Thomas, un adolescent de 16 ans, a été poignardé à mort dans la nuit de samedi à dimanche alors qu'il participait à une fête de la commune de Crépol. Les suspects sont toujours en fuite. Une enquête est en cours.
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00:00 On retourne sur le plateau de première édition, il est pratiquement 8h13, le 7 minutes pour essayer de comprendre qui a tué Thomas Acrépole samedi.
00:07 Avec nous Pauline Revenat, chef du service Police-Justice de BFMTV. Bonjour Pauline, merci d'être là.
00:17 Bruno Bartocchetti, secrétaire national chargé de la zone sud au syndicat de police Unité SGP Police.
00:23 Merci d'être là. Edgar Becke est en direct de Romand-sur-Isère, il partira demain une marche à la mémoire de Thomas organisée par sa famille.
00:31 Les enquêteurs progressent vite, c'est ce que dit le communiqué publié hier par le procureur de Valence.
00:38 L'identification des membres du commando qui a donc attaqué cette fête de village dans la nuit de samedi à dimanche est en cours.
00:45 On va faire un point dans un instant sur l'enquête, d'abord on vous propose d'écouter le témoignage d'une des nombreuses participants et participantes à cette fête du village.
00:55 Elle a assisté elle aussi à cette attaque.
00:58 C'est qu'ils viennent pour tuer, c'est tout. Et c'est pas une rite. Ils sont venus pour tuer, ils sont venus parce qu'ils avaient l'intention de tuer.
01:07 Ils étaient là pour nous tuer et heureusement que nous avons des vigiles, qu'ils ont pu arrêter. La salle, on aurait dit, la salle elle ressemble à un abattoir.
01:18 Parce que tous ceux qui rentraient blessés, on les couchait par terre, comme la guerre. Et on les soignait.
01:24 Là, quand ils sont venus les pompiers, ils ont fait la fusion et tout. Donc tout sur la salle des fêtes, derrière le bar.
01:30 Donc vous voyez, c'était pas là pour s'amuser.
01:34 Edgar, c'est vous qui avez recueilli ce témoignage qui permet de retracer une partie du cheminement du commando dans la salle des fêtes de Crépole.
01:42 Et ce qui est important dans les mots employés, c'est qu'il ne s'agit pas d'une rixe, d'une bagarre au sens classique du terme, mais bien d'une attaque.
01:50 C'est ce que racontent tous les témoins.
01:55 Les circonstances du drame sont encore floues à ce stade, mais c'est vrai que d'après la témoin que vous venez d'entendre, d'après cette participante à la soirée, d'après d'autres témoins, il ne peut pas s'agir d'une rixe.
02:07 Cette participante à la soirée que vous avez entendue, elle nous dit qu'une rixe, c'est lorsque deux bandes rivales s'affrontent.
02:13 Là, elle nous dit que ce n'était pas le cas. Il y avait simplement une bande de jeunes extrêmement violents qui voulaient en découdre,
02:19 qui voulaient s'affronter avec des participants qui étaient festifs, qui participaient à une soirée conviviale dans une très bonne ambiance.
02:27 Donc, elle parle bien d'une attaque. Elle a des mots très durs, extrêmement violents.
02:32 Elle nous dit que c'était une attaque, qu'ils voulaient nous tuer. Donc, des mots extrêmement durs, extrêmement frappants.
02:39 Cet témoin de la scène, lorsqu'on l'a interrogé hier avec Colline Chambolle, elle était très émue, mais aussi très en colère.
02:48 Elle connaissait très bien Thomas, et donc, elle est très en colère par rapport à ce qui s'est passé samedi soir.
02:53 - Pauline Revenard, il faut lire entre les lignes du communiqué publié hier soir par le procureur de Valence.
02:59 L'enquête avance vite, et pourtant, ce matin, aucune interpellation. Des suspects possibles sont ciblés ?
03:05 - Oui, exactement. On est en train d'identifier les suspects. C'est ce que dit en sous-titre le procureur,
03:10 parce qu'il y a cette dizaine de personnes qui se sont invitées à cette fête de village.
