Loi immigration et Anne Hidalgo... Les informés du matin du mardi 14 novembre

  • l’année dernière
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély

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00:00 *Générique*
00:11 Les informés, Renaud Delis, Salia Brakia.
00:14 Je vais quand même laisser le générique passer.
00:17 Ravi de vous retrouver pour les informés en direct jusqu'à 9h30.
00:20 On est ensemble avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:22 Bonjour Salia.
00:23 Et autour de la table ce matin, nos informés.
00:25 Alex Bouyague, éditorialiste politique à France Info Télé, Canal 27.
00:28 Et chaque matin, l'interview politique à 7h45.
00:31 Et elle est François-Xavier Bourmont.
00:33 Et juste à côté de vous, journaliste politique à l'Opinion.
00:35 Bonjour Salia.
00:36 Mais bienvenue François-Xavier Bourmont. Pas tout de suite bravo.
00:38 On va d'abord vous entendre.
00:39 Bravo d'être venu.
00:40 *Rires*
00:41 Renaud Delis.
00:42 Il en faut du courage c'est vrai.
00:43 Mais non, il nous adore.
00:44 Renaud Delis, on commence par le projet de loi immigration qui doit être adopté aujourd'hui au Sénat.
00:50 Et oui, en vote solennel aujourd'hui au Sénat, Salia.
00:53 Donc à l'issue d'une, un peu plus d'une semaine de débat.
00:56 Débat au cours duquel d'ailleurs la majorité sénatoriale de droite
01:00 a considérablement modifié le projet de loi présenté par le gouvernement.
01:03 Le durcissant sur un certain nombre de points.
01:06 Notamment la facilitation des expulsions de délinquants étrangers.
01:10 Mais aussi deux mesures essentielles.
01:12 La régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers dits en tension.
01:16 Qui faisait jusque-là l'objet d'une forme de droit opposable dans un article du projet de loi.
01:20 L'essentiel de ces régularisations désormais serait, se ferait à titre exceptionnel.
01:24 Et serait renvoyé à la discrétion des préfets selon une circulaire.
01:28 Et puis la suppression de l'aide médicale d'État.
01:31 Remplacée par une aide médicale d'urgence.
01:34 Au contour beaucoup plus limité.
01:36 Bref, est-ce que la majorité sénatoriale a imposé ces idées ?
01:40 Est-ce que la droite a gagné au Sénat ?
01:43 Voici ce qu'on disait il y a un instant sur ce plateau le député LR du Lot, Aurélien Pradié.
01:48 Je ne parlerai pas de victoire.
01:50 Je parlerai de ce que c'est, une reculade.
01:53 Les républicains avaient fixé deux lignes rouges.
01:55 La première c'est qu'il n'y avait pas de possibilité d'avancer si nous ne réformions pas la Constitution.
01:59 Deuxième chose, nous avions dit qu'il n'était pas question que sur les secteurs en tension,
02:04 nous ayons un droit quasi automatique à la régularisation.
02:10 Alors de ce point de vue-là, dans le texte tel qu'il est aujourd'hui, le droit n'est plus automatique effectivement.
02:14 Mais on comprend bien en écoutant Aurélien Pradié que même si le gouvernement,
02:19 le ministre de l'Intérieur ont parfois semblé céder un certain nombre d'amendements de la droite
02:23 pour durcir ce texte, le compte n'y est pas selon une bonne partie du groupe des députés LR.
02:29 Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a pas finalement de consensus imaginable à l'issue du débat
02:34 qui commencera le 11 décembre à l'Assemblée nationale entre le gouvernement et la droite ?
02:37 Et d'ailleurs aujourd'hui, Laurent Wauquiez s'invite devant le groupe LR.
02:41 Est-ce que c'est pour inciter un peu plus les députés de droite à s'opposer fermement à ce texte ?
02:47 Alix, déjà pour qu'on comprenne ce qui se passe à droite, Bruno Rotaillot, le président du groupe LR au Sénat,
02:52 a dit "c'est une victoire, on a bien durci le texte".
02:54 Là Aurélien Pradié disait il y a quelques minutes "non, c'est une reculade".
