SMART TECH - Des investisseurs… pour la paix !

  • l’année dernière
Créer les conditions de la paix par la Tech… telle était l’ambition de Jean-David Benichou lorsqu’il a créé Abramundi, accompagné par son étudiant Sam Sadroleslami. Fond d’amorçage pour start-ups, il met en lien des investisseurs et business angels qui souhaitent financer des entrepreneurs en Israël, aux Émirats arabes unis, au Maroc et au-delà, dans tout le Proche et Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et les pays du Golfe. Ils nous racontent cette aventure entrepreneuriale sur le plateau de SMART TECH.

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Transcription
00:00 Créer les conditions de la paix à travers la tech ou plus précisément à travers la création d'un fonds d'investissement.
00:10 C'est une initiative innovante pour espérer apaiser les tensions dans un contexte de crise, dans un contexte de guerre même.
00:18 En plateau avec moi Jean-David Benichou, Serial Entrepreneur, vous êtes un Business Angel, Visiting Teacher à PSL Dauphine depuis 5 ans.
00:26 Franco-israélien, vous partagez votre temps entre Paris, Tel Aviv et Londres et vous êtes le président, le fondateur d'Abrahamundi.
00:35 Nous allons parler avec Sam Sadro-Lesslami. Bonjour à tous les deux. Vous êtes diplômé du Master Entrepreneuriat et Projet Innovant de la même université Dauphine.
00:46 Vous êtes franco-iranien et en 2023 vous décidez de participer à cette aventure de création d'un fonds un peu particulier dont on va parler,
00:56 fonds d'amorçage pour des startups de la tech qui regroupe des entrepreneurs, des investisseurs qui ont envie d'aider une jeune génération
01:05 qui veulent apporter des nouveaux projets dans des régions qui sont souvent sous le scope d'actualités très négatives et en particulier en ce moment.
01:15 Vous fédérez quel type d'investisseurs déjà ? Bonjour Dauphine, merci de nous recevoir.
01:20 Des investisseurs français uniquement ? On fédère des investisseurs de toute la région MENA GCC, d'Europe et des Etats-Unis.
01:29 Donc on va traduire MENA GCC, donc Moyen-Orient. Donc MENA c'est Moyen-Orient, Afrique du Nord et GCC ce sont les pays du Golfe.
01:36 Est-ce que ce projet est né avant les événements du 7 octobre ? Il est né bien avant, il est né dans le sillage des accords d'Abraham
01:44 qui ont voulu la normalisation des relations entre Israël et les Emirats Arabes Unis, Bahrain, la reprise des relations diplomatiques avec le Maroc
01:51 et à ce moment-là on a vu un élan et on a voulu l'accompagner d'un point de vue entrepreneurial pour financer des entrepreneurs de technologies dans cette région du monde.
02:01 Et ce qui s'est passé le 7 octobre n'a pas modifié votre projet ? Il n'y avait pas de raison que ça modifie. En tant qu'entrepreneur j'ai créé ma première entreprise
02:08 pendant la première guerre du Golfe en 1992 et donc c'est une vision long terme. Le conflit israélo-palestinien est ancien, c'est un spasme de plus
02:18 mais l'avenir s'écrira par l'union entre les descendants d'Abraham dans cette région du monde.
02:23 En plateau, un franco-israélien, un franco-iranien qui décide de travailler ensemble pour apaiser ces tensions dans des pays qui s'affrontent en ce moment même.
02:34 Qu'est-ce qui vous a vous motivé dans ce projet et pourquoi vous y croyez ?
02:38 C'est mes racines, c'est mon pays d'origine. Quand j'ai rencontré Jean-David qui était mon professeur à l'université, la première fois qu'il m'a vu il m'a parlé farci.
02:46 On ne m'avait jamais fait ça. Donc forcément on s'est mis à discuter, on s'est mis à échanger et la connexion s'est tout de suite faite.
02:51 Et quand il m'a parlé de son projet qui faisait déjà me rire depuis plusieurs années, moi j'ai tout de suite été emballé parce que c'est l'opportunité pour moi d'impacter la région dans laquelle mon pays est
03:01 et potentiellement dans l'avenir mon pays, même si pour l'instant l'Iran est sous embargo et que c'est un peu compliqué.
