«Le douloureux secret de Gaspard Proust»

  • il y a 9 mois

Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 - Mais d'abord, Gaspard Procet avec nous, bonjour mon bon Gaspard.
00:03 - Bonjour ! - Ça roule ?
00:05 - Comment si ça roule ? - Oui.
00:06 - Alors dans Paris un tramurosoui et j'ai envie de dire hélas.
00:09 - Pourquoi hélas ?
00:11 - Parce que petit message aux agriculteurs qui nous écoutent,
00:13 mais qu'est-ce que vous attendez pour venir dans Paris ?
00:16 C'est pas Rungis qu'il faut bloquer, c'est les quartiers bobos de Paris.
00:19 Il est là le cœur de la matrice, le mordor écologochiste,
00:22 frère de la fourche et de la moissonneuse batteuse, parce que...
00:25 ralentir les banlieusards qui viennent bosser à Paris,
00:28 les accès des autoroutes, ok d'accord,
00:30 mais les gars qui klaxonnent pour vous soutenir devant votre acteur,
00:32 c'est des frères, c'est des enfants du diesel et du krik,
00:36 c'est des gars qui ont chez eux des tableaux fusains
00:38 qui représentent des stations-service, des paquets de Marlboro,
00:40 des boîtes de rillettes, comme dirait l'imam Chalgoumi.
00:43 C'est les frères, celui-là qui roule le diesel, qui fume la clope.
00:46 C'est les frères, celui-là qui fait la pendule entre la banlieue et le tramuros.
00:50 C'est pas la faute lui qu'ils dirent "jette la soupe sur la joconde".
00:53 Vous avez compris ? - Oui, j'ai compris.
00:55 - Super, j'ai pas fini.
00:56 Alors, oui, amis agriculteurs, ceux qui sont dans les embouteillages de vos barrages,
01:00 c'est des êtres humains qui, comme vous,
01:02 quand ils rentrent dans Paris, n'ont qu'une envie,
01:04 c'est de cartonner à coups de pare-chocs la première serpillère aux cheveux bleus
01:07 qui roule sur un vélo cargo sur une trottinette électrique, qu'on se le dise !
01:10 - Oui, qu'on se le dise.
01:12 Vous avez vu que les agriculteurs, Gaspard refuse que Sophie Binet,
01:15 la secrétaire générale de la CGT, rejoigne leur combat ?
01:17 - Oui, j'ai vu. Si c'est pas mal foutu cette histoire.
01:19 Binet, Sophie Binet.
01:22 Avoir un nom de geste technique agricole et être aussi peu désirée par le monde paysan.
01:26 - Mais comment vous expliquez cette méfiance ?
01:28 - Ah bah c'est très simple. Contrairement à Sophie Binet,
01:30 pour survivre un agriculteur, à un moment,
01:32 il n'a pas le choix, il doit travailler.
01:35 Alors que Binet, j'ai regardé son CV, l'UNEF, la CGT,
01:38 c'est les seuls endroits où avoir une expérience professionnelle préalable
01:41 peut compromettre une carrière.
01:43 Binet, elle se met une casquette, elle chante l'International,
01:46 elle marche pendant une demi-heure sur un boulevard,
01:47 elle a déjà besoin d'un mois de vacances pour récupérer.
01:49 C'est de ça les deux ambiances, Dimitri.
01:51 - Comment pensez-vous que ça va finir, Gaspard ?
01:53 D'ailleurs, est-ce que vous avez écouté le discours de Gabriel Attal hier ?
01:56 - Vous parlez de bazooka ?
01:57 - Bazooka ?
01:58 - Oui, fatal bazooka.
02:00 Jeu de mots pourris du jour, bonjour !
02:02 Non mais Dimitri, vous arrivez encore à écouter les discours de politique générale
02:05 des nouveaux premiers ministres ?
02:06 - Oui, c'est mon boulot.
02:07 - Vous savez, je vais vous livrer un secret un peu douloureux,
02:09 ça risque de vous choquer, mais...
02:12 Vous connaissez le ventriloque avec sa marionnette, là, Jean-Marc ?
02:14 - Oui, absolument.
02:16 - En fait, en vrai, c'est pas la marionnette qui parle,
02:19 mais le mec qui a sa main dans son...
02:20 - Non...
02:21 - Non, c'est... Si !
02:23 Ça se voit pas tout de suite parce qu'il bouge à peine des lèvres, tu vois,