03:13 Et parmi eux, il y a surtout celui qui a porté les coups de couteau mortels à Thomas, 16 ans.
03:18 Donc, on le rappelle, le bilan est lourd. Un décédé, deux blessés graves, une dizaine d'autres blessés.
03:22 Et c'est la cible principale. Il va falloir interpeller ce jeune homme et les 8, 9, 10, 11 autres personnes qui étaient autour de lui.
03:31 Et visiblement, ça va assez vite, parce que qu'est-ce qu'ils vont faire ? Ils vont identifier les véhicules.
03:36 Ils vont prendre les indices qui étaient sur place, les mégots, les gobelets, les vidéosurveillances, les bornages téléphoniques.
03:41 Et en croisant toutes ces données, en tout cas, on comprend que le procureur de la République veut agir vite et fort.
03:46 Alors, c'est là qu'intervient la police scientifique. En l'occurrence, c'est la gendarmerie qui opère, et donc l'IRCGN, sans doute.
03:51 Mais Bruno Bartocchetti, les méthodes des policiers et des gendarmes sont peu ou prou les mêmes.
03:55 Le procureur écrit que des planches de parade photographiques vont être ou ont été présentées aux témoins.
04:01 C'est-à-dire les fiches de suspects potentiels déjà connues de la police ou de la gendarmerie locale ?
04:08 Oui, bonjour. Oui, forcément. Et comme ça a été dit, toutes les pistes vont être justement exploitées par les gendarmes.
04:14 Oui, il va y avoir tous ces indices à travers le bornage téléphonique, les vidéosurveillances,
04:20 mais également les auditions, les témoignages et les regroupements qui vont être faits autour de suspects qui ont déjà été identifiés.
04:27 Donc forcément, l'enquête va progresser et progresse très, très vite.
04:31 Mais nos amis gendarmes ne sont pas non plus dans la précipitation, parce qu'il ne s'agit pas, bien sûr, de s'égarer.
04:37 Il s'agit dans la précipitation peut-être d'oublier, entre guillemets, des suspects.
04:41 Donc c'est vrai que tout va être bien regroupé pour pouvoir les interpeller rapidement.
04:46 Ce qui est important aussi, c'est qu'au-delà de ce qui a été dit, on n'est pas dans une rixe, c'est clair.
04:51 On est dans une agression, dans la volonté de tuer.
04:54 Mais il va aussi falloir comprendre à travers les auditions qui vont être faites à l'endroit des suspects,
04:58 les motivations pour lesquelles ils sont venus ici pour tuer et en découdre avec, finalement,
05:04 des témoins jeunes qui faisaient la fête dans ce village.
05:08 Restons sur l'enquête, Pauline. Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est qu'en fait, il y a 400 témoins.
05:13 450. Il y en a eu 50 interrogés hier, il y en a à peu près autant aujourd'hui.
05:17 Donc à travers les témoignages, il y en a 50 qui ont été interrogés, 50 autres qui vont l'être.
05:22 Ça veut dire qu'on va rapidement pouvoir brosser un portrait assez précis des 10 personnes.
05:27 Alors d'abord, du déroulé de la soirée, des éléments perturbateurs, on va dire.
05:32 On a pris effectivement le profil de ces 10 personnes.
05:34 Ça peut aller assez vite. 450 participants.
05:38 Et du coup, en fait, on va tout mettre dans l'entonnoir et puis on va évidemment ensuite cibler les personnes.
05:44 Ce tirage photo, il est fait aussi, enfin le tapissage photo, il est fait aussi avec les images qui circulent sur les réseaux sociaux.
05:50 Il y en a déjà pas mal.
05:52 On s'est étonné de l'absence d'images.
05:55 Il y en a, et il y en a. On ne les diffuse pas par choix.
05:58 En plus, la porte-parole de la Gendarmerie nationale est venue hier sur notre plateau et a fait un peu un appel pour travailler au mieux.
