Un monstre parmi nous Affaire de Mamie

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Un monstre parmi nous Affaire de Mamie
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00:00 Nous sommes le 18 août 1984 à Washington et c'est le grand jour pour la jeune Belinda
00:18 Glenn, 22 ans.
00:23 Mon mariage était absolument magnifique.
00:30 Des amis de longue date avaient fait le déplacement, tout comme mes oncles et tantes, juste pour
00:39 assister à l'événement.
00:40 Et c'était formidable.
00:47 La mère de Belinda, Mamie, âgée de 43 ans, attend patiemment parmi les convives.
00:54 C'est ma mère qui s'était occupée de tous les préparatifs et c'est elle qui menait
01:00 la danse.
01:01 Elle était partout.
01:02 En cas de problème, c'était elle qu'il fallait prévenir.
01:04 Oh bon sang ! Qu'est-ce qu'elle est belle !
01:10 J'étais la témoin de ma sœur.
01:15 Belinda s'est mariée la première et je pense que ma mère a voulu faire les choses
01:20 en grand parce qu'elle faisait toujours les choses en grand.
01:25 C'était tout simplement merveilleux de lire l'émotion dans les yeux de ma mère
01:34 quand elle a vu sa fille marcher jusqu'à l'autel.
01:39 Dewitt Glenn, 45 ans, est un papa très fier qui s'apprête à marier sa fille.
01:49 Mamie et lui ont divorcé 12 ans auparavant.
01:52 L'unique rôle de mon père, c'était d'accompagner ma sœur jusqu'à l'autel en fait.
02:00 Et aussi d'être heureux.
02:02 Je pense qu'il se réjouissait vraiment pour elle.
02:07 Il était très fier.
02:08 Mais c'est plutôt les mères qui s'occupent de tout.
02:11 Je vous félicite de votre mariage.
02:14 C'est quelque chose qui vous fait vivre une vie de la matière.
02:20 Je vous prononce que vous êtes homme et femme, en nom du Père, du Fil et de l'Esprit-Saint.
02:29 Amen.
02:40 La réception a lieu au domicile de Mamie, dans la ville d'Oxon Hill, au sud de Washington.
02:48 Ma mère vivait dans une résidence.
02:51 Elle avait privatisé la piscine partagée pour l'occasion.
02:54 On avait fait appel à un DJ qui s'occupait de la musique.
02:57 On pouvait se baigner si on en avait envie.
03:01 C'est là qu'on a ouvert le bal avec Rick.
03:05 Ma mère veillait au grain.
03:07 Elle s'assurait que les convives ne manquaient de rien.
03:11 Elle a remercié toutes les personnes qui étaient venues de loin.
03:16 Elle a fait le tour pour saluer tous les invités.
03:20 Elle voulait qu'ils se sentent chez eux.
03:24 C'était une hôtesse absolument incroyable.
03:30 Je n'ai pas de mots pour décrire le bonheur que j'ai ressenti ce jour-là.
03:36 C'est le plus beau jour de ma vie.
03:38 Et si je me suis sentie aussi unique, c'est grâce à ma mère.
03:43 Oh, regardez ça !
03:47 Ma mère était clairement dans son élément.
03:50 Elle était très fière d'avoir marié sa petite fille, tout simplement.
03:54 Et elle était aussi très fière d'avoir réussi à organiser un magnifique mariage
03:59 et une très jolie réception estivale à ciel ouvert.
04:03 Elle récoltait le fruit de son travail.
04:06 Et elle réussissait toujours tout ce qu'elle entreprenait à la perfection.
04:10 Et Mamie a de quoi être fière de tout ce qu'elle a accompli.
04:19 Après le divorce de mes parents, mon père a quitté la région de Washington.
04:27 Mais lorsqu'il est parti, rien n'a changé pour nous.
04:29 La vie a suivi son cours.
04:31 Ma mère a continué sa route.
04:33 Elle n'a pas flanché.
04:35 Elle n'a pas sombré dans une dépression.
04:39 Je ne dis pas ça pour blâmer mon père,
04:42 mais il n'a jamais été aussi présent que ma mère.
04:45 Donc, c'est à elle que je rends tous les honneurs.
04:51 On peut dire que ma mère nous a pratiquement élevées toutes seules.
04:55 Ma sœur, mon frère Sean et moi.
04:58 Elle se levait tous les matins pour aller travailler
05:01 parce qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait mettre un toit au-dessus de nos têtes.
05:05 À une époque, elle a même dû faire appel à une banque alimentaire pour nous nourrir.
05:11 L'une des valeurs que m'a inculquée ma mère,
05:15 c'est qu'il faut travailler pour obtenir ce que l'on veut dans la vie.
05:19 Ma mère avait repris ses études.
05:22 Elle s'était inscrite à l'université du district of Columbia.
05:25 Et après son diplôme, elle avait obtenu un poste au ministère du Travail.
