Midi News (Émission du 17/09/2024)

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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Il est midi, bonjour et bienvenue pour MediNews, jusqu'à 14h au programme, bien sûr des
00:00:05sujets au plus près de vos préoccupations.
00:00:08Je vous présenterai nos invités dans quelques instants et tout d'abord, cet énorme rebondissement
00:00:13au procès des viols de Mazan puisque le principal suspect a avoué, Dominique Pellicot reconnaît
00:00:18les faits dans leur globalité et affirme que tous les co-accusés dans la salle sont
00:00:22des violeurs comme lui.
00:00:23Ils savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire, ils demandent pardon à sa femme
00:00:27même si ce n'est pas acceptable dit-il.
00:00:29Alors on va analyser son discours, ce qu'il dit aussi avec cette phrase, lourde défense,
00:00:34on ne n'est pas violeur, on le devient puisqu'il a fait état d'agression durant sa jeunesse.
00:00:39Alors que faut-il en penser ? Évidemment nous serons sur place avec notre journaliste
00:00:44également, Régine Delfour.
00:00:45Nous irons également à la frontière entre la France et l'Allemagne à l'heure des contrôles
00:00:49pour maîtriser les entrées.
00:00:50Assiste-t-on enfin au réveil européen par des gouvernements sociodémocrates qui comprennent
00:00:56l'inquiétude des peuples, là encore l'analyse de nos invités.
00:01:00Et puis une école supérieure à Échirol qui va sans doute déménager à cause de
00:01:04la proximité d'un point de deal, symbole de l'impuissance, il en est, quand l'autorité
00:01:09ne s'applique plus.
00:01:10L'autorité justement c'est ce dont notre pays a le plus besoin, a affirmé sur notre
00:01:14antenne ce matin la maire de Romand-sur-Isère, Marie-Hélène Thauraval, on analysera sa
00:01:20déclaration.
00:01:21Mais tout d'abord le journal, il vous est présenté par Sommeil à l'habitude, bonjour
00:01:25à vous chère Sobaya.
00:01:26Bonjour Sonia, bonjour à tous, vous en parliez dans votre sommaire, il reconnaît les faits,
00:01:31je suis un violeur comme tous ceux dans cette salle, je regrette et demande pardon.
00:01:35Les aveux de Dominique Pellicot à la barre, après une absence de plus d'une semaine
00:01:40en raison de son état de santé, le principal accusé du procès des viols de Mazan est
00:01:45entendu depuis ce matin par la cour criminelle du Vaucluse, un procès hors normes qui suscite
00:01:50un intérêt croissant.
00:01:52On vient voir, on fait un peu les curieuses, mais on est passionnés par tout ce genre
00:01:58de choses.
00:01:59Parce que le procès nous passionne et que nous habitons à côté de Mazan, c'est proche
00:02:04de chez nous, on se sent concernés, c'est dans le Vaucluse.
00:02:06Moi j'assiste à tous les grands procès qui ont lieu ici à Avignon ou dans la région,
00:02:13celui-ci est un procès tout à fait hors normes, pour lequel je consacre un peu de
00:02:19temps à venir voir les débats.
00:02:22Mais il est hors normes par sa taille, par sa grandeur, par les faits qui sont reprochés
00:02:27aussi à tous les accusés.
00:02:29Et puis ce que j'ai trouvé bien, c'est que quand même, ce procès, le mouvement
00:02:34féministe s'en est emparé, ce qui est très bien d'ailleurs.
00:02:37On passe à présent à ces chasseurs agressés ce week-end par une soixantaine de migrants
00:02:43sur la côte d'Opal.
00:02:44Le drame a été évité de peu selon le vice-président de la Fédération des chasseurs
00:02:49du Pas-de-Calais écouté.
00:02:50Quel son froid ils ont eu de garder un calme, on est passé à deux droits, à deux doigts
00:02:57d'un drame.
00:02:58Ça fait des semaines et des semaines qu'on prévient les autorités, on voit bien que
00:03:02ces gens-là sont en train de monter en puissance, ils deviennent de plus en plus agressifs.
00:03:07Ça n'a plus rien à voir avec le camp de Sangatte qu'on a connu il y a 25-30 ans,
00:03:12où là vous aviez des migrants qui disaient bonjour, au revoir, merci, qui demandaient
00:03:17à boire, on leur donnait bien sûr, qui demandaient à manger, on leur donnait aussi, on se met
00:03:21à leur place.
00:03:22Aujourd'hui ça n'a plus rien à voir, aujourd'hui les citoyens, les gens qui habitent, les habitants
00:03:26de la côte d'Opal se font agresser, ce n'est plus possible.
00:03:29Et puis une fois n'est pas coutumon, on termine ce journal avec cette bonne nouvelle
00:03:33pour les automobilistes, les prix à la pompe poursuivent leur baisse et selon les derniers
00:03:38chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique, essence et gazole
00:03:43continuent une baisse de 20 centimes d'euros en moyenne sur un mois.
00:03:47Voilà ce qu'il fallait dire de l'actualité à midi Sonia.
00:03:51Merci Soumaya pourvu que ça dure comme on dit, au moins une bonne nouvelle, on en a
00:03:56dans nos journaux, c'est important, ça concerne le pouvoir d'achat.
00:03:59Est-ce que M.Philippe David est pourvoyeur de citations aujourd'hui comme d'habitude ?
00:04:04Si vous voulez parler du contrôle aux frontières, en fonction des sujets, très bien, évidemment.
00:04:11Nous parlons également d'Ursula von der Leyen, la France va s'aliser, vous nous
00:04:15direz ce que vous en pensez.
00:04:16Je salue Régis Le Sommier, merci d'être avec nous.
00:04:18Bonjour Sonia.
00:04:19Bonjour à vous cher Régis, c'est un plaisir d'avoir Georges Fenech avec nous.
00:04:22Je me bats depuis des semaines pour arracher Georges à d'autres émissions et amis journalistes
00:04:28et animateurs et enfin il est là.
00:04:30Et puis nous avons quelques points en commun.
00:04:32Ah oui tout à fait, on ne peut pas tout révéler.
00:04:34On peut le dire, c'est pas…
00:04:36La Tunisie qui nous est chère.
00:04:38Exactement.
00:04:39Tu dis de vaincre Trump, nous avons beaucoup de points en commun.
00:04:41Mais pas la Tunisie, beaucoup plus à l'Est.
00:04:46Merci d'être là, on a beaucoup de sujets à vous soumettre, à la fois des sujets politiques
00:04:51qui nous concernent au plus proche évidemment de préoccupations des Français et puis évidemment
00:04:55on va imaginer, on va s'arrêter sur, c'est un énorme rebondissement, hier encore nous
00:05:00étions avec les avocats, le parti civil, l'accusation dans ce procès, nous ne savions
00:05:04pas si le principal suspect allait se présenter.
00:05:08Imaginez cette salle d'audience, ce box, cette atmosphère extrêmement lourde avec
00:05:13ce principal suspect à la voix extrêmement faible, on n'entend quasiment plus que les
00:05:18journalistes qui tapent sur les touches de leur ordinateur pour rendre compte de ce qui
00:05:22se passe, tout le monde tend l'oreille et avec une voix extrêmement affaiblie, il reconnaît.
00:05:27Il reconnaît les faits, il s'explique, les viols, les siens, ce de tous les autres, 50
00:05:32Il savait tout, s'ils ne peuvent pas dire le contraire, Dominique Pellicot a reconnu
00:05:37les faits dans leur globalité, il demande pardon à sa femme, il y a beaucoup de questions
00:05:42véritablement et Georges Fenech vous allez nous éclairer sur ce sujet parce que là
00:05:46le procès est véritablement enclenché, on va retrouver sur place Régine Delfaux.
00:05:50Régine, cette ambiance très particulière, ce jour J aujourd'hui avec tout ce qui a
00:05:56été dit, comment vous, vous l'avez vécu, comment vous pouvez le décrire ?
00:05:59Oui, bonjour Sonia, bien écoutée, oui, on attendait depuis plus d'une semaine cette
00:06:06audition, il y a énormément de personnes du public mais aussi beaucoup de journalistes,
00:06:10c'est compliqué d'accéder même à la salle d'audience, alors on écoute les premiers
00:06:15mots de Dominique Pellicot, vous l'avez dit, cette voix très faible, tremblotante, parfois
00:06:21en pleurs, donc il a reconnu les faits dans leur totalité, il y a eu cette phrase, je
00:06:25suis un violeur comme ceux qui sont concernés dans cette salle, ils savaient tous son état,
00:06:31ils ne peuvent pas dire le contraire, elle ne méritait pas cela et puis il y a eu ce
00:06:34moment avec Gisèle Pellicot qui a pris la parole, qui a dit c'est extrêmement difficile
00:06:39pour moi d'entendre tout cela, j'ai vécu pendant 50 ans avec cet homme, cet homme que
00:06:43j'ai aimé, en qui j'avais confiance, alors Dominique Pellicot lui a dit je regrette,
00:06:47c'est impartenable ce que j'ai fait mais il continue de dire qu'il aime son épouse,
00:06:52qu'il l'a aimée, alors il parle aussi de ce viol, quand il avait 9 ans et puis aussi
00:06:58il aurait assisté à une scène de viol alors qu'il en avait 14, ça va être évidemment
00:07:01un peu cette ligne de défense, puisqu'il y a eu cette phrase, on ne n'est pas pervers,
00:07:06on le devient, aux questions aussi sur les vidéos, pourquoi a-t-il filmé toutes ces
00:07:11scènes, il dit qu'il fallait qu'il soit prémuni d'un éventuel chantage, il avait peur qu'on
00:07:17le fasse chanter et puis apparemment sa femme était suivie, il avait peur pour elle, d'autres
00:07:21questions aussi par des avocats, mais vous n'avez pas senti le danger que vous faisiez
00:07:25encourir à votre femme, notamment avec l'EVIH, puisqu'on sait qu'un des accusés a été
00:07:31séropositif et Dominique Pellicot affirme qu'il lui avait donné un faux certificat,
00:07:37alors sa personnalité est passée au crible, il y a plusieurs avocats qui sont en train
00:07:40de lui poser des questions, cet après-midi ce sera à l'effet, vous l'avez dit Sonia,
00:07:45on est maintenant vraiment dans le procès qui vient d'être enclenché.
00:07:48Effectivement, merci beaucoup Régine Delfour avec Stéphanie Rouquier, il y a quand même
00:07:51une question majeure, Georges Fenech, évidemment quand un procès avance avec des déclarations,
00:07:57une reconnaissance, et là dans sa globalité d'effet c'est une bonne chose, mais quand
00:08:01il dit et qu'il affirme que c'était des VIH, au même titre que les autres suspects,
00:08:07est-ce que ce n'est pas une forme de diluer aussi sa responsabilité en tant qu'instigateur,
00:08:13comment vous voyez les choses ?
00:08:15C'est l'appréciation qui en sera faite par les magistrats professionnels de cette
00:08:21cour criminelle, quel est son degré de responsabilité, parce qu'il fait des déclarations, certes,
00:08:28il essaye effectivement, semble-t-il, de se présenter comme un violeur, alors qu'il
00:08:33est plus qu'un simple violeur si je puis dire, il est, bien que ça ne soit pas prévu
00:08:38par la loi ce genre d'affaires, c'est tellement rare, il est l'organisateur de viols intra-familiaux
00:08:48avec l'appel extérieur d'individus qui sont invités, finalement, invités à venir
00:08:54violer une femme qui est sous l'effet de sonnifères chimiques, donc ce n'est pas
00:09:01un violeur ordinaire, il y a une dimension supplémentaire d'un machiavélisme absolument
00:09:06époustouflant, il y a un dédoublement de personnalité parce que vous avez bien vu,
00:09:12il dit, sa femme, lui-même dit mais je l'aime, je l'aimais, elle, elle dit aussi qu'elle
00:09:17avait été heureuse, souvenez-vous, par moment en tout cas dans sa vie de couple, donc on
00:09:23est dans une affaire qui relève plus, je dirais maintenant, des explications que fourniront
00:09:30les experts, les experts psychiatres, les médecins psychologues qui viendront décortiquer
00:09:36cette personnalité très complexe, qui n'a pas de précédent, moi je n'ai jamais
00:09:41connu l'affaire, et Dieu sait, maintenant, et de magistrature, que ce soit à l'instruction
00:09:48ou en cour d'assises également, des viols, j'en ai vu sous toutes les coutures, y compris
00:09:54des viols d'enfants par leur père avec la complicité de la mère, qui a duré des
00:09:58années, des petits garçons comme des petites filles, mais là, il y a une dimension supplémentaire
00:10:04qui nous interpelle tous.
00:10:05Il a parlé d'une agression sexuelle dans un hôpital de Châteauvaux, donc dans un
00:10:09lieu, normalement, au contraire, on est protégé, qui doit être sanctuarisé, une agression
00:10:14qu'il a subie donc celle-ci, une autre agression, semble-t-il, un viol collectif auquel il aurait
00:10:18été obligé de participer, sans compter un schéma familial, je ne trouve même pas
00:10:22le mot pour le décrire, on va dire très très très particulier, et cette phrase « on
00:10:26ne n'est pas pervers, on le devient ». Alors, est-ce qu'il ne joue pas tous les
00:10:30rôles ? Vous allez écouter une spécialiste, vous allez nous répondre, Judith Vintraub,
00:10:35violeur, victime, et puis procureur aussi, en accusant les autres suspects.
00:10:39On écoute Josiane Rinanovi, experte psychologique auprès des tribunaux de Paris.
00:10:43Il joue tous les rôles, la victime, le violeur, puisqu'il dit l'être le procureur, puisqu'il
00:10:51accuse les autres de savoir et d'avoir toujours su, il ne manque que l'avocat, même s'il
00:10:57fait un peu aussi l'avocat quand il parle de lui, mais il y a quand même toute une
00:11:02mise en scène, qu'elle soit consciente ou inconsciente, on ne peut, nous, spectateurs,
00:11:07auditeurs, que remarquer.
00:11:09Est-ce qu'il est encore dans la manipulation ou pas ? Comme l'a dit Georges, ce sera
00:11:14aux experts de démêler le faux du vrai.
00:11:16Évidemment, c'est très difficile de l'exerguer, mais il me semble que c'est les deux en fait,
00:11:21on sait très bien, c'est un fait prouvé, que les enfants violés ont tendance à être
00:11:29plus nombreux parmi les violeurs que les enfants non-violés.
00:11:35On reproduit le schéma familial pour le pire, c'est un classique, c'est même une proportion
00:11:44importante et on sait que c'est un des dangers quand on s'occupe d'un enfant violé ou
00:11:49même d'un enfant battu, qu'il devienne à son tour violeur ou qu'à son tour il devienne
00:11:53violent.
00:11:54Les antécédents familiaux s'accoutent, lui essaie de s'en servir en fait comme d'une
00:12:00circonstance atténuante, puisque c'est ce dont il s'agit, c'est autre chose.
00:12:05La fréquence de la reproduction fait que ça ne peut pas jouer comme une circonstance
00:12:10atténuante.
00:12:11On va continuer à en parler, il y a tellement de choses dans ce procès, il y a également
00:12:15la manière de demander pardon à son épouse, comment Gisèle Pellicot va-t-elle recevoir
00:12:21de tels propos ? Nous serons sur place avec nos journalistes et puis on écoutera les
00:12:25avocats.
