• l’année dernière
Depuis sa sortie en 1995, Waterworld continue de générer pas mal de sel encore aujourd'hui. Dans cette vidéo je reviens sur le film, sûr ses points faibles mais surtout sur ses nombreuses qualités qui méritent d'être soulignées.

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Musiques (dans l'ordre de diffusion) :

- Escaping The Smokers (From --Waterworld-- Soundtrack)
- Main Titles (From --Waterworld-- Soundtrack)
- Scott_Buckley - Freedom Uplifting Epic Orchestral

#Waterworld #KevinCostner #Analyse
Transcription
00:00 "Waterworld est un film très cher dans le monde, les gens adorent Waterworld"
00:05 Ah la la, Waterworld.
00:12 Un film plus connu pour sa production chaotique que pour le film en lui-même.
00:16 Et pour cause.
00:17 Un script qui est passé par beaucoup, beaucoup trop de mains.
00:20 Un tournage sur l'eau complètement désastreux.
00:22 En même temps, quand on tourne sur l'eau, il faut s'y attendre.
00:24 "J'ai beau être matinal, j'ai mal."
00:26 Des décors hors de prix détruits par la météo.
00:29 Kevin Costner qui demande une villa pour faire bronzette, qui divorce dans la foulée.
00:33 Et qui quand il n'est pas à deux doigts de se noyer,
00:35 vient faire chier le réalisateur en réécrivant lui-même ses répliques,
00:38 ou parce qu'on voit trop sa calvitie à l'écran.
00:40 Dennis Hopper qui arrive un mois après le début du tournage,
00:42 et qui est totalement en roue libre.
00:44 Le budget qui explose les plafonds.
00:46 Et pour couronner le tout, la presse qui apprend tout ça,
00:48 et qui désingue la réputation du film plusieurs mois avant sa sortie.
00:52 Bref, tout ça on le sait, ça a déjà été dit, et on n'en parlera pas ici.
00:55 Dans cette vidéo, je vais plutôt m'attarder sur le film, plus que sur sa production.
00:59 Qu'est-ce qu'il raconte ? Pourquoi s'est-il forgé une telle réputation au fil du temps ?
01:03 Et quels sont les points forts de son récit ?
01:05 Car oui, le film a des points forts.
01:07 Le premier scénario du film est écrit par Peter Rader,
01:10 et est à la base prévu pour être une série B destinée à un jeune public.
01:13 Puis, il passera entre les mains de David Towie,
01:16 qui lui conférera un aspect plus sérieux en s'inspirant ouvertement de la saga Mad Max.
01:20 Mais c'est en tombant entre les mains de Kevin Costner,
01:22 que Waterworld va vite devenir un véritable rollercoaster hollywoodien.
01:26 Il faut savoir qu'au milieu des années 90,
01:28 Kevin Costner est une méga star.
01:30 Réalisateur et producteur à succès avec Danse avec les loups,
01:33 qui sera auréolé de 7 Oscars.
01:35 Mais aussi acteur bankable, puisqu'avant Waterworld,
01:38 il enchaîne les succès avec notamment Bodyguard, un monde parfait.
01:41 Et Robin des Bois, réalisé par n'une autre que Kevin Reynolds,
01:44 que Costner proposera à Universal pour réaliser Waterworld.
01:47 Évidemment, l'ego de Costner à cette époque ne permettra pas à Kevin Reynolds
01:51 de mettre en avant sa vision du film, et notamment du personnage principal.
01:54 Mais forcément, quand on a reçu l'Oscar du meilleur réalisateur,
01:57 on a tendance à vouloir n'en faire qu'à sa tête.
01:59 Et ça donnera lieu à plusieurs grosses disputes entre les deux hommes,
02:02 jusqu'à ce que Reynolds soit mis de côté durant la post-production,
02:05 qui sera confiée à la star du film.
02:07 Avec tout ça, le film sort quand même dans les temps.