02:25 alors c'est bien foutu, c'est pour ça que tout le monde trouve ça génial,
02:26 mais en fait, la marionnette, elle n'a pas de vie autonome.
02:29 Bah, la Vème République, les premiers ministres, c'est pareil.
02:32 C'est pas parce qu'ils remuent de la bouche à la tribune de l'Assemblée
02:34 que c'est eux qui parlent, et puis allez.
02:36 Allez, je vais essayer d'être dans votre sens,
02:38 qu'est-ce que fatal bazooka de l'alsacienne a dit tellement incroyable ?
02:41 Qu'est-ce qu'il a dit tellement extraordinaire ?
02:43 - Bah, je sais pas, je suppose que vous allez nous le résumer.
02:44 - Oui, je vais vous résumer. Qu'est-ce qu'il était là ?
02:47 "Ah, je veux que demain en France, le travail soit rémunéré.
02:49 Ah, puis les impôts, les taxes, ça suffit, y'en a trop.
02:52 Vous en avez marre de l'URSSAF ? Ah bah je vais vous en débarrasser, moi.
02:54 Je vais même vous inventer un nouveau mot, la désmicardisation.
02:57 D'ailleurs, oh là là, je sais pas si vous avez déjà remarqué,
02:59 mais est-ce que vous saviez que lorsqu'un employé touchait 1000 balles,
03:02 bah en fait, ça en coûtait 2000 à l'employeur ?
03:05 - Ooooooh !
03:07 - T'as envie de prier au génie, ça fait 40 ans qu'on est au courant,
03:10 et pourtant chaque nouveau premier ministre qui se pointe,
03:12 il vient te refaire le même constat comme s'il devait être le premier à poser un pied sur la lune.
03:16 Je vais vous faire un aveu, Dimitri.
03:17 C'est pas parce qu'on fait dire la même phrase à 5 types qui ont 5 couleurs de cravate différentes
03:22 que le gars à la cravate rouge est plus pertinent que le gars à la cravate bleue
03:25 parce qu'il a 20 ans de moins. - Bon, vous n'y croyez pas.
03:27 - Non mais ce discours, c'était comme un nouvel épisode de Harry Potter.
03:30 - Ah oui ? - Harry Potter et le bullshit magique.
03:32 Enfin, je veux dire...
03:33 Moi, vous savez, je rêverais d'un premier ministre qui oserait de faire un truc incroyable.
03:37 - Ah, vous pensez à quoi ? C'est-à-dire ? - Dire la vérité.
03:40 Ça prendrait 3 lignes. - Mais c'est-à-dire ?
03:43 - Bah, imaginons. Bonjour, je me présente, je m'appelle Gabi.
03:46 Je voudrais bien réussir ma vie, être aimé, être beau, gagner de l'argent,
03:49 puis surtout, avoir un girofard de la République à plein temps.
03:52 On m'a proposé le poste de premier ministre, vous comprendrez qu'à mon âge,
03:55 bon, ça se refuse pas, ça fait quand même entrer dans le livre des records de la 5e.
03:58 Alors, je vous fais le topo vite fait.
03:59 Non seulement je suis sur un siège éjectable soumis aux humeurs du président de la République,
04:03 je dispose d'une non-majorité absolue à l'Assemblée nationale,
04:06 et en plus, je suis tenu par des traités européens qui engagent la signature de la France
04:11 et qui, pour être renégociés, auront besoin d'être ratifiés à l'unanimité des 26 autres pays de l'Union.
04:16 Pour vous la faire courte, Dimitri, fermez les yeux et imaginez que la France soit un organe reproducteur mâle.
04:21 C'est bon, vous y êtes ? - Oui.
04:22 - Vous voyez le viagra ? - Oui.
04:23 - Je suis sur l'antidote. C'est tout pour moi, merci.
04:26 - Merci beaucoup, Gaspard Proust, signature Europe.
04:29 Et alors, on vous retrouve demain. Vous devriez faire éditorialiste politique, ça vous va bien ?
04:32 - Je fais, parce que je me fais chambrer par l'autre, Vincent Herouette, de l'International.
04:38 - Pourquoi ? Il vous trouve pas ? - Non, mais je vous expliquerai demain.
04:40 Il faut que j'écris, vous savez, moi j'ai zéro réparti.
04:43 - Il faudrait qu'on diffuse les off de cette matinale un jour.

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