00:12:26Tout d'abord, je voudrais qu'on parle d'autre chose, fait d'actualité, on va prendre la
00:12:30direction d'Échirol.
00:12:31Ce n'est pas anodin, on parle là d'une école supérieure qui est à proximité d'un point
00:12:37de deal, malheureusement c'est assez quotidien, nous en parlons souvent et parfois pour des
00:12:41petites sections, pour des écoles maternelles.
00:12:44Regardez ce qui s'est passé là, on parle aussi d'échanges de tirs sous les fenêtres
00:12:47des classes de cours, une insécurité endémique et qu'est-ce qui se passe ? Comme souvent
00:12:52malheureusement dans ces cas-là, c'est l'école qui va peut-être déménager pour laisser
00:12:56tranquille les trafiquants, une impuissance à tous les étages.
00:13:01Regardez ce reportage, il est signé Olivier Madinier.
00:13:05Sous la fenêtre de cette école, les trafiquants de stupéfiants ont pris leur quartier.
00:13:11Des points de deal sont abrités par le bâtiment Le Carrard, situé juste devant l'institut
00:13:17de la communication et des médias, antenne d'Échirol, de l'université grenobloise.
00:13:22Les étudiants y sont habitués.
00:13:24C'est dans le paysage, ça fait partie intégrante de l'endroit où on est.
00:13:30Quand on passe à côté, il y a les murs qui sont tagués, des fois quand on est en amphi,
00:13:34on entend des bruits, mais après, nous on ne s'est pas trop emmerdés, mais les filles
00:13:40je sais que des fois, elles se font un peu plus emmerder que nous.
00:13:42Ils sont là, c'est sûr, ils sont là, ils sont visibles et ils ne se cachent pas, mais
00:13:46en même temps, je ne sens pas forcément de menace imminente qui vient de ces points
00:13:51de deal.
00:13:52Je pense que c'est des gens qui font leur travail, quoique la loi en pense et la morale
00:13:59en pense.
00:14:00La semaine dernière pourtant, des fusillades ont éclaté à proximité du site, au nom
00:14:04de la sécurité de ces étudiants et personnels.
00:14:08L'université ne ferme désormais plus la porte à un éventuel déménagement.
00:14:12Régis Le Sommier, les mots qui ont été utilisés par les étudiants, habitudes, c'est
00:14:20dans le paysage.
00:14:21C'est ça ce qui est terrible ?
00:14:24Ce qui est incroyable, c'est que ces quartiers, ces banlieues de Grenoble, il y a quelques
00:14:32années, Échirol, Saint-Martin-d'Erre, moi j'avais passé le concours de sciences
00:14:37polluants juste à côté, et c'était bucolique.
00:14:41Il y a quand même les Alpes autour, on est quand même dans un paysage paradisiaque,
00:14:48on va dire, en tout cas très apaisé pour étudier, et que là, le problème endémique
00:14:54de Grenoble a contaminé absolument tous les quartiers.
00:14:58Et là, oui, qu'on en arrive à une rivalité finalement, en termes de savoir que des étudiants
00:15:07risquent de devoir partir pour laisser la place à des dealers, le terme de narco-cité,
00:15:15de narco-ville, prend tout son sens.
00:15:17On l'avait entendu dans le cadre de Marseille, quand les magistrats marseillais avaient utilisé
00:15:24ce terme.
00:15:25Quand vous mettez en parallèle aussi ce qui se passe dans le quartier de l'Alma, qui
00:15:31lui est plus près du centre-ville, ce qu'on se rend compte, c'est que c'est tentaculaire.
00:15:37Et ce réseau, il ne cesse de croître, il ne cesse de générer de l'argent, et finalement,
00:15:44on n'arrive pas à le maîtriser.
00:15:47Mais pourquoi on n'arrive pas ? Il croit par rapport à quoi ? Parce que ce matin, la
00:15:52maire de Roman-sur-Isère, qui connaît ces problématiques, a parlé d'une forme de
00:15:56capitulation politique, mais aussi conceptuelle.
00:15:59C'est-à-dire qu'on n'admet même plus l'autorité, qu'on a peur d'en parler, c'est une conquête
00:16:05de territoire qu'on a presque donné, offert aux trafiquants.
00:16:09C'est votre avis ?
00:16:10C'est évident.
00:16:11Et de toute façon, ce n'est pas Georges Fenech, éminent magistrat, qui dira le contraire.
00:16:15Je suppose que les trafiquants savent parfaitement jouer avec nos lois, avec notre état de droit,
00:16:21vous mettez des mineurs, ils sont arrêtés pour faire l'échouffe, etc., ou les petits
00:16:25dealers, ils sont arrêtés une fois, dix fois, quinze fois, cinquante fois, cent fois,
00:16:29et ils n'ont pas la moindre sanction.
00:16:31Ils n'ont pas une minute de prison, pas une minute en centre éducatif fermé.
00:16:34Donc, que voulez-vous ? Tant qu'on n'aura pas touché à notre état de droit, qui assure
00:16:39une impunité totale aux voyous, ça ne pourra pas avancer.
00:16:43Mais ça pose quand même une question.
00:16:45Hubert Roy d'Alfred Jarry, vous vous rendez compte ? Il y a des dealers, il y a une école,
00:16:51et on va déménager l'école.
00:16:53Question, qu'est-ce qui est illégal ? Une école ou les dealers ?
00:16:57– Georges Fenech ?
00:16:59– Mais, je ne vois pas, mon cher Philippe, ce que vient faire l'état de droit ici.
00:17:04Parce que l'état de droit, le droit dans notre état, permet de réprimer ce genre
00:17:11de choses, sauf qu'on ne l'applique pas, c'est ça que vous voulez dire, c'est-à-dire
00:17:15que c'est un état de droit impuissant, on se souvient tous des opérations XXL,
00:17:21voilà, c'est-à-dire qu'on va…
00:17:24– Vous vous souvienez de la communication ?
00:17:25– Oui, la communication, très impressionnante, de voir ces points de deal tout à coup investis
00:17:31par la police, mais le lendemain, qu'est-ce qu'il se passe ?
00:17:33– Mais Georges Fenech, l'intéressant, c'est ce que vous dites, expliquez-nous,
00:17:37parce que vous dites, les lois existent, on les connaît, pourquoi elles ne s'appliquent pas ?
00:17:40Moi, je vous ai entendu sur une radio en qualité européenne dire qu'un véritable
00:17:45projet, alors moi je dis toujours de certains magistrats, et que c'est tellement enquisté
00:17:51c'est tellement implanté aujourd'hui, c'est une forme d'hégémonie en réalité,
00:17:55culturelle, justice, école, etc. que pour, j'allais dire,
00:17:59retirer tout ça, va falloir des années.
00:18:01– Je me souviens d'avoir tenu effectivement ces explications,
00:18:04ces propos sur Europe 1, je dis, ça n'est pas la fatalité,
00:18:09et ça n'est pas le laxisme non plus, c'est voulu, c'est programmé, c'est pensé.
00:18:17– Alors, c'est pas un laxisme, on dit matin, midi, soir, laxisme.
00:18:20Je vous dis, et les spécialistes le savent, il y a au sein de la justice
00:18:26une idéologie qui a pris le pouvoir, qui a contaminé toute l'institution
00:18:31judiciaire en réalité, qui consiste à dire, mais je ne vais pas refaire à nouveau
00:18:36des explications que vous connaissez tous, mais simplement deux mots,
00:18:39qui consiste à dire, la prison c'est pas bien, donc il ne faut pas de prison,
00:18:43c'est criminel, et en plus ces jeunes, ils ont quand même des excuses,
00:18:47vous comprenez, des difficultés sociales, familiales, etc.
00:18:50Donc, pourquoi voulez-vous les punir ? Il faut au contraire les prendre en charge.
00:18:55À partir de là, on a créé, alors ce que Philippe David,
00:18:58je pense, voulait dire tout à l'heure, c'est-à-dire une impunité réelle,
00:19:02pas un sentiment.
00:19:03– D'accord, c'est la conséquence, alors ça veut dire qu'il faudrait changer
00:19:06le cadre total, mental, politique, culturel, pour inverser les choses.
00:19:10– Il faut que les juges remplissent leur mission,
00:19:13il faut que pour cela Place Vendôme, il y ait un garde des Sceaux
00:19:16qui affiche une politique très ferme, et qui se batte contre l'idéologie pernicieuse.
00:19:20– Non, ne demandez pas trop, parce que M. Barnier…
00:19:22– Il va y avoir un nouveau ministre, on va voir.
00:19:23– Oui, attendez, il a peur d'une motion de censure, on va voir, Judith.
00:19:26– Ça va être important de voir quel est le ministre qui sera nommé Place Vendôme.
00:19:28– Ça c'est important.
00:19:30– Bon, Georges a évidemment tout à fait raison sur la justice,
00:19:32mais vous avez prononcé une formule extrêmement importante
00:19:35qui est la conquête de territoire.
00:19:37Or, la conquête de territoire, elle ne se fait pas seulement
00:19:41parce que certains juges sont défaillants, elle se fait aussi
00:19:43parce que les municipalités laissent faire ou ne combattent pas assez.
00:19:49À Grenoble, quand j'ai fait un reportage en 2020, avant les municipales,
00:19:58je voyais des salles, des bâtiments qui appartenaient à la municipalité,
00:20:04qui étaient complètement squattés, ou par des dealers,
00:20:09ou par des trafiquants en tous genres, sans que la municipalité…
00:20:15– Au vu et au su de tout le monde.
00:20:17– Tout le monde le savait, dans le quartier, il suffisait d'aller
00:20:23Place Saint-Bruno par exemple, puis on m'indiquait, voilà,
00:20:26alors là c'est telle drogue, là telle autre,
00:20:30la caméra de vidéosurveillance pendait lamentablement
00:20:34depuis des mois sur son pilier.
00:20:38Enfin bon, tout le monde le sait, c'est une occupation de l'espace,
00:20:42y compris de l'espace collectif, de l'espace municipal,
00:20:46qui se fait sans que le maire réagisse.
00:20:51– Donc un projet qui entraîne un laxisme, dans ce sens-là.
00:20:55Et ensuite, par exemple, je vais vous parler de ce procès,
00:20:57ça va être très révélateur, on va voir ce qu'il va en sortir
00:21:01par rapport à ce dont vous venez de parler.
00:21:04Le tribunal correctionnel de Paris se penche, dès aujourd'hui d'ailleurs,
00:21:07sur les incidents survenus, je ne sais pas si vous vous en souvenez,
00:21:10lors de la manifestation, je mets beaucoup, beaucoup de guillemets,
00:21:13d'ailleurs je ne vais même pas le dire,
00:21:15parce que c'est écrit contre les violences dites policières,
00:21:18c'était le 23 septembre 2023 à Paris, au cours desquels
00:21:23des individus s'en sont pris à une voiture de police
00:21:25présente en début de cortège.
00:21:27Voilà les scènes de violences, et l'un des participants
00:21:30de la manifestation a comparu, ou doit comparaitre,
00:21:33devant la chambre du tribunal correctionnel de Paris,
00:21:35le suspect est soupçonné d'être impliqué dans les violences
00:21:37ayant visé une voiture, quand on dit une voiture des forces de l'ordre,
00:21:40il y a des occupants, évidemment, c'est-à-dire la crainte
00:21:43de se faire lyncher, rattraper, etc.
00:21:46Il fallait se rappeler du contexte qui était celui-là.
00:21:49D'ailleurs, immersion dans le contexte, et on en parle juste après,
00:21:52regardez ce sujet préparé par nos équipes.
00:21:53La scène, filmée par des passants, avait été massivement relayée
00:22:01sur les réseaux sociaux.
00:22:02A Paris, lors d'une manifestation contre la police,
00:22:05plusieurs individus, cagoulés et vêtus de noir,
00:22:08prennent pour cible une voiture de police, à coups de pied,
00:22:11mais également avec des barres de fer.
00:22:13Un policier sort du véhicule et brandit son arme
00:22:18pour repousser les assaillants.
00:22:19Pour ces faits, l'individu suspecté d'être l'un des auteurs
00:22:22de l'agression est poursuivi pour violence à l'encontre
00:22:26d'un fonctionnaire de police, dégradation d'un véhicule de police
00:22:30et pour des dégradations lors de la manifestation.
00:22:33La peine encourue est de 5 années d'emprisonnement
00:22:35et de 75 000 euros d'amende pour le prévenu.
00:22:41Âgé de 24 ans au moment des faits, l'individu, domicilié à Chénevière,
00:22:46a un casier judiciaire vierge, un profil qui interpelle,
00:22:50compte tenu de la gravité de l'attaque.
00:22:52On a plutôt affaire à quelqu'un qui ressemblerait à M. Tout-le-Monde
00:22:56et qui profite d'une situation, on revoit ces images,
00:23:01qui était une situation tout à fait de casier meute
00:23:06pour commettre des méfaits.
00:23:08Ce procès, qui intervient presque un an, jour pour jour, après les faits,
00:23:12avait déjà été repoussé à deux reprises.
00:23:16M. Tout-le-Monde, on a eu un débat très vif,
00:23:19vous n'étiez pas là, Georges, je vous raconte,
00:23:21mais c'était sur un autre sujet,
00:23:23c'était sur le procès des viols de Mazin-Sur,
00:23:25dire M. Tout-le-Monde.
00:23:27Jusqu'où est capable M. Tout-le-Monde ?
00:23:29Est-il capable de tout faire, à entendre aussi cet avocat ?
00:23:32Tous des voleurs, violeurs, trafiquants de drogue, etc.
00:23:35Assassins aussi, pendant Cognel, terroristes, allons-y.
00:23:37Banalistes, quoi, en fait.
00:23:39C'est une forme de banalisation, c'est la culture de l'excuse de dire ça ?
00:23:42Attention, cette manifestation, elle était quand même spéciale
00:23:45parce que c'était une manifestation contre les violences policières.
00:23:49Et ce à quoi on insiste, c'est des policiers
00:23:51qui sont à deux doigts de se faire lyncher,
00:23:53qui sont là normalement juste pour que l'ordre soit respecté,
00:23:55que la manif ait lieu, parce que c'était une manif qui était légale.
00:23:59C'est complètement aberrant,
00:24:01c'est vraiment l'inversion des valeurs totales.
00:24:03Il sera intéressant de voir le suivi de ce procès de Mazin-Sur,
00:24:07le suivi, et voir la condamnation.
00:24:09On nous a rappelé que la peine en courant était de 5 ans d'emprisonnement.
00:24:12J'aimerais bien voir le résultat.
00:24:15Quand vous avez des générations de magistrats, dont j'ai fait partie,
00:24:19qui ont été biberonnés par la fameuse harangue d'Oswald Baudot,
00:24:24qui dit, entre autres, notamment,
00:24:26« soyez les défenseurs naturels du voleur contre la police »,
00:24:30que vous voyez des juges qui, au fond, vont manifester
00:24:33avec les manifestants contre les violences policières,
00:24:35qui distribuent même des guides,
00:24:36comment se comporter si vous êtes arrêté face à la police, voyez-vous ?
00:24:40Donc, il n'y a plus de justice répressive.
