Connu comme l'éventreur de Gainesville en raison des meurtres commis sur des étudiants de l'université de Floride en 1990, Danny Rolling a grandi avec un père violent. Alors qu'il rêvait d'avoir lui-même une famille aimante, il a commencé sa carrière de tueur en supprimant une famille de trois personnes.
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TVTranscription
00:00 ...
00:06 ...
00:15 -Danny Rowling a tué ces personnes
00:18 de la manière la plus cruelle et la plus violente qui soit.
00:21 ...
00:28 ...
00:36 ...
00:40 -Ce n'était pas normal.
00:42 Il y avait du sadisme
00:45 et tout indiquait que ça allait se reproduire.
00:48 ...
00:53 Les scènes de crimes se multipliaient.
00:56 ...
00:58 Un nouveau meurtre,
01:00 encore avec des blessures au couteau.
01:02 -Son problème, c'est qu'il aimait planter des couteaux
01:06 dans des gens.
01:07 ...
01:13 -I didn't intend to start out living life a crime.
01:16 -D'abord voyeur,
01:18 il est devenu ensuite violeur en Syrie.
01:21 Il n'en avait jamais assez.
01:24 ...
01:30 ...
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01:46 -Southern Hills est au sud de Shreveport.
01:49 C'est un quartier de la classe moyenne
01:51 où la criminalité est faible.
01:54 Les habitants étaient tranquilles et s'entendaient bien.
01:57 C'est le genre de quartier où il ne se passe rien de grave.
02:00 ...
02:01 -Un voisin avait remarqué
02:03 que les journaux s'empilaient dans l'allée de la maison
02:06 en face de chez lui.
02:08 ...
02:10 Et les voitures semblaient là depuis un moment.
02:13 ...
02:14 Il s'est alors dit que quelque chose de grave
02:17 s'était peut-être passé.
02:19 Il a traversé la rue et a regardé par la fenêtre.
02:22 Il a vu la traumatisée.
02:23 Il a aperçu une mare de sang dans le salon.
02:27 ...
02:33 Quand les policiers sont entrés dans la maison,
02:36 ils ont vu une scène absolument atroce.
02:40 ...
02:43 ...
02:59 ...
03:00 -Dans le salon, ils ont trouvé Sean Grissom,
03:03 qui était âgé de 8 ans.
03:05 La position de son corps indiquait qu'à un moment,
03:08 ses mains avaient sûrement été placées dans son dos.
03:11 Le petit garçon avait été poignardé avec tellement de violence
03:15 que le couteau qui traversait son corps était enfoncé dans le sol.
03:18 Je m'en souviens encore, je n'arrive pas à l'oublier.
03:22 ...
03:24 -Ils ont ensuite retrouvé Tom Grissom dans la buanderie,
03:28 allongé sur le ventre.
03:30 Il avait reçu un coup de couteau dans le bas du dos.
03:35 Ils ont ensuite traversé le couloir jusqu'à la chambre du fond,
03:40 et là, ils ont découvert Julie Grissom sur le lit.
03:44 Elle présentait plusieurs coups de couteau dans le dos,
03:47 mais elle était allongée sur le dos.
03:50 -La femme avait été agressée sexuellement
03:53 et tuée à coups de couteau.
03:54 Elle ne s'agissait pas d'un cambriolage qui aurait mal tourné.
03:58 Les cambrioleurs tuent rarement. S'ils sont surpris, ils s'enfuient.
04:02 Là, c'était un crime barbare.
04:03 ...
04:05 C'était un triple homicide.
04:07 Trois personnes avaient été tuées.
04:09 C'était effroyable.
04:11 ...
04:15 Je suis sorti et j'ai pleuré.
04:16 C'était déjà atroce pour la femme et l'homme,
04:19 mais un petit garçon, il n'avait que 8 ans, qui peut faire ça ?
04:22 Qui peut être cruel au point d'assassiner un enfant ?
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04:48 ...
04:51 -James, le père de Danny Rowling, était policier.
