La Vie de Marianne - 1976 - Episode 5

  • l’année dernière
DB - 11-12-2023
Transcript
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00:57 Bien que Marianne soit une enfant trouvée,
00:59 un jeune gentilhomme parisien, Valville,
01:01 a décidé de l'épouser.
01:03 Mais la famille de Valville,
01:04 dont le chef est le principal ministre du roi,
01:07 tente d'empêcher cette mésalliance.
01:09 On enlève Marianne au couvent, où elle est pensionnaire,
01:12 et on lui ordonne d'épouser un comit dont le ministre assurera la fortune.
01:16 Marianne refuse.
01:18 Appuyée par Valville et la mère de ce dernier,
01:20 Madame de Miran,
01:22 elle plaide sa cause avec tant de dignité
01:24 que le ministre renonce à contrecarrer le mariage.
01:27 En attendant le jour de la cérémonie,
01:29 on ramène Marianne à son couvent.
01:32 Or, on vient d'y faire entrer une jeune personne très intéressante,
01:36 Mademoiselle Varton,
01:38 qui a eu mal d'émotion et que Valville a secouru avec tant d'empressement
01:41 que Marianne,
01:43 pressentant un grand péril pour son amour,
01:45 est tombée gravement malade.
01:48 [Bruit de pas]
01:50 [Bruit de pas]
01:52 [Bruit de pas]
02:21 Ah enfin, Mademoiselle, vous voilà réchappée.
02:24 J'ai dit si mal.
02:26 Jésus-Maria, vous avez eu un transport au cerveau et l'ont désespérée de votre vie.
02:30 A t'ont prévenu Madame de Miran ?
02:34 Elle est venue vous voir chaque jour,
02:36 et Mademoiselle Varton a tenu à vous veiller chaque nuit.
02:39 Où est-elle ?
02:41 On l'a appelée au parloir, de la part de votre mère, justement,
02:44 qui lui a marqué beaucoup d'estime et de tendresse à chacune de ses visites.
02:49 Voulez-vous que j'ouvre les volets ?
02:52 Valville est bien impatient de te revoir, ma chère fille.
03:15 Il te querelle d'être si longtemps convalescente.
03:18 Il devait mettre quelques lignes dans ce billet que je t'écris.
03:21 Je l'attendais pour cela, mais il se fait tard, il n'est pas rentré,
03:25 et ce sera pour une autre fois.
03:27 Je passerai te prendre après-demain entre midi et une heure pour dîner chez moi.
03:34 Aie la bonté d'avertir Mademoiselle Varton que je compte bien la voir avec nous.
03:38 Je vous aime.
03:40 Je vous trouve bien triste, ma chère compagne.
03:43 Je vous aime.
03:45 Je vous aime.
03:47 Je vous trouve bien triste, ma chère compagne.
04:11 Songez que vous sortiez de maladie,
04:13 et que la tristesse n'est pas le moyen de revenir en parfaite santé.
04:17 Je ne vous demande pas de quoi il s'agit.
04:21 Hélas, mon cœur n'a point de secret pour vous.
04:27 Oui, j'ai du chagrin.
04:31 J'en ai déjà raconté la plus grande partie de ma vie.
04:39 Mais la maladie m'a empêchée de dire le reste.
04:42 Voici...
04:44 ce monsieur de Valville qui est venu vous voir ce matin.
04:49 Eh bien ? Est-ce qu'il vous est contraire ?
04:52 Blâme-t-il sa mère de l'amitié qu'elle a pour vous ?
04:55 Non, il m'aime.
04:57 Et je l'aime aussi.
05:00 Il veut m'épouser.
05:03 Madame de Miron le sait.
05:08 Malgré mes malheurs, elle consent à notre mariage.
05:11 Mais j'ai l'idee de désespérer que ce mariage se fasse par la conduite de Valville.
05:19 Avant ma maladie,
05:24 jamais sa mère ne m'écrivait le moindre billet
05:28 sans qu'il y ajoute un au sien.
05:32 Et cet homme si tendre, si attentif,
05:37 qui m'avait échappé à la mort,
05:40 croyez-vous qu'il ne m'écrit plus le moindre petit mot ?
05:44 Est-ce que je perds son cœur ?
05:46 Vous pleurez, mademoiselle ?
05:52 Qu'est-ce que ça signifie ?
05:58 Vous ne me déguisez rien.
06:01 Hélas, ma chère Marianne.
06:04 Je connais tout ce que vous venez de me dire.
06:07 Eh bien ?
06:10 Est-ce donc vous qui m'avez pris son cœur ?
06:15 Dites plutôt qu'il m'en coûte le mien.
06:17 Mais s'il vous aime, il vous l'aime aussi.
06:24 Oui, je l'aime.
06:26 Je ne le verrai plus.
06:28 Il ne m'a point parlé de vous.
06:30 Il m'a trompée.
06:32 Il vous a trompée ?
06:34 Pourquoi l'avez-vous donc écoutée ?
06:38 Vous nous avez trouvés ensemble ?
06:40 Était-il si difficile de deviner que nous nous aimions ?
06:42 Quelle excuse avez-vous donc ?
06:44 Calmez-vous un moment pour m'entendre, Marianne.
06:46 Vous avez le cœur trop bon pour être injuste.
06:48 Il est vrai que ce n'est pas ce matin qu'il m'a demandé au parloir,
06:51 de la part de madame de Miron,
06:53 mais le jour même où vous êtes tombée malade.
06:55 Il ne me disait point qu'il m'aimait.
06:57 Cependant, je sentais bien que c'était que cela qu'il voulait me dire.
07:00 Enfin, lorsque j'allais le quitter, il m'a remis une lettre.
07:03 Lisez.
07:05 Ce n'est plus à moi qu'il écrit.
07:09 Je n'avais donc à mourir.
07:11 Non, Marianne, pourquoi voulez-vous mourir ?
07:13 Est-ce là un homme digne de votre douleur ?
07:15 Est-ce là celui que vous avez prétendu aimer ?
07:17 Auriez-vous fait cas de lui si vous l'aviez connu telle qu'il est ?
07:20 Il est vrai que vous l'avez cru aimable et que j'ai cru aussi qu'il l'était.
