Laissez-moi vous parler de mon film préféré (Danse avec les loups)

  • l’année dernière
Dans cette vidéo, j'ai enfin le plaisir de vous parler de mon film favori : Danse avec les Loups.

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- Icarus Uplifting Epic Orchestral - Scott Buckley
- -In Dreams- [Uplifting Hybrid Orchestral CC-BY] - Scott Buckley
- Soar - Scott_Buckley
- Library Songs 1 - Full Album - Scott Buckley
- Scott Buckley - Cassini Inspiring Orchestral Americana

Sources :

- https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Porte_du_paradis
- https://www.geo.fr/histoire/les-grandes-etapes-de-la-guerre-de-secession-201481
- https://www.youtube.com/watch?v=_jA5h7h6s-A
- Dances with Wolves: The Creation of an Epic

#DanseAvecLesLoups #Western
Transcription
00:00 Il y a 12 ans maintenant, alors que je n'étais qu'un jeune adolescent, je me suis retrouvé,
00:09 je ne sais comment, à lancer un vieux DVD sur ma vieille Playstation 3.
00:12 Et autant je ne me souviens plus ce qui m'a poussé à lancer ce film, ce qui m'a attiré
00:16 sur celui-ci plus que sur un autre, mais en revanche je me souviens comme si c'était
00:20 hier de tous ces sentiments plus ou moins agréables qui ont traversé mon esprit après
00:24 le visionnage.
00:25 Quand le DVD eut fini de se lire, j'ai tourné en rond dans ma chambre pendant de longues
00:30 minutes, essayant de comprendre ce qu'il m'arrivait.
00:32 Et je prends conscience aujourd'hui qu'à ce moment-là, je venais de tomber amoureux
00:36 du cinéma.
00:37 Ce DVD, c'était celui de Danse avec les loups.
00:40 Cette oeuvre a été la pierre angulaire de ma cinéphilie.
00:43 Après ça, j'ai vu autre chose dans le 7e art que du simple divertissement.
00:46 Parce que là où le lieutenant John Dunbar a su se trouver à travers le peuple indien,
00:51 j'ai réussi à me trouver à travers le cinéma.
00:53 C'est pourquoi aujourd'hui je suis ravi de pouvoir vous parler d'une oeuvre qui
00:57 a marqué ma vie à jamais.
00:59 A la fin des années 80, le western est un genre qui se meurt.
01:06 L'âge d'or hollywoodien n'est plus, le nouvel Hollywood a fait ses preuves, et
01:09 le cinéma américain sort d'une décennie d'overdose de paillettes et d'explosions.
01:13 Plus aucun studio ne va entendre parler de Cowboy.
01:16 En sachant que le dernier à s'y être risqué, c'est Michael Cimino en 1980 avec La Porte
01:21 du Paradis, qui engendrera 3 millions de dollars de recettes pour un budget de 44 millions.
01:26 Un des plus gros flops de l'histoire du cinéma américain qui aura presque eu raison
01:29 de la légendaire United Artists.
01:31 Mais à cette époque, un certain Kevin Costner, devenu célèbre quelques petites années
01:36 auparavant grâce à son rôle d'Elliot Ness dans Les Incorruptibles de Brian De Palma,
01:40 ne verra pas ce boycott d'un bon oeil.
01:42 Véritable amoureux du western, sa jeunesse a été bercée par les films d'Howard
01:46 Hawks et John Ford entre autres.
01:47 C'est un genre qu'il a toujours rêvé de pouvoir mettre en scène avec sa vision
01:51 bien précise.
01:52 Et ses envies de western vont se concrétiser quand il va prendre connaissance de l'histoire
01:56 que son ami Michael Blake a écrite et qui raconte comment un officier de la guerre de
01:59 sécession va se lier d'amitié avec une tribu d'indiens jusqu'à devenir l'un
02:04 des leurs.
02:05 Costner, totalement emballé par l'idée, demandera à Blake de finaliser son histoire
02:08 et d'en faire un roman, ce que fera ce dernier en 1988 et ce qui permettra à Kevin
02:14 Costner d'acheter les droits et de commencer officiellement le projet Danse avec les loups.