05:29 À peine sortie de la fac.
05:32 Ma mère n'était pas accompagnée à mon mariage
05:36 parce qu'elle était très exigeante en amour.
05:39 Mais j'étais persuadée qu'elle allait rencontrer un homme extraordinaire
05:43 et s'enfuir avec lui. Enfin, pas vraiment s'enfuir,
05:46 parce qu'elle ne nous aurait pas abandonnés.
05:48 Mais je savais qu'elle aurait de nouveau droit au bonheur.
05:51 [Musique]
05:59 Mamie rencontre l'homme en question 4 ans plus tard.
06:03 Shabaka Waklimi n'a que 39 ans, alors que Mamie en a 48.
06:10 Il se marie en 1988.
06:15 [Musique]
06:18 Il m'a fait très bonne impression à notre rencontre.
06:22 Je me suis dit que c'était un homme formidable et qu'il formait un beau couple.
06:30 Elle avait tout ce qu'elle désirait.
06:32 Et de son côté, il se pliait en quatre pour lui faire plaisir.
06:37 [Musique]
06:49 On s'est dit que Maman avait rencontré quelqu'un de bien.
06:52 On pensait que c'était son âme soeur.
06:56 Shabaka a grandi en Caroline du Sud, comme Mamie.
07:01 C'est le porte-parole d'une association qui milite pour l'évolution du système judiciaire.
07:07 Et il est bénévole dans un foyer pour sans-abri à Washington.
07:12 [Musique]
07:18 Ses mots ont le pouvoir d'inspirer les militants, mais aussi de réconforter les enfants de Mamie.
07:23 Si je pleurais, si j'étais malheureuse, si j'avais simplement besoin d'un conseil ou n'importe quoi d'autre,
07:28 il était toujours là pour moi. Il me disait, "Ecoute, ma fille, ne t'inquiète pas, ça va aller.
07:35 Tout va s'arranger." Peu importe le problème, il savait toujours trouver les mots.
07:39 Ses mots étaient aussi forts que l'étreinte d'un père.
07:43 [Musique]
07:48 En 1995, le couple semble passer le cap des sept ans sans le moindre accroc.
07:54 [Musique]
08:01 Elles ont acheté une maison à Fort Washington, dans le Maryland.
08:04 [Musique]
08:12 C'était une maison remplie d'amour. On se sentait bien dès qu'on passait le pas de la porte.
08:17 On se sentait un peu chez nous quand on allait chez Maman.
08:20 [Musique]
08:27 Il y avait toujours de la musique. Maman mettait de la musique, elle sortait le karaoké,
08:32 et tout le monde chantait, tout le monde s'amusait.
08:35 Elle avait aussi un billard au sous-sol, donc on faisait des parties de billard.
08:39 [Musique]
08:43 Ils avaient un sous-sol et ils organisaient souvent des soirées dans leur sous-sol.
08:48 Ma mère avait organisé une soirée hawaïenne, par exemple.
08:52 Elle adorait prendre des photos de ses invités.
08:54 Elle nous photographiait et elle photographiait d'autres membres de la famille.
08:58 [Musique]
09:15 Elle avait un bar au sous-sol aussi, et le bar était toujours rempli de bouteilles.
09:21 [Musique]
09:23 Quand elle organisait des soirées, elle préparait de quoi manger pour tout un régiment.
09:28 Elle recouvrait toutes les rampes de papier crêpon et elle accrochait des ballons un peu partout.
09:33 [Musique]
09:35 Oh, wow, Maman ! Allez, Maman, donne tout !
09:38 [Musique]
09:41 On passait de très bonnes soirées, donc on avait toujours hâte d'aller la voir.
09:45 [Musique]
09:48 Le grand cercle d'amis de Mamie accueille Shabaka à bras ouverts.
09:52 [Musique]
09:54 Shabaka filme l'anniversaire de mariage de l'une des amies de Mamie, Lucy Straight, en 1996.
10:01 [Musique]
10:10 Shabaka filme tous les invités.
10:13 Et des invités parviennent à le filmer aussi.
10:16 [Rires]
10:25 Au moment où elle a retrouvé l'amour, on était ravis pour elle, parce que ça voulait dire qu'elle...
10:34 qu'elle avait trouvé un compagnon, qu'elle avait trouvé quelqu'un qui l'aimait et quelqu'un avec qui voyager.
10:42 C'est beau de retomber amoureux.
10:45 C'était magnifique de les voir grandir ensemble.
10:50 Ils avaient pris le temps de se connaître, ils se connaissaient par cœur.
10:54 [Brouhaha]
11:03 Ils lisaient presque dans les pensées de l'autre.
11:06 I love you.
11:08 [Musique]
11:14 25 décembre 1998.
11:18 Shabaka et Mamie viennent de passer Noël en famille chez Glenda, la fille de Mamie.
11:23 [Musique]
11:27 Ils se relaient derrière la caméra pour filmer les enfants et les petits-enfants de Mamie.