02:10 Et à l'été 95, le monde entier peut assister à cet énorme spectacle dans les salles de cinéma.
02:15 Et contrairement à une des nombreuses idées reçues,
02:17 le film n'est pas un échec commercial.
02:19 Ça n'est pas non plus un énorme succès,
02:21 mais il parvient à être rentable sur le long terme,
02:23 notamment grâce à sa sortie internationale,
02:25 au marché de la vidéo et au merchandising,
02:27 avec notamment la commercialisation, entre autres, d'un jeu vidéo.
02:30 En effet, pour 175 millions de dollars de budget,
02:33 qui en fait le film le plus cher de l'histoire à l'époque,
02:35 il en rapporte 264 millions, dont 2 millions d'entrées en France.
02:39 C'est aux Etats-Unis que le bas blesse,
02:41 car le film ne rapportera là-bas que 88 millions de dollars.
02:44 Et ce chiffre assez désastreux pour un film de cette ampleur n'est pas dû au hasard.
02:48 Car durant les mois précédant sa sortie,
02:50 la presse américaine va s'efforcer de mettre la lumière sur les problèmes de production du film
02:54 et sur la vie privée de son acteur principal.
02:56 De ce fait, la promotion du métrage devient totalement biaisée par toutes ces révélations.
03:00 Et la projection du premier teaser mal branlé durant le Noël 1994 n'arrange pas les choses.
03:05 Les médias n'hésiteront pas à le prendre à partie
03:07 et feront germer chez les Américains cette idée générale que Waterworld est un désastre,
03:12 alors que le film n'est toujours pas sorti.
03:14 Voilà comment, le 28 juillet 1995,
03:17 les enfants de l'oncle Sam étant persuadés que le film est raté,
03:20 préféreront aller voir Batman Forever ou Apollo 13.
03:23 L'acharnement médiatique aura eu raison du film.
03:26 Ce dernier n'est plus considéré comme une oeuvre à part entière,
03:28 mais comme une sorte de fait divers.
03:30 Encore aujourd'hui, Waterworld n'est pas l'histoire d'un solitaire
03:33 qui doit survivre dans un monde recouvert par les eaux,
03:35 mais l'histoire d'un film qui a été englouti par la machine hollywoodienne,
03:39 porté par un réalisateur dépassé par les événements
03:42 et un acteur star totalement déconnecté de la réalité.
03:45 Eh ben moi dans tout ça je retiens surtout le film,
03:47 parce qu'en 1995 j'avais un an,
03:49 et je ne vais le découvrir que 9 ans plus tard dans un vieil immeuble
03:52 qui se situe lui-même dans un vieux quartier du sud de la France.
03:55 Donc autant vous dire qu'à cette époque, les déboires de production,
03:58 je m'en tamponne les amygdales.
04:00 Mais le film, lui, j'en garde encore un magnifique souvenir.
04:02 Parce que oui, pour être honnête,
04:04 en plus d'avoir un faible pour ses films malades,
04:06 ses estropiés du cinéma, et pour Kevin Costner,
04:09 je prends un plaisir dingue à suivre ses héros solitaires,
04:12 badass, et qui n'ont que pour seul allié leur force,
04:15 leur charisme et leur superbe ingéniosité.
04:17 Je ne pouvais donc qu'aimer cette immense peau pourrie d'action
04:20 en tout genre totalement régressif qu'est Waterworld.
04:23 Waterworld fait évoluer son personnage principal
04:33 dans un monde post-apo où la terre a été engloutie par les océans,
04:36 et où il ne reste plus que quelques humains errants entre rouille et eau salée.
04:40 Seulement voilà, le bruit court qu'il existerait quelque part
04:43 un bout de terre qui n'est pas succombé aux eaux.
04:45 Et de ce bout de terre viendrait une petite fille
04:47 qui elle seule en connaît le chemin.
