"Je crains qu'on ne vive face à face" : G. Collomb annonçait-il un affrontement face aux banlieues ?

  • l’année dernière
Avec William Thay, président du think tank Le Millénaire et Driss Ettazaoui, Président de l’association des Élus de France, vice-président de l'association Villes et Banlieues

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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-11-27##

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Transcript
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 - Il est 9h33, revenons sur Sud Radio sur la mort de Thomas à Crépol.
00:18 La manifestation d'extrême droite de militants, c'était samedi soir à Romand sur Isère.
00:25 Revenons sur ces événements qui s'enchaînent et qui ont un rapport évidemment, les uns avec les autres.
00:33 Alors moi je pose simplement la question, qui veut le chaos ?
00:37 Qui encourage les français à se dresser les uns contre les autres ?
00:41 Je pose simplement la question.
00:43 William Té, bonjour. - Bonjour.
00:45 - William Té, vous êtes président du think tank Le Millénaire.
00:49 Avec nous Driss Etazahoui, au téléphone, président de l'Association des élus de France,
00:53 vice-président de l'association Ville et banlieue, bonjour.
00:56 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin. - Merci d'être avec nous.
00:59 Alors qui veut un affrontement entre français, des judéo-chrétiens, contre les autres ?
01:07 - Ce qu'ils veulent les affrontements c'est toujours les radicaux des deux camps.
01:11 On le voit notamment si on fait le parlaient avec le conflit entre Israël et Palestine,
01:14 le processus de paix avait été bloqué par les deux extrémistes des deux camps.
01:17 Là vous avez des extrémistes qui se sont manifestés lors des violences d'ultra droite,
01:20 qui veulent ce qu'on appelle un choc de civilisation importer sur notre territoire.
01:24 Et vous avez également dans certains quartiers des islamistes les plus radicaux,
01:27 ou ce qu'on appelle la loi des grands frères, la loi des caïds,
01:29 qui ont poussé des jeunes à vouloir se rebeller contre la France
01:32 en participant à des émeutes les plus violentes depuis 2005, avant l'été dernier.
01:36 Si par cas on n'est pas en capacité de condamner les extrémistes de chaque camp,
01:39 on n'est pas capable de pouvoir adopter une réconciliation nationale
01:42 pour adopter ce qu'on appelle le vivre ensemble.
01:44 Gérard Collomb est décédé récemment, il avait prophétisé qu'aujourd'hui
01:47 nous vivions côte à côte et demain nous vivions face à face.
01:49 Actuellement nous y sommes en raison du fait qu'on n'a pas été en capacité d'être ferme
01:54 sur le fait qu'on voulait 1) vivre ensemble et 2) condamner, et j'insiste dessus,
01:59 la minorité d'emmerdeurs qui veut fouler le bordel dans notre pays.
02:02 - Bien, William T, vous pensez qu'on est aujourd'hui face à face ?
02:05 - Je pense qu'il y a une partie... - Ou face à face,
02:07 alors que l'immense majorité des français vivent en paix ?
02:10 - Je pense... - Je dis bien l'immense majorité,
02:13 c'est-à-dire 98%, qu'est-ce que je dis ? 99% des français qui vivent en paix.
02:18 Mais qui veut les dresser les uns contre les autres ?
02:21 Les extrémistes de tous bords !
02:24 - C'est les extrémistes de tous bords tout simplement parce que
02:26 quand vous regardez les personnes qui participent à des exactions,
02:28 soit à des manifestations violentes, soit qui se baladent en soirée avec des couteaux,
02:33 ils représentent, comme vous l'avez dit, moins d'1% des français.
02:35 Seulement si on n'est pas en capacité 1) de les condamner et 2) de dire que ce qu'ils font est inacceptable,
02:40 soit en pratiquant ce qu'on appelle la culture de l'excuse,
02:43 soit en étant accommodant avec certains types de violences,
02:46 et bien en fait on tolère. Donc il y a 1% d'emmerdeurs plus une part un peu plus large
02:50 de gens qui profitent de ces violences et de ces crimes
02:52 pour pouvoir faire leur beurre électoral ou profiter de leurs intérêts politiques ou autres.
02:55 - Driss Etazawi, est-ce que vous êtes d'accord ou pas ?