07:23 Vous vous trompiez, je me trompais.
07:25 Allez, cet homme-là n'a pas aimé un cœur. Votre valvule est méprisable.
07:28 Il m'a fait la porte. Il m'aimait.
07:31 Il m'aimait et vous me l'avez ôté.
07:34 Je n'avais peut-être que vous seule à craindre au monde.
07:37 Il vous a rencontré.
07:38 Laissez-moi achever. Je vous ai avoué qu'il ne m'a plus.
07:41 Mais n'allez pas imaginer qu'il ne le sache.
07:43 Il n'en a pas le moindre soupçon.
07:45 Il n'y a que vous qui pouvez l'en instruire.
07:47 Il ne mérite pas de le savoir.
07:49 Je vous prie de me garder le secret là-dessus,
07:51 si ce n'est par amitié, du moins par générosité.
07:54 Je vous laisse à la lettre de Valville.
07:57 Faites-en l'usage qu'il vous plaira.
07:59 Ce qu'il a osé m'écrire ne me compromet en rien.
08:02 Je le méprise tant, lui, et son ridicule amour,
08:05 que je m'associe de bon cœur à votre vengeance.
08:08 Valville était hier votre amant.
08:12 Il est aujourd'hui le mien.
08:14 Il sera demain celui d'une autre.
08:16 Il ne sera jamais celui de personne.
08:18 Laissez-le donc à tout le monde à qui il appartient.
08:21 Et réservez votre cœur pour quelqu'un qui saura vous donner le sien.
08:24 Et ne le donnez jamais qu'à vous.
08:27 Je vous laisse, Marianne.
08:29 Quand je vous reverrai, j'espère vous trouver plus tranquille
08:32 et plus sensible à notre amitié.
08:35 Vous êtes née avec un cœur simple et sans artifice, Mademoiselle.
08:54 Plaignez-vous, soupirez, répandez des larmes en ce premier instant,
08:58 mais ensuite voyez de quoi vous vous désespérez.
09:02 Vous aimez un homme qui vous aimait et qui vous quitte pour s'attacher ailleurs.
09:07 Et vous appelez cela un grand malheur.
09:09 C'est sans doute un grand bonheur.
09:11 Que savez-vous s'il n'est pas avantageux pour vous que cet homme-là ait cessé de vous aimer ?
09:17 Allons-vous vous moquer ?
09:19 Vous ne regardez que le moment présent.
09:21 Jetez votre vue un peu plus loin.
09:24 Son infidélité peut être une grâce que le ciel vous a faite.
09:28 La Providence qui nous gouverne est plus sage que nous.
09:32 Vous aimez M. de Valville.
09:35 Pensez-vous que vous ne pourrez jamais aimer que lui à votre âge.
09:40 Mais vous ne faites que commencer à vivre.
09:43 Tout vous rit.
09:44 Tout me rit ?
09:45 A moi qui n'ai plus rien au monde ?
09:47 Plus rien.
09:48 Dieu vous a donné de l'esprit, du caractère, de la figure.
09:52 Vous avez mis le heureux hasard à attendre et vous vous désespérez parce qu'un homme vous manque de parole.
09:58 Mais ne seriez-vous pas au désespoir si le sort vous mettait à ma place ?
10:02 Je m'y suis vue autrefois.
10:05 Et j'ai gagné moi-même à ne pas épouser un jeune homme riche, à qui j'étais chère,
10:11 qui me l'était et qui me laissa aussi pour en épouser une autre.
10:17 Elle est devenue depuis sa femme et elle est malheureuse.
10:22 Elle qui se fut consumée en regret s'il l'avait quittée avant le mariage.
10:28 Allons, M. de Valville vous reviendra peut-être.
10:34 Et c'est vous qui ne voudrez plus de lui.
10:38 [Il siffle.]
10:41 [Il toque à la porte.]
10:44 Eh bien, mais vous voici tout à fait guéris.
10:59 J'attends ma mère qui m'a promis sa visite.
11:03 [Il s'approche.]
11:06 J'ai cru devoir vous apprendre une chose.
11:16 C'est que je sors d'avec M. de Valville.
11:18 Je n'ai pas de peine à vous croire.
11:20 Je n'ai pas deviné que c'était lui qui était là-bas.
11:22 On est venu m'avertir qu'on me demandait de la part de Mme de Miron,
11:26 jugée de mon étonnement quand j'ai trouvé son fils au parloir.
11:29 Vous vous êtes donc retirée ?
11:31 Je ne vous ai pas manqué.
11:33 Mais dès que je l'ai aperçue, je n'ai pas pu résister à un mouvement de colère qui m'a prise.
11:37 Mettez-vous à ma place avec l'opinion que j'avais de lui.
11:40 Je lui ai dit son fait.
11:42 Après quoi j'allais sortir quand il s'était crié.
11:44 "Ah, mademoiselle, vous me désespérez, revenez, je vous prie."
11:48 J'ai cru devoir m'arrêter dans la crainte que cela ne fît une scène.
11:52 Il est inutile d'avoir tant de prudence.
11:54 La tourière n'avait qu'à venir au bruit. C'était trop risqué.
11:57 Je me suis donc avancée.
11:59 Le maire de Miron passerait ici entre 11h et midi pour m'emmener dîner avec vous.
12:04 Puis il a entamé un discours que j'ai été obligée d'écouter tout entier.
12:09 Qui vous y obligeait, je vous prie ?
12:11 J'appréhendais toujours son air, si douloureux et si emporté.
12:16 Je lui ai reproché en pensant sa perfidie.
12:18 Il s'est justifié sur votre compte.
12:20 Et vous jugez bien que ses raisons ne m'ont pas persuadée qu'il fût aussi excusable qu'il croit l'être.
12:28 Mais je dois vous avouer que je ne l'ai pas trouvé non plus tout à fait si coupable que je le pensais.
12:36 Ah !
12:38 Vous qui le méprisiez tant hier encore.
12:40 Vraiment, oui.
12:43 Mais écoutez-moi jusqu'au bout.
12:45 Vous l'avez regardé comme un volage.
12:47 Et point du tout, cela vient de plus loin.