11:33 Are you really excited to do Shabaka?
11:36 I remember when we first met Shabaka, it was kind of like the Big Bang.
11:43 It was like, boom!
11:45 He was there the day after, but nothing changed.
11:47 He fit in, he was very good.
11:50 I don't really remember our first meeting, but Shabaka was always there.
11:55 Il formait un véritable duo avec ma grand-mère.
11:58 Elle ne venait jamais sans lui.
12:02 On ne s'était peut-être pas mon grand-père biologique,
12:06 mais il comptait tout autant pour moi.
12:09 C'était mon grand-père quand même.
12:12 Je dirais que la relation que j'entretenais avec Mamie et Shabaka était très forte quand j'étais petit.
12:19 Parce qu'on passait toujours de très belles fêtes de Noël et de très beaux anniversaires ensemble.
12:23 Elle a encore une! Encore une!
12:28 Et en grandissant, j'ai commencé à échanger avec Shabaka à propos de sujets plus sérieux,
12:34 comme la place des jeunes hommes noirs dans la société américaine.
12:39 On a parlé de ce qu'il avait traversé.
12:42 Shabaka ressent un profond sentiment d'injustice qu'il exprime clairement dans une émission d'information.
12:48 Je m'appelle Shabaka Kualewi, j'ai passé 14 ans sur la route.
12:52 Grâce à cette vitrine télévisuelle nationale,
12:55 Shabaka a l'opportunité de donner une grande visibilité à son histoire personnelle.
12:59 Tu es dans une situation où chaque heure de réveil,
13:05 quelqu'un tue, ou déhumanise, quelqu'un contre toi.
13:09 En 1973, Shabaka, alors âgé de 23 ans, est connu sous un autre nom, Joseph Greenbrown.
13:21 Joseph avait quitté la Caroline du Sud pour partir s'installer à Tampa, en Floride.
13:27 Et il avouait volontiers son goût prononcé pour la rébellion.
13:32 Et c'est un trait de caractère qui le résumait plutôt bien.
13:36 Le 7 juillet, Joseph et son complice, Ronald Floyd,
13:47 braquent un couple avec une arme dans un hôtel de Tampa, en Floride.
13:53 Mais rongé par les remords, il décide de se rendre au commissariat de la ville de Tampa
14:03 pour reconnaître son implication dans le braquage à main armée.
14:07 Mais Joseph se retrouve rapidement mêlé à une autre enquête de police,
14:16 pour un crime encore plus abominable.
14:19 Car le jour même, à Tampa également,
14:26 un homme a violé puis assassiné Earline Barksdale, 35 ans,
14:32 dans l'enceinte du magasin de vêtements pour enfants qu'elle gérait.
14:41 L'un des enquêteurs de la police de Tampa s'était mis dans la tête qu'il existait
14:46 forcément un lien entre les deux affaires en question.
14:50 Et quand je suis arrivé à la maison d'arrêt, j'ai dit
14:55 « Je viens voir mon client Joseph Greenbrown, qui est accusé de braquage. »
14:59 Et l'agent de police m'a répondu « Non, il est accusé de meurtre. »
15:02 Ronald Floyd passe un accord avec les magistrats.
15:10 Il accepte de témoigner à charge contre Joseph pour le meurtre d'Earline Barksdale,
15:15 en échange d'une peine moins sévère pour le braquage de l'hôtel.
15:19 Joseph Greenbrown est jugé coupable de vol à main armée,
15:26 de viol et de meurtre avec préméditation.
15:29 Il est condamné à mort par électrocution.
15:39 Il passe ensuite 14 ans dans le couloir de la mort.
15:42 C'est au mois de septembre 1983 que le procureur signe l'ordre d'exécution.
15:50 Une fois l'ordre signé, le prisonnier est transféré dans ce que l'on appelle
15:55 une cellule de surveillance pour y passer ses dernières 24 heures.
15:59 Joseph raconte son expérience alors qu'il intervient dans une conférence en 2011.
16:08 Cette cellule de surveillance est située à exactement 30 mètres du couloir électrique.
16:14 Et vous passez, en moyenne, 21 à 23 jours dedans.
16:19 Et il n'y a que deux sorties.
16:23 Une, c'est l'exécution.
16:26 Deux, une boîte à pierres.
16:29 Je ne m'en suis jamais totalement remis.
16:36 Cette condamnation m'a hanté.
16:39 Je me sentais responsable du sort de Joseph Greenbaum.
16:42 J'y pensais sans cesse.
16:44 Imaginez-vous, passer 14 longues années de votre vie dans une cellule minuscule,
16:50 avec seulement deux douches par semaine et uniquement quelques petites heures d'exercice,
16:55 sans aucune visite et sans aucun contact humain,
16:59 excepté avec vos surveillants à quelques rares occasions.
17:03 Et vous vous demandez quand vous allez mourir à longueur de journée.