02:58 - Je suis assez d'accord avec les propos qui viennent d'être tenus à une nuance près,
03:03 c'est que sur les dernières émeutes qui se sont déroulées sur le quartier de la politique de la ville,
03:09 je ne les mets pas que, c'était là aussi l'une des étrangetés de ces émeutes,
03:16 de ces violences urbaines dans d'autres territoires.
03:18 Selon les chiffres et les analyses du ministère de l'Intérieur,
03:22 les violences auxquelles nous avons assisté, qu'il convient de couronner,
03:25 et que vous avez raison de le rappeler, sont à l'initiative d'une minorité délinquante,
03:30 ne sont pas le fruit de grands frères, ne sont pas le fruit de réseaux islamistes.
03:34 On est là dans un phénomène de mimétisme de jeunes voyous en marge de la société
03:40 qui se sentent beaucoup plus les enfants du quartier que les enfants de la République.
03:44 Ensuite, concernant les propos de Gérard Collomb,
03:49 dont je salue le serviteur de la République et qu'il a hérité,
03:53 je pense qu'il faut prendre un petit peu de hauteur.
03:56 Si vos éditeurs doivent comprendre le sujet aujourd'hui qui occupe la question des quartiers,
04:02 de la politique de la ville et peut-être ce face-à-face ou ce choc de civilisation
04:06 qui a été théorisé par Samuel Huntington,
04:08 je pense qu'il faut prendre un petit peu de hauteur et rappeler que notre pays,
04:12 en un mandat et demi du président de la République,
04:15 a connu cinq crises majeures qui ont vu les Français s'opposer.
04:19 Je pense par exemple au GJ, à la France des ronds-points et à la France des avenues.
04:22 Je pense à la crise du Covid avec les vaccinés et les non-vaccinés.
04:26 Alors aujourd'hui, vous avez effectivement les émeutes et cette crise identitaire,
04:29 renforcée avec en arrière-plan la question du Proche-Orient et son importation sur le territoire.
04:35 Vous parlez de la responsabilité.
04:36 Aujourd'hui, il y a des forces obscures qui sont à la manœuvre dans ce pays
04:40 et qui ont tout intérêt à venir fracturer davantage notre pays
04:43 et à monter nos concitoyens les uns contre les autres.
04:46 Il y a chez les politiques un certain nombre de personnalités qui recherchent le chaos.
04:50 Il y a dans les médias aujourd'hui, et dont la ligne éditoriale est clairement affichée à l'extrême droite,
04:55 une volonté de fracturer aussi le pays.
04:58 Il y a également dans les réseaux sociaux aujourd'hui,
05:00 une volonté de fracturer le pays à travers des centaines de milliers de trolls
05:04 qui viennent distiller de la haine et construire un mur de déni entre nos concitoyens.
05:11 Et c'est contre cela qu'il faut le prévenir.
05:14 - Mais Dries Etazawi, il y a tout de même un antrisme islamiste.
05:19 Vous ne pouvez pas le nier.
05:21 - Quand Gérard Collomb dit ce qu'il dit, il faut aller jusqu'au bout de sa phrase.
05:25 C'est-à-dire que sa crainte finalement, c'est qu'on ne vive plus non pas à côté les uns des autres,
05:30 mais les uns en face des autres.
05:31 Et il aborde tout de suite la question de la mixité sociale.
05:34 Mais la question de la mixité sociale et de la diversification du peuplement
05:37 est un enjeu majeur au sein de notre territoire.
05:40 Pour pouvoir vivre ensemble, il faut qu'on puisse vivre les uns à côté des autres.
05:43 Or aujourd'hui, la question du séparatisme, elle n'est pas toujours là où on croit.
05:46 Quand vous avez un certain nombre de collectivités qui ne souhaitent pas appliquer la loi SRU,
05:50 et qui donc ne souhaitent pas accueillir du logement social
05:53 et accueillir les habitants les plus vulnérables sur leur territoire,
05:56 eh bien le séparatisme, il n'est pas toujours là où l'on croit.
05:59 Alors oui, il y a des difficultés.
06:00 Bien sûr qu'il y a des mots MAUX sur lesquels il nous faut être vigilants
06:03 et qu'il nous faut même combattre.