02:18 En partant à la recherche de financement, Costner va vite se rendre compte qu'en effet
02:24 le western n'a plus du tout bonne réputation.
02:26 Aucun studio ne veut produire le film, et le peu qui accepte ne monte pas à plus de
02:29 10 millions de dollars et impose des choix artistiques au réalisateur comme la suppression
02:33 du Lakota dans le film, la langue du peuple Siyou, afin de limiter les sous-titres.
02:37 Evidemment, il refuse, sachant pertinemment que si ces derniers ne parviennent pas à
02:41 comprendre les éléments clés du film, jamais ils ne permettront à son auteur de bénéficier
02:45 du final cut et donc de la validation finale du projet.
02:48 L'utilisation du dialecte indien est essentielle au film, elle permet de bien renforcer ce
02:52 choc des cultures, et surtout elle offre la possibilité au personnage de créer cette
02:56 relation de confiance grâce notamment à une forme de curiosité et à une compréhension
03:01 sur le long terme.
03:02 Pour Kevin Costner c'est simple, soit ça se fera à sa manière, soit ça ne se fera
03:07 pas du tout.
03:08 Il va donc devoir se tourner vers l'Europe, et parvient à signer un deal avec la société
03:11 de production anglaise Majestic Films International, qui promet au réalisateur/acteur/producteur
03:18 une totale liberté et une enveloppe de 18 millions de dollars pour 60 jours de tournage,
03:23 pas plus, pas moins.
03:25 Au final, le tournage durera 108 jours, ce qui obligera Costner à mettre de sa poche
03:29 2 millions de dollars supplémentaires pour finaliser son film.
03:32 La première réalisation de Kevin Costner commence.
03:34 Il ne sait pas forcément utiliser tous les objectifs de sa caméra, il ne connaît pas
03:38 bien les termes techniques, mais il est bien entouré et surtout il a une vision bien précise
03:42 de ce qu'il veut.
03:43 Chaque amérindien dans le film est un véritable comédien amérindien, même les cascadeurs
03:48 sont amérindiens, et c'est la force du film, il s'en dégage une authenticité
03:52 à toute épreuve.
03:53 Le film est tourné dans le Wyoming, mais surtout dans le Dakota du Sud, terre natale
03:57 du peuple Sioux.
03:58 Les dialogues en Dakota sont supervisés par Doris Ledercharge, qui fut une des dernières
04:02 représentantes du peuple Sioux aux Etats-Unis, et qui nous quittera en 2001.
04:06 Chaussette est un véritable loup, car il était inconcevable pour Costner d'avoir
04:10 un faux loup dans un film qui s'appelle Danse avec les loups.
04:12 La chasse aux bisons, scène mythique du film, est d'une réalité effrayante, surtout
04:16 quand on sait que c'est Kevin Costner lui-même qui assure ses cascades.
04:19 Bref, le film se fait dans une belle harmonie, et dans un respect profond pour la nature,
04:23 pour le peuple amérindien, et pour le 7ème arme.
04:26 Pendant ce temps à Hollywood, certains se moquent, affirmant que la jeune carrière
04:30 de Kevin Costner est déjà terminée, que son film est un gouffre financier, qu'aucun
04:35 américain n'ira au cinéma pour qu'on leur rappelle le génocide du peuple indien.
04:38 Mais malgré tout, le film sort à l'automne 1990 aux USA, et les américains vont alors
04:44 prendre part à une histoire unique qui va bouleverser le pays tout entier.
04:47 Le film commence en nous plongeant directement dans la réalité sanglante de la guerre.
05:06 Le lieutenant John Dunbar est gravement blessé et prend conscience que sa jambe est condamnée.
05:11 Il décide donc de retourner sur le champ de bataille, où ses alliés sont bloqués
05:14 depuis des jours pris au piège par l'ennemi, mais Dunbar n'est pas là pour se battre,
05:18 il est là pour en finir.