02:57 Il chipote, Aurélien Pradié, parce que c'est vrai que dans les faits, quand on regarde les mesures,
03:01 oui il y a un durcissement du regroupement familial, oui il y a la suppression de l'aide médicale d'État
03:06 qui est remplacée par l'aide médicale d'urgence et qui restreint finalement les champs d'application.
03:12 Donc il y a cet arclique 3, tour de passe-passe avec la création de titre de séjour pour les métiers en tension
03:19 qui devient l'article 4 bis qui est quand même très allégé et remis entre les mains du préfet.
03:25 Donc oui, c'est un texte qui a été considérablement durci par la droite.
03:29 Mais c'est vrai que le scénario rêvé pour les Républicains, c'est finalement,
03:33 et c'est ce que sans doute va dire ce matin Laurent Wauquiez devant ses petits camarades républicains en groupe à l'Assemblée Nationale,
03:40 c'est que ce texte soit détricoté en partie à l'Assemblée Nationale.
03:45 C'est ce qui va se passer parce qu'on sait très bien que la gauche de la Macronie,
03:47 elle va vouloir notamment remettre sur la table l'article 3, remettre sur la table la suppression de l'AME.
03:52 Il y aura plus de marge de manœuvre.
03:54 Exactement. Et que vont dire les députés républicains ?
03:58 Ils vont dire "Oh là là, on est très très loin du magnifique projet acté par nos camarades sénateurs de droite
04:04 et nous ça ne va plus du tout, ce n'est plus possible".
04:07 Et donc ils voteront comme un seul homme pour rejeter ce texte.
04:12 C'est probablement ce qui va se passer.
04:14 Et en fait, ce qui les embêterait le plus, c'est que l'aile gauche de la Macronie ne fasse pas le boulot,
04:20 c'est-à-dire ne remette pas du "et" en même temps et du "pied" intégration.
04:25 Parce que si ce texte reste en l'état, la droite des députés aura quand même bien du mal à expliquer qu'elle ne peut pas le voter.
04:34 On s'arrête une petite minute, il est 9h10, le temps du Fil-Info de Maureen Suynard.
04:37 La France n'a jamais connu un épisode de pluie pareil les 26 derniers jours, particulièrement humide.
04:44 Et ce n'est pas fini, 9 départements sont en vigilance orange aujourd'hui,
04:48 dont le Pas-de-Calais, le département Les Cours d'eau ont déjà débordé la semaine dernière.
04:52 Emmanuel Macron est sur place ce matin.
04:54 46 soldats israéliens sont morts depuis le début de la guerre à Gaza.
04:58 Dernier bilan officiel fourni par l'armée de l'état hébreu ce matin.
05:02 En France, le nombre d'actes antisémites toujours plus nombreux, plus de 1500 recensés depuis le 7 octobre.
05:08 Un chiffre trois fois supérieur au nombre d'actes enregistrés sur toute l'année 2022,
05:13 c'est ce qu'affirme ce matin le ministre de l'Intérieur.
05:16 Il conteste toute agression raciste.
05:18 Le deuxième ligne du 15 de France jugé aujourd'hui en appel à Toulouse,
05:21 Bastien Chalureau, condamné en première instance à six mois de prison avec sursis.
05:26 C'est parti pour la phase de poule de la Ligue des champions féminines de football.
05:30 Trois clubs français en lice, c'est une première.
05:32 Et ce soir, c'est l'OL qui joue les premières du championnat contre le Slavia Prague.
05:49 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely, évidemment,
05:51 Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info TV,
05:54 et François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
05:57 On disait juste avant le fil info la difficulté que vont avoir les députés, les républicains,
06:04 pour essayer d'imposer, même d'oursir davantage ce texte sur l'immigration. François-Xavier.
06:10 Oui, alors là, le texte va arriver à l'Assemblée nationale. C'est un trou noir.
06:13 C'est-à-dire que les règles, comme dans un trou noir, les règles de la politique traditionnelle fonctionnent à l'envers.