03:06 J'aspire un jour à pouvoir impacter la région et favoriser le développement de mon pays.
03:11 Je vous posais la question de quel type d'investisseur, quel business angel vienne rejoindre votre projet parce que ce n'est pas simple de monter un fonds d'investissement.
03:19 Déjà trouver des fonds en ce moment sur le terrain économique c'est compliqué.
03:24 Les convaincre de mettre de l'argent dans des régions aussi sensibles, comment faites-vous ?
03:30 Alors d'abord il y a énormément d'argent à investir et c'est une région qui est très riche.
03:34 Ensuite je suis entrepreneur depuis 32 ans mais je suis également business angel et j'ai investi dans un peu plus de 120 entreprises de technologie en 10 ans.
03:40 Et donc c'est un écosystème que je connais bien et je ne suis absolument pas le seul à partager cette vision.
03:45 On est heureux de l'apporter et je suis très heureux que ça nous ait rejoint en tant que cofondateur de Abracide 1 qui est le premier véhicule.
03:52 50 millions ce n'est pas beaucoup d'argent mais ça doit nous permettre d'écrire 100 histoires entrepreneuriales mosaïques et donc d'amorcer un mouvement.
03:59 Donc vous les avez réunis ces 50 premiers millions ?
04:01 Nous avons reçu beaucoup de soft commitment et nous avons encore 6 mois pour boucler le budget.
04:07 On a plutôt des raisons de penser qu'on va y arriver.
04:09 Et vous allez les chercher où ces investisseurs ?
04:11 Comment vous les séduisez ? Comment vous les repérez ?
04:15 Il y a deux types d'investisseurs.
04:17 Il y a les investisseurs qu'on connaît qui font partie de notre cercle proche et donc on leur parle du projet,
04:22 on leur parle de notre volonté d'impacter la région, d'investir, de faire du profit aussi et on les convainc.
04:26 Et ensuite il y a les investisseurs qu'on ne connaît pas donc il faut aller les chercher, il faut faire du réseau, il faut faire de la prospection,
04:31 il faut leur montrer ce qu'on fait et c'est en enclenchant ces démarches petit à petit qu'on réussit à convaincre et à les embarquer avec nous dans ce projet.
04:38 Et comment on crée cette confiance ?
04:40 Elle existe. Il faut garder à l'esprit, comme disait Montesquieu, que là où il y a le doux commerce, les mœurs sont assagies.
04:48 Quand on parle d'opportunité d'investissement et que chacun constate que la région MENA-GCC c'est probablement un terrain de jeu
04:55 qui va être l'équivalent de ce qu'a été l'Europe et les Etats-Unis au cours des dix dernières années,
04:58 on a tout de suite l'intérêt des gens qui connaissent le sujet.
05:01 Qui sont les nationalités qu'on retrouve majoritairement dans cette initiative ?
05:06 Déjà la région MENA c'est très vaste. C'est 20 pays, c'est plus de 450 millions de personnes, c'est un PIB qui nécessite encore de grossir.
05:14 Mais on a quatre pays qu'on cible en Afrique du Nord et quatre pays au Moyen-Orient.
05:17 Donc le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Égypte, etc. Et donc nous on convainc majoritairement les acteurs qui sont sur ces pays-là.
05:23 D'accord. Donc vous visez des pays en particulier parce qu'il y a un écosystème déjà très actif en matière de start-up et de start-up dans la tech, parce que c'est ça aussi que vous visez ?
05:35 Alors notre thématique c'est d'investir dans des entrepreneurs et des entrepreneuses de technologie.
05:40 Et effectivement dans ces pays vous avez non seulement des écosystèmes qui naissent, mais vous avez également de l'enseignement supérieur ou des écoles d'ingénieurs qui sont réputées.
05:46 C'est le cas au Maroc, c'est le cas en Algérie, c'est le cas en Tunisie, c'est le cas aux Émirats Arabes Unis, c'est le cas en Arabie Saoudite.
