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DB - 11-12-2023

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00:50 Ayant renoncé à entrer au couvent
00:52 comme sa pauvreté l'y condamnait,
00:54 Marianne a manqué épouser un vieux gentilhomme
00:56 campagnard tout percueux.
00:58 Puis elle est devenue demoiselle de compagnie.
01:00 En effet,
01:02 malgré son charme et son esprit,
01:04 ce n'est qu'une enfant trouvée,
01:06 faute impardonnable aux yeux de la société
01:08 et qui la met en but à toutes les vexations.
01:10 En compagnie de la seule personne au monde
01:12 qui lui veuille du bien,
01:14 soeur du curé du village qui l'a élevée,
01:16 Marianne s'en vient alors à Paris.
01:18 (Musique)
01:20 (Musique)
01:22 -C'est le grand coup ! -Ouais, c'est le grand coup !
01:24 -C'est le grand coup ! -Ouais, c'est le grand coup !
01:26 -...
01:30 -Ouais ! -C'est ton coup !
01:33 -Ouais ! -C'est ton coup, mec !
01:34 -C'est ton coup ! -C'est ton coup !
01:35 -C'est mon coup ! -C'est ton coup !
01:37 -Et c'est le grand coup !
01:38 -C'est le grand coup ! -C'est le grand coup !
01:40 -C'est le grand coup ! -C'est le grand coup !
01:41 -C'est le grand coup ! -C'est le grand coup !
01:42 -C'est le grand coup ! -C'est le grand coup !
01:44 -C'est le grand coup ! -C'est le grand coup !
01:45 ...
02:04 -Bien mangé ! Bien mangé, commando !
02:07 -Bien mangé ! -Bien mangé !
02:10 ...
02:38 -Mais pourquoi pas toi ? -Ce fracas me brise la tête !
02:41 -Ce fracas me brise la tête ! Paris est effroyable !
02:43 -C'est pas votre opinion ? -Non, au contraire !
02:45 -Moi, je respire dans cette rue, Anne !
02:47 -Un air dégustant !
02:49 -Non, elle est au bout de ma vie !
02:51 ...
02:59 ...
03:20 -Monsieur, n'est-ce pas ici qu'il y avait que Monsieur Lefebvre ?
03:24 -C'était ici qu'il habitait, oui, mademoiselle.
03:27 -Il a donc changé de loger ?
03:29 -Sans doute, et pour toujours.
03:31 -Notre Monsieur Lefebvre est mort l'antierre.
03:33 -Cinq guerres ! Il est mort ?
03:35 -Oui, et enterré ce matin.
03:37 -Mais que faites-vous ?
03:39 -Vous voyez, je m'excuse.
03:41 -Car le pays fin était dans les affaires.
03:44 -Mauvaise affaire, ça, c'est sûr.
03:46 -Car il laisse plus de dettes que de bien me sonner.
03:48 -Mais alors, nous ne pourrons pas loger chez lui ?
03:51 -Vous ne voulez rien, ma belle. Tout est saisi.
03:54 -Mais on peut trouver à vous loger, peut-être ?
03:57 -Monsieur...
03:58 -Qui êtes-vous donc ?
03:59 -Les seuls parents que Monsieur Lefebvre met encore au monde.
04:01 -C'est tant pis pour vous.
04:03 -Et n'espérez pas un sou de la succession.
04:05 -Au reste, c'est bien dommage qu'elle ne soit pas plus grande.
04:07 -Elle en aurait mieux servi à payer tout ce qu'il doit.
04:09 -Allez, au revoir, ma belle-fille.
04:11 -Mon enfant, quel beau voyage nous avons fait, là.
04:16 -Vous êtes à bout de force, ma tante.
04:18 -Rentre à l'auberge.
04:20 -Vous vous reposerez.
04:23 -Bonjour, mademoiselle.
04:25 -Bonjour.
04:27 -Bonsoir, mademoiselle.
04:49 -Oui, monsieur. Elle était sans force.
04:52 -La lettre que vous lui avez apportée tantôt lui a pris la mort de son frère,
04:56 -le seul parent qui lui restait au monde, ainsi qu'à moi-même.
05:00 -Voilà qui est bien triste.
05:03 -Il paraît mal en point.
05:09 -Demain, j'irai chercher un médecin pour la soigner.
05:13 -Les médecins coûtent cher à Paris.
05:15 -Pourrez-vous de quoi les payer si la maladie dure longtemps ?
05:18 -Et pour me payer, moi aussi ?
05:20 -Oui, monsieur.
05:22 -Il nous reste de l'argent.
05:24 -Beaucoup ?
05:26 -Assez, je pense.
05:28 -Mais ne peut-on trouver un prêtre dans le voisinage ?
05:34 -Sa visite la réconforterait, car c'est une personne de grande piété.