05:20 Il va alors prendre un cheval afin de traverser le No Man's Land et mettre fin à ses jours.
05:25 Cependant cet acte suicidaire va se transformer en acte héroïque puisque les troupes ennemies,
05:29 trop occupées à tenter de la battre, vont détourner leur attention et donc permettre
05:32 aux alliés du lieutenant de franchir la ligne et en finir avec les soldats confédérés.
05:37 Toute cette scène s'est déroulée sous les yeux lointains des généraux qui décideront
05:40 d'offrir leur privilège à Dunbar, qu'ils considèrent comme un héros de guerre, en
05:43 lui permettant d'être opéré par un chirurgien, en le décorant, et en lui laissant le choix
05:48 de son affectation.
05:49 Ce dernier décidera d'être affecté dans un poste de garde quasi abandonné au bord
05:53 de la frontière afin de s'éloigner des horreurs de la guerre.
05:56 Voilà ce qui résume les 20 premières minutes du film.
05:59 Une introduction qui nous met dans un contexte bien particulier, qui nous présente les forces
06:03 du personnage principal, mais surtout qui résume parfaitement la violence et l'incompréhension
06:07 générale de cette guerre.
06:08 Alors, même si l'histoire n'est pas mon domaine de prédilection, je vais tenter
06:12 de vous remettre brièvement dans le contexte de la guerre de sécession afin de comprendre
06:16 ce que dénonce le réalisateur dans son film.
06:18 On a donc affaire à une guerre civile qui oppose les Etats-Unis d'Amérique au nord-est
06:22 et les Etats confédérés au sud-est.
06:24 Une guerre qui est due à des divergences d'opinions politiques, notamment sur la
06:27 question de l'abolition de l'esclavage.
06:29 On se retrouve donc avec des américains qui se mettent dessus comme jamais, faisant de
06:32 cette guerre la plus meurtrière de l'histoire du pays avec plus de 600 000 morts en seulement
06:36 4 ans.
06:37 Tous ont été dépassés par ce massacre qu'ils en ont presque fini par oublier pourquoi
06:41 ils se battaient.
06:42 Et c'est bien ce que Kevin Costner dénonce dans le film mais surtout dans cette introduction.
06:46 Une guerre dont personne n'arrive à prendre la mesure car une telle boucherie est difficilement
06:50 compréhensible.
06:51 Et d'ailleurs le film va démarrer en déployant plusieurs personnages qui ne prennent pas
06:55 vraiment au sérieux ce conflit.
06:56 Ces deux médecins qui normalisent une blessure mortelle, sans doute trop habitués à en
07:01 voir, mais aussi ce soldat qui ne parvient plus à prendre la mesure de la gravité des
07:06 événements tant cette gravité a atteint un point de non-retour.
07:10 Les généraux qui regardent ça comme on regarde un match de foot.
07:18 Les confédérés qui s'amusent à faire du tir au pigeon sur un homme en oubliant
07:22 de défendre leur position.
07:23 La générosité d'un général qui cache en fait un fossé énorme entre les différents
07:27 grades.
07:28 Lui a un chirurgien personnel pendant que les soldats meurent sur leur brancard.
07:31 Et bien entendu le Major Fembrogue.
07:34 On se retrouve devant un haut commandant de la guerre qui a perdu la notion de la réalité,
07:38 totalement bipolaire, incontinent et suicidaire.
07:41 A travers ce personnage, Kevin Costner dépeint toute la folie d'un pays qui entre en guerre
07:45 contre lui-même et qui par cet acte va amoindrir ses valeurs et insulter les terres qu'il
07:50 prétend défendre.
07:51 Durant cette scène, Dunbar demande à voir la frontière avant qu'elle ne disparaisse.
07:56 Cette frontière c'est celle qui sépare les états du nord et du sud à un territoire
08:00 sans appartenance et sans autorité où vit le peuple natif.
08:03 Mais cette frontière symbolise surtout une séparation d'idéaux.
