Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1
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00:00 D'abord Sébastien Lecornu, merci à vous d'être resté avec nous pour écouter Gaspard Proust.
00:05 Bonjour Gaspard.
00:06 Bonjour.
00:07 Qu'est-ce qui vous arrive ? Vous êtes mis sur votre 31 parce que le ministre des armées
00:11 est face à vous ?
00:12 Ah non, non, pas du tout.
00:13 Si c'était pour le ministre des armées, j'aurais mis ma tenue de camouflage pour une
00:16 intervention force spéciale en milieu parisien.
00:18 Ah, ça aurait ressemblé à quoi une tenue camouflage pour une intervention en milieu
00:22 parisien ?
00:23 Perruque bleue, faux piercing, jean large, remonté à la Chirac au niveau des pecs,
00:26 cher Teddy de Pretto, tu te poses comme ça dans une terrasse du 11ème, t'es le John
00:31 Rambo, mission Mein Oberkampf.
00:32 Mais pourquoi ce costume alors ?
00:34 Il ne vous a pas échappé qu'on était filmé ?
00:35 Oui, c'est vrai.
00:36 Et monsieur le ministre, la radio maintenant c'est devenu de la télé filmée avec un
00:40 iPhone 12.
00:41 Tu vois, toi à la base tu choisis ce média parce que t'as surtout pas envie de t'exhiber
00:44 ta tronche avec un coussin imprimé sur la joue.
00:46 Et la première chose qu'on te dit en sortant du studio c'est "alors Gaspard, pour la
00:49 vidéo sur Instagram on a pensé au titre, Gaspard, dans un plan à trois avec Trump
00:52 et Javier Melehi, t'as beau leur dire n'importe quoi, j'ai jamais parlé de ça, non non,
00:56 mais il faut un titre accrocheur pour les algorithmes, comme ça il y aura plus de visibilité,
01:00 hashtag école de Chicago, Margaret Thatcher, Night Fever, triolisme feel good.
01:04 En plus je vais vous dire Dimitri, je suis sûr qu'on tirerait beaucoup plus de scoop
01:08 des invités s'ils n'étaient pas filmés.
01:09 Ah bon, comment ça, expliquez-nous.
01:11 Bah oui, faudrait faire une petite lumière tamisée, les faire allonger sur un divan,
01:14 l'invité il part en sommeil paradoxal, il te lâche le code nucléaire, ou alors tu
01:18 le surprends à murmurer "c'est pour qui bientôt Matignon ? C'est pour moi, oh pardon,
01:22 c'est pour Sonia."
01:23 Tu vois, le soir avant de les caler on pourrait leur dire "pour demain vous embêtez pas,
01:26 je faisais une cravate, venez en pyjama."
01:28 Parce que le costume fait la parole.
01:31 Moi si je mets toujours la même chemise noire, c'est juste pour réveiller mon Johnny intérieur.
01:35 Ah votre Johnny intérieur !
01:36 "Noir c'est noir, de la guerre vient plus d'espoir" c'est peut-être une autre voix
01:41 que celle de Johnny, mais enfin peu importe.
01:42 Parce que vous pensez que dans mon intimité, je raconte les mêmes insanités, si seulement
01:47 les gens savaient que quand j'écris "je suis en pyjama la reine des neiges avec un
01:50 cerf-tête licorne", mais ça qui le croirait ?
01:53 "This job is such a curse"
01:55 Vous croyez que je raconterais des choses aussi clivantes si j'étais chez moi ?
01:58 Comme disait la brigade des pompiers spécialisée dans la récupération des personnes obèses
02:02 qui restent parfois bloquées chez elles, il faut séparer l'homme de son canapé.
02:06 Bon d'accord, mais tout ça ne nous dit pas pourquoi vous vous êtes habillé en costume.
02:10 Alors jeudi passé j'ai parlé de mon père ici.
02:12 Oui, vous nous aviez dit que c'était Javier Milei, le président argentin.
