Vincent Verschuere, éleveur de vaches laitières à Saint-Aubin-en-Bray dans l'Oise, a été condamné en première instance à payer 106.000 euros de dommages-intérêts à six de ses voisins gênés par "l'odeur, le bruit et le meuglement" de ses bêtes. Il témoigne ce mardi dans le Live BFM.
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00:00 Bonjour les voisins qui nous reprochaient.
00:03 C'était le bruit des animaux, le bruit des engins, les odeurs de fumier, les mouches, ce genre de choses.
00:10 – Est-ce que vous avez essayé de discuter avec eux ?
00:13 Est-ce qu'ils ont compris ? Est-ce qu'ils sont venus voir votre activité ?
00:17 – Non, ils ne sont jamais venus voir.
00:19 Il y a eu une tentative de médiation qui avait été organisée
00:24 au tout début de l'affaire en salle des fêtes
00:27 pour expliquer justement pourquoi ce bâtiment
00:29 puisqu'il a été reconstruit pour répondre à une mise aux normes européenne
00:33 qui nous était imposée.
00:36 Et à cette réunion, on a bien échangé, on a essayé d'expliquer les choses.
00:42 Et j'ai souvenir d'un dérivain qui me dit à la fin
00:44 "mais votre bâtiment il est beau, il est très bien, les animaux sont bien dedans,
00:48 mais pas derrière chez moi".
00:50 – 106 000 euros, est-ce que vous vous attendiez à être condamné à une telle somme ?
00:57 – Non du tout, d'une part puisque ce n'est pas un bâtiment
01:01 qu'on a sorti de terre comme ça, ça a été fait avec un permis de construire,
01:04 une autorisation ICPE pour avoir l'autorisation
01:07 de mettre des animaux sous ce bâtiment.
01:10 Donc on a essayé de respecter toutes les règles,
01:12 on a été même plus loin, on a essayé d'intégrer ce bâtiment justement,
01:16 sachant qu'il était proche des habitations,
01:18 de limiter au maximum toutes les nuisances qu'il pouvait générer.
01:22 Donc la saleterie était déjà équipée d'un système anti-bruit
01:24 qui réduit de 80% environ le bruit.
01:27 On a essayé d'intégrer le bâtiment,
01:30 les bêtes sont intégralement sur de la paille,
01:32 c'est le système qui sous le conseil des chambres d'agriculture
01:35 émettait le moins d'odeur.
01:36 Donc on avait déjà tout fait pour limiter justement au maximum les nuisances,
01:41 donc c'était vraiment très surpris qu'on ait accueilli cette condamnation.
01:46 – Comment vous vivez aujourd'hui la situation ?
01:48 Il y aura un jugement en appel dans 48 heures,
01:51 est-ce que vous comprenez que ça puisse déranger ?
01:54 Vous comprenez que ça puisse faire du bruit ?
01:55 Ou est-ce qu'on est face à des gens qui, selon vous,
01:58 ne devraient tout simplement pas vivre à la campagne ?
02:02 – Il y a forcément des moments du bruit,
02:04 une vache qui a envie de meugler,
02:05 et elle meuglera toute la journée si elle a envie de meugler,
02:07 ça ne va pas être en permanence, ça va arriver une fois comme ça,
02:12 une vache qui est en chaleur, ce genre de choses, c'est comme l'odeur,
02:15 le jour où on cure le bâtiment, ça va arriver une fois par mois,
02:17 une fois tous les deux mois, où en effet il pourrait y avoir de l'odeur,
02:22 comme il y en avait déjà avant,
02:23 puisque les anciens bâtiments sont à 10 mètres du nouveau,
02:26 donc on n'a pas non plus révolutionné les choses,
02:30 mais je pense que si à la campagne,
02:35 il ne peut pas y avoir de temps en temps une odeur de fumier
02:37 ou une vache qui meugle, à quel endroit il faut mettre nos animaux ?
02:42 – Merci beaucoup, merci d'avoir été avec nous,
02:43 bon courage pour les prochains jours avec ce procès donc jeudi.