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Avec Didier Roustan, journaliste sportif

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-11-08##

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Transcription
00:00 Le 10h midi Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:04 Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:07 On est ensemble...
00:09 Si vous saviez l'excitation de tout le monde dans la station...
00:12 Et oui, on reçoit une légende,
00:14 une légende du foot, Didier Rousteing. Bonjour, merci d'être avec nous ce matin.
00:18 Bonjour Valérie, bonjour Gilles, c'est un plaisir.
00:20 On est ravis, moi quand j'ai vu que ce livre paraissait "Puzzle" de Didier Rousteing, donc chez Marabout,
00:29 ça m'a rappelé plein de souvenirs, même si je suis pas une
00:31 super fan de foot, mais vous avez traversé notre vie, vous avez
00:36 été, vous le dites dans la préface du livre, présentateur, commentateur de match, réalisateur de documentaires, vous avez une personnalité
00:45 qui ne laisse pas indifférent.
00:47 Et vous avez, bah oui, traversé toute
00:50 toute une série de
00:53 d'aventures que vous racontez dans ce livre façon puzzle, justement.
00:58 Parce que ce n'est pas chronologique, ce sont des chapitres qu'on peut lire dans le désordre, qui s'intéressent à des personnalités qu'on connaît,
01:05 comme Bernard Tapie,
01:07 vous parlez de Michel Hidalgo, mais aussi
01:09 parfois des coulisses de certains événements, et on va en reparler avec vous, c'est un livre qui paraît chez Marabout, qui est assez imposant.
01:16 Il fait 431 pages,
01:18 donc, mais c'est écrit comme vous parlez, ça se lit mais
01:22 vraiment de façon
01:25 extrêmement agréable. - Je disais que quand on lisait le livre, on entendait sa voix en fait, on avait l'impression que vous étiez...
01:31 - Absolument, vous la regardez la télé ? Alors vous y êtes, vous êtes sur l'équipe, vous êtes président à vie, c'est ce que vous dites.
01:38 - Ils m'ont qualifié de la sorte, avec une certaine forme de tendresse.
01:44 Si je la regarde
01:47 plus des
01:50 documentaires, bon, je suis l'information, souvent je dis que je l'ai fait, enfin, je l'ai fait à
01:55 mon petit niveau, quoi, plus que de la regarder en fait. - Et vous regardez pas Téléfoot ? - Ah non, je n'ai...
02:02 Téléfoot, ça a été une histoire d'amour, parce que j'ai grandi avec Téléfoot, je suis arrivé à TF1 en 76, Téléfoot est en septembre
02:09 77, et c'est là où j'ai appris mon métier, où je me suis réalisé, entre guillemets, je l'ai quitté en 89,
02:16 donc ça fait 12 ans, j'ai fait 13 ans de TF1, 12 ans de Téléfoot, et à partir du moment où je suis parti,
02:23 ça a été une rupture
02:27 assez violente, même si c'était mon choix, mais j'étais plus en accord avec les gens qui arrivaient, notamment de chez Bouygues,
02:36 etc, et je n'ai plus jamais regardé Téléfoot, sauf un seul,
02:42 où Bernard Tapie était invité deux à trois semaines après mon départ, et je voulais voir comment ça allait se passer, c'était assez cocasse,
02:50 parce que Tapie avait des actions à TF1, et si je suis parti de TF1 et de Téléfoot,
02:55 il a une part de responsabilité, parce que Tapie voulait qu'on soit à sa botte, et je ne l'étais pas.
03:02 - Ça veut dire que les autres l'étaient ?
03:05 - Oui, tout à fait, je peux vous le dire,
03:09 il l'était, et pour vous donner un exemple, je regarde ce Téléfoot, et Tapie,
03:16 il était fait en direct de Marseille, il était au Vélodrome avec Thierry Roland sur la pelouse, et Tommy présent ne voit que lui,
03:23 et pas trop les résumés de matchs,
03:26 les reportages, comme d'habitude, et qu'il soit le fil conducteur c'est normal, mais il était en permanence, et le lendemain j'ai appelé
03:34 celui qui était mon assistant réalisateur deux semaines encore auparavant, François-Charles Bideau, mais je lui ai dit "mais
03:38 pourquoi ? On a vu que Tapie c'est pas possible", il me dit "mais Tapie c'est très simple,
03:42 il regardait le conducteur que lui filait Thierry Roland, tu lui as dit "passe-moi le conducteur",
03:46 "non, ça, on s'en fout de ça, non, non, moi, ça, vire-le, ça, vire-le", et Thierry qui n'était pas...
03:53 voilà, il avait d'autres qualités, mais il n'avait pas celle d'affronter
03:57 certaines situations,
04:00 voilà, il était un peu dans le compromis,
04:02 et il n'osait pas, et donc Tapie a fait son one-man show.
04:07 - Mais c'est loin tout ça maintenant, Téléfoot a changé, les équipes ont changé ?
04:11 - Oui, mais la télé a changé aussi, et Téléfoot était une émission
04:14 majeure dans le paysage audiovisuel.
04:18 A l'époque, en 77, il y a trois chaînes, je dis même deux chaînes et demie, parce que
04:22 FR3, c'est bon, voilà, même ça, à 8 heures, on doit couper les feux ou quelque chose dans le genre.
04:28 Et ça veut dire que c'est la première émission de football, et il n'y a que trois chaînes, donc
04:34 c'est énorme, quoi.
04:36 Maintenant, je ne mets pas en cause les responsables ou présentateurs de Téléfoot qui sont des bons professionnels,
04:42 mais c'est une émission de plus, qui arrive un peu après tout le monde, qui est un peu une émission
04:48 propagande, le mot est trop fort, mais ils ont leur produit, TF1, l'équipe de France est un produit,
04:54 voilà, donc ils vont interviewer des joueurs de l'équipe de France qui se trouvent par-ci, par-là, en Europe,
05:01 ils font parfois des reportages qui sont sympathiques,
05:03 mais ça n'a plus... voilà, on peut vivre maintenant sans regarder Téléfoot, alors qu'à l'époque, les gens qui aimaient le football,
05:09 c'était une place obligée, quoi.
05:11 - C'était l'émission incontournable, avec Stade 2.
05:13 - Même Renaud l'a chanté, voilà, ça dépassait le cadre du foot, presque.
05:17 - Allez, Zapping.
05:19 Sud Radio Média
05:21 L'instant Zapping.