17:07 Les gens vous répètent que vous êtes un monstre et que votre heure ne serait tardée.
17:13 Un juge prononce un ajournement de peine 15 heures seulement avant l'exécution de Joseph.
17:22 Puis, en 1986, un juge fédéral statue que le parquet de Floride aurait dû mentionner,
17:29 lors du procès de Joseph, que Ronald Floyd avait accepté de témoigner,
17:34 en échange d'une peine moins sévère.
17:36 Ronald Floyd n'avait mentionné aucun accord dans sa déposition.
17:41 Et lorsque je l'ai interrogé au cours du procès, je lui ai de nouveau posé la question,
17:46 et il a répondu non.
17:48 Ce n'était pas vrai, bien évidemment, il a menti.
17:51 Et les deux magistrats savaient pertinemment que le témoin venait de mentir devant la cour
17:57 et devant les membres du jury.
18:00 Le juge annule la condamnation de Joseph.
18:09 Joseph Greenbrown est un homme libre.
18:13 Il change de nom et choisit Shabaka Wakleme,
18:17 ce qui signifie en Swahili « messager intransigeant de la vérité ».
18:26 Et il a décidé de partir refaire sa vie dans la ville de Washington.
18:30 Il avait réellement gagné en maturité et en bienveillance.
18:39 Il s'est investi dans un bon nombre d'associations caritatives.
18:43 Il était bénévole dans un foyer pour sans-abri, entre autres.
18:46 A la suite de son emprisonnement, c'est devenu un être au grand cœur.
18:53 Vous pouvez dire que Shabaka a grandi pendant 14 ans et demi.
18:59 Je n'avais pas d'autre choix.
19:02 Il y avait des gens malades qui voulaient me tuer.
19:06 Pour moi, c'est un miracle que Shabaka ait survécu au couloir de la mort.
19:16 Il a eu la chance de changer de vie et de trouver une famille aimante.
19:21 Et je pense qu'il est entré parfaitement dans le moule de notre famille.
19:27 Dès qu'il est arrivé dans nos vies, il nous a apporté énormément de joie et de bonheur.
19:33 Shabaka attribue la réussite de sa réinsertion à Miami.
19:39 Je t'aime, Mr. Brown.
19:41 Je t'ai fait ma femme, mon époux, mon psychiatre, mon aideur, mon ami.
19:47 Et tu sais quoi ? Dieu m'a mis en lien avec toi.
19:51 Dieu sait ce qu'il fait quand il me donne toi.
19:53 Merci, Dieu. Je suis contente que tu saches ce que Dieu fait.
19:58 Miami et Shabaka forment un couple insouciant qui aime faire la fête.
20:05 Mais les filles de Miami commencent à s'inquiéter.
20:08 J'ai remarqué que tout n'était pas rose dans leur relation.
20:13 Ma mère et Shabaka organisaient souvent des super soirées.
20:17 Mais il n'y avait pas de soirée sans alcool.
20:20 Il fallait qu'il ait à boire. Il buvait énormément.
20:22 C'en était ridicule.
20:24 Il buvait dans l'unique but de se mettre la tête à l'envers.
20:28 Il ne pouvait pas boire.
20:30 C'était ridicule. Il buvait dans l'unique but de se mettre la tête à l'envers.
20:35 J'avais surpris ma mère en train de parler à Shabaka un jour.
20:40 Et elle lui avait dit "écoute, tu bois trop. Il faut que tu arrêtes de boire autant."
20:57 Ils ont l'air tellement heureux.
21:00 Comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.
21:03 Mais on ne sait jamais vraiment ce qui se passe en privé.
21:06 On ne voit que ce qu'on nous montre.
21:08 Et il arrive que les gens changent dans la vie.
21:15 Bonjour à tous.
21:17 J'aime travailler avec Mme.
21:20 Elle est une personne merveilleuse.
21:22 Oh Tracy.
21:24 Je sais, c'est un peu effrayant.
21:26 Bonjour.
21:30 Mamie Brown travaille pendant plus de 34 ans pour le ministère américain du travail à Washington.
21:36 Elle prend sa retraite en 2010 à l'âge de 69 ans.
21:41 On était très heureux qu'elle prenne enfin sa retraite.
21:45 Après toutes ces années de dur labeur.
21:48 Elle était enfin libre de profiter de la vie.
21:51 Je voulais qu'elle voyage, qu'elle voit le monde.
21:54 Elle pouvait aller rendre visite à ses frères.
21:56 Elle avait un frère qui vivait dans le Mississippi et un autre à Détroit.
22:00 Mais Mamie et son mari Shabaka ont d'autres projets.
22:07 Ils déménagent dans un petit appartement de Caroline du Nord.
22:10 Pour se rapprocher des enfants et des petits-enfants de Mamie.
22:14 On avait hâte qu'elle habite plus près de chez nous.