05:38 -Cette heure-ci, tous les prêtres sont au lit, comme tout un chacun.
05:41 -Demain, si vous le voulez toujours, nous en trouverons un.
05:46 -Qu'est-ce que c'est ?
05:48 -C'est l'aubergiste qui venait s'enquérir de votre santé.
05:51 -Oh, ma fille.
05:54 Je sens que vous me perdrez bientôt.
05:58 -Ma tante.
06:00 -Si, mon enfant.
06:02 Je m'en vais.
06:04 C'est la volonté de Dieu.
06:08 Dieu a ses voies.
06:12 Il a ses règles.
06:14 Dieu a ses vies pour vous, Marianne,
06:18 qui valent mieux que les miennes.
06:21 Cela me console du pauvre état où je vous laisse.
06:27 Je n'ai qu'une chose à vous dire.
06:32 C'est d'être toujours sage.
06:35 Je vous ai élevés dans l'amour de la vertu.
06:42 Si vous gardez votre éducation,
06:46 vous serez héritière du plus grand trésor qu'on puisse vous laisser.
06:53 Car alors, ce sera vous,
06:57 ce sera votre âme qui sera riche.
07:02 Il est vrai que cela n'empêchera pas que vous ne soyez pauvre du côté de la fortune.
07:11 Et que vous ayez encore bien la peine à vivre.
07:16 Mais peut-être Dieu récompensera-t-il votre sagesse dès ce monde ?
07:24 Ainsi, ayez confiance en celui qui vous est tout,
07:30 et qui peut tout.
07:33 Et vous trouverez quelques jours votre place.
07:38 Ah, ah, ah, ah, ma fille.
07:43 - Mevez-vous, qui peut. - Non, ma tante !
07:48 Dieu vous bénisse.
07:54 Priez pour moi.
07:58 Ma tante, ne me laissez pas, je vous en supplie !
08:04 Ah, ah, ah, ah !
08:08 Ah, ah, ah !
08:12 (pleurs)
08:16 (pleurs)
08:19 (pleurs)
08:22 (souffle du vent)
08:26 (pleurs)
08:29 (pleurs)
08:57 Au secours ! Au secours !
09:00 Au secours, au secours, à l'aide !
09:02 Aidez-moi, tante Semer ! A l'aide !
09:04 Au secours, aidez-moi !
09:06 - Je ne peux plus, mon fils ! - Aidez-moi, tante Semer !
09:09 - Je ne peux plus ! - Au secours !
09:11 - Aidez-moi, tante Semer ! - Aidez-moi, tante Semer !
09:14 - Mais qu'est-ce qu'il y a de beau ? - Tante Semer, laissez-moi passer !
09:18 Ah, je vous dis pas !
09:20 Voleurs ! Voleurs !
09:23 Les voleurs ! Les voleurs !
09:26 Allez, remontez dans vos chambres !
09:28 Espèce de voleurs ! Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
09:31 Allez-vous aller faire votre prière plus loin, là ?
09:33 Allez ! Voleurs !
09:36 Toi aussi ! Toi aussi !
09:39 Voleurs ! Mais t'as pas honte, lui ?
09:42 T'as pas honte ? Mais t'as pas honte ?
09:45 Volez-vous morte ?
09:47 Voleurs !
09:49 Voleurs !
09:51 Voleurs !
09:53 Voleurs !
09:55 Voleurs !
10:23 Madame, votre tante est morte.
10:25 Plus celui qui a produit la vente de ces hardes,
10:28 moins ce qu'il en a coûté pour la mettre en terre,
10:32 et ce que j'ai retenu pour votre entretien chez moi.
10:36 Voulez-vous que je vous en rende compte par le menu ?
10:39 Non, monsieur, je n'irai pas le cœur.
10:42 Nous avons fait tout notre possible pour vous venir en aide,
10:46 ma femme et moi. Enfin...
10:48 Je vous en sécrive.
10:51 Vous voyez ?
10:53 Cet homme me console d'un malheur dont il a fait son profit.
10:57 C'est ainsi, mon enfant.
11:00 Tout est plein de pareils gens dans la vie.
11:04 Personne ne marque tant de ailes pour adoucir nos peines
11:08 que les fourbes qui les ont causées et qui y gagnent.
11:12 Je vous en prie, ne vous en faites pas.
11:15 Je vous en prie, ne vous en faites pas.
11:18 Personne ne marque tant de ailes pour adoucir nos peines
11:22 que les fourbes qui les ont causées et qui y gagnent.
11:26 Que vais-je devenir ?
11:29 Je n'ai ni père ni mère.
11:32 Comment cela ?
11:35 Je suis une enfant trouvée. Cela est la vérité.
11:39 Mais ceux que vous appelez votre tante et votre oncle...