05:23 - Il y a beaucoup de football dans mon Zapping, je dirais.
05:25 - Bah oui. - Bah oui, évidemment.
05:26 Mais on va commencer par l'actualité, hier soir, Raquel Garrido, après avoir été sanctionnée par la France Insoumise,
05:31 a pris la parole dans cet avou, et elle a reproché l'opacité de la décision et sa sévérité.
05:36 C'était donc dans cet avou, hier soir.
05:38 - Normalement, c'est le groupe qui a le pouvoir de sanction.
05:41 C'est comme ça que ça s'est passé pour Adrien Quatennens.
05:43 Pour Adrien Quatennens, le groupe a délibéré de longues heures, même de plusieurs journées,
05:49 pour arriver à cette sanction de 4 mois d'exclusion.
05:52 Et là, le bureau refuse de transmettre au groupe les éléments factuels
05:58 qui fondent ma sanction, qui au demeurant, et vous l'avez remarqué, est de la même durée, 4 mois,
06:04 que celle d'Adrien Quatennens.
06:06 Et ça, je le prends comme une infamie supplémentaire, parce que c'est extrêmement sévère.
06:09 Vous savez, la session parlementaire, c'est 8 mois, 8 mois et demi.
06:12 - Donc c'est plus la moitié. - Là, on est en train de l'enlever, la moitié,
06:15 de la session parlementaire ordinaire.
06:17 Et pourquoi ? Parce que, soi-disant, j'aurais menti.
06:20 - Voilà, interview assez longue.
06:23 Il y a eu jeu de discoupe, de cet avou d'avoir Raquel Garrido.
06:25 C'était la rencontre à suivre, Valérie, vous l'avez regardée, j'en suis sûre.
06:30 Le PSG rencontrait le Milan AC dans le cadre de l'Europa League.
06:34 Un PSG qui a été sacrifié. La Ligue des champions ?
06:37 C'est l'Europa League, la Ligue des champions ? Non ? C'est pas la même chose ?
06:41 - Ah non, non, non, la Ligue des champions, c'est la Ligue des champions.
06:44 - Oui, on vient de me dire dans l'oreillette.
06:46 Bon, bref, le PSG rencontrait le Milan AC.
06:49 Un PSG qui a été sacrifié, oui, j'étais pris à mon propre jeu.
06:53 A été sacrifié non pas par un Italien mais par un Français, Olivier Giroud,
06:57 qui a mis le but fatal, c'était sur RMC Sport et Canal+.
07:01 - Il a joué le ballon avec Raël Eahoué aussi.
07:05 Olivier Giroud, là ! Olivier Giroud !
07:08 L'éternel Olivier Giroud !
07:11 Pechaviré, San Siro, de bonheur !
07:15 Quel but d'Olivier Giroud, son premier en Ligue des champions cette saison ?
07:19 - Écoutez le sud !
07:23 - Ça vous manque pas le commentaire ? Quand vous entendez les commentaires comme ça ?
07:29 - Non, j'en ai tellement fait. Et puis il faut savoir que je fais deux commentaires par semaine sur TV5MONDE.
07:34 Je commente chaque match de Ligue 1 du vendredi, ainsi que celui du dimanche.
07:40 Alors, ça passe dans le monde entier, TV5MONDE, c'est le principe.
07:45 Ça passe pas en France et pas en Europe.
07:47 Donc les gens ont l'impression que je ne commente plus.
07:49 Mais j'en commente deux par semaine, donc à l'arrivée, ça en fait 70 par an.
07:54 Et là, samedi dernier, j'ai commenté la finale de la Copa Libertadores,
07:58 qui est l'équivalent de la finale de la Ligue des champions pour l'Europe, mais en Amérique du Sud,
08:03 entre Fluminense et Boca Juniors.
08:06 Et je commente pour la chaîne L'Equipe les éliminatoires de la Coupe du Monde Zone Amesud,
08:11 avec l'Argentine, le Brésil, là je vais commenter prochainement Argentine-Uruguay.
08:15 Donc je les commente, mais c'est pas des matchs vars, comme le PSG par exemple.
08:21 - Ça vous fait vibrer toujours autant ? C'est toujours votre passion ?
08:25 - C'est différent, je suis devenu plus épicurien.
08:28 Déjà, je suis dans le rôle du numéro 2, vous savez, il y a le 1 qui hurle "Bah, bah, bah !"
08:32 et le 2 qui dit "Oui, bon, là, il a tiré un extérieur du pied, il faudrait peut-être aller à gauche, etc."
08:37 Donc avec l'âge, voilà, c'est le bon âge de hurler.
08:41 Parfois je peux monter aussi dans les aigus, parce que la passion est là, mais elle est différente.
08:46 - Et qui est le meilleur commentateur aujourd'hui ?
08:49 - Moi j'aime bien Omar Dafonseca, parce que, alors lui il est dans le rôle numéro 2,
08:54 parce qu'il respire le foot et il a quelque chose qui est, voilà, il dépasse le cadre,
09:01 il peut chanter à l'antenne, ce que j'aime bien et que je fais aussi allègrement.
09:05 - Il peut être un peu plus dans la fantaisie.
09:07 - Oui, et dans l'Amesud aussi, puisqu'il est d'origine argentine.
09:09 - Et il y a ce duo fabuleux que vous aviez fait avec Eric Cantona, vous en parlez ?
09:14 - Oui, on va en parler.
09:15 - C'est votre copain.
09:16 - Dans "Clique sur Canal+, le comique marseillais Edouard N'Bouguéraba
09:19 exprimait sa colère contre le caillassage du bus lyonnais.
09:22 Pour lui, ce ne sont pas de vrais supporters.
09:25 - C'est pas Marseille ça.
09:26 Ça ne représente pas les 99,99999 supporters marseillais
09:32 qui sont venus justement pour célébrer.
09:34 C'est que les supporters avaient fait des typhos, c'était une grande fête.
09:37 On voulait se retrouver face à Lyon justement, pour un bon match.
09:41 Et voilà, t'as toujours deux, trois cons qui font n'importe quoi,
09:45 qui ont besoin d'exister.
09:47 Tu peux pas.
09:48 - On en parlera après la plumule sur la violence et des supporters.
09:52 On va avancer.
09:53 Ce drame, Valérie, je ne sais pas si vous avez suivi hier,
09:57 qu'a raconté Cyril Hanouna dans "On touche pas à mon poste",
10:00 qualifié pour la Coupe du Monde, l'équipe de France de football de petite taille,
10:04 n'a pas eu assez d'argent pour pouvoir partir malgré une cagnotte mise en place.
