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Jeudi 16 novembre 2023, SMART JOB reçoit Pierre Brajeux (PDG, président délégué, Torann-France, Fédération Française de la Sécurité Privée) , Jean Pralong (psychologue et professeur RH, EM Normandie) , Yann Lasnier (délégué général, Petits Frères des Pauvres) et Brice Alzon (président, FESP)

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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous, emploi, RH, débat, analyse, expertise
00:13 et vos rubriques habituelles évidemment. Bien dans Smart Job aujourd'hui, on parle du travail qui est un point de contact
00:19 intergénérationnel, l'unique d'ailleurs point de contact et on va en parler avec Yann Lamié, il est délégué général de l'association
00:26 des petits frères des pauvres avec une étude passionnante justement sur cette relation intergénérationnelle et cette relation au travail.
00:33 Le cercle RH, on parle de la loi immigration, alors elle est débattue au Sénat et vous suivez ce sujet, c'est un débat à la fois économique
00:40 et politique avec un article 3 qui est devenu l'article 4 bis, avec cet enjeu, faut-il régulariser des sans-papiers justement pour répondre
00:48 à cette pénurie de main-d'oeuvre dans les secteurs sous tension, on en parlera avec nos invités qui sont à la tête de fédérations professionnelles
00:56 de secteurs sous tension et puis on terminera notre émission avec fenêtre sur l'emploi, pourquoi les cadres ne croient pas en leur talent,
01:03 on fera le point avec Jean Prallon qui sort une étude passionnante, professeur en ressources humaines à l'EM Normandie, c'est d'abord et surtout
01:10 les diplômes d'ailleurs qui donnent l'impression qu'on a du talent, on y reviendra et on en parlera longuement avec lui à la fin de l'émission.
01:16 Tout de suite, c'est bien dans Smart Job.
01:18 [Générique]
01:30 Bien dans Smart Job, on parle du travail sous un angle assez intéressant et d'ailleurs jamais encore traité depuis qu'on fait cette émission,
01:38 on en parle avec Yann Lannier, bonjour Yann. - Bonjour.
01:42 - Vous êtes le délégué général de l'association des petits frères des pauvres et on se dit tiens on va parler travail avec une étude qui est sortie fin septembre
01:50 justement sur l'intergénérationnel, d'abord un petit mot quand même sur les petits frères des pauvres et sur l'esprit de votre association.
01:59 - Les petits frères des pauvres existent depuis 1946 et le coeur de l'action des petits frères des pauvres c'est la lutte contre l'isolement social
02:06 et l'isolement social des personnes âgées. Dans notre pays, plus de 2,5 millions de personnes vivent l'isolement social.
02:13 L'isolement c'est différent de la solitude même si avec le travail on voit et notamment avec le télétravail qu'il y a un certain nombre de choses
02:19 qui peuvent se fabriquer dès le travail mais dans ce rapport et nous avons souhaité consacrer du temps justement à cette question du lien entre les générations
02:28 et parce que nous pensons que l'entreprise, le moment du travail c'est aussi un moment où on peut développer sa capacité à lutter contre l'isolement social de tous
02:38 mais notamment des aînés. - Alors qu'on soit précis pour ceux qui vont aller se jeter sur cette étude ou la revoir ou la relire, l'étude c'est pas une étude sur le travail
02:45 c'est une étude sur l'intergénérationnel, c'est comment on réussit à se rencontrer en fait l'axe clé, le pilier fort c'est que l'espace où on se rencontre
02:53 c'est quand même et avant tout et toujours l'espace de travail. - Alors les petits frères des pauvres sortent un rapport tous les ans le 1er octobre à l'occasion de la journée internationale
03:03 des personnes âgées, un baromètre de l'isolement social tous les 4 ans et puis des rapports interstitiels qui traitent de thématiques. Cette année c'était le lien entre les générations
03:12 qui nous intéressait, on pensait qu'il y avait des choses à aller chercher de ce côté-là. Qu'est-ce que nous dit ce rapport ? Il nous dit qu'on se voit moins, que les générations
03:19 ont de moins en moins de points de contact entre elles et parmi les points de contact qu'on a identifié en dehors de la famille, celui qui arrive en tête, en top
03:28 c'est l'entreprise, c'est le lieu de travail et on s'est dit tiens ça c'est intéressant à valoriser parce qu'on dit plein de choses sur l'entreprise, on dit plein de choses sur le travail
03:39 mais la coopération entre les générations et le fait que le travail en soit un creuset c'est pas quelque chose qu'on aborde souvent. - Ce chiffre 78% c'est la proportion des actifs
03:48 de 60 ans ou plus qui côtoient des personnes plus jeunes au travail. Juste ça nous renvoie quand même parce que l'étude nous renvoie aussi à ce très long ronde de manifestations
03:58 sur la loi travail et donc sur les retraites 62-64. Les personnes dont vous parlez c'est les personnes qui elles aussi vont devoir travailler plus longtemps, cette question-là elle est posée quand même ?