00:24:42Et le projet, c'est quoi ?
00:24:44Le projet, c'est la déconstruction, pierre par pierre, de l'édifice répressif.
00:24:49Ça a été annoncé avec l'arrivée de Badinter, ça s'est mis en place,
00:24:52et depuis 40 ans, aujourd'hui, ils ont gagné, quoi, en fait.
00:24:55– Excusez-moi, et les policiers,
00:24:57sur comment résister à une interprétation par la police,
00:24:59représentés sous les traits d'import, quand même ?
00:25:01Faut-il le rappeler par le même syndicat ?
00:25:04– Mais on est vraiment dans un cercle totalement infernal.
00:25:07Je ne sais pas si on se rend compte.
00:25:09C'est-à-dire qu'il faut les embaucher, ces policiers.
00:25:11Il faut qu'il y ait, demain, des femmes et des hommes
00:25:13qui aient envie, véritablement, de nous protéger.
00:25:16Est-ce que quelqu'un, enfin, vous y pensez tous,
00:25:18mais qui va vouloir aujourd'hui, au risque de son intégrité physique,
00:25:22de ne pas rentrer chez lui, de laisser un veuve ?
00:25:26– D'une part, le risque dans des situations banales,
00:25:30et puis le risque, parce qu'en ayant fait son travail,
00:25:34on se retrouve sous les verrous, en détention provisoire,
00:25:38comme c'est arrivé aux policiers impliqués dans la mort de Noël,
00:25:43ou montrés du doigt par des partis qui scandent la police assassine.
00:25:51On parlait de Grenoble, je ne sais pas s'il faut rappeler,
00:25:54en 2019, il y a deux jeunes, 17-19 ans,
00:25:58qui roulaient sur un scooter volé, sans casque,
00:26:01et qui sont morts à la suite d'une course-poursuite par les policiers.
00:26:05C'est un événement tragique,
00:26:06et on ne peut que regretter la mort de ces deux jeunes garçons.
00:26:09Le maire Éric Piolle a participé à la marche blanche pour un des jeunes gens,
00:26:15et sur une radio concurrente de repas, on lui a demandé,
00:26:19est-ce qu'un maire comme vous ne devrait pas dire
00:26:22que quand on roule sans casque sur un scooter volé,
00:26:26la moindre des choses, c'est de s'arrêter ?
00:26:28Réponse d'Éric Piolle, quel est le rapport ?
00:26:32Vous vous rendez compte ?
00:26:33– Non mais c'est vraiment la…
00:26:34– C'est QFD, écologique, t'as pas France Insoumise.
00:26:36– Sur cette histoire d'inversion des valeurs, on est complètement là-dedans,
00:26:39et Georges a entièrement raison, de rappeler Robert Badinter,
00:26:41parce que là, je voyais hier que…
00:26:43– Paix à son âme, là, je ne sais pas.
00:26:44– Non mais on vient d'inaugurer, je crois,
00:26:47dans la région parisienne, un collège à son nom,
00:26:50et effectivement, il a fait de bonnes choses,
00:26:52mais c'est le début où le politique a commencé à regarder…
00:26:56– Avec Gilbert Bonnemaison, maire décliné.
00:26:59– Mais c'est vraiment la miterrandie, entre guillemets,
00:27:02qui permet la mise en pratique de ça,
00:27:04c'est-à-dire qu'on ne regarde plus l'incarcération
00:27:06et la prison de la même façon,
00:27:08on les regarde comme quelque chose d'anormal,
00:27:10qu'il faut, comment dire, réduire,
00:27:15quitte à prendre systématiquement le parti de l'agresseur,
00:27:19le parti du criminel.
00:27:21– On va marquer une pause, alors j'attends vraiment vos analyses,
00:27:24d'abord sur ce qui se passe à la frontière,
00:27:26et aux frontières allemandes, parce qu'il y a neuf frontières,
00:27:29alors ce sont, je le précise quand même,
00:27:32c'est vrai que c'est un changement de paradigme énorme,
00:27:34mais ce sont des contrôles inopinés,
00:27:36parce qu'ils n'ont pas les moyens, aléatoires, pardonnez-moi,
00:27:39évidemment d'être partout sur les neuf frontières,
00:27:42c'est temporaire, parce que sinon, attention, c'est normal,
00:27:46le droit européen prime le président national,
00:27:47et vous devez, comment dire, justifier votre décision,
00:27:51donc il y a quand même beaucoup de contraintes,
00:27:52on va en parler, ça nous amènera à un sujet
00:27:54qui semble beaucoup vous inspirer,
00:27:57Ursula von der Leyen avec une citation de M. David.
00:28:00– Sur Ursula von der Leyen ou sur la justice ?
00:28:02– Les deux, allez-y.
00:28:03– Sur la justice, j'ai parlé de Hubut, Alfred Jarry,
00:28:06vous savez, c'était fabuleux, il disait
00:28:08« il faudrait dans le code civil ajouter du plus fort au mot « loi » »
00:28:12– Tout est dit.
00:28:13– Par contre, je vous en garde une sur les femmes,
00:28:15sur Ursula von der Leyen.
00:28:16– Je veux voir que tous les téléspectateurs vont rester.
00:28:18– Parce que je veux vous fêter en même temps.
00:28:19– Ah bon, en parlant d'Ursula von der Leyen ?
00:28:21– Absolument, vous allez comprendre.
00:28:22– Il y a aussi Odiard qui dit « la justice c'est comme la Sainte-Vienche,
00:28:26si on ne la voit pas de temps en temps, le doute s'installe ».
00:28:29– C'est excellent.
00:28:30– Vous vous imitez aussi, à tout de suite, pour ta pause, décidez-moi.
00:28:33– C'est pas pour le gouvernement.
00:28:34– Midi-news, la suite, c'est qui le patron, c'est qui la patronne ?
00:28:41– C'est vous.
00:28:42– Mais non, pas du tout, je parle de l'Europe.
00:28:43– Ursula von der Leyen.
00:28:44– Mais non, c'est d'Ursula von der Leyen, on va en parler tout à l'heure.
00:28:50Très intéressant ce qui s'est passé, tellement révélateur.
00:28:52Mais tout d'abord, puisqu'il s'agit d'Europe à la frontière allemande avec la France,
00:28:57vous le savez, contrôle, quel terme vous avez utilisé Judith ?
00:29:01– Aléatoire.
00:29:02– Aléatoire, très bien.
00:29:03Vous préférez aléatoire à inopiné ?
00:29:04– Ça s'appelle comme ça.
00:29:05– On est d'accord, il vaut mieux respecter ce qui est dit.
00:29:08Assiste-t-on surtout au réveil européen sur ce sujet ?
00:29:11Bon, on peut avoir des doutes, je vous l'ai dit, c'est temporaire,
00:29:14il faut justifier de tels contrôles.
00:29:17Notre journaliste, en tous les cas, est sur place, il est à Kell, en Allemagne,
00:29:22non loin, vous connaissez bien, vous connaissez toutes les villes.
00:29:25– Non, mais ma fille et mon genre, ma petite-fille habitent à Strasbourg.
00:29:27Donc là, en voyant l'affiche, quel rathaus, c'est le tramway
00:29:30que prennent les Français pour aller faire leurs courses en Allemagne.
00:29:32– C'est très important de parler de ces Français-là,
00:29:34parce qu'ils vont aussi, peut-être, tomber sous le coup de ces contrôles.
00:29:37Ce n'est pas l'objectif, évidemment.
00:29:39Mathieu Deveuze se trouve à Kell.
00:29:42Mathieu, on parle de contrôles qui sont aléatoires, évidemment,
00:29:45il y a des forces qui ne sont pas extensibles à l'infini.
00:29:48Racontez-nous comment ça se passe sur place.
00:29:50– Écoutez, chère Sonia, c'est l'une des mesures les plus radicales
00:29:55qui avaient été annoncées par le gouvernement allemand.
00:29:58Le rétablissement, donc, des contrôles à toutes les frontières de l'Allemagne.
00:30:02Et notamment ici, où nous nous trouvons depuis hier avec Bamba Gay,
00:30:05sur le pont de l'Europe, qui doit relier la ville de Strasbourg
00:30:09à la ville allemande de Kiel.
00:30:10Et depuis hier, nous constatons, effectivement, Judith l'a dit,
00:30:12des contrôles dits aléatoires, inopinés ou sporadiques.
00:30:15Vous pouvez les appeler comme vous voulez,
00:30:16mais ce sont majoritairement des camionnettes qui semblent suspectes
00:30:19ou alors des bus de type Flixbus ou Blablacar qui sont contrôlés.
00:30:23D'ailleurs, ce matin, nous avons assisté à l'un de ces contrôles.
00:30:26Vous avez ces quatre policiers qui sont derrière nous,
00:30:28qui sont allés contrôler un bus.
00:30:30À l'intérieur, il y avait une trentaine de voyageurs et notamment des Français.
00:30:34Nous avons discuté avec ces Français.
00:30:35Certains venaient de Nancy pour rejoindre la ville allemande de Stuttgart.
00:30:39Et donc, ces quatre policiers, ils ont contrôlé les cartes d'identité.
00:30:42Ils ont également posé quelques questions, notamment qui êtes-vous ?
00:30:45D'où venez-vous ?
00:30:46Et surtout, pourquoi tentez-vous de rejoindre l'Allemagne ?
00:30:50Ces Français avec qui nous avons discuté nous ont avoué être globalement surpris.
00:30:54Ils nous disent pourquoi de tels contrôles à l'intérieur de l'espace Schengen ?
00:30:56Et une autre Française nous a dit, moi, ça me rassure,
00:30:59car je ne sais pas vraiment avec qui je voyage tous les jours.
00:31:02Donc, ces contrôles qui sont sporadiques, aléatoires.
00:31:05Ce que je peux vous dire, c'est que c'est surtout une réponse politique,
00:31:08on dira même symbolique, à cette attaque terroriste.
00:31:10Souvenez-vous, c'était le 23 août dernier.
00:31:13Trois personnes allemandes qui ont donc été tuées par un réfugié syrien de 26 ans.
00:31:18Une attaque qui, à l'époque, avait été revendiquée par l'État islamique.
00:31:21Ces contrôles, ils vont durer six mois.
00:31:23C'est d'ailleurs la durée maximale prévue par les autorités de l'espace Schengen.
00:31:28Merci beaucoup.
00:31:29Merci Mathieu Dewez, envoyé spécial à Kehl.
00:31:31Mathieu qui nous a expliqué le côté symbolique et très politique de cette décision,
00:31:35tout en rappelant, pas que, c'est vrai, c'est un changement de paradigme.
00:31:39Et pour l'Allemagne, ce n'est pas rien.
00:31:40Alors pour l'Allemagne, c'est un changement de paradigme.
00:31:42Et c'est extrêmement important parce qu'on aura une efficacité
00:31:48dans la protection de nos frontières extérieures de l'Union européenne
00:31:52que si tous les autres États européens veulent le faire.
00:31:55Donc c'est très bien que l'Allemagne, qui avait accueilli à bras ouverts
00:31:59plus d'un million de Syriens en 2015, change de position et se rende compte
00:32:06qu'il faut absolument reprendre le contrôle des flux lucratoires.
00:32:09Mais il y a d'autres obstacles.
00:32:11Nous, en France, on les fait, ces contrôles aléatoires.
00:32:15On les fait depuis 2015 par des dérogations successives.
00:32:19Mathieu l'a dit, c'est deux ans, mais ça peut être reconduit.
00:32:23Par exemple, à la gare de Menton, qui est sur la ligne 28 milles-Marseille,
00:32:29qui est un point de passage, en 2023, j'ai regardé les chiffres,
00:32:33il y a 30 000 personnes qui se sont vues refoulées.
00:32:37Mais que s'est-il passé ?
00:32:38La défenseure des droits a fait un rapport, cette année,
00:32:42pour expliquer que ces refoulements étaient illégaux,
00:32:44que d'abord les contrôles se faisaient au fasciste, donc c'était du racisme,
00:32:49qu'en plus on n'avait pas le droit de retenir les gens.
00:32:52Mais quand la frontière est fermée côté italien, que c'est la nuit,
00:32:56il faut bien attendre que ça ouvre.
00:32:57Donc effectivement, les personnes étaient retenues dans des locaux.
00:33:01C'est-à-dire même quand il y a une volonté politique, elle est contrée.
00:33:05Ce n'est pas tout ça.
00:33:06Donc la défenseure des droits, plus la Cour de justice de l'Union européenne,
00:33:11qui a décidé d'étendre ce qu'on appelle la directive retour
00:33:16aux gens qui passent la frontière.
00:33:18La directive retour, c'est quand vous êtes pris en situation irrégulière
00:33:22à l'intérieur de l'Union européenne, vous avez un délai
00:33:27pour quitter volontairement le territoire de l'Union européenne.
00:33:31Mais jusqu'à présent, aux frontières, ça n'était pas valable.
00:33:34Les frontières extérieures, ce n'est pas s'il y a une frontière extérieure de l'Union,
00:33:38vous pouviez être foulé tout de suite.
00:33:40Donc on est empêchés, in fine, ça dépend par quel organisme.
00:33:44Donc il faut absolument réviser la directive retour
00:33:49et ne plus l'appliquer, bien sûr, aux frontières intérieures.
00:33:52D'accord, mais ça, ça suppose à un moment et la question est de savoir
00:33:56et puis quel Michel Barnier aura-t-on ?
00:33:57Est-ce qu'on aura le Michel Barnier de la primaire de la droite ?
00:34:00Je passe sur le moratoire.
00:34:02Mais aussi, qui avait dit que le droit national devait primer sur le droit européen,
00:34:07sur ces questions-là et ça avait choqué, y compris Mme Ursula von der Leyen d'ailleurs,
00:34:11qui, je le rappelle au passage parce que ça n'a pas été beaucoup souligné,
00:34:14a mis beaucoup de temps à féliciter M. Barnier Premier ministre.
00:34:17Donc peut-être qu'elle vise déjà aussi notre Premier ministre
00:34:20pour qu'il ait le même, je ne pense pas, mais le même destin que M. Breton.
00:34:25Ça m'est même surpris, d'abord, ses collègues de candidats à la primaire LR.
00:34:31C'est vrai, il est vrai.
00:34:32Il est certes que ça, on ne s'attendait pas du tout à ce que l'européen, l'européiste,
00:34:36même Michel Barnier puisse proposer des mesures aussi fortes et radicales
00:34:40qu'il ne sera pas évidemment en mesure de mettre en œuvre maintenant
00:34:44dans le cadre de ce gouvernement.
00:34:46Ce n'est pas pour le critiquer, mais c'est une réalité.
00:34:49Non, mais pour ce qui concerne ces contrôles aléatoires,
00:34:53j'ai regardé, la France a restauré ses contrôles à une dizaine de reprises déjà,
00:35:00depuis que ça existe.
00:35:02Dès lors qu'il y a un risque de trouble à l'ordre public ou sanitaire,
00:35:07c'est avec le Covid, mais après les attentats de 2015,
00:35:10on a aussi rétabli les contrôles aux frontières.
00:35:14Donc c'est prévu, il y a une clause de chèque aide.
00:35:16Quand on veut, on peut. Il y a une clause qui le prévoit jusqu'à six mois.