06:05 La question du séparatisme, la question du fondamentalisme religieux,
06:08 ce sont des choses qui existent.
06:10 Mais on ne peut pas remettre tous nos mots MAUX une fois,
06:14 urbains, économiques et sociaux, sur ce seul sujet-là.
06:18 Quand vous avez des groupus plus d'extrême droite aujourd'hui,
06:21 parce que la parole raciste est libérée,
06:23 qui ont toute marge de valeur, toute liberté pour circuler dans les roues,
06:27 et faire de la ratonnade, alors que certains...
06:29 - Ils n'ont pas eu toute liberté parce que la police...
06:32 Pardon, Driss Ettaoui,
06:35 ils ont manifesté mais ils n'ont pas eu toute liberté
06:37 parce que la police s'est intervenue immédiatement.
06:40 - Mais vous pensez que ces manifestations-là sont spontanées ?
06:42 - Ah bah je n'ai jamais pensé qu'elles étaient spontanées, évidemment.
06:46 Non, non, mais elles sont organisées, mais évidemment qu'elles sont organisées.
06:50 - Évidemment ! - Et donc le ministère de l'Intérieur
06:52 et le ministre de l'Intérieur
06:53 doivent déployer tous les moyens humains, matériels et financiers
06:57 pour traquer finalement celles et ceux qui organisent
07:00 et tous les complices, toutes celles et ceux qui soutiennent
07:03 à demi-mot ces manifestations.
07:05 - Oui, Amté.
07:07 - Oui, moi je voulais réagir sur plusieurs choses parce que
07:09 on ne peut pas écarter la menace lorsqu'on dit qu'on va vivre face à face,
07:13 on ne peut pas écarter le fait qu'il y ait eu un antrisme
07:15 dans notre pays et sur l'ensemble de notre continent
07:17 lorsqu'on voit notamment qu'après la décision de Gabriel Attal
07:20 sur le fait d'interdire la Baïa,
07:21 il y a certaines forces politiques,
07:23 enfin certaines forces religieuses notamment,
07:25 qui ont voulu pousser au choc de civilisation
07:27 et on voit à chaque fois qu'ils essayent de pousser face à un choc
07:30 pour pousser notamment les musulmans
07:33 à pratiquer un islamisme le plus radical possible
07:36 avec le port du Puk et Birkini, avec le port de la Baïa
07:38 et certaines prêches qui notamment sont contraires à nos valeurs,
07:41 notamment sur le sort des femmes.
07:44 Ça c'est la première chose.
07:45 Le deuxième point, c'est que si par cas,
07:47 moi je veux bien entendre le discours qui est porté sur le fait
07:49 de la mixité sociale, or le problème c'est que
07:52 depuis une vingtaine, trentaine d'années,
07:54 avec la politique de la ville, avec la politique de
07:56 ce qu'on appelle de repeuplement, de relocalisation des migrants,
07:59 on place de la mixité sociale, même au-delà des quartiers riches
08:02 versus les quartiers pauvres, c'est qu'on place des métropoles
08:04 vers les territoires ruraux.
08:06 Or, ça a été traduit par une seule chose,
08:08 c'est l'augmentation des violences qui touchent désormais,
08:11 et même des trafics de drogue qui touchent désormais,
08:13 des villes de taille moyenne et des villes de zone rurale.
08:16 Donc c'est-à-dire, comme l'a rappelé Gérald Darmanin,
08:18 qu'il y a un lien direct entre immigration et délinquance.
08:22 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas faire de mixité sociale
08:25 tant qu'on ne règle pas les problèmes culturels
08:27 et le fait que certaines personnes qui arrivent sur notre territoire
08:29 ou qui ont des origines immigrées, et on peut en parler tous les deux,
08:33 ce n'est pas raciste que de le dire,
08:35 qu'on peut être d'origine immigrée de troisième ou quatrième génération
08:37 - Vous l'êtes tous les deux !
08:38 - et qu'on n'est pas intégré parfaitement,
08:41 voire assimilé à la culture française.
08:43 Parce que, est-ce qu'on peut dire qu'on est assimilé à la culture française
08:45 lorsqu'on se dit qu'on peut venir à une soirée
08:47 en se baladant avec un couteau ?