04:07 - Bien sûr, elle est posée. Alors on a également nous pris des positions sur la question des retraites puisque le débat s'était invité fortement dans notre pays au premier semestre
04:21 l'année dernière et dans les préconisations que nous faisons une fois qu'on a fait ce constat-là c'était surtout d'envoyer un message sur la nécessité d'avoir des politiques
04:32 d'accompagnement des seniors dans l'entreprise beaucoup plus fortes que celles qu'on peut avoir aujourd'hui. Pour à la fois les seniors qui sont dans l'entreprise mais pour aussi se rappeler
04:41 que par rapport au chiffre de la moyenne européenne le taux d'emploi des seniors en France est 6 points en dessous. - Il a progressé il faut le dire mais il est en dessous de la moyenne européenne.
04:50 - On est encore largement en dessous de la moyenne européenne et l'accompagnement des seniors dans l'entreprise y compris ceux qui vont devoir travailler plus, plus longtemps dans l'entreprise
04:59 c'est aussi quelque chose auprès des directions, auprès des services RH sur lequel il y a du travail à faire. - Sur l'intergénérationnel il y a un vrai débat parce qu'on parle d'intergénérationnel
05:09 c'est l'aspect positif du sujet puis aussi le choc des générations c'est-à-dire cette génération Z qui vient avec son téléphone et son doigt qui scrolle et puis des seniors
05:16 on est senior à partir de 50 ans à peu près selon l'INSEE qui ne se parlent pas. Vous vous dites un peu l'inverse vous dites quand même on se rencontre c'est-à-dire on se parle, on échange
05:27 ça va un peu à l'encontre des clichés, des idées reçues sur le sujet. - Vous avez au moins trois générations qui coexistent aujourd'hui globalement dans le travail et qui font plus que coexister, cohabiter
05:41 qui au quotidien coopèrent et ça je trouve qu'on ne le met pas assez en avant. - Jamais ? - Je crois beaucoup que les gens, les personnes, quelle que soit la génération à laquelle ils appartiennent
05:52 alors en plus les générations ont fait un peu des caricatures faciles autour de cela. - Le senior pas connecté, le jeune hyper connecté. - J'ai été assez marqué moi par la campagne de l'APEC je crois il y a quelques semaines sur les périmés dans le dos.
06:07 J'ai l'impression mais ça n'est qu'une impression je ne suis pas un spécialiste du travail que les seniors dans le travail aujourd'hui se voient à nouveau considérer puisque on arrive aussi à des niveaux d'emploi où les employeurs commencent à regarder avec de plus en plus d'intérêt les profils seniors mais sont de plus en plus conscients.
06:27 - C'est un choix j'ai envie de dire. - Oui et puis je sens qu'il y a aussi une vraie nécessité d'équilibrer générationnellement son entreprise en discutant beaucoup avec des chefs d'entreprise on sent cela et c'est pas que une question de hiérarchie c'est une question d'équilibre global de l'entreprise également.
06:43 - Merci Yann Lagné de nous avoir rendu visite avec cette étude www.petitsfrairedespauvres.fr allez voir parce que l'étude est beaucoup plus large et beaucoup plus complète puis vous découvrirez aussi les initiatives de l'association des petits frères des pauvres vous faites plein de choses et notamment avec des entreprises il faut quand même le préciser.
06:59 - Merci Yann Lagné d'être venu nous rendre visite délégué général de l'association des petits frères des pauvres et vous étiez venu avec une revue c'est le rapport ? - C'est le rapport.
07:06 - On va montrer le "nous" pendant que nous y sommes. - C'est le rapport. - Voilà sur l'isolement des personnes âgées et les liens entre générations il est sur internet www.petitsfrairedespauvres.fr et en papier entre vos mains.
07:18 - Merci de nous avoir rendu visite la suite de notre programme c'est le Cercle RH alors on parle d'un sujet qui est au coeur de l'actualité cette fameuse loi immigration débattue au Sénat avec l'article 3 qui a cristallisé beaucoup de tensions devenu l'article 4 bis avec un vrai sujet est-ce qu'il faut et bien régulariser des sans-papiers pour permettre de régler peut-être la question des secteurs sous tension on en parle avec nos invités c'est le Cercle RH.
07:43 [Générique]
07:55 - Le Cercle RH le débat de Smart Job pour parler d'un sujet qui est au coeur de l'actualité vous le suivez cette fameuse loi immigration débattue au Sénat avec le fameux article 3 qui n'est plus l'article 3 mais l'article 4 bis je vous lirai tout à l'heure cet article 4 bis avec des restrictions des volontés de contrôle plus important de ces personnes sans-papiers de manière à vérifier bien qu'elles sont parfaitement en règle avec les valeurs de la république avec la langue pour leur permettre d'accéder à des secteurs en tension.