00:35:20C'est renouvelé d'un mois en un mois jusqu'à six mois.
00:35:22Mais il est évident que c'est des mesures qu'il va falloir maintenant appliquer.
00:35:27Nous avons des gouvernements sociodémocrates qui sont en train de prendre les décisions
00:35:32qui, chez nous en France, sont qualifiées d'extrémistes et d'extrême droite.
00:35:36Non, mais ce qui se passe, c'est majeur.
00:35:39Vous avez le réveil d'une gauche européenne au Danemark, en Suède, en Allemagne.
00:35:44En Angleterre aussi, mais c'est encore en Europe, géographiquement en Angleterre.
00:35:49Nous sommes d'accord quand même, on ne va pas changer la géographie aussi.
00:35:52Je voudrais m'attarder un petit peu sur le cas de l'Allemagne,
00:35:54parce que pour l'Allemagne, c'est quand même un volte-face conséquent.
00:35:58C'est-à-dire que c'est un pays qui, pendant longtemps,
00:36:01vous avez évoqué la question du million de Syriens accueillis généreusement,
00:36:07à l'époque, par Madame Merkel.
00:36:10La question de l'immigration n'était pas un sujet, en tout cas pour les politiques allemands.
00:36:16Alors, il y avait l'AFD qui existait, mais elle était à moins de 5 %.
00:36:21Je parle de 2015, la période où on a justement utilisé ces directives
00:36:24pour des questions de sécurité nationale, finalement.
00:36:27On rétablit les contrôles parce qu'il y a une menace sur la sécurité intérieure,
00:36:33et c'est le cas de l'Allemagne aujourd'hui.
00:36:35Mais à l'époque, l'Allemagne considérait qu'elle était en capacité d'accueillir un million de Syriens.
00:36:41L'Allemagne, les patrons, parce que c'est une forme d'esclavagisme moderne,
00:36:45quelques dirigeants, mais pas tous les peuples.
00:36:48Et l'AFD, il y a un effet quasiment mécanique, a continué à monter.
00:36:56Là, début septembre, elle a conquis un lander, ce qui était inconcevable en 2015, mais complètement.
00:37:02Et aujourd'hui, ce qu'on constate, c'est que l'Allemagne a donc non seulement eu ce million de Syriens,
00:37:08a accueilli un million d'étrangers en plus, plus quasiment deux millions d'Ukrainiens.
00:37:13Ce qui me pose moins de problèmes, on va dire.
00:37:16Mais en tout cas, on comprend qu'aujourd'hui, il y a vraiment, au-delà du symbolique...
00:37:20Il pose moins de problèmes, j'ajoute, pour qu'on comprenne.
00:37:23C'est-à-dire que pour les populations européennes, comme il y a une homogénéité culturelle et même religieuse,
00:37:30il y a moins de barrières pour les accepter.
00:37:32Mais là, c'est un attentat, encore une fois, c'est un attentat perpétré par un Syrien
00:37:36qui provoque finalement cette conquête d'un lander par l'AFD.
00:37:42– Puisque les peuples d'instinct ont compris, et il ne s'agit pas de rejeter l'autre,
00:37:45mais de se dire qu'à un moment, on ne peut pas accueillir autant, on ne peut pas.
00:37:48Pourquoi les gouvernants mettent tout ce temps ?
00:37:50– Parce qu'on est depuis des décennies dans l'idéologie.
00:37:53L'idéologie sans frontièristes, l'idéologie, il faut que les frontières soient ouvertes
00:37:58pour les marchandises, etc.
00:37:59Madame Merkel, qui a répété, je dînais vendredi dernier avec des amis allemands...
00:38:03– Avec elle, j'allais dire.
00:38:04– Ah non, avec des amis allemands qui étaient à Paris, et je leur disais,
00:38:08son Wirtschaftsfundas, on va y arriver, on va y arriver pour l'intégration,
00:38:11qu'elle a répété comme un mantra répété par une secte,
00:38:15j'aurais dit, est-ce que ça a marché, le Wirtschaftsfundas ?
00:38:18La réponse a été claire, 9, 9, 9.
00:38:21Et que aujourd'hui, non mais, c'est un échec total, qui a voulu un million de migrants ?
00:38:25Le BDI, le MEDEF allemand, pourquoi ?
00:38:28Parce qu'à l'époque, en Allemagne, vous aviez des salaires à un euro de l'heure.
00:38:32Un euro de l'heure, vous pouvez vérifier, c'est vrai,
00:38:35qui a été, je crois, gravement augmenté à deux euros.
00:38:37– Vous êtes d'accord que c'est de l'esclavagisme moderne ?
00:38:38– Déjà, d'une part, mais bien sûr.
00:38:40– Et donc, voulu, entretenu, et par la gauche allemande.
00:38:44– Il y a souvent une collusion entre le patronat et l'extrême-gauche,
00:38:47qui arrive au même, il nous parle pas de frontières, pas pour les mêmes objectifs.
00:38:51– C'est ce qu'on appelle les idiots utiles du capitalisme, pour citer Lénine, excusez-moi.
00:38:55– Si on peut serrier, il y a effectivement un problème de besoin de main-d'œuvre,
00:39:00mais ça implique qu'on doit avoir une immigration choisie, ce qui n'est pas le cas.
00:39:05Il y a un problème d'idéologie, on accueille tout le monde.
00:39:10Et puis, il y a aussi le fait que l'extrême-droite allemande
00:39:14et le Rassemblement National et Reconquête en France,
00:39:18mais surtout le Rassemblement National historiquement, ont vu les premiers le problème.
00:39:23Et comme ils ont eu la primeur du problème, ils en ont fait un monopole.
00:39:27Ce qui fait qu'à chaque fois que quelqu'un qui n'était pas d'extrême-droite
00:39:32s'aventurait sur le sujet, il était relégué.
00:39:35– On en est encore là aujourd'hui ? – Bien sûr qu'on en est encore là.
00:39:38– Oui, sauf que ce sont les sociodémocrates au Danemark, vous le disiez,
00:39:42qui ont initié quelque chose avec Viktor Orban également.
00:39:46– Ça veut dire qu'une certaine gauche se satisfait d'avoir des migrants,
00:39:49et toujours plus de migrants, qui dorment sous les ponts de leurs immeubles,
00:39:52de leurs fenêtres cossues.
00:39:54– Mais ça ce n'est pas un sujet.
00:39:56Chez LFI, ce n'est pas un sujet.
00:39:58Excusez-moi, rappelez-vous la phrase de Manon Bry il y a quelques semaines
00:40:01pour les gens qui se plaignaient de l'immigration.
00:40:03Ils disaient, mais qu'est-ce qui va vous servir votre Uber Eats ?
00:40:06Un truc comme ça, je crois que c'est elle qui avait dit une phrase dans ce style.
00:40:09Désolé, moi je ne fais jamais appel à Uber Eats, l'esclavage ce n'est pas ma tasse de thé.
00:40:12– L'ouvrier remplacé par l'immigré, et c'est théorisé comme l'a dénoncé François Ruffin.
00:40:18Tout le monde le disait, ce communautarisme électoral.
00:40:21Et enfin, quelqu'un de gauche de l'intérieur de la machine,
00:40:24avant d'être maintenant considéré comme un fasciste, le reconnaît.
00:40:27Mais pour quel sursaut ?
00:40:29Vous croyez que la gauche en France peut aussi avoir le même changement de logiciel
00:40:34que les sociodémocrates partout en Europe ?
00:40:36– Vous avez raison d'insister là-dessus, c'est tout à fait spectaculaire
00:40:39de voir ces grandes démocraties, sociodémocrates du nord de l'Europe
00:40:44notamment avec un consensus politique à l'intérieur du pays,
00:40:48à l'intérieur du gouvernement.
00:40:50– Des coalitions ?
00:40:51– Oui absolument, des coalitions.
00:40:52Vous voulez dire quelque chose ?
00:40:53– Non, non, non.
00:40:54– Donc si vous voulez, il y a un changement de paradigme.
00:40:58Chez nous, ça ne s'opère pas.
00:41:00On a eu plus de 20 lois sur l'immigration ces 25 dernières années.
00:41:06On va faire simple, est-ce qu'on a réglé le problème ?
00:41:09À aucun moment, à aucun moment.
00:41:11– Personne n'a réglé le problème.
00:41:12– Et la dernière loi ?
00:41:13– Certains s'en donnent les moyens.
00:41:15– Parce que ce sont des lois trop light si vous voulez.
00:41:19On a vu la dernière qui a été détricotée notamment par le Conseil constitutionnel.
00:41:23Gérald Darmanin s'est félicité d'avoir pu revenir sur la double peine,
00:41:29les étrangers qui seront condamnés, seront expulsés, etc.
00:41:31– Oui, alors 10 ans de prison minimum, ça veut dire que c'est vraiment…
00:41:34– Voilà, quel est le résultat aujourd'hui ?
00:41:36– Mais vous devez pourquoi ?
00:41:37Parce que ce sont les mêmes, parce que c'est un jeu de chaises musicales
00:41:40dans les postes les plus sensibles.
00:41:42On va parler, vous allez pouvoir sortir l'excellence de Mme van der Leyen.
00:41:45– Mais parce que l'argument…
00:41:46– Sonia, parce que l'argument, vous faites la politique de l'extrême-droite
00:41:50qui fonctionne encore.
00:41:51– Oui mais pas chez les français, dans un milieu politique, intellectuel, universitaire.
00:41:57– On est capable à n'importe quelle alliance contre nature
00:42:00pour éviter que le RN ne gagne le pouvoir.
00:42:03Résultat, on se retrouve avec un gouvernement barnier
00:42:07qui va probablement être otage un peu du RN.
00:42:10Ça c'est un vrai…
00:42:11Mais c'est à force d'essayer de contenir encore.
00:42:14– Marie-Hélène Thaurava disait ce matin, alors c'était son expression,
00:42:18compte tenu de ce que vous dites, que Marine Le Pen
00:42:21était la femme la plus puissante de France,
00:42:23puisqu'elle a droit de vie, attention, politique,
00:42:26et de mort politique sur le gouvernement barnier.
00:42:28– Non.
00:42:29– Non ?
00:42:30– Je ne suis pas d'accord avec lui.
00:42:31– Vous nous direz pourquoi.
00:42:32– Je voulais dire une chose, on parle de l'Allemagne,
00:42:33mais regardez le Royaume-Uni, un gouvernement travailliste, Keir Starmer,
00:42:36maintenant si vous voulez aller passer à partir de janvier 2025
00:42:39un week-end à Londres, il faudra faire une demande d'ETA
00:42:42comme il y a l'ESTA aux Etats-Unis.
00:42:44On ne rentrera plus, même nous Français,
00:42:46maintenant qu'ils ont fait le Brexit,
00:42:47il nous faudra demander une autorisation comme pour les USA par Internet
00:42:51pour pouvoir rentrer sur le territoire…
00:42:53– Bien, il y en a une qui n'a pas besoin d'autorisation pour faire ce qu'elle veut,
00:42:57c'est un peu résumé de manière caricaturale,
00:42:59mais c'est Ursula von der Leyen,
00:43:00on va en parler dans quelques instants après les titres de Somaïa Lhabiti.
00:43:04– Je suis un violeur…
00:43:07– Je vois.
00:43:10Les aveux de Dominique Pellicot à la barre
00:43:13après une absence de plus d'une semaine en raison de son état de santé.
00:43:16Le principal accusé du procès des viols de Mazan
00:43:19est entendu depuis ce matin par la cour criminelle du Vaucluse.
00:43:23Une situation alarmante et qui s'aggrave
00:43:26selon une enquête du SAMU Urgences de France.
00:43:28Deux services d'urgence sur trois ont fermé au moins une fois cet été.
00:43:33Une enquête qui révèle également que le fonctionnement en mode dégradé
00:43:36est devenu, je cite, « habituel ».
00:43:38Et puis c'est l'image qui rythme l'actualité outre-Atlantique,
00:43:41image de l'arrestation de Ryan Weasley Roth,
00:43:44le suspect qui a tenté de tirer sur Donald Trump ce dimanche.
00:43:48L'homme âgé de 58 ans, fervent défenseur de l'Ukraine,
00:43:52dit être un électeur déçu de l'ancien président américain.
00:43:55– Merci Somaïa.
00:43:57Et si c'était elle le véritable arbitre des élégances,
00:44:01la véritable ou le véritable maître des horloges,
00:44:04vous allez voir qu'en plus,
00:44:05Madame Ursula von der Leyen se paye le luxe
00:44:08de dire tout le bien qu'elle pense de Monsieur Séjourné,
00:44:12c'est le profil un petit peu nobody qu'elle attendait.
00:44:16Écoutons-la.
00:44:18– Le président français a pris la décision que vous connaissez.
00:44:24Après avoir consulté le nouveau Premier ministre Michel Barnier,
00:44:27il a proposé Stéphane Séjourné comme le nouveau candidat français.
00:44:31Je le connais très bien car nous avons travaillé ensemble
00:44:33lorsqu'il était au Parlement européen.
00:44:35Je suis certaine qu'il sera un excellent commissaire européen.
00:44:41– Le contexte, très rapidement,
00:44:43le français tiré breton a claqué la porte de la commission,
00:44:46il a été désavoué, poussé vers la sortie,
00:44:48vraiment avec des moments de tension pour ceux qui suivent la politique
00:44:51ou la diplomatie, d'ailleurs ce n'est même plus la diplomatie européenne,
00:44:54par Ursula von der Leyen.
00:44:55Emmanuel Macron, place vide, a poussé quelqu'un qui est très proche,
00:44:58c'est un marcheur s'il en reste de la première heure, Stéphane Séjourné.
00:45:02Je ne sais pas véritablement ce que ça donne comme image
00:45:05pour ceux qui nous regardent, Philippe David.
00:45:07– Ça prouve qu'on peut quand même très bien réussir,
00:45:09que l'ascenseur social marche bien, Stéphane Séjourné qui se retrouve
00:45:11au quai d'Orsay sans jamais avoir eu aucune expérience diplomatique
00:45:14et maintenant commissaire européen, je ne sois même pas certain,
00:45:17comme le français a été jarté, il n'y a pas d'autre mot des travaux
00:45:20de la commission européenne, s'il parle couramment anglais,
00:45:23permettez-moi de vous dire que c'est quand même un petit peu fort de café, non ?
00:45:26– Vous avez oublié, élu député au passage.
00:45:28– Oui mais ça c'est la responsabilité des électeurs,
00:45:31après vous êtes nommé, ça peut être un copinage.
00:45:34– Il y a deux étapes, la première étape c'est le camouflet infligé à la France.
00:45:39– Surtout ça qui nous intéresse au débat des têtes, c'est ça.
00:45:42– Un camouflet de première grandeur, Emmanuel Macron qui se prétendait
00:45:47à lui tout seul le moteur de l'Europe, c'est lui qui allait emmener
00:45:52la construction européenne vers une phase nouvelle qui est au renaissance,
00:45:57qu'elle est toute accélérée, se fait refuser son candidat
00:46:02puisque c'est le pays qui propose…
00:46:05– Oui c'est une propagande.
00:46:06– Mais la France, pays fondateur, avec son poids, son ancien poids,
00:46:10sa participation, son influence, Georges Fenech,
00:46:13on se retrouve ainsi vassalisé, dominé, soumis ?