12:50 Un peu avant votre maladie déjà, il combattait son amour pour vous, qu'on lui reprochait.
12:56 Il cherchait à se dissiper, à aimer ailleurs.
12:59 Et il m'a vue.
13:01 Cela a toute la consolation que vous m'apportez, mademoiselle.
13:05 N'est-il pas plus doux pour vous de penser que ce n'est point par inconstance qu'il vous a laissé,
13:10 mais pour des motifs qu'il croit raisonnables ?
13:13 Voyons, ma chère Marianne.
13:16 Vous m'avez conté votre histoire.
13:18 Mais il y a bien des petits articles que vous ne m'avez dit qu'en passant.
13:23 Votre histoire a éclaté, ces petits articles ont été sus de tout le monde.
13:27 Vos aventures font qu'on loue votre mérite à la vérité.
13:30 Mais elles sont humiliantes.
13:32 Et vous rabaisse, quoique injustement.
13:35 Tout cela a été représenté à Valville et vous ne sauriez croire ce qu'on lui a dit là-dessus.
13:40 Ce sont des amis qui ne veulent plus le voir, des parents qui rompent avec lui,
13:44 des indifférentes même qui le raillent.
13:46 On lui dit quoi ? Une fille qui n'a rien ?
13:48 Une fille qui ne sait qui elle est ?
13:50 Vraiment, monsieur, à qui oserez-vous la montrer ?
13:54 C'en est trop, mademoiselle.
13:56 Vous avez le courage de m'entretenir d'une idée aussi horrible sous prétexte d'amitié.
14:01 Et vous croyez que je ne vois pas le fond de votre cœur ?
14:05 Dieu me vengera, vous le verrez.
14:08 C'est peut-être vous que Valville haïra, pas moi.
14:11 Prenez-y garde.
14:13 Vous interprétez bien mal mes intentions.
14:17 Est-ce ma faute à moi si ce jeune homme est frappé des idées qu'on lui inspire ?
14:21 Ceux qui lui parlent ont plus de tort que lui.
14:25 J'ai cru vous faire plaisir en vous l'apprenant et voilà tout.
14:29 Et toute la terre excusera la faute qu'il a faite.
14:32 C'est mon sentiment.
14:34 Et si vous êtes équitable, ce sera aussi le vôtre pour la tranquillité de votre esprit.
14:38 Je serai aussi tranquille si cet entretien finissait.
14:42 Ah, comme il vous plaira.
14:45 Je vous assure qu'il est fini pour la vie.
14:48 Adieu, mademoiselle.
14:51 [Bruit de porte qui s'ouvre]
14:53 [Bruit de porte qui s'ouvre]
15:05 [Bruit de porte qui s'ouvre]
15:11 [Bruit de porte qui s'ouvre]
15:13 Quevez-vous donc, belle mariade ?
15:24 Oui, c'est moi. Est-ce qu'on ne vous l'a pas dit ?
15:27 Non, monsieur. Je croyais trouver madame de Miron.
15:30 Ma mère est dans un parloir près d'ici. Elle parlait à une religieuse.
15:34 Elle m'a chargé de venir vous avertir qu'elle avait des seins de vous emmener avec votre amie, mademoiselle Varton.
15:39 Mais hélas, vous me paraissez encore bien faible.
15:42 Et j'ai peur que vous ne soyez pas en état de sortir.
15:45 N'ayez crainte. Je me sens beaucoup mieux à présent.
15:48 Vous m'en voyez ravie.
15:50 Vous nous avez jeté dans de terribles alarmes.
15:53 Je ne sais si je me trompe, mais on dirait que vous êtes triste.
15:57 Apparemment, rien ne vous chagrine.
15:59 Sortir d'une si longue maladie, on est si languissante qu'on en paraît triste.
16:05 Cette longueur m'attriste moi-même.
16:09 On nous avait assuré que vous étiez purée d'amul.
16:13 Vous dissipez-vous un peu dans votre couvent ?
16:16 Vous avez des amis ?
16:18 J'ai une jeune religieuse que j'aime beaucoup.
16:22 Et je vois souvent mademoiselle Varton, qui est très aimable.
16:27 Elle le paraît. Vous devez en juger mieux que moi.
16:30 Avez-vous fait avertir que madame de Miron vient d'apprendre ?
16:33 Je pense que ma mère l'a demandé.
16:36 Vous serez bien à l'aise de mieux la connaître.
16:39 Je l'ai vue une fois ou deux ici, de la part de ma mère,
16:43 et pour lui demander de vos nouvelles pendant votre maladie.
16:46 Elle doit vous l'avoir dit.
16:48 Oui. Elle m'en a parlé.
16:52 A ça remettez-vous tout à fait, mademoiselle.
16:56 Il me semble que j'entends ma mère dans la cour. Voyons si je me trompe.
17:02 Oui, c'est elle. La voilà qui arrive. Permettez que j'aille la chercher.
17:08 Oui, c'est elle. La voilà qui arrive. Permettez que j'aille la chercher.
17:14 (Toc, toc, toc)
17:17 (Toc, toc, toc)
17:46 Te voilà donc, ma fille.
17:49 Grâce au ciel, nous te conservons. Allons, je t'emmène comme tu es.
17:53 Hélas, malgré l'envie que nous avons de la voir avec nous,
17:56 je tremble qu'elle ne puisse venir.
17:58 Vous m'excuserez, monsieur, mais je ne me porte point si mal.
18:02 Et puisque madame veut bien de moi, je serai charmée d'aller avec elle.
18:06 Mais qu'est-ce que c'est que madame ? À qui parles-tu ?
18:10 Ta maladie t'a rendu bien grave ?
18:13 Dites plutôt respectueuse. Je ne saurais que trop l'être.
18:18 Bonjour, mademoiselle. Je suis bien à l'aise de vous emmener avec Marianne.
18:28 Et moi, madame, je vous suis très reconnaissante de la bonté que vous avez pour moi.
18:34 (Bourdonnement)
18:37 J'appréhende que cette petite fille ne soit pas bien rétablie.
18:56 Elle a, je ne sais, quel mélancolie que je n'aime point.
19:01 Etait-elle de même dans votre couvent, mademoiselle ?