04:49 A partir de là, un groupe de mercenaires va tout faire
04:51 pour enlever la petite fille afin de s'accaparer ce bout de terre.
04:54 Mais ça c'était sans compter notre cher Kevin Costner
04:57 et son trimaran totalement cheaté.
04:59 Alors oui, la trame principale est tout ce qu'il y a de plus classique.
05:02 Mais peu importe, car ça n'est pas là que réside la force du film.
05:06 Toute cette histoire n'est qu'un prétexte pour mettre en avant
05:08 des décors sublimes, des scènes d'action dantesques et un univers unique.
05:12 Laissez-moi donc le temps de décortiquer tout ça
05:14 et de vous expliquer pourquoi Waterworld est un bon film.
05:18 Le futur.
05:21 Les glaces des pôles ont fondu
05:23 et la terre repose sous une masse d'eau.
05:27 Ceux qui ont survécu
05:29 se sont adaptés à un monde nouveau.
05:32 [Musique]
05:40 Le film introduit directement le personnage principal sur une image...
05:44 pas banale.
05:45 Mais qui a son importance car on prend directement conscience
05:48 que le héros est acclimaté à l'environnement,
05:50 le comprend et le maîtrise.
05:52 C'est la force de cette introduction.
05:53 Elle va à elle seule nous dévoiler toutes les facettes du protagoniste.
05:56 Il peut faire preuve d'une certaine générosité
05:59 et aussi être sans pitié avec ceux qui ne le méritent pas.
06:02 On comprend également qu'il a une certaine capacité
06:04 qui lui permet de rester longtemps sous l'eau
06:06 et on découvrira plus tard que c'est un mutant
06:08 qui possède des branchies et des pieds palmés.
06:10 Et si tout ça ne suffisait pas, il habite une sorte de trimaran customisé
06:14 qui premièrement lui donne un certain avantage en mer
06:16 et aussi, ne nous mentons pas, le rend super cool.
06:19 Qu'est-ce que j'aurais aimé pouvoir naviguer sur ce bateau bordel !
06:22 L'introduction va également mettre en avant
06:24 les différents humains qui peuplent cette terre.
06:26 Le voleur qui va être l'être humain le plus représentatif de ce monde,
06:29 intelligent, opportuniste et un peu charognard.
06:32 C'est d'ailleurs pour ça que le protagoniste n'a pas confiance en l'être humain.
06:36 "Il y a à peine deux heures, je valais pas grand chose pour vous."
06:39 "J'ai pas voulu ça."
06:41 "Vous êtes tous cruels."
06:43 Et les smokers qui sont les antagonistes du film.
06:47 On sait également que malgré ce côté très chaotique,
06:50 ce nouveau monde est régi par des codes bien spécifiques.
06:53 Que c'est la loi du chacun pour soi,
06:54 mais qu'il reste malgré tout un certain civisme,
06:56 et même des structures.
06:58 "Je vais te remercier."
06:59 "Non, pas la peine."
07:00 "Deux drifters en mer, il y a obligatoirement échange."
07:03 "Je connais le code, mais le renseignement est gratuit."
07:06 "Rien n'est gratuit sur Waterworld."
07:10 Une fois qu'on sait tout ça, on fait se confronter tous ces personnages,
07:13 et on finit d'introduire dans l'action notre héros
07:16 qui sortira évidemment victorieux de cet affrontement,
07:18 et qui plus est, avec panache.
07:21 L'introduction est très efficace,
07:23 car elle permet au spectateur de faire connaissance avec le protagoniste,
07:26 de savoir quelles sont ses forces et de quoi il est capable,
07:28 mais elle met aussi en avant cet univers bien distinct,
07:31 régi par des codes qui lui sont propres,
07:33 un univers qui tout au long du film va s'avérer ultra riche.
07:36 A commencer par cette structure incroyable
07:39 qui donne un relief totalement fou au film.
07:41 L'atoll à elle seule lui confère une véritable identité.