10:08 Ils ont eu que des petits dons.
10:10 - L'équipe de France de football de petite taille ne pourra pas participer à la Coupe du Monde.
10:15 - Elle est réservée aux joueurs de moins d'1m49.
10:18 - C'est quoi cette vanne ?
10:19 - Non, non, c'est pas du tout une vanne.
10:20 Elle pourra finalement pas y participer à cause d'un manque de soutien financier, Meshkin.
10:23 Est-ce qu'on peut pas les aider ?
10:25 - Oui, très bien.
10:26 - L'équipe de France de petite taille, ils jouent hyper bien,
10:30 et ils se sont qualifiés pour la Coupe du Monde.
10:32 Malheureusement, on va voir ce qu'on peut faire et de combien ils ont besoin.
10:34 - Ça a commencé hier.
10:35 - Ils en besognent beaucoup, ils ont eu que 200 euros jusqu'à présent.
10:38 - Et il fallait 17 000 euros pour le match.
10:40 - Ça a démarré le 6 novembre.
10:42 - Ils ont pas pu trouver le sponsor.
10:43 - La Fédération Internationale payait tout, sauf l'avion.
10:46 - Il manquait 17 000 euros pour qu'ils puissent jouer.
10:49 - Quand on voit l'argent qui est dans le football, 17 000 euros, c'est ridicule.
10:54 Ça veut dire que la Fédération Française de Football peut tout de suite prendre son chéquier et faire 17 000 euros.
10:59 - Ils font pas des rangs à la Fédération.
11:01 - Ils peuvent faire un geste, parce que c'est du football, même s'ils sont pas à des rangs.
11:06 Les joueurs sont des milliardaires, il suffit qu'un joueur, on sensibilise un peu au problème n'importe qui,
11:13 il fera le chèque de 17 000 euros.
11:15 - Vous étiez au courant de cette compétition ?
11:16 - Oui, j'étais au courant.
11:17 J'ai découvert il y a quelques jours par rapport à ce problème.
11:20 Sinon, je savais pas qu'il y avait une équipe de la Championnats du Monde de moins de la mètre 49.
11:25 - Le problème, c'est que leur appel n'a pas été entendu.
11:28 C'est ça qui est le plus triste dans l'histoire.
11:30 - Effectivement, c'est incroyable.
11:31 - Pour finir, un anniversaire, celui de la sortie de l'album culte de Led Zeppelin,
11:36 Led Zeppelin IV, qui contenait le fameux "Stairway to Heaven".
11:40 On a du mal à le croire, Valéry et Didier, c'était il y a 52 ans, "Stairway to Heaven".
11:46 Et je trouve que le morceau, il reste...
11:48 - Mais je comprends pas ce qui sort aujourd'hui.
11:49 - En fait, c'est les 52 ans d'un anniversaire.
11:53 - Non mais, comme on a les Beatles qui ressortent...
11:55 - Oui, c'est vrai, vous avez raison.
11:57 Le morceau, à l'époque, il faisait 8 minutes.
12:00 - Il y a un muscle in your head, you don't belong.
12:04 - Les années, les années, les années, les années...
12:06 - C'est un des meilleurs.
12:07 - C'est un des meilleurs.
12:08 - J'ai dit "Il peut être meilleur".
12:09 - Et Robert Plant, qui est toujours aussi beau.
12:13 - Hein ?
12:14 - Et Robert Plant, qui est toujours aussi beau.
12:15 On était amoureux de lui.
12:17 - Oui, ben...
12:18 - Il y a moins de 50 ans, évidemment.
12:20 - Pour les femmes, oui.
12:22 - Ah ben oui, ça j'aime.
12:23 Je préfère ça à la Starac.
12:25 - Ah ben demain, vous allez pas aimer ce que je vais vous mettre.
12:27 - Parce que ?
12:28 - Ben demain, je vais vous mettre celui qui va représenter la France à l'Eurovision.
12:31 - Oui, c'est Slimane.
12:32 - C'est Slimane qui a été annoncé...
12:34 - C'est bon, vous l'avez annoncé aujourd'hui, vous n'êtes pas obligé de le faire demain.
12:36 - Si, parce que ce soir à 20h, va être révélé le titre.
12:38 - Ah, super, ben on va l'entendre partout, donc c'est pas la peine.
12:40 - Ah bon, je vous l'envoie quand même.
12:42 - Voilà, allez, on se retrouve dans un instant avec Didier Rousteing pour parler foot et télé.
12:46 - Mais ça se trouve, c'est des titres géniaux, là.
12:47 - A tout de suite.
12:49 - Le 10h30, Sud Radio Média.
12:51 - Valérie Expert.
12:53 - Gilles Gansman.
12:54 - Sud Radio Média.
12:56 - L'invité du jour.
12:58 - L'invité du jour, c'est Didier Rousteing, une légende du foot, une légende de la télé.
13:02 C'est ce qu'on était en train de se dire.
13:05 Vous publiez une partie de vos...
13:07 - Enfin, tu le disais, moi je...
13:09 - Oui, c'est moi qui le dis.
13:10 - Même sinon.
13:11 - Une partie de vos mémoires, ça s'appelle "Puzzle".
13:13 Il y aura peut-être un "Puzzle 2" parce que visiblement...
13:15 - C'est possible.
13:16 - Il y a de la matière.
13:18 "Puzzle", expliquez-nous pourquoi "Puzzle", expliquez aux auditeurs.
13:22 - Parce que quand...
13:23 Il y avait un certain nombre d'éditeurs ces dernières années
13:26 qui me sollicitaient en me disant
13:28 "Vous avez traversé plein d'époques,
13:30 touché X générations,
13:32 bon, ça serait bien d'écrire tout ça, de transmettre."
13:35 Et chaque fois, je répondais poliment "non"
13:37 parce que je trouvais ça un peu prétentieux de parler de soi
13:41 sur la longueur d'un livre, quoi.