08:48 Est-ce qu'on peut se dire qu'on est assimilé à la culture française
08:50 et qu'on veut s'intégrer dans le pays lorsqu'on se dit
08:52 qu'il vaut mieux emprunter des chemins parallèles au chemin républicain
08:55 en empruntant le chemin des caïds et des trafiquants de drogue ?
08:57 Ce n'est pas acceptable.
08:58 Et malheureusement, cette culture qu'on appelle la culture du rap,
09:01 la culture du gangsta rap, de l'argent facile,
09:03 qui a été accentuée par les réseaux sociaux,
09:05 et notamment du fait que certains jeunes,
09:07 qui peuvent être très gentils individuellement,
09:08 mais lorsqu'ils sont pris dans des phases de groupe,
09:10 veulent plaire et veulent devenir
09:11 comme ce qu'ils pensent devenir la chose commune,
09:14 leur groupe de copains et leur groupe de caïds,
09:16 font qu'ils sont poussés à la délinquance.
09:18 Et si par cas vous ne réglez pas ce cas-là
09:20 et que vous voulez faire de la publicité sociale,
09:21 vous allez propager la délinquance
09:22 et les problèmes de trafiquants de drogue
09:24 sur l'ensemble du territoire français.
09:25 - Mais quand des médias
09:28 décident volontairement de publier les prénoms
09:32 des neuf jeunes
09:35 qui ont été interpellés dans l'affaire
09:37 de la mort du petit Thomas,
09:39 est-ce qu'il y a selon vous,
09:41 Dries et Tazaoui, une volonté
09:43 derrière cachée,
09:45 de désigner une communauté,
09:48 de désigner l'immigration
09:50 comme étant finalement coupable
09:52 de ce qui s'est passé à Crépole ?
09:55 - Si c'est le cas,
09:56 si cette volonté est manifeste,
09:58 c'est une maladresse.
10:01 Nous devons, les journalistes,
10:03 les médias mainstream,
10:05 doivent donner les faits.
10:07 Et s'il s'appelle Karim,
10:08 eh bien on doit dire que Karim a commis.
10:10 Mais je rappelle que Karim,
10:11 j'ai un seul prénom,
10:13 j'aurais pu en donner un autre.
10:14 - Non, non, les prénoms, on les a,
10:16 je peux les donner, ça ne me gêne pas du tout.
10:19 - Ce jeune garçon, le meurtrier,
10:22 ce meurtrier de Thomas,
10:24 qui a asséné les coups de couteau,
10:25 il est français.
10:26 - Meurtrier présumé,
10:29 parce qu'il y a encore des doutes
10:31 sur l'auteur des coups de couteau.
10:33 - Vous avez raison de le rappeler,
10:34 d'autant plus qu'il a nié.
10:36 Vous avez raison de le rappeler.
10:37 Donc le coupable présumé,
10:39 le meurtrier présumé du jeune garçon,
10:42 il est né sur le territoire,
10:43 il n'a pas été naturalisé.
10:45 On ne va pas parler d'intégration pour lui.
10:47 Je vous prends un exemple,
10:48 on a un autre jeune garçon
10:50 qui a été tué dans des conditions assez similaires,
10:53 dans la campagne en ruralité,
10:54 dans mon département,
10:55 à côté de ma ville à Évreux.
10:57 Il s'appelle Enzo, les gens s'en souviennent.
10:59 Il a été tué aussi par un jeune français.
11:02 Il n'y a pas eu de polémique,
11:04 parce qu'il n'avait pas un prénom
11:05 à consonance maghrébine.
11:06 On n'a pas parlé d'intégration pour lui.
11:08 Et pourtant, il a assassiné aussi.
11:10 Donc il y a une sorte de deux poids deux mesures,
11:11 mais aussi d'une émotion à géométrie variable,
11:13 qu'il convient de dénoncer.
11:15 - Mais est-ce qu'il y a à la fois la réalité,
11:20 c'est-à-dire qu'on donne les prénoms,
11:21 on dit qui est qui,
11:22 et puis en même temps,
11:24 il y a l'exploitation de cette réalité.
11:26 C'est ça le...
11:27 Non, non, William T.