19:04 Mais oui, madame.
19:06 Laissez-la donc oublier sa maladie.
19:08 Pour moi, je trouve qu'elle se remet à merveille.
19:11 Et je ne la trouve presque pas changée.
19:14 Avez-vous une nouvelle de votre mère ?
19:18 Elle est bien arrivée à Londres, malgré un fort mauvais temps.
19:21 Ses affaires sont-elles en bonne voie ?
19:23 Elle ne m'en dit rien dans ses lettres.
19:25 Cependant, elle ne me parle pas de son retour
19:28 Je crains qu'elle ne rencontre des difficultés pour recueillir la succession de mon père.
19:32 Oh ! Ses affaires de succession sont toujours effusantes.
19:36 Dès qu'on a quelques biens en famille, on y passe la moitié de sa vie.
19:40 Le nouveau cabinet aux fables est fort joli, paraît-il.
19:50 Non, c'est bien peu de choses.
19:52 Je veux le voir pourtant.
19:54 Je vous demande pardon.
19:56 On s'entretient, il y a pas de choses qui vous intéressent peut-être.
19:59 Il ne me sera pas un moment.
20:01 Vous vous moquez, ne savez-vous pas le plaisir que j'ai d'être avec vous ?
20:04 Un moment, monsieur.
20:16 Avez-vous de la peine à respirer ?
20:23 Non.
20:25 Tout cela vient de la langueur.
20:27 Cette langueur me fâche.
20:29 Priez-la de vous laisser.
20:31 A propos, vous vous souvenez-vous de cette charge que je veux avoir ?
20:39 Si je m'en souviens, sans doute.
20:44 Votre mère a dit que notre mariage se ferait aussitôt que vous l'aurez obtenue.
20:52 Est-ce une affaire bientôt terminée ?
20:55 Hélas non.
20:57 Et même sommes-nous un peu moins avancés qu'au premier jour.
21:00 Il est survenu des difficultés qui retardent la conclusion.
21:04 Une vérité ?
21:07 Ce sont des créanciers, des héritiers qui nous arrêtent.
21:11 Il faut les mettre d'accord, mais suivant toutes les apparences,
21:14 ils ne le seront pas de si tôt.
21:17 Cela me chagrine extrêmement.
21:20 Je ne peux pas me le dire.
21:23 Dites-moi pourquoi ces difficultés vous chagrinent-elles.
21:46 Ne devinez-vous pas ?
21:49 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
21:52 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
21:55 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
21:58 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
22:01 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
22:04 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
22:07 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
22:10 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
22:13 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
22:16 Je ne veux pas que vous me demandiez pourquoi.
22:19 Non, certes, ni par moi non plus.
22:22 Je crois que vous en êtes bien persuadée.
22:25 Mais j'aurais souhaité que ma mère eût été d'avis de ne pas remettre.
22:29 Elle n'a pas consulté mon amour.
22:32 De quel amour parlez-vous ?
22:35 Lequel ?
22:38 Mais du mien, mademoiselle.
22:41 Ne savez-vous pas que je vous aime ?
22:44 Je suis un peu lasse, essayez-moi.
22:47 Mon secret m'est échappé, je vous adore.
23:01 Vous aurez sans doute accordé votre amitié à mademoiselle Marianne.
23:04 Il y a quelques apparences qu'au sortir du parloir, vous irez lui confier votre étonnement sur mon compte.
23:07 Alors vous m'énuirez auprès de ma mère, qui ne serait pas à propos d'instruire aujourd'hui.
23:10 Et à qui mademoiselle Marianne compterait de tout.
23:13 Que voulez-vous que je fasse de ce papier ?
23:23 Oui, c'est de moi, j'ai oublié de vous en parler, mais c'est une bagatelle.
23:26 Vous étiez malade, la conversation roulait sur l'amour, à cette occasion j'ai plaisanté, voilà tout.
23:30 Avez-vous pas rencontré mademoiselle Varton dans le monde l'autre jour ?
23:33 Elle est allée dîner chez une amie, n'est rentrée que fort tard dans la soirée.
23:37 Oui, en effet, je l'ai vue chez madame de Kilnard.
23:40 Mais lâche, mon Dieu, tout le monde le sait, il n'y a point de mystère.
23:43 Je ne vous voyais pas et l'on s'amuse.
23:45 Monsieur, je dois rendre justice à mademoiselle Varton.
23:48 Ne l'accusez pas d'avoir sacrifié votre lettre.
23:51 Elle ne savait ni l'intérêt que je prenais à vous,
23:53 ni celui que j'avais la vanité de croire que vous preniez à moi.
23:56 Mais la vanité, la vanité, il n'y en a point là-dedans, c'est un fait, mademoiselle.
23:59 Je ne vous fais cette petite explication qu'afin que mademoiselle Varton, supposée qu'elle vous aime,
24:03 ne dise pas que j'ai parlé en jalouse.
24:05 Mais qu'est-ce que cela signifie ?
24:07 Qu'est-ce que c'est que des explications, des jalousies, que je meurs si je comprends ?
24:10 Monsieur, avec qui vous abaissez-vous à feindre ?
24:14 Suis-je pas cette petite fille, cette Marianne qui doit tout à votre famille,
24:18 et qui n'aurait su que devenir sans vos bontés ?
24:20 Mais...
24:21 Non, le temps nous presse.
24:23 Vous savez les dispositions de votre cœur.
24:25 Mais songez que madame de Miron les ignore, et qu'elle se figure que je serai sa fille.
24:29 Je vous demande, irez-vous lui dire tout d'un coup que vous ne voulez plus qu'il en soit question ?
24:34 Il faut tâcher de lui adoucir un peu cette aventure.
24:37 Une mère comme elle mérite bien d'être ménagée.
24:41 Voyez comment vous souhaitez que je me conduise.
24:43 Je ferai tout pour vous, excepté dire que je ne vous aime plus.
24:49 Ayez la bonté de me répondre.
24:52 Que me commandez-vous ?
24:56 Faites comme il vous plaira.
24:59 J'ai tort, je ne saurais parler.
25:02 Je vous demande pardon.
25:09 Vous pouvez rentrer, mademoiselle.