00:46:16– C'est la prise du pouvoir par la haute technocratie européenne.
00:46:18– On l'a laissé ce pouvoir ?
00:46:19– Sur la légitimité, la légitimité de chaque pays effectivement,
00:46:26désigner son commissaire, moi je ne connais pas vraiment les raisons
00:46:31de la démission de Thierry Breton.
00:46:34– Il y a un bruit très important.
00:46:37– Oui, on a bien compris que ça ne fonctionnait plus,
00:46:42qu'il y avait vraiment un gros conflit entre les deux,
00:46:45mais on dit que c'est peut-être la manière dont Thierry Breton
00:46:50aurait traité Elon Musk.
00:46:52– En fait, il y a un gros conflit, en deux mots,
00:46:55il y a un gros conflit avec Ursula von der Leyen
00:46:58qui l'accuse de gouverner seule avec son clan,
00:47:01et il y a eu une affaire d'un allemand, un conservateur allemand qui a reçu…
00:47:06– Bon, Judith, vous avez raison.
00:47:09– Un poste très juteux, juste avant…
00:47:12– Nous qui sommes des Béogiens, des observateurs extérieurs,
00:47:16comment peut-on admettre, admettre véritablement,
00:47:20peut-être que le mot vous allez trouver qui sait trop,
00:47:21mais quand on s'essuie les pieds sur un paillasson,
00:47:23ce n'est pas possible par un pays fondateur comme la France.
00:47:26– Ce qui est terrible dans cette histoire,
00:47:28ce n'est pas tellement l'origine finalement de cette démission,
00:47:32c'est plutôt les conséquences et le ressenti,
00:47:36c'est-à-dire on a l'impression qu'on ne s'est pas battu,
00:47:39on a l'impression qu'on a cédé, et on a l'impression que
00:47:42Mme von der Leyen, ce qui est probablement le cas,
00:47:44est absolument toute puissante.
00:47:45Et ce que disait Georges, c'est une superstructure.
00:47:47– Mais vous vous rendez compte, elle est puissante,
00:47:49elle a été fragilisée lors de son élection.
00:47:51– Les vraies sources du pouvoir aujourd'hui ne sont pas démocratiques.
00:47:54– J'y vois ainsi, moi, de l'affaiblissement personnel d'Emmanuel Macron.
00:47:57– En plus.
00:47:58– Président de la République.
00:47:59– Et à travers lui de la France.
00:48:00– Depuis la dernière dissolution, à travers lui de la France, voilà.
00:48:03On imagine, on dit souvent le général de Gaulle,
00:48:06être désavoué comme ça par un commissaire européen.
00:48:08– Parce que de toute façon, Emmanuel Macron connaissait très bien
00:48:12l'hostilité d'Ursula von der Leyen à la reconduction de Thierry Breton,
00:48:17soit il y va quand même, il le reconduit et il se donne les moyens
00:48:21d'aller à l'épreuve de force, soit il choisit quelqu'un d'autre d'entrer,
00:48:25mais il ne fait pas ce choix tout en renonçant au premier poste.
00:48:30– Notre débat n'est pas de défendre, il n'y a pas besoin d'ailleurs d'avocats
00:48:34à M. Breton, ni de désavouer complètement M. Séjourné,
00:48:37c'est comment cette mécanique technocratique est en train d'aspirer la France.
00:48:41– On n'est pas au même niveau avec M. Breton,
00:48:43moi je n'ai pas une estime fantastique pour M. Breton,
00:48:45mais quand même, il était quand même capable,
00:48:47par rapport à ce qu'a prouvé M. Séjourné,
00:48:49on n'est pas vraiment vers le même niveau.
00:48:52– Ce n'est pas la même catégorie de poids.
00:48:54– C'est terrible, ça veut dire que notre place ne va pas être défendue
00:48:57comme elle l'était avec M. Breton, nonobstant tous ses défauts.
00:49:01– Il y a quand même un bon côté dans cette affaire,
00:49:03c'est qu'une vérité qu'on ne veut pas voir depuis des décennies
00:49:08nous explose au visage, et parfois ça ne fait pas de mal.
00:49:11Je vous incite à lire un livre qui est sorti il y a une dizaine d'années,
00:49:14donc ce n'est pas très récent, de la regrettée Coralie de l'Aume
00:49:17et de David Cayla qui disait, qui s'appelait, pardon,
00:49:20le couple franco-allemand n'existe pas.
00:49:23– C'est ce qu'a toujours dit Hubert Védrine,
00:49:25arrêtez de dire couple.
00:49:26– Je ne me comparerai évidemment pas au Hubert Védrine,
00:49:28mais je le dis depuis toujours aussi, pour l'Allemagne,
00:49:32l'Europe doit être dirigée par l'Allemagne,
00:49:35surtout depuis la réunification.
00:49:37– Alors attention, l'Europe allemande…
00:49:39– Mais l'Europe allemande ça existe,
00:49:41aujourd'hui c'est l'Allemagne qui décide de tout,
00:49:43et comme en plus la France est complètement hors des clous
00:49:45sur le déficit depuis des années, l'Allemagne dit,
00:49:48on sort du nucléaire, mais pour pénaliser vos entreprises,
00:49:51on fait le marché de l'électricité, on est obligé de dire amène,
00:49:54c'est bien là qu'est le problème.
00:49:56– Le budget !
00:49:57– Et parce qu'on est affichu, nous, de redresser nos finances publiques.
00:50:00– Je suis entièrement d'accord, mais pourquoi on a eu un génie ?
00:50:03– Ne jetez plus, on a compris, on va marquer une pause,
00:50:10restez avec nous, Sophie Audugé qui est spécialiste
00:50:13des questions d'éducation, à l'école, SOS éducation,
00:50:17va nous rejoindre, vous savez on a beaucoup parlé de…
00:50:20faut dire, est-ce qu'il faut l'appeler cette affaire ?
00:50:23Parce qu'on parle d'affaires, et là je passe à la fillette
00:50:25qui a reçu une fessée, l'enseignante en garde à vue,
00:50:28elle est sortie de garde à vue.
00:50:30– Sa vie est ruinée.
00:50:31– Sa vie est ruinée, j'ose pas dire socialement,
00:50:34vous imaginez tout ce que ça entraîne, quand même,
00:50:37je trouve que même pour nous journalistes,
00:50:39c'est une introspection par rapport à la manière
00:50:41avec laquelle on a abordé ce qui s'est passé.
00:50:44Bon, elle nous donnera son avis, ça, ça nous concerne tous,
00:50:47vous nous direz ce que vous en pensez,
00:50:49on ira voir ce qui se passe aussi avec les chasseurs
00:50:51et ces violences de la part des migrants, ça s'amplifie,
00:50:55vous nous direz aussi également ce qui s'est passé,
00:50:57on fera un détour par le procès des viols de Mazan,
00:51:00ça continue avec peut-être, peut-être, attention,
00:51:02un début de dialogue entre Dominique Pellicot
00:51:07et son ex-épouse, on va voir aussi l'ambiance
00:51:10qui est en train de s'installer, ce décor très lourd
00:51:13dans la salle d'audience, ce sera dans quelques instants,
00:51:15à tout de suite.
00:51:19Merci d'être avec nous, Midi News, beaucoup de sujets
00:51:21à vous soumettre, à soumettre à nos invités
00:51:24pour cette deuxième heure, mais tout d'abord,
00:51:26le journal avec vous, Sommeil à la Bidi,
00:51:28et évidemment, ce qui se passe au procès des viols de Mazan.
00:51:31Absolument, Sonia, bonjour Sonia et bonjour à tous,
00:51:33je suis un violeur comme tous ceux dans cette salle,
00:51:36je regrette et demande pardon les aveux de Dominique Pellicot
00:51:40à la barre après une absence de plus d'une semaine
00:51:42en raison de son état de santé, le principal accusé
00:51:45du procès des viols de Mazan est entendu depuis ce matin
00:51:48par la cour criminelle du Vaucluse.
00:51:51Un mot de politique à présent, la procédure de destitution
00:51:55d'Emmanuel Macron l'en séparait, les fit valider
00:51:58au bureau de l'Assemblée et envoyait à la commission des lois
00:52:01une procédure qui toutefois n'a aucune garantie de succès.
00:52:07Et justement, l'insoumis Éric Ocrel et Charles de Courson
00:52:11étaient à Matignon ce midi au cœur de ce déplacement,
00:52:14le budget mais surtout les lettres de plafond
00:52:17qu'ils disent ne pas avoir reçues de la part du gouvernement.
00:52:20On a deux mois de retard par rapport à la loi Organi
00:52:23qui prévoyait que les tirs à part, on allait les recevoir fin août.
00:52:28On nous prévoit un retard de 8 jours du dépôt du budget
00:52:31qui pourrait très bien s'éviter, il suffirait de déposer le budget
00:52:34tel qu'il est aujourd'hui et puis ensuite de l'amender,
00:52:37d'expliquer pourquoi on l'amende et donc nous n'avons pas envie
00:52:40de participer plus encore à ce retard et à ce, on va dire,
00:52:44à cette mauvaise façon de traiter l'Assemblée nationale.
00:52:48Nous voudrions avoir ces documents pour voir
00:52:51qu'est-ce qu'il y avait dans les décisions du Premier ministre
00:52:54Attal qui expédiait les affaires courantes par parenthèse
00:52:57et la patte barnière, c'est-à-dire en quoi il va modifier en plus ou en moins.
00:53:02Et puis après des semaines de batailles politiques,
00:53:05la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen
00:53:08vient de dévoiler sa nouvelle équipe des 27 commissaires
00:53:11et leur portefeuille. Stéphane Séjourné,
00:53:14fidèle macroniste, décroche un poste de chargé
00:53:17du redressement de l'industrie européenne.
00:53:20Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité à 13h, Sonia.
00:53:23Merci Somaya Labidi, je vais faire un tour de table
00:53:26pour rappeler qui est avec nous, c'est l'occasion
00:53:29que vous nous sortiez votre citation sur Mme von der Leyen.
00:53:32C'était Margaret Thatcher qui disait
00:53:35si vous voulez que quelque chose soit dit, demandez à un homme,
00:53:38si vous voulez que quelque chose soit fait, demandez à une femme.
00:53:41Comme vous, vous avez voulu Georges Fenech, vous l'avez eu.
00:53:44C'est un beau second, il l'a voulu.
00:53:47Donc Georges Fenech qui est avec nous,
00:53:50Judith Vintraud et je salue Sophie Audigé.
00:53:53Merci de nous rejoindre comme tous les mardis
00:53:56qui est déléguée générale SOS Éducation.
00:53:59Sophie, nous avons commencé à évoquer ce qui est en cours,
00:54:02qui est majeur dans le procès des viols de Mazan.
00:54:05On va y revenir tout à l'heure avec cette phrase.
00:54:08Vraiment, je voudrais vous la soumettre avec ce qui est en cours
00:54:11sur ce qui a été dit par Dominique Pellicot,
00:54:14c'est-à-dire on ne n'est pas violeur, on le devient.
00:54:17Ça va entraîner beaucoup d'analyse et peut-être en tous les cas
00:54:20sa ligne de défense dans ce procès.
00:54:23Mais tout d'abord, je voudrais revenir sur une affaire.
00:54:26Certains ont dit que c'était une affaire picrocoline,
00:54:29d'autres étaient choqués parce qu'il y avait une avalanche de réactions.
00:54:32Et j'avoue que moi-même, parce qu'on réagit aussi avec émotion,
00:54:35heureusement qu'on est ainsi.
00:54:38Quand on a vu cette fillette qui a été frappée, fessée,
00:54:41on a beaucoup réagi sur ce plateau.
00:54:44On a appris que l'enseignant de cette école maternelle
00:54:47des frères voisins dans le 15e arrondissement
00:54:50a été placé en garde à vue hier.
00:54:53Finalement, elle est sortie de garde à vue.
00:54:56C'est vrai qu'elle a eu une avalanche de réactions.
00:54:59C'est vrai que sa vie est entre parenthèses, sa vie sociale.
00:55:02Elle est fichue, sa vie.
00:55:05Vous dites qu'elle est fichue, sa vie.
00:55:08Oui, j'en peux beaucoup à la personne qui a filmé ça.
00:55:11Elle a filmé de façon passive alors qu'elle aurait pu intervenir
00:55:14et qui a diffusé la vidéo.
00:55:17Je rappelle que c'est devenu presque une affaire politique.
00:55:20La ministre de l'Éducation a réagi très rapidement.
00:55:23Vous dites que ce qui a été commis n'était pas assez grave
00:55:26pour que ce soit dit publiquement ?
00:55:29Il faut préciser ça.
00:55:32Je suis contre le lâchage par les réseaux sociaux.
00:55:35Ça n'enlève en rien la gravité de cette affaire.
00:55:38La justice ne s'en rend pas sur les réseaux sociaux.
00:55:41Le lâchage est une chose qu'il faut condamner.
00:55:44Mais les faits eux-mêmes sont très condamnables.
00:55:47Personne ne revient là-dessus.
00:55:50Est-ce que ça a été traité de manière disproportionnée ?
00:55:53De la mauvaise façon.
00:55:56Sophie Audugé, je viens à vous tous.
00:55:59La première démarche, c'est de rappeler
00:56:02qu'on ne frappe pas un enfant.
00:56:05Un adulte ayant autorité sur un enfant,
00:56:08notamment un enseignant dans la circonstance,
00:56:11dans un espace qui est celui de l'institution scolaire,
00:56:14ne frappe pas un enfant.
00:56:17Cet acte est condamnable.
00:56:20Il y a plusieurs choses à mentionner
00:56:23par rapport à la situation qui est ici.
00:56:26Une personne a filmé ces actes.
00:56:29Cette personne l'a transmis à la maman
00:56:32qui l'a publié, qui n'a pas été vue par beaucoup de gens.
00:56:35C'est à ce moment-là que son avocate a choisi de la publier
00:56:38et de pousser sur les réseaux sociaux cette vidéo.
00:56:41Ce faisant, depuis l'annonce des faits,
00:56:44on assiste à un procès médiatique
00:56:47qui se fait non pas dans le cadre de la justice
00:56:50qui devrait être le cas d'un procès,
00:56:53qui se fait devant nous tous
00:56:56où on nous demande de réagir
00:56:59et de donner un avis
00:57:02sur quelque chose qui relève d'une enquête et de la justice.
00:57:05Heureusement, l'avocat de l'enseignante
00:57:08prend également la parole pour rétablir les faits
00:57:11et notamment un certain nombre de faits
00:57:14qui doivent être donnés et évoqués
00:57:17puisqu'il y a un traitement médiatique
00:57:20orienté pour accabler l'enseignante
00:57:23qui n'a pas besoin d'être accablée
00:57:26puisqu'elle a maltraité un enfant
00:57:29dans l'exercice de ses fonctions.
00:57:32Mais il n'empêche que la violence en milieu scolaire
00:57:35existe à tous les niveaux.
00:57:38Cela fait des années qu'on la dénonce
00:57:41et qu'on demande que des choses soient mises en place.
00:57:44Elle existe entre les enfants, on le sait.
00:57:47Entre l'institution et ses professeurs, on le sait.
00:57:50Entre les parents contre les professeurs, on le sait.
00:57:54Et entre les professeurs contre certains élèves.