08:06 D'un côté la guerre, la convoitise et la folie, de l'autre la paix, la fraternité
08:11 et la nature.
08:12 Dunbar, en s'éloignant de cette ville, de la civilisation et sous cet ultime coup
08:16 de feu, laisse derrière lui un combat qui n'est plus le sien, des valeurs qui ne le
08:24 représentent plus, une nation qu'il ne reconnaît plus, ou peut-être même à laquelle
08:28 il n'a jamais appartenu.
08:29 A partir de là, il se dirige vers cette frontière qui va le séparer, dans tous les sens du
08:33 terme, de son ancienne vie.
08:35 Dès l'arrivée de son personnage dans ce lieu désaffecté et laissé à l'abandon
08:51 par l'armée, Kevin Costner va commencer à sublimer les paysages naturels à travers
08:55 la magnifique photographie de l'Australien Dean Semler qui parvient à redonner toutes
08:59 ses lettres de noblesse à un genre qui se caractérise justement par ses grands espaces.
09:03 Des films de John Ford au cœur du Monument Valley, à ceux de Léon dans le désert espagnol.
09:08 Mais là où les westerns américains de l'âge d'or se veulent très manichéens et les
09:12 spaghettis enclats à une certaine violence, le western de Costner va chercher son identité
09:16 ailleurs, offrant une oeuvre bien plus contemplative, surtout à travers sa version longue.
09:20 Car oui, si vous ne le saviez pas encore, je vous parle bien ici de la version de 4
09:24 heures qui est devenue depuis quelques années la version officielle.
09:27 Le manichéisme du genre laisse place à la subtilité des sentiments humains.
09:31 Un exemple avec ce paysan qui accompagne Dunbar vers son campement et qui se veut plutôt
09:35 repoussant au premier abord, mais qui dévoilera finalement un aspect bien plus humain et délicat
09:39 qu'on aurait pu le croire.
09:41 Un personnage qui trouvera la mort auprès des Paonis, tribus amérindiennes qui ne vit
09:45 dans le film qu'à travers le vol et la violence.
09:47 Dans cette scène, Costner va jouer avec la perception du spectateur à plusieurs reprises.
09:52 Tout d'abord à travers sa mise en scène.
09:54 Ici par exemple, son personnage brûle des cadavres d'animaux et ce dernier se rend
09:58 compte de la fumée que ça dégage.
09:59 On coupe directement avec un plan sur la tribu des Paonis qui remarque de la fumée et qui
10:04 se lance à l'attaque.
10:05 Le spectateur est alors persuadé à ce moment là que c'est le lieutenant qui va être
10:09 victime de cette attaque.
10:10 Mais il se rendra alors compte que cette fumée provient finalement du campement du paysan
10:14 qui avait accompagné Dunbar et qui se fera massacrer par la tribu.
10:18 Le film vient également conforter le spectateur dans l'idée que les indiens sont des sauvages
10:22 en introduisant ce peuple à travers la tribu barbare des Paonis.
10:26 Le réalisateur nous met dans la peau de son personnage en faisant planer le doute sur
10:30 les indiens et leur réelle motivation.
10:32 Mais la tendance va s'inverser pour nous comme pour lui quand il va faire la rencontre
10:36 d'oiseaux bondissants.
10:37 Indien appartenant au peuple Siyou qui va prendre peur devant les… bah les attributs
10:41 du lieutenant, mais qui va surtout se poser beaucoup de questions sur cet homme blanc
10:45 qui ne ressemble à aucun autre.
10:47 Dunbar va également être intrigué par cet indien, lui qui n'avait entendu que des
10:50 horreurs sur ce peuple soi-disant barbare et qui va se retrouver devant un homme élégant,
10:55 sage mais surtout terrifié.
10:57 Les deux hommes vont alors éprouver ce désir d'en savoir plus l'un sur l'autre.
11:01 Dans sa solitude, John Dunbar va également se lier d'amitié avec son cheval Sisko,
11:05 à travers qui il voit sa rédemption et peut-être son sauveur vu que c'est sur son dos qu'il
11:10 a survécu à sa tentative de suicide en début de film.