13:44 Et puis, à un moment, une personne, une autre est venue,
13:48 c'était peut-être le bon moment,
13:50 j'ai descendu un peu mon pont-levis,
13:52 je lui ai dit "laisse-moi infuser, dans 15 jours on se revoit"
13:55 et je lui ai posé des conditions qu'il a acceptées
13:57 et les conditions étaient les suivantes
13:59 "Ok, mais je ne suivrai pas une chronologie,
14:02 de 76 à 2023, tu vois,
14:05 et on va passer du coq à l'âne,
14:07 les chapitres n'auront aucun rapport avec celui qui suivra"
14:11 et ainsi de suite, voilà, c'est un mélange de rencontres,
14:14 de voyages, de couleurs, de réflexions,
14:17 d'expériences, d'illusions, de désillusions,
14:19 enfin tout ce qu'on veut.
14:21 C'est une sorte de caverne d'Ali Baba
14:23 où on va trouver ici, je sais pas,
14:25 peut-être un pendentif doré, machin,
14:27 une vieille espadrille un peu plus loin
14:29 qui a pas une apparence formidable
14:32 mais peut-être qu'en grattant,
14:34 elle a un pouvoir magique,
14:36 voilà, je pense que c'était dans cet esprit.
14:39 - Pardon, juste, c'est très, je vous le disais,
14:41 pour évidemment pas faire comme vous avez dit,
14:43 vous avez commencé chronologiquement,
14:45 - Oui, évidemment, je suis prêt à la contradiction.
14:47 - Par votre arrivée à TF1,
14:49 et c'est vrai,
14:51 pareil, Rantan, je vous le disais,
14:53 tout est très cinématographique,
14:55 très visuel en fait, et Gilles disait,
14:57 on vous entend parler quand on lit le livre,
14:59 mais ce sont des scènes extrêmement, c'est extrêmement vif,
15:01 c'est très visuel.
15:03 - C'est-à-dire que je suis un homme d'image,
15:05 quand j'ai découvert la télé, j'ai découvert aussi,
15:07 sans prétention aucune,
15:09 que j'avais le sens de l'image, j'ai fait beaucoup de documentaires,
15:11 il y a même des réalisateurs qui me disaient,
15:13 tu devrais faire des films,
15:15 et j'ai gagné des prix ici et là,
15:17 en faisant des documentaires,
15:19 sur des grands sportifs,
15:21 ou des grands sports un peu partout dans le monde,
15:23 et je crois effectivement
15:25 que j'ai le sens de l'image,
15:27 je vais voir des choses que les gens,
15:29 voilà, et avoir le sens du rythme aussi,
15:32 et finalement, c'est très juste que tu dis,
15:35 Valérie, chaque chapitre
15:37 est une sorte de petit documentaire en soi,
15:41 de tableau, voilà, c'est comme, on entre dans une galerie,
15:43 il y a 21 chapitres, 21 tableaux,
15:45 et ils sont conçus peut-être
15:47 comme un petit documentaire,
15:49 de quelques minutes.
15:51 - Alors on va aller justement, puisque vous parlez de votre talent
15:53 de raconter des choses et de documentaire,
15:55 moi je vous ai retrouvé le documentaire
15:57 que vous aviez fait, et il y a beaucoup de gens
15:59 qui l'ont enregistré,
16:01 c'est un documentaire culte pour plein de personnes,
16:03 c'est le portrait de ?
16:05 - Alors je sais pas, ça peut être Jomotana,
16:07 Karim Abdoul-Jamar,
16:09 - Michel Platini, c'est un de vos premiers documentaires, écoutez.
16:11 - D'accord.
16:13 - Je n'ai plus la force de revenir,
16:15 j'ai plus envie de souffrir, j'arrive plus à souffrir d'ailleurs,
16:17 j'arrive plus à suer,
16:19 bon ben je crois que c'est le moment d'arrêter.
16:21 - Platini est quasiment né
16:23 avec un ballon le 21 juin 55 à Jeuf,
16:25 c'est d'ailleurs à la S Jovicienne
16:27 qu'il signera sa première licence en 66.
16:29 Ensuite il y a Nancy et la bande de copains,
16:31 les rouillés, Moutier, Rubio, Enco,
16:33 Nancy et les fameux mannequins en mousse.
16:35 Le 3 mai 73, il dispute son premier match
16:37 avec les pros. Après s'être distingué
16:39 avec l'équipe de France Olympique, c'est donc sous le maillot
16:41 de Nancy qu'il fera ses premiers ravages.
16:43 Ici, par exemple,
16:45 il marque 4 décès de but lancés,
16:47 un au stade duré contre Nice,
16:49 Nice qui se trouve pourtant en tête du championnat à ce stade de la saison.
16:51 Toujours ces fameux ballons
16:53 travaillés, le pied gauche
16:55 n'est pas mal non plus,
16:57 une maîtrise étonnante devant le but
16:59 et surtout, et surtout, une clairvoyance
17:01 et une technique hors du commun.
17:03 - On retrouve bien le ton de l'époque,
17:05 on a l'impression d'être dans
17:07 stade 2 ou l'époque.
17:09 Si aujourd'hui vous deviez faire un documentaire, ça serait sur qui ?
17:11 - Euh...
17:13 Un documentaire, c'est beaucoup de souffrance,
17:15 c'est beaucoup de temps,
17:17 il y a des gens qui me sollicitent,
17:19 et quelqu'un aussi qui était encore notamment dans le cinéma
17:21 il y a un an qui...
17:23 qui insistait beaucoup.
17:25 Je suis pas trop
17:27 là-dedans sur qui,
17:29 mais je pense que tout est intéressant.
17:31 Et l'une des...
17:33 - Mbappé ? - Non.
17:35 Mbappé m'inspire pas.
17:37 Il m'inspirera quand
17:39 il sera peut-être un petit peu
17:41 sur la descente,
17:43 entre guillemets, peut-être un peu plus
17:45 humain, moins métallique
17:47 quand il prendra...
17:49 C'est un homme de son
17:51 temps, quoi, et je trouve que
17:53 c'est très sympathique qu'il soit effectivement
17:55 très intelligent, qu'il s'exprime
17:57 très bien, mais
17:59 je trouve qu'il dégage pas
18:01 beaucoup de...
18:03 de poésie, quoi,
18:05 ça transpire pas l'humain,
18:07 quoi. Justement, il y a un côté robotisé
18:09 dont je parle aussi dans l'évolution du
18:11 foot, où le physique a pris de plus
18:13 en plus d'importance,
18:15 et moi j'aime les gens
18:17 qui ont un petit peu des fêlures,
18:19 quoi, ça... - C'est-à-dire qu'on est loin, effectivement,
18:21 des JIRES, de toute cette
18:23 époque, Rocheteau...
18:25 - Oui, il y avait une fraîcheur, une tendresse...