22:17 Et moi encore plus parce qu'ils s'installaient au bout de ma rue.
22:21 J'étais trop contente qu'ils viennent vivre tout près de moi.
22:24 Et qu'ils soient proches de moi.
22:26 Peu après leur installation, Mamie avoue à sa famille
22:33 pourquoi elles ont vraiment choisi un appartement.
22:36 Shabaka et elle sont pour ainsi dire ruinées.
22:43 Les nombreuses interventions de Shabaka dans des conférences étaient rémunérées.
22:47 Mais il n'a jamais payé les impôts sur les revenus de ces conférences.
22:53 Et c'est ma mère qui a dû rembourser l'argent pour les sortir d'une situation
22:57 dans laquelle il les avait mis.
22:59 Shabaka, lui, ne fait rien pour éponger ses dettes.
23:03 Elle lui a dit "C'est moi qui paye toutes les factures."
23:07 Et on commence à manquer parce que toi tu ne travailles pas, tu ne fais rien
23:12 à part rester dans le canapé à boire toute la journée.
23:15 Tu es un grand garçon, pourquoi tu ne te trouves pas un boulot ?
23:19 Tu pourrais laver des voitures ou faire des burgers.
23:23 Quand j'allais les voir, l'atmosphère avait un peu changé.
23:27 Je trouvais qu'ils avaient l'air moins heureux.
23:31 Son problème d'alcool et ses habitudes leur coûtaient cher.
23:38 Et elle en avait marre d'être obligée de financer son train de vie et de tout payer.
23:43 Après quelques temps, leurs rapports se sont considérablement dégradés.
23:51 On assistait souvent à des prises de bec entre eux.
23:54 C'est à ce moment-là que j'ai réellement compris que la situation ne s'améliorait pas.
24:02 Leurs problèmes de couple étaient sérieux.
24:04 13 septembre 2012.
24:11 Les filles de Mayimi, Belinda et Glenda, préparent une fête d'anniversaire
24:16 où toute la famille est conviée.
24:19 On avait beaucoup d'anniversaires en septembre dans la famille.
24:22 Ma mère est née le 2 septembre, moi je suis née le 6 septembre
24:27 et enfin Rick est né le 19 septembre.
24:30 Donc septembre était un mois très joyeux pour nous.
24:34 J'avais prévu de passer la chercher.
24:38 Ça me faisait plaisir.
24:40 Et comme ça, elle n'avait pas besoin de conduire.
24:47 Belinda appelle Mayimi pour s'assurer qu'elle est prête.
24:50 Rick devait passer la prendre le jeudi.
24:54 Impossible de la joindre, alors que ma mère répondait toujours au téléphone,
24:59 que ce soit sur son portable ou sur son fixe.
25:02 Même si elle dormait, elle répondait pour dire qu'elle rappellerait plus tard.
25:06 Mais elle n'a aucune réponse.
25:08 Belinda appelle Shabaka sur son portable.
25:13 Sans succès.
25:15 J'avais un très mauvais pressentiment.
25:19 J'étais vraiment inquiète, parce que je sentais que quelque chose n'allait pas.
25:23 Je l'appelais sur son portable, je l'appelais sur son fixe,
25:26 puis je la rappelais sur son portable et encore sur son fixe,
25:29 et elle ne répondait pas.
25:31 Glenda demande à la police de vérifier que tout va bien.
25:35 Charlotte Mecklenburg, c'est Lee. Comment je peux t'aider ?
25:39 Bonjour, j'ai été en contact avec ma mère pendant deux jours,
25:43 et je n'ai pas reçu de réponse sur son portable ou son numéro de maison.
25:47 Un neveu allait venir la chercher.
25:50 Elle n'a pas répondu, et c'est totalement pas comme elle.
25:55 Et j'ai aussi demandé à ma fille Carissa de passer voir si sa grand-mère allait bien.
26:01 Mais je lui ai dit de ne pas y aller toute seule,
26:03 parce que je sentais qu'il y avait un problème.
26:05 Donc j'ai demandé à un collègue s'il voulait bien me suivre en voiture jusqu'à chez ma grand-mère,
26:10 et il a accepté.
26:12 Quand on est arrivé, j'ai vu deux véhicules de police devant l'immeuble.
26:18 Ensuite, je suis sortie de ma voiture,
26:26 et à ce moment-là, j'ai vu qu'il y avait un homme qui avait été tué.
26:31 Ensuite, je suis sortie de ma voiture,
26:33 et à ce moment-là, j'ai vu qu'il y avait...
26:35 une autre voiture de police qui arrivait,
26:39 puis une autre, puis encore une autre, et encore une autre.
26:43 J'ai commencé à monter les escaliers de l'immeuble avec les clés à la main,
26:49 et j'ai croisé une policière qui a eu l'air surprise de me voir là.
26:53 Elle m'a dit "Pouvez-vous retourner à votre voiture ?"
27:00 C'est à ce moment-là que j'ai commencé à paniquer.