00:57:57C'est arrivé à Evaelle, cette petite fille
00:58:00qui a été moquée, maltraitée
00:58:03et qui s'est suicidée à l'âge de 11 ans
00:58:06ne trouvant pas d'autre issue.
00:58:09Cette affaire n'avait pas fait le vent médiatique
00:58:12que fait la situation de cet autre enfant
00:58:15qui n'est pas morte sous les coups.
00:58:18L'enseignante a reconnu les faits.
00:58:21Elle est dévastée par ce qu'elle a fait.
00:58:24Cela n'enlève rien à la gravité des faits.
00:58:27Mais il faut remettre les choses en perspective.
00:58:30La situation qu'avaient connue Evaelle
00:58:33et les parents ont contribué à un rapport important
00:58:36qui est celui d'Eoran Balanant de 2020
00:58:39dans lequel il rappelait qu'en 2004
00:58:42l'Education nationale avait mené une enquête
00:58:45qui avait démontré qu'il y avait une violence
00:58:48et à la fin de ce rapport dédié
00:58:51il demandait que l'Education nationale relance
00:58:54une enquête sur les situations de violence
00:58:57qui ne sont pas la majorité.
00:59:00On ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit
00:59:03car j'ai reçu des remarques
00:59:06qui disaient que tous les professeurs tapent les enfants.
00:59:09Non, je ne dis pas ça.
00:59:12Je dis que ça existe, qu'il ne faut pas le nier
00:59:15mais l'Education nationale le sait
00:59:18puisqu'il y a eu des rapports qui ont été mis.
00:59:21Comment on traite cette affaire ?
00:59:24Le ressenti d'une femme, d'une mère, d'une citoyenne
00:59:27c'est qu'autour de moi tout le monde en parlait
00:59:30comme si c'était devenu une affaire de premier plan
00:59:33et qu'elle disait beaucoup du rapport
00:59:36à l'enfant, au corps, à la place de l'enfant
00:59:39enfant roi ou pas.
00:59:42Il faut ressortir toutes les angoisses
00:59:45et tout le statut et la place qu'avait pris l'enfant
00:59:48dans notre société.
00:59:51Il y a une caisse de résonance avec les réseaux sociaux
00:59:54puisque vous avez dit que l'avocate de cette petite fille
00:59:57a décidé ou de la mère
01:00:00Non, c'est l'avocate qui a décidé
01:00:03parce qu'il n'y avait pas assez de vues sur la vidéo
01:00:06qui va déclencher un véritable rouleau compresseur
01:00:09La sanction aurait dû être appliquée
01:00:12mais au sein de l'établissement
01:00:15c'est-à-dire que cette professeure
01:00:18en dépit de la faute qu'elle a commise
01:00:21n'aurait pas dû être écrasée comme elle l'est probablement aujourd'hui
01:00:24Vous avez dit que sa vie est foutue
01:00:27mais ce qu'elle a fait ne mérite pas que sa vie soit foutue
01:00:30La fille a reçu deux mois d'ITT ?
01:00:33Non, deux jours
01:00:36L'avocate de la famille a fait apparemment une erreur
01:00:39en laissant donc deux mois
01:00:42Ça fait beaucoup d'erreurs
01:00:45L'avocat de l'enseignante
01:00:48qui était sur le plateau de M. Proust
01:00:51a dit il y a moins d'une heure
01:00:54qu'effectivement c'était bien deux jours et non pas deux mois
01:00:57C'est ça qui est terrible
01:01:00Mais le rouleau compresseur
01:01:03C'est ce qu'il y a de pire à la fin
01:01:06parce qu'on démonise complètement une personne
01:01:09qui n'a pas d'ailleurs moyen de répondre réellement
01:01:12Elle répond par son avocat
01:01:15mais finalement elle va être montrée dès qu'elle sort de chez elle
01:01:18C'est quand même quelque chose d'assez terrible
01:01:21Il y a un déferlement médiatique sur les réseaux
01:01:24C'est notre nouveau paradigme aujourd'hui
01:01:27Mais la justice
01:01:30Je ne dirais pas encore une fois
01:01:33que sa vie est fichue
01:01:36Sa carrière professionnelle en a pris certainement un grand coup
01:01:39Mais il y aura un procès
01:01:42Si elle a été placée en garde à vue
01:01:45c'est déjà pour lui permettre d'avoir un avocat
01:01:48Il y aura tôt ou tard un procès qui rétablira les choses
01:01:51qui rétablira la juste proportion des choses
01:01:54Et l'avocate de la mère de la petite fille frappée
01:01:57Elle n'a pas le droit de diffuser les résultats du procès
01:02:00si on s'aperçoit, ce qui est tout à fait possible
01:02:03que c'est une erreur, une faute
01:02:06une fois dans la vie de cette enseignante
01:02:09Elle a le droit à une défiance
01:02:12Le principe de la justice médiatique
01:02:15c'est qu'il n'y a pas de défiance
01:02:18et que la justice est impuissante
01:02:21Et que malheureusement après
01:02:24Tout le monde a oublié l'affaire
01:02:27Vous avez un filet anti lynchage sur les réseaux sociaux
01:02:30Quel est le filtre ?
01:02:33A part garder la raison, le bon sens
01:02:36C'est pour ça que je trouve très grave la décision de l'avocate de la mère de la petite fille
01:02:39Ce qui est quand même fou, ce que Georges disait
01:02:42il y aura un procès
01:02:45Quand on voit le nombre d'affaires d'agressions qui sont classées sans suite
01:02:48où il n'y a pas de procès ou des gens en portant pris des coups de poing
01:02:51C'est quand même assez surréaliste
01:02:54Si on juge cette femme, quoi qu'elle ait fait
01:02:57elle ne lui a pas mis des coups de poing ou une claque sur les fesses
01:03:00Je ne sais pas ce qu'il s'est passé après
01:03:03On ne peut pas nous qualifier ce qu'il s'est passé après
01:03:06Je dis que c'est une faute professionnelle
01:03:09Je l'ai dit
01:03:12C'est pénal, c'est plus qu'une faute professionnelle
01:03:15J'ai vu un cas de quelqu'un qui avait défendu une personne
01:03:18pendant une agression qui a pris des coups
01:03:21et l'affaire a été classée sans suite
01:03:24Je ne l'ai vécu pas moi-même, mais quelqu'un de ma famille proche
01:03:27On se dit qu'il y a quand même quelque chose de délirant
01:03:30Voir qu'une affaire comme ça puisse faire un tel...
01:03:33Parce que c'est l'école
01:03:36Parce que c'est une enseignante
01:03:39Parce que c'est une enfant qui n'est pas en capacité de se défendre elle-même
01:03:42Parce qu'on a ces images
01:03:46Uniquement parce qu'on a ces images
01:03:49Est-ce qu'on a le mot de la fin
01:03:52sur pourquoi la personne qui a filmé n'est pas intervenue
01:03:55Sophie Audugé ? Non
01:03:58Il y a plusieurs choses qui interrogent dans cette affaire
01:04:01C'est pour ça qu'il faut prendre de la distance
01:04:04par rapport à ce qui nous est distribué
01:04:07par avocat interposé
01:04:10Ce procès nous oblige à prendre position
01:04:13à travers des interventions qui sont des avocats de chacune des parties
01:04:16L'avocate de la maman de l'enfant
01:04:19disait
01:04:22encore au micro de Pascal Praud
01:04:25qu'elle connaissait l'enfant avant
01:04:28avant qu'il ne se passe quoi que ce soit
01:04:31qu'elle connaissait déjà l'enfant, qu'elle connaissait la maman
01:04:34Tout ça je pense que ça fera objet d'une enquête
01:04:37Et après ça pose d'autres questions aussi
01:04:40Dès qu'il y a une affaire comme ça qui est jetée en pâture
01:04:43et il y en a d'autres actuellement
01:04:46on mélange un peu tous les problèmes
01:04:49ça pose énormément de problèmes
01:04:52C'est la place de l'enfant, c'est la question de la maltraitance
01:04:55C'est la question de l'instruction obligatoire à 3 ans
01:04:58C'est la question de combien de professeurs quand on a des enfants de 3 ans
01:05:01qui arrivent dans une classe
01:05:04Normalement c'est 1 pour 5-6 enfants quand ils ont 3 ans
01:05:07On ne prend pas le temps de traiter les différentes situations
01:05:10et on oublie que le problème de la violence à l'école
01:05:13il est connu, il est institutionnalisé
01:05:16et il devrait être une priorité absolue
01:05:19avant beaucoup d'autres
01:05:22Donc le ministre n'a pas découvert
01:05:25Qu'est-ce que vous voulez dire par institutionnalisé ?
01:05:28Je veux dire que quand vous avez un rapport en 2004
01:05:31qui fait état d'une situation connue suite à un rapport
01:05:34et que ce rapport n'est pas traité
01:05:37et qu'en 2020 vous avez un autre sénateur qui fait le même constat
01:05:40qui demande qu'une étude soit refaite
01:05:43et qu'on décide de ne pas le faire
01:05:46Je considère qu'il y a un problème que l'on accepte de ne pas regarder
01:05:49et de ne pas traiter
01:05:52On a évoqué le fait que cette vidéo
01:05:55c'est une amie de la mère qui a pris cette vidéo
01:05:58Pourquoi prendre cette vidéo ?
01:06:01On a noté que l'institutrice avait déjà mis des coups
01:06:04et qu'elle filme en se disant
01:06:07qu'elle va peut-être...
01:06:10C'est quand même très important de le savoir
01:06:13On a vraiment l'impression que c'est quelqu'un qui filme comme ça
01:06:16Ce qu'elle a dit c'est qu'elle était en train de se filmer avec sa propre fille
01:06:19qu'elle déposait à l'école, qu'elle a entendu un bruit
01:06:22qu'elle a retourné le téléphone
01:06:25parce qu'elle était elle-même en train de se filmer avec sa fille
01:06:28Qu'il n'y avait pas d'intention, d'intentionnalité
01:06:31On va lancer la vidéo à la directrice
01:06:34on ne la met pas sur les réseaux sociaux
01:06:37Pourquoi filmer cette scène et pourquoi persister ?
01:06:40Puisque visiblement elle ne bouge pas
01:06:43et elle filme la scène jusqu'au bout
01:06:46C'est le principe d'une enquête maintenant
01:06:49On voulait juste dire que
01:06:52c'était vraiment les réseaux sociaux
01:06:55On a essayé de présenter les faits
01:06:58Nous-mêmes nous avions dit attention
01:07:01Les réseaux sociaux instrumentalisés
01:07:04C'est pas une volonté
01:07:07C'est un retentissement maximal
01:07:10On est dans un autre cadre
01:07:13Le retentissement est international
01:07:16C'est vrai que Régine et nos journalistes sur place
01:07:19nous disent que le procès des viols de Mazan
01:07:22En Angleterre
01:07:25C'est véritablement une couverture internationale
01:07:28Il s'est passé des choses depuis qu'on a commencé cette émission
01:07:31La question est de savoir comment
01:07:34Gisèle Pellicot va recevoir ce qui a été dit ce matin par Dominique Pellicot
01:07:37Je vous rappelle qu'il a reconnu les faits
01:07:40Il s'explique les viols, les siens, ceux de tous les autres prévenus
01:07:43Ils savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire
01:07:46Il s'excuse, il demande pardon à son ex-femme
01:07:49Mais il comprend que ce n'est pas acceptable en l'état
01:07:52Il a dit également qu'il était lui-même victime
01:07:55Donc véritablement, est-ce que ce procès est en train de prendre
01:07:58Non pas une autre tournure, mais une défense
01:08:01C'est ce qui suit Georges, puis on va retrouver Régine
01:08:04Est-ce que vous ne croyez pas au fond
01:08:07que ce type de procès pourrait être filmé et retransmis ?
01:08:10Regardez la victime
01:08:13Elle dit, je veux que mon affaire serve à tout le monde
01:08:16Pourquoi encore dans notre société moderne
01:08:19on se prive de ce mot ?
01:08:22Je pense que la justice, comme aux Etats-Unis
01:08:25devrait être transparente et on devrait pouvoir assister
01:08:28avec un encadrement pour assurer la sérénité des débats
01:08:31Mais j'aimerais bien entendre ce qui se passe dans cette cour d'assises
01:08:34Je crois qu'on partage ça
01:08:37Je voulais juste faire une petite parenthèse
01:08:40Elle est d'autant plus importante que c'est le combat de Gisèle Pellicot
01:08:43C'est pour ça que je le dis aussi
01:08:46Heureusement, en attendant ce genre de révolution
01:08:49nous avons nos journalistes qui retracent
01:08:52ce qui se passe, c'est votre cas Régine Delfour
01:08:55Alors là c'est important Régine, j'aimerais savoir maintenant
01:08:58parce que là on va suivre quasiment minute par minute
01:09:01comment ce qu'a dit Dominique Pellicot a été accueilli
01:09:04et quelle a été la réaction autour, surtout de Gisèle Pellicot ?
01:09:08Dans les premières minutes
01:09:11quand il s'est exprimé et qu'il a commencé à raconter
01:09:14un peu les faits puisqu'il les a tous reconnus dans son intégralité
01:09:17on a vu Gisèle Pellicot remettre ses lunettes
01:09:20on ne savait pas si elle pleurait
01:09:23mais depuis quelques jours elle ne les porte plus, là elle les a remis
01:09:26Il faut savoir aussi qu'à l'issue de cette matinée
01:09:29Gisèle Pellicot, il y a eu une image très forte
01:09:32elle a été acclamée par plusieurs personnes, applaudie
01:09:35elle a reçu un bouquet de fleurs
01:09:38c'est pour vous montrer l'importance du public qui est là
01:09:41Pendant cette audition, ce matin, Gisèle Pellicot est venue à la barre
01:09:44elle a dit que c'était extrêmement compliqué et douloureux pour elle
01:09:47d'entendre cela puisque cet homme, comme elle le dit
01:09:50elle l'a aimé pendant 50 ans, c'était son âme
01:09:53elle avait une parfaite confiance en lui
01:09:56et elle écoute dire certaines choses
01:09:59comme il aurait subi un viol quand il avait 9 ans
01:10:02il aurait aussi connu une agression sexuelle à l'âge de 14 ans
01:10:05ça va être un peu sa ligne de défense
01:10:08puisqu'il a eu cette phrase qui est aussi assez importante
01:10:11on ne n'est pas pervers, on le devient
01:10:14donc cet après-midi il va y avoir Sonia la lecture des faits
01:10:17et puis Dominique Pellicot va devoir répondre à ces faits
01:10:20ce matin c'était la personnalité et on va voir que ça va être encore beaucoup plus compliqué
01:10:23Merci beaucoup Régine Delfort
01:10:26avec Stéphanie Rouquier, vous avez rappelé cette phrase
01:10:29elle a un retentissement important dans ce procès
01:10:32on ne n'est pas violeur, on le devient
01:10:35est-ce que quelqu'un qui a été victime
01:10:38dans son enfance et dans des moments de fragilité
01:10:41va reproduire le même schéma ?