06:17 On ne sait pas trop ce qui se passe. Vous avez LR qui a un texte qui vient du Sénat,
06:21 qui est extrêmement durci, qui pourrait approuver. Mais il y a ce petit détail de l'article 3,
06:26 la régularisation des travailleurs sans papier, qui l'effet tic.
06:30 Et à côté de ça, vous avez le Rassemblement national qui se dit prêt, pourquoi pas, à approuver,
06:35 voire voter pour un texte du gouvernement sur leur sujet, leur cœur de métier, qui est l'immigration.
06:40 Alors qu'ils le jugent un peu mou du genou, ce texte. Donc on voit bien, on ne sait pas trop, en fait,
06:45 ce qui va sortir, si ce n'est au bout du compte, la menace d'une motion de censure.
06:50 Et c'est ce que redoute avant tout le gouvernement. Parce que là, en cas de motion de censure,
06:54 sur un texte sur l'immigration, personne ne sait qui va voter quoi, comment.
06:58 Et au bout du compte, ça peut, dans le pire des cas, déboucher sur le vote de la motion de censure.
07:04 Donc la chute du gouvernement.
07:05 Motion de censure, oui, que pourraient voter les Républicains, même pour être à l'initiative.
07:10 Renaud, c'est ce que disait Aurélien Pradié sur ce plateau il y a quelques minutes.
07:13 Oui, ce serait probablement suicidaire pour eux qu'elle passe, pour les Républicains, bien sûr.
07:17 Une motion de censure, a priori, ça vise à quoi ?
07:19 Ça vise à faire tomber un gouvernement, très bien.
07:21 En cas de chute du gouvernement, ce n'est pas automatique,
07:23 mais la logique veut que l'Assemblée nationale soit dissoute et qu'il y ait de nouvelles élections législatives.
07:27 Et s'il y en a aujourd'hui, dont on sait à peu près avec certitude
07:30 qu'il ne sortirait pas vainqueur et grandit de nouvelles élections législatives anticipées,
07:34 c'est probablement les Républicains.
07:36 Donc c'était assez fascinant, effectivement, dans l'interview d'Aurélien Pradié tout à l'heure.
07:39 C'est-à-dire qu'on voit bien que, à propos de ce texte sur l'immigration,
07:42 comme sur d'autres sujets, vous allez me dire, mais la droite ne sait absolument plus où elle habite.
07:46 D'un côté, on a le groupe des sénateurs, LR, qui va approuver aujourd'hui au Sénat
07:50 un texte qu'ils ont considérablement modifié, allant dans leur sens.
07:54 De l'autre côté, on a entendu il y a quelques minutes Aurélien Pradié et d'autres députés,
07:57 LR pense exactement comme lui, que de toute façon,
08:00 quelles que soient les modifications du texte,
08:02 quel que soit le durcissement qui irait dans le sens des propositions de la droite,
08:06 il faut voter contre à tout prix.
08:08 On a entendu son argumentaire.
08:10 Et que, justement, parce qu'il y a une reculade, dit-il,
08:13 il faudrait même aller jusqu'à la motion de censure.
08:15 Et on sait qu'une bonne partie du groupe LR est sur cette ligne-là.
08:18 Donc on voit la difficulté pour le gouvernement et pour Gérald Darmanin.
08:21 C'est-à-dire qu'on voit bien qu'il n'y a pas…
08:22 On ne voit pas où pourrait s'esquisser, à l'heure qu'il est,
08:25 mais les débats n'ont pas commencé, à l'Assemblée ce sera le 11 décembre,
08:28 mais on ne voit pas où pourrait s'esquisser une éventuelle majorité
08:31 entre le gouvernement et l'apport de LR.
08:34 Et on voit qu'au contraire, les députés LR semblent être dans une stratégie jusqu'auboutiste
08:38 et, encore une fois, suicidaire d'un point de vue politique,
08:41 puisqu'il faut rappeler qu'ils sont 62, quand même.
08:43 Ce n'est pas eux, a priori, qui font normalement l'appui et le botton.
08:47 Ils auraient l'occasion, justement, sur le texte,
08:49 et c'est ce qu'ont fait d'ailleurs les sénateurs,
08:51 de faire en quelque sorte l'appui et le botton sur ce texte, d'imposer leur marque.
