• il y a 10 mois

Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 Mais d'abord, Christophe Béchu, merci à vous d'être resté avec nous pour écouter Gaspard Proust. Bonjour Gaspard.
00:05 Bonjour, bonjour à tous, Monsieur le Ministre de la Planète.
00:08 Je suis désolé de ne pas avoir beaucoup de billes sur vous ce matin,
00:11 mais en tout cas je trouve super courageux d'avoir accepté le poste de ministre de la transition énergétique.
00:16 Ah bon, vous trouvez ?
00:17 C'est un poste qui souhaite avoir un impact sur le réchauffement climatique.
00:19 Donc a priori, le travail de notre invité, il se verra que d'ici une petite dizaine de millions d'années.
00:23 Quelque part, vous bossez déjà pour l'homme du futur, vous savez, cet homme augmenté,
00:28 qui va naître la tête courbée et une main de 3 mètres carrés pour pouvoir accueillir le dernier format des écrans portables.
00:33 Enfin, c'est ce que je vous souhaite, parce que si la planète se prend une météorite avant,
00:38 alors là, vous allez vraiment passer à la postérité comme le casse-couille
00:41 qui nous aura fait rouler en voiture électrique et faire des rénovations thermiques pour rien.
00:44 Donc, passons à l'actu.
00:47 Juste avant, petite question, Gaspard, qu'on se posait avec Anissa,
00:52 on vous a un peu manqué durant notre absence la semaine dernière ?
00:55 Je vais vous faire une confidence, j'ai été content de vous retrouver.
00:57 Ah bon ? Ah bah dis donc !
00:59 J'ai même cru que ce serait suffisant pour combler ce vide intérieur assez profond
01:03 que je ressens en moi depuis vendredi.
01:05 Ah oui ?
01:06 Oui, depuis vendredi, je me sens aussi dark que Nicolas Sirkis qui aurait perdu son pot de gel
01:12 ou que le chanteur Renaud devant une bouteille de Champonni.
01:15 Mais pourquoi ?
01:16 Alors, j'ai un peu creusé la question, mais en fait, depuis que l'imam Madjoubi,
01:19 vous savez, celui qui a insulté le drapeau français, depuis qu'il a été expulsé vers la Tunisie,
01:22 je sens que quelque chose me manque.
01:24 Comme dit la pub, comme j'aime, je me sens essoufflé.
01:26 J'ai de la peine à fermer la sèche, la nuit je ronfle.
01:29 Ah oui ? À ce point-là ?
01:31 Ouais, pour tout vous dire, le week-end, je me suis passé en boucle 7 chansons.
01:33 Partir un jour sans retour
01:37 Mais tout d'une fois donc !
01:39 Mais c'est à ce point-là, Gaspard, vous en faites pas un peu trop là ?
01:42 Franchement Dimitri, quand cet avion a décollé du tarmac d'Orly vers Tunis,
01:45 j'ai ressenti physiquement dans mon corps comme si Victor Hugo venait de se barrer avec Marie Curie
01:50 en emportant toute la réserve d'or de la Banque de France.
01:52 Non !
01:53 Ouais, vous savez, moi je suis insensible, franchement,
01:56 quand l'avion a rentré le train d'atterrissage, j'ai senti qu'au même moment au Louvre,
01:59 le tableau de la Joconde a lâché une larme
02:02 et que le semeur de Van Gogh, d'un coup, il a arrêté de semer.
02:05 Il a jeté toutes ses graines dans le talus, il a cherché un bidon de glyphosate,
02:08 il a dit "foutu fourpoutu", moi je crame tout.
02:10 Vous avez vu que l'avocat de l'imam Mahjoubi a réclamé son retour sur le territoire national.
02:14 Est-ce que vous pensez qu'il a droit à une deuxième chance ?
02:16 Je suis sûr que si on le laisse revenir, ce ne sera pas le même homme.
02:19 Qu'est-ce qu'il vous fait dire ça ?
02:20 On n'est pas à l'abri qu'il descende de l'avion avec un béret, une baguette sous le bras,
02:23 un t-shirt "coche nous, c'est nous".
02:25 Il se murmure qu'il serait même d'accord de revenir au jour de la fête de l'Andouillette,
02:28 sauf si, bien sûr, ça tombe en même temps que l'Octoberfest.
02:31 Vous racontez n'importe quoi, Gaspard.
02:32 En effet.
02:33 Mais à part ça, non mais Dimitri, quelle semaine quand même !
02:36 Au niveau de la thématique,
02:37 C'est-à-dire ?
02:38 Que mercredi, vendredi, imam Mahjoubi expulsé, lundi, école islamique fermée à Nice,
02:43 même jour, l'avocat de l'Ikouissène qui réclame son retour en France,
02:46 mardi, Nicole Belloubet qui veut des classes spécifiques sur les radicalisés,
02:49 le même jour, un prof qui enseigne des chants Daesh,
02:51 et un gamin de 11 ans qui se fait arrêter pour radicalisation,
02:54 franchement, tout ça en 4 jours.
02:55 Si on l'était en 40, on dirait, j'ai comme l'impression,
02:57 que les chelous viennent de traverser les Ardennes et que dans 3 heures ils sont à Compiègne.
03:00 En effet, à vous peut-être ce garçon de 11 ans qui s'est senti offensé
03:03 par le cours de l'histoire de sa prof d'histoire-géo.
03:06 C'est quand même bizarre, le gamin.
03:07 Tu lui mets une vidéo de Daesh, pour lui c'est feel good,
03:10 en revanche, il entend sa prof d'histoire-géo lui dire que la Loire se déverse dans l'océan Atlantique
03:13 et fait des insomnies pendant une semaine.
03:15 J'espère qu'elle ne va pas lui dire que la Terre est ronde et qu'elle tourne autour du Soleil,
03:18 parce que ça va finir devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
03:20 Non, non seulement il se serait senti offensé par la prof,
03:23 mais en plus il aurait fait l'apologie du terrorisme.
03:25 Non mais à 11 ans, Dimitri, tu ne fais pas l'apologie de Ben Laden,
03:27 tu fais l'apologie de Superman, Spiderman,
03:30 les sujets, est-ce que tu te sens plutôt le super-héros écolo-crado
03:33 qui a de la toile d'araignée au bout des doigts,
03:35 ou le gamin friqué qui s'habille en noir et qui roule en Batmobile ou diesel ?
03:38 Enfin moi je me souviens, à 11 ans, je rêvais d'un bateau pirate Playmobil,
03:42 pas d'un laissé-passer pour rejoindre la Syrie.
03:44 À 11 ans, tu commences à rêver d'un beau vélo, d'une guitare,
03:47 et puis je ne sais pas, à 11 ans, j'étais déjà fou amoureux d'une célébrité.
03:50 Oui mais de qui ?
03:51 Je ne peux pas dire maintenant, il y avait une prescription,
03:54 c'était il y a 40 ans à l'époque, c'était la petite amie de Benoît Jacot.
03:57 Bon, moi je savais que je n'avais aucune chance, j'avais 11 ans,
04:00 elle en avait 14, c'était une grande,
04:02 moi j'étais encore qu'un enfant.
04:05 A demain.
04:06 Merci beaucoup Gaspard, à demain.
04:08 Merci à vous Christophe Béchut d'être resté avec nous, merci Sonia.

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