11:43 Ce sont de bonnes gens qui m'ont recueilli dans ma petite enfance
11:47 et qui sont tous morts, tous les deux.
11:51 En ce cas, il vous faut considérer les dangers que vous courez
11:55 seule à Paris, sans être réclamée de qui que ce soit au monde.
11:59 Cette situation vous expose d'autant plus que vous êtes d'une figure très aimable.
12:04 Que ferais-je en sortant d'ici ?
12:08 L'argent que m'a laissé cet homme ne me durera pas longtemps.
12:12 On peut me le prendre.
12:16 Je pense à quelqu'un qui pourrait vous donner du secours.
12:20 Un homme de considération charitable et pieux. Il s'est dévoué aux bonnes œuvres.
12:25 Je vous recommanderai à lui dès demain. Adieu, mon enfant.
12:30 Non, mon père ! Je ne puis supporter d'attendre ici plus longtemps.
12:35 Tirez-moi d'ici ou vous allez me jeter dans le désespoir.
12:37 - Mais mademoiselle, je... - Vous pouvez m'enlever cette nuit !
12:39 Avez-vous vu le visage de l'aubergiste ? Celui de sa femme est encore plus sombre !
12:42 Les domestiques ont des mines de brigands ! Je vois des épées, des poignards !
12:46 Je crains pour ma vie ! Je crains pour tout !
12:48 Au nom du ciel, calmez-vous ! Votre imagination est en train, mon enfant.
12:52 Il y a malheur à l'esprit que l'imagination gouverne.
12:54 Je ne resterai pas ici ! Je mourrai, Pluto, et vous en serez fâchés !
12:58 Bon, puisque vous le voulez si fort, nous irons de ce pas voir l'honnête homme dont je vous ai parlé.
13:06 Oui, je suis pénétré de ce que je viens d'entendre.
13:11 Dites-moi un peu de quelle façon nous vous y prendrons.
13:15 Quel âge avez-vous, ma chère enfant ?
13:19 Ne vous affligez pas, je ne demande pas de service.
13:23 Sur sa physionomie, on le voit bien de son cœur et du caractère de son esprit.
13:29 On est même porté à croire qu'elle vient de la naissance.
13:33 En vérité, son malheur est bien grand.
13:37 Tous les desseins de Dieu sont impénétrables.
13:41 Mais revenons au plus précis.
13:44 Comme vous l'avez dû, le fortune en ce monde, il faut voir à quoi vous vous destinez.
13:50 L'amoiselle que vous appelez votre tante et qui est morte, n'avait-elle rien résolu pour vous ?
13:57 Je crois, monsieur, qu'elle avait l'intention de me placer chez une marchande.
14:01 Fort bien, j'approuve ces vues. Sont-elles de votre goût ?
14:07 Parlez franchement, il y a plusieurs choses qui peuvent vous convenir.
14:12 Par exemple, j'ai une belle sœur qui est une personne très raisonnable, forte à son aise,
14:17 et qui vient de perdre une demoiselle qui était à son service.
14:21 Elle l'aimait beaucoup.
14:24 Elle l'aurait fait du bien par la suite.
14:27 Si vous me permettez de lui donner sa place, je suis sûr qu'elle vous prendra avec plaisir.
14:31 Monsieur, quoique je n'ai rien et que je ne sache à qui je suis,
14:36 j'aimerais mieux mourir que d'être chez quelqu'un en qualité de domestique.
14:40 Puisque je suis obligée de travailler pour vivre,
14:43 j'aimerais mieux le plus petit métier qu'il soit, le plus pénible, pourvu que je sois libre.
14:49 Mais mon enfant, tranquillisez-vous.
14:52 Cette fierté-là est permise.
14:55 Et je vous loue de penser comme cela.
14:58 C'est une marque que vous avez du cœur.
15:01 Il ne faut pas le pousser trop loin, ce ne serait pas raisonnable.
15:05 Mais enfin, nous suivons les vues de votre tante.
15:09 Il en coûtera davantage, c'est une pension qu'il faudra payer.
15:13 Mais qu'importe.
15:16 Je vais vous mener chez ma marchande de linge, et vous y serez placée dès aujourd'hui.
15:21 Êtes-vous contente?
15:23 Oui, monsieur.
15:25 Profitez-en, mademoiselle.
15:27 Et comportez-vous d'une manière qui récompense monsieur des soins où sa piété l'engage pour vous.
15:34 Oh, je crains bien de n'avoir pas de mérite à la secourir.
15:38 Je suis trop sensible à son infortune.
15:42 Mais ne perdons pas de temps, il se fait tard.
15:46 Allons chez cette marchande dont je vous ai parlé, mademoiselle.
15:50 Vous semblez bien gênée avec moi, ma chère fille.
16:10 Votre conversation avec ce religieux vous a rendu triste.