02:15 Oui, je lui ai envoyé des mails sur ses comptes Insta à Facebook pour manifester.
02:19 C'est comme quand t'as gagné au loto, tu te présentes, vous croyez qu'il m'aurait
02:22 répondu ce con là ? J'étais là "Hola, que tal, presidente, ich bin dein Sohn"
02:26 Pourquoi vous lui parlez en allemand ?
02:28 Dimitri, c'est l'Argentine.
02:29 Papa, c'est le président de tous les Argentins.
02:31 Même ceux qui ont chopé les nationalités dans les années 50.
02:34 Et bref, papa il ne me répond pas, donc ce matin je me suis dit je vais taper un grand
02:38 coup, je vais mettre un costard pour que ça lui saute aux yeux.
02:40 Allô, la caméra est là ? Allô papa, it's me, it's ton fiston, look, the rouflaquette
02:44 is coming.
02:45 Please papa, send me the presidential jet so I can go Argentina, France, Ralbollo,
02:50 ici tout au Parti Tantin de la Couillard, pour favor.
02:53 Si avec ça il ne vous répond pas.
02:54 Ah ben on est d'accord, parce que là, c'est plus clair.
02:57 Papa, I know you okay partout, Z'amour libre, tout ça, but if you watch the video, careful,
03:02 the girls in studio, not available, serious girls.
03:05 Anissa, relationship with man I don't know, Dimitri Delagare, not very open to mixité
03:10 en slip.
03:11 And Sonia, don't touch.
03:12 Big love with songwriter, Yul Brynner.
03:15 Non mais c'est important de préciser, parce que comme papa a l'air un peu chaud, il ne
03:19 faut pas qu'il me dise.
03:20 Vous suivez un peu l'actualité internationale en ce moment, Gaspard.
03:24 Avez-vous vu que des otages ont commencé à être libérés ?
03:26 Ah, les mystères, DeLorean.
03:28 Berceau des civilisations et des milles et une nuises.
03:31 Tu fais rentrer des juifs dans un tunnel à Gaza, il en sort des Thaïlandais en Israël.
03:35 Je ne sais pas si vous avez entendu la petite musique, mais les gens se sont gossés là-dessus.
03:39 Oui, mais pourquoi les Thaïlandais sortent en premier alors que c'est normal ?
03:42 Ah bon, comment ça ?
03:43 Déjà dans un immeuble haussmannien avec une bonne aération, tu repères tout de suite
03:46 quand un mec est en train de faire cuire du riz.
03:47 Imagine dans des tunnels étroits et mal ventilés.
03:50 Les mecs du Hamas, ils ne sont pas fous.
03:52 Non, les premiers qui dégagent, c'est Jackie Chan avec son réchaud, on n'en peut plus.
03:55 Dites-moi, difficile de faire l'impasse sur aussi le drame de Crépole qui ne cesse de
03:59 déchirer la France, notamment cette polémique sur les prénoms des agresseurs de Thomas.
04:03 Est-ce que c'est important, d'après vous, cette histoire de nom ?
04:05 Alors, je vais être sérieux trois secondes.
04:07 Je pense que le nom le plus important dans cette histoire, c'est celui de Thomas.
04:11 Et moi, ce qui me frappe, c'est que ce nom est teinté d'une douloureuse ironie.
04:15 Comment ça, douloureuse ironie ?
04:16 Alors, certains se rappelleront que Thomas était le prénom de l'apôtre qui avait besoin
04:20 de voir le Christ ressuscité pour pouvoir croire en lui.
04:23 D'où la fameuse expression "Je suis comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois".
04:27 Quelle ironie tragique de voir le prénom de l'apôtre qui avait besoin de voir pour croire
04:32 associé à un événement où tant de gens contemplent encore un linceul blanc en prétendant
04:37 que ce dernier est noir.
04:38 Et bien, vous changez de ton radicalement quand vous parlez sérieusement.
04:43 Oui, je suis dans la radicalité parfois.