06:05 Toutes les vidéos, toutes les images, toutes les photos que vous voyez, il faut les envoyer au 17 et les contacter.
06:10 C'est comme ça qu'il faut remonter les suspects.
06:12 La porte-parole de la Gendarmerie qui était il y a quelques instants chez nos confrères de France Info
06:16 et qui a déclaré qu'il serait plus raisonnable que les auteurs se présentent car on ne va pas tarder à venir les chercher.
06:24 Bruno Barthochetti, ça peut être une issue peut-être pour les auteurs de cette attaque de se présenter d'eux-mêmes ce matin à la Gendarmerie ou dans un commissariat ?
06:33 Je ne veux pas contredire les propos qui ont été tenus par la porte-parole de la Gendarmerie, bien évidemment.
06:41 J'entends son message, mais est-ce qu'on peut leur donner un semblant de raison quand on sait qu'ils viennent pour tuer ?
06:49 Je ne suis pas certain qu'ils vont être vraiment raisonnables.
06:52 En tout cas, on peut compter sur le professionnalisme des gendarmes pour les interpeller, je vous dis bien très rapidement, ou pas rapidement entre guillemets.
06:59 Ce qui va être important, c'est de pouvoir tous les interpeller en même temps et de les présenter à la justice et de remettre beaucoup d'autorité aussi sur notre territoire.
07:08 Malheureusement, je crois que l'autorité a été un petit peu bafouée.
07:13 Ça a toujours été un sujet tabou et aujourd'hui, on est dans une société ultra-violente et on le voit avec ce qui se passe.
07:19 Restons sur l'enquête Bruno. Petit village, 500 personnes, 450 personnes qui participaient à la fête.
07:25 On va analyser les communications. Il y en a sans doute eu évidemment beaucoup.
07:30 Est-ce que ça va prendre du temps pour identifier les communications suspectes ou les mouvements de téléphone portable ?
07:38 Je ne pense pas que ceci va prendre beaucoup de temps. Je pense que ceci va être travaillé très très rapidement.
07:45 En revanche, ce qui peut prendre un peu plus de temps, c'est comme je vous le disais, c'est les interpellations qui doivent être faites d'une manière bien professionnelle, bien ciblée.
07:56 On ne doit pas se mettre en danger non plus parce qu'on a en face de nous des meurtriers.
08:00 Les gendarmes ne vont pas les interpeller avec la fleur au fusil. Ça va être de manière très très professionnelle.
08:06 Donc oui, ça va prendre un certain temps pour les interpeller.
08:10 Mais ce qui est sûr, c'est que les identifications actuelles, et au moment où je vous parle, je pense qu'elles ont déjà été bien sûr identifiées avec beaucoup de précision.
08:19 C'est ce qu'on comprend d'ailleurs Pauline, à travers les mots du procureur de la République de Valence.
08:23 Oui, oui, ils ont été identifiés, mais ils ne sont pas encore interpellés. C'est ça qu'on lit entre les lignes.
08:27 Moi, je voudrais revenir sur cette expédition programmée parce que le Parquet a demandé aux enquêteurs d'élargir le cadre de l'enquête en retenant la circonstance de bande organisée.
08:34 Donc ça veut dire qu'effectivement, ils venaient pour en découdre, ils venaient pour tuer, disaient notre témoin.
08:39 Et au vu du nombre du groupe, des couteaux, des affrontements, de la fuite, ça c'est une caractérisation de bande organisée.
08:45 Et pénalement, pour la suite judiciaire, ça coûte plus cher.
08:48 Mais pas forcément de la même commune.
08:50 Pas forcément de la même commune. C'est une très bonne précision du procureur de la République.
08:53 Ce n'est pas une logique territoriale, ce n'est pas une logique de territoire.
08:56 C'est-à-dire que là, ils sont en train de faire toutes les ramifications.
08:58 Ces jeunes se connaissaient, ils n'habitaient pas forcément le même quartier, ils n'étaient pas forcément de la même ville.
09:03 En revanche, ils se sont organisés pour venir en groupe et pour taper.