Vincent Dedienne et Rudy Milstein, acteurs

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Transcript
00:00 -Europain Culture Média.
00:01 -Il est avec moi. -Pourquoi t'es venu avec la serveur ?
00:03 -Non, il travaille dans le cabinet.
00:05 -Regardez.
00:06 -Eh bien...
00:08 -J'en ai marre de tous ces connards avec leurs thunes de merde !
00:10 -C'est moi qui m'occupe de l'affaire.
00:11 -Hein ?
00:12 -C'est pas moi, personnellement, mais c'est le cabinet.
00:15 -Ah, dommage.
00:16 -Pardon, je suis désolé, je suis en retard.
00:19 -Pourquoi t'as pas pu finir le mémo ?
00:20 -Je suis allé chez le médecin, il m'a diagnostiqué un cancer.
00:23 -Je te trouve très courageux, Louis.
00:25 -Vas-y, Miasa, tout va bien.
00:28 -Comment ça ? -Je suis désolé de vous avoir inquiété.
00:30 Mais vous savez, j'en vois tellement que...
00:32 -Ah ouais, mais c'est dommage, parce que c'est grâce à ça que t'as eu une promotion.
00:36 -Tes parents, ils s'aiment parce que t'as un cancer.
00:39 -A partir d'aujourd'hui, c'est que des baisons !
00:41 -Oui ! -Oui !
00:42 -Et d'abord, t'as pu choper une meuf parce que t'as un cancer.
00:44 -Ouh !
00:46 -Aujourd'hui, y a des gens qui sont malades.
00:47 Je sais pas si tu comprends ce mot "malade" en vrai.
00:49 -Alors oui, je pense qu'il comprend,
00:50 parce qu'il vient juste de débuter une chimiothérapie.
00:53 N'est-ce pas ?
00:55 Donc t'as loin un cancer pour nous faire de la peine.
00:57 Qui l'oûte, vous, là, maintenant ?
00:58 -Voilà, Vincent Dedienne, vous jouez Louis,
01:03 un jeune avocat un peu vert,
01:05 blague potagère,
01:06 qui a bien du mal à se faire une classe dans le cabinet où il travaille.
01:10 -Je suis consterné.
01:11 -Moi aussi, Vincent !
01:13 -Je suis désolé.
01:15 C'est le gars trop gentil, pas très à l'aise avec les autres,
01:19 assez maladroit, il a un petit côté Pierre Richard,
01:21 pour le dire un peu vite.
01:22 -Ah oui, à fond, c'est un grand dadé,
01:27 on peut dire, un grand dadé qui passe un peu inaperçu dans son cabinet,
01:30 parce qu'il est gentil.
01:31 -C'est de la peine.
01:32 -Il fait un peu de peine au début,
01:34 et il n'a pas de prise sur l'existence.
01:36 L'existence se déroule sous ses yeux, comme ça,
01:38 et il la regarde faire.
01:39 -Et vous jouez tellement bien le mec trop gentil.
01:41 -C'est étonnant, parce que quand on vous connaît dans la vie...
01:43 -Ah non, c'est gênant de dire !
01:44 -Mais Marion Cotillard, elle n'était pas vraiment Edith Piaf.
01:46 -Il est très premier degré, Thomas-El Paty, regarde les films.
01:51 -Il est un peu transparent, ce personnage, jusqu'au jour où il annonce à tout le monde
01:54 qu'il a un cancer, et là, d'un coup, ça le rend visible.
01:57 On le considère enfin, sauf qu'en fait, quelques jours plus tard,
02:00 son médecin lui annonce qu'après analyse, il est en parfaite santé,
02:03 et là, ça va être compliqué pour lui de revenir en arrière.
02:06 D'où est venue cette idée, Rudy Milstein ?
02:09 -En fait, à la base, je voulais faire déjà une comédie,
02:12 et sur le thème de...
02:14 Comment les gens gentils en viennent à faire des choses...
02:19 -Pas terribles.
02:20 -Immorales.
02:21 -Oui, exactement. Je me suis dit, comment on arrive...
02:24 Parce qu'en fait, ce n'est pas les gentils qui font des choses gentilles,
02:26 mais les méchants qui font des choses méchantes.
02:27 En fait, parfois, on est amené à faire des choses complètement pas bien,
02:30 et c'est parti aussi d'un constat où on me disait souvent,
02:33 quand j'étais ados, "Ah, t'es trop gentil, toi."
02:35 "Ah mais non, je ne peux pas sortir avec toi, t'es trop gentil."
02:37 Et j'entendais bien que ce n'était pas du tout un complément.
02:40 J'entendais bien que ça voulait dire "t'es trop gentil, t'es trop con."
02:42 Et du coup, effectivement, on est tenté de changer d'apparence
02:46 pour avancer professionnellement, pour se faire accepter des autres.
02:49 Donc voilà, je voulais parler de ça.
02:50 -Et là, ça va être un crescendo du mensonge.
02:52 On ne va pas tout raconter, mais il va utiliser sa maladie
02:55 pour convaincre de vraies malades du cancer
02:57 d'accepter un arrangement financier.
02:59 Alors dit comme ça, ça paraît absolument odieux,
03:01 mais ce qui est très bien fait, c'est qu'on le comprend.
03:04 On est en empathie avec lui du début jusqu'à la fin.
03:07 -Ah oui, il paraît qu'il y a quelqu'un qui m'a dit,
03:09 "Mais même quand t'es un enculé, on t'aime bien quand même."
03:11 -Mais oui !
03:12 -Mais c'est là parce qu'on se met à sa place,
03:15 on se dit "Qu'est-ce que j'aurais fait, moi ?"
03:17 Et puis...
03:18 Et puis...
03:19 Oui, rien n'est manichéen dans le film.
03:21 Tous les personnages sont hyper complexes.
03:24 C'est ça qui m'a plu, parce que c'est très rare dans la comédie.
03:26 En général, on stéréotypise.
03:30 -Ou les gentils et les méchants.
03:32 -Ca partait bien.
03:33 -On aime bien que les personnages, surtout dans la comédie,
03:36 soient un peu une chose et pas son contraire.
03:38 Là, ils sont tout et son contraire, les personnages.
03:41 -Exactement. -Comme dans la vie, quoi.
03:42 Comme nous, comme vous.
03:44 -Nous, on a des parents un peu moins compliqués
03:46 que ceux de Louis dans le film.
03:48 -On va en parler.
03:49 Vincent Dedienne, Rudi Wittstein, vous êtes nos invités
03:51 jusqu'à 11h sur "Europe 1".
03:52 Et dans 2 minutes, on dresse votre portrait sonore.
03:55 - T'es un con. - T'es un con.

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