Marie Drucker, journaliste et présentatrice

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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Marie Drucker, journaliste et présentatrice de l'émission "Infrarouge".
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Transcription
00:00 - Culture Média sur Europe, Thomas Hill, vous recevez ce matin Marie Drucker pour le collège de Monsieur Paty.
00:06 Une soirée événement ce soir sur France 2 à partir de 21h.
00:10 Soirée infrarouge avec documentaire suivi d'une grande soirée débat.
00:13 - Et donc d'abord ce documentaire, le collège de Monsieur Paty qui nous emmène à la rencontre des anciens élèves et collège de Samuel Paty,
00:20 un an après son assassinat par un terroriste islamiste.
00:23 Et ce qui est beau, c'est qu'on voit la vie qui reprend progressivement.
00:27 Il y a un surveillant qui raconte qu'un jour il est heureux de voir qu'au cours d'une partie de foot les élèves se remettent à se disputer.
00:33 Parce que ça voulait dire que ça y est la vie normale reprenait son cours.
00:36 Et on a d'ailleurs l'impression un peu dans ce doc que finalement les enfants s'en remettent presque mieux que les adultes.
00:42 C'est plus compliqué pour les adultes.
00:44 - C'est plus compliqué parce que je pense que les adultes sont chargés de toute leur vie, de tout leur parcours, de toute leur expérience.
00:52 Et que les enfants ont encore ou avaient encore une part d'insouciance qui j'espère n'est pas trop abîmée.
01:01 Mais c'est sûr, je reviens sur ce qu'a dit un parent d'élève qui est dans le public de l'émission de ce soir.
01:09 Parce qu'on a essayé d'être au plus près de la diffusion mais on a enregistré hier pour des raisons et de sécurité et de disponibilité des gens.
01:18 Parce qu'il y avait beaucoup de commémorations hier.
01:20 Et les cours reprennent à Arras par exemple cet après-midi.
01:25 C'est un monde qui bascule en fait.
01:28 C'est-à-dire que l'école, on sait bien que ce sont deux professeurs avec Dominique Bernard et Samuel Paty qui ont été assassinés.
01:36 Mais ce sont toutes les valeurs de la République finalement.
01:42 Au fondon des écoles il y a liberté, égalité, fraternité.
01:45 C'est-à-dire les valeurs qui constituent notre République.
01:49 Le fait qu'on arrive à, pour reprendre des mots de philosophe ou de sociologue, à faire société, à vivre ensemble.
01:55 C'est ça qu'on attaque aussi.
01:58 C'est un modèle de société.
02:00 Et c'est ça qui est très dur parce que les professeurs en sont les représentants essentiels.
02:06 Et qui seront vos invités du coup dans ce débat qui suivra le Doc ce soir ?
02:10 Alors il y a dans le désordre le philosophe spécialiste de l'islam,
02:15 le théiste professeur Abdel Nourbidar, qui signe un livre absolument formidable que tout le monde doit lire
02:20 avec le pédagogue Philippe Mérieux justement sur l'école que nous voulons.
02:24 Ils abordent tous les sujets, évidemment la laïcité, le digital,
02:27 qui tient une part très très importante aussi dans la vie, tout court aujourd'hui,
02:33 particulièrement celle des adolescents, des lycéens, des collégiens.
02:37 Il y a une professeure agrégée de lettres qui est une militante qui a beaucoup hésité à venir,
02:42 elle a reçu des "pressions familiales" pour ne pas venir parce qu'elle enseigne en banlieue parisienne.
02:50 C'est une professeure militante, engagée, qui pense qu'elle enseigne les lumières,
02:56 donc il est beaucoup question de laïcité aussi dans ses cours.
03:01 Et elle tient à continuer à s'exprimer, à dire ce qu'elle veut à ses élèves.
03:07 Elle dit d'ailleurs qu'il y a beaucoup de professeurs qui maintenant disent "moi je ne parle plus de rien".
03:11 Et ça c'est assez tragique.
03:13 Il y a une représentante de la FCPE, des parents d'élèves, qui est là aussi et qui dit
03:18 "les professeurs doivent conserver cette liberté d'enseigner".