11:12 Mais il va aussi faire la connaissance d'un loup qu'il va tenter d'apprivoiser et
11:16 qu'il va nommer Chausette.
11:17 Pour cet homme, qui possède un vrai sens de la bienveillance et de la curiosité, l'envie
11:22 d'ailleurs est trop grande.
11:23 Il ne le sait pas encore, mais c'est à travers le peuple Siyou qu'il va trouver
11:26 la rédemption et l'amour.
11:28 Les différentes rencontres se suivent avec un plaisir quasi impossible à dissimuler
11:32 pour nous spectateurs.
11:34 Les doutes des Siyou envers cet homme blanc se sont dissipés quand ce dernier s'est
11:37 présenté à eux en paix, sauvant par la même occasion celle de qui il tombera amoureux.
11:41 A partir de là, les cultures vont s'entrechoquer et malgré les risques de faux pas, c'est
11:46 un certain altruisme qui va s'en dégager.
11:48 On rit devant ce fossé culturel qui cache un véritable désir de savoir, de connaître
11:52 son prochain.
11:53 En partageant les us et coutumes de ce peuple, John Dunbar s'approche alors d'une harmonie
12:03 qu'il n'avait même pas encore effleurée jusque là.
12:05 Il découvre qu'un lien fort existe entre les Siyou et l'environnement qui les entoure.
12:10 Ces derniers vivent en parfaite symbiose avec une nature qu'ils n'ont pas essayé
12:13 de dompter, mais avec laquelle ils partagent tout.
12:16 On découvre alors qu'ils ont un profond respect envers la végétation et les êtres
12:19 vivants qui les entourent.
12:20 Dunbar lui va petit à petit se retrouver dans cette façon de vivre.
12:24 Il va connaître ce sentiment étrange de bien-être et d'acceptation, ou plutôt
12:28 d'intégration, qu'il n'a jamais vraiment ressenti envers son propre peuple.
12:32 Pourtant il va aussi prendre conscience que la violence est inhérente à l'être humain,
12:36 à travers la guerre qui oppose les Paunis aux Siyou, et ça on y reviendra, mais aussi
12:40 quand ces derniers fêtent le meurtre de plusieurs officiers américains.
12:43 Ce qui m'amène à vous parler de la scène emblématique du film, la chasse aux bisons.
13:00 Techniquement on a affaire à un morceau de bravoure de la part de Kevin Costner, qui
13:03 réalise ici son premier film je le rappelle.
13:05 La scène a demandé la mobilisation de centaines de bisons, mais aussi de différents cascadeurs
13:10 amérindiens et d'effets pratiques afin de ne blesser aucun animal.
13:14 Kevin Costner va même continuer une de ses cascades après une très grosse chute à
13:17 cheval, et le résultat en vaut la chandelle tant la scène est haletante.
13:21 D'ailleurs pour la petite anecdote, c'est Kevin Reynolds, réalisateur de Robin des
13:25 bois et Waterworld, qui supervisera cette scène.
13:27 La chasse aux bisons est essentielle pour le peuple Siyou, elle permet de survivre à
13:31 l'hiver grâce à la nourriture et à la fourrure de l'animal.
13:34 C'est pourquoi la participation de Dunbar à cette chasse est ce qui constitue l'acceptation
13:38 de ce dernier à la tribu.
13:39 Après ça, lui-même s'accordera à dire que ce fut un des moments les plus marquants
13:43 de sa vie.
13:44 Le respect, la fraternité et le bien-être sont désormais ce qui rythme son quotidien.
13:48 La restauration du fort, l'arrivée des forces armées américaines, tout ceci ne
13:52 l'intéresse plus.
13:53 Et sa relation avec une des femmes de la tribu ne fera que cimenter son désir d'émancipation.
13:57 Mais c'est en prenant part à une bataille contre les Paonis que sa quête existentielle
14:01 va prendre tout son sens.
