sera pas Bertrand, trop d'opposition, ça coince.
04:34En revanche, je mets une pièce sur Michel Barnier. »
04:36Alors, Xavier Bertrand, visiblement, alors qu'Emmanuel Macron avait sondé les leaders de la droite
04:41et qu'il lui avait dit qu'il soutiendrait Xavier Bertrand,
04:44certains à droite, une partie de la droite, la droite qui vise 2027, m'a-t-on dit,
04:49prendre peut-être au tour de Laurent Wauquiez,
04:51a commencé à dire au président « En fait, Xavier Bertrand, ce n'est pas vraiment lui qu'on veut,
04:56on préférait Michel Barnier. »
04:58Michel Barnier, en fait, il est plus consensuel que Xavier Bertrand
05:01parce qu'il n'a pas d'ambition présidentielle, donc il dérange moins son camp.
05:05Il dérange aussi moins le Rassemblement national.
05:08Un membre des Républicains me disait ce soir que
05:10Michel Barnier avait trouvé le collier de l'incensurabilité vis-à-vis du RN.
05:14Parce qu'on sait qu'entre Xavier Bertrand et Marine Le Pen, il y a vraiment une haine personnelle.
05:20Il y a une animosité personnelle entre eux.
05:22Avec Michel Barnier, il n'y a pas cet aspect-là.
05:25Et puis, enfin, peut-être aussi que Michel Barnier serait plus confortable pour le président
05:28parce qu'il n'a pas tout à fait la même personnalité que Xavier Bertrand.
05:31On pourra y revenir, il a une personnalité peut-être un peu plus ronde.
05:34C'est passé.
05:35Pascal Richet, grand reporter au Nouvelle Hoppe.
05:37Ça vous étonne, cette piste Barnier ?
05:39Vous y voyez des atouts pour Emmanuel Macron ?
05:42Oui, Michel Barnier, effectivement, c'est un personnage assez respecté, disons.
05:47Il est centriste, c'est plutôt le centre de la droite.
05:55Alors, effectivement, la vraie question, c'est est-ce que le RN le censura ou pas ?
05:59Parce qu'il est quand même pro-européen.
06:01Il n'a pas vraiment la sensibilité de la droite dure.
06:05Il est à la mine même presque plus éloigné du RN que n'était Xavier Bertrand.
06:10Mais ça, on ne sait pas.
06:12C'est un peu l'interrogation.
06:14Mais moi, ce que je trouve très troublant dans toute cette affaire,
06:17c'est que cette recherche d'une personnalité de droite,
06:19c'est que finalement, on va finir par démentir la volonté des Français
06:24qui étaient quand même de refuser que le RN entre dans le jeu politique.
06:31Et là, le RN devient l'arbitre de la nomination du Premier ministre.
06:36Le trésor d'Orwa, c'est aussi le RN qui pose ces conditions ?
06:40C'est le RN qui pose ces conditions.
06:43Alors que l'élection a quand même été marquée
06:45par un formidable effort de désistement républicain
06:49pour éviter justement que le RN joue un rôle dans la vie politique aujourd'hui.
06:54Stéphane Zumsteig d'Ipsos, il est testé Michel Barnier ?
06:59Les Français le connaissent ? Il est quelque part dans les classements ?
07:03Le problème, c'est qu'on ne peut pas lancer des sondages toutes les deux heures
07:06quand un nom émerge dans cette situation, évidemment pas.
07:08Michel Barnier, il a laissé une certaine trace.
07:10Les plus anciens se souviennent de lui.
07:12Il est émergé dans la vie politique avec l'Organisation des Jeux Olympiques d'Alberville.
07:15Évidemment, ensuite, il a été le négociateur.
07:17C'est aussi la trace qu'il a laissée du négociateur du Brexit.
07:20Mais au-delà de ça, l'un d'entre vous évoquait le mot Vaudeville.
07:24C'est vraiment ce qui se passe aujourd'hui.
07:26Mais on a vraiment l'impression qu'Emmanuel Macron,
07:28qui nous promettait une accélération, une sortie de crise dès lundi dernier
07:31et dans une impasse encore plus grande que ces derniers jours,
07:35peut-être que sa stratégie, à force de proposer des noms,
07:38c'est d'essayer de faire partager la responsabilité de ce blocage
07:40avec le reste de la classe politique.
07:42A l'origine, il y a un péché originel pour les Français, c'est la dissolution.
07:44Personne ne l'a compris, le personnel politique ne l'a pas compris.
07:46Les Français n'ont pas compris l'utilité, la justification, la légitimité de cette dissolution.
07:50Aujourd'hui, c'est lui, dans l'esprit des Français,
07:53qui est considéré comme le principal, si ce n'est le seul, responsable du blocage.
07:56Peut-être qu'en assenant chaque jour un ou deux noms,
07:59l'idée, c'est aussi de mettre la classe politique devant ses contradictions
08:02pour ne plus être le seul responsable de ce qui se passe.
08:05Il joue sa survie politique.
08:07Ce qui me frappe, ce que je trouve particulièrement singulier,
08:10Emmanuel Macron a perdu une centaine de députés,
08:12à peu près un peu moins de 100 députés,
08:14et donc a enregistré une défaite cinglante lors des dernières élections législatives.
08:18Il refuse la cohabitation telle que les trois cohabitations précédentes,
08:21celles qu'on a connues sur la Ve République,
08:23avec Jacques Chirac, Édouard Balladur et Lionel Jospin.
08:25Il y a cette idée que, et ce n'est pas que du symbole pour lui,
08:28c'est lui qui doit proposer, qui doit désigner quelqu'un.
08:30Jacques Chirac n'avait pas été désigné,
08:32c'était le principal leader de la droite.
08:34Même chose avec Édouard Balladur,
08:36et Jacques Chirac qui avait choisi Édouard Balladur,
08:39et même chose avec Lionel Jospin, les choses ne se posaient pas.
08:41Il y avait une majorité absolue à l'époque.
08:42Il y avait une majorité absolue, mais là on voit bien le président,
08:44pour assurer sa survie, pour les années qui lui restent,
08:46je ne sais pas combien d'années il lui reste en tant que président de la République,
08:48ou combien de mois,
08:50mais il est hors de question qu'un nom sorte du chapeau
08:52sans que ce soit lui qui ne l'ait proposé.
08:55Et ça, quelque part, c'est la singularité,
08:57et c'est là aussi les limites du système institutionnel français,
08:59où on a un président de la République qui joue contre l'intégralité de la classe politique.
09:02Oui Stéphane, si vous voulez mettre le reste de la classe politique devant ses responsabilités,
09:06il aurait confié la tâche de trouver une coalition, une majorité, un Premier ministre, au Parlement.
09:12Où ce travail devrait être fait ?
09:14Pourquoi est-ce que c'est le président qui fait ce travail ?
09:16Alors qu'il a perdu la légitimité de choisir un Premier ministre
09:20avec la dernière élection législative,
09:22et dans n'importe quel pays parlementaire,
09:24c'est le Parlement qui cherche des majorités,
09:26ce n'est pas le président...
09:28Mais le Parlement, il est en capacité de sortir un nom, là ?
09:30Vous avez eu l'impression, dans les dernières semaines qui se sont passées, que...
09:32En tout cas, le président, visiblement, n'est pas en capacité de sortir un nom.
09:35Donc peut-être que, effectivement, la conférence des présidents au Parlement
09:38pourrait réfléchir à un moyen d'en sortir un.
09:41On pourrait aussi imaginer un préfigurateur, comme ça existe en Belgique ou en Allemagne,
09:45c'est-à-dire un sage qui essaye de voir où sont les lignes rouges, etc.
09:48et dessiner une coalition.
09:50Tout ça n'a pas été fait, et on se retrouve dans une situation qui est absolument inextricable.
09:54Moi, je ne suis pas d'accord qu'Emmanuel Macron n'a pas de choix, n'a pas de nom.
09:58Il avait Bernard Cazeneuve, qui était une option qui plaisait à une partie de la droite et à une partie de la gauche.
10:02Il avait Xavier Bertrand, qui a émergé et qui faisait aussi consensus, même, voilà,
10:07chez certains à gauche ou qui pouvaient aussi parler aux macronistes.
10:12Et finalement, en fait, en écartant ce nom aujourd'hui,
10:16il semble effectivement remettre le choix entre les mains de Marine Le Pen,
10:22comme si Marine Le Pen était faiseuse de droite, déjà, premier sujet.
10:25Ensuite, est-ce que, d'une certaine façon, ça ne l'arrange pas un peu ?
10:27Parce que Xavier Bertrand, c'est vrai qu'il a une personnalité assez forte.
10:30Il a un passif avec le chef de l'État. Il s'est opposé beaucoup de fois à lui.
10:34Et Olivier Beaumont le rappelait tout à l'heure.
10:36Alexis Colère, le secrétaire général de l'Élysée, qui a beaucoup d'influence,
10:41aurait une préférence pour Michel Barnier,
10:44parce que Michel Barnier, il est peut-être plus malléable que Xavier Bertrand.
10:49Et quelqu'un à droite me disait, si c'est Xavier Bertrand, Alexis Colère,
10:52il va pouvoir aller tailler les rosiers de l'Élysée.
10:54Mais on en est un peu là, aussi, de trouver la personnalité
10:58qui dérangera aussi le moins le président et son secrétaire général
11:02dans les trois prochaines années.
11:04C'est quand même hallucinant.
11:06Ce n'est pas ça, le sujet, normalement.
11:07Il y a des vrais tiraillements, aussi, en interne au sein de l'Élysée,
11:10justement pour savoir quel est l'intérêt, ou pas, pour le président de la République
11:14d'avoir un profil plus politique fort, ou un profil technique,
11:18ou politique faible, type Michel Barnier.
11:21Il peut aussi y avoir des intérêts, pour Emmanuel Macron,
11:24à avoir une figure de la gauche ou de la droite très forte, très incarnée.
11:28Ça peut même lui rendre service.
11:29Mais ce n'est pas son imagination naturelle.
11:31Exactement.
11:32Mais il s'est aussi fait à la solution politique ces dernières semaines.
11:37Il voit bien, aussi, que la solution technique n'est pas une solution
11:40qui, aujourd'hui, requiert la majorité des avis et des opinions
11:46au sein de la classe politique, et même au sein de l'opinion française.
11:50Vous serez mieux placé que moi pour le dire.
11:51Mais le résultat de ces élections législatives, c'est aussi une volonté.
11:56Les Français se sont manifestés, quand même.
11:58Ils se sont déplacés en force pour aller voter,
12:01aussi pour dire non au Rassemblement national.
12:04Et donc, il y a un envie du retour du politique.
