• il y a 2 ans
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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce lundi, il s'intéresse à l'examen de la loi Immigration à l'Assemblée nationale, alors même qu'elle fait déjà l'objet d'une mention de rejet préalable.

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Transcription
00:00 7h-9h, Europe 1 Matin.
00:02 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trembolet de Villers.
00:07 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent, bonjour à tous. Alors aujourd'hui Vincent, le projet de loi immigration
00:12 arrive dans l'hémicycle pour être examiné par les députés. Dès cet après-midi, le texte sera sous la menace d'une motion de rejet
00:19 déposée par les écologistes.
00:22 Motion que pourrait voter le RN et les Républicains. Comment en est-on arrivé là Vincent ?
00:27 Je crois que ce texte est frappé des trois malédictions qui minent ce deuxième quinquennat.
00:31 L'absence de majorité absolue d'abord,
00:34 l'absence de ligne claire ensuite, ce que l'on appelle le en même temps, et enfin la conséquence de ces deux absences,
00:39 l'obligation de faire semblant, faute de pouvoir faire vraiment.
00:44 Dans le dernier film de Denis Arcan, Testament, un petit bijou que je vous conseille Dimitri, on voit une ministre québécoise sans scrupules
00:51 expliquer que la politique consiste à s'occuper des apparences plus que de la réalité.
00:56 Cette loi immigration était une loi d'apparence que la violence de la réalité est venue frapper de plein fouet.
01:01 Entre le moment où elle a été annoncée, c'est-à-dire durant la campagne présidentielle de 2022 et maintenant, il s'est passé beaucoup de choses.
01:08 La France a battu un record absolu cette même année 2022 avec plus de 500 000 immigrés entrés légalement sur le territoire.
01:13 En juillet 2023, il y a eu les émeutes qui, selon le discours officiel, n'ont rien à voir avec l'immigration,
01:19 mais qui pour une majorité de français sont le fruit d'une immigration anarchique et d'une intégration ratée.
01:24 On peut ajouter le chapelet de crimes atroces où les compables sont des étrangers en situation irrégulière ou sous OQTF.
01:30 En 18 mois, le sujet est devenu central, tandis que le projet de loi est resté minimal.
01:35 En fait, c'est un texte qui n'a pas deux ans, mais qui est déjà trop vieux.
01:38 - Mais c'est un texte qui a tout de même une importance politique majeure, notamment pour Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur.
01:43 - Oui, le ministre de l'Intérieur se démultiplie pour convaincre la gauche et apaiser la droite avant de faire l'inverse.
01:49 Mais comme la navette se fait à ciel ouvert, il lui faudrait, en plus de ses talents d'illusionniste, le don d'ubiquité.
01:54 En fait, il faudrait un hologramme de Gérald Darmanin qui dirait le contraire, en temps réel, de Gérald Darmanin.
02:01 L'intelligence artificielle générative, malgré ses progrès fulgurants, n'est pas encore capable d'une telle prouesse,
02:06 et il arrive même qu'à force de surchauffe, la machine se dérègle et confond tout.
02:11 Les voyous des cités, les supporters britanniques, les caïds de banlieue et les groupuscules d'ultra droite,
02:17 l'islamisme sanguinaire et les catholiques traditionnalistes.
02:19 Et puis, il faut faire avec le chef de l'État qui sort ses boules quiès dès qu'il entend le mot "immigration",
02:24 la première ministre, qui sur ce sujet en est restée aux années Jospin,
02:28 tandis qu'une partie de la majorité veut franchement régulariser une main-d'oeuvre bon marché.
02:32 C'est parce qu'il devait répondre à toutes ces contraintes que ce texte est sorti atrophié.
02:37 À chaque pas en avant répond deux pas en arrière.
02:39 Face à la vague migratoire, on attendait un mur législatif et l'on se retrouve face à une digue de sable.
02:45 - Mais pour finir, Vincent, le projet de loi immigration peut-il être voté...
02:49 Pardonnez-moi, je reprends.
02:51 - La motion de rejet.
02:53 - La motion de rejet, on parlera du texte après.
02:55 La motion de rejet peut-elle être votée ? Est-ce que vous avez une idée de comment les choses vont finir ce soir ?
02:59 - Alors je vais vous faire une réponse socratique, Dimitri.
03:02 Ce que je sais, c'est que je ne sais rien.
03:04 Personne ne sait qui va voter quoi à l'heure où je vous parle, ni Gérald Darmanin, ni Éric Ciotti.
03:10 Depuis trois jours, ça change toutes les heures.
03:12 Seule Marine Le Pen, qui détient les clés de cette histoire, a peut-être tranché, mais elle ne l'a dit à personne.
03:16 Mais ce que je peux vous dire en revanche,
03:18 c'est que ce projet de loi, qu'il soit rejeté dès lundi,
03:21 adopté grâce au 49.3, voté finalement au forceps,
03:24 ce texte, quoi qu'il advienne, ne changera pas grand-chose sur le fond.
03:28 Si ce projet de loi conserve un intérêt, c'est pour les conséquences politiciennes qu'il peut avoir sur le gouvernement et la majorité.
03:34 Mais la politique migratoire, elle, attendra.
03:37 Le problème, c'est que des centaines de milliers d'immigrés, chaque année, n'attendent pas
03:41 pour venir s'installer en France.
03:43 L'édito politique sur Europe, merci beaucoup Vincent Trémolet de Villers,
03:46 Alain Dufigaro, et bien justement, la loi immigration sur un fil à l'Assemblée nationale.

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