08:25 Puis un débat aussi venu de la gauche qui explique que cette loi va favoriser je mets des guillemets évidemment forme d'esclavage des salariés d'une population sous payée qu'on va donc exploiter puisque c'est l'argument porté aujourd'hui par les élus de gauche.
08:40 On a des acteurs de terrain représentant de fédération de deux secteurs sous tension parce qu'il y a les JO qui vont approcher et des secteurs de l'aide à la personne.
08:49 Brice Halzon merci d'avoir répondu à notre invitation. Président de la FESP, la fédération des entreprises de service à la personne qui est la fédération leader.
08:57 3600 membres sont membres de votre fédération c'est pas rien et c'est 1,5 millions de salariés dans ce secteur qui va quoi de l'aide à domicile, des nounous, des crèches c'est tout ce secteur.
09:10 C'est un secteur extrêmement large ça représente 26 métiers tous les métiers de la vie quotidienne, le ménage, le jardinage etc. Les métiers de la petite enfance, les crèches, micro crèches jusqu'aux seniors, aux résidences seniors et toute la partie maintien à domicile et l'aide aux personnes âgées c'est un très gros secteur.
09:27 Je précise que vous avez un parcours de vie assez incroyable on n'aura pas le temps d'en parler mais vous êtes aussi entrepreneur et vous avez parce que vous êtes membre de cette fédération aussi une entreprise autour de l'aide à la personne dans un parcours assez incroyable.
09:39 Avec nous Pierre Brageux, bonjour Pierre.
09:42 - Bonjour.
09:43 - Vous êtes le PDG de Torane France et président délégué de la Fédération Française de la Sécurité Privée on vous invite aussi parce qu'on se dit qu'après tout cet article 4 bis, article 3 dans un contexte de tension de recrutement du personnel de sécurité pour les JO peut peut-être et vous nous répondrez vous aider.
10:01 Tous les deux en tant que professionnels, acteurs du métier, vous l'attendez cette loi immigration, vous l'attendez cette validation de l'article 4 bis ou pas ?
10:12 - Alors effectivement mais l'article 3 est mort vive l'article 4 bis.
10:17 C'est une loi que l'on attend fortement dans les services à la personne. Les services à la personne aujourd'hui 5e secteur marchand en France 1,5 millions d'emplois comme vous l'avez dit tout à l'heure.
10:31 On va arriver sur le choc démographique très rapidement dès 2028 et on va avoir besoin d'un million de personnes supplémentaires.
10:41 - Et vous avez déjà besoin aujourd'hui il y a des crèches qui ferment faute de personnel.
10:44 - Exactement aujourd'hui à l'heure où je vous parle on a besoin de 150 000 personnes supplémentaires en gros 60 000 personnes en crèche.
10:51 On a besoin de 150 000 berceaux non couverts et des familles attendent à la maison de faute de crèche.
10:57 - Un mot et je donne la parole à Pierre Brageuse parce que le débat posé par l'article 3,4 bis c'est le fait de régulariser des personnes sans papier en situation irrégulière
11:08 pour leur donner un accès à des secteurs sous tension et on reviendra évidemment sur toutes les restrictions et les contrôles voulus par les sénateurs.
11:14 Mais c'est ça le sujet c'est de permettre à des personnes qui globalement rêvent ou sont déjà employées d'avoir un statut c'est bien ça le sujet.
11:23 - Exactement, l'article 3 initialement était de dire voilà il y a dans des organisations, restaurations, donc bâtiments potentiellement
11:32 des services à la personne et sécurité des personnes qui seraient en situation illégale avec deux types de situation illégale soit ceux sur des employeurs frauduleux
11:45 - C'est ça. - Soit ceux d'employeurs qui n'auraient pas contrôlé la reconduction mais du titre de séjour ou ceux qui auraient échangé leur nom et donc il y aurait
11:58 donc quelqu'un d'autre qui physiquement travaillerait à la place. - C'est ça et on le voit aussi d'ailleurs sur les livreurs Uber avec des deals de cartes, des achats de cartes.
12:06 Pierre Brageux, le domaine de la sécurité il est sous tension alors il est votre secteur est sous tension mais le vôtre elle est aussi parce que on voit qu'aujourd'hui
12:14 pour les JO on est encore loin du compte vous êtes en train de recruter pied au plancher. Est-ce que vous l'attendez cet article ou est-ce que par les règles
12:22 et le système très réglementé de votre profession vous dites nous ça nous concerne pas trop ? - Absolument nous on ne l'attend pas pour une raison simple c'est qu'on est non concerné.