08:55 Mais quand on entend Aurélien Pradié et une bonne partie du groupe
08:57 constater que ce n'est pas du tout ce qu'ils veulent,
08:59 ils voteront contre de toute façon, disent-ils.
09:01 Parce que l'argument majeur qui est dit par Aurélien Pradié et donc d'autres députés LR,
09:05 c'est qu'on n'a pas eu ce qu'on voulait de base, à savoir une réforme constitutionnelle, Alix.
09:10 Ah oui, ça c'est sûr.
09:11 Mais ceci étant dit, Emmanuel Macron a quand même ouvert la porte
09:14 à la révision de l'article 11, qui pourrait à terme, à terme,
09:17 ouvrir le droit à un référendum sur l'immigration.
09:20 Mais ce n'est pas du tout le même tempo.
09:22 Mais c'est pour ça qu'il fait de la politique, Aurélien Pradié.
09:25 Et je ne suis pas persuadée qu'il soit vraiment le reflet de tout le groupe.
09:28 Parce que c'est pour ça que je dis que le groupe, il a intérêt que le texte soit détricoté
09:32 pour conserver justement cette unité et dire "ok, ce n'est pas assez à droite".
09:35 Ce qui est intéressant aussi, c'est le rôle de Gérald Darmanin.
09:38 C'est un peu Dr. Jackie Lesterhide.
09:40 Il sonde le cœur de la droite au Sénat.
09:43 Et là, il se met à sonder le cœur de l'aile gauche de la majorité.
09:47 Parce que lui, il a une idée en tête.
09:50 Il se dit, il y a peut-être un moyen de s'en sortir, c'est faire un troc.
09:54 C'est-à-dire dire à sa majorité, notamment à son aile gauche,
09:57 "ok, on reprend l'aide médicale d'urgence et en échange,
10:02 vous acceptez la réécriture de l'article 3 sur la création des titres de séjour en tension".
10:07 C'est vraiment le deal qu'il a proposé à sa propre majorité.
10:10 Et en clair, il leur dit "écoutez, c'est soit ce compromis-là, soit un 49-3".
10:15 Alors le 49-3, forcément, ça ne l'arrange pas.
10:17 Ça arrange qui ? Ça arrange peut-être un peu plus Elisabeth Borne
10:20 dans leur petite rivalité interne.
10:22 Parce qu'elle pourra dire "ben voilà, ministre de l'Intérieur,
10:25 on dit que c'est un bon faiseur, il n'a pas réussi à trouver une majorité sur son texte".
10:30 Lui après pourra toujours dire qu'au moins il l'a fait voter une fois au Sénat.
10:33 François-Xavier ?
10:34 Oui, parce qu'il y a cette bataille avec la droite qui se joue à l'Assemblée nationale,
10:37 mais aussi la bataille en coulisses, là, entre Elisabeth Borne et Gérald Darmanin.
10:41 Elisabeth Borne, elle ne serait pas fâchée d'imposer un 49-3 à Gérald Darmanin,
10:44 effectivement, pour montrer qu'il n'a pas su négocier cette fois, gérer les débats.
10:49 Et puis revenir, elle, Elisabeth Borne, derrière en commission mixte paritaire,
10:52 en imposant une circulaire pour la régularisation des travailleurs sans-papiers,
10:56 qui porterait le nom de "circulaire Borne", mettons,
10:59 pour montrer qu'elle est bien ancrée dans l'aile gauche et que c'est elle qui a débloqué le tout.
11:03 Juste un détail, le dernier ministre qui s'est vu imposer un 49-3 par son premier ministre,
11:08 c'est Emmanuel Macron avec la loi travail en 2016.
11:11 Il l'avait mal vécu.
11:12 Il l'avait très mal vécu, et c'est ce qui avait fondé sa volonté de se présenter à l'élection présidentielle un an plus tard.
11:18 Donc attention, quand on impose un 49-3 à un ministre, ça peut se terminer mal.
11:24 – Et comme victoire est un éternel recommencement.
11:26 – Voilà, surtout qu'il semblerait qu'il ait d'ores et déjà des velléités de songer à l'Élysée, Gérald Darmanin.