18:27 - Mais c'est le foot-business, non ?
18:29 - Et c'était une époque aussi, voilà. - Il y a un
18:31 auditeur qui dit "Qu'est-ce qui a tué le foot, à votre avis ?
18:33 C'est le fric ? C'est l'argent ?" - C'est l'argent,
18:35 mais c'est aussi la société, parce que le football
18:37 est en parallèle de la société,
18:39 même si c'est cliché de le dire, il y a une formule
18:41 qui dit qu'il est le reflet
18:43 de la société, et si vous avez une société
18:45 qui est axée sur l'individualisme,
18:47 sur l'argent,
18:49 sur le paraître, et bien le football,
18:51 en parallèle,
18:53 il sera de la même façon,
18:55 alors que c'est un sport collectif... - Il est moins intéressant
18:57 le foot aujourd'hui, je regarde au PSG,
18:59 il n'y a plus de français, pratiquement,
19:01 il n'y a que trois français... - Oui,
19:03 moi je le trouve moins intéressant,
19:05 parce qu'il dégage du vent, c'est-à-dire
19:07 que ça va beaucoup plus vite, il y a des actions,
19:09 et on a fait évoluer
19:11 les règlements par rapport à ça,
19:13 où ça va à mille à l'heure à droite, à mille à l'heure à gauche,
19:15 à mille à l'heure à droite, à mille à l'heure à gauche, et...
19:17 j'ai trouvé une image
19:19 par rapport à cette évolution,
19:21 je dis qu'on est passé d'un football érotique
19:23 à un football pornographique,
19:25 si je peux me permettre. Avant, il y avait une préparation,
19:27 il y avait une montée du désir,
19:29 avant d'attendre
19:31 un certain plaisir, aujourd'hui,
19:33 bon, on rentre dans le truc...
19:35 - Beaucoup de questions de nos auditeurs,
19:37 votre avis sur le Qatar et son influence,
19:39 sur l'Arabie Saoudite qui va vraisemblablement
19:41 là aussi acheter la...
19:43 - Ils ont trouvé effectivement
19:45 cette manière de parler d'eux,
19:47 ce fameux "soft power"
19:49 qui fait qu'ils ont
19:51 toujours besoin d'avoir
19:53 une bonne image, parce qu'elle est un peu
19:55 compliquée pour les raisons que l'on sait... - Ça nuit au foot, non ?
19:57 - Pardon ? - Ça nuit au foot, ça nuit au jeu ?
19:59 - Oui, quelque part,
20:01 leur puissance financière
20:03 fait un petit peu de mal,
20:05 parce que, malgré tout,
20:07 c'est l'argent
20:09 qui fait la différence dans le football.
20:11 - Mais est-ce que les médias ne sont pas comprises ?
20:13 Parce que, quand on écoute la radio, on regarde des émissions
20:15 un peu spécialisées, on parle que du PSG
20:17 et que de Marseille
20:19 et les autres villes,
20:21 Monaco ou Nice...
20:23 - Il y a une complicité des médias, mais...
20:25 - On ne parle presque pas de ce qui se passe dans ces équipes.
20:27 - Mais elle est liée aussi à l'audience,
20:29 qui avait une moindre...
20:31 enfin, qui avait peu d'importance
20:33 à l'époque où j'étais à TF1, pendant les 13 ans,
20:35 qui arrivait avec
20:37 les gens de chez Bouygues en 87,
20:39 par exemple, et la privatisation.
20:41 C'est pour ça que je dis le reflet.
20:43 Parce que le fond du problème,
20:45 c'est que le PSG
20:47 intéresse beaucoup plus de monde,
20:49 au niveau des téléspectateurs, auditeurs,
20:51 etc., que
20:53 Clermont-Ferrand, ou même
20:55 Nantes ou Monaco, qui sont pourtant des grands
20:57 noms de football.
20:59 Et le
21:01 spectateur, téléspectateur,
21:03 auditeur,
21:05 il a besoin maintenant d'histoires
21:07 qui sentent un peu le souffre, quoi,
21:09 en dehors du football. - Oui, mais les journalistes peuvent aller les chercher,
21:11 les histoires à Monaco, ou dans ces études-là.
21:13 - Oui, mais les histoires, des belles histoires,
21:15 intéressent moins les gens, c'est triste,
21:17 mais c'est comme ça. Ça fait moins vendre.
21:19 Donc les audiences sont moins bonnes, donc à un moment,
21:21 vous savez comment c'est, c'est calculé,
21:23 minute par minute, c'est imparable.
21:25 - Donc ça va très vite. - On a notre part
21:27 de responsabilité, bien évidemment.
21:29 - Vous parlez, vous évoquez dans le chapitre
21:31 sur Bernard Tapie, l'influence
21:33 qu'avait Téléfoot à l'époque,
21:35 et le coup de fil
21:37 qui vous a passé, furax,
21:39 à un match, en vous accusant
21:41 d'avoir influencé l'arbitre
21:43 d'une certaine manière,
21:45 c'était assez incroyable.
21:47 - Tapie avait besoin d'avoir dans la main
21:49 le patron de Téléfoot. C'était
21:51 mon poste à l'époque, quoi, j'étais le patron
21:53 de cette émission-là, puisqu'elle était
21:55 incontournable, donc il m'a toujours fait des grands
21:57 numéros de séduction. C'est quelqu'un
21:59 qui pouvait être tout à fait
22:01 charmant, j'ai toujours fait en sorte de garder
22:03 une distance, parce que, même
22:05 si j'étais très jeune, je le voyais
22:07 venir quand même,
22:09 et Papin
22:11 s'écroulait souvent dans la surface
22:13 de réparation avant-centre, donc, et
22:15 influençait les arbitres, et deux fois
22:17 sur trois, il n'y avait pas faute.
22:19 Et les arbitres, qui craignaient aussi
22:21 Tapie, etc.,
22:23 et moi, je
22:25 dénonçais ça dans Téléfoot.