01:10:44on a déjà écouté un de ces extraits tout à l'heure
01:10:47Josiane Rinan-Novi qui est experte psychologique
01:10:50des tribunaux de Paris et qui met à mal la défense
01:10:53actuelle de Dominique Pellicot
01:10:56on dit toujours quelqu'un qui a été violé va devenir violeur
01:10:59c'est absolument fou
01:11:02quelques personnes qui ont été violées vont peut-être
01:11:05plus tard devenir violeurs
01:11:08à chacun de trouver dans quelles circonstances
01:11:11c'est absolument fou
01:11:14et ça c'est très important que le public le sache
01:11:17les gens violés ne deviennent pas systématiquement des violeurs
01:11:20loin de là, ils deviennent même des grands combattants du viol
01:11:24vous nous aviez dit que vous n'étiez pas du tout d'accord
01:11:27on est d'accord sur le mot systématiquement
01:11:30je n'ai jamais dit que...
01:11:33elle dit que c'est même minoritaire
01:11:36c'est minoritaire
01:11:39mais ce n'est pas insignifiant
01:11:42la phrase va être
01:11:45une parenthèse de Georges Saline de Défense
01:11:48j'ai été victime, j'ai reproduit les violences
01:11:51les violences qui ont été les miennes
01:11:54avec un chemin familial extrêmement chaotique
01:11:57et un viol semble-t-il lorsqu'il était enfant
01:12:00à l'hôpital et un viol collectif
01:12:03auquel il aurait participé par obligation
01:12:06dans un jugement, un procès comme celui-ci
01:12:09on ne juge pas que des faits
01:12:12on juge des êtres humains
01:12:15il faut comprendre leur psychologie
01:12:18leur passé, leur histoire
01:12:21comment ils sont arrivés là
01:12:24il va y avoir des experts psychiatres
01:12:27pour chacun d'entre eux
01:12:30c'est l'essence même d'un procès criminel
01:12:33c'est toute l'importance de l'étude de la personnalité
01:12:36de l'accusé qui comparaît
01:12:39ça fait partie des débats entièrement
01:12:42contrairement au correctionnel où ça va trop vite
01:12:45d'étudier toute la personnalité
01:12:48on l'a fait aussi pour les terroristes
01:12:51il y a eu des examens psychiatriques
01:12:54toute une enquête qui a été faite
01:12:57ça ne veut pas dire pour autant que ça excusera
01:13:00le fait que lui-même ait été victime
01:13:03quand il était enfant, que ça puisse excuser
01:13:06pas du tout, pas du tout
01:13:09mais ça permet de comprendre quelquefois
01:13:12je pense que ce qui est très important
01:13:15c'est que ce procès ne s'exerce pas à huis clos
01:13:18je crois que ça a été extrêmement courageux
01:13:21moi je fais plus le lien
01:13:24par rapport au sujet que je traite
01:13:27avec le rapport de la CIVIS
01:13:30sur les violences et les abus sexuels
01:13:33et les incestes sur enfants
01:13:36on voit qu'il y a beaucoup de parallèles
01:13:39notamment en lisant les 700 pages du rapport de la CIVIS
01:13:42j'invite tous ceux qui s'intéressent à ce type de sujet
01:13:45pour prendre du recul par rapport à la situation
01:13:48à le lire, même si c'est très compliqué
01:13:51je vous ai déconseillé de le lire
01:13:54parce que vous aviez un jeune enfant
01:13:57c'est vrai que ce n'est pas facile
01:14:00mais il faut quand même savoir que souvent
01:14:03dans ces situations, les magistrats eux-mêmes
01:14:06interviewent des enfants
01:14:09parce que c'est trop dur
01:14:12un enfant abusé va être interviewé
01:14:15il est filmé
01:14:18et dans un grand nombre d'affaires
01:14:21il refuse de regarder les images
01:14:24donc c'est acté
01:14:27vous avez raison de le dénoncer
01:14:30mais moi je ne comprends pas comment un magistrat
01:14:34c'est un fait
01:14:37et c'est pour ça que je trouve que c'est important
01:14:40qu'à la place qu'est la sienne
01:14:43elle ait le courage de dire
01:14:46alors que c'est extrêmement compliqué
01:14:49tout ce qu'elle va entendre va rappeler son traumatisme
01:14:52qu'elle est victime d'actes ignobles
01:14:55qui vont avoir des répercussions sur sa santé
01:14:58psychique, physique, majeure
01:15:01qui ont 20 ans d'espérance de vie de moins
01:15:04donc tous ces chiffres
01:15:07sur les conséquences des traumatismes
01:15:10sur des enfants ou des adultes
01:15:13qui sont abusés dans des situations d'horreur
01:15:16comme ça a été son cas
01:15:19elles sont connues
01:15:22et je pense que son action
01:15:25qui ne doit pas être comparée avec
01:15:28et dire que c'est tous les hommes
01:15:31que c'est la même chose qu'une femme mariée
01:15:34à qui le compagnon ou le mari demande de faire l'amour
01:15:37elle ne veut pas, il la pousse un peu
01:15:40ce n'est pas la même chose, on n'est pas dans le même registre
01:15:43là on est sur un registre
01:15:46et c'est tout ce qui est important pour la société aujourd'hui
01:15:49c'est qu'on n'est pas dans le registre de la sexualité
01:15:52on est dans le registre de la violence
01:15:55on va y revenir
01:15:58on va marquer une pause
01:16:01on va y revenir
01:16:04d'abord ça va être un procès qui est encore long
01:16:07il y a eu tout un parcours judiciaire
01:16:10pour arriver à ce jour
01:16:13des confessions, de la reconnaissance
01:16:16par le principal suspect et ce n'est pas terminé
01:16:19je voudrais aussi qu'on parle de ce qui s'est passé
01:16:22avec les chasseurs, on a un témoignage important
01:16:25et je trouve qu'il faut entendre ces paroles-là
01:16:28sur les violences qu'il faut dénoncer
01:16:31et ça monte crescendo, une courte pause
01:16:34et on se retrouve avec nos invités
01:16:37Merci d'être avec nous
01:16:40la suite du débat juste après le rappel des titres avec Somaïa Labidi
01:16:43à la une de l'actualité, les consultations vont bon train
01:16:46Michel Barnier continue ses entretiens en vue de former son gouvernement
01:16:49et après avoir échangé hier avec les ténors de la droite
01:16:52le Premier ministre reçoit aujourd'hui à partir de 16h30
01:16:55les responsables du parti communiste
01:16:58Bonne nouvelle pour les automobilistes
01:17:01les prix à la pompe poursuivent leur baisse
01:17:04et selon les derniers chiffres publiés par le ministère de la transition écologique
01:17:07essence et gazole connaissent une baisse de 20 centimes d'euros
01:17:10en moyenne sur un mois
01:17:13et puis deux morts et deux blessés dans des incendies au Portugal
01:17:16et face à l'ampleur des dégâts
01:17:19le pays appelle à l'aide européenne
01:17:22il faut dire que depuis 2017 la péninsule ibérique lutte contre des feux dévastateurs
01:17:25alimentés à la fois par le réchauffement climatique
01:17:28mais aussi par la sécheresse
01:17:31Merci Somaïa Labidi et à tout à l'heure
01:17:34pour le rappel des faits
01:17:37les mots sont importants pour parler d'une affaire, d'un sujet
01:17:40et dans le cas de ce qui s'est passé dans le Nord-Pas-de-Calais
01:17:43sur la côte de Bâle c'est important
01:17:46parce qu'on dit que des migrants s'en sont pris à des chasseurs
01:17:49c'est vrai, c'est ce qui s'est passé, mais on ne dit pas avec quoi
01:17:52quand vous avez des machettes et des barres de fer
01:17:55ça change de nature
01:17:58de violences, de degrés aussi dans l'hyper-violence
01:18:01donc il faut quand même décrire
01:18:04ces armes dont disposaient ces migrants
01:18:07et ces chasseurs qui ont été carrément
01:18:10coursés, attaqués
01:18:13on va regarder ce reportage de Fabrice Elsner
01:18:16et d'Aminata Adem Fallif, on en parle juste après
01:18:19Une scène d'une rare violence
01:18:22dans la nuit de samedi à dimanche
01:18:25trois chasseurs accompagnés d'un enfant de 3 ans ont été pris pour cible
01:18:28par une soixantaine de migrants
01:18:31Adrien est l'un d'entre eux, il raconte
01:18:34On a vu un convoi de migrants
01:18:37une bonne soixantaine de migrants avec un bateau sur le dos
01:18:40ils étaient en train de porter le bateau devant
01:18:43et derrière il y avait tous des migrants en train de marcher
01:18:46Ayant compris le projet de traverser des migrants et craignant un drame
01:18:49ils décident alors d'en informer la gendarmerie
01:18:52On les a vu descendre dans le marais
01:18:55on les a vu passer en haut sur une route, descendre sur la plage
01:18:58Leur projet avorté, les migrants en colère se dirigent alors
01:19:01vers la hutte des chasseurs, armés
01:19:04On voit les barres de fer passer, on les voit avec des machettes
01:19:07on les entend crier, insulter en anglais, fuck off
01:19:10et après on les entend partir sur les voitures et là on entend les bruits de tol
01:19:13comme en est témoin à ma voiture
01:19:16il n'y a plus de carreaux, le toit est plié
01:19:19le capot plié, les pneus crevés
01:19:22Les gendarmes parviennent à les disperser à l'aide de bombes lacrymogènes
01:19:25les trois hommes sont alors escortés en dehors du marais
01:19:28Adrien est encore sous le choc
01:19:31Je pensais que c'était ma dernière nuit, que c'était tout
01:19:34qu'ils allaient finir par rentrer, quand je les entendais taper dans la porte
01:19:37comme des sauvages, j'ai vraiment cru qu'ils allaient rentrer
01:19:40et nous faire la peau, c'est tout
01:19:43Adrien demande à l'état d'agir et d'accorder plus de moyens aux gendarmes
01:19:46souvent dépassés, dit-il, par cette problématique des migrants
01:19:49Problématique, Georges Fenech
01:19:52Je disais pendant le sujet, aujourd'hui vous intervenez
01:19:55dans une situation quelle qu'elle soit
01:19:58pour la sécurité physique et pour votre vie
01:20:01il y a des cas qui n'ont rien à voir, je parlais de Grenoble
01:20:04quand cet agent municipal est intervenu sur un accident routier
01:20:07il se trouve que la personne qui tentait de fuir avait une arme sur elle
01:20:10là il dispose d'une machette, de barres de fer
01:20:13Quelle est la leçon ? Aujourd'hui il ne faut plus intervenir
01:20:16il ne faut plus rien faire, il faut penser d'abord à soi
01:20:19et ne pas penser à l'intérêt commun
01:20:22ça dépend de la situation
01:20:25cette jeune femme dans le métro
01:20:28qui filme quelqu'un qui a dit des propos antisémites
01:20:31grave, une famille
01:20:34elle filme et elle lui parle
01:20:37elle l'affronte, c'est un geste, une attitude un peu héroïque
01:20:40pour une jeune femme dans un métro
01:20:43ça dépend des situations
01:20:46je ne pourrais pas blâmer quelqu'un
01:20:49qui apprécie la situation
01:20:52qui sait que peut-être la personne a un couteau
01:20:55et qu'elle va s'en servir pour ne pas intervenir
01:20:58mais maintenant il y a des situations aussi
01:21:01où on frôle à non-assistance à personne en danger
01:21:04s'il n'y a pas de risque véritable pour soi-même
01:21:07il faut intervenir, c'est la loi qui le dit
01:21:10là les situations vont devenir de plus en plus paroxystiques
01:21:13parce qu'avec l'Allemagne qui met les contrôles
01:21:16avec ce qui se passe avec la Grande Bretagne
01:21:19il va y avoir des situations poussées aussi par des passeurs
01:21:22il ne faut pas oublier la mafia, les mafias qui sont derrière
01:21:25poussées par des passeurs, il y a le volume aussi
01:21:28des gens qui essaient de traverser la Manche tous les ans
01:21:31qui est absolument considérable et qui s'est évidemment accru
01:21:34moi j'ajouterais une chose, dans ce témoignage
01:21:37ce qui est incroyable c'est que ce sont des chasseurs
01:21:40ce sont des gens qui ont des armes
01:21:43il y avait quelqu'un tout à l'heure qui expliquait
01:21:46il y a 10-15 ans quand il y avait la jungle de Calais
01:21:49on donnait à manger aux gens, on essayait de les aider
01:21:52on savait qu'ils étaient dans la misère
01:21:55si aujourd'hui les migrants sont armés de machettes
01:21:58et commencent à attaquer l'autochtone
01:22:01il y a un million de chasseurs en France
01:22:04il y a des gens qui ont des armes et ils sont chez eux
01:22:07ce n'est pas des gens qui sont en transit
01:22:10ce sont des gens qui habitent dans la Somme
01:22:14à se répandre, ce n'est pas simplement des gens
01:22:17qui errent dans la nature
01:22:20là il y a une vraie attaque
01:22:23contre des gens qui habitent là
01:22:26c'est extrêmement grave et ça donne toute la mesure
01:22:29du développement du phénomène
01:22:32phénomène qui visiblement n'est absolument pas contrôlé
01:22:35vous avez entièrement raison, je ne l'avais pas vu
01:22:38sous cet angle là, avec tout le risque aussi
01:22:42et eux n'ont pas utilisé leurs armes
01:22:45ça fait 30 ans qu'on en parle
01:22:48rappelez-vous, Sangatte, Grande-Synthe, Calais
01:22:51à chaque fois on déplace le problème de quelques kilomètres
01:22:54mais comment voulez-vous que le robinet se tarisse
01:22:57comme les frontières françaises sont grandes ouvertes
01:23:00mais pourquoi ?
01:23:03parce qu'encore une fois, au nom de l'idéologie sans-frontieriste
01:23:06il ne doit pas y avoir de contrôle
01:23:09les hommes, les marchandises doivent circuler comme ils veulent
01:23:12mais c'est quand même assez amusant
01:23:15parce que rappelez-vous quand même les propos d'Emmanuel Macron
01:23:18qui disait grosso modo que les frontières c'était dépassé, c'était ringard
01:23:21je vous rappelle qu'il y a quelque temps, pour aller acheter une baguette de pain
01:23:24il fallait remplir une autorisation à la main
01:23:27et qui vous donnait le droit de sortir pendant une heure sous risque d'amende
01:23:30est-ce qu'on n'est pas quand même dans le délire le plus complet ?