04:55 Danny m'a raconté qu'enfin, son père était son héros,
05:00 mais en même temps, il disait que c'était un salaud sans coeur.
05:04 ...
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05:16 ...
05:19 -Quand son père rentrait le soir,
05:22 il enlevait son uniforme de policier
05:25 et il exigeait que le dîner soit servi.
05:27 Il fallait le laisser tranquille.
05:30 ...
05:32 Danny faisait tout pour satisfaire son père,
05:36 mais c'était peine perdue.
05:38 ...
05:40 -Une des premières choses qu'on apprend en psychologie,
05:44 c'est que certaines des personnes
05:46 qui ne reçoivent pas d'encouragement positif,
05:49 et Danny en faisait partie,
05:51 peuvent commencer à avoir un comportement
05:54 visant à attirer l'attention d'une manière négative.
05:58 ...
06:01 -Il hurlait et faisait des crises.
06:04 Ses parents ne pouvaient plus l'emmener nulle part.
06:08 ...
06:10 ...
06:21 -Danny m'a dit que son père était imprévisible.
06:24 ...
06:29 Danny avait eu un chiot.
06:31 Il l'avait trouvé, je crois.
06:34 Un après-midi, il est rentré de l'école
06:37 et il s'est précipité dans le jardin.
06:39 Il a demandé à son père, "Il est où, mon chien ?"
06:44 Son père s'est approché de lui et lui a montré un trou dans le sol.
06:47 Il l'avait tué.
06:48 ...
06:51 Dès que Danny avait quelque chose qui le rendait heureux,
06:54 son père le détruisait.
06:56 ...
06:58 Danny attendait toujours dans la crainte
07:01 la réaction imprévisible de son père.
07:04 ...
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07:19 -Quand je suis arrivé, la scène de crime était sécurisée.
07:23 J'ai très vite appris qu'il y avait trois victimes.
07:28 Toutes de la même famille.
07:30 ...
07:33 Le père avait 55 ans.
07:34 Il travaillait pour un opérateur de téléphonie.
07:37 Tous les témoins nous ont dit que c'était un voisin gentil
07:40 et un bon père.
07:41 Sean Grissom allait à l'école du quartier.
07:46 Il passait le week-end chez ses grands-parents.
07:50 Julie Grissom avait 24 ans.
07:52 Elle était étudiante à l'Université de Floride à Shreveport
07:55 et travaillait comme vendeuse dans un magasin.
07:58 ...
08:01 -Julie et moi, on était ensemble depuis un an et six semaines.
08:06 ...
08:07 J'aimais beaucoup l'entendre parler.
08:10 Elle avait une voix presque enfantine, très douce.
08:14 Tout chez elle était doux.
08:16 Elle ne portait pas de vêtements voyants.
08:19 Elle allait bientôt obtenir son diplôme de marketing.
08:24 Tout allait bien pour nous.
08:25 ...
08:28 J'étais dans mon cabinet d'avocat à Shreveport
08:31 et la secrétaire me dit
08:34 qu'elle vient de voir aux infos que les corps de Julie,
08:37 de son père et de son neveu, venaient d'être retrouvés.
08:41 ...
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08:52 ...
08:58 -Dans ce genre de scène de crime,
09:00 les enquêteurs examinent avec attention les corps des victimes.
09:03 Sean, l'enfant de 8 ans, portait encore ses vêtements.
09:08 Tom Grissom aussi.
09:10 Julie Grissom, elle, était nue
09:13 et ses vêtements avaient été déchirés et arrachés.
09:16 Julie semblait être la cible de cette agression.
09:20 ...
09:22 Sa position n'était pas due au hasard.
09:25 ...
09:27 -Ils ont repéré des résidus de ruban adhésif sur Julie.
09:31 À un moment, ses poignets avaient été attachés entre eux
09:36 et sa bouche avait été recouverte de ruban adhésif toilé.
09:40 Le coupable a ensuite repris tout le ruban adhésif.
09:43 ...
09:45 -Visiblement, l'agresseur savait ce que les policiers recherchent.
09:49 ...
