• il y a 2 mois

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Musique
Transcription
00:00Bonjour Arthur Teboul, bonjour Baptiste Rotignon, bonjour.
00:04Arthur, vous êtes le chanteur et le parolier du groupe français de
00:08rock et de pop Feuchterton, vous êtes également écrivain.
00:11Baptiste, vous êtes un pianiste de jazz et compositeur, le classique,
00:14le jazz, le contemporain, la pop britannique.
00:16Rien ne vous effraie, tout vous attire.
00:18A priori, il vous intéresse.
00:19Ensemble, Arthur et Baptiste, vous avez créé il y a peu un album
00:22intitulé Piano Voix, soit 15 titres majeurs de la chanson française,
00:25revisité par vos deux personnalités, c'est à dire que chacun ne marche
00:29pas sur l'autre, mais au contraire apporte sa personnalité à l'autre.
00:32Ce projet proposé par Baptiste vous a obligé à travailler sans filet,
00:36sans protection. En même temps, il y a eu un point de départ, Arthur,
00:39si j'ai bien tout compris, c'est cette émission pour Arte où vous
00:42vous êtes rencontré, où il s'est passé quelque chose et où vous
00:45avez décidé effectivement que l'aventure devait continuer.
00:48C'est un peu du sans filet quand même déjà.
00:50Oui, c'est du sans filet, mais aussi du sans projet.
00:53Pour moi, ce projet, c'était pour le Piano Day, c'est un événement
00:56international autour du piano.
00:57C'était en 2022.
00:59A tes concerts, on décide de reprendre quelques grandes chansons
01:01du répertoire, mais là, c'est 40 minutes et Piano Voix, pour moi,
01:05c'est vraiment... J'avais envie de me confronter à ça après 15 ans
01:09métier avec Feu, Feu Chatterton, mais c'était quand même un grand
01:13défi parce que ces chansons, c'est les chansons de mes idoles.
01:16Le Piano Voix, c'est la nudité totale pour un interprète comme moi
01:19qui est l'habitude d'être très entouré.
01:22Donc, on travaille assidûment et avant le concert du Piano Day,
01:26j'ai un track fou et on passe un très bon moment.
01:29Mais une fois que c'est fini, je suis soulagé.
01:32Je me dis, c'est bon, c'est fini, on recommence plus.
01:35Je suis tranquille.
01:35Non, mais trop, trop risqué, trop dur.
01:38Et puis, je ne sais pas, le lendemain ou quelques jours après,
01:41Baptiste, très enthousiaste, faisons d'autres concerts.
01:44Je dis non, non, non, non, non, non, non.
01:47Finito.
01:48Il me convainc d'en faire une date à la scène musicale,
01:50qui est une belle salle quand même.
01:52Donc là, il va falloir travailler le répertoire, l'augmenter.
01:55Je dis d'accord.
01:56Et il me rappelle tout de suite après, il me dit, allez, deux dates.
01:58Il a une voix particulière, Arthur.
02:00Mais en même temps, vous avez un jeu de piano qui devient un écran finalement.
02:03Qui, j'espère, est particulier aussi.
02:05Oui, justement.
02:06Est-ce que c'est difficile
02:08aussi, quand on a ce jeu de piano, d'aller accompagner l'artiste
02:12et de trouver la bonne sonorité, les bonnes phrases, finalement ?
02:17La bonne zone.
02:18En fait, c'est une balance parce que c'est vrai que dans la musique classique
02:23ou la musique contemporaine ou le jazz ou un certain nombre de musiques comme ça,
02:26où le langage est un peu un peu sophistiqué et parfois un peu riche,
02:29parfois un peu saturé de richesses ou plurielles.
02:32Moi, ce qui m'intéresse aussi, quand je travaille avec une voix
02:35dans le domaine de la chanson, que ce soit Arthur ou d'autres expériences dans le passé,
02:38c'est aussi de rechercher une épure, une simplification,
02:42dans le sens noble du terme, dans un monde où tout est très compliqué aujourd'hui.
02:45C'est bien de temps en temps, les choses simples.
02:47Arthur, vous êtes fait s'immigrer séfarade.
02:49Vous avez été bercé justement par le son de la chanson française,
02:52notamment Léo Ferré et Brassens.
02:54On les retrouve à l'intérieur de cet album.
02:56J'imagine toute la dimension qu'il doit y avoir autour de ça,
03:00d'aller chercher des chansons qui, justement, font partie de votre histoire aussi à vous.
03:04C'est ce qui nous a réunis, en fait.
03:07Cet album, c'est d'abord l'envie de partager.
03:10La musique, elle a cette force et les chansons aussi,
03:15d'être en langage universel.
03:17Ce n'est pas parce qu'elle raconte une histoire vécue,
03:20parce qu'elle nous touche à quelque chose de notre âme, peut-être millénaire.
03:24Je ne sais pas comment expliquer ça. On se reconnaît.
03:26C'est la force des grandes chansons, des grands auteurs, des grands interprètes.
03:32On les entend et on s'y reconnaît.
03:34On reconnaît quelque chose de notre humanité, de nous.
03:37Alors, quand on s'est dit qu'on allait reprendre des chansons,
03:42on ne pouvait pas faire mieux que de reprendre ces chansons
03:46qui sont déjà nôtres, avec les mots des autres, on parle de soi.