25:11 Voilà notre entretien terminé.
25:13 Mais vous auriez pu en être.
25:15 Monsieur démontre qu'il ne s'y est rien passé contre vous.
25:18 Qu'appelez-vous contre moi ?
25:22 Mais vraiment, mademoiselle, je n'en doute pas.
25:25 Quels sont vos secrets ?
25:29 Vasile me paraît triste et rêveuse.
25:51 Que s'est-il donc passé entre vous deux ?
25:55 Rien qui ne puisse le contenter, ma mère.
26:01 Ma fille, mademoiselle Varton est une amie devant laquelle je pense.
26:07 On peut parler du mariage qui est décidé entre toi et mon fils.
26:11 J'espère même qu'elle nous fera l'honneur d'y être présente.
26:15 Mon fils, j'avais résolu de ne vous marier qu'après que vous auriez votre charge.
26:20 Mais puisque les difficultés qui vous empêchent de la voir ne finissent pas,
26:24 il n'y a qu'à passer là-dessus et terminer.
26:27 Mariez-vous donc.
26:29 Je ne vous demande que la précaution de garder le secret quelque temps.
26:33 J'ai déjà pris des mesures.
26:35 Il ne vous faut que trois ou quatre jours pour accommoder l'affaire.
26:39 Nous partirons d'ici le soir pour aller coucher à la campagne.
26:43 Madame a promis d'être des nôtres.
26:46 J'espère que mademoiselle viendra aussi.
26:49 Et le lendemain, ça sera fait.
26:52 Qu'avez-vous dans mon fils?
26:55 Rien, ma mère.
26:58 Oui, vous avez raison.
27:00 Il n'y a rien de plus aisé.
27:02 Oui, à la campagne, comme on voudra.
27:06 Il n'y aura qu'à voir.
27:08 Il n'y aura qu'à voir?
27:10 Est-ce que ce n'est pas tout vu?
27:13 Enfin, êtes-vous à ce point distrait?
27:16 Non, madame.
27:18 La bonté vous ferme les yeux sur les raisons qui doivent absolument rompre ce mariage.
27:23 Comment?
27:24 Par tous les bienfaits dont vous m'avez comblé, je vous conjure d'abandonner ce projet.
27:28 D'où vient donc, petite fille?
27:31 Qu'est-ce que cela signifie?
27:33 Non, vous ne devez plus y penser.
27:36 Voyez quel malheur ce serait pour monsieur de Valville d'épouser une fille qui n'a pour tout bien que vos charités.
27:41 Il passerait pour un homme sans honneur.
27:44 Et moi-même, je serais la risée de tout le monde.
27:46 Que veut-elle dire par ces réflexions?
27:49 De quoi s'avise-t-elle?
27:51 Vous m'aimez.
27:53 Votre intention est que je sois heureuse.
27:56 Comment le serais-je si monsieur de Valville recueille des railleries,
28:00 si j'en suis moi-même méprisée?
28:03 Ma fille!
28:10 Est-ce qu'il ne le connaît plus?
28:13 Allons!
28:15 Allons, mon enfant, allons.
28:21 Console-toi.
28:23 Il te reste ta mère.
28:26 Est-ce que tu la comptes pour rien?
28:29 En vérité, madame, ce n'est pas Marianne que je plains.
28:37 C'est votre fils.
28:39 Car il fait là une perte infinie.
28:43 Comment sais-tu qu'il aime ailleurs?
28:46 Quelle est la personne assez digne pour qu'il la préfère à toi?
28:50 Ma fille est votre amie, mademoiselle.
28:55 Je suis persuadée qu'elle vous a tout confié.
28:58 J'ai quelques fois envoyé Valville au couvent pour prendre de ses nouvelles pendant sa maladie.
29:03 Est-ce là qu'il aurait vu la personne dont il s'agit?
29:06 Je vous entends.
29:12 Eh bien, mademoiselle, vous êtes assurément fort aimable.
29:16 Mais après ce qui arrive à ma fille, je vous conseille de ne pas compter sur le cœur de mon fils.
29:21 Je ne me serais attendue ni à cette comparaison ni à ce conseil, madame.
29:27 A l'égard de votre fils, tout ce que je pense de son amour à cette occasion, c'est qu'il m'offense.
29:32 J'aurais cru que c'était là aussi tout ce que vous en pensiez.
29:38 Mais s'il se fait tard, auriez-vous la bonté de bien vouloir me faire reconduire au couvent?
29:42 Je vous y reconduirai moi-même.
29:45 Ma fille, peux-tu rester ici?
29:49 Oh, ma mère, si vous ne voulez pas que je meure,
29:55 ne m'exposez pas au revoir monsieur de Valville.
29:58 Du moins pas si tôt.
30:01 Cache tes larmes.
30:04 J'ai de la peine à retenir les miennes.
30:07 Songe que tu es pour toujours ma fille et que je te porte dans mon cœur.
30:13 Veux-tu venir quelque temps à la campagne avec moi?
30:18 Oh, oui, ma mère.
30:21 C'est bien. Nous partirons demain.
30:25 Dernier jour.
30:29 Dernier jour.
30:33 Dernier jour.
30:37 Dernier jour.
30:40 Dernier jour.
30:43 Dernier jour.
30:46 Dernier jour.
30:49 Dernier jour.
30:52 Dernier jour.
30:56 Dernier jour.
30:59 Dernier jour.
31:02 Dernier jour.
31:06 Dernier jour.
31:09 Dernier jour.
31:13 [Bruit de pas]
31:16 [Bruit de pas]
31:19 [Bruit de moteur]
31:28 [Bruit de moteur]
31:31 Que faut-il donc pour te rendre le bonheur à présent?
31:56 J'ai fait réflexion là-dessus, ma mère.
31:58 Je compte me fixer au couvent pour toujours et n'y voir personne,
32:02 excepté vous si vous voulez me visiter quelquefois.
32:05 Quoi? Te faire religieuse?
32:07 Ma vie est sujette à trop d'événements, cela me fait peur.
32:10 Et la fidélité de M. de Valville m'a dégoûtée du monde.
32:14 La Providence m'a fourni de quoi me mettre à l'abri des malheurs qui m'y attendent,
32:18 grâce à la générosité de M. de Climales.