16:15 Oui, monsieur.
16:17 Mais pourquoi je vous prie?
16:21 Parce que vous avez pû chier ma misère pendant plus d'une heure.
16:24 Que j'ai l'âme un peu fière.
16:28 Oui, sans doute, le zèle de ces gens-là n'est pas consolant.
16:32 Ils sont durs.
16:36 Mais moi, vous pouvez me regarder comme votre amie.
16:40 Comme un homme qui s'intéresse à vous de tout son cœur.
16:44 Et qui veut avoir votre confiance, m'entendez-vous?
16:49 Pleurais-je?
16:51 Oui, monsieur.
16:53 À la bonne heure.
16:59 Vous êtes jeune et jolie.
17:02 Ce sont deux belles qualités.
17:06 Mais elles vont vous exposer aux poursuites du premier étourdi qui vous verra.
17:12 Et vous feriez mal de l'écouter.
17:16 Cela ne vous mènerait à rien.
17:19 Il ne mérite pas votre attention.
17:21 C'est à votre fortune qu'il faut la donner et à tout ce qui pourra l'avancer.
17:26 Au gros, je sais bien qu'à votre âge, on est charmé de plaire.
17:31 Et vous plairez sans même y tâcher, j'en suis sûr.
17:36 Mais du moins, ne vous souciez pas trop de plaire à tout le monde.
17:41 Et surtout, un mille petits soupirants.
17:46 Que vous ne devez pas regarder dans la situation où vous êtes.
17:54 Mes conseils vous effarouchent peut-être.
17:57 Non, monsieur.
18:03 Il faudra vous acheter des gants. Cela conserve les mains.
18:09 Et quand on les a bêtes, il faut y prendre garde.
18:16 (Applaudissements)
18:39 Mlle, M. Climal.
18:47 Madame Dutour, voici une jeune demoiselle que je veux vous présenter.
19:00 Allons, Mlle Maria, ne vous chagrinez pas.
19:03 Vous êtes chez le brave Jean. Vous vous déplaisez ici?
19:07 Non, Madame. C'est une sorte mélancolique qui m'a prise.
19:10 Je sais bien vite. J'aime qu'on soit gai.
19:13 Dès que je vous ai vu, j'ai tout de suite eu l'amitié pour vous.
19:16 Et toi non aussi.
19:17 C'est vrai certain.
19:19 Toi non est une bonne enfant.
19:21 Vous allez partager la même chambre. Vous ferez connaissance toutes deux.
19:25 Oui, Madame. Vous avez bien la bonté.
19:31 Si vous suivez bien mes conseils, ma petite, vous êtes assurée de parvenir.
19:35 Sans doute, vous n'êtes pas si bien faite que moi.
19:39 Vous avez une assez jolie figure.
19:41 Je vous aime.
19:42 Est-ce que vous avez un amant?
19:47 Un amant? Et bien quoi? Vous savez que ces gens-là existent, j'espère.
19:52 Ce vieux gentilhomme qui vous a amené chez nous tantôt.
19:56 M. Climal?
19:57 Oui.
19:58 Allez-vous me dire qu'il s'intéresse à vous par charité chrétienne?
20:01 C'est un religieux qui m'a confié à lui, le père Saint-Vincent.
20:05 M. Climal est mon bienfaiteur.
20:07 Rien de plus?
20:08 En tous les cas, si vous prenez un amant, choisissez le plus jeune.
20:12 Le mien a 22 ans. Bon, ma chère, fais au tour.
20:15 Il est soldat ou muscataire. Chaque jour, j'année vous présente lui.
20:19 Regardez.
20:27 Qu'en dites-vous?
20:29 Vous savez lui a de la chance?
20:31 Oh, ben ça, vous pouvez le dire, ma belle.
20:36 Madame Dutour aussi a un amant.
20:38 Ah?
20:39 Oui, un brave homme qui fait le menuisier.
20:41 Et il l'aurait épousé puisqu'elle est veuve.
20:43 Mais il est pas assez riche.
20:45 En attendant, il la voit toujours.
20:47 Il vient souvent manger chez elle.
20:49 Et elle lui fait un peu trop bonne chère.
20:56 Dimanche, nous irons promener ensemble, si vous voulez.
21:00 Je veux bien.
21:07 Oh, bonjour, monsieur.
21:10 Bonjour, ma fille.
21:19 Eh bien, mademoiselle, comment vous trouvez-vous ici?
21:24 Mais, monsieur, j'espère que je m'y ferai.
21:27 J'aurais grande envie que vous fassiez contente, car je vous aime de tout mon cœur.
21:32 Vous m'avez plu tout d'un coup.
21:35 Et je vous en donnerai toutes les preuves que je pourrais.
21:40 Oui, ma chère enfant, que j'aurai le plaisir à vous rendre service.