11:30 – Apparemment, c'est ce qu'il se dit.
11:32 – Ça a un peu transpiré ces derniers mois.
11:34 Juste un dernier point, quand même, sur la droite et l'immigration,
11:37 la droite et ce texte, en l'occurrence, il y a un élément qu'il ne faut pas oublier, c'est l'opinion.
11:41 C'est-à-dire que quand on voit l'opinion qui, globalement, selon les enquêtes,
11:45 selon les études d'opinion, est assez favorable, voire très favorable à un certain nombre de mesures,
11:49 et notamment les mesures dites répressives qui sont dans ce texte,
11:53 il va être compliqué quand même pour la droite d'expliquer le cas échéant à l'Assemblée nationale,
11:58 qu'elle votera contre ce texte, quoi qu'il arrive, quoi qu'il y ait dedans.
12:01 Et c'est d'ailleurs ce qu'a très bien senti l'extrême droite.
12:05 Marine Le Pen, quand elle laisse entendre que même si ce texte est insuffisant,
12:08 elle pourrait en tout cas ne pas s'y opposer,
12:10 parce que même si ce sont des petits pas dit tels, ça va dans le bon sens selon elle,
12:13 je pense que la droite, si elle s'obstine dans cette attitude aussi caricaturale,
12:18 je parle bien de l'Assemblée nationale,
12:20 risquerait de continuer de creuser sa tombe électorale au profit du RN.
12:23 L'autre sujet d'actualité que vous vouliez aborder, Renaud,
12:26 c'est le Tahiti Gate qui secoue la mairie de Paris.
12:29 Et qui sera au menu aujourd'hui d'un conseil de Paris qui promet d'être houleux.
12:32 Alors rappelons-le, le Tahiti Gate, qu'est-ce que c'est ?
12:34 C'est que Ani Dalgo s'est rendu en déplacement en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti,
12:39 d'abord du 16 au 22 octobre, ça c'était dans le cadre de ses fonctions,
12:42 pour visiter les installations dédiées aux épreuves de surf
12:45 dans le cadre des Jeux Olympiques Paris 2024.
12:48 Elle est ensuite restée deux semaines de plus pour un voyage privé,
12:52 là à caractère privé, donc à Tahiti.
12:54 Sauf qu'elle a un certain nombre de rebondissements
12:57 depuis que la maire de Paris a été embarquée dans cette polémique.
13:00 Elle ne s'est pas rendue finalement sur le site en question,
13:03 officiellement parce qu'il y avait des tensions.
13:06 Elle s'y est faite représenter par son adjoint au sport.
13:08 Elle a assuré finalement qu'elle avait payé le billet retour
13:13 à l'issue d'un séjour privé qui était assez frais.
13:15 Bref, plusieurs versions ont circulé.
13:18 Il y a donc des doutes et une polémique.
13:20 Des doutes, par exemple, qu'entretient Florence Berthoud,
13:24 qui est la maire horizon, donc elle est dans l'opposition à Ani Dalgo,
13:27 la maire horizon du 5e arrondissement de Paris,
13:29 qui était l'invité ce matin de France Info.
13:31 Il reste trop de zones d'ombre pour ne pas suspecter quand même
13:36 un habillage de ce type de déplacement.
13:39 A qui fera-t-on croire, franchement, que, surtout dans le contexte actuel,
13:45 une visite en Polynésie pour visiter un site olympique,
13:50 encore une fois, qui, je suis désolée, n'a absolument aucun rapport
13:53 avec l'Organisation des Jeux Olympiques à Paris,
13:55 à qui fera-t-on croire que cette visite était totalement indispensable
14:00 et totalement liée aux intérêts de la ville ?
14:03 Il y a beaucoup de zones d'ombre.
14:04 Alors, quelles zones d'ombre, justement, peuvent être éclaircies
14:07 lors de ce Conseil de Paris aujourd'hui ?
14:09 Et puis, au-delà de cette polémique, d'ailleurs,
14:11 est-ce qu'il y a un problème de transparence dans la gestion d'Ani Dalgo,
14:14 dont on voit que la fin de règne à la mairie de Paris est assez chaotique ?