14:02 Lui qui a connu les atrocités de la guerre sans que ni tête vient pour la première
14:06 fois de se battre pour des raisons valables et justes.
14:09 A ce moment-là, ses motivations sont cohérentes.
14:12 Son voyage initiatique est terminé, et il prend conscience que cette harmonie qu'il
14:16 désirait tant, il l'a enfin trouvée.
14:18 Jusque-là, c'est sa fidélité à une cause perdue qui l'empêchait de s'émanciper.
14:22 Mais en combattant pour la survie et plus pour des idéaux, il reprend le contrôle
14:26 de son existence qui n'avait jusque-là aucun sens.
14:29 En se dirigeant vers la frontière, ce n'est pas que la guerre qu'il laisse derrière
14:45 lui, c'est l'appartenance à tout un peuple.
14:48 Mais surtout, ce que ce peuple a fait de lui.
14:50 C'est la manière dont ils l'ont façonné qu'il abandonne.
14:53 En traversant cette frontière, il va enfin se trouver.
14:56 Laisser disparaître le lieutenant John Dunbar, qui n'était alors qu'un moule cachant
15:00 sa véritable identité.
15:01 Ce combat sonne chez lui comme un rite initiatique, et fissure un cocon qu'il laissera apparaître
15:06 l'homme qui l'est vraiment, danse avec les loups.
15:09 Sa relation avec Two Socks, ou Chaussettes en version française, peut être vue comme
15:20 une métaphore de l'acceptation, mais aussi du rejet.
15:22 On peut même affirmer qu'il est la représentation de l'ensemble du peuple amérindien.
15:27 Il n'est pas là que pour justifier le titre, il se positionne comme un véritable test
15:31 pour l'être humain.
15:32 Accepter la différence, essayer de la comprendre, ou la rejeter et la détruire.
15:36 La première rencontre entre John Dunbar et le loup se fait dans la méfiance.
15:40 Le premier sentiment du lieutenant à la vue de la bête, c'est cette peur de l'inconnu.
15:44 Et son premier réflexe sera de le tenir en joue.
15:46 Mais à force de temps et de patience, il apprendra à s'y acclimater, et même à
15:50 l'apprécier.
15:51 Si ce loup est à l'origine de son nouveau nom indien, ça n'est pas anodin.
15:54 C'est à travers cette relation très particulière avec l'animal qu'il va extraire sa substantifique
15:59 moelle.
16:00 Un homme doué de sensibilité, de curiosité, d'empathie et en phase avec la nature.
16:05 Quand on sait ça, le meurtre du loup devient insoutenable.
16:08 De part la gratuité de son geste, qui déchire le coeur, mais aussi à travers son sous-texte.
16:13 Car ce meurtre nous renvoie à la dure réalité.
16:16 L'avenir du peuple Siyou et de toutes les autres tribus sont entre les mains d'hommes
16:20 qui ont été façonnés dans une société nombriliste qui rejette tout ce qu'elle
16:23 ne comprend pas, en justifiant une violence injustifiable et aberrante.
16:27 Après avoir passé plus de trois heures avec ce peuple, le film nous remet les pieds sur
16:31 terre.
16:32 Ils sont voués à disparaître, et avec eux toute une culture qui sera inondée par ce
16:36 désir de prendre sans comprendre.
16:38 Danse avec les loups, le personnage, se positionne alors comme un porte-parole de cette culture.
17:03 Il quitte le clan afin de protéger les siens, mais surtout pour essayer de faire comprendre
17:07 à ceux qui veulent l'entendre ce qu'est vraiment le peuple Siyou et l'importance
17:11 de leur tradition.
17:12 Avec du respect mutuel et de la patience, une amitié inattendue entre deux peuples
17:17 peut naître.
17:18 On va toujours craindre l'inconnu, soit le fuir, soit le défier.
17:21 Mais je pense que ce que le film tente de nous faire comprendre, c'est que l'harmonie
17:25 entre tous peut exister si chacun décide de faire un pas en avant.