12:06Et moi, je pense, pardon, juste pour terminer,
12:08que d'avoir un Premier ministre fort, qu'il impose une cohabitation dure,
12:12type un profil Xavier Bertrand, typiquement,
12:14ça peut aussi rendre service à Emmanuel Macron,
12:17qui est très fragilisé, qui est très démonétisé dans l'opinion publique.
12:20Le temps est encore long, 2027, sauf s'il y avait une institution
12:23où c'est aussi démissionné.
12:24Je crois qu'il n'en a pas du tout l'intention à ce stade.
12:26Donc, il pourrait aussi trouver un profit d'avoir un Premier ministre
12:29qui irait au front, qui prendrait tous les mauvais coups,
12:31et lui, plutôt, en retrait, qui retravaillerait sa stature présidentielle.
12:34Olivier Beaumont, Stéphane Zumsteig, Pascal Richer, Agathe Lambret,
12:37on se retrouve dans un instant.
12:38Les informés, il est 20h15, l'heure du Fil info de Thomas Giraudeau.
12:42Alors qu'Emmanuel Macron n'a pas encore nommé de Premier ministre,
12:45la France insoumise indique que 81 députés ont signé
12:48la proposition de résolution visant à destituer le chef de l'État.
12:51C'est suffisant pour franchir la première étape de la procédure,
12:54mais celle-ci est longue.
12:56Elle doit maintenant passer par le bureau de l'Assemblée.
12:59Au lendemain du naufrage d'un bateau au large des côtes françaises,
13:02dans la Manche, au moins 20 exilés sont portés disparus.
13:04Leur embarcation a chaviré près de l'île italienne de Lampedusa,
13:07au sud de la Sicile.
13:09A cinq personnes jugées à Paris à partir d'aujourd'hui
13:11pour avoir diffusé des messages haineux sur les réseaux sociaux,
13:14ainsi que les adresses des suspects dans l'affaire Thomas à Crépole.
13:17La mort de ce jeune homme au cours d'une fête de village
13:20a notamment été utilisée par l'extrême droite.
13:23Et puis 11 médailles en une seule journée, dans une seule discipline.
13:26Moisson historique pour les paracyclistes français
13:29dans les épreuves de contre-la-montre disputées en Seine-Saint-Denis.
13:32Alexandre Léauté, Kévin Lequin, Thomas Perroton d'Arte
13:35et Mathieu Bosseredon, champions paralympiques.
13:37Elie de Carvalho, Gatien Lerousseau, Heidi Gauguin,
13:40Loïc Vergneau, Johanne Kehl en argent.
13:42Florian Joigny et Dorian Foulon en 3ème et en bronze.
13:45Du bronze aussi pour Fabien Lamiraud en tennis de table.
13:58Retour sur le plateau des informés avec Pascal Richet de Nouvellops,
14:01Olivier Beaumont du Parisais Aujourd'hui en France
14:04et Stéphane Zumsteig d'Ipsos.
14:06Stéphane, vous vouliez réagir sur ce que disait Olivier Beaumont
14:09qui parlait peut-être de l'intérêt pour Emmanuel Macron
14:11d'avoir une cohabitation dure avec par exemple Xavier Bertrand.
14:14Vous n'êtes pas du tout d'accord ?
14:15Pas du tout d'accord.
14:16En tout cas, je vois les choses différemment dans le sens où
14:19Emmanuel Macron, son acte fort, ça a été de refuser la candidature
14:22de Lucie Cassex et donc de dire non, de fermer la porte
14:25à un Premier ministre, encore une Première ministre de gauche.
14:29Maintenant, il hésite, on cite Barnier, Cazeneuve, Bertrand,
14:34on a cité le président du CESE, évidemment,
14:36donc des personnalités de l'arc républicain
14:38qui vont entre le centre gauche et le centre droit.
14:39Il a tout intérêt, de mon point de vue, s'il veut rester
14:42le maître du jeu dans les mois ou dans les années qui viennent,
14:44à nommer quelqu'un qui vient de ce centre, là encore,
14:46du centre gauche au centre droit, avec tous les noms
14:48qui sont sortis ces derniers jours.
14:49Pourquoi ? Parce qu'une vraie cohabitation ne serait pas possible
14:53pour lui dans ce cas-là, parce qu'il ne faut pas oublier une chose.
14:56Quel serait le bloc à l'Assemblée nationale le plus puissant
14:59qui soutiendrait ce Premier ministre venant du centre gauche
15:02ou du centre droit ? Les 166 députés macronistes.
15:06Et en ça, il n'y aurait pas une cohabitation ?
15:09Pardon, mais sauf qu'il n'a jamais dit qu'il était contre travailler
15:13avec des personnalités issues de la gauche, du centre gauche
15:16et du centre droit. C'est-à-dire que lui, c'est deux lignes rouges,
15:19c'est qu'il ne veut pas de membres de la France insoumise
15:21dans un gouvernement, et qu'il ne veut pas d'un Premier ministre
15:23qui irait détricoter tout son bilan, et notamment qui reviendrait
15:26sur la réforme phare qui est celle de la réforme des retraites.
15:29Vous avez raison, mais...
15:30C'est ça, Lucie Castex, c'est pour ça qu'il a fermé le banc
15:33à cette personnalité-là.
15:34Mais vous savez aussi que... Enfin, je suis d'accord avec ce que vous dites,
15:36mais en sortant ces deux arguments, Emmanuel Macron, de toute façon,
15:39ne donne pas le choix à la gauche que de refuser
15:42et de lui fermer définitivement la porte.
15:45Oui, mais la gauche...
15:46Excusez-moi, je vais faire un grand mot aussi, on peut aussi...
15:48Oui, mais pour l'instant, l'échec n'est pas du tout aligné
15:51sur cette stratégie-là, et on voit aussi que certaines personnalités
15:54sont pour aussi... étaient pour pas forcément abroger
15:59la réforme des retraites, mais ouvrir les discussions,
16:01notamment avec les partenaires sociaux, enfin pas forcément
16:03tout de suite, mettre des conditions dures,
16:05qui les empêchent manifestement d'entrer aujourd'hui
16:07dans le Conseil d'Enquête.
16:08On reviendra sur le débat...
16:09Mais vous parlez des autres personnalités,
16:11parce qu'il y a eu Barnier aujourd'hui,
16:12mais il y a aussi eu un autre nom, Agathe Lambret.
16:14Oui, David Dissenaar, personnalité de droite.
16:17Alors lui, il a émergé, notamment parce que le Rassemblement national
16:21a dit que si c'était David Dissenaar, il y aurait moins d'opposition
16:23pour Xavier Bertrand.
16:24On se demande si, au RN, ils ont pas juste fait ça
16:27pour ne pas passer pour totalement irresponsables,
16:30parce que ça fait quand même depuis plusieurs jours
16:31que Marine Le Pen et ses troupes refusent
16:34tous les noms proposés par le chef de l'État.
16:36Donc on se demande si la stratégie du chaos,
16:38c'est pas le RN qui est en train d'essayer de la semer.
16:41Donc le RN a dit non, non, mais David Dissenaar, on l'aime bien.
16:43Et ce qui est intéressant, c'est que certains,
16:45dans l'entourage du président, ont appuyé cette idée,
16:48mais plus pour tuer Xavier Bertrand que par réelle adhésion
16:53à David Dissenaar.
16:55C'est ce qui se murmure.
16:57Donc en fait, vous voyez, c'est un jeu de billard à 50 bandes,
17:00mais du côté de la droite, David Dissenaar,
17:02il n'est pas pris très, très au sérieux.
17:05En tout cas, il est loin de faire consensus,
17:07et les cadors de la droite se verraient pas forcément
17:11être ministres dans un gouvernement de Dissenaar.
17:13Il y a une forme de petite condescendance
17:15vis-à-vis du maire de Cannes.
17:18Y compris aussi dans le camp macroniste,
17:19pour avoir échangé avec plusieurs parlementaires
17:22du groupe Ensemble et puis des ministres démissionnaires.
17:24Pour beaucoup, David Dissenaar, c'est un casus belli.
17:27Je reprends les termes qui m'ont été dits.
17:29En expliquant que si demain, c'était David Dissenaar à Matignon,
17:32un tiers du groupe exploserait.
17:34Et que le premier qui n'accepterait pas ça,
17:35ce serait Gabriel Attal.
17:37Pourquoi ?
17:39Olivier Beaumont.
17:40Le groupe Ensemble, quand même,
17:41aujourd'hui, il est très hétéroclite.
17:43C'est-à-dire que ce n'est pas un bloc uniforme
17:45d'une pensée unique.
17:46Ce sont des personnalités qui viennent de la gauche,
17:50qui viennent de la droite,
17:52et qui, depuis 2017, ont essayé de travailler ensemble.
17:55Mais on voit bien que plus les mois et les années passent,
17:57plus c'est compliqué.
17:58Car, ici, à être uni au moment des législatives,
18:01on sait bien qu'il est fragile aujourd'hui.
18:03Il y avait eu des intentions pour créer des groupes dissidents.
18:05Ça ne s'est pas fait.
18:06Je reviens juste aussi sur le positionnement
18:08du Rassemblement National par rapport à David Dissenaar.
18:10Je rie un peu et je m'étonne.
18:12Et c'est là aussi qu'on peut s'interroger
18:13sur la façon dont eux essaient de jouer avec ça.
18:15Parce que, pardon, mais David Dissenaar,
18:16sur le papier, sur l'idéologie, sur le corpus politique,
18:20c'est encore pire, entre guillemets, que Xavier Bertrand.
18:22Parce que c'est un vrai libéral assumé, David Dissenaar.
18:25Alors, le Rassemblement National,
18:26qui, lui, est pour l'abrogation de la réforme des retraites,
18:29je ne vois pas comment ils pourraient trouver leur compte
18:32avec un Premier ministre, avec un tel profit
18:34que celui de David Dissenaar,
18:35qui est vraiment sur une ligne beaucoup plus raide et radicale
18:38qu'un Xavier Bertrand, par exemple.
18:40Il est aussi pour diviser l'immigration par huit,
18:43pour restaurer la famille.
18:44Enfin, il a quand même un discours
18:46qui se rapproche de celui du Rassemblement National.
18:48Le Rassemblement National,
18:49ce qui est le point dur pour le Rassemblement National,
18:51c'est l'immigration.
18:52Ce n'est pas l'économie, ce n'est pas la politique économique.
18:56Jean-Marie Le Pen se présentait comme le Reagan français.
18:59Il était ultra-libéral à l'époque.
19:00Donc, ils sont très élastiques sur ces questions-là.
19:02En revanche, sur l'immigration, effectivement,
19:04ça, c'est quelque chose qui est obsessionnel chez eux.