14:18 On revient sur les zones d'ombre du Tahiti Gate
14:21 et la gestion de l'argent public par Ani Dalgo,
14:23 juste après le Fil Info à 9h20.
14:24 Maureen Finiard.
14:25 Fin des négociations entre DF et l'État.
14:28 Le ministre de l'Économie s'apprête à détailler le contenu de l'accord
14:31 sur les futurs prix de l'électricité.
14:33 L'État veut changer de mécanisme en 2025
14:36 et aligner les prix sur le coût de production du nucléaire.
14:39 Le premier objectif, c'est d'éviter les pics, assure sur France Info
14:43 le ministre délégué chargé de l'Industrie.
14:45 Un texte de loi sur la fin de vie sera présenté d'ici la fin de l'année
14:49 par le gouvernement, calendrier donné ce matin par le porte-parole du gouvernement.
14:53 Le texte sera ensuite examiné au Parlement au printemps.
14:57 Le chef de l'État doit notamment arbitrer sur les critères fixés
15:00 pour le recours au suicide assisté.
15:02 A peu près plus d'un mois de guerre,
15:04 des tractations en cours autour du sort des otages à Gaza.
15:07 Le Hamas accuse Israël de faire durer les discussions.
15:10 Le groupe terroriste accepte de libérer 100 otages
15:13 contre une trêve de 5 jours.
15:15 Et puis Noël approche, il est l'heure pour les enfants de prendre la plume.
15:18 Le secrétariat du Père Noël ouvre aujourd'hui à Libourne.
15:21 Il suffit d'indiquer "Père Noël" sur l'enveloppe.
15:24 Service gratuit, pas besoin de timbre.
15:28 France Info
15:32 Les informés, Renaud Dely, Saliha Brakia
15:37 Les informés avec François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
15:42 Renaud Dely est toujours là aussi.
15:44 Alex Bouyague, éditorialiste politique à France Info TV.
15:46 On parlait du Tahiti Gate à la mairie de Paris.
15:49 Le conseil de Paris aujourd'hui va demander des comptes à la maire, Anne Hidalgo.
15:54 Le conseil de Paris, il y a aussi l'opposition qui fait de la politique.
15:58 Et c'est vrai que sur ces sujets-là, il ne faut pas non plus faire de la démagogie,
16:01 dire que les voyages et les déplacements des maires, notamment, ne servent à rien.
16:06 C'est vrai qu'un voyage, la maire de Paris, ça peut avoir l'intérêt,
16:10 effectivement, pour comprendre comment fonctionnent d'autres villes,
16:13 y trouver des méthodes, faire rayonner aussi la ville.
16:15 Donc ce n'est pas choquant en soi.
16:17 Ce qui, effectivement, peut être choquant, c'est de se dire que depuis 2 ans à peu près,
16:21 il y a eu une douzaine de déplacements, de voyages officiels,
16:25 enfin, en tout cas, de déplacements à l'étranger d'Anne Hidalgo.
16:29 Elle est allée au Bénin, elle est allée aux Etats-Unis,
16:31 donc on l'a vu en Polynésie, elle est allée aussi en Italie.
16:34 Et qu'en fait, il n'y a aucune traçabilité, c'est-à-dire que sur son agenda, il n'y a rien.
16:39 Ce n'est pas inscrit.
16:40 Ce n'est pas inscrit. Il n'y a pas de liste exhaustive de ses déplacements.
16:45 Et la ville de Paris, en plus, se refuse à le faire.
16:48 Donc on n'a pas idée de ce qu'elle y fait, de l'agenda qu'elle a.
16:52 Et souvent, on a des informations seulement par des photos qu'elle peut éventuellement tweeter de ses déplacements.
16:57 Mais il n'y a pas quelque chose d'assez officiel.
17:01 Alors aujourd'hui, Anne Hidalgo se défend en disant « Non, je ne suis pas la seule.
17:03 Regardez, Valérie Pécresse, patronne de la région Île-de-France, elle aussi, elle est partie 4 jours.