09:54 -Quand un agresseur commet un crime sexuel
09:57 et qu'il présente ensuite un comportement très ritualisé,
10:01 en particulier dans la mise en scène du corps de la victime,
10:05 j'en conclue que c'est un sadique sexuel.
10:09 Ce type de délinquant est très dangereux,
10:12 car il prépare minutieusement son crime
10:15 et il a des connaissances en médecine légale.
10:19 ...
10:20 -Tout indiquait qu'il pouvait tuer à nouveau
10:24 et que c'était un tueur en série.
10:26 ...
10:36 -Ce n'était pas un crime ordinaire.
10:39 Il s'agissait d'un triple homicide,
10:41 dont celui d'un enfant et un autre précédé d'une agression sexuelle.
10:46 C'était une scène insensée.
10:48 ...
10:50 -La cible était de toute évidence Julie Grissom,
10:53 mais on ignorait les détails.
10:55 Les policiers ne nous donnaient aucune information.
10:58 On s'est donc tourné vers son petit ami, des ex-petits copains.
11:01 S'agissait-il d'une dispute de couple ?
11:04 On savait que le petit ami de Julie
11:06 était un avocat réputé du coin, Al Carter.
11:09 ...
11:14 -La rue était pleine de voisins et de membres de sa famille.
11:19 Je voulais m'approcher.
11:22 ...
11:25 -Les meurtriers ont souvent l'étrange habitude
11:28 de retourner sur la scène du crime.
11:30 On était sur place et on a aperçu une voiture
11:33 qui s'approchait lentement. C'était Al Carter.
11:36 ...
11:39 -J'ai vu un policier sortir de la maison.
11:42 Je lui ai fait signe et je lui ai dit
11:45 que ça fait plus d'un an que je suis en couple avec Julie Grissom.
11:49 Je ferai tout ce que je peux pour vous aider
11:51 à retrouver son meurtrier.
11:53 Et là, il m'a regardé bizarrement.
11:55 ...
11:59 Il m'a répondu...
12:01 "On vous recontactera."
12:03 ...
12:06 -À la seconde où il est arrivé sur place,
12:09 tout le monde l'a jugé coupable.
12:11 ...
12:13 Mais plus tard, on a appris qu'il n'était pas du tout impliqué.
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12:53 ...
12:57 -Vers 9 ans, Danny a commencé à traîner dans les rues
13:02 pour fuir sa maison.
13:05 Il épiait les gens à travers leurs fenêtres.
13:09 Un jour, il a vu une famille de quatre personnes
13:13 dîner ensemble et il s'est mis à s'imaginer
13:18 dans cette maison comme s'il faisait partie
13:22 d'une autre famille.
13:25 -Il cherchait toujours à se sentir le bienvenu.
13:29 Il avait un comportement étrange.
13:32 Il ne savait pas comment se comporter avec des gens normaux.
13:36 ...
13:41 ...
13:43 -Un soir, il est passé près d'une maison
13:45 dans laquelle il a regardé une femme qui venait de sortir de sa douche.
13:49 C'était la première fois qu'il éprouvait du plaisir sexuel
13:53 et qu'il était excité.
13:56 ...
13:58 Il est retourné devant la même maison le lendemain soir, je crois,
14:02 et il trouvait ça excitant.
14:06 C'est là que s'est devenue une habitude.
14:10 Il est passé progressivement d'un acte relativement anodin
14:14 aux agissements d'un agresseur sexuel.
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14:34 ...
14:36 -Quelqu'un a frappé chez moi. C'était deux enquêteurs.
14:40 Ils m'ont dit qu'il fallait qu'on me détaille
14:43 les meurtres des Grissom.
14:45 J'ai eu peur parce que je savais que j'étais considéré
14:49 comme le suspect numéro un.
14:51 Mais la nuit des meurtres, j'étais à Atlanta, en Géorgie.
14:56 ...
14:58 -Son alibi tenait la route. Il était dans un autre état.
15:02 Les policiers ont été prudents, mais très vite,
15:05 ils l'ont éliminé de la liste des suspects.