32:21 En choisissant l'état religieux, je vivrai du moins en repos
32:24 et je ne serai à charge à personne.
32:27 Une autre que moi applaudirait tout d'un coup à ton idée, sans doute.
32:47 Mais en vérité, elle ne me plaît pas.
32:50 J'en suis même fâchée.
32:52 Ma mère, voulez-vous ajouter à mon chagrin?
32:55 Mais pourquoi vas-tu t'enfermer pour toujours dans un couvent, s'il te plaît?
32:59 Parce que tu aimais un homme?
33:02 Que cet homme prétendait t'aimer et qu'il a changé d'idée?
33:05 Et qui est cet homme?
33:07 Ah, je vais oublier qu'il est mon fils et ne plus songer qu'à toi.
33:10 Valville est-il unique au monde?
33:13 Non. C'est un homme fort ordinaire.
33:16 Tout est plein de gens qui lui ressemblent.
33:18 Ce n'est que par méprise que tu es indignée contre lui.
33:21 Par pur méprise.
33:23 Mon cœur se méprend-il quand il ne connaît plus que douleur et désespoir?
33:26 Ah, tais-toi. Je ne veux ici ni douleur ni désespoir.
33:28 Du dépit encore, passe.
33:30 Je n'ai jamais connu d'autre accident au pareil cas.
33:33 Je te parle naturellement, comme tu vois.
33:36 Seuls les héros de romans sont toujours fidèles.
33:39 Cela est réglé.
33:40 Il n'en coûte rien à la nature, c'est la fiction qui en fait les frais.
33:44 Mais le cœur de Valville est celui d'un homme qui existe réellement.
33:49 D'un Français et contemporain des amants de notre temps.
33:52 Ce cœur a du bon et du mauvais.
33:55 Tu l'as d'abord trouvé charmant.
33:58 A présent, tu le trouves haïssable.
34:00 Bientôt, tu ne sauras plus comment le trouver.
34:03 Je vous crois, ma mère.
34:06 S'il m'a aimée dès le premier instant, d'une tendresse si subite et si vive.
34:09 Il en est d'une pareille tendresse comme de ces fruits qui passent vite.
34:13 À cause qu'ils ont été mûrs de trop bonheur.
34:18 Le cœur de votre fils est-il donc usé pour moi, à tout jamais ?
34:21 Laisse donc ce cœur-là de côté, je te prie.
34:24 À la fin, pourquoi attachons-nous tant d'importance à l'opinion que les hommes se forment de nous ?
34:30 La nôtre ne nous suffit-elle pas ?
34:32 Lorsque j'ai eu ton âge, j'ai eu moi aussi des amants.
34:40 Hommes bien réels et français, donc inconstants.
34:44 Tu le vois, aucun d'eux ne m'a réduit à m'enfermer dans un couvent.
34:47 Allons, je te le demande.
34:50 Qu'est-ce qu'un amant de moins pour toi ?
34:53 Et qui se déshonore en me quittant ?
34:55 Oublie-le.
34:57 Mon Dieu, est-ce qu'il n'y a plus d'hommes sur la terre et de plus aimables que celui-là ?
35:03 Je ne suis pas une libertine, au moins.
35:13 Mais nous sommes ici deux femmes.
35:16 Je suis ta mère.
35:18 Et tu as besoin d'instructions.
35:22 N'avez-vous jamais aimé pour de bon ma mère ?
35:25 Aussi, mon enfant, j'ai beaucoup aimé.
35:29 Et j'ai osé le dire beaucoup, sans honte, avec toute la sincérité de ma jeunesse.
35:42 A la première infidélité dont on me fit affront, il me semblait que tout était désert dans le monde.
35:48 Et que tout m'avait abandonné.
35:52 Vous avez su vous consoler ?
36:03 Oui, j'ai continué d'aimer.
36:06 Je n'ai point appris à le dire non.
36:11 J'ai seulement appris à le dire un peu moins.
36:13 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
36:16 Je ne suis pas une libertine, au moins.
36:18 Je suis ta mère.
36:20 Et tu as besoin d'instructions.
36:22 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
36:25 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
36:28 Je ne suis pas une libertine, au moins.
36:31 Je suis ta mère.
36:33 Et tu as besoin d'instructions.
36:35 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
36:38 Je ne suis pas une libertine, au moins.
36:41 Je suis ta mère.
36:44 Et tu as besoin d'instructions.
36:45 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
36:48 Je ne suis pas une libertine, au moins.
36:51 Je suis ta mère.
36:53 Et tu as besoin d'instructions.
36:55 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
36:58 Je ne suis pas une libertine, au moins.
37:01 Je suis ta mère.
37:03 Et tu as besoin d'instructions.
37:05 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
37:08 Je suis ta mère.
37:10 Et tu as besoin d'instructions.
37:13 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
37:15 Je suis ta mère.
37:17 Et tu as besoin d'instructions.
37:19 Je n'ai point appris à le dire un peu moins.
37:22 Je suis ta mère.
37:24 Et tu as besoin d'instructions.
37:26 Je ne suis pas une libertine, au moins.
37:29 Je suis ta mère.
37:31 Et tu as besoin d'instructions.
37:33 Je ne suis pas une libertine, au moins.
37:36 Je suis ta mère.
37:38 Et tu as besoin d'instructions.
37:40 Je suis ta mère.
37:42 Et tu as besoin d'instructions.
37:43 Et que si Valvier l'a changé, c'est à lui qu'il fait tort, non à toi.
37:48 Ma foi, si cet enfant doutait encore de pleurs, voici l'occasion qu'il a d'être en preuve.
37:55 L'avez-vous jamais vu aussi jolie ?
37:57 Il y a de certaines infortunes qui embellissent la beauté de ma vie.
38:02 Quoi, cette Marianne chérie, pour laquelle il s'est brouillé avec toute sa famille ?
38:08 Il ne l'aimerait plus.
38:11 Je ne veux pas le croire.
38:12 Apparemment, c'est une calomnie.
38:14 Il y a plus de deux semaines qu'il est à Versailles, et l'on m'a dit que c'était la raison.