17:28 Maintenant, l'histoire ne peut être réécrite, et le film n'a pas d'autre choix que de
17:32 séparer à nouveau ces deux entités à travers un dernier échange d'une puissance émotionnelle
17:36 phénoménale.
17:37 Mais donc, Kevin Costner est forcé de briser le lien à travers sa mise en scène, en séparant
17:41 à nouveau les deux peuples dans l'environnement, en créant cette frontière naturelle qui
17:45 n'empêchera pourtant pas la traversée d'un respect mutuel et d'une amitié sincère.
17:49 Le texte final nous remet dans un contexte historique difficile, mais le loup, dans l'ombre,
17:57 nous rappelle que les indiens d'Amérique n'ont pas totalement été oubliés, et
18:01 que certains, notamment à travers l'art, continuent de faire vivre les terres sauvages
18:05 et son véritable peuple.
18:06 La sortie est une étape stressante pour le réalisateur et toute son équipe, surtout
18:25 pour un film qui a vu sa réputation mise à mal par Hollywood.
18:28 Mais les américains, ainsi que le reste du monde seront au rendez-vous, et feront de
18:32 Danse avec les loups un énorme succès commercial, avec une recette estimée à plus de 420 millions
18:37 de dollars à travers le monde, et plus de 7 millions d'entrées en France.
18:42 Les critiques sont également unanimes quant à la qualité du métrage, et Hollywood fera
18:46 son mea culpa en lui décernant 7 oscars, dont meilleur réalisateur et meilleur film,
18:51 3 golden globes, et même un grammy awards pour l'excellente bande-son signée John
18:56 Barry.
18:57 Mais la récompense ultime viendra en 2007, quand le film sera admis au patrimoine de
19:01 la bibliothèque des congrès de Washington.
19:03 Étant le premier western à rafler l'oscar du meilleur film depuis 1931, ce dernier se
19:08 paye même le luxe de relancer la mode du genre, et de permettre à d'autres cinéastes
19:12 talentueux de venir s'y frotter, et ça, durant les décennies à venir.
19:16 Danse avec les loups n'est pas le premier film à rendre hommage au peuple indien,
19:20 mais c'est sans doute celui qui le fait avec le plus grand cœur.
19:23 Il dégage une profonde humanité, prône des valeurs simples mais tellement fondamentales
19:28 comme la tolérance, l'acceptation, la curiosité, l'amour, ou encore le respect de l'environnement.
19:34 Il est une épopée grandiose qui met en avant des décors naturels sublimes, qui rend hommage
19:39 à un peuple disparu injustement, et qui développe un personnage ultra attachant en quête de
19:44 son propre intérieur qu'il va trouver à travers son rapport à la nature et sa capacité
19:49 à accepter l'autre.
19:50 Je ne suis pas des plus objectifs sur ce film, je dois bien l'avouer, mais il est d'une
19:54 telle importance pour moi que je ne peux que le considérer comme le film de ma vie.
19:58 Mon film préféré entre tous.
20:00 Il prône toutes les valeurs que je défends, offre des moments de bravoure infinis, et
20:04 en plus le fait à travers un récit solide, une mise en scène incroyablement maîtrisée,
20:09 une composition envoûtante, et avec des comédiens investis et très talentueux.
20:13 Cette vidéo c'est ma lettre d'amour à l'œuvre qui a façonné ma plus grande
20:18 passion, et je ferai en sorte d'être son porte-étendard aussi longtemps que je le
20:22 pourrai.
20:23 Parce que Danse avec les loups est un chef d'œuvre qui mérite d'être vu.
20:26 J'ai toujours aimé la magie qui entoure la production d'un film.
20:37 Quand les films tossent, ils meilleurent d'eux-mêmes, ils deviennent des moments
20:43 de notre propre vie, des moments qu'on n'oubliera jamais.
20:46 Une simple réplique, un simple regard, un geste imperceptible de la main, un baiser.
20:53 Ces moments rasés dans la mémoire deviennent des classiques.
20:59 Et quand les films nous touchent ainsi, on comprend pourquoi on y retourne.
21:05 [Musique]

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