22:27 Et dans un match un peu capital
22:29 pour se qualifier pour la Coupe d'Europe
22:31 au Havre, il se trouve
22:33 que Papin tombe
22:35 deux fois, mais l'arbitre ne siffle
22:37 pas, c'est l'histoire de Pierrot, qui
22:39 dit toujours "au loup, au loup, au loup", et puis à un moment,
22:41 on n'y croit plus, mais merde,
22:43 le loup est arrivé. Et moi, j'étais dans
22:45 un endroit improbable à Cognacger,
22:47 parce que j'avais besoin d'être concentré sur
22:49 l'écriture de quelque chose,
22:51 je ne connaissais même pas cet endroit, alors que je connaissais tout
22:53 par cœur, et je me suis mis
22:55 là, et à un moment, le téléphone sonne,
22:57 je suis dit, mais je n'avais même pas remarqué
22:59 qu'il y a un téléphone, je réponds, et Tapie
23:01 qui murle,
23:03 avec des mots d'oiseau, parce qu'il ne faisait pas
23:05 dans la rentelle, "voilà, tu es content,
23:07 tu nous fais chier,
23:09 il y avait tes pénaltys, mais avec tes conneries, tes blablabla",
23:11 bon, comme j'ai le sang chaud,
23:13 que je suis d'origine antillaise,
23:15 et que j'étais dans mon bon droit, donc ça a été,
23:17 voilà, ça ne voulait pas très haut,
23:19 jusqu'à ce que je lui raccroche
23:21 à la figure, mais
23:23 ça te secoue quand même,
23:25 c'est Tapie, et ça veut dire qu'au prochain
23:27 commentaire, si Papin tombe,
23:29 lui, il avait toujours un coup d'avance,
23:31 quelque part, donc voilà,
23:33 j'explique un peu comment ça se passe,
23:35 ses coups de pression, etc. - Et les relations avec lui.
23:37 On va marquer une pause, on se retrouve dans un instant,
23:39 et on continue à
23:41 reconstituer le puzzle avec Didier Roustan,
23:43 tout de suite.
23:45 Le 10h30,
23:47 Sud Radio Média,
23:49 Valérie Expert, Gilles Anzman,
23:51 Sud Radio,
23:53 le supplément Média. - Le supplément
23:55 Média avec notre invité aujourd'hui, Didier Roustan,
23:57 légende de la télévision,
23:59 du football,
24:01 téléfoot, stade 2,
24:03 les commentaires de match,
24:05 et puis ce livre, "Puzzle",
24:07 qui est un livre qui va régaler
24:09 les amateurs de foot,
24:11 et également d'histoire
24:13 de la télévision, parce que c'est ce que vous...
24:15 Vous mêlez les deux,
24:17 je crois, ce que vous m'avez dit pendant la pub,
24:19 que quelqu'un vous avait appelé en vous disant
24:21 "tu as mélangé, en fait,
24:23 le foot et la comédie
24:25 à l'art, la comédie de la vie". - Voilà,
24:27 c'est un théâtre de la vie et du football
24:29 et de la télévision,
24:31 47 ans de télévision, ça vous marque quand même ?
24:33 Ça reste mon métier,
24:35 c'est devenu
24:37 une passion, pas un besoin dans l'esprit
24:39 de se montrer ou des choses comme ça,
24:41 parce qu'il y a différents métiers dans le métier de la télévision,
24:43 j'y ai touché à tous,
24:45 mais... - Pas vraiment, parce que c'est...
24:47 Quand on voit Roger Zabel,
24:49 Gérard Rolf, Gilles Hardy,
24:51 Pascal Prost, Gilles Verdez,
24:53 ils ont été dans autre chose,
24:55 dans le divertissement,
24:57 Zabel a été sur la 5 présenté du divertissement,
24:59 etc. Vous, on vous a jamais proposé
25:01 un divertissement ? - Si, on m'en a proposé,
25:03 et je pense être la seule
25:05 personne au monde à avoir dire non.
25:07 - Pourquoi ? - Parce que c'est pas mon truc.
25:09 Marie-France Brière, un jour,
25:11 début...
25:13 début, pardon, juillet 1984,
25:15 après la victoire de l'équipe de France
25:17 à l'Euro 84, Marie-France Brière
25:19 était la patronne des
25:21 unités de divertissement TF1 et tout.
25:23 Et elle m'appelle
25:25 le lendemain,
25:27 je faisais les dimanches après-midi avec
25:29 une personne qui s'appelle Jean-Loup Laffont, d'Europe 1,
25:31 qui était très connue à l'époque et tout, qui nous a quittés
25:33 il y a pas longtemps, un peu cher,
25:35 et on faisait sport et musique
25:37 pendant 4 heures, le dimanche après-midi.
25:39 Elle a vu la première émission, moi elle me connaissait pas,
25:41 elle m'a appelé le lundi, le lendemain,
25:43 "Je veux voir la coupole, machin,
25:45 truc immédiatement, machin, truc !"
25:47 Je disais à...
25:49 Je dis à Bernard Giroud discrètement, j'ai dit "Mais qui est
25:51 Marie-France Brière ? Je sais même pas, mais tu es fou,
25:53 c'est la peur reine de... Bon, allez, vas-y,
25:55 truc !" Moi j'y vais par politesse, je la vois,
25:57 c'est une petite bombe électrique, très sympa,
25:59 j'ai appris à la découvrir,
26:01 j'adore Marie-France.
26:03 Et elle me dit "Voilà, vous savez que
26:05 Denis Zou est parti sur Canal+,
26:07 il présentait avant 7/7,
26:09 Anne Sinclair, blablabla, une émission de variété,
26:11 on garde le créneau, mais on a
26:13 prévu quelqu'un pour
26:15 la faire, et en fait
26:17 c'est vous que je veux." Parce que j'ai
26:19 compris hier en voyant cette émission, en vous découvrant,
26:21 c'est vous l'homme de la situation. Mais je dis "Mais madame,
26:23 c'est pas mon truc ça, moi je m'en fous, blablabla,
26:25 je veux pas, je veux pas." Elle me dit "Non, je veux que ce soit vous,
26:27 mais moi je veux pas, c'est le foot, etc."
26:29 Et elle me dit "Bon, allez,
26:31 je vous donne une semaine, le temps
26:33 que ça fasse son chemin,
26:35 tout ça." Moi, tous mes copains jouaient dans une équipe
26:37 de foot où il y avait des gens
26:39 du showbiz, des joueurs à la liste,
26:41 des trucs, ils me disent "Mais Didier, tu es fou,
26:43 le présentateur là, qu'elle pense,
26:45 il doit déjà lui envoyer 23 bouquets de fleurs,
26:47 n'importe qui à ta place dirait oui."
26:49 Et ben j'ai dit non.