17:08 Elle est partie au Japon. »
17:10 Alors du côté de Valérie Pécresse, on dit « Ouh là là, attendez, nous, on n'avait qu'un start-up dans l'avion, ça a duré 4 jours.
17:15 On peut vous fournir le détail du déplacement.
17:19 Vous, concernant notamment, parce que c'est celui qui fait un peu tâche, la Polynésie,
17:24 quel intérêt pour la maire de Paris d'aller dans cet endroit alors que la mairie de Paris n'a aucune gestion de site olympique sur place ?
17:33 Qu'elle n'ait en plus même pas allé sur le site de plongée pour faire son voyage privé sur une rile des Toa Mutu, la Rayatea, pour aller voir sa fille ?
17:42 Donc c'est vrai que ce voyage-là, il pose problème.
17:45 Alors justement, le voyage en question, c'est présenté comme un déplacement professionnel de 6 personnes au total pour un montant de 41 000 euros
17:52 et des frais d'hébergement de restauration de 18 500 euros.
17:56 François-Xavier Bourmaud ?
17:58 Oui, alors effectivement, là, les détails ont été donnés dans un communiqué de la ville de Paris destiné à faire la transparence sur ce voyage.
18:04 Un communiqué qui était extrêmement long et qui, malgré tout, quand on le regarde en détail, comporte encore des zones d'ombre.
18:09 Alors je vais en prendre une au hasard. Par exemple, quand elle va à l'île des Pins, il est signalé qu'il y a des intempéries et qu'elle n'a pas pu rentrer et qu'elle a dû reporter une étape.
18:19 Alors pour ce que j'en sais sur place, en réalité, il y avait une grève des transports en Nouvelle-Calédonie, des transporteurs Ercalin,
18:25 qui est sur la liaison entre l'île des Pins et la Nouvelle-Calédonie.
18:29 Et c'est en réalité la région sud qui a dépêché un hélicoptère pour la rapatrier le soir même.
18:34 Tout ça, ce n'est pas évoqué. On parle juste d'intempéries. Il n'y a pas de détails.
18:37 C'est juste des zones d'ombre qui restent à éclaircir.
18:39 Mais effectivement, ce voyage, ça donne un angle d'attaque pour l'opposition à Nidalgo, à la mairie de Paris.
18:48 D'ailleurs, il suffit de lire l'interview que donne Rachida Dati aujourd'hui dans Le Parisien.
18:52 Oui, je vais voir Rachida Dati, évidemment.
18:54 Dans l'interview, c'est une interview assez courte. Il y a huit questions.
18:58 On peut la résumer avec les dix mots clés.
19:02 Donc il y a « turpitude », « calamiteux », « affaire », « opacité », « écran de fumée », « désinvolture », « cavalerie », « chaos », « déluge », « anarchie ».
19:11 Et ces trois derniers mots, je le précise dans la même phrase.
19:13 Ce qui donne une idée de l'ambiance qui va régner aujourd'hui au Conseil de Paris pour demander des comptes à Nidalgo.
19:17 Ce qui est frappant dans cette histoire, c'est d'abord la façon dont ça a été géré de façon calamiteuse par Nidalgo et la mairie de Paris.
19:23 C'est-à-dire qu'il y a eu plusieurs versions contradictoires.
19:25 Effectivement, Alex Buéguet a raison de rappeler qu'il y a un manque de transparence sur le déplacement à l'étranger de longue date.
19:30 Souvent, on les apprend par des photos ou des tweets, etc.
19:33 Sauf que là, Anne Nidalgo, elle tweetait depuis la Polynésie comme si elle était à Paris, sur des événements parisiens.
19:39 Donc ce flou a été volontairement entretenu.
19:41 Ensuite, il y a eu beaucoup de délai, de retard à l'allumage avant qu'on ait peu à peu certaines précisions.
19:47 Et elles ne sont pas toutes encore, justement, effectivement dévoilées.
19:52 Troisièmement, ce qui est frappant, c'est cette défense qui consiste à dire « oui, bon, peut-être que ce n'est pas terrible, mais les autres font pareil ».