01:23:33vous parlez d'idéologie sans-frontieriste, ça me fait penser à quelque chose
01:23:36le gouvernement a réagi, il y a aussi une dizaine de jours
01:23:39malheureusement, ce sont des naufrages avec évidemment des vies en jeu
01:23:42ce sont des catastrophes, souvent humanitaires
01:23:45a réagi en dénonçant, mot pour mot
01:23:48les politiques répressives de Gérald Darmanin, etc. et de l'ordre
01:23:51ce qui se passe par exemple de l'autre côté, je le dis souvent de la Méditerranée
01:23:54on a des migrants qui sont appréhendés de manière totalement inhumaine
01:23:57qui sont laissés seuls dans le désert
01:24:00pour l'Algérie, pour qu'ils repartent vers le Niger
01:24:03aucune réaction des mêmes organisations
01:24:06sauf que parfois, je suis allée voir sur le réseau X
01:24:09et bien c'est très intéressant
01:24:12quand elles réagissent pour dénoncer ce qui se passe dans ces pays du sud
01:24:15elles disent que c'est de la faute de l'Europe
01:24:18c'est parce que l'Europe décide de davantage maîtriser et contrôler
01:24:21donc vous voyez, il va falloir un grand grand travail
01:24:24un depoids de mesure absolument permanent
01:24:27il se trouve qu'en Algérie
01:24:31les ONG ne s'expriment pas librement
01:24:34nous on paye le prix de la démocratie
01:24:37c'est-à-dire qu'on a des organisations humanitaires
01:24:40sur lesquelles l'État s'est proprement défaussé
01:24:43de son devoir de maîtrise des flux migratoires
01:24:46l'État a considéré, mais il y a des années
01:24:49j'en parlais avec Patrick Stefanini
01:24:52qui est à l'origine du premier ministère
01:24:55de l'immigration et qui reconnaît que ce fut une erreur
01:24:59il m'a dit qu'on pensait que ça coûterait moins cher
01:25:02que ce serait plus efficace de délier à des associations
01:25:05le traitement des demandeurs d'asile
01:25:08il y aura-t-il ?
01:25:11ça a coûté beaucoup plus cher
01:25:14le ministère de l'immigration est enterré avant même d'avoir vu le jour
01:25:17les arbitrages sont en cours, ça coince
01:25:20vous savez pourquoi Emmanuel Macron veut reprendre
01:25:23ou prendre tout simplement l'avantage
01:25:26des dernières informations, il faut toujours être prudent
01:25:29ça va vous intéresser, on parle beaucoup de l'intérieur
01:25:32avec Laurent Wauquiez, parlons aussi de l'éducation nationale
01:25:35Nicole Belloubet, on imagine qu'elle ne restera pas
01:25:38sinon le RN a déjà le doigt sur le bouton de la motion de censure
01:25:41on avait parlé de François-Xavier Bellamy
01:25:44dont, je ne sais pas si c'est Michel Barnier
01:25:47le RN et la censure
01:25:50le RN sont 123 députés
01:25:53si vous ajoutez les siotistes
01:25:56ça fait 139
01:25:59il faut 289 députés pour censurer un gouvernement
01:26:02arrêtons de dire que le RN à lui seul
01:26:05détient le droit de vie ou de mort sur ce gouvernement
01:26:08disons qu'il a une influence qui n'est pas négligeable
01:26:11oui, mais c'est une présentation qui arrange la gauche
01:26:14de dire c'est le RN qui...
01:26:17l'éducation nationale, il y a Mme Annie Gennevard
01:26:20sur l'éducation nationale
01:26:23le nom de François-Xavier Bellamy a été balayé
01:26:26il a été balayé, oui
01:26:29semble-t-il pour Michel Barnier et Emmanuel Macron
01:26:32François-Xavier Bellamy est trop conservateur
01:26:35David Lysnard serait trop libéral, un tel est trop etc
01:26:38je sais que pour François-Xavier Bellamy, ses convictions
01:26:41on les connait, et sur l'école
01:26:44de la manière dont il l'appréhende, c'était plutôt
01:26:47c'était positif pour vous, Sophie Audugé
01:26:50alors moi je ne sais pas m'en prononcer sur un...
01:26:53non, mais je ne parle pas vraiment de convictions, de la manière dont on voit l'école
01:26:56oui, mais de toute manière je pense que
01:26:59ni la droite ni la gauche n'a fait ce qu'il fallait pour l'école
01:27:02depuis 40 ans, il faut être clair
01:27:05pour remettre l'école sur pied
01:27:08il faut s'attaquer au syndicalisme dans l'éducation nationale
01:27:11qui pourrit toutes les actions et qui empêche
01:27:14que l'école reprenne son boulot qui est celui d'instruire
01:27:17instruire et protéger en son sein
01:27:20aujourd'hui on n'instruit plus et on ne protège pas
01:27:23la preuve, l'actualité malheureusement nous donne raison
01:27:26tout le temps, moi je l'ai déjà dit, je ne cesse de le répéter
01:27:29c'est pas très sexy, c'est pas très créatif
01:27:32mais je pense que quand on en est dans la situation
01:27:35dans laquelle est l'école, au ministère de l'éducation nationale
01:27:38il faut une personne qui n'ait pas d'ambition politique
01:27:42aucune, qui ait les mains libres
01:27:45pour cesser ces bras de fer permanents
01:27:48pour sortir l'idéologie de l'école
01:27:51et exiger ce sur quoi on devrait tous être d'accord
01:27:54ce qui n'a rien à voir avec la droite et la gauche
01:27:57que les enfants de France
01:28:00nos enfants sortent à la fin du primaire
01:28:03en sachant tous lire, écrire, compter
01:28:06réfléchir et pouvoir vivre ensemble
01:28:10dans un espace collectif qui est celui de l'école
01:28:13si déjà on était capable de faire ça, on pourrait se poser des questions
01:28:16pour se demander et si on pensait à l'émancipation
01:28:19et si on pensait à tout ça, on n'en est pas là, ils ne savent pas lire
01:28:22ils ne savent pas écrire, ils ne savent pas réfléchir
01:28:25parce qu'on ne leur fait plus faire, c'est ça la réalité
01:28:28donc quel que soit le ministre qui viendra, la seule chose
01:28:31nous en tous les cas au niveau des spécifications qu'on lui demande
01:28:34c'est qu'il remette l'école dans son rôle qui est celui d'instruire les enfants
01:28:38Ce qui est incroyable c'est que quand Georges Fenech parle de la justice
01:28:41qui est son domaine et que vous vous parlez de l'école
01:28:44qui est le vôtre, ce sont les mêmes mots
01:28:47Je m'y retrouve sur le syndicalisme bien sûr
01:28:50Le rôle c'est d'apprendre, d'enseigner
01:28:53et le rôle des juges c'est d'appliquer la loi
01:28:56or il y a une déformation de ces rôles
01:28:59Moi je crois que c'est quand même une lettre d'honneur pour François-Xavier Delhamy
01:29:02d'après ce que j'ai compris, d'être blackboulé par Emmanuel Macron
01:29:05parce que sachant qu'il a mis comme ministre de l'éducation Pape Ndiaye
01:29:08et Nicole Belloubet, je pense que c'est vraiment
01:29:11une marque de reconnaissance pour François-Xavier Delhamy
01:29:14de ne pas le mettre dans la même lignée
01:29:17Franchement, là au point où on en est
01:29:20on a envie que ça réussisse pour le pays
01:29:23Maintenant vous avez Lysnard
01:29:26qui est recalé parce que trop libéral
01:29:29Peut-être par Laurent Wauquiez lui-même
01:29:32Quand on voit les milances d'Emmanuel Macron
01:29:35tant en termes d'économie et de finances publiques qu'en matière d'éducation
01:29:38c'est aussi une belle publicité pour David Lysnard
01:29:41Manifestement on fait la chasse aux compétences, c'est quand même absolument fou
01:29:44Ce qui est très intéressant avec ce gouvernement qui va être annoncé
01:29:47je crois avant dimanche
01:29:50Alors là !
01:29:53Michel Barnier a l'habitude justement de ne pas communiquer
01:29:56d'être un homme assez secret
01:29:59Ce qui va être intéressant c'est qu'on va déchiffrer vraiment
01:30:02ce qui va se passer
01:30:05On écarte François-Xavier Delhamy de l'éducation nationale
01:30:08mais on va voir un peu comment on les équilibre
01:30:11ça va être intéressant parce que tout de suite on va savoir
01:30:14liberté de décider, courage de dire
01:30:17liberté de décider, courage de dire
01:30:20ça va être ça les équilibres
01:30:23Soit on verra s'il a la liberté ou le courage
01:30:26Le casting va être d'autant plus brillant
01:30:29doit être d'autant plus brillant
01:30:32que ce gouvernement ne pourra rien faire
01:30:35que ce gouvernement ne pourra rien faire
01:30:38Donc si on ne fait rien avec en plus des gens tout gris
01:30:41qui n'ont pas de surface politique et pas de personnalité
01:30:44ça va finir par se voir
01:30:47Mais il ne nous répond pas les réalités arithmétiques de cette Assemblée Nationale
01:30:50On ne pourra pas faire de réformes de fond
01:30:53quel que soit le talent du titulaire
01:30:56Il faut des gens brillants
01:30:59Il faut se comparer pour se consoler
01:31:02Parce qu'aux Etats-Unis, on est dans un autre degré
01:31:05d'abord de violence politique
01:31:08C'est pour ça que je me dis allons traversons l'océan
01:31:11pour aller voir ce qui se passe
01:31:14C'est important parce que pour ceux d'entre vous
01:31:17qui pensaient qu'à l'aune de deux tentatives d'assassinat
01:31:20ce n'est pas rien dans un grand pays comme les Etats-Unis
01:31:23On allait se dire on va un petit peu baisser d'un ton
01:31:26faire attention, pas du tout
01:31:29Et c'est ça que vous allez nous expliquer Régis Le Sommier
01:31:32juste après l'analyse sur l'enquête d'Elisabeth Guedet
01:31:35notre correspondante aux Etats-Unis
01:31:38En fait on en sait un peu plus sur les heures
01:31:41qui ont précédé cette tentative d'assassinat
01:31:44On a appris il n'y a pas longtemps que le suspect
01:31:47était dans les parages, dans les bois, près du Golfe
01:31:5012 heures avant qu'un agent du Secret Service le repère
01:31:53repère son arme pointée vers le parcours de Golfe
01:31:56où jouait l'ancien président avec un ami
01:31:59avec un donateur de sa campagne
01:32:0212 heures, ce sont les données de son téléphone portable
01:32:05qui l'ont révélé, évidemment ça pose beaucoup de questions
01:32:08sur la façon dont tout le périmètre a été passé
01:32:11au peigne fin avant l'arrivée sur place de Donald Trump
01:32:15Le suspect a lui comparu devant un juge fédéral en Floride
01:32:18pour deux accusations de détention illégale d'arme
01:32:21détention illégale alors qu'il avait un casier judiciaire bien chargé
01:32:24au moins 8 arrestations signalées
01:32:27et puis détention d'une arme dont le numéro de série
01:32:30avait été effacé
01:32:33Il risque pour ça respectivement 15 ans et 5 ans de prison
01:32:36Il continue en tout cas d'être entendu par le FBI
01:32:39et par le secret service
01:32:43pour savoir pourquoi cet Américain de 58 ans
01:32:46a voulu viser le parcours du Golfe
01:32:49pourquoi il a voulu viser éventuellement l'ancien président
01:32:52si ses motivations ont un rapport avec son engagement
01:32:55aux côtés des Ukrainiens
01:32:58dans le conflit contre la Russie
01:33:01et on sait que Donald Trump avait dit cette semaine
01:33:04la semaine dernière en tout cas, il l'a répété plusieurs fois
01:33:07qu'il engagerait tout de suite des négociations
01:33:11entre Moscou et Kiev dès qu'il sera élu au mois de novembre
01:33:14sans même attendre son investiture
01:33:17et a priori, et ça c'est son colistier qui l'a précisé
01:33:20il demandera à l'Ukraine de céder les territoires contrôlés par la Russie
01:33:23Est-ce que ça a un rapport ? Il est encore trop tôt pour le dire
01:33:26Effectivement, Elisabeth Guedet, notre correspondante aux Etats-Unis
01:33:29je le disais, on aurait pu s'attendre
01:33:32à ce que la pression retombe un peu dans le débat politique
01:33:35évidemment en pleine campagne présidentielle, ce n'est pas du tout le cas
01:33:38C'est pas du tout le cas, à l'exception peut-être de Kamala Harris
01:33:41qui tout de suite a quand même, il faut le noter
01:33:44a envoyé ses sympathies, en tout cas à Donald Trump
01:33:47Pour ce qui est de Biden, c'est un vrai problème
01:33:50parce qu'il a appelé Donald Trump, mais très tardivement
01:33:53il s'est contenté d'un communiqué au début
01:33:56écrit par la Maison Blanche, vous savez ces fameux communiqués
01:33:59comme quand il a été, entre guillemets, écarté de la candidature
01:34:02on ne sait pas trop si c'est lui qui les écrit ou pas
01:34:05est-il en capacité de gouverner, ça c'est une autre question
01:34:08en tout cas, ce qui m'a choqué beaucoup
01:34:11c'est les propos d'Hillary Clinton hier soir
01:34:14donc après cette tentative d'assassinat
01:34:17qui explique que Donald Trump est un dictateur en puissance
01:34:20donc finalement, ce qu'on se rend compte
01:34:23c'est que la démonisation de Donald Trump continue de plus belle
01:34:26et que finalement, c'est un peu
01:34:29une façon de dire
01:34:32qu'il y a encore un dingue
01:34:35qui décide d'aller l'assassiner
01:34:38ça ne sera pas très grave
01:34:41c'est ça qui me perturbe
01:34:44la montée rhétorique qui continue
01:34:47en dépit des menaces qui ont été faites
01:34:50sur la personne de Donald Trump
01:34:53on essaye du côté démocrate de dire
01:34:56oui mais le tireur n'a pas tiré sur Donald Trump
01:34:59avec une arme de guerre
01:35:02et en plus, cet individu, ça a été précisé
01:35:05son engagement du côté ukrainien
01:35:08il a cherché à faire venir des mercenaires en Ukraine
01:35:11il a travaillé pour ça et il figure dans un clip de propagande
01:35:14du bataillon Azov
01:35:17le bataillon Azov a des connexions avec les néo-nazis
01:35:20on sait très bien que c'est la partie sulfureuse du nationalisme ukrainien
01:35:23et donc c'est une personne qui est extrêmement impliquée
01:35:26il faut le préciser
01:35:29et aujourd'hui, ce qui est terrible, c'est qu'on aurait pu prendre ça
01:35:32et les démocrates, le camp démocrate aurait pu dire
01:35:35oui, arrêtons un petit peu de calme
01:35:38et reprenons la sérénité qui était la valeur traditionnelle
01:35:41de la politique, de l'exercice politique aux Etats-Unis
01:35:44même s'il y a eu beaucoup de tentatives d'assassinat
01:35:47et certaines ont réussi, c'est un pays ultra violent
01:35:50où il y a des armes partout, mais en l'occurrence ça n'a pas été le cas
01:35:53Je vous remercie, voilà pour l'actualité américaine
01:35:56on est passé quand même, parfois, quand on se dit en France
01:35:59fort heureusement, nous en sommes à savoir quelle sera la composition du gouvernement
01:36:02d'ailleurs si on avait un gouvernement idéal
01:36:05autour de cette table, je dirais
01:36:08Sophie Auduge à l'éducation, Georges Fenech à la justice
01:36:11Judith Vintreau à la culture, Régis Semy à l'intérieur
01:36:14et Philippe David, ministère de la Parole
01:36:17Vous êtes bien ?
01:36:20Une citation ?
01:36:23Je vous retire le ministère, comme il ne faut pas
01:36:26Le ministre des affaires étrangères, vous qui aimez bien le monde
01:36:29Diffamé, diffamé, il en restera toujours quelque chose
01:36:32Vladimir Ilych Ulyanov dit Lénine
01:36:35Deux fois Lénine
01:36:38Oui ça fait deux fois
01:36:41Merci beaucoup, merci, à demain, grand plaisir
01:36:44Merci à vous