12:31 La sécurité privée étant une activité réglementée nous notre ministère de tutelle c'est le ministère de l'intérieur et donc par définition les contraintes qui sont tout à fait
12:39 légitimes qu'on a à l'entrée dans notre métier font que de toute façon article 3, 4 bis ou que sais-je ça ne changera strictement rien. Par contre effectivement on est un secteur en tension
12:48 puisque au moment où nous parlons il y a à peu près 175 000 agents de sécurité privée en activité dans ce pays et on considère au niveau de la branche je parle au niveau
12:56 surveillance humaine qu'il nous en manque 20 000 pour tourner en rythme de croisière ne serait-ce qu'aujourd'hui. - Hors JO ? - Hors JO c'est à dire qu'on est pour l'instant à -20 000 et pour les JO il faudra passer
13:05 à +25 000 donc très honnêtement on est effectivement un secteur en tension la problématique du recrutement mais on n'est pas le seul et par contre moi ce qui me dérange
13:14 un tout petit peu dans cette dans cette thématique des métiers en tension et la régularisation c'est que je demande simplement ce qu'on entend par métier en tension parce que je
13:23 suis très gêné parce que ça fait très bien la formule fait mouche mais en attendant c'est quoi métier en tension ? - Il y avait une liste, vous avez vu il y avait une liste qui a été réécrite.
13:31 - On va nous créer très probablement effectivement un haut conseil au métier en tension ou un conseil supérieur des métiers en tension. - Un comité Théodule quoi.
13:37 - Un de plus mais c'est vrai qu'on en manquait parce que le même métier à 300 km de distance dans un bassin d'emploi il est pas en tension et à 300 km de là il est en tension si vous voulez
13:46 et puis vous avez des questions de tension structurelle et d'autres qui sont beaucoup plus conjoncturelles donc je méfie de cette notion de méfier en tension parce qu'il y a plein de secteurs
13:53 qui le sont et en plus cette régularisation ne réglera absolument pas un bon paquet de problèmes. - Un mot quand même parce que pour pouvoir mettre le pied dans la sécurité
14:02 il y a des règles précises, vous êtes réglementé, je parle même pas des débats des ports d'armes juste le fait de rentrer c'est quand même 5 ans pour les personnes.
14:09 - Absolument c'est pour ça qu'on est non concerné c'est 5 ans de séjour régulier sur le territoire national donc déjà on est... - Et un casier judiciaire vierge j'en ai d'accord.
14:17 - Bien évidemment mais ça a priori on peut espérer que certains sont voilà la maîtrise de la langue française bref on a tout un tas de contraintes à l'entrée qui font que
14:24 pour nous la régularisation en ce qui concerne la surveillance humaine n'aura aucun impact et ça ne changera rien pour nous.
14:30 - Brice Alzon il suffit d'avoir poussé la porte d'un EHPAD ou de centres pour des personnes âgées voire même des crèches pour découvrir la sociologie,
14:39 le profil de ces femmes, de ces hommes qui il faut le dire sont très engagés pour la plupart dans leur métier.
14:46 Comment on fait là ? Parce qu'il y a un débat sous-jacent à cet article 4 bis c'est pourquoi votre secteur n'attire pas ?
14:53 Est-ce que c'est un problème de salaire ? Est-ce que c'est un problème d'attractivité ? Et pourquoi aujourd'hui certains employeurs sont obligés de faire appel à des personnes sans papier ?
15:03 - Alors peut-être deux choses. Premièrement effectivement la population dont vous faites écho dans nos métiers, du domicile, est une population principalement en Ile-de-France mais pas que issue de l'immigration.
15:17 Mais c'est une population qui est en titre de séjour. On n'est pas sur l'article 3. Aujourd'hui dans toutes nos entreprises de services à la personne...
15:25 - En titre provisoire on est d'accord. - Mais dans toutes nos entreprises de services à la personne nous avons des responsables d'agence qui contrôlent évidemment les titres de séjour des personnes.
15:34 Il peut se poser des questions sur le particulier employeur parce que ça peut être des particuliers qui ne savent pas trop les mécanismes de la loi.
15:42 - Mais vous n'êtes pas résolu avec le reste à charge quand même ? Parce que vous l'évoquiez avec cette nouvelle règle qui permet à l'employeur d'avoir moins de dépenses à la source.
15:51 Et vous dites vous-même pourquoi utiliser une personne au noir alors qu'elle a un système fiscal qui est plus avantageux ? Ça a dû régler un certain nombre de sujets ça ?
15:58 - Alors effectivement l'esprit même de la loi Borloo et l'esprit même des services à la personne c'est d'avoir des fiscalisations, un crédit d'impôt qui fait qu'il est plus avantageux aujourd'hui d'avoir une personne déclarée.