15:08 ...
15:10 -Ca s'est compliqué. Plus le temps passait, plus c'était difficile.
15:14 ...
15:16 Le bon mot, c'est "angoissé". On était angoissé et inquiet.
15:20 ...
15:23 -Inquiet qu'il recommence avant d'être arrêté.
15:27 Le sentiment de peur était palpable.
15:31 Ce n'était pas normal. Il y avait du sadisme
15:34 et tout indiquait que ça allait se reproduire.
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15:44 ...
15:46 -Un an après les meurtres,
15:48 la police n'avait toujours pas vraiment de suspects.
15:52 Quand on a affaire à un sadique sexuel qui a tué sa victime,
15:56 on sait qu'il est peu probable qu'il s'arrête là.
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16:07 ...
16:09 -Gainesville accueille l'Université de Floride.
16:13 Toute la ville vit au rythme de l'université.
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16:21 Chaque année, fin août, la ville vibre de joie
16:24 avec la rentrée universitaire.
16:27 Les étudiants ont entre 17 et 19 ans
16:29 et ils sont indépendants pour la première fois.
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16:41 Christina devait appeler ses parents,
16:44 mais elle ne l'a pas fait. Ils se sont alors inquiétés
16:47 et ont appelé l'université pour que quelqu'un aille voir chez elle
16:50 si tout allait bien.
16:52 Un policier est entré dans l'appartement.
16:55 ...
16:58 Il s'est alors retrouvé devant une scène atroce.
17:01 ...
17:03 -Christina Powell avait été poignardée dans le dos
17:06 à plusieurs reprises.
17:08 ...
17:10 A l'étage, ils ont retrouvé Sonia.
17:14 Poignardée.
17:16 Elle avait été touchée sur la partie supérieure du torse.
17:19 Elle avait d'autres blessures. Elle avait été frappée de face.
17:22 -L'agresseur a déshabillé les deux jeunes femmes
17:25 et a installé leur corps dans des positions provocantes.
17:30 ...
17:32 -C'était une scène de crime qui avait un objectif.
17:36 Elle avait été mise en scène
17:38 pour traumatiser tous ceux qui l'avéraient.
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18:05 -Je crois que l'époque la plus heureuse de la vie de Danny,
18:08 c'est quand il s'est marié et qu'ils ont eu un bébé.
18:11 ...
18:21 Il travaillait, tout se passait bien.
18:24 Sa vie allait enfin changer à partir de l'arc.
18:29 Mais ça ne pouvait pas durer.
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18:47 -Un jour, elle m'a dit,
18:49 "Danny n'est pas celui que tout le monde pense qu'il est."
18:52 Je lui ai demandé, "Comment ça ? Danny, c'est Danny ?"
18:55 Elle m'a répondu, "Non."
18:57 Il commence à me faire peur.
19:00 Il lui imposait les vêtements qu'elle devait porter.
19:03 Il détruisait tout ce qu'elle achetait.
19:06 Il devenait comme son père, vraiment.
19:09 ...
19:14 C'était la goutte de trop.
19:16 Elle est partie avec leur enfant.
19:19 -Danny refusait d'assumer la responsabilité
19:22 de son comportement malsain.
19:24 Tout était toujours la faute de quelqu'un d'autre,
19:27 sa femme ou la société.
19:29 Quand je lui ai demandé pourquoi il était aussi en colère,
19:32 il en a encore raison.
19:35 Il a encore remis la faute sur sa femme.
19:38 -Tout cela l'a amené à éprouver un profond mépris
19:41 pour les femmes et à avoir le besoin de tout maîtriser.
19:44 Pour Danny, le contrôle était essentiel.
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20:19 -J'étais en train de m'installer dans ma chambre à la fac
20:23 quand j'ai été convoquée chez un enseignant.
20:26 Ma mère était là.
20:28 Quand j'ai posé les yeux sur elle,
20:32 j'ai compris qu'il s'était passé quelque chose.
20:35 Elle n'arrivait pas à trouver les mots.