11:29 - Oui, vous avez raison de le dire,
11:31 parce que de toute façon,
11:32 sur la question des prénoms,
11:33 là où je suis d'accord avec monsieur,
11:34 c'est que si on prenait le cas du présumé coupable
11:38 du meurtre de Thomas,
11:39 si on prend les prénoms et les nationalités
11:41 des personnes qui ont participé aux émeutes,
11:43 une grande partie d'entre eux sont français.
11:44 Donc ça pose deux questions.
11:46 Un, comme l'a rappelé Gérald Darmanin,
11:48 c'est-à-dire qu'une grande partie des faits délinquants
11:49 sont commis par des étrangers.
11:50 Et ensuite, après, sur les autres faits,
11:51 ce sont des personnes qui sont d'origine étrangère,
11:53 donc qui ne sont pas assimilées culturellement
11:56 à notre pays et à nos mœurs.
11:58 C'est ça le point essentiel,
11:59 parce qu'ils ont des cultures et des pratiques
12:00 qui sont différentes de celles des nôtres.
12:02 C'est-à-dire que nous, on se dit pas
12:03 qu'on va se balader dans la rue pour nous défendre,
12:05 on va se balader qu'un couteau.
12:06 On se dit pas que lorsqu'on aura un différent avec quelqu'un,
12:08 on va le poignarder ou on va lui couper ses doigts.
12:10 C'est comme ça, donc il y a un choc qui est culturel.
12:12 L'autre point que vous évoquez,
12:14 c'est la question de l'exploitation.
12:15 C'est-à-dire qu'il y a une question
12:16 qui est posée très clairement
12:17 et qui est en filigrane du débat national,
12:19 c'est pas que l'ensemble des Français
12:21 est contre l'immigration, si on est précis.
12:23 C'est qu'une grande partie des Français,
12:24 notamment ceux qui votent Rassemblement National
12:26 et Éric Zemmour,
12:27 veulent bloquer une certaine immigration
12:29 en provenance de certains pays,
12:30 pour être très clair,
12:31 d'Afrique subsaharienne et du Maghreb.
12:33 C'est la question qui va être posée
12:34 pour la prochaine élection présidentielle en 2027.
12:37 Est-ce que ces communautés sont intégrables
12:39 à la communauté européenne,
12:41 en termes d'assimilation, en termes de culture ?
12:43 C'est la question qui est posée.
12:44 Et si par cas, les forces politiques normales
12:46 refusent de pointer ce sujet
12:48 et de dire qu'il y a des problèmes d'assimilation,
12:50 il y a des problèmes culturels,
12:51 vraisemblablement, c'est le scénario
12:53 qui est écrit par tout le monde,
12:54 que Marine Le Pen emportera
12:55 la prochaine élection présidentielle,
12:56 dans la mesure où les faits commencent à dire
12:58 à ses électeurs,
12:59 peut-être qu'elle avait raison.
13:00 - Bien, je vais prendre Driss Etazahoui
13:03 qui va répondre, mais petite pub.
13:05 Si vous voulez intervenir, 08-126-300-300,
13:08 vous n'hésitez pas.
13:09 Petite pub et on se retrouve.
13:10 - Driss Etazahoui, que vouliez-vous dire ?
13:26 Je sens que dans votre voiture,
13:28 vous avez envie de vous exprimer, là.
13:30 - Absolument, c'est très important.
13:33 Ce sont des sujets passionnants,
13:35 dès lors qu'on fait les uns et les autres
13:37 preuve de raison et de responsabilité.
13:39 - Alors ça me fait plaisir d'entendre ça,
13:41 mais ça me fait plaisir,
13:42 vous n'imaginez même pas.
13:44 - Je crois que ce qui est important,
13:46 vous savez, lutter contre le séparatisme,
13:48 lutter contre la délinquance,
13:49 lutter contre celles et ceux
13:51 qui ne se sentent pas totalement,
13:53 entièrement et pleinement français,
13:55 doit aussi passer par la promesse républicaine.
13:58 Cette promesse que nous devons à tous,
14:00 que nous devons pour tous et partout.
14:02 Il ne s'agit pas de s'agiter comme un cabri sur sa chaise
14:05 en criant "république, république, république",
14:07 mais encore faut-il être en capacité
14:09 de la mettre en œuvre et de l'incarner.
14:11 La question de la fratérité est éminemment importante.