16:10 Encore plus grâce au système et l'avance immédiate d'ailleurs qui a lieu depuis l'année dernière que d'utiliser une personne non déclarée.
16:17 - Quand on y voit clair il y a effectivement le débat des titres de séjour vérifiés par l'ensemble de votre filière des 36 000 membres de cette fédération.
16:24 Mais en quoi finalement cette question vous concerne ? Ça va permettre quoi ? Là de créer un appel d'air et de pouvoir mieux recruter ? Parce que c'est ça le sujet ?
16:33 - Alors nous effectivement comme ce que vous nous demandiez sur votre question précédente c'est qu'on a un vrai souci d'attractivité sur nos métiers.
16:41 Donc il faut aller chercher des personnes. Effectivement nous on privilégie évidemment sur les territoires français.
16:50 Donc on travaille énormément sur l'attractivité, sur les centres de formation pour faire revenir des personnes sur les métiers du domicile au général.
17:01 Et on aimerait ouvrir le débat sur une immigration contrôlée, sur ces métiers en tension et de faire en sorte qu'il puisse y avoir des personnes qui seraient un peu moins allophones.
17:16 Mais ça on en reparlera aussi peut-être par rapport à l'article 2 qui est un sujet qui nous préoccupe énormément.
17:23 Et de former ces personnes sur ces métiers du domicile quitte à presque y retourner dans leur pays pour pouvoir exercer leur profession.
17:32 - Je précise quand même que l'article 3 redevenu article 4 c'était lié au circulaire Valls de 2012 parce que tout ça renvoie au circulaire de Valls.
17:40 Et on se souvient de Nicolas Sarkozy qui parlait d'une immigration choisie. Ce débat est vieux comme le monde.
17:47 Est-ce qu'il vous ulcère sur le plan du débat politique que j'évoquais tant par les arguments de la gauche qui est de dire on va utiliser une main d'oeuvre pas chère à bon marché
17:55 que le débat posé par le RN qui dit mais attendez on est en train de créer un appel d'air pour l'immigration.
18:02 Quand on regarde réellement la réalité des entreprises, non ? Enfin je vous vois lever les yeux au ciel.
18:07 - Oui mais vous avez tout à fait raison c'est là où parfois le monde économique est un peu gêné aux entournures.
18:11 - Bah oui ! - Et hésite à communiquer pourquoi ? Parce que c'est un débat éminemment politique.
18:14 Et sur le plan économique je ne suis pas persuadé que l'article 3 ou 4 bis changera grand chose parce qu'on est en train de parler de régularisation de combien de personnes.
18:21 Accessoirement dire ça va déverrouiller les problèmes de recrutement que vous rencontrez, je suis navré mais les gens qu'on va régulariser sont déjà en activité.
18:29 - Bah oui ! - D'une certaine façon ça ne changera pas grand chose à l'équilibre économique.
18:33 Mais moi j'ai un problème, si on prend un tout petit peu de recul sur ces sujets là et qu'on reste sur une vision plutôt économique,
18:38 moi la seule question que je me pose c'est quand on est dans un pays où on est avec un taux de chômage qui est entre 7 et 8%
18:45 et qu'on nous explique avec satisfaction qu'on est quasiment aux frontières du plein emploi,
18:48 il va falloir que je ressorte mes cours d'économie de ma lointaine jeunesse parce que c'est pas le référentiel que j'avais en tête,
18:53 c'était plutôt entre 3 et 4 qu'on était au plein emploi.
18:55 - Voir 5, soyez généreux c'était plutôt 5. - Je vous accorde 5.
18:59 Mais ceci étant donc il y a un vrai problème de savoir pourquoi on a de telles difficultés de recrutement avec un taux de chômage qui est encore à 7-8%.
19:07 Et là il y a un vrai sujet et là il n'y a pas que les travailleurs étrangers qui sont concernés,
19:11 je pense qu'il y a aussi un système global qui est peut-être à repenser et je ne voudrais pas que cet article 3 soit simplement,
19:16 je ne dirais pas une illusion, mais que ça attire l'attention alors que le vrai problème de fond est peut-être ailleurs.
19:20 - Brice Alzon pour qu'on y voit bien clair dans votre secteur parce que c'est un secteur qui intéresse des millions de français,
19:26 non seulement fait vivre un million et demi de personnes mais intéresse des familles entières.
19:30 Où est-ce que je mets mon enfant à la crèche ? Est-ce que la crèche sera ouverte ?
19:33 Est-ce que la qualité de service va répondre à ce que j'attends pour accueillir ma progéniture ?
19:38 Ce sont des questions qui sont éminemment importantes.
19:40 Vous vous dites aujourd'hui d'un sujet très politique, on le voit, le débat est rude, Gérald Darmanin, ferraille dure au Sénat.
19:48 Vous vous dites on veut en faire une opportunité économique.