19:06Et Dissenaar leur conviendrait bien.
19:08Les problématiques de pouvoir d'achat
19:09sont aussi des vraies problématiques
19:10pour l'électorat, aujourd'hui, du Rassemblement National.
19:13Je pense que cette donne, aussi, sur la question des retraites
19:17est un sujet important pour eux.
19:19Oui, après, ça montre bien que l'opposition de Marine Le Pen
19:22a quand même une posture
19:23et qu'avec Xavier Bertrand,
19:24il y a quelque chose de très personnel.
19:26Mais si David Dissenaar est si clivant,
19:27c'est déjà parce qu'il est trop à droite
19:29pour une bonne partie de la majorité.
19:31Et ensuite, s'il dérange Gabriel Attal,
19:33ce qu'on m'a dit, c'est parce que
19:35Xavier Bertrand, et c'est un secret pour personne,
19:38est proche de Gérald Darmanin
19:40et qu'il y a une guerre, en ce moment, larvée
19:42entre Gérald Darmanin et Gabriel Attal.
19:45Et donc, une nomination de Xavier Bertrand
19:48comme Premier ministre
19:49viendrait renforcer l'axe Gérald Darmanin
19:52qui pourrait devenir encore plus puissant.
19:55Et Gabriel Attal, qui a les yeux aussi,
19:58comme d'autres, on en parlera,
20:00rivés sur la suite et sur 2027,
20:02n'a pas intérêt à avoir émergé
20:04un pôle Darmanin-Bertrand trop puissant.
20:07Donc, pour lui, David Dissenaar,
20:09c'est plus tranquille.
20:11Bon, justement, Agathe,
20:12parmi les noms qui circulent
20:13et puisqu'on en est à parler,
20:14à se projeter pour l'élection suivante,
20:16il y a un nom qui est ressorti.
20:17On en avait déjà un peu discuté hier soir.
20:19C'est Édouard Philippe qui choisit ce moment
20:21pour sortir du bois.
20:23Oui, alors, ce n'était pas un mystère.
20:24Il le dit lui-même.
20:25Il reprend les mots de Georges Pompidou.
20:28Ça y est, Édouard Philippe,
20:29officiellement candidat à la présidentielle.
20:31À la prochaine présidentielle,
20:33dit-il en prenant bien soin
20:34de ne pas donner de date,
20:36comprendre une démission du président
20:39et une présidentielle anticipée est possible.
20:41Édouard Philippe, qui assume donc
20:43de lancer la course des petits chevaux,
20:45veut-il enterrer le président trop vite ?
20:48Est-ce la bonne stratégie ?
20:49Écoutez, Gilles Boyer, député européen,
20:51très proche d'Édouard Philippe.
20:53Il a voulu apporter de la clarté.
20:55À partir du moment où il avait pris sa décision
20:58de manière définitive,
20:59il ne voyait aucune raison
21:01de la dissimuler aux Français.
21:03Il a voulu être clair dans ses intentions
21:05et dans ses projets.
21:06C'est une question à laquelle
21:07les hommes politiques ont parfois du mal à répondre.
21:09On se tortille, on dit
21:11c'est pas le sujet, c'est pas le moment.
21:13Il a voulu apporter de la clarté
21:15dès lors que, dans sa tête,
21:16les idées étaient très claires.
21:18C'est de la clarté dit Gilles Boyer,
21:19qui est un proche d'Édouard Philippe,
21:20Pascal Richet du Nouvel Obs.
21:22Vous comprenez-vous ce timing,
21:23au milieu du chaos ?
21:24Je comprends le but de l'opération.
21:26Effectivement, le timing peut sembler
21:27un peu étrange,
21:28parce qu'on est dans une espèce
21:29de champ de ruines politique,
21:31puis il y a un type qui joue sa carte personnelle,
21:33comme ça, ça peut sembler étrange.
21:35Mais d'un autre côté,
21:37il le fait au moment où Macron
21:39est le plus affaibli,
21:40est le plus critiqué, etc.
21:41Et il dit, regardez,
21:42il y a une alternative possible, c'est moi.
21:44Et donc, il se présente comme
21:46ce qui pourrait être l'alternative
21:48au président actuel.
21:50C'est le premier à le faire.
21:52Il espère, j'imagine,
21:53rester avec cette image
21:55du président potentiel.
21:58Bon, c'est un coup.
22:00On voit bien les côtés négatifs
22:02de ce coup,
22:03mais on voit aussi le côté astucieux.
22:05Astucieux, Stéphane Zumsteig ?
22:07Oui, moi je trouve aussi,
22:08on a beaucoup parlé,
22:09un certain nombre de responsables politiques,
22:10on parlait de maladresse,
22:12d'inélégance pour Marine Le Pen, je crois.
22:14Moi, je trouve ça très bien joué.
22:15Ça peut être contestable,
22:16on peut contester le principe.
22:17Mais le faire à ce moment,
22:18vous le disiez,
22:19au moment où la situation
22:20est particulièrement chaotique,
22:22en contre-champ,
22:23ça présente quelqu'un
22:24qui représente une certaine stabilité.
22:26Et c'est exactement ce qui plaît
22:27à son cœur de l'électorat,
22:28l'électorat conservateur,
22:29l'électorat de droite.
22:30Parce que le deuxième objectif,
22:31au-delà de paraître
22:32un petit peu au-dessus de la mêlée,
22:33d'ailleurs c'est ça qui est singulier
22:34dans cette opération,
22:35le personnage politique
22:36au-dessus de la mêlée aujourd'hui,
22:37c'est Édouard Philippe.
22:38Ce n'est plus Emmanuel Macron,
22:39alors ce serait censé être
22:40le président de la République.
22:41Et deuxième objectif,
22:42c'est de couper l'herbe
22:43sous le pied de toute la liste
22:44des prétendants du centre
22:45et du centre droit
22:46dont il occupe, lui,
22:47l'espace pour la prochaine
22:48présidentielle d'Ancor
22:49qu'elle ait lieu en 2027
22:50ou avant.
22:51Parce qu'il va y avoir
22:52embouteillage.
22:53Et en déclarant sa candidature
22:54tout de suite,
22:55mais quelque part,
22:56vous démonétisez
22:57celles d'autres responsables.
22:58Bruno Le Maire,
22:59Gérald Darmanin, évidemment.
23:00Et puis, surtout,
23:02vous envoyez un message
23:03très clair à Laurent Wauquiez
23:04parce que le vrai problème,
23:05le vrai danger
23:06pour quel que soit le...
23:07pas l'héritier,
23:08mais pour le représentant
23:09du bloc présidentiel
23:10Macroniste
23:11à la prochaine présidentielle,
23:12ce sera d'éviter à tout prix
23:13qu'il y ait une candidature
23:14de la droite républicaine.
23:15Je n'apprends rien à personne.
23:16Il n'y a que deux candidats
23:17qui se qualifient pour le second tour.
23:18Il y aura probablement
23:19le ou la candidate
23:20du Rassemblement national.
23:21Si la gauche est unie,
23:22ça représente un vrai danger.
23:23Et le centre droit
23:24ne peut pas se permettre
23:25d'être divisé,
23:26ou en tout cas
23:27de présenter
23:28des candidats
23:29multiples au premier tour
23:30de la prochaine présidentielle
23:31parce que là, pour le coup,
23:32il serait effacé
23:33d'un seul coup.
23:34Donc, l'idée,
23:35c'est prendre tout le monde
23:36de vitesse pour s'imposer.
23:37J'ajoute juste une chose.
23:38Édouard Philippe est aujourd'hui,
23:39quand on regarde
23:40sa cote de popularité,
23:41auprès...
23:42Alors, je ne vais pas
23:43parler des Français
23:44parce que, quelque part,
23:45ce n'est pas très intéressant
23:46de savoir ce qu'un sympathisant
23:47de la France insoumise
23:48ou du Rassemblement national
23:49pense d'Édouard Philippe.
23:50Mais quand vous regardez
23:51ce que pensent
23:52les gens qui votent
23:53pour la Macronie
23:54ou qui votent
23:55pour la droite républicaine,
23:56c'est que, de très loin,
23:57il écrase le jeu.
23:58Édouard Philippe est aujourd'hui
23:59auprès des gens
24:00du centre-droite
24:01et même de la droite
24:02dite classique,
24:03le personnage le plus populaire.
24:04Édouard Philippe est...
24:05Trop trop tôt, Aurélie.
24:06Trop trop tôt, mais...
24:07C'est trop à propos
24:08d'Alain Juppé à l'époque.
24:09Il s'est déclaré deux ans
24:10avant la première de la droite,
24:11trois ans avant
24:12la présidentielle de 2017.
24:13C'est vrai.
24:14Personne n'a vu
24:15le choc venir.
24:16Personne n'a vu
24:17le choc venir.
24:18Parce que là, en trois ans,
24:19Stéphane Zomtel,
24:20il va faire quoi pendant trois ans
24:21Trois ans.
24:22Il reste peut-être trois ans.
24:23Mais Alain Juppé,
24:24il a subi autre chose.
24:25Il a subi
24:26cette très très mauvaise idée
24:27qu'ont eues à l'époque
24:28les Républicains,
24:29enfin l'UMP,
24:30de faire une primaire.
24:31Elle a été catastrophique.
24:32Les deux favoris
24:33se sont neutralisés.
24:34Nicolas Sarkozy
24:35et Alain Juppé,
24:36à force de se taper dessus,
24:37ont ouvert un boulevard
24:38à François Fillon.
24:39On ne sait pas encore
24:40quel est le mode de désignation
24:41chez les macronistes,
24:42au passage.
24:43Tout à l'heure,
24:44vous avez dit quelque chose.
24:45Vous avez dit,
24:46dans la première partie de l'émission,
24:47quel que soit le temps
24:49Est-ce que tout ça,
24:50est-ce que ce n'est pas ce poison
24:51qui est un petit peu injecté
24:52que finalement,
24:53une démission est possible ?
24:54C'est aussi le but
24:56de cette interview
24:57qui est très intéressante,
24:58qui est longue,
24:59mais qui se lit très bien,
25:00qui est très claire,
25:01très assumée.
25:02C'est une démolition,
25:03en règle,
25:04des sept années
25:05qui viennent de s'écouler
25:06et du bilan d'Emmanuel Macron.
25:08Il remet en cause déjà
25:10le choix de Gabriel Attal
25:11en janvier dernier,
25:12en faisant la sonde président
25:13sur le fait
25:14qu'il fallait maintenir
25:15Elisabeth Borne.
25:16Il fait la leçon
25:17président de la République
25:18sur l'immobilisme actuel.
25:20Il fait la leçon
25:21président de la République
25:22sur pas mal de points.