20:38 Elle a fini par dire "Chérie, c'est Christy".
20:41 ...
20:44 Christy mettait toujours une bonne ambiance.
20:47 Elle adorait danser. Elle dansait super bien.
20:50 Elle était toujours pleine d'énergie
20:54 et elle avait une personnalité affirmée.
20:57 Elle voulait devenir architecte.
21:00 Elle adorait dessiner et elle prenait des cours de dessin.
21:03 À 17 ans, elle pensait se lancer dans cette voie.
21:06 Christy vivait avec Sonia.
21:09 Je n'ai jamais rencontré,
21:12 mais Christy disait d'elle qu'elle était calme et studieuse.
21:16 Elle pensait que ça serait une super colocataire.
21:19 ...
21:22 -C'étaient des adolescentes formidables.
21:25 Elles avaient tout l'avenir devant elles.
21:28 ...
21:31 ...
21:35 -Les policiers ont tout de suite repéré
21:38 que l'arrière de l'appartement donnait sur un bois.
21:41 ...
21:44 L'agresseur avait pu se cacher dans le bois.
21:47 ...
21:50 La personne les avait certainement surveillés
21:54 et pié par les fenêtres.
21:57 -Dans l'appartement, Christina Powell était allongée au sol
22:00 avec les bras au-dessus de la tête et les cheveux étalés.
22:03 ...
22:06 -Elle avait été agressée sexuellement
22:09 et on avait retrouvé une matière collante sur ses poignets.
22:13 Après une analyse attentive,
22:16 il a été conclu que c'était du ruban adhésif
22:19 qui avait été apposé, puis, étonnamment,
22:22 après avoir rempli sa fonction, qui avait été coupé et retiré.
22:25 ...
22:28 -Le fait qu'il y ait eu une agression sexuelle
22:31 et que les corps aient été mis en scène
22:35 indique que l'agresseur avait des fantasmes très puissants.
22:38 ...
22:41 ...
22:44 Il est très peu probable que ce genre de personnes s'arrêtent.
22:47 ...
22:50 ...
22:54 -Le lendemain, alors que la scène de crime
22:57 n'était pas encore nettoyée, un autre crime a été découvert.
23:00 ...
23:03 Un nouvel homicide et encore une femme.
23:06 On avait donc affaire à quelqu'un
23:09 qui poursuivait une mission précise.
23:13 Il s'en prenait à des femmes.
23:16 Il devenait évident qu'un tueur en série était dans la nature.
23:19 ...
23:22 ...
23:25 ...
23:28 ...
23:32 -Moins de 24 heures après la découverte des corps
23:35 de Sonia Larson et Christina Powell,
23:38 une autre jeune femme a été retrouvée morte chez elle.
23:41 ...
23:44 ...
23:47 -Krista avait été tuée à coups de couteau
23:51 et elle avait été agressée sexuellement.
23:54 ...
23:57 Elle avait été éventrée et décapitée.
24:00 Il a mis en scène son corps.
24:03 Sa tête décapitée était posée de telle façon
24:06 que c'est ce qu'on voyait en premier en entrant.
24:09 Toutes les scènes de crime sont atroces,
24:13 mais celle-ci était innommable.
24:16 ...
24:19 ...
24:22 ...
24:25 -Alors que les habitants de Gainesville
24:28 commençaient à intégrer l'idée des 3 meurtres,
24:32 une nouvelle scène de crime a été découverte.
24:35 ...
24:38 Il y avait 2 victimes, Manuel Taboada et Tracy Pauls.
24:41 ...
24:44 Tracy Pauls a été agressée sexuellement.
24:48 Elle a reçu des coups de couteau.
24:51 Manuel Taboada a été retrouvé dans sa chambre
24:54 et il a été poignardé à de nombreuses reprises.
24:57 Ces 3 séries de meurtres se sont déroulées
25:00 en l'espace de 3 ou 4 jours.
25:03 ...
25:06 Les scènes de crime se multipliaient.
25:09 On avait du mal à y croire.
25:13 Tout le monde se demandait quand ça allait s'arrêter.