14:14 Si demain, vous ne luttez pas contre les discriminations,
14:17 si demain, vous ne donnez pas le sentiment à ces enfants
14:19 d'être les enfants de la République
14:21 et non pas les enfants des quartiers,
14:22 que l'égalité des chances soit une réalité,
14:24 soit une réalité pour eux,
14:26 et non pas une illusion,
14:28 vous allez créer des Français, finalement,
14:30 qui seront des Français de seconde zone
14:32 et qui n'auront pas le sentiment d'appartenir
14:34 à la communauté nationale.
14:36 Je terminerai juste pour dire à votre interlocuteur
14:38 sur le plateau qu'il y a,
14:40 et ceci à ne pas le douter,
14:42 parce que je le constate dans ma famille
14:44 comme celle des proches,
14:45 il y a en France un phénomène d'acculturation
14:47 à travers l'école de la République,
14:49 à travers la mixité des unions.
14:51 De génération en génération,
14:53 regardons le fil avec les pays d'attache,
14:56 eh bien, pour s'intégrer davantage,
14:58 je ne retiens pas le terme d'assimilation
15:00 que je balaye d'un revers de la main,
15:03 je préfère celui d'intégration,
15:05 parce que je pense qu'on est riches de nos cultures,
15:07 on est riches aussi de nos différences,
15:08 et qu'on ne l'oublie jamais là.
15:10 - Oui, mais vous savez, Dries et Tazawi,
15:12 que parfois, certains ne veulent pas de la République.
15:16 - Mais c'est une minorité.
15:18 Encore une fois, c'est vraiment...
15:20 Je veux dire, on fait le focus sur une minorité agissante,
15:24 et on oublie l'immense majorité silencieuse,
15:28 celle qui se comporte bien,
15:29 celle qui appelle 6 millions d'habitants dans le quartier.
15:33 Ils ne revendiquent qu'un droit,
15:35 c'est le droit à la normalité,
15:36 le droit à la banalité,
15:37 c'est qu'on leur fiche la paix.
15:39 Ils veulent vivre la République,
15:40 ils veulent être tranquilles.
15:41 Et d'ailleurs, ce sont ceux qui souffrent le plus souvent
15:44 des dommages collatéraux liés aux émeutes.
15:46 Ce sont ces personnes-là qui souffrent.
15:47 Ce sont les plus vulnérables.
15:48 Et on n'en parle pas assez,
15:50 et on ne leur rend pas la dignité qui est la leur.
15:52 - Oui, Hamteh.
15:53 - Oui, je voulais réagir dessus,
15:54 parce qu'effectivement, c'était le point qu'on évoquait,
15:56 c'était est-ce qu'il y a...
15:57 C'est uniquement une minorité agissante ?
15:58 Effectivement.
15:59 Il n'y a pas une majorité de délinquants en France encore heureux.
16:02 Seulement, lorsque vous avez une culture de l'excuse qui est pratiquée,
16:04 moi j'ai regardé notamment les reportages qui ont été faits
16:07 sur la cité d'où venaient les présumés coupables
16:10 de la Rix dans le village,
16:12 et du meurtre de Thomas.
16:14 Vous avez quand même des personnes qui sont interrogées,
16:15 qui disent "oui, mais vous imaginez,
16:17 ces jeunes sont venus avec des couteaux pour se défendre".
16:19 Donc il y a quand même une culture de l'excuse,
16:21 même auprès de ceux qui ne sont pas coupables,
16:23 et qui refusent de dénoncer et de dire
16:25 que ces comportements sont inacceptables.
16:27 Lorsque vous avez aussi des personnes, comme vous le dites,
16:29 qui sont victimes des émeutes,
16:31 lorsque vous avez des personnes qui sont victimes dans des quartiers
16:33 du trafic de drogue,
16:34 pourquoi est-ce que ces personnes-là
16:35 ne font pas cause commune avec la République française,
16:38 et sont toujours obligées de trouver une sorte de culture de l'excuse
16:40 envers les potentiels délinquants,
16:42 envers les potentiels trafics de drogue ?
16:44 C'est à partir de ce moment-là qu'on ne fait pas union.