25:23Donc, effectivement,
25:24le message qu'il envoie,
25:25c'est qu'il se tient prêt
25:27si, d'aventure,
25:29une élection présidentielle
25:31anticipée venait.
25:33Je suis vraiment d'accord
25:34avec tout ce que vous venez de dire,
25:35mais j'apporte quand même
25:36deux petites nuances
25:37qui complètent un petit peu
25:38cette analyse, je pense.
25:40C'est que le risque,
25:42aussi, en faisant ça,
25:43et on comprend pourquoi il l'a fait,
25:45vous l'avez expliqué,
25:46mais c'est aussi de passer
25:47pour un opportunisme,
25:48pour un opportuniste,
25:49et aussi dans cette séquence
25:51où les Français, quand même,
25:52sont un petit peu fatigués,
25:55peut-être écœurés
25:56par toutes les discussions
25:59qui ont cours depuis deux mois
26:00entre les formations politiques,
26:02en voyant cette impasse s'installer,
26:04cette assemblée à feu et à sang en permanence,
26:07ce spectacle désolant
26:08de voir qu'Edouard Philippe,
26:10finalement, qui est une stature,
26:12quelqu'un qui incarne
26:14une figure un peu posée
26:16dans l'opinion,
26:17venir mettre du fracas
26:19et du brouhaha
26:20dans cette séquence,
26:21je pense qu'il peut être
26:22taxé d'opportuniste.
26:23Et on voit, d'ailleurs,
26:24que dans les réactions des Français,
26:25dans les commentaires des papiers,
26:26dans les témoignages
26:27qui ont été diffusés,
26:28on voit que pour certains,
26:29ils se disent que ça tombe
26:30peut-être pas au bon moment.
26:31Et une deuxième remarque,
26:32là, c'est les souvenirs
26:33de conversations que j'ai pu avoir,
26:34lui, il y a encore quelques semaines,
26:35quand on l'interrogeait sur
26:37quand est-ce que...
26:38C'est pas une surprise,
26:39le fait qu'il soit candidat.
26:40Pourquoi, finalement,
26:42vous ne clarifiez pas la chose
26:43plus vite, plus tôt.
26:44Et lui, il se défendait toujours
26:45avec cet argument,
26:46cette posture un petit peu
26:47de temps long.
26:49Moi, je fais le tour de France,
26:51des sous-préfectures,
26:52je ne réagis pas,
26:53je ne subis pas
26:54le brouhaha médiatique,
26:55je ne cède pas aux pressions
26:56des journalistes,
26:57des politiques
26:58qui me disent
26:59et qui me commandent
27:00de comment faire.
27:01Et là, on voit bien
27:02que dans cette situation,
27:03lui, il se retrouve
27:04un petit peu précipité
27:05à devoir faire un choix.
27:06Certes, il l'assume,
27:07on comprend la stratégie,
27:08mais on voit aussi que,
27:09quelque part,
27:10ce qui s'est passé,
27:11en tout cas,
27:12a bousculé ses certitudes
27:13par rapport à sa stratégie
27:14pour 2027.
27:15Et cette interview,
27:16c'est un fusil à un coup.
27:17Donc, qu'est-ce qui va lui rester
27:18si, effectivement,
27:19Emmanuel Macron
27:20est là
27:21pendant encore trois ans ?
27:22Allez, les informés,
27:23on se retrouve
27:24dans quelques instants.
27:25Il est 20h30,
27:26vous êtes sur France Info.
27:33Et à 20h30,
27:34on vous retrouve.
27:35Bonsoir, Sophie Echene.
27:36Bonsoir.
27:37Aux Etats-Unis,
27:38une fusillade a fait au moins
27:39quatre morts aujourd'hui
27:40en premier bilan
27:41dans un lycée
27:42près d'Atlanta,
27:43dans l'état de Géorgie.
27:44Le ministre américain
27:45de la Justice
27:46parle d'une terrible tragédie.
27:47Paul Watson dénonce
27:48une mascarade juridique
27:49et un scandale politique.
27:50Le fondateur de l'ONG
27:51Sea Shepherd
27:52et protecteur
27:53de la faune marine
27:54reste derrière les barreaux
27:55au Groenland.
27:56La justice danoise
27:57a prolongé aujourd'hui
27:58sa détention
27:59jusqu'au 2 octobre.
28:00Le Japon continue
28:01de réclamer son extradition.
28:02L'homme soupçonné
28:03d'avoir allumé un incendie
28:04dans l'église de Saint-Omer
28:05dans le Pas-de-Calais,
28:06lundi,
28:07est mis en examen
28:08et écroué,
28:09poursuivi
28:10pour destruction
28:11de biens
28:12par moyens dangereux
28:13et tentative de vol
28:14avec effraction en récidive.
28:15Il a reconnu les faits
28:16lors de sa garde à vue.
28:17Il avait déjà été condamné
28:18par le passé
28:19pour des faits similaires.
28:20Jean-Christophe Cambadélis
28:21fait appel
28:22de sa condamnation.
28:23L'ancien ténor
28:24du Parti socialiste
28:25a écopé
28:26de 8 mois de prison
28:27avec sursis
28:2830 000 euros d'amende
28:29et 5 ans d'inéligibilité
28:30pour détournement
28:31de frais
28:32de mandat parlementaire.
28:33Selon son avocat,
28:34il n'a pas bénéficié
28:35d'un procès équitable.
28:3612 départements
28:37sont placés
28:38en vigilance orange.
28:39Plus d'inondations
28:40ce soir de Lyon
28:41à la Haute-Loire
28:42et dans le Sud-Est aussi.
28:43Le Gard,
28:44le Vaucluse,
28:45les Bouches-du-Rhône,
28:46le Var
28:47et les Alpes-Maritimes
28:48sont également concernés
28:49par une alerte orange
28:50aux orages.
28:51Le paracyclisme français
28:52a plus que brillé
28:53aujourd'hui
28:54aux Jeux paralympiques
28:55de Paris.
28:5611 médailles
28:57en contre la montre,
28:58donc 4 en or
28:59pour Alexandre Léauté,
29:00Kevin Lequin,
29:01Thomas Perroton d'Arte
29:02et Mathieu Bossredon.
29:03S'ajoute à cela
29:04le bronze
29:05d'Amirault
29:06en tennis de table.
29:15Retour sur le plateau
29:16des informés
29:17de France Info
29:18avec Olivier Beaumont,
29:19reporter politique
29:20au Parisien
29:21aujourd'hui en France,
29:22Pascal Richet,
29:23grand reporter
29:24au Nouvel Obs
29:25et Stéphane Zoubstek,
29:26directeur du département
29:27Opinion d'Ipsos.
29:28Agathe Lambré,
29:29Agathe,
29:30on parlait à l'instant
29:31d'Edouard Philippe
29:32qui s'annonce.
29:33Est-ce que c'est risqué
29:34au-delà du fait
29:35de pouvoir
29:36avoir l'air à contre-temps ?
29:37Parce que c'est vrai
29:38qu'on ne l'a pas suffisamment dit
29:39mais la France traverse
29:40une crise politique
29:41tout de même majeure.
29:42Il peut aussi
29:43passer un peu
29:44pas forcément pour le traître
29:45mais pour l'homme
29:46qui tire contre son camp.
29:47Là, l'analogie
29:48qui est faite aussi
29:49de l'attitude
29:50d'Edouard Philippe,
29:51c'est un peu
29:52le Macron de Hollande.
29:53Emmanuel Macron
29:54à l'époque
29:55qui avait annoncé
29:56sa candidature
29:57et qui avait complètement parasité
29:58la fin du mandat
29:59de François Hollande
30:00et qui est quelque part
30:01à l'origine
30:02de l'empêchement
30:03imaginer pour un président
30:04le fait
30:05de ne pas pouvoir
30:06se représenter.
30:07C'est comme
30:08un politique
30:09qui n'aurait pas le droit
30:10de se présenter
30:11à une élection.
30:12Tout le sel
30:13de sa vie
30:14n'est plus là.
30:15Il n'a pas le droit.
30:16Mais pour Emmanuel Macron,
30:17c'est terrible.
30:18Il a du mal
30:19à accepter cette idée.
30:20C'est terrible.
30:21C'est encore plus dur
30:22quand c'est quelqu'un
30:23dans son camp
30:24qui vient lui rappeler
30:25et qui vient
30:26ouvrir
30:27dans les médias
30:28ouvertement
30:29de façon assumée
30:30sa succession
30:31et lancer la course
30:32de sa succession.
30:33Évidemment que ça vient
30:34énormément fragiliser
30:35Emmanuel Macron.
30:36Dans un moment en plus
30:37où il est déjà fragilisé,
30:38où on le sent
30:39complètement perdu,
30:40où il n'arrive même pas
30:41à nommer
30:42un premier ministre.
30:43Pour Édouard Philippe,
30:44je trouve que ça fait
30:45aussi un petit peu...
30:46Perso, ça pourrait
30:47lui être reproché
30:48par les plus loyalistes.
30:49D'ailleurs,
30:50il l'assume presque
30:51puisque son entourage
30:52fait une comparaison
30:53entre sa déclaration
30:54et celle de Pompidou
30:55en 1969
30:56qui, trois mois
30:57avant la démission
30:58de Jean de Gaulle,
30:59pendant la campagne
31:00de France,
31:01pendant la campagne
31:02référendaire de 1969,
31:03avait dit
31:04« Moi, je me tiens prêt
31:05à succéder au général
31:06si jamais ».
31:07Et d'ailleurs,
31:08ça avait fait perdre
31:09pas mal de voix « oui »
31:10au référendum.
31:11Et de Gaulle l'avait vécu
31:12comme un coup de poignard
31:13dans le dos à l'époque.
31:14Il lui avait même écrit
31:15pour le lui dire.
31:16Donc c'est étonnant
31:17qu'il fasse ce parallèle
31:18de cette petite trahison
31:19de Pompidou
31:20pour expliquer
31:21sa déclaration.
31:22Est-ce qu'il est si...
31:23Parce que vous disiez
31:24tout à l'heure Stéphane
31:25qu'Édouard Philippe,
31:26il est très haut
31:27dans les sondages,
31:28dans les enquêtes
31:32auprès des Français
31:33du centre et de la droite.
31:34Il fait partie aussi
31:35des personnalités politiques
31:36préférées des Français
31:37sauf erreur de ma part.
31:38En même temps,
31:39Agathe,
31:40il n'a pas toujours
31:41été politiquement
31:42très...
31:43Comment dire ?
31:44Toujours populaire.