19:51 Grâce à cette loi on va peut-être pouvoir, je mets des guillemets, résoudre notre pénurie de main d'oeuvre ou pas ?
19:58 Ou vous êtes plus modeste et vous dites attendez on ne va pas résoudre le débat des secteurs sous tension ?
20:03 Effectivement non.
20:04 Donc il n'y a pas de sujet en fait ?
20:07 Oui effectivement il n'y a pas de sujet parce qu'on a estimé, B. Gérald Darmanin,
20:12 que cette loi va permettre la régularisation de 7000 personnes.
20:16 Proportionnellement sur les 150 000 dont je vous parlais qu'il nous manque aujourd'hui,
20:20 ça fait que ça régulariserait potentiellement 1000 personnes.
20:23 Vous voyez qu'il y a quand même un décalage de 149 000 personnes encore en attente, enfin trouvées en salarié.
20:29 Là le texte dit quand même, parce que c'est là la nuance des sénateurs,
20:32 au début il y avait une automaticité de la régularisation et les sénateurs disent attention,
20:37 il faut vérifier auprès du préfet, c'est le contrôle du préfet,
20:42 il devra vérifier l'insertion sociale du demandeur, son intégration à la société française,
20:46 à ses modes de vie, à ses valeurs, son respect de l'ordre public,
20:49 son adhésion aux principes de la République et un manquement à ses critères
20:52 ou une menace grave pour l'ordre public.
20:54 Juste qu'on y voit clair, vous êtes à la tête de la fédération.
20:57 C'est la circulaire valse mais vas-y.
20:58 C'est la circulaire valse.
21:00 J'ai relu la circulaire valse.
21:02 C'est la même quasiment.
21:03 Absolument.
21:04 Mais alors attendez, on est en train de faire un débat tous les trois qui est passionnant
21:07 avec des gens engagés pour essayer de faire vivre notre économie
21:11 et vous nous dites très calmement tout ça ne va pas servir à grand chose, globalement.
21:16 On est en train de mettre des contraintes qui font qu'en termes de volume,
21:20 très franchement c'est un débat qui prend beaucoup d'ampleur
21:22 mais qui concrètement sur le terrain ne changera pas forcément les équilibres.
21:26 Brice Halson, je vous repose la question parce que vous avez répondu qu'à une partie,
21:29 l'enjeu de l'attractivité, et ça c'est votre métier,
21:32 c'est de les former, de donner envie de venir travailler dans ces crèches.
21:36 Parfois ces femmes travaillent très très loin du lieu où elles travaillent.
21:39 C'est un vrai vrai sujet.
21:41 Est-ce qu'il y a un débat que vous ouvrez avec les pouvoirs publics et avec le gouvernement
21:44 sur l'augmentation des salaires ?
21:47 Parce qu'il y a un vrai sujet sur cette question, ou pas ?
21:50 Alors oui, c'est un sujet que l'on ouvre très fortement auprès des pouvoirs publics
21:57 et qui ne dépendent pas de nous.
21:58 C'est-à-dire que dans l'aide aux personnes âgées, il y a ce qu'on appelle l'aide pour l'autonomie, l'APA.
22:03 Aujourd'hui l'APA est plafonnée par les départements à 23 euros.
22:06 Nous, fédération, nous demandons que l'APA soit revalorisée au 1er janvier donc 2024, demain, à 26 euros.
22:14 Et le taux idéal, on est même un peu au rabais, on serait entre 30 et 32 euros.
22:19 Tant que nous ne valorisons pas, comment dire, dans un français correct, le cash-in,
22:26 ce qui permet de faire vivre les entreprises et les associations du secteur,
22:32 nous sommes bloqués sur la rémunération des salariés.
22:35 Vous avez raison de le préciser, il y a eu quelques affaires retentissantes qui étaient des entreprises,
22:39 mais il y a aussi beaucoup d'associations engagées sur le secteur.
22:41 Un mot, combien il vous manque là pour les JO, là pour l'instant ?
22:44 Parce que je sais que vous êtes pieds au plancher, il y a des appels d'oeuvres qui sont lancés pour recruter.
22:47 On en est où là ?
22:49 Écoutez, il faudra demander, pareil 2024, où ils en sont exactement.
22:52 Ce sera beaucoup plus simple pour eux de répondre.
22:55 On ne fournira pas les 25 000, il faut être très clair.
22:57 La sécurité privée ne sera pas capable de monter en puissance à ce point là.
23:01 La seule question c'est à combien de distance on sera de l'objectif.
23:05 On sort tous les manches, tout le monde est très volontariste,
23:08 mais il faut être très clair, on est à moins 20 000, passer à plus de 25 000 pendant un période des jeux, c'est pas possible.
23:14 45 000, c'est impossible.