27:03 Plusieurs personnes avaient contacté nos services
27:09 pour nous demander de passer vérifier l'état de santé des habitants de cet appartement.
27:14 Il n'y avait aucune trace d'effraction.
27:20 Selon nos premières constatations,
27:22 le salon, la cuisine et une grande partie de la chambre et de l'appartement
27:26 étaient parfaitement rangés.
27:29 Quand on a pénétré dans la chambre,
27:31 on a découvert une grosse tâche sur la moquette qui ressemblait à du sang,
27:35 ainsi qu'une bouteille de parfum brisée.
27:37 La salle de bain était attenante à la chambre.
27:43 C'est là qu'on a retrouvé la victime décédée.
27:51 Allongée par terre dans la salle de bain,
27:53 une couverture de chambre était fermée.
27:55 On a remarqué plusieurs coups de couteau sur le corps de la victime.
27:59 Et les experts de la police scientifique noteront également des traces de strangulation.
28:05 J'étais en ligne avec ma mère pour lui expliquer ce qui se passait
28:13 quand deux inspecteurs sont arrivés.
28:15 Et j'ai dit "Qu'est-ce qui se passe ?"
28:19 "Il y a un problème."
28:21 "Il y a un problème."
28:23 Et j'ai dit "Qu'est-ce qui se passe ?"
28:25 Et l'un des inspecteurs m'a répondu
28:27 "Je vais pas vous mentir, nous avons trouvé un cadavre."
28:30 Et ma mère m'a dit
28:36 "Demande-lui si c'est un homme ou une femme."
28:38 Donc je lui ai posé la question et il a dit
28:41 "C'est une femme."
28:43 Clarissa m'appelle et...
28:52 je suis prise de panique
28:54 parce que je n'arrive pas à y croire.
28:56 Et je dis à Belinda "Maman est morte, maman est morte."
28:59 Elle me répond "Quoi ?"
29:01 Et je lui ai dit "Monte dans la voiture."
29:03 Quand on est enfin arrivés
29:07 j'étais en état de choc.
29:09 On s'est prises par la main toutes les deux et...
29:12 il y avait des gyrophares partout autour de nous.
29:16 Et c'est là qu'on nous annonce
29:20 qu'on l'a assassinée.
29:22 On n'a pas eu l'opportunité de dire au revoir
29:31 à notre mère.
29:32 Et on n'a pas eu l'occasion
29:34 de la regarder dans les yeux ni de lui parler
29:37 pour lui dire à quel point on l'aimait.
29:40 Et pour la remercier d'avoir été une aussi bonne mère.
29:43 On nous a ôté la chance de pouvoir lui dire tout ça.
29:47 Le jour où Belinda est morte
29:51 On a retrouvé des traces de sang nettoyé
30:03 qui semblaient indiquer que le corps avait été déplacé
30:06 après la mort.
30:07 Elles allaient de l'un des côtés du lit
30:09 au pied du lit jusqu'à la salle de bain.
30:13 Et si le suspect avait tenté de faire disparaître
30:16 des traces de sang, c'était probablement
30:18 dans le but de minimiser la violence
30:20 de la scène de crime.
30:22 Lorsqu'une victime est poignardée ou étranglée à mort,
30:26 c'est généralement le signe qu'elle entretenait
30:28 une relation intime avec son bourreau.
30:30 Donc ils se connaissaient.
30:32 Et ce mode opératoire en dit aussi beaucoup
30:35 sur la rage du tueur.
30:37 La voiture de Mamie a disparu.
30:40 Les images de vidéosurveillance de l'immeuble
30:43 révèlent que le véhicule de la victime
30:45 a quitté le parking à 6h45 du matin.
30:48 Un habitant d'un appartement voisin
30:52 nous a également confié avoir entendu une dispute
30:55 aux alentours de 2h30 du matin.
30:58 Étant donné que la victime et M. Brown
31:00 partageaient un seul et même véhicule à l'année,
31:03 nous savions qu'il était impératif de localiser M. Brown.
31:09 La police dispose d'une chronologie pour le meurtre
31:12 ainsi qu'un suspect potentiel.
31:15 Mais pourquoi Chabaka aurait-il tué sa femme ?
31:18 Carissa, la petite-fille de Mamie,
31:24 raconte sa dernière visite à l'appartement de sa grand-mère
31:27 11 jours plus tôt.
31:29 Elle m'avait invitée,
31:32 donc je suis allée lui rendre visite.
31:34 Et chez elle, il régnait
31:36 une atmosphère un peu étrange et inquiétante.
31:39 Elle tenait à prendre des photos.
31:42 Donc on a fait plusieurs selfies.
31:45 J'ai pris des photos d'elle
31:47 à plusieurs endroits de la maison
31:49 où elle m'avait demandé de la photographier.
31:52 On a pris des photos dans la salle de bain de son mari
31:58 et dans la sienne, et aussi dans sa chambre.