31:45En fait,
31:46ce qui est incroyable
31:47et c'est pour ça aussi
31:48qu'Emmanuel Macron
31:49en a voulu énormément
31:50à Édouard Philippe
31:51et qu'il lui en veut encore,
31:52c'est qu'Emmanuel Macron
31:53a l'impression
31:54d'avoir payé
31:55pour les erreurs
31:56d'Édouard Philippe.
31:57Il y a un grand malentendu
31:58avec les Français.
31:59C'est Édouard Philippe
32:00et son maître,
32:01qui ont entraîné,
32:02entre autres,
32:03le mouvement des Gilets jaunes.
32:04Emmanuel Macron
32:05n'était pas pour.
32:06Ça n'avait pas été voté
32:07au Parlement.
32:08C'est Emmanuel Macron
32:09qui a permis finalement
32:10de revenir partiellement dessus.
32:12Ce n'est pas Édouard Philippe
32:13et à qui en ont voulu
32:14les Français
32:15pendant les Gilets jaunes ?
32:16À Emmanuel Macron,
32:17la hausse de la taxe carbone,
32:19annulée par Emmanuel Macron
32:20contre l'avis d'Édouard Philippe
32:21qui était intransigeant,
32:22qui campait là-dessus.
32:23C'est Emmanuel Macron
32:24qui l'annule
32:25et à qui en veulent
32:26les Français ?
32:27À Emmanuel Macron,
32:28la réforme
32:29des retraites à l'époque
32:30par points.
32:31Emmanuel Macron
32:32ne voulait pas dépasser
32:33l'âge de 62 ans.
32:34Qui vient perturber le jeu
32:35et relancer
32:36les manifestations
32:37et la contestation ?
32:38C'est Édouard Philippe
32:39en imposant,
32:40dans le débat,
32:41un âge pivot à 64 ans.
32:42Ce n'est pas Emmanuel Macron.
32:43Tout ça,
32:44on l'a oublié.
32:45Et les 80 km heure ?
32:46Et les 80 km heure,
32:47effectivement,
32:48j'en parlais aussi.
32:49Non mais c'est
32:50complètement incroyable.
32:51Vous imaginez
32:52ce qu'a dû aussi
32:53ressentir Emmanuel Macron
32:54à cette époque ?
32:55C'est-à-dire que
32:56Édouard Philippe
32:57a quitté Matignon-Auréolé
32:59à cause du loir
33:00et plébiscité par les Français.
33:01Alors qu'il était quand même
33:02responsable
33:03de la plupart
33:04des couacs.
33:05Enfin,
33:06d'une bonne partie,
33:07en tout cas,
33:08des couacs
33:09imputés
33:10par les Français
33:11à Emmanuel Macron.
33:12Voilà.
33:13Donc, il n'a pas laissé
33:14que des bons souvenirs ?
33:15En fait,
33:16les Français lui ont pardonné.
33:17Qu'est-ce qui s'est passé ?
33:18Pourquoi, pour les Français,
33:19ce n'était pas Édouard Philippe
33:20qui endossait ces décisions ?
33:21C'est aussi
33:22le résultat
33:23de ce que l'on dit
33:24depuis des années maintenant,
33:25de l'hyper-présidence.
33:26À partir du moment
33:27où vous avez des premiers ministres
33:28qui ne sont pas forcément
33:29des collaborateurs,
33:30comme l'avait dit Nicolas Sarkozy
33:31du président de la République,
33:32mais que vous avez des présidents
33:33qui s'occupent de tout,
33:34qui sont ultra-puissants
33:35et qu'il n'y a pas
33:36de véritable partage du pouvoir
33:37entre les deux têtes
33:38de l'exécutif,
33:39en tout cas pas au sens
33:40où ça se passait
33:41il y a encore
33:4220 ou 30 ou 40 ans.
33:43Dans le contexte
33:44d'un popularité classique
33:45qui touche l'intégralité
33:46de la vie politique,
33:47aujourd'hui,
33:48c'est assez facile
33:49pour un Français mécontent
33:50de se retourner
33:51contre le principal responsable,
33:52contre l'homme ou la femme
33:53le plus puissant
33:54du système politique,
33:56Et on arrive
33:57à cette situation,
33:58je reviens sur ce qu'on disait
33:59autrefois,
34:00le premier ministre est là
34:01pour prendre les coups
34:02et pour protéger
34:03le président de la République,
34:04ce qu'avait fait François Mitterrand
34:05avec un certain brio
34:06et une certaine époque.
34:07Aujourd'hui,
34:08on est dans cette situation,
34:09vous le disiez à l'instant,
34:10Agathe,
34:11de toute façon,
34:12quoi qu'on fasse,
34:13c'est le président,
34:14même si c'est une décision
34:15de son premier ministre,
34:16c'est le président
34:17qui en est tenu responsable
34:18et qui en subit les conséquences
34:19en termes d'opinion
34:20et on se retrouve
34:21dans une situation
34:22qui pourrait paraître
34:23contre-intuitive,
34:24c'est-à-dire qu'il est
34:25totalement mort
34:26ou tué
34:27ou affaibli.
34:28Regardez,
34:29Nicolas Sarkozy
34:30se représente et perd,
34:31perd assez nettement
34:32contre François Hollande,
34:33son premier ministre
34:34pendant 5 ans,
34:35François Fillon,
34:36est dès le début
34:37la personnalité politique
34:38préférée des Français
34:39et l'ultra-favori
34:40pendant plusieurs années
34:41de la prochaine élection présidentielle.
34:42Il ne sera pas président
34:43de la République
34:44pour les raisons que l'on sait,
34:45mais tout ça
34:46n'aurait pas dû arriver.
34:47Aujourd'hui,
34:48un premier ministre,
34:49vous pouvez prendre des coups,
34:50vous pouvez être là
34:51dans une période d'impopularité,
34:52réforme des retraites,
34:53si il n'y avait pas eu
34:54de dissolution premier ministre
34:55un certain nombre de mois,
34:56ce n'est pas pour autant
34:57qu'ils auraient fini
34:58complètement grillés
34:59pour la prochaine élection présidentielle.
35:00Et ça,
35:01c'est relativement récent
35:02dans l'histoire institutionnelle
35:03et politique
35:04de la Ve République.
35:05Olivier, Olivier Beaumont.
35:06Oui, juste pour revenir
35:07un petit peu sur l'histoire
35:08des relations entre les deux
35:09et puis la bascule
35:10dans leurs relations
35:11et puis aussi dans l'opinion
35:12des Français
35:13auprès d'Edouard Philippe,
35:14elle correspond au moment
35:15de la crise du Covid.
35:16Souvenons-nous,
35:17c'est à ce moment-là
35:18où Edouard Philippe
35:19commence à gagner des points
35:20dans l'opinion
35:22et on se souvient
35:23de ces interventions
35:24qu'il faisait à la télévision
35:25le soir
35:26en reconnaissant que lui-même,
35:27il avait un discours
35:28très franc et très honnête,
35:29ça avait été perçu comme ça
35:30par les Français
35:31en disant qu'il ne savait pas,
35:32il ne savait pas
35:33comment lutter
35:34contre ce virus
35:35en tant que ne savait rien
35:36à l'époque
35:37et il avait un discours
35:38de franchise
35:39qui lui a donné
35:40à porter du crédit
35:41à cette époque-là
35:42et puis il y avait
35:43des vraies divergences
35:44de fond aussi
35:45avec Emmanuel Macron
35:46sur le confinement,
35:47rouvrir les écoles
35:48aussi ou pas.
35:49Et donc c'est à ce moment-là
35:50vraiment
35:51où la relation s'est vraiment
35:52dégradée
35:53avec le Président de la République
35:54qui décide d'ailleurs
35:55à partir du tout début
35:56de l'été 2020
35:57de se séparer
35:58d'Edouard Philippe
35:59qui quittera Matignon
36:00en juillet.
36:01Donc c'est comme ça aussi
36:02que s'est inscrit
36:03sa relation
36:04avec Emmanuel Macron
36:05qui est parfois aussi
36:06perçu par les Français
36:07comme quelqu'un
36:08d'assez insaisissable
36:09par les choix qu'il fait,
36:10par les formules,
36:11les propos qu'il peut tenir
36:12et par le fait
36:13qu'il n'a pas
36:14le droit
36:15d'exprimer
36:16son avis
36:17par les formules
36:18et les propos
36:19qu'il peut tenir.
36:20Toutes les sorties
36:21qu'il a pu faire
36:22très très maladroites
36:23alors qu'Edouard Philippe,
36:24lui, il incarne
36:25plus une rigueur
36:26à la jupée,
36:27souvent on dit,
36:28mais quelque chose
36:29de plus maîtrisé
36:30en tout cas.
36:31Et voilà,
36:32il est une figure
36:33peut-être plus rassurante aussi.
36:34Il joue aussi
36:35sur son mandat
36:36d'élu local,
36:37le Havre,
36:38le matin,
36:39le soir.
36:40Il apparaît
36:41comme plus humain
36:42qu'Emmanuel Macron
36:43qui est quand même un ovni.
36:44Emmanuel Macron
36:45qui a très peu d'amis
36:46mais lui,
36:47il a un côté
36:48plus proche
36:49des Français,
36:50c'est sûr.
36:51On va mettre les pieds
36:52dans le plat d'ailleurs
36:53parce qu'il en avait parlé
36:54lui-même,
36:55son changement physique.
36:56Est-ce qu'avec le recul,
36:57maintenant que ce n'est plus
36:58vraiment un sujet,
36:59est-ce que ça le rend
37:00effectivement plus humain ?
37:01Oui, bien sûr,
37:02plus humain.
37:03Il en a parlé,
37:04il en a parlé clairement,
37:05il a expliqué
37:06ce que c'était,
37:07etc.
37:08Il l'a bien géré
37:09en termes de communication.
37:10Il a travaillé sur ça aussi
37:11parce que pour lui,
37:12ça a été très très compliqué
37:13déjà d'accepter
37:14ce nouveau visage
37:15de cette maladie
37:16qui n'est pas contagieuse.
37:17Il a mis des mots
37:18sur des questions
37:19que les gens se posaient
37:20quand ils voyaient
37:21son visage changer.
37:22Effectivement,
37:23très habilement,
37:24il a parlé
37:25en toute franchise.
37:26Là, pour le coup,
37:27sa communication
37:28était assez maîtrisée
37:29et puis aujourd'hui,
37:30ça n'est plus un sujet
37:31en tout cas
37:32pour les Français.
37:33Cet épisode
37:34est derrière lui
37:35en tout cas.
37:36Je voulais rebondir
37:37sur ce que disait
37:38Stéphane Zunsteig
37:39tout à l'heure
37:40sur le fait que maintenant
37:41on pouvait être
37:42Premier ministre
37:43et pas forcément
37:44l'Élysée.