26:51 Et après elle est partie sur La 5, et je l'ai revue
26:53 par hasard, pas loin
26:55 du pont de l'Alma,
26:57 moi j'étais en béquille parce que je m'étais cassé
26:59 le genou au football, tout ça,
27:01 et une Mercedes qui arrive, et quelqu'un
27:03 qui sort comme un obus "Didier, machin, viens
27:05 faire de la virilité avec moi sur La 5."
27:07 Voilà, c'est un choix de ma part.
27:09 - Je peux vous dire, parce que j'ai travaillé avec Marie-France Boyard,
27:11 à un moment vous avez été évoqué
27:13 pour, quand Patrice Lafon a décidé
27:15 d'arrêter Fort Boyard, votre nom
27:17 était sur la charte pour faire Fort Boyard.
27:19 - Elle faisait une fixation sur moi,
27:21 elle trouvait que j'avais
27:23 des aptitudes pour ça, mais moi je lui disais
27:25 je veux parler de choses
27:27 qui me plaisent, et en plus je lui disais, ton émission
27:29 de variété, alors je la vous voyais à l'époque,
27:31 votre émission de variété, moi c'est
27:33 pas ma musique, les chanteurs que je vais inviter,
27:35 si elle m'avait dit, on parle de Led Zepin,
27:37 on va inviter Robert
27:39 Plant,
27:41 tu vois... - Oui, parce que
27:43 votre propre passion c'est la musique, donc...
27:45 - Oui, mais moi j'étais plutôt rock, tout ça,
27:47 mais elle était valide, demain on les invitera aussi,
27:49 tout ça... - Vous remplaceriez jamais Gilles Verdez
27:51 dans "Touche pas à mon poste" ?
27:53 - Non, c'est pas mon truc,
27:55 Cyril Hanouna, quand il est passé, il était sur la 4 avant,
27:57 je crois, et il est arrivé
27:59 donc sur, c'est quoi,
28:01 c'est 8, voilà, il m'a téléphoné,
28:03 j'étais, bien sûr, j'étais
28:05 porte 5 loups, je me souviens
28:07 très bien, aux 3 obus, enfin une brasserie,
28:09 un truc, et Cyril,
28:11 "C'est Didier, baba, Didier,
28:13 voilà, on fait l'émission là,
28:15 tu vois, tu connais, moi je connaissais un peu,
28:17 je voyais un peu de Rediffusion, de La 4, tout ça,
28:19 et bien on aimerait que tu sois là, j'aimerais t'avoir..."
28:21 Et je dis gentiment, non, ça m'intéresse pas,
28:23 parce que je me vois encore mal
28:25 parler de la télé
28:27 et parler de mes confrères
28:29 et les juger, j'ai horreur
28:31 de ça, et je me suis fait toujours,
28:33 tu vois, un point d'honneur à ne pas le faire.
28:35 Après, chacun a dit... - Alors Marie-France Broyard
28:37 vous avez repéré, en revanche,
28:39 El Kabache, patron de France Télévisions...
28:41 - Ah non, El Kabache, c'est pas son truc,
28:43 il y a un chapitre là-dessus...
28:45 - Où vous êtes avec
28:47 Cantona, qui doit signer
28:49 son contrat... - Son contrat
28:51 qu'on commande tous les deux en Coupe du Monde,
28:53 en Coupe du Monde 94,
28:55 quelques semaines plus tard,
28:57 et Canto me dit, "bon, viens avec moi,
28:59 Didier, à la présidence,
29:01 je ne vais pas y aller seul,
29:03 si tu veux, on est là dans le hall,
29:05 il y a une sorte de banquette, on l'attend tous les deux,
29:07 El Kabache sort à un moment,
29:09 dit bonjour à Eric Cantona,
29:11 et puis il se tourne vers moi, il me dit, "bonjour monsieur",
29:13 et puis il dit, "Eric, justement,
29:15 on est en train de faire signer, préparer votre contrat,
29:17 il retourne là-bas, je reviens en deux minutes".
29:19 Et Eric me dit, "mais pourquoi
29:21 il t'appelle monsieur ?" Et bien je lui dis, "je pense
29:23 qu'il ne sait pas qui je suis". Et il me dit, "non, c'est pas possible !"
29:25 Et je lui dis, "oui",
29:27 et de fil en aiguille, il revient
29:29 avec le contrat, va dans son
29:31 bureau, il dit, "Eric, vous pouvez venir",
29:33 et Eric dit, "Didier peut venir aussi ?"
29:35 Et il dit, "ah, votre ami, oui,
29:37 bien sûr", il me prenait pour l'ami de Cantona,
29:39 et il ne connaissait pas ce Didier.
29:41 Mais quand j'arrive dans
29:43 son bureau, il y a Jean Réveillon,
29:45 patron des sports, qui me tombe dans les bras,
29:47 il y a Patrick Clément, numéro 2, qui me tombe
29:49 dans les bras, et moi je vois mon El Kabache,
29:51 parce que je me dis, panique à bord, il doit se dire,
29:53 "mais tout le monde connaît l'ami de Cantona,
29:55 et pas moi, j'ai l'air con". Il y a des photographes,
29:57 ils se mettent tous
29:59 sur une autre banquette, donc
30:01 Jean Réveillon, El Kabache, Clément,
30:03 et les photographes disent,
30:05 "mais Didier, mets-toi aussi
30:07 sur la banquette, vas-y !"
30:09 Et moi, je suis pas photo, je dis,
30:11 "Ah, Didier, vas-y !" Et là, El Kabache,
30:13 "mais putain, l'ami de Cantona, et les photographes,
30:15 qu'est-ce qu'il va foutre là, il va être sur la banquette
30:17 et tout ?" Et j'explique dans le livre
30:19 comment, d'une manière habile,
30:21 il va sauver l'affaire, et donner l'impression
30:23 qu'il me connaissait depuis le début, et en disant,
30:25 "Didier, on va faire du bon boulot ensemble,
30:27 avec Eric, vous allez faire un duo super", mais oui,
30:29 Monsieur El Kabache, il n'y a pas de problème.
30:31 - Et pour revenir au foot, rencontre Maradona-Cantona ?
30:33 - Ah, ça, c'est
30:35 la rencontre du siècle, c'est la rencontre
30:37 sublime entre, je sais pas,
30:39 entre Picasso et Rubens...
30:41 - Pour vous, c'est les deux...
30:43 - Entre Eric Clapton et
30:45 Jimmy Page, enfin...
30:47 De par leur personnalité,
30:49 de par leur personnalité,
30:51 Eric est...