25:16 ...
25:19 ...
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25:32 ...
25:35 ...
25:38 -Après le départ de sa femme,
25:41 Danny s'est mis à commettre des vols
25:44 et des agressions sexuelles.
25:47 Il a fait de la prison dans 3 États.
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25:57 ...
26:00 ...
26:03 ...
26:06 -C'est une expérience qui l'a certainement endurcie
26:10 contre la société.
26:13 En échec et en manque de stabilité.
26:16 ...
26:19 -Sa vie n'a pas vraiment changé.
26:22 Il avait l'impression de ne rien maîtriser.
26:25 Alors, il s'est mis à avoir des fantasmes,
26:28 comme à 9 ans.
26:32 Mais là, c'était des fantasmes de viol de femme.
26:35 Il voulait les forcer à avoir des relations sexuelles.
26:38 Et il faisait preuve de sadisme.
26:41 -Les sadiques sexuels se sentent excités
26:44 lorsque leur victime est terrorisée.
26:47 ...
26:51 ...
26:54 -Ca faisait 10 ans que je n'avais pas vu Danny.
26:57 Un soir, je cuisinais, et il est arrivé.
27:02 Mais ce n'était pas le Danny que je connaissais.
27:07 On aurait dit Rambo en treillis militaire.
27:11 Il était en train de planter un couteau dans un arbre.
27:16 Steve, mon mari, est sorti pour lui parler.
27:21 Danny lui a dit "Steve, j'ai un problème.
27:24 "J'aime bien frapper des gens avec un couteau."
27:27 Steve est rentré et m'a dit
27:30 "Cindy, ce type, c'est quoi son problème ?"
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27:50 ...
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27:59 ...
28:04 ...
28:10 ...
28:13 -La nouvelle des meurtres se répandait
28:16 comme une traînée de poudre.
28:19 ...
28:24 On n'avait jamais vu autant d'agitation.
28:28 -Toute cette partie de la Floride était saisie par la peur.
28:33 ...
28:38 ...
28:43 -Tout le monde était sur le qui-vive,
28:45 se demandant quand serait le prochain meurtre.
28:48 Est-ce que ce sera à Gainesville ou dans une autre ville ?
28:52 S'est-il déplacé ? Il fallait faire vite.
28:56 ...
29:01 ...
29:06 ...
29:11 -On recherchait d'autres crimes dans notre État,
29:14 mais aussi dans tout le pays.
29:16 Des crimes qui auraient eu des points communs
29:20 avec les nôtres.
29:22 ...
29:25 -On a identifié la ville de Shreveport, en Louisiane.
29:28 ...
29:31 En voyant les photos de la scène de crime de Shreveport,
29:34 il était facile de faire le rapprochement.
29:37 ...
29:41 ...
29:44 Musique sombre
29:47 ...
29:50 ...
29:53 ...
29:56 -Difficile de décrire ce qu'on ressentait.
30:00 C'était de la frustration.
30:02 On pensait encore pouvoir élucider cette affaire.
30:05 Il y a eu les meurtres de Gainesville.
30:08 On a appris que les scènes de crime se ressemblaient.
30:11 ...
30:13 On a appelé Gainesville.
30:16 ...
30:18 -Si on s'intéresse à la principale cible du tripomicide de Shreveport,
30:22 c'est-à-dire Julie Grissom,
30:24 et qu'on s'arrête sur la façon dont elle a été tuée,
30:27 sur le fait que ses mains ont été attachées par du ruban adhésif,
30:31 qui a ensuite été retirée, et sur la pose provocatrice de son corps,
30:36 à première vue, les scènes présentent des similarités.
30:39 Mais ça ne suffisait pas.
30:41 Il nous fallait une preuve matérielle pour relier les affaires.
30:45 Le meurtrier de Gainesville était du groupe sanguin B.
30:48 Et il avait la particularité d'être un sécréteur.
30:51 C'est un cas très rare.
30:53 L'agresseur de Shreveport était également du groupe sanguin B.
30:58 Et c'était un sécréteur.