21:49 Mais je veux que vous ayez de l'amitié pour moi.
21:52 Il faudrait que je sois bien ingrate pour en manquer.
21:55 Non, non, vous ne m'aimerez point tant que vous n'aurez pas avec moi une certaine liberté que je veux que vous ayez.
22:04 Monsieur, je sais trop le respect que je vous dois.
22:07 Laissons-là le respect, Marianne.
22:12 Ne seriez-vous pas un peu plus familière avec un ami?
22:16 Qui vous voudrait autant bien, je vous en donne.
22:20 Que voudrait-il faire?
22:23 Eh bien, vous lui diriez vos sentiments, vos goûts.
22:27 Vous aimeriez le voir.
22:30 Pourquoi ne feriez-vous pas de même avec moi?
22:33 Je me y m'étrendre absolument.
22:37 Vous n'oserons qu'à rire ensemble.
22:42 A propos, j'oubliais de vous donner de l'argent.
22:46 Monsieur...
22:47 Prenez.
22:48 Non, ma tante m'a laissé quelque argent et...
22:50 Bon, voulez-vous fâcher votre amie?
22:53 Alors prenez, je le veux.
22:58 Merci, monsieur.
23:01 Laissez-donc les révérences, Marianne.
23:05 Mais dites-moi plutôt que vous êtes contente.
23:11 Combien de fois allez-vous me saluer pour un habit que nous allons acheter pour vous?
23:18 Voyons.
23:20 Non, monsieur.
23:25 Marianne, vous n'êtes pas si à plaindre.
23:29 De si beaux cheveux et ce visage-là ne vous laisseront manquer de rien.
23:37 Ils vous feront aimer de tout le monde.
23:40 Et pour moi, je ne leur refuserai jamais rien.
23:43 Pour cela, je compte sur votre bon cœur, monsieur.
23:47 Mon bon cœur...
23:51 Vous parlez donc de cœur, ma chère enfant.
23:55 Et le vôtre, si je vous le demandais, me le donneriez-vous?
24:04 J'ai dit que vous voulez m'acheter. Irons-nous le voir bientôt?
24:16 Gravissante.
24:23 Monsieur, c'est trop. Je ne veux pas un âge si distingué.
24:27 Taisez-vous.
24:29 Vous êtes une enfant.
24:32 Je ne veux pas vous voir dans ce miroir.
24:35 Je vous appelle pour votre visage.
25:04 J'ai peur de vous aimer trop, Marianne.
25:18 Trop?
25:19 Oui.
25:22 Et si cela était, que feriez-vous?
25:28 Je ne pourrais vous en être que plus reconnaissante, si cela était possible.
25:34 Cependant, je me méfie de votre cœur quand il sera toute la tendresse du mien.
25:39 Car vous ne la connaissez pas.
25:42 Comment vous croyez que je ne vois pas votre amitié?
25:46 Ne changez pas mes termes. Je n'ai pas dit mon amitié.
25:51 Je parle de ma tendresse.
25:54 Mais n'est-ce pas la même chose?
25:57 Non, Marianne.
26:00 Non, ma chère fille, ce n'est pas la même chose.
26:04 Et je voudrais bien que l'une vous parue plus douce que l'autre.
26:10 Vous ne dites mot, mais est-ce que vous m'entendez?
26:17 Est-ce que je suis honteuse de ne savoir que répondre à tant de bonté?
26:27 Allez, rendez votre cœur un peu plus traitable et moins sourd, friponne.
26:51 Je vous laisse le mien pour vous aider.
27:00 Madame Ducure, il y a là un habit que nous avons acheté pour Marie.
27:03 Que vous êtes bon pour elle, monsieur.
27:05 Faites travailler cet habit dès aujourd'hui, mon enfant.
27:08 Je reviendrai dans trois ou quatre jours et je veux que vous l'ayez.
27:10 Oui, monsieur.
27:12 J'ai tâché de la sortir au linge que lui a laissé sa tante et qu'elle m'a montré.
27:16 Je serais bien à ce que mademoiselle soit mise proprement.
27:19 Car j'ai des vues sur elle qui réussiront, je l'espère.
27:22 Je l'espère aussi, monsieur.
27:24 Quel bienfaiteur vous avez là, Marianne.
27:27 À bientôt.
27:35 Oh, le brave, le pieux gentilhomme.
27:38 Vous avez fait là une bonne rencontre quand vous l'avez connu.
27:41 Mais voyez ce que c'est.
27:42 Il a autant de soins de vous que si vous étiez son enfant.
27:45 Cet homme-là n'a peut-être pas son pareil dans le monde pour la charité.
27:48 Pour ça, il faut que vous soyez décoiffé.
27:50 Au contraire, je suis née bien malheureuse.