23:15 Merci à vous deux messieurs de nous avoir éclairés sur ce sujet plus politique finalement qu'économique.
23:21 Encore que, merci à vous Brice Halzon, président de la FES, la Fédération des entreprises de service à la personne,
23:25 3 600 membres et c'est 1,5 million de salariés qui travaillent dans votre secteur.
23:30 Et merci à Pierre Brajus, le PDG de Torrhan France et président délégué de la Fédération française de la sécurité privée.
23:36 Fenêtre sur l'emploi, on termine et nous sommes en retard avec Jean Prallon de l'EM Normandie
23:41 sur les cadres et le talent, leur rapport au haut talent.
23:44 Ça c'est un vrai sujet, c'est une étude passionnante et on l'accueille.
23:46 [Musique]
23:58 Fenêtre sur l'emploi pour parler des cadres.
24:01 Alors c'est un sujet assez intéressant l'étude menée par Jean Prallon que je salue.
24:07 Je suis très heureux de vous retrouver, professeur en ressources humaines à l'EM Normandie
24:11 avec une étude sur la manière dont les cadres se perçoivent et dans leur relation au talent.
24:17 Alors c'est un peu subjectif.
24:19 D'abord pourquoi avoir voulu traiter ce sujet ?
24:22 Parce que ça renvoie quand même à une forme non pas de népotisme
24:25 mais à une sorte de caste qui s'installe si tu n'as pas fait HEC globalement, tu n'es rien quoi.
24:28 Alors il y a un vieil intérêt de ma part pour le talent
24:32 parce que c'est un vieux concept qu'il a de McKinsey donc ça valait le coup d'en reparler un petit peu.
24:36 Et puis concrètement ces jours-ci on sort d'une séquence recrutement qui a occupé tout le monde.
24:40 On a recruté autant que possible après la sortie du confinement
24:43 et on rentre dans une séquence gestion des talents.
24:45 On arrête de recruter, on va gérer les gens qu'on a recrutés.
24:47 - Gestion des talents d'ailleurs.
24:49 - Voilà, évidemment, gestion des talents.
24:50 Donc le débat qui se pose aujourd'hui c'est qu'est-ce que ça veut dire ce truc-là ?
24:52 - 56% des cadres en France, donc on va dire une majorité, ça c'est votre étude,
24:58 voient le talent comme non évolutif.
25:01 Ça c'est totalement incroyable.
25:03 De 1 à 10, est-ce qu'on doit s'inquiéter de cette perception d'eux-mêmes ?
25:08 Globalement il n'y a pas de progression quoi.
25:10 - Alors surtout c'est pas leur perception d'eux-mêmes.
25:12 Du coup le talent c'est quelqu'un d'autre, c'est pas eux.
25:15 Dans l'imaginaire de ces cadres, donc des cadres en général,
25:18 le talent ça concerne une minorité de cadres triés sur le volet
25:23 qu'on repère par leur très beau diplôme, par leur jeunesse,
25:25 par le fait que c'est aussi des jeunes et des hommes.
25:28 Et donc cette petite élite, pour la plupart des cadres,
25:31 elle est très belle, elle est très intéressante, mais c'est surtout pas eux.
25:34 Et donc le risque c'est de se désengager de programmes qui pourtant seraient faits pour eux,
25:38 et puis de se sentir déclassé parce qu'on a parfois été très bien diplômé,
25:42 très jeune, très brillant, on est de moins en moins jeune avec le temps,
25:45 donc on perd son statut de talent.
25:47 - Mais ça veut dire que, vous dites, il y a une sorte de petite caste.
25:49 Je mets de côté les énarques puisque je pense que c'est plutôt les grandes écoles de commerce.
25:54 Je veux dire, ceux-là sont protégés ou ceux-là sont aussi victimes finalement d'une forme de déclassement ?
26:00 - Alors au départ évidemment, ils s'identifient à ce terme de talent,
26:03 et ils sont là pour ça, ils ont ramé pour être là, donc au fond c'est un peu normal.
26:07 Donc ils ont fait toutes les études qu'il faut pour arriver à ce niveau d'élite,
26:11 ils rentrent dans l'entreprise avec ce potentiel,
26:13 et le diplôme est un signal de potentiel, c'est comme ça que c'est vu pour les entreprises.
26:16 Et puis le temps passe.
26:17 Alors le temps passe, on peut effectivement être aspiré vers le haut,
26:21 et confirmer son potentiel, et puis arriver parmi les dirigeants,
26:24 et puis on peut ne pas faire ça.
26:25 Et donc on peut passer du temps à évoluer plus lentement,
26:28 et progressivement sortir de la catégorie des gens qui auraient eu ce fameux talent.
26:33 - 55,95% c'est très précis, selon votre étude,
26:38 c'est la proportion des cadres qui voient le talent comme une ressource rare et non évolutive.