37:45Peut-être qu'Emmanuel Macron
37:46va profiter
37:47de cette période
37:48pour se venger
37:49d'Édouard Philippe
37:50parce qu'Édouard Philippe
37:51lui fait quand même
37:52un peu une mauvaise manière.
37:53Ce n'est pas impossible
37:54que ça fasse partie
37:55de l'équation maintenant
37:56dans le choix
37:57du Premier ministre
37:58d'Emmanuel Macron
37:59parce que selon la personnalité
38:00qu'il choisit
38:01à droite ou à gauche,
38:02il met potentiellement
38:03dans les pattes
38:04d'Édouard Philippe
38:05un autre candidat
38:06en vue de 2027.
38:07Donc ça doit être,
38:08je pense,
38:09en ce moment
38:10pensé à l'Élysée.
38:11Ce qui est certain,
38:12c'est qu'on rappelle
38:13qu'il propose
38:14par exemple
38:15une retraite
38:16à 65, 66, 67 ans.
38:17Dans l'interview hier
38:18du Point,
38:19il dit qu'il va proposer
38:20des choses massives.
38:21Il dit que ce sera massif.
38:22Et on va parler,
38:23ça nous emmène
38:24à cette réforme
38:25qui est très chère
38:26au président Agathe.
38:27On parle évidemment
38:28des retraites.
38:29Oui,
38:30des députés
38:31des députés
38:32du camp présidentiel
38:33sont prêts
38:34à faire évoluer
38:35cette loi.
38:36Cette loi
38:37dont tout le monde
38:38réclame,
38:39dont tout le monde
38:40a une partie
38:41de la classe poétique
38:42et les Français,
38:43selon certains sondages,
38:44réclament
38:45l'abrogation.
38:46On dit,
38:47dans la majorité,
38:48que certains seraient
38:49prêts à bouger.
38:50Alors pourquoi
38:51Emmanuel Macron
38:52s'accroche
38:53à ce point,
38:54à cette réforme ?
38:55Qu'est-ce qu'il y a
38:56derrière ?
38:57Est-ce que ce n'est pas
38:58finalement
38:59son bilan
39:00qu'il tient à préserver ?
39:01Est-ce que ce n'est pas
39:02aussi cela
39:03qui fait que c'est
39:04si compliqué
39:05de choisir
39:06le nouveau
39:07Premier ministre ?
39:08Écoutez,
39:09en tout cas,
39:10la patronne
39:11a une idée,
39:12Marie-Lise Léon,
39:13pour transformer
39:14cette réforme
39:15des retraites.
39:1664 ans,
39:17ça a été non.
39:18C'était non
39:19pendant
39:20tout le conflit.
39:21C'est toujours non.
39:22Je n'ai pas besoin
39:23de référendum
39:24pour savoir
39:25si les Français
39:26seraient prêts
39:27à accepter 64 ans.
39:28Il doit approcher
39:29la question
39:30de l'âge légal.
39:31C'est ce qu'il y a
39:32de plus injuste
39:33dans une réforme
39:34des retraites.
39:35C'est de bouger
39:36le curseur.
39:37Donc s'il n'y a pas
39:38de bouger sur les 64 ans,
39:39ce n'est même pas
39:40la réforme
39:41que l'on voulait.
39:42C'était celle de 2019.
39:43Une réforme
39:44avec un régime universel.
39:45Et on est
39:46extrêmement responsables.
39:47Nous avons conscience
39:48qu'il y a un enjeu
39:49de pérennité financière
39:50du régime
39:51des retraites.
39:52Sur cette base-là,
39:53ouvrons
39:54les concertations.
39:55Alors ouvrons
39:56les concertations,
39:57demandent les syndicats.
39:58On va parler
39:59évidemment un petit peu
40:00du fond
40:01et de ces différents curseurs
40:02sur cette réforme
40:03des retraites.
40:04Mais on a l'impression
40:05que les retraites,
40:06ça fait partie
40:07de la feuille de route.
40:08Ça fera de toute façon
40:09partie de la feuille de route
40:10du prochain Premier ministre
40:11Pascal Richard.
40:12Oui.
40:13S'il n'a pas
40:14nommé
40:15Lucie Casté,
40:16c'est aussi pour ça.
40:17Parce que
40:18avant même d'être
40:19l'objet
40:20d'une motion de censure,
40:21elle aurait pu
40:22commencer
40:23à détricoter
40:24la réforme des retraites
40:25par décret.
40:26C'est-à-dire retarder
40:27le début
40:28de l'application
40:29de la réforme.
40:30Elle aurait pu aussi
40:31augmenter le SMIC.
40:32Mais c'est
40:33un autre dossier
40:34sensible.
40:35Et c'est ça
40:36qu'il a voulu éviter.
40:37Sinon, il aurait pu dire
40:38je vais la nommer,
40:39elle va se faire carboniser
40:40au Parlement
40:41et puis après,
40:42j'aurai la main libre
40:43pour nommer
40:44un deuxième gouvernement.
40:45Mais il n'a pas voulu
40:46passer par cette étape-là.
40:47C'est pour ça qu'il cherche
40:48maintenant la droite
40:49avant même de tester
40:50la solution
40:51qui aurait dû s'imposer.
40:52Pourquoi il s'accroche autant
40:53à cette réforme ?
40:54Parce que c'est
40:55le symbole
40:56de son mandat
40:57et de sa politique.
40:58C'est la réforme courageuse
40:59qu'il a prise
41:00contre l'opinion publique
41:01pour sauver
41:02le système
41:03de protection sociale,
41:04etc.
41:05Pour lui,
41:06ça fera partie
41:07d'une réforme
41:08qui serait
41:09la réforme
41:10de l'État.
41:11C'est-à-dire
41:12que derrière
41:13l'objectif affiché
41:14dans le choix
41:15du Premier ministre
41:16par l'Élysée,
41:17c'est-à-dire
41:18la non-censurabilité
41:19du profil,
41:20il y a un autre critère
41:21qui est peut-être
41:22beaucoup plus important,
41:23c'est la préservation
41:24de l'héritage
41:25du Président.
41:26Et si l'Élysée insiste
41:27sur le parfum
41:28de cohabitation
41:29que le chef de l'État
41:30cherchait,
41:31il cherche surtout
41:32un parfum
41:33très léger,
41:34a priori,
41:35et quelqu'un
41:36qui n'est pas
41:37un premier ministre de droite.
41:38Par exemple,
41:39Xavier Bertrand,
41:40je le disais tout à l'heure,
41:41il a une personnalité particulière
41:42qui pourrait s'opposer
41:43à Emmanuel Macron.
41:44Mais sur le fond,
41:45pour lui,
41:46nommer un Xavier Bertrand
41:47ou un Michel Barnier,
41:48c'est beaucoup plus confortable
41:49que nommer
41:50un Bernard Cazeneuve.
41:51Qu'est-ce qui a coincé
41:52avec Bernard Cazeneuve
41:53dans les discussions ?
41:54C'est le fait que Bernard Cazeneuve
41:55voulait toucher
41:56à cette réforme des retraites.
41:57Et ça,
41:58pour Emmanuel Macron,
41:59en temps de parler d'abrogation,
42:00c'est totalement impossible.
42:01Olivier Beaumont,
42:02Stéphane Soustac,
42:03vous avez une minute
42:04pour la prochaine intervention.
42:05Juste après Le Fil Info,
42:06les informés,
42:07on se retrouve
42:08dans une poignée de secondes.
42:09Après Le Fil Info,
42:10il est 20h45
42:11et on retrouve Thomas Giraudeau.
42:14Toujours pas de dénouement
42:15pour Matignon.
42:16Emmanuel Macron
42:17n'a pas déterminé ce soir
42:18le nom du successeur
42:19de Gabriel Attal.
42:20Aux Etats-Unis,
42:214 personnes tuées
42:22dans une nouvelle fusillade
42:23à l'intérieur d'un lycée.
42:24Le gouverneur
42:25de l'état de Géorgie
42:26où s'est déroulée la tuerie
42:27parle d'une terrible tragédie.
42:28Les policiers annoncent
42:29avoir arrêté un suspect.
42:30Au procédé des viols de Mazan,
42:32les avocats
42:33de plusieurs des 51
42:34accusés de viols aggravés
42:35ont réfuté
42:36ce terme de violeur
42:37pour leur client
42:38assurant qu'ils pensaient
42:39à un jeu
42:40d'un couple libertin.
42:41Sauf que,
42:42sur les vidéos
42:43récupérées par les enquêteurs,
42:44à aucun moment
42:45la victime
42:46n'est consciente
42:47lors des viols.
42:48Elle est endormie,
42:49assommée
42:50par des somnifères
42:51durant les sévices.
42:52Le mari compare
42:53aux côtés des accusés
42:54également pour viols aggravés.
42:55Son nom est connu
42:56au-delà du paralympisme.
42:57L'escrimeuse italienne
42:58Bebevio
42:59qui a porté la torte
43:00lors de la cérémonie
43:01d'ouverture
43:02a échoué
43:03dans sa quête
43:04de nouveaux titres.
43:05Mais elle se console
43:06avec le bronze enfleuré.
43:07Les français ont récolté
43:0812 médailles aujourd'hui
43:09dont 4 titres
43:10en cyclisme sur route.
43:22Autour d'Agathe Lambret,
43:23Olivier Beaumont,
43:24reporter politique
43:25au parisien Pascal Richet
43:26du Nouvelle-Aube,
43:27c'est Stéphane Zumsteig
43:28d'Ipsos.
43:29Olivier Beaumont,
43:30je vais poser
43:31la même question
43:32qu'à Pascal Richet.
43:33Pourquoi Emmanuel Macron
43:34s'accroche-t-il
43:35autant à cette réforme
43:36des retraites ?
43:37Il y a un aspect psychologique
43:38qu'il ne faut pas éluder.
43:39Une question d'orgueil
43:40aussi pour lui
43:41parce que c'est
43:42la réforme totémique
43:43de ce second mandat
43:45qui devait être
43:46la réforme totémique
43:47de ce premier mandat.
43:48Souvenons-nous
43:49des conditions
43:50dans lesquelles
43:51cette réforme
43:52a été adoptée
43:53et là,
43:54les oppositions
43:55ont envie d'appuyer
43:56là où ça fait mal.
43:57Et donc,
43:58parce qu'ils savent
43:59très bien que,
44:00dans l'opinion,
44:01une majorité de Français
44:02aujourd'hui
44:03serait favorable
44:04à un retour,
44:05en tout cas,
44:06à l'âge légal
44:07de départ à la retraite.