27:53 Car je devrais sans comparaison être beaucoup mieux que je ne suis.
27:55 Est-il donc vrai que vous n'ayez ni père ni mère et que vous ne soyez l'enfant de personne ?
27:59 Cela est plaisant.
28:00 Fort réjouissant.
28:01 Et si vous m'en croyez, vous m'en ferez vos compliments.
28:04 Oh, je vois que mademoiselle se pique.
28:06 Taisez-vous, idiote.
28:07 Et remerciez Dieu de vous avoir conservé vos parents.
28:10 Qu'est-ce qu'il n'a jamais vu des gens qui disent aux gens qui sont les enfants trouvés ?
28:13 J'aimerais autant qu'on me dise que je suis bâtarde.
28:16 Oh !
28:17 Ben quoi, Marianne ? Qu'est-ce que je dis ?
28:21 Allons, ma fille ! Marianne !
28:23 Marianne !
28:24 Dégrassée !
28:25 Oh, oh, le Marianne !
28:38 - Laissez-moi ! - Oh, mon fils !
28:42 C'est pas toi, toi, non, qui viens nous faire des excuses pour ces mauvaises paroles.
28:46 Je n'ai plus la voix !
28:48 Oh, mon fils ! Oh, Marianne !
28:51 Voyez comme elle est chère, comme elle vous a fait fâcher !
28:54 Marianne ! Ne pleurez pas !
28:57 Marianne, ne pleurez pas, tout de suite !
29:08 Oh, mon fils !
29:10 Allez, j'aime mieux ça !
29:22 Marianne, Marianne, montrez-nous donc un peu votre habit.
29:26 - Ah oui, montrez-nous, je vous en prie. - Oui !
29:29 Là !
29:35 Oh, les coquines, hein ?
29:37 C'est Zimari.
29:49 Oh, ça !
29:52 Oh, en voici bien du nôtre.
29:55 Monsieur le climat nous avait dit que c'était votre parole qui vous avait laissé ce linge.
29:58 Et moi, je vois bien que c'est lui qui vous l'a acheté.
30:00 Et c'est fort mal fait à vous que de ne l'avoir pas pris chez moi.
30:03 Mais madame, c'est mon bienfaiteur qui l'a voulu ainsi.
30:06 Et vous êtes plus délicate que les duchesses qui m'en prennent.
30:09 Et votre monsieur le climat, il est encore plaisant.
30:11 D'y entre, il n'y a un tel que d'être en folie.
30:13 Mais c'est ça, vous, hein ? Je voudrais bien voir que ça vous fasse envie.
30:16 Mais je vois bien ce que c'est. Je suis moins bête qu'on croit.
30:19 Je comprends maintenant pourquoi on a voulu m'en faire accroître.
30:22 On a la bonté de mettre mademoiselle en pension chez moi.
30:25 Et ce qu'il lui faut, on va l'acheter ailleurs.
30:27 J'en ai l'embarras et pas le profit.
30:29 Marianne, voyons, vous avez tout gâté.
30:31 Je suis malheureuse d'être chez un homme qui m'accuse d'instigmer mon marché.
30:34 - Allons, voyons. - Laissez-moi, je veux sortir sur le champ.
30:37 - Sortir ? Mais où irez-vous ? - N'importe où.
30:39 Il vaut mieux qu'une fille comme moi meurt d'indigence
30:41 plutôt que de vivre aussi déplacée que chez vous.
30:43 Allons, Marianne, calmez-vous. Tout le monde peut se tromper.
30:46 Gardez les présents de monsieur le climat.
30:48 Je me soucie de aussi peu que son amour, si c'est vrai qu'il en a pour moi.
30:51 Voyons, Marianne, vous employez-vous.
30:53 Vous me mettez en désespoir.
30:55 Voyons, Marianne, calmez-vous.
31:00 Non, non, non.
31:02 Pardonnez-vous, Marianne, pardonnez-vous.
31:08 Et moi, et moi.
31:10 Je veux dire que vous n'êtes pas méchante.
31:14 Allez, c'est fini maintenant.
31:29 Et maintenant, allons dîner. C'est trop d'émotion.
31:32 Je meurs de faim.
31:34 Ah, bon. Allez, mangeons.
31:41 Servez-vous, les petites.
31:43 Moi, à votre place, je sais bien comment je ferai.
31:51 - Vous ne possédez rien. - Merci.
31:53 Vous êtes une pauvre fille qui n'a pas seulement la consolation d'avoir des parents.
31:57 Mais quel mal y a-t-il à cela.
31:59 À votre place, je prendrai tout ce que M. de Climat me donnerait.
32:02 Et je tirerai de lui tout ce que je pourrais.
32:04 Je n'aimerais pas, non. Je m'en garderais bien.
32:08 L'honneur doit passer le premier.