38:19 C'est sa mère qui le fuit sans doute.
38:21 Il a honte de reparaître auprès d'elle.
38:23 Et comme les égards que nous devons à Valvier ne nous arrêtent plus,
38:27 à quoi bon nous priver d'une compagnie si charmante ?
38:31 Je vous avais dit que vous aurez votre fille, une coquette, fortement capable.
38:37 Si alors vous n'en voulez plus, je suis prête à lui servir de mère à votre place.
38:41 Nous verrons, madame, mais il y a peu d'apparence.
38:44 Madame, on me dit que M. de Valville n'épouse plus cette fille si estimable que vous protégez.
38:52 C'est possible, monsieur.
38:54 Il y aurait plaisir à être la belle-mère de cet enfant-là, cependant.
38:58 Mais peut-être mon fils a-t-il peur du bonheur qu'elle lui promettait ?
39:01 [Musique]
39:30 [Musique]
39:34 Il fait horriblement chaud ici, ne trouvez-vous pas ?
39:37 S'y fait, mademoiselle.
39:39 [Musique]
39:47 Comment était Versailles, Valvier ? Avez-vous vu le roi, au moins ?
39:51 Oui, ma mère, je l'ai vu.
39:53 J'ai rencontré aussi les gens qui travaillent à m'obtenir la charge que je veux.
39:58 L'affaire est-elle en meilleure voie ?
40:00 Il se pourrait.
40:02 Regardez bien au prix qu'il vous en coûtera.
40:05 Mieux vaut retarder la conclusion que vous faire flouer par trop de précipitation.
40:13 Vous n'êtes plus si pressé, je pense, puisqu'on dit que vous n'épousez plus.
40:19 Madame, les gens disent ce qui leur plaît.
40:23 À propos, avez-vous des nouvelles de Mlle Barton ?
40:27 Oui, je suis allé à son couvent et j'ai su qu'elle était partie pour l'Angleterre,
40:31 où sa mère a résolu de s'établir tout à fait.
40:34 La prière me l'a dit aussi quand je suis allée chercher Marianne, tantôt.
40:37 En aurez-vous du regret ?
40:39 Sans doute. C'était une personne très estimable.
40:42 Aussi a-t-elle choisi le seul partie honnête, qui était d'aller rejoindre sa mère.
40:47 [Musique]
40:52 Vous cherchez quelqu'un ?
40:54 Marianne, peut-être.
40:56 Elle était avec ces jeunes gens quand vous êtes entrés.
41:00 Je ne cherche personne.
41:03 C'est vous que je souhaitais rencontrer.
41:06 Eh bien, voilà qui est fait.
41:09 Je suis fort touchée que vous ne m'abandonniez pas, monsieur.
41:12 Ni moi, fort sensible à l'intérêt que vous me montrez, mademoiselle.
41:16 Oh, mais on vous voit avec plaisir.
41:20 Je vous trouve d'une figure aimable.
41:22 Vous l'avez bien jugé, ma façon de vous regarder.
41:25 Il faut que Valville soit fou si ce qu'on dit de lui et de vous est la vérité.
41:28 Ne me parlez pas de Valville, je vous prie.
41:31 On serait lui accordé l'importance qu'il se donne à lui-même.
41:34 Et vous savez comme elle est excessive.
41:37 Dites-moi, monsieur,
41:39 est-ce que vous voudriez être à la place de Valville ?
41:42 Parlez-vous de lui là-dessus avec envie.
41:45 Allons, monsieur, un peu de hardiesse.
41:48 Il n'y a encore que vos yeux qui parlent.
41:52 Joignez-leur les discours.
41:55 Il sera si doux pour une fille comme moi
41:58 d'être sûre de toucher un homme tel que vous.
42:01 Et bien, soyez-en tout à fait sûre, mademoiselle.
42:04 Est-ce possible ?
42:06 Vous qui vivez à Paris, qui avez vu la cour,
42:10 vous sortez de chez ce monde qui a le goût exquis,
42:15 vous avez dû plaire un nombre de jolies femmes,
42:21 il serait flattant pour moi de vous toucher.
42:23 Ce serait une aventure d'une grande distinction pour les charmes qu'on veut bien me prêter.
42:28 On vous en prête bien moins que vous n'en possédez.
42:31 Oh, mon Dieu !
42:33 Que cette main aime bien.
42:36 Que de grâce dans toute votre personne.
42:39 Elle vous frappe, assurément.
42:43 Allons, monsieur, éclatez un peu davantage.
42:48 Monsieur, osez m'entretenir de ce qui se passe dans votre cœur.
42:51 Embarrassez-moi.
42:53 Faites-moi rougir.
42:55 Mademoiselle.
42:57 En me priant chez elle, madame de Miron ne m'a pas traité en amie.
43:01 Oh, mais n'est-ce pas, monsieur de Valville ?
43:05 Oui, c'est bien moi, mademoiselle.
43:07 Et au comble de la surprise, je l'avoue.
43:10 Vous avez la conscience en peine, je gage,
43:13 et vous craignez de mourir sans mon absolution.
43:15 Allez, je suis bonne.
43:17 Et je vous la donne.
43:18 Et quoi, monsieur ?
43:24 Vous voilà bien étourdu de ne pas me trouver fâchée.
43:28 Ma générosité va plus loin.
43:32 Je vous permets l'honneur de rentrer dans mes serres.
43:36 Vous ne vous siennurez pas comme autrefois.
43:40 Et vous aurez bonne compagnie dans votre esclavage.
43:44 Je vous laisse.
43:45 Entrez.
44:04 Qui est-il, ma soeur ?
44:08 Comme vous voilà belle, mademoiselle.
44:10 Je dois aller dîner avec ma mère.
44:13 Elle est auprès d'elle.
44:14 Que monsieur de Valville vous attend au parloir, sans doute.
44:16 Valville ?
44:18 C'est pas madame de Miron qui l'envoie, assurément ?
44:21 Allez lui dire que je suis malade.
44:23 Mon Dieu, pourquoi mentir ?
44:25 Vous vous portez si bien.
44:27 C'est que je ne veux plus le voir.
44:30 Mademoiselle,
44:32 de l'humeur où je l'ai vue, je crains qu'il ne refuse de partir.