16:46 Si par cas ces personnes-là étaient les premières à se révolter
16:48 contre les criminels, les délinquants,
16:50 les personnes qui se travaillent avec des couteaux,
16:52 ni le matin ni le soir pour sortir,
16:54 vous aurez beaucoup plus de personnes qui seront condamnées,
16:56 vous aurez beaucoup plus de personnes dans ces camps-là
16:58 qui se diraient "il faut que je change mon comportement,
17:00 parce que même dans ma propre cité,
17:01 même dans mon propre quartier,
17:02 je suis ostracisé, je suis discriminé".
17:04 - Dries Sétaziaoui ?
17:06 - Je suis vraiment désolé de vous dire pour le coup,
17:08 parce que vous n'êtes pas élu local.
17:10 Vous le seriez, vous seriez entré dans la réalité
17:12 de nos concitoyens, vous seriez un premier tranché.
17:14 Et pendant les émeutes,
17:16 vous auriez constaté à quel point
17:18 ces populations sont en grande souffrance.
17:20 Nous les avons eues au téléphone.
17:22 Ils sont en pleurs. Ils nous demandaient
17:24 quand est-ce que ça allait s'arrêter,
17:26 et quand est-ce que l'État régalien allait rétablir l'ordre,
17:28 allait rétablir l'autorité.
17:30 Ils sont les premiers à souffrir de ces situations.
17:32 Ce sont leurs voitures que l'on brûle,
17:33 ce sont leurs écoles que l'on brûle,
17:35 ce sont leurs bibliothèques et leurs mairies que l'on brûle.
17:37 Donc vous imaginez bien la détresse qui est la leur.
17:39 Et vous pensez qu'ils connaissent pas.
17:41 - Ouyam T est élu, hein ?
17:43 Vous vous rappelez, vous êtes élu où ?
17:44 - Je suis élu à Châtillon dans les Hauts-de-Seine.
17:46 - Voilà. - Là où il y a eu les problèmes.
17:48 - Ouyam T est élu à Châtillon dans les Hauts-de-Seine.
17:50 - Eh ben je l'invite à être davantage sur le terrain et aux...
17:54 - Oui. - ... les mêmes concitoyens.
17:56 - Oui. - Oui mais vous savez, moi j'ai eu...
17:58 Moi j'ai eu des problèmes à Châtillon,
17:59 parce qu'à Châtillon c'est l'endroit où
18:01 s'est reposé dans la cité de Vauban Salabad Eslam,
18:03 après les attentats du 13 novembre 2015.
18:05 Donc on connaît un peu ces problèmes de quartier,
18:07 c'est d'autant plus vrai que dans la mesure où on veut lutter,
18:10 on ne veut pas que tout le quartier soit contaminé
18:12 par cette tyrannie de minorité,
18:13 ce que moi j'appelle la tyrannie de la minorité des emmerdeurs,
18:16 eh ben on essaye de faire en sorte que ces personnes puissent combattre.
18:20 Mais vous ne pouvez pas faire en sorte que la République,
18:22 et un État qui est quand même faible actuellement,
18:24 ne bénéficie pas d'un concours local.
18:26 On a besoin de toutes les forces possibles pour pouvoir lutter
18:28 contre cette minorité d'emmerdeurs.
18:29 Il faut que les habitants locaux nous aident,
18:31 il faut que les associations nous aident,
18:33 et il faut faire en sorte qu'on fasse cause commune
18:35 contre toutes ces personnes-là.
18:36 Lorsque vous avez des personnes qui disent
18:37 "Oui mais attention, il ne faut pas faire d'amalgame,
18:39 il ne faut pas pratiquer une culture de l'excuse",
18:41 eh ben on n'est pas en communauté nationale
18:43 contre notre priorité, c'est-à-dire lutter contre la minorité d'emmerdeurs.
18:45 - Bien, merci à tous les deux.
18:47 Je suis obligé d'interrompre ce dialogue passionnant, constructif,
18:51 parce qu'il faut être constructif.
18:54 Avançons, avançons.
18:56 9h56. Merci, vous êtes sur Sud Radio, tout de suite.
18:59 Sud Radio Média.
19:00 Juste après les infos, Christine Bouillaud et Gilles Gansman
19:02 reçoivent le journaliste Dominique Verdeillon.
19:05 9h56.
19:07 Sud Radio. Parlons vrai chez Bourdin.
19:10 9h10. Jean-Jacques Bourdin.
19:12 Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
19:15 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.

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