31:00 ...
31:02 J'avais la conviction que le tueur du 4 novembre 1989 à Shreveport
31:07 était le même que celui d'août 1990 à Gainesville.
31:11 ...
31:24 -Aux infos, ils parlaient sans arrêt des meurtres de Gainesville.
31:30 Une autre étudiante a été assassinée.
31:33 C'était absolument atroce.
31:35 Et un jour, on a entendu une information.
31:38 ...
31:47 -J'ai regardé Steve et je lui ai dit...
31:50 "Steve, je peux t'assurer que c'est Danny."
31:53 ...
31:56 Je me suis rappelée ce qu'il nous avait dit, son comportement,
32:00 ce qu'il avait dit à Steve à propos de son problème,
32:03 du fait qu'il aimait bien frapper des gens avec un couteau.
32:07 J'ai appelé la police et je leur ai dit...
32:10 "J'ai entendu que vous pensiez qu'il y avait un lien
32:13 "entre les meurtres de Shreveport et ceux en Floride.
32:16 "Je pense que vous devriez enquêter sur quelqu'un."
32:19 Ils m'ont demandé qui.
32:21 -Elle a répondu, "Son nom est Danny Rowling."
32:24 ...
32:28 On a alors appris que Danny Rowling était en prison
32:31 dans le comté de Marionne pour avoir braqué une banque
32:34 quelques jours seulement après les meurtres
32:37 de Manuel Taboada et Tracy Paul.
32:40 ...
32:43 Avec un collègue, je suis allé à la prison du comté de Marionne.
32:48 ...
32:51 ...
32:54 ...
32:57 Je savais que j'étais face au meurtrier.
33:00 J'étais sûr que c'était lui.
33:03 ...
33:06 Je lui ai demandé de coopérer en acceptant de faire
33:09 une prise de sang. Il a signé l'autorisation
33:12 et on est reparti avec un échantillon de son sang.
33:15 Sans surprise, c'était un sécrétaire de type B.
33:18 Ce n'était plus seulement une conviction personnelle.
33:21 On avait notre coupable, Danny Harold Rowling.
33:25 ...
33:28 ...
33:31 ...
33:34 ...
33:37 ...
33:40 ...
33:43 ...
33:47 -Danny m'a parlé des 3 homicides en Louisiane.
33:50 ...
33:53 -Danny avait aperçu Julie dans le magasin
33:56 dans lequel elle travaillait.
33:59 Elle croit qu'il a tenté de lui parler et, d'après lui,
34:02 elle l'aurait envoyée balader.
34:06 -Julie ne l'a probablement même pas remarquée.
34:09 ...
34:12 Je pense qu'il était alors obsédé par ses sentiments profonds.
34:15 ...
34:18 Une colère aveugle et de la haine.
34:21 -Danny l'a suivi jusqu'à chez elle et a surveillé sa maison.
34:25 Elle était bien placée, avec ce bois juste derrière.
34:28 Il observait Julie par la fenêtre.
34:31 ...
34:34 Son père, Tom, faisait un barbecue dehors.
34:37 Il entrait et sortait de la maison.
34:40 La porte n'était pas fermée.
34:44 -Son plan, c'était de la violer, de la faire souffrir
34:47 et de lui faire endurer les mêmes horreurs que lui.
34:50 ...
34:53 Il savait que Julie n'était pas seule dans cette maison.
34:56 Mais ça lui était égal.
34:59 Lui, ce qu'il voulait, c'était Julie.
35:02 ...
35:06 ...
35:09 ...
35:12 ...
35:15 ...
35:18 -Danny avait vu Julie et il l'a suivie jusque chez elle.
35:21 En revanche, Julie ne pouvait pas se laver.
35:25 En revanche, à Gainesville, il a planifié son geste.
35:28 Je pense que la première fois,
35:31 il a agi plutôt sur un coup de tête.
35:34 -Danny portait un masque et il avait un grand couteau de combat.
35:38 Ça lui donnait une apparence terrifiante.
35:41 ...