32:12 Et je ne suis pas femme à dire autrement. Vous l'avez bien vu.
32:18 Il n'y a rien de tel que d'être sage.
32:22 Je mourrai dans cette vie.
32:24 C'est aussi ce que lui m'avait donné ma tante avant de mourir.
32:27 C'était une sage personne, elle aussi.
32:30 Mais on n'est pas à dire qu'il nous faille jeter ce qu'il nous vient trouver.
32:34 Il y a moyen de tout accommoder dans la vie.
32:37 Par exemple, tenez, vous et M. de Climat.
32:40 Allez-vous lui dire "Allez-vous-en".
32:42 Assurément, non.
32:44 Il vous aime. Ce n'est pas votre faute.
32:46 Tous ces bivoules n'en font point d'autre.
32:48 Laissez-vous aimer.
32:50 Il vous offre des nids.
32:52 Prenez-les toujours puisqu'ils sont payés.
32:54 S'il vous donne de l'argent, ne faites pas la saute.
32:56 Tendez la main bien honnêtement.
32:58 Ah oui, ce n'est pas à vous de faire la glorieuse.
33:00 Oui, mais il me demande de l'amour.
33:02 Oh là là, doucement, doucement.
33:05 Oh, qu'est-ce qu'il veut, le croupion?
33:07 Dites-lui que ça viendra plus tard.
33:12 Maitre et Tony emmènent les gens bien loin.
33:15 Et puis quand vous ferez semblant de commencer à l'aimer,
33:19 dites-lui qu'il faut du temps pour que ça augmente.
33:22 Et puis, quand il croira que votre cœur est à point,
33:25 n'avez-vous pas l'excuse de votre sagesse?
33:28 Est-ce qu'une fille ne doit pas se défendre?
33:30 Elle a mille bonnes raisons à dire aux gens.
33:32 Elle les prêche sur le mal qu'il lui aurait, et ainsi de suite.
33:36 Pendant le temps passe,
33:38 les présents arrivent sans qu'on aille les chercher.
33:40 Et si l'homme à la fin fait le mutant,
33:43 on s'est fâché aussi bien que lui, et on le laisse là.
33:45 Et ce qu'il a donné est donné.
33:47 Rien de plus beau que le don.
33:49 Et puis, si les gens ne donnaient rien, ils garderaient donc tout?
33:52 Ah, ah, ah!
33:54 Si il m'arrivait un bon dévot comme le vôtre,
33:57 je laisserais me faire des présents jusqu'à la fin du monde,
34:00 avant de lui dire, arrêtez-vous!
34:02 Ha, ha, ha!
34:04 Mais l'honneur, Madame?
34:06 L'honneur?
34:10 L'honneur est sauf, il me semble.
34:12 Oh, non!
34:13 Ce n'est pas d'avoir de l'honneur
34:14 que de laisser espérer aux gens qu'on en manquera.
34:16 Ah!
34:17 Non, je ne vais pas faire le mal,
34:19 ni sembler le promettre.
34:21 Bon, bon.
34:23 Faut-il renvoyer votre linge et votre habit?
34:27 Ou faut-il que mes ouvrières vous les ajustent?
34:35 Je voudrais le porter pour aller dimanche à l'église.
34:38 Ah, bonheur!
34:39 Oui, mais si M. de Climat essaie de m'en compter,
34:42 je lui dirais qu'il est inutile qu'il m'aime.
34:44 Après, je prendrai tout ce qu'il voudra bien me donner.
34:50 [Musique]
34:53 [Musique]
34:55 [Bruits de la foule]
35:20 Les gens de compagnie, les gens de compagnie,
35:22 vous vous griez comme ça?
35:23 Mais qu'est-ce qui vous prend de griez comme ça?
35:24 Mais je dois penser quand même!
35:26 Et alors?
35:27 Parce que c'est dimanche, parce que c'est l'heure de la messe,
35:29 on n'a pas le droit de penser?
35:30 Eh bien, moi, je suis obligé de penser quand même.
35:33 Allez, on les fait, on les fait, on les fait.
35:35 Allez, on les boit un peu, parce que ça va bien.
35:38 Oh!
35:40 [Musique]
35:42 Oh, le chèvre de la tête, le voilà!
35:47 Oh, la belle bouquette!
35:49 [Musique]
35:52 [Musique]
35:55 [Musique]
35:57 [Musique]
36:07 [Musique]
36:13 [Musique]
36:19 [Musique]
36:21 Ça va, mademoiselle?
36:28 Vous n'avez rien?
36:29 Brute!
36:30 Assassins!
36:31 [Musique]
36:33 - Êtes-vous blessée, mademoiselle? - Non, monsieur, seulement le pied m'a manqué.
36:37 Aïe!
36:38 Soutenez, mademoiselle, j'ai porté la doucemange jusqu'à mon carrosse.