44:35 À moins que vous ne lui parliez vous-même.
44:38 En vérité ?
44:39 Eh bien,
44:41 dites-lui que je lui parlerai, peut-être,
44:44 quand j'aurai fini ma toilette.
44:47 Mademoiselle,
44:48 vous avez vu le maire ?
44:50 Oui, je l'ai vu.
44:52 Je l'ai vu.
44:54 Je l'ai vu.
44:56 Je l'ai vu.
44:58 Je l'ai vu.
45:00 Je l'ai vu.
45:02 Je l'ai vu.
45:04 Je l'ai vu.
45:06 Je l'ai vu.
45:08 Je l'ai vu.
45:10 Je l'ai vu.
45:12 Je l'ai vu.
45:15 Je l'ai vu.
45:16 Je l'ai vu.
45:18 Je l'ai vu.
45:20 Je l'ai vu.
45:22 Je l'ai vu.
45:24 Je l'ai vu.
45:26 Je l'ai vu.
45:28 Je l'ai vu.
45:30 Je l'ai vu.
45:32 Je l'ai vu.
45:34 Je l'ai vu.
45:36 Je l'ai vu.
45:38 Je l'ai vu.
45:40 Je l'ai vu.
45:42 Je l'ai vu.
45:45 Je pensais que vous ne viendriez pas.
45:47 On attend ici avec assez d'ennuis.
45:50 J'ai à me plaindre de vous.
45:55 En vérité ?
45:57 Je vous ai entendu parler au chevalier hier.
46:01 Je l'ai vu vous prendre la main.
46:04 Je doute encore si je l'ai rêvé.
46:07 C'était un discours bien réel.
46:10 Il disait ce que vous avez entendu.
46:13 Vous vous trouvez quitte avec moi.
46:15 Vous me méprisez.
46:17 Que vous importe ma façon de penser.
46:20 Il aurait cru.
46:22 Je vous devrais beaucoup.
46:25 Vous êtes charmante.
46:27 C'est un caractère.
46:29 J'étais imbécile de penser que j'avais des torts.
46:33 Elle vous arrange.
46:35 Je ne vous connaissais pas.
46:38 Que voulez-vous encore me dire ?
46:42 Rien ?
46:43 Rien ?
46:45 C'est vous qu'elle vient me parler.
46:48 Le fils de Mme de Miran peut tout se permettre.
46:51 Je n'ai rien à répondre à ses discours.
46:54 Le fils de Mme de Miran.
46:57 Sans cette qualité, je ne serais rien auprès de vous.
47:01 Un homme si tendrement attaché à vous
47:04 ne peut pas prétendre un titre plus flatteur.
47:07 Vous avez oublié nos engagements.
47:10 Je vous assure.
47:11 Pourquoi vous plaignez-vous ?
47:14 Je me plains ?
47:16 Sur quoi me querellez-vous ?
47:19 On fait tout pour vous contenter.
47:22 Vous êtes difficile.
47:24 Elle est si satisfaisante.
47:27 En quoi vous blesse-t-elle ?
47:30 En tout.
47:33 Vous m'avez trompé.
47:35 Vous n'avez jamais aimé, non jamais.
47:40 Si votre cœur était à moi,
47:45 vous ne me traiteriez pas avec cette cruauté.
47:49 Vous ne me traiteriez pas comme ça.
47:53 Vous ne me traiteriez pas comme ça.
47:57 Vous ne me traiteriez pas comme ça.
48:02 Vous n'auriez pas fait une affaire d'une baguette-aile.
48:05 Vous trouveriez des raisons pour me juger pardonnable.
48:09 Ne vous ai-je pas déjà donné mon absolution ?
48:13 Cela suffit, je pense.
48:16 Marianne,
48:18 vous êtes aussi légère que les autres.
48:21 Je ne le croyais pas.
48:30 J'avais fondé mon estime sur les qualités de votre âme.
48:33 Elle me laissait imaginer que rien ne pourrait rompre notre chaîne.
48:37 Vous ne m'aimez donc plus.
48:45 Oui, j'ai commis mille crimes puisque je vous ai été un constant.
48:50 J'ai négligé un bien
48:55 dont une erreur de jeunesse me faisait ignorer le prix.
49:00 Un autre objet m'a amusé un moment, je l'avoue.
49:03 Mais il y a bien des jours que mon cœur expie sa faute,
49:09 qu'il regrette
49:12 et qu'il adore votre image.
49:15 Je n'osais pas être devant vous.
49:22 Je me trouvais trop indigne,
49:27 je me trouvais trop indigne d'obtenir votre grâce.
49:30 Je suis encore,
49:34 et je le serai toujours malgré mon repentir.
49:39 Punissez-moi, vengez-vous
49:45 en me permettant de vous voir chaque jour.
49:48 Car je veux vous voir assez
49:52 pour pleurer sans fin la perte de votre cœur.
49:57 Verrez-vous chaque jour de bon gré
49:59 une femme aussi légère que les autres ?
50:02 Oui, Marianne,
50:07 tous les jours de la vie.
50:10 Toutes les jours de notre vie.
50:13 "La Marseillaise"
50:18 "La Marseillaise"
50:23 "La Marseillaise"
50:28 "La Marseillaise"
50:32 "La Marseillaise"
50:37 "La Marseillaise"
50:42 "La Marseillaise"
50:47 "La Marseillaise"
50:53 "La Marseillaise"
50:57 "La Marseillaise"
51:02 "La Marseillaise"
51:07 "La Marseillaise"
51:12 "La Marseillaise"
51:17 "La Marseillaise"
51:22 "La Marseillaise"
51:26 "La Marseillaise"
51:31 "La Marseillaise"
51:36 "La Marseillaise"
51:41 "La Marseillaise"
51:46 "La Marseillaise"
51:51 "La Marseillaise"
51:55 "La Marseillaise"
52:00 "La Marseillaise"
52:05 "La Marseillaise"
52:10 "La Marseillaise"
52:15 "La Marseillaise"
52:20 "La Marseillaise"
52:24 "La Marseillaise"
52:28 "La Marseillaise"
52:32 "La Marseillaise"
52:36 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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