03:50On a quand même la vie en rose de Piaf,
03:53avec Gottingen, de Barbara, et on a du Bachung avec Okéan Express.
03:59C'était aussi un besoin, ça, d'aller chercher vraiment une palette totalement...
04:05Moi, je dirais juste que ce n'était même pas conceptuel, en fait.
04:07C'est intéressant, effectivement.
04:08Ce n'est même pas tant réfléchi que ça.
04:10Ce n'est même pas tant réfléchi que ça, c'est venu naturellement.
04:12Qu'est-ce qu'on peut essayer ?
04:14C'est marrant parce que c'est presque une pirouette, mais ça aurait pu s'appeler
04:18autoportrait, comme les gens font des portraits chinois.
04:21C'est ce qu'est un portrait chinois, c'est dire qui on est par les choses qu'on aime.
04:26Vous saurez quels fruits, vous saurez quelles dents, vous saurez quels vêtements.
04:30En fait, toutes ces choses-là, et il en manque encore, en fait,
04:34ce sont des choses qui composent nos univers et en particulier pour la chanson,
04:40mes sources, ce qui m'ont fait devenir chansonnier.
04:44Il y a des choses légères, des choses graves,
04:46il y a des choses très anciennes, des choses modernes, des choses dans la composition
04:49qui sont audacieuses et progressives et des choses qui sont très linéaires.
04:55Et à force de faire cet exercice, on avait plein d'idées et Baptiste m'arrêtait.
05:00Donc là, j'ai une liste de 150 chansons possibles pour la suite.
05:04Il y a la scène, évidemment, vous êtes sur scène avec des dates.
05:08Ça se remplit très, très vite quand même, on ne va pas se mentir.
05:11Ça, c'est le but ultime, c'est-à-dire que c'était le point de départ
05:16de pouvoir partager ça aussi sur scène et d'aller chercher ce son
05:20qui est finalement un son de live.
05:23Moi, je t'ai poussé un peu, effectivement, pour refaire des concerts après le Piano Day.
05:27Par contre, c'est toi qui est le premier à m'y l'étincelle
05:28pour... Est-ce qu'on a enregistré la scène musicale ?
05:31Oui.
05:32Et en mode, bon, on va voir ce qui se passe, mais ça pourra peut-être faire un disque
05:37et ça sera moins lourd au sens de pesanteur que d'aller une semaine en studio ou je ne sais pas quoi.
05:43Oui, c'est...
05:43Et là, on avait deux prises par morceau par définition.
05:45Parce qu'on avait deux soirs, c'est génial.
05:47La preuve de ce que vous dites, c'est que l'album est enregistré en public.
05:52On n'en a pas fait... On ne voulait pas que ce soit un album live.
05:54C'est-à-dire que dans l'album, il n'y a pas de...
05:56On a effacé tout ce qu'on pouvait, des interventions, des applaudissements.
06:01Mais en revanche, on tenait à ce qu'ils soient enregistrés en public
06:04parce que c'est en public, en particulier ces chansons-là,
06:07qu'on les délivre le mieux.
06:09Mine de rien, quand même, le premier soir de la scène musicale,
06:12je me souviens qu'Arthur et moi, on était hyper flippés en mode track.
06:15On avait dormi trois, quatre heures.
06:17On va y arriver ou pas, machin, etc.
06:19Et donc, après le premier soir, on se dit bon, c'était un peu tendu.
06:22On était un peu...
06:23Puis on fait le deuxième soir.
06:24Le deuxième soir, on sort de scène, on se prend les bras, on fait ouais, c'est bon.
06:26On l'a, le disque là, c'était vraiment cool le deuxième soir.
06:28Et ce qui est très marrant, c'est qu'à la réécoute,
06:30ça, c'est vachement intéressant, je trouve.
06:32À la réécoute, c'était pendant la fête de Noël,
06:34dix jours après, chez nous, chacun dans son coin.
06:37En fait, sur l'album, il y a vraiment un mélange à peu près 50-50 de soir 1, soir 2.
06:42Il y avait vachement de trucs bien.
06:43Alors qu'en sortant de scène, on s'est dit c'est vraiment le deuxième soir.
06:46On va tout garder du deuxième soir.
06:47Le premier soir, on était hyper fragiles.
06:50Mais ça veut dire qu'au final, c'est moite moite à peu près dans le choix des prises.
06:53Ça a été assez simple, d'ailleurs, dans le fait de se mettre d'accord sur ce morceau là.
06:57On prend un take one ou take two.
06:59Mais ça veut dire que dans cette fragilité
07:02qu'il y avait dans pas mal de prises du premier soir,
07:04il y avait un truc qui finalement, c'est mieux musicalement.
07:06Un morceau méritait cette fragilité là, mais on ne l'a pas réalisé sur le moment.
07:10Il y a des trucs que tu réalises pas sur le moment.
07:13Pianovoix, il y a 15 titres.
07:15Allez les écouter.
07:15Puis sinon, si vous voulez les déguster sur scène
07:17et aller découvrir un autre son d'album potentiel.
07:22Annecy, le 24 septembre.
07:23Le 25, il y aura Noisiel.
07:24Il y a une nouvelle date à Pleyel, le 4 décembre.
07:27Et puis ensuite, il y aura Coutances, Nancy, Villejuif, Bruxelles, Tourcoing, au mois d'octobre.
07:31Merci beaucoup. Merci.
07:32Merci à vous.

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