32:02 Elle tenait aussi absolument à écouter une chanson bien précise.
32:06 Et encore aujourd'hui,
32:08 j'entends toujours cette chanson en boucle dans ma tête.
32:12 J'en me rappelle une phrase.
32:16 "Je sais que mon heure est venue."
32:18 Elle savait qu'il y avait un problème.
32:23 Elle a aussi insisté pour me montrer
32:26 les légataires inscrits dans son testament.
32:29 Elle voulait vraiment que je voie tous les noms
32:32 de ses héritiers noirs sur blanc.
32:34 Et je me souviens très bien qu'elle m'a dit
32:38 qu'elle ne lui léguait absolument rien.
32:41 Comme Mamie avait cotisé pendant plus de 40 ans,
32:46 sa retraite lui permettait d'être stable financièrement.
32:49 À la différence de Joseph Brown,
32:51 qui n'avait jamais occupé un poste stable de sa vie.
32:54 Il vivait au crochet de sa femme.
32:57 Mamie Brown avait pris toutes les dispositions nécessaires
33:00 pour que son mari ne fasse pas partie de ses légataires.
33:03 Au vu de ces éléments,
33:06 il nous apparaît donc très clairement que le couple battait de l'aile.
33:09 Elle n'était pas du genre à se taire.
33:12 Elle disait toujours ce qu'elle pensait.
33:14 Et elle ne prenait pas de pincettes.
33:17 Aucune.
33:19 Et quand elle avait quelque chose à reprocher à Chabaka,
33:22 elle réglait ses comptes sur le champ, devant tout le monde.
33:26 Tu vas boire ce verre et tu vas savoir ce que tu parles.
33:29 Ferme-la.
33:30 Tout porte à croire que Mamie voulait quitter son mari.
33:34 Et elle avait de bonnes raisons.
33:36 Les services d'urgence téléphonique
33:41 nous ont informé que le couple avait appelé la police
33:44 à de nombreuses reprises au cours des dernières années
33:47 qui avaient précédé le meurtre.
33:49 Les faits rapportés lors de tous ces coups de fil
33:52 sont toujours des agressions physiques ou verbales.
33:55 Et à chaque fois, les faits concernent les deux époux,
33:58 Mamie et Joseph Brown.
34:00 C'est toujours Mamie qui appelait
34:06 pour dénoncer les actes de Joseph Brown.
34:08 On a donc affaire à un individu extrêmement violent
34:15 qui doit être appréhendé le plus rapidement possible.
34:19 Comme Chabaka est à court d'argent,
34:21 les enquêteurs décident de suivre la carte bancaire de Mamie.
34:25 Non seulement la carte était encore active,
34:28 mais elle retraçait également un trajet depuis l'appartement.
34:31 Le suspect avait retiré de l'argent au distributeur près de chez eux.
34:35 Il s'est ensuite servi de la carte pour prendre de l'essence sur l'autoroute,
34:39 puis il l'a utilisée à Charleston, en Caroline du Sud.
34:42 On a ensuite retrouvé la carte de Joseph Brown
34:47 et on a ensuite réussi à localiser le véhicule devant un motel.
34:50 On a fait appel à notre brigade d'intervention spéciale.
34:59 Ces hommes sont formés aux tactiques militaires
35:02 et ils sont lourdement armés pour pouvoir se défendre et se protéger.
35:06 Ils ont tout fait pour appréhender le suspect le plus pacifiquement possible.
35:10 C'était un soulagement.
35:12 On avait peur qu'ils s'en prennent aussi à nous.
35:15 Donc évidemment, on était rassurés d'apprendre que les forces de l'ordre l'avaient arrêté.
35:20 Pendant sa garde à vue,
35:22 Chabaka prétend qu'il n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé.
35:25 Il demande à voir un avocat et ne dit rien de plus.
35:28 Il a donc décidé de se faire un appel à la police.
35:32 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:35 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:38 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:41 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:44 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:47 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:50 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:53 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:56 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
35:59 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:02 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:05 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:08 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:11 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:14 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:17 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:20 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:23 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:26 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:29 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:32 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:35 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:38 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:41 Il a donc demandé à la police de l'assassinat de Joseph Brown.
36:44 Il y évoque notamment sa condamnation en Floride ainsi que ses années dans le couloir de la mort.
36:50 Quand vous êtes assis dans ce couloir,
36:52 et que vous êtes bombardés, que vous êtes un monstre,
36:55 vous devez être détruits.
36:57 Et vous voulez crier et crier.
36:59 Mais vous ne pouvez pas.
37:03 Parce que les monstres ne sont pas censés avoir d'émotions.
37:06 Les monstres ne ressentent pas.
37:08 Seulement les humains ressentent.
37:12 Est-ce que cela me dérange avec la bêtise ?
37:16 Oui.
37:18 Est-ce que cela me dérange avec la haine ?