44:08Donc,
44:09pour eux,
44:10ils se frissent déjà
44:11les moustaches
44:12à l'idée de pouvoir
44:13rejouer ce match
44:14avec lui.
44:15Et donc,
44:16ce serait
44:17finalement
44:18la conséquence
44:19logique
44:20finalement
44:21de cette dissolution,
44:22de cet échec
44:23de la dissolution.
44:24Ce serait
44:25derrière,
44:26en tout cas,
44:27l'opposition
44:28de pouvoir abroger
44:29cette réforme des retraites
44:30qui serait une mise à mort politique
44:31pour Emmanuel Macron.
44:32Premier aspect.
44:33Et deuxième aspect,
44:34il y a quand même
44:35le volet économique.
44:36Alors,
44:37je ne suis pas un spécialiste
44:38des questions d'économie,
44:39mais bon,
44:40on sait aussi
44:41que cette réforme des retraites,
44:42si elle a été présentée
44:43dès 2017
44:44aussi par Édouard Philippe,
44:45c'est parce qu'il y a
44:46eu une volonté
44:47de vouloir équilibrer
44:48le régime des retraites.
44:49Donc,
44:50il y a une question
44:51financière.
44:52C'est 15 milliards d'économies
44:53en 2030.
44:54Exactement.
44:55En parallèle,
44:56on sait quand même,
44:57on n'arrête pas de nous dire
44:58que les caisses de l'État
44:59aujourd'hui sont vides,
45:00qu'on est confronté
45:01à une dette abyssale
45:02avec un déficit
45:03qui va encore se creuser
45:04l'année prochaine
45:05selon les perspectives.
45:06On a encore eu
45:07cette note de Bercy
45:08qui est tombée
45:09ces derniers jours
45:10pour dire que ça serait
45:11encore pire
45:12que ce qu'on avait imaginé
45:13ces derniers temps.
45:14Donc,
45:15Emmanuel Macron se dit
45:16que si on recule
45:17sur cette réforme,
45:18eh bien,
45:19les marges de manœuvre
45:20économiques et financières
45:21de l'État
45:22pour les années à venir,
45:23elles sont catastrophiques
45:24et on ne pourra plus
45:25s'en sortir.
45:26Là,
45:27ça a été dit
45:28par différents instituts
45:29qui ont étudié
45:30les programmes
45:31et les propositions
45:32du Nouveau Front Populaire
45:33d'un côté
45:34et du Rassemblement National,
45:35ce sont des mesures coûteuses.
45:36C'est-à-dire que
45:37si on revient demain
45:38sur cette réforme,
45:39les chiffres en tête
45:40à peu près,
45:41ça avait été évalué
45:42notamment sur
45:43ce que propose
45:44le Nouveau Front Populaire,
45:45ça coûterait entre 45
45:46et 65 milliards
45:47par an en plus.
45:48Donc,
45:49est-ce que la France
45:50a les moyens
45:51de pouvoir s'offrir ça
45:52alors qu'on doit encore
45:53rendre des comptes aussi
45:54sur l'état de nos finances
45:55dans les tout prochains jours ?
45:56C'est aussi la question
45:57et l'argument surtout
45:58qui est renvoyé
45:59par Emmanuel Macron.
46:00Elle se mesure,
46:01c'est le rejet
46:02de la réforme des retraites.
46:03On la mesure encore
46:04dans l'opinion,
46:05Stéphane ?
46:06Oui,
46:07on la mesure encore.
46:08Rappelez-vous,
46:09durant les débats,
46:10il y avait à peu près
46:1170% des Français
46:12et encore plus de salariés
46:13qui étaient quand même
46:14des Français
46:15concernés au premier chef
46:16qui manifestaient
46:17leur hostilité.
46:18Aujourd'hui,
46:19dans les enquêtes,
46:20dans les quelques enquêtes
46:21qui ont été réalisées,
46:22on est à peu près
46:23autour de deux tiers
46:24des Français
46:25qui seraient favorables
46:26à une abrogation de la loi.
46:27Maintenant,
46:28ça c'est une question
46:29de sondage.
46:30Moi je pense aussi,
46:31vous avez totalement raison
46:32de souligner
46:33l'aspect totémique
46:34du détricotage
46:35de la réforme des retraites
46:36et du détricotage
46:37ce serait la mort politique
46:38d'Emmanuel Macron
46:39et on se dirait finalement
46:40on reviendrait à tout ça
46:41pour ça,
46:42donc un second quinquennat
46:43pour rien.
46:44Malgré tout,
46:45la question des retraites
46:46pourrait être éventuellement
46:47une porte de sortie,
46:48non pas en l'abrogeant
46:49parce que ça c'est évidemment
46:50inacceptable pour le Président
46:51de la République
46:52parce que l'abroge
46:53a été, je trouve,
46:54à mon avis,
46:55trop radical au début
46:56en posant les conditions.
46:57Rappelez-vous,
46:58Jean-Luc Mélenchon,
46:59c'est le programme
47:00du Nouveau Front Populaire,
47:01tout le programme.
47:02A partir de là,
47:03c'est son droit le plus strict
47:04de dire ça,
47:05mais à partir de là
47:06la situation était bloquée
47:07et pour longtemps.
47:08Peut-être que lancer
47:09des consultations
47:10pour faire évoluer
47:11ce projet de réforme
47:12notamment avec
47:13la retraite par points,
47:14tout élément
47:15qui avait été
47:16à un moment donné
47:17évoqué
47:18pourrait être un moyen
47:19alors,
47:20de sortir par là
47:21et de fracturer
47:22une partie de la gauche.
47:23Parce que,
47:24on parlait tout à l'heure
47:25de cet impasse.
47:26Oui, il y a une impasse
47:27arithmétique.
47:28Je rappelle les choses,
47:29pour trouver un Premier ministre
47:30qui tienne la route
47:31et qui ne soit pas censuré
47:32tout de suite,
47:33il faut que quasiment
47:34toute la droite
47:35et quasiment tout le Parti Socialiste
47:36ne votent pas la censure.
47:37Donc, en fait,
47:38il y a peut-être
47:39quelque chose à trouver
47:40autour des retraites.
47:41Il est peut-être
47:42en train de se jouer
47:43quelque chose
47:44autour de ce dossier-là.
47:45Mais ça a commencé déjà
47:46à agiter la gauche
47:47et à la diviser.
47:48Le socialiste,
47:49député socialiste
47:50a eu une abrogation sèche
47:51comme les insoumis.
47:52Ce n'est pas tout à fait
47:53la même chose.
47:54C'est pour ça que,
47:55parfois,
47:56on peut se dire
47:57que le temps joue aussi
47:58en faveur du Président de la République.
47:59Pas forcément,
48:00parce qu'évidemment,
48:01son impopularité
48:02et sa responsabilité
48:03s'accroissent.
48:04Mais quelque part,
48:05en se donnant
48:06encore plus de temps,
48:07en sortant des noms
48:08qui apparaissent
48:09et qui disparaissent
48:10aussi vite qu'ils sont apparus,
48:11il a peut-être
48:12encore une opportunité
48:13de fracturer la gauche,
48:14moins la droite.
48:15Parce que,
48:16l'un des principaux échecs
48:17d'Emmanuel Macron
48:18dans son pari
48:19en 2017
48:20et pendant de nombreuses années,
48:21c'est-à-dire fracturer
48:22complètement la droite
48:23avec la politique des débauchages
48:24et fracturer totalement la gauche
48:25en faisant venir
48:26tout l'électorat centre-gauche,
48:27a réussi.
48:28Et ça,
48:29ça a totalement échoué.
48:30Le Nouveau Front Populaire,
48:31il tient.
48:32Il tient pour l'instant.
48:33Regardez...
48:34Au-delà de fracturer,
48:35quand même,
48:36Agathe,
48:37cette histoire de retraite à point,
48:38ça tourne vraiment
48:39au sein de la majorité ?
48:40Ah oui, maintenant,
48:41oui.
48:42Marc Ferracci l'a dit ouvertement
48:43et il était cité
48:44dans le journal Le Monde
48:45aujourd'hui.
48:46Réfléchir,
48:47effectivement,
48:48au système de retraite à point,
48:49ça pourrait être une solution,
48:50dit-il.
48:51On se souvient
48:52de comment ça avait été fait
48:53à l'époque.
48:54Ça s'était très, très mal passé
48:55dans l'impréparation
48:56la plus totale
48:57et finalement,
48:58ça avait tourné au fiasco.
48:59Donc, je pense que cette fois-ci,
49:00relancer,
49:01c'est quand même
49:02un énorme dossier.
49:03Mais je vais reprendre
49:04sur ce que disait
49:05Stéphane Zumsteig
49:06sur le fait que
49:07Emmanuel Macron
49:08pense qu'il a raison,
49:09parfois,
49:10de prendre son temps aussi.
49:11Et c'est vrai,
49:12c'est ce que l'Élysée
49:13a mis en avant
49:14ces derniers temps.
49:15À force de discuter,
49:17qui était dans une opposition
49:18systématique,
49:19il a fini par dire
49:20qu'il soutiendrait
49:21un gouvernement
49:22de Xavier Bertrand
49:23et qu'il était prêt
49:24à collaborer un peu plus
49:25que le pacte législatif.
49:26Jérôme Getsch,
49:27le socialiste,
49:28a dit, pourquoi pas
49:29un gel de la réforme
49:30des retraites ?
49:31Donc, c'est vrai que
49:32les postures, on voit,
49:33sont en train de changer.
49:34Mais c'est quand même
49:35extrêmement compliqué
49:36et cette réforme des retraites
49:37symbolise le bilan
49:38d'Emmanuel Macron,
49:39la politique d'Emmanuel Macron,
49:40la politique de l'offre
49:41d'Emmanuel Macron,
49:42quel que soit le Premier ministre.
49:43En tout cas,
49:44ça s'annonce difficile
49:45pour les partisans
49:46de la politique de l'offre
49:47d'Emmanuel Macron,
49:48d'un côté,
49:49et de l'autre,
49:50ceux qui veulent abroger
49:51la réforme des retraites,
49:52augmenter le SMIC.
49:53On ne voit pas comment
49:54ces gens-là peuvent se parler,
49:55mais peut-être qu'avec du temps,
49:56ça va aller.
49:57François Hollande,
49:58comme Jérôme Getsch,
49:59a proposé un gel,
50:00une suspension de la réforme
50:01assortie d'une ouverture
50:02de négociation
50:03avec les syndicats
50:04sur les questions
50:05des carrières longues,
50:06pénibilités.
50:07Et Agnès Pannier-Runacher,
50:08qui vient du camp macronien,
50:09a dit, oui,
50:10c'est une bonne idée.
50:11On voit bien qu'il y a...