05:53 Et donc ce sont nos desinations cibles pour démarrer.
05:55 Donc l'objectif c'est d'ici 2027, vous l'avez dit, d'investir ces 50 millions d'euros dans 100 projets innovants.
06:02 Vous en avez identifié combien déjà aujourd'hui ?
06:04 On reçoit plus de 50 dossiers par mois, donc il y en a énormément à traiter, ça me fait beaucoup de travail.
06:10 Donc je passe chaque jour à analyser des dossiers.
06:12 Qu'est-ce qui fait la différence alors ? Parce que c'est vous qui choisissez, c'est intéressant de communiquer quelques tips à ceux qui vont envoyer des dossiers encore.
06:18 C'est un excellent point parce qu'on tombe souvent sur des start-up qui sont très early, donc post-création de l'entreprise.
06:23 On n'a pas beaucoup d'éléments. Il faut souvent se baser sur des choses comme, quelle est l'équipe ?
06:28 Quelle est sa légitimité ? Quel est le marché ? Comment est-ce qu'il croit ? Quelle est sa taille ?
06:32 Et donc c'est en analysant ces éléments qu'on parvient à déceler les start-up qui ont le plus de potentiel.
06:37 Et sur le fond, il y a des projets que vous avez davantage envie d'accompagner ? Il faut qu'il y ait une mission aussi pour la région ?
06:45 Donc il y a des thématiques plus que des projets. La thématique du moment, vous en avez parlé partout, c'est l'IA.
06:49 Donc à peu près un tiers des projets que l'on voit passer sont des projets où l'IA est au cœur du projet entrepreneurial.
06:54 Il y a d'autres projets dans le domaine de la biologie synthétique.
06:58 Comment est-ce qu'on fait un steak en passant par une cellule sans passer par la bête ?
07:02 Il y a beaucoup de projets que l'on voit dans le domaine de la robotique.
07:05 Et de manière générale, beaucoup de projets qui sont liés à l'industrie du software as a service.
07:09 Et donc là, ce sont souvent des plateformes pour les professionnels.
07:12 Et vous pensez, peut-être même convaincu que c'est par la tech, par l'innovation, qu'on peut apaiser les tensions dans ces régions ?
07:20 Complètement. Déjà, il n'y a pas qu'un impératif qui est conjoncturel d'outrepasser des conflits.
07:26 Il y a aussi l'impératif de la transition climatique.
07:29 On sait que ce sont des pays qui sont extrêmement dépendants des hydrocarbures.
07:32 Et ceux qui réussissent à s'en détacher, à diversifier leur économie, c'est ceux qui arrivent à trouver un autre modèle.
07:36 Donc un modèle de start-up nation en se basant sur l'entrepreneuriat et en se basant aussi sur la tech.
07:41 Et c'est aussi apprendre à collaborer, travailler ensemble, dépasser les frontières.
07:46 Pour tout ça, on a écrit une charte, qui est la charte mosaïque, qui est l'équivalent du commandement du business.
07:50 Et qui en fait transpose dans cette région du monde ce que l'on connaît en France et en Europe au travers du RSE par exemple.
07:56 Bon, si je vous demande quelles sont vos attentes pour début 2024 ?
08:01 D'avancer dans les commitments que l'on reçoit et de commencer à déployer du capital.
08:08 On a déjà un comité de sélection, on a déjà plusieurs entreprises qui ont passé plusieurs étapes.
08:12 Et donc on pense qu'on aura réalisé 2-3 investissements d'ici le mois de mars.
08:16 Et les start-up peuvent encore envoyer des dossiers ?
08:18 Elles en envoient tout le temps sur notre site internet.
08:20 Très bien, merci beaucoup à tous les deux.
08:22 Merci d'avoir été réunis sur ce plateau.
08:24 Merci beaucoup.
08:25 Jean-David Benichoux, fondateur président d'AbraMundi et Sam Sadro-Leslami, co-fondateur d'AbraMundi.
08:31 Et bien maintenant, on va enchaîner avec un tout autre sujet.
08:34 On va s'intéresser à comment former davantage de talents dans ce secteur du numérique et de la tech.

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