07:44 Tout cet environnement improbable s'avère aussi incroyablement réaliste,
07:48 et introduit ce qui est pour moi une des forces majeures du film,
07:51 l'iconisation des objets du quotidien.
07:54 Un pot de terre qui suscite un énorme intérêt,
07:56 un rétroviseur de voiture que les enfants s'arrachent comme la dernière console de jeu,
08:00 et évidemment cette scène totalement folle portée par un Kim Coates habité,
08:04 et où de simples feuilles de papier vont attirer toutes les convoitises,
08:07 et vont servir à assouvir tous les péchés d'un être humain pas très net.
08:11 Ce qui me fait dire au final qu'on s'approche de plus en plus de notre monde actuel.
08:15 "C'est du papier, voilà ce que c'est, du vrai papier, regarde ça, comme il sent."
08:21 Regardez cette manière qu'ils ont d'iconiser cette simple chose,
08:25 de la rendre indispensable.
08:27 La manière qu'a le film de mettre en avant toutes ces reliques
08:29 qui sont pour nous que de simples objets que l'on ne remarque même plus,
08:32 offre ce côté très humain, très probable à la situation.
08:35 On y croit totalement.
08:36 Pour nous aussi, à cet instant précis, ce papier vaut de l'or.
08:40 Et c'est quelque chose qui peut paraître banal,
08:42 mais que je trouve personnellement assez envoûtant.
08:44 C'est un élément qui permet de garnir encore un peu plus le film.
08:47 Et c'est ce qui lui permet d'être plus qu'un simple Mad Max sur l'eau.
08:51 Même s'il l'est, bien sûr.
08:52 Mais il ne fait pas que l'être, il récupère l'idée,
08:55 et lui insuffle quelque chose qui lui est propre.
08:57 Une véritable identité, que ce soit dans ses décors, ses costumes,
09:01 et même sa réalisation, car le film a pour lui une superbe photographie,
09:04 qui est un des seuls avantages à tourner véritablement en mer,
09:07 mais aussi une musique très efficace,
09:09 que l'on doit à James Newton Howard,
09:11 qui a travaillé également et entre autres sur la musique de Sixième Sens,
09:15 King Kong et Collatéral.
09:17 Waterworld va aussi piocher de l'efficacité dans ses scènes d'action.
09:20 L'introduction tout d'abord, on en a parlé,
09:22 les nombreuses courses-poursuites,
09:23 mais surtout l'attaque de l'atoll en début de film,
09:26 qui est la scène majeure du métrage.
09:28 Une scène bien représentative du cinéma d'action américain dans les années 90,
09:32 où tout est saupoudré d'un certain too much assumé et relativement rafraîchissant.
09:36 Sans mauvais jeu de mots, bien sûr.
09:37 On ressent le travail colossal que ça a demandé en termes de logistique,
09:41 mais aussi tous ces cascadeurs et leurs prestations remarquables
09:44 qui offrent au film de vrais moments de bravoure.
09:46 Tout ce que vous voyez là est vrai, rien n'est fake, rien n'est rajouté,
09:50 et c'est quelque chose qui manque aujourd'hui.
09:52 Encore plus quand on sait que c'est possible même de nos jours de travailler de cette manière.
09:55 Y'a qu'à demander à George Miller.
09:57 Cette scène a aussi son importance dans le développement du récit,
10:00 puisqu'elle introduit l'antagoniste,
10:01 qui se veut tout aussi barré que l'ensemble de son groupe.
10:04 Non mais regardez-moi ce mec !
10:05 On dirait un goonies sous cocaïne.
10:07 "Steven Spielberg présente...
10:09 les Goonies !"
10:12 Elle rassemble également les trois personnages principaux
10:14 et offre une fois de plus l'occasion au héros de prouver son ingéniosité et sa bravoure.
10:18 Une scène tellement populaire qu'elle fait encore office aujourd'hui d'attraction
10:21 dans certains parcs universals, dont celui de Los Angeles.