50:12On peut quand même
50:13avoir une jonction
50:14entre, disons,
50:15les macroniens de gauche
50:16et la gauche.
50:17J'ai trouvé cet échange
50:18assez intéressant.
50:19Oui, c'est vrai,
50:20il y a des députés
50:21macronistes qui sont
50:22en train de bouger
50:23et qui le disent ouvertement.
50:24Et vous citiez à Agathe
50:25l'interview de Marc Ferracci,
50:26qui lui...
50:27Alors,
50:28il parle en son nom propre,
50:29quand il remet sur la table...
50:30C'est bien proche
50:31du Président, quand même.
50:32Voilà,
50:33c'est ce que je voulais dire.
50:34Ce n'est pas n'importe qui.
50:35Marc Ferracci,
50:36c'est très proche du Président.
50:37Il avait été témoin
50:42à l'oreille du chef de l'État.
50:44Redire un mot,
50:45Marc Ferracci,
50:46aujourd'hui, qui est député.
50:47Député ensemble,
50:48un économiste,
50:49un universitaire
50:50renommé,
50:51spécialiste de ces questions-là,
50:52passionné même
50:53de ces questions-là.
50:54Il pourrait vous en parler
50:55des heures.
50:56Voilà,
50:57c'est quelqu'un
50:58qui compte
50:59dans la galaxie Macron.
51:00En tout cas,
51:01qui donne son avis
51:02et qui peut aussi le donner
51:03directement au chef de l'État.
51:04Et puis,
51:05une autre figure aussi
51:06qui lui est favorable.
51:07On le savait, d'ailleurs,
51:08quand cette réforme
51:09avait été adoptée.
51:10Je suis très critique
51:11sur la méthode,
51:12mais c'est François Bayrou,
51:13qui lui aussi
51:14est une personnalité
51:15de premier plan
51:16dans l'entourage
51:17du chef de l'État,
51:18qui s'entretient
51:19très régulièrement avec lui
51:20et qui a une influence,
51:21en tout cas,
51:22auprès de lui.
51:23Et donc,
51:24lui,
51:25il plaide aussi
51:26pour qu'on ne balaye pas
51:27d'un revers de la main
51:28ce que demandent
51:29les oppositions
51:30et qu'à minima...
51:31Il ne dit pas toujours 64 ans,
51:32mais...
51:33Non, mais lui,
51:34en tout cas,
51:35il dit qu'il faut qu'on puisse
51:36à minima pouvoir
51:37rouvrir des discussions
51:38avec les partenaires sociaux
51:39et c'est peut-être ça,
51:40effectivement,
51:41le premier signe
51:42que pourrait envoyer
51:43le chef de l'État
51:44parce que ça coûte pas cher,
51:45en fait,
51:46de dire,
51:47de proposer déjà
51:48de rediscuter.
51:49Ça n'engage pas,
51:50en tout cas,
51:51plus que ça
51:52de dire
51:53voyons s'il y a
51:54d'autres hypothèses
51:55de travail,
51:56on parle de retraite
51:57à point
51:58où il y a peut-être
51:59d'autres solutions,
52:00mais en tout cas,
52:01de ne pas se braquer...
52:02Ça n'est pas trop
52:03se renier que déjà
52:04gelé.
52:05Oui, mais...
52:06C'est vrai,
52:07c'est vrai.
52:08Oui, mais...
52:09Parfait.
52:10Je ne l'ai pas sorti.
52:11Non, la retraite à point,
52:12l'idée de remettre
52:13dans le débat
52:14la retraite à point,
52:15c'est là,
52:16sortie par le haut
52:17que l'on propose
52:18à Emmanuel Macron.
52:19C'est la principale façon
52:20de ne pas perdre la face
52:21pour lui,
52:22parce qu'on lui dit
52:23OK, on va toucher
52:24à ta réforme,
52:25mais regarde,
52:26on reprend
52:27ta super idée
52:28de retraite à point
52:29qui était la tienne.
52:30Non, mais d'une certaine façon,
52:31on lui rend aussi
52:32la paternité,
52:33on lui redonne
52:34un peu de latitude, donc.
52:35Mais est-ce que ça,
52:36c'est une réponse ?
52:37Est-ce qu'il faudra
52:38une partie de la gauche,
52:39une partie de la Macronie ?
52:40Je ne sais pas,
52:41en tout cas,
52:42on voit qu'il y a
52:43peut-être une part de discussion.
52:44Est-ce que c'est une réponse
52:45aux électeurs du RN,
52:46par exemple,
52:47qui, eux,
52:48sont aussi farouchement hostiles,
52:50souvent,
52:51à la question
52:52de ces réformes des retraites ?
52:53Stéphane Zumsteig ?
52:54Oui, alors,
52:55le but,
52:56ça ne fera pas voter
52:57des anciens votants du RN
52:58pour...
52:59Celui-là, ils sont perdus.
53:00Pour le succès.
53:01Celui-là, ils sont perdus
53:02et pour toujours,
53:03je ne sais pas,
53:04mais en tout cas,
53:05pour de nombreuses années.
53:06Ça pourrait,
53:07même si ça joue
53:08sur l'opinion
53:09des milieux les plus populaires
53:10au sein du RN
53:11qui ont subi de plein fouet
53:12aussi cette réforme des retraites
53:13et qui ont manifesté
53:14viscéralement leur opposition
53:15à cette réforme,
53:16je ne pense pas
53:17que ce soit de nature
53:18à infléchir la position
53:19des responsables
53:20du Rassemblement national.
53:21Mais là encore,
53:22vous parliez là
53:23des électeurs du RN,
53:24il y a un élément
53:25qu'on n'a pas abordé ce soir
53:26mais qui était essentiel.
53:27Pour l'instant,
53:28c'est un bal de noms
53:29de prétendants.
53:30On cite des noms,
53:31on parle très peu programme.
53:32Là, on a parlé retraite, nous,
53:33mais jusqu'à présent,
53:34on ne peut pas dire
53:35qu'il y ait eu vraiment
53:36des propos programmatiques.
53:37Un élément essentiel
53:38dont doit tenir compte
53:39le Président de la République
53:40et l'intégralité
53:41de la classe politique,
53:42c'est que,
53:43par le message
53:44que les Français ont envoyé
53:45lors des élections législatives,
53:46ce qu'ils attendent,
53:47c'est une inflexion,
53:48une inflexion significative
53:49de la politique menée.
53:50Le problème,
53:51c'est que tout le monde
53:52ne veut pas la même chose.
53:53Il n'y a plus deux blocs.
53:54Mais rien ne serait pire
53:55pour la classe politique,
53:56pour le Président de la République
53:57comme pour le reste
53:58de la classe politique
53:59si, finalement,
54:00on trouvait à la fin
54:01un Premier ministre
54:02avec des gouvernements
54:03plus ou moins techniques
54:04ou plus ou moins
54:05d'union nationale
54:06entre le centre gauche
54:07et le centre droit,
54:08mais que, finalement,
54:09à aucun moment,
54:10les Français n'auraient l'impression
54:11que tout a changé.
54:12Or, c'est ce qu'ils veulent,
54:13renverser la table
54:14et en finir avec eux
54:15en même temps.
54:16Et Stéphane Zoumsek,
54:17ils veulent vraiment abroger
54:18cette réforme des retraites
54:19ou pas,
54:20dans un contexte
54:21où Olivier Beaumont
54:22en parlait,
54:23où les économies
54:24sont dans le rouge,
54:25enfin, les finances
54:26sont dans le rouge ?
54:27Les Français,
54:28sur le dérapage
54:29des finances publiques,
54:30il faut rappeler une chose,
54:31les boucliers tarifaires
54:32au moment de l'explosion
54:33de l'inflation,
54:34il y a eu,
54:35on a assisté
54:36à quelque chose
54:37de très intéressant
54:38qui est la réhabilitation
54:39de la dépense publique.
54:40Autrefois, déficit public,
54:41dépense, fonctionnaire,
54:42nombre de fonctionnaires,
54:43mille feuilles administratives,
54:44c'était quasiment
54:45des gros mots.
54:46Surtout à droite,
54:47mais pas que.
54:48Aujourd'hui,
54:49les Français
54:50s'avèrent quand même
54:51au pouvoir public,
54:52sans citer Macron,
54:53mais au pouvoir public,
54:54d'avoir dépensé de l'argent
54:55au bon moment.
54:56Donc, les choses ne vont pas...
54:57Donc, il ne faut pas
54:58faire conscience
54:59que ça ne va pas ?
55:00Par exemple,
55:01certains économistes
55:02ou par certains hommes politiques
55:03de faire impérativement
55:04des économies
55:05ne parlent pas à tout le monde.
55:06Et tout le monde
55:07peut avoir des avis différents.
55:08On en reparlera une prochaine fois
55:09parce qu'on a vu
55:10certains économistes...
55:11On est à côté,
55:12on a effectivement 15 milliards.
55:13Si on supprime
55:14les mesures d'âge
55:15de cette loi,
55:16de cette réforme,
55:17on perd 15 milliards.
55:18Et de l'autre côté,
55:19il y a eu 70 milliards
55:20d'allégements fiscaux
55:21depuis le début de la Macronie.
55:22Et ça, personne ne dit,
55:23les Français, etc.
55:24C'est quand même incroyable.
55:25On considère toujours
55:26que c'est très mal géré
55:27quand on ne réforme pas
55:28les systèmes
55:29de protection sociale
55:30et que c'est très bien géré
55:31quand on fait
55:32des allégements fiscaux
55:33qui profitent quand même
55:34plutôt aux gens
55:35qui payent les impôts,
55:36c'est-à-dire
55:37aux plus aisés de la société.
55:38Et ce sera le mot de la fin.
55:39Merci beaucoup,
55:40Pascal Richet,
55:41grand reporter au Nouvelle Ops.
55:42A la Une de l'Ops
55:43cette semaine ?
55:44Mauvais perdant,
55:45donc avec la photo
55:46du Président de la République.
55:47Olivier Beaumont,
55:48reporter politique au Parisien
55:49aujourd'hui en France.
55:50Est-ce qu'on sait déjà
55:51la Une de demain
55:52à cette heure-là ?
55:53Non, mais on s'interroge
55:54quand même sur qui
55:56sortira du chapeau
55:57du Président de la République.
55:58Et merci.
55:59C'est le Premier ministre.
56:00Et merci beaucoup,
56:01Stéphane Zumsteig,
56:02directeur du département
56:03Opinion d'Ipso.
56:04On se retrouve demain
56:05pour des nouveaux informés
56:06à partir de 20h.
56:07Les informés qui reviennent
56:08demain matin
56:09dès 9h
56:10avec Sadia Braklia
56:11et Renaud Delis.

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