35:45 Il a poussé Tom, le père de Julie,
35:48 âgé de 55 ans, dans la buanderie
35:51 et il l'a poignardé dans le dos.
35:54 Il a emmené Julie dans la chambre
35:57 puis il s'est chargé de Sean, l'enfant de 8 ans.
36:00 ...
36:04 -Des années après, je lui ai demandé
36:07 pourquoi il avait ressenti la nécessité de tuer le père et le neveu.
36:10 Sa réponse a été "il me gênait".
36:13 ...
36:16 -À ce moment-là, il s'est retrouvé dans la situation qu'il recherchait.
36:19 Il était seul avec Julie.
36:23 Il avait perdu ses vêtements et ses sous-vêtements
36:26 et il l'a violé.
36:29 Il a éprouvé du plaisir
36:32 parce qu'il avait réussi à lui faire peur
36:35 alors que jusque-là, c'est lui qui était terrorisé par son père.
36:39 ...
36:42 -Ensuite, il l'a retourné sur le ventre
36:46 et l'a poignardé dans le dos.
36:49 ...
36:52 ...
36:55 ...
36:58 -Il n'a pas paniqué. Il s'est montré prudent.
37:01 Mais il ne faut pas oublier que c'était un délinquant depuis longtemps,
37:05 notamment un voyeur et un rôdeur.
37:08 -Il m'a dit qu'il s'était senti fier de ce qu'il avait fait.
37:11 ...
37:14 ...
37:17 ...
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37:30 ...
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37:36 ...
37:39 ...
37:42 -Une semaine avant le procès, le juge m'a contacté
37:46 pour me dire que Danny Rowling voulait plaider coupable.
37:49 ...
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38:01 ...
38:05 ...
38:08 ...
38:11 ...
38:14 ...
38:17 -J'essaie toujours de faire comprendre aux jurys
38:20 que personne ne naît meurtrier.
38:24 Alors pourquoi Danny Rowling avait commis ces actes barbares ?
38:27 ...
38:30 A mon avis, il faut regarder du côté de ses interactions psychologiques
38:33 au cours de son enfance.
38:36 ...
38:39 ...
38:43 Il a été victime de maltraitances physiques,
38:46 de violence affective, de négligence.
38:49 Son père voulait avoir le pouvoir.
38:52 ...
38:55 -On sait que les événements de la petite enfance
38:58 ressortent un jour et font partie de la personnalité.
39:01 ...
39:05 ...
39:08 -L'échec de son mariage a bien sûr conforté Danny
39:11 dans l'idée que tout le monde était contre lui.
39:14 ...
39:17 -Danny a évolué de façon classique.
39:20 D'abord voyeur, puis voleur, et ensuite,
39:24 il est devenu violeur en Syrie.
39:27 Il n'en avait jamais assez,
39:30 jusqu'au moment où il a commencé à tuer ses victimes.
39:33 ...
39:36 -Danny a tué ces personnes
39:39 de la manière la plus cruelle et la plus violente qui soit.
39:43 Et ça ne le gênait pas,
39:46 parce que ça lui donnait l'impression
39:49 que c'était enfin lui qui avait le pouvoir.
39:52 ...
39:55 ...
39:58 ...
40:02 ...
40:05 ...
40:08 ...
40:11 -Il a tout justifié la peine de mort. C'était abominable.
40:14 ...
40:17 ...
40:20 ...
40:24 -Il est important pour moi
40:27 de continuer à parler de Christy,
40:30 parce qu'elle nous a été volées, à moi, à nous tous,
40:33 au monde entier. Elle aurait embelli la vie sur Terre
40:36 et elle n'a pas eu le droit de fêter son 18e anniversaire.
40:40 ...
40:43 -Si Julie n'était pas morte,
40:46 je suis absolument convaincu qu'on se serait mariés
40:49 et qu'on aurait eu des enfants.
40:52 On aurait vécu une vie normale.
40:55 Julie me manque...
40:58 terriblement.
41:02 ...
41:05 ...
41:08 Merci d'avoir regardé cette vidéo !