10:24 Et pour avoir assisté au spectacle, je peux vous dire que ça décoiffe.
10:28 Malheureusement, le climax ne sera pas à la hauteur de cette scène en termes d'efficacité.
10:32 Les décors sont vraiment cool encore une fois.
10:34 Les smokers qui se moquent sur un bateau où y'a écrit "No Smoking" en énorme,
10:37 moi ça me fait rire.
10:38 On peut aussi relever le travail de Kevin Costner,
10:40 qui assure la plupart des cascades de Waterworld.
10:42 Et oui, car là, ici, c'est bien lui.
10:44 Mais vu la générosité dont le film a fait preuve,
10:46 on peut se dire que c'est un peu trop long pour un film de cette taille.
10:49 Et bien, c'est pas tout.
10:50 On peut aussi se dire que c'est un peu trop long pour un film de cette taille.
10:52 Et bien, c'est pas tout.
10:53 Et oui, car là, ici, c'est bien lui.
10:55 Mais vu la générosité dont le film a fait preuve durant presque deux heures,
10:58 je trouve la fin un peu maigre.
11:00 Ça aurait dû être l'apogée d'un Too Much plutôt plaisant jusque-là,
11:03 mais ça ne se veut être qu'une scène d'action de plus.
11:05 Bon, on peut quand même relever la mort de l'antagoniste,
11:07 complètement cartoonesque,
11:09 et à la hauteur de ce personnage totalement loufoque.
11:11 A savoir d'ailleurs qu'avant le choix tardif de Dennis Hopper pour interpréter le Diacre,
11:15 la production avait proposé le rôle à Jack Nicholson,
11:17 John Malkovic,
11:18 et Samuel L. Jackson.
11:20 Bref, que de bons choix.
11:23 "Non !"
11:24 Dans Waterworld, les personnages ont le mérite d'avoir du caractère.
11:30 Et il en va de même pour notre héros,
11:32 qui s'avère au final ne pas totalement en être un.
11:34 Ça a été un des motifs qui causera d'ailleurs une rupture dans la relation entre Kevin Costner et Kevin Reynolds,
11:39 le développement du personnage principal.
11:41 Costner voulait faire de son personnage un héros infaillible,
11:44 généreux et sans défaut.
11:45 Alors que Reynolds, lui, voulait rester dans une certaine logique.
11:48 Dans un monde post-apocalyptique, tu ne peux te fier à personne.
11:51 Et quand tu passes des mois, voire des années seul sur un bateau en plein océan,
11:55 bah t'es pas du genre civilisé.
11:57 Et au final, Reynolds aura eu raison des caprices de sa star,
11:59 puisque le personnage surfera sur cette ambiguïté.
12:02 Quand il récupère deux passagers sur son bateau,
12:04 on s'en rend compte que non seulement il n'a pas l'habitude du contact humain,
12:07 mais qu'en plus ça peut être un vrai con.
12:09 Maintenant, d'un autre côté, il sait faire preuve d'un certain honneur,
12:12 puisqu'il refuse les avances d'Hélène,
12:14 et qu'il la sauvera du pervers au papier.
12:16 C'est ce qui offre au personnage de Costner sa substance.
12:19 On va avoir maintes fois l'occasion de le détester,
12:21 mais ses défauts humains, mêlés à son courage,
12:23 feront qu'on ne peut que s'attacher à lui.
12:25 La version longue aura peut-être le défaut de le rendre encore plus antipathique,
12:29 peut-être même un peu trop.
12:31 On aura le droit par exemple à une scène bonus
12:33 où le protagoniste dégustera une tomate devant une mère et son enfant affamés.
12:37 Ce qui a peut-être tendance à dépasser une certaine limite,
12:40 et qui rend son évolution un peu trop brusque.