30:53 est quelqu'un, bon, je le connais de manière
30:55 intime, je suis peut-être pas toujours objectif,
30:57 mais d'exceptionnel dans son genre,
30:59 il n'y a pas de deux Eric Cantona,
31:01 au-delà d'avoir été un très grand footballeur,
31:03 et Maradona, alors là, c'est
31:05 puissance 10, et comme footballeur,
31:07 on le sait, mais aussi
31:09 comme personnalité, avec,
31:11 comme je disais,
31:13 je suis touché par des gens qui ont des failles,
31:15 et lui, il en avait des énormes,
31:17 mais par la force des choses, parce que
31:19 il sort d'un bidonville,
31:21 Villa Fiorito, il devient l'homme le plus
31:23 important d'Argentine, mais aussi
31:25 du monde, parce que le football, il est du monde !
31:27 - Il est encore partout !
31:29 - C'est terrible, et c'est quelqu'un qui...
31:31 alors il a plus une intelligence
31:33 intuitive, mais c'est quelqu'un de généreux,
31:35 c'est quelqu'un de courageux,
31:37 c'est quelqu'un de formidable,
31:39 mais qui des fois, arrive avec ses gros sabots,
31:41 qui était encore sous l'emprise de la drogue, enfin,
31:43 bon, j'explique un peu tout ça là-dedans, et forcément,
31:45 la rencontre, il y a
31:47 quelque chose qui se passe,
31:49 et j'essaie de...
31:51 de l'expliquer le mieux possible,
31:53 mais il fallait y être, quoi ! - Et vous avez un maillot,
31:55 vous avez plusieurs maillots qui appartenaient
31:57 à Maradona, est-ce que ça a une valeur
31:59 ou pas ? - Oui, oui, oui,
32:01 moi ça a une valeur sentimentale, donc je ne
32:03 le vendrai jamais, mais si je les vends, évidemment,
32:05 c'est quelques dizaines de milliers d'euros,
32:07 - Ah voilà, je me suis posé la question !
32:09 Alors je vous ai ressorti un petit
32:11 extrait incroyable, est-ce que vous
32:13 vous souvenez du clash avec Jean-Michel
32:15 Aulas, le patron
32:17 à l'époque de l'Olympique Lyonnais ? - Et moi je suis sur la
32:19 chaîne L'Equipe, et après,
32:21 il ne sait plus comment sortir, il me raccroche,
32:23 il raccroche le nez, oui je m'en souviens, c'était récent,
32:25 dans L'Equipe du soir, oui. - Il y a beaucoup
32:27 de joueurs qui sont capables de marquer
32:29 18 et 22 buts, ça ne veut plus rien dire dans
32:31 une championnat de Ligue 1, un grand, grand joueur,
32:33 c'est au-dessus de Raroui Mariano,
32:35 non, non, mais les chiffres sont là, vous le pouvez, si vous voulez.
32:37 - J'ai un peu plus d'expérience que vous pour pouvoir gérer
32:39 ce genre de choses. - Je dis toujours ça à quelqu'un qui a plus
32:41 d'expérience que vous, vous n'en avez pas forcément, moi je suis dans le
32:43 football de haut niveau depuis
32:45 40 ans, donc vous n'étiez pas encore président,
32:47 vous êtes, vous commencez dans le football de
32:49 haut niveau, tout le propre enchant gardé, moi dans mon rôle,
32:51 donc vous sortez ça toujours à tout le monde,
32:53 mais vous avez commencé en 88, vous ne connaissiez pas
32:55 le football, moi je suis né avec le football,
32:57 et j'ai commencé professionnellement en 76,
32:59 donc ça fait 12 ans avant, donc votre
33:01 histoire, si vous voulez,
33:03 je ne vous n'avais pas votre expérience ou quoi, pas à moi.
33:05 Voilà, donc je posais juste une question,
33:07 voilà. - Je pense qu'il a,
33:09 Jean-Jean Michel, je pense qu'il a un raccourci.
33:11 - C'est-à-dire que lui tu ne peux pas le couper,
33:13 mais si toi tu le coupes, le truc, ça va.
33:15 - Il est parti. - Oui j'ai entendu un "ploc".
33:17 - Un "ploc", qu'est-ce que tu veux, si tu ne veux pas discuter.
33:19 - Vous avez que c'est,
33:21 de dire que vous ne connaissez rien au foot.
33:23 - Oui, non mais je pense que
33:25 il ne faut pas se laisser faire, quoi, il faut...
33:27 Voilà, le gars,
33:29 sous prétexte qu'il est Jean-Michel
33:31 Olas, il me sort,
33:33 j'ai plus d'expérience, alors pour signer un
33:35 contrat professionnel ou dans certains
33:37 domaines de présidence, bien évidemment,
33:39 il a plus d'expérience, mais moi je parlais football
33:41 là-dessus par rapport à des joueurs
33:43 qui marquaient des buts et tout,
33:45 et voilà, le souci, c'est que
33:47 les gens, je trouve, souvent
33:49 sont vite soumis, quoi,
33:51 et après, ces gens-là,
33:53 ils t'écrasent. - En tout cas, c'est une
33:55 longévité assez incroyable dans le monde de la télé.
33:59 - Il faut en décrire tous les sujets qu'on n'a pas abordés,
34:01 la prochaine Coupe du Monde,
34:03 les Jeux Olympiques,
34:05 la violence des supporters, tout ça.
34:07 - Il y a plein de choses, mais il y a surtout énormément
34:09 de choses dans ce livre,
34:11 Puzzle, Didier Rousteing,
34:13 - C'est avec plaisir, je suis très bien ici,
34:15 si vous me réinvitez.
34:17 - On était ravis, donc c'est à la fois
34:19 la carrière d'un
34:21 journaliste, avec les voyages,
34:23 on n'a pas eu le temps d'évoquer tous les voyages,
34:25 - Oui, c'est un parcours.
34:27 - Et puis d'approcher de près
34:29 ceux qui ont fait le football pendant
34:31 40 ans. Merci à vous, Didier Rousteing,
34:33 nous on se retrouve dans un instant pour commenter
34:35 l'actualité, à tout de suite.
34:37 - Merci. - Sud Radio, votre avis
34:39 fait la différence. - Je tenais à vous remercier
34:41 pour votre émission, parce qu'elle permet
34:43 à des citoyens comme moi de pouvoir s'exprimer
34:45 et d'avoir des voix un peu
34:47 dissonantes.

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