37:21 Oui.
37:23 Ces émotions que je viens d'évoquer,
37:27 je sais qu'un jour,
37:29 elles vont se révéler.
37:31 Et je vous demande de prier pour moi
37:36 que je sois seul.
37:38 Que je sois seul.
37:41 Parce que je ne sais pas
37:44 si je vais me déranger.
37:47 Mais je sais que mon frère Shilpop
37:49 sera fort suffisamment
37:51 pour gérer
37:53 tous ceux qui ont été tués en une seule fois.
37:55 Grâce au premier visionnage de cette vidéo,
37:57 je tenais mon mobile.
37:59 Il avait toutes ses idées en tête
38:01 et il le savait pertinemment.
38:03 Il a prédit son crime.
38:05 Ça va arriver.
38:07 Parce que nous sommes humains.
38:09 Les enquêteurs parviennent à reconstituer
38:16 le 12 septembre 2012.
38:18 On commençait à cerner son tempérament.
38:26 C'est quelqu'un de manipulateur et colérique.
38:30 Et il nous paraissait évident que Mamie Brown
38:32 s'apprêtait à le quitter.
38:34 Elle allait certainement mettre un terme à leur relation.
38:36 Le couple était au bord de la rupture
38:42 et une dispute a éclaté à ce sujet.
38:44 [Musique]
38:46 Puis l'altercation a pris une tournure violente.
39:06 On a retrouvé des objets cassés sur la scène du crime.
39:12 Comme une bouteille de parfum.
39:14 Et Joseph Brown ne s'est pas contenté d'étrangler Mamie Brown.
39:16 Il l'a également poignardé à plusieurs reprises.
39:20 Étant donné la quantité de sang retrouvée sur le sol,
39:24 la violence de la scène a dû être extrême.
39:26 Si l'on en croit les traces de sang sur la moquette,
39:32 la victime était à côté du lit
39:34 et il la traînait jusqu'à la salle de bain.
39:36 [Musique]
39:38 Shabaka met une couverture sur Mamie.
39:48 Puis, il tente d'effacer les traces de sang tant bien que mal.
40:04 Il a passé beaucoup de temps sur la scène de crime.
40:06 Et on ignore pourquoi.
40:08 Peut-être qu'on ne le saura jamais.
40:10 Mais on peut imaginer que son but, c'était...
40:12 de minimiser la violence de son acte.
40:16 Shabaka a appelé le coupable pour homicide,
40:22 pour éviter un nouveau séjour dans le couloir de la mort.
40:26 Le 12 septembre 2013,
40:30 le juge le condamne à 18 années de prison ferme,
40:32 sans aucune réduction de peine possible.
40:34 La famille de Mamie assiste au procès.
40:42 Son avocate est venue me parler dans le couloir.
40:52 Elle m'a prise dans ses bras et elle m'a dit...
40:56 "Joseph ne tarie pas d'éloge à votre sujet."
40:58 Ça m'a fait mal.
41:00 Et je ne pouvais pas concevoir
41:04 qu'il ait commis un crime aussi terrible.
41:06 Je ne voulais pas y croire.
41:08 Il nous l'a enlevé.
41:10 Il nous l'a enlevé.
41:12 J'ai perdu mes grands-parents du jour au lendemain.
41:16 Un monstre est arrivé et il les a tués tous les deux.
41:20 C'est comme si j'avais perdu mon père.
41:26 Et il les a tués tous les deux.
41:28 C'est un peu ça, en fait.
41:30 Vous voyez ce que je veux dire ?
41:32 Chabaka est mort aussi ce soir-là.
41:34 C'est l'homme que j'ai connu tout petit.
41:38 Celui que je voyais danser avec ma grand-mère,
41:40 très amoureux d'elle, et qui m'apprenait des choses.
41:42 Et finalement, c'est ce même homme
41:46 qui a tué ma grand-mère
41:48 et... c'est...
41:50 c'est difficile à accepter.
41:54 Ce que nous, on a toujours connu,
41:56 c'était un mari aimant.
41:58 Un homme toujours gentil avec ses enfants.
42:00 C'était...
42:04 une véritable figure paternelle pour nous tous.
42:06 Donc, les tueurs ont deux visages.
42:08 Ce que Chabaka ne pourra jamais
42:12 m'enlever,
42:14 que j'ai hérité de ma mère,
42:16 c'est la joie.
42:18 Il n'a pas réussi à m'enlever mon espoir
42:22 ni mon avenir.
42:24 Il ne me prendra pas tout ce que ma mère
42:26 m'a transmis.
42:28 Et si elle était en face de moi à cet instant précis,
42:30 je la serrerais très fort dans mes bras,
42:32 je lui dirais que je l'aime,
42:34 et je la remercierais d'avoir fait de moi
42:36 la femme que je suis devenue.
42:38 [Musique]
42:40 [Musique]
42:42 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
42:45 [SILENCE]

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