12:42 Car le mec du coup passe en quelques jours de "je m'en fous que tu meurs de faim"
12:45 à "et si je t'apprenais à nager ?"
12:47 Globalement la version longue est intéressante à découvrir,
12:50 on a le droit à 40 minutes supplémentaires,
12:52 ce qui mérite le coup d'œil.
12:53 Mais contrairement à d'autres œuvres,
12:55 elle ne constitue pas une nécessité.
12:57 Je dirais même qu'elle a tendance à plomber un rythme
12:59 qui se doit de rester relativement élevé dans ce genre de production
13:02 où le scénario ne tient que sur un mouchoir de poche.
13:04 Elle va ajouter un côté assez extrémiste à l'antagoniste,
13:07 qui refuse de vivre aux côtés de mutants comme le personnage de Kevin Costner.
13:10 On assiste également à une scène de procès sur l'atoll en début de film
13:13 qui rend encore plus déplaisant les différents personnages secondaires.
13:16 Elle nous offre un caméo de Jack Black qui n'est pas pour me déplaire.
13:20 Elle va donner un nom au personnage de Kevin Costner
13:26 qui n'en avait pas dans la version cinéma
13:28 et que l'on va appeler ici Ulysse.
13:30 Et elle permet surtout d'en savoir plus sur cette fameuse terre promise, Dryland,
13:33 qui n'est nul autre qu'une partie de l'Everest.
13:36 C'est une version intéressante à découvrir,
13:38 mais je la trouve néanmoins inférieure à la version cinéma
13:40 qui offre un véritable côté fourre-tout et hybride au film
13:43 que personnellement j'apprécie beaucoup.
13:45 Comme je l'ai dit plus tôt, le scénario n'est qu'un prétexte
13:47 pour ouvrir les portes d'un monde nouveau,
13:49 un monde que le spectateur prendra plaisir à explorer.
13:52 Et puis Kevin Costner en juste corps,
13:54 avec sa crinière dégarnie et ses boucles d'oreilles coquillages,
13:56 moi perso je ne m'en lasse pas.
13:58 J'ai conscience des défauts du film
14:00 et je comprends qu'on puisse ne pas totalement accrocher
14:02 à ce genre d'oeuvre assez loufoque.
14:04 Mais il n'empêche que c'est un film qui a subi de trop longues années sa réputation
14:07 et je me devais, 25 ans plus tard, d'essayer de le réhabiliter.
14:11 C'est un film qui suinte le sel, la rouille, l'essence.
14:14 C'est un film qui nous donne envie d'y croire à cet univers.
14:17 Donc pour sortir une phrase bateau, sans mauvais jeu de mots encore une fois,
14:20 Waterworld s'est sous-coté.
14:22 Parce que ça offre quelque chose de cool,
14:24 quelque chose de décomplexé, voire même d'ambitieux par moments.
14:27 Les effets numériques sont dégueulasses
14:29 et on peut noter quelques moments gênants, c'est vrai.
14:31 Mais ça mérite qu'on s'y attarde.
14:33 Et surtout ça mérite de figurer dans la liste des bons blockbusters américains
14:36 de la décennie 90.
14:43 Donc voilà, cette vidéo touche à présent à sa fin, j'espère qu'elle vous aura plu.
14:46 J'espère qu'elle vous donnera au moins envie de découvrir ou de redécouvrir le film.
14:50 En sachant qu'il y a un nouveau Master 4K qui est sorti assez récemment,
14:53 donc n'hésitez pas à vous le procurer.
14:54 Et quant à moi, il ne me reste plus qu'à partir à la conquête des océans
14:57 et puis pourquoi pas me trouver quelques coquillages
14:59 qui pourront faire office de jolis boucles d'oreilles, hein.
15:02 Pourquoi pas.
15:03 Je vous souhaite une très bonne journée ou une très bonne soirée
15:06 et je vous dis à très bientôt, et à très bientôt.
15:08 Ciao.
15:09 [Musique]