19:59 C'est-à-dire qu'à l'habito, d'un point de vue politique, oui, Valérie Pécresse aussi, oui, Rachida Dati.
20:03 C'est-à-dire d'expliquer que ses adversaires politiques, et c'est peut-être le cas, ça, ce n'est pas à moi de trancher,
20:09 auraient eux-mêmes des pratiques déloyales, voire illégales, ne justifient pas son propre comportement.
20:16 D'un point de vue politique, je trouve que c'est assez problématique.
20:19 Et juste un dernier point, ces questions sur la transparence de la gestion des fonds publics à la mairie de Paris et autour d'Anne Nidalgo, ce n'est pas récent.
20:26 Il faut se souvenir, par exemple, qu'un journaliste né irlandais qui s'appelle Stéphane De Vries a œuvré pendant près de six ans pour obtenir les notes de frais d'Anne Nidalgo
20:36 qui concernaient l'année 2017 ou 2018, c'est-à-dire précisément l'année où Paris a été désignée pour organiser les JO, je crois que c'est 2017,
20:44 et où, effectivement, Anne Nidalgo avait, dans le cadre de cette mission, officiellement, en tout cas, multiplié les déplacements étrangers.
20:50 Stéphane De Vries réclamait simplement pour faire son métier d'avoir les notes de frais des déplacements officiels d'Anne Nidalgo.
20:56 Il ne les a pas obtenues, il est obligé d'aller en justice et c'est finalement le Conseil d'État qui a tranché au début de cette année en sa faveur.
21:01 Donc on voit bien qu'Anne Nidalgo a quand même du mal, parfois, à dévoiler ne serait-ce que ça, les notes de frais, encore une fois liées à ses fonctions.
21:07 Et juste un tout dernier point, c'est assez classique quand la même majorité est en place depuis très longtemps.
21:13 Si on regarde, ça fait 22 ans aujourd'hui que la majorité n'a pas changé la mairie de Paris.
21:17 Souvenez-vous Jacques Chirac est resté 24 ans à la mairie de Paris.
21:20 C'est-à-dire que l'alternance, c'est souvent aussi une garantie, en tout cas un outil pour faire régner la transparence.
21:26 Oui, on a peur de celui qui arrive qui va tout dévoiler.
21:29 Et puis, il y a parfois un certain nombre de pratiques qui se mettent en place avec la durée, des pratiques qui ne sont pas toujours toutes estimables.
21:36 Et c'est vrai que la droite, l'opposition, a un os formidable à ronger parce qu'elle a trois terrains possibles.
21:42 Il y a le terrain judiciaire puisqu'elle dit qu'elle veut porter cette affaire en justice.
21:45 Il y a aussi le terrain moral, c'est-à-dire qu'on dit "attendez, c'est 60 000 euros pour un déplacement, c'est 10 milliards d'endettement à la mairie de Paris".
21:54 Voilà, donc il y a un souci.
21:56 Et puis, il y a aussi le terrain écologique, le bilan carbone qui nous ressort sur le nombre de CO2 qui a été pris pour ce déplacement.
22:04 Donc ça, effectivement, ça va être le scotch qui va lui coller jusqu'en 2026.
22:08 C'est ça les prochaines élections ?
22:10 Oui.
22:11 Bon courage à Nidalgo.
22:13 Bon, il n'y a rien qui va dans cette histoire, on va continuer à la suivre.
22:16 Merci beaucoup à tous les trois, Alex Bouillague, éditorialiste politique à France Info TV.
22:20 On vous retrouve chaque matin à 7h45 pour l'interview politique.
22:24 François-Xavier Bourmeau, vous êtes journaliste politique à l'Opinion,
22:27 qui titre ce matin sur la dette publique, avec les taux d'intérêt qui ont augmenté,
22:32 qui pèsent sur cette dette, dette publique, le grand basculement, c'est le titre du dossier.
22:36 C'est à lire ce matin dans l'Opinion.
22:38 Renaud, merci beaucoup.
22:39 Merci à vous, Saliha, à demain.
22:40 On se retrouve demain, les informés reviennent ce soir avec Bérangère Bonte et Jean-François Aquilli, à 20h.

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