03:22 Il y a Virginie Leroy qui est l'avocat, et notamment de la famille de Samuel Paty,
03:30 et des partis civils des attentats du 13 novembre.
03:33 Je crois que vous allez donner la parole aussi aux élèves.
03:35 Ce qui est très émouvant, bouleversant, c'est qu'il y a dans le public à qui on donne la parole,
03:41 côte à côte, des élèves du Collège du Bois d'Aulne de Confluence-Saint-Honorin,
03:46 et du groupe scolaire Gambetta-Carnot d'Arras.
03:49 Côte à côte, c'est-à-dire à trois ans d'intervalle qui ont vécu la même chose.
03:53 Et les uns qui disent aux autres, on sait que c'est douloureux,
03:57 mais le mot qui revient sans arrêt c'est "unité", c'est "solidarité",
04:01 on s'en est sortis parce qu'on était tous ensemble.
04:05 Et j'ai le sentiment en tout cas que les deux établissements vont peut-être faire
04:10 créer quelque chose de l'ordre d'un lien qui va les aider, et les uns et les autres, à se rétablir.
04:15 Et puis alors dans ce documentaire, on voit aussi que les enfants n'épargnent pas les journalistes. Écoutez.
04:21 C'était horrible, il y avait les journalistes qui nous demandaient à chaque fois, vous imaginez pas ?
04:25 À chaque fois, on sortait du cours, il y avait des gens qui nous couraient après pour nous demander quelque chose,
04:28 mais on n'a pas envie de ça.
04:29 Ils nous mettaient le micro sous le nez en mode "pourrez-vous parler s'il vous plaît ?" etc.
04:33 - Et ça vous a fait mal ? - Oui, ça vous a fait mal, est-ce que vous avez souffert ?
04:37 Déjà, on avait 13 ans l'année dernière, vous imaginez ? Et on nous pose ce genre de questions.
04:42 - Oui, mais mentalement c'était... - C'est horrible, ça fait un traumatisme un peu.
04:47 C'est intéressant aussi d'avoir ce regard des enfants sur le travail des journalistes.
04:50 13 ans l'année dernière, ça veut dire que ceux qui parlent là en ont 16 aujourd'hui.
04:53 Oui, parce que c'est une agression en fait, ils l'ont vécu comme ça.
04:58 Je pense qu'intellectuellement, chacun d'entre nous peut comprendre ce qui s'est passé au Bois d'Aulne
05:04 et ce qui s'est passé à Arras la semaine dernière,
05:07 mais d'une certaine façon, intellectuellement seulement, je pense que psychiquement, affectivement,
05:13 je pense qu'on est tous, quand on n'a pas vécu ça, je pense qu'on est très loin de pouvoir même toucher du doigt
05:18 ce qu'ils ont pu ressentir, et donc c'était très violent pour eux de faire face aux journalistes,
05:23 de même que très très violent, ils me disaient hier d'ailleurs,
05:27 ils sont tous très connectés sur les réseaux sociaux,
05:29 que la très grande violence, c'est que parfois ils font face, malgré eux, sur leur téléphone portable,
05:34 à des images qu'ils ne voulaient pas voir.
05:36 Certains me disaient hier qu'ils avaient vu l'intégralité de,
05:40 parce que d'abord ça dure quelques secondes, de l'assassinat de Dominique Bernard,
05:45 parce que les algorithmes font qu'ils sont tous sur tous les réseaux
05:49 et que tout à coup, entre deux vidéos TikTok, il y a ça qui sort,
05:52 et ils ne peuvent pas y échapper, et c'est donc aussi une nouvelle très grande violence.
05:57 - Ça vaut le coup en tout cas de regarder vraiment ce documentaire ce soir,
06:01 suivi de ce débat, c'est à 21h10 sur France 2,
06:05 et si ça ne permet pas nécessairement de se mettre à leur place,
06:08 de les comprendre, ça permet d'approcher en tout cas la difficulté que c'est de se reconstruire
06:13 après un tel événement, c'est ce soir sur France 2 à 21h10.
06:16 - Marie Drucker reste avec nous, dans un instant le journal des médias de Julien Pichenay sur En Rapin,
06:21 et puis n'oubliez pas, à 11h vous avez rendez-vous avec Pascal Praud !

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