26:43 On en revient à ce débat.
26:44 Alors la ressource rare, ça j'entends,
26:46 mais encore une fois je perçois mal la notion de non évolutive.
26:50 - Si, parce que c'est un don.
26:52 - Donc c'est la main de Dieu qui vous a choisi quoi.
26:54 - Exactement, quand McKinsey a trouvé ce terme de talent, le coup de génie,
26:57 c'était de le prendre dans le monde de l'art.
26:59 Qu'est-ce que c'est que le talent de l'artiste, Picasso, etc.
27:02 Ce sont des gens qui, effectivement, un peu par Dieu,
27:04 ont été touchés par ce don incroyable qui fait qu'ils savent peindre,
27:08 dessiner, écrire, faire de la musique.
27:09 Donc le talent de l'artiste, au fond, il est perçu comme étant inné.
27:12 Donc le talent du cadre, il serait lui aussi inné.
27:15 Et donc on le révèle, on le mesure par un très beau diplôme,
27:19 que tout le monde n'a pas, on le confirme par ce diplôme,
27:21 mais en réalité ce serait inné et ce ne serait pas développable.
27:24 Et c'est un sacré problème.
27:25 - Et c'est un énorme problème dans le recrutement,
27:26 puisqu'on entend sur ce plateau des recruteurs,
27:29 des entreprises, des décideurs qui disent
27:30 "mais nous on voudrait recruter autrement".
27:32 Ça veut dire faire un pas de côté et pas aller chercher HEC ou l'ESSEC,
27:36 qui au demeurant sont de très belles formations,
27:38 mais aller chercher ailleurs.
27:39 Mais en fait, ils se sont empêchés de faire ça.
27:41 - Alors pendant très longtemps, les entreprises ont pensé
27:43 que finalement l'éducation nationale et le système éducatif
27:45 leur servaient de repérage potentiel.
27:48 Si quelqu'un a fait HEC, il est forcément très bon.
27:50 Ça ne veut pas dire que les autres ne le sont pas,
27:52 mais celui-là on est sûr qu'il est bon.
27:53 Donc c'était pratique.
27:54 - Gage de qualité.
27:55 - Et voilà.
27:55 Aujourd'hui, ça reste un peu vrai,
27:58 mais il reste à développer ou à trouver d'autres ressources,
28:01 puisque l'entreprise doit se faire quand même avec des métiers nouveaux,
28:04 avec des compétences nouvelles.
28:05 Et donc il faut révéler progressivement des compétences,
28:08 la capacité à agir dans le réel,
28:10 plutôt que des potentiels qui ne sont que des potentiels.
28:12 - Donc cet effet d'entonnoir lié au diplôme,
28:14 puisque je vous entends, est limitant
28:16 dans une stratégie de développement et de recrutement,
28:19 c'est ce que vous dites.
28:20 - On sait bien quand même que les meilleures carrières
28:22 peuvent commencer par un très beau diplôme,
28:23 c'est pour ça qu'on va le chercher en général,
28:25 mais que ça ne suffit pas.
28:26 Donc le débat après, c'est comment on développe
28:28 des compétences chez les collaborateurs
28:30 et comment on sort finalement de l'ambiguïté du talent,
28:32 parce que c'est un peu ce que dit l'étude.
28:33 Ce terme est très ambigü,
28:34 il a eu du succès par son ambiguïté,
28:36 tout le monde a pu essayer de s'y projeter ou non,
28:39 sauf qu'aujourd'hui, ça ne suffit pas.
28:40 Ça engage une micro-population qui s'y retrouve,
28:43 ça désengage le reste de la population des cadres,
28:46 et donc là il y a un sujet à travailler autour de la compétence.
28:48 - Et on fera peut-être un jour une étude avec vous,
28:50 une chronique sur le mot "talent",
28:52 qui est souvent utilisé un peu tout le temps,
28:55 et ça l'affadit peut-être ce mot "talent".
28:58 Merci Jean Prallon, étude à découvrir,
29:00 j'imagine sur le site de l'EM Normandie.
29:03 C'est une étude vraiment très intéressante,
29:04 l'EM Normandie, vous êtes professeur en ressources humaines.
29:07 Merci Jean de nous avoir accompagnés pour terminer cette émission.
29:10 C'est terminé, merci à vous, merci de votre fidélité évidemment,
29:13 merci à toute l'équipe,
29:14 merci à Alice Pitavie pour la réalisation,
29:16 merci à Saïd pour le son,
29:19 et merci à l'équipe de programmation Nicolas Juchat,
29:21 que je ne veux pas oublier,
29:22 et Alexis bien entendu.
29:23 Merci à vous, merci pour vos réactions,
29:25 et puis je serai là très très bientôt.
29:27 Bye bye.
29:29 [Musique]

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