36:40 Prenez bien garde à elle.
36:42 [Musique]
36:45 [Musique]
36:47 Doucement, on va te poser.
36:53 [Musique]
36:55 [Musique]
37:09 [Musique]
37:11 [Musique]
37:21 [Musique]
37:25 [Musique]
37:29 [Musique]
37:36 [Musique]
37:38 [Musique]
37:44 [Musique]
37:50 [Musique]
37:56 [Musique]
38:03 [Musique]
38:05 Je vous suis très obligée, monsieur.
38:14 Je suis en désespoir, mademoiselle.
38:17 C'est mon propre carrosse qui est la cause de tout le mal.
38:20 Mon abrut de cocher, je le chasse aujourd'hui même.
38:23 On n'en fait rien.
38:25 J'étais distraite.
38:27 Je marchais sans prendre garde ou chalets.
38:31 Sentez-vous beaucoup de douleur à votre pied ?
38:33 Beaucoup.
38:38 Maudit cocher ! Peu s'en faut que je n'aille lui briser tous les os.
38:41 Monsieur, au nom du ciel.
38:43 J'ai fait guérir mon chirurgien.
38:46 Encore une fois, je vous fais toutes mes excuses pour l'embarras que je vous cause.
38:51 Ne pensez plus, je vous en prie.
38:53 C'est moi qui suis mon frère.
38:55 C'est que...
38:57 Mais non.
39:00 Je suis trop de bonté à vous.
39:02 Mademoiselle, ma bonté...
39:04 Votre chirurgien, monsieur.
39:06 Mademoiselle.
39:14 Monsieur.
39:15 Voyons, de quoi s'agit-il ?
39:16 D'un accident que je déplore, monsieur.
39:19 Mon carrosse a bousculé mademoiselle comme elle sortait de l'église et...
39:22 elle s'est blessée le pied en tombant.
39:24 Soignez-la bien vite.
39:26 Ce sera bientôt fait.
39:28 Avant toute chose, il nous faut voir ce pied.
39:31 Le faut-il vraiment ?
39:33 C'est indispensable, mademoiselle.
39:35 Bien.
39:38 Voilà.
39:48 Le soulier ne suffit pas.
39:52 Il faut absolument que je vois le mal.
39:57 Je ne peux pas.
39:59 Voyez-donc, messieurs.
40:18 Je vous en prie.
40:46 Est-ce là ?
40:48 Cet endroit même.
40:50 Aussi est-il un peu enflé ?
40:53 Voyez-vous même, monsieur.
40:55 Mon Dieu, c'est vrai.
41:04 Il est enflé.
41:06 Est-ce grave ?
41:08 Non, c'est peu de choses.
41:10 Du linge trempé dans de l'eau de vie, avec un peu de repos, vous gardez.
41:13 Mais il ne faudra pas marcher aujourd'hui.
41:16 De l'eau de vie des bandes et de la charpie.
41:28 Mademoiselle.
41:30 Monsieur.
41:40 Merci, monsieur.
41:42 Merci, monsieur.
41:44 Merci, monsieur.
41:46 Merci, monsieur.
42:05 Merci, monsieur.
42:07 Vous sentez-vous mieux ?
42:27 Le mal semble avoir disparu.
42:29 Je vous ai beaucoup d'obligations, monsieur.
42:33 Le mal que je vous ai causé.
42:35 Oserais-je vous prier d'envoyer chercher une voiture pour rentrer chez moi ?
42:40 Mais changez-vous.
42:42 Vous ne pouvez encore vous en aller chez vous.
42:44 Votre chute est trop récente.
42:46 Mais j'ai pu marcher à présent.
42:48 Non.
42:49 Le chirurgien vous a commandé de vous tenir en repos aujourd'hui.
42:52 Vous tenez donc ici.
42:54 On vous reconduira chez vous dans quelques heures.
42:57 Il suffit d'envoyer dire où vous êtes, afin qu'on ne soit point en peine de vous.
43:00 Donnez votre adresse, on ira sur le champ.
43:03 Vous n'êtes pas en état de marcher, mademoiselle.
43:08 Je vous assure.
43:10 Il est tard.
43:12 Dînez ici, pourquoi hésiter ?
43:15 Vous n'avez rien à vous reprocher en restant chez moi.
43:18 Votre accident ne vous y force pas.
43:20 Je veux ordonner qu'on vous serve.
43:22 Non, monsieur.
43:24 Je ne demeure pas loin d'ici.
43:26 Aussi, permettez que je me retire.
43:29 S'il vous plaît.
43:31 Quel est donc le motif de votre répugnance, mademoiselle ?
43:34 Car vous en avez, je le vois bien.
43:36 Oh non, monsieur.
43:38 Je vous le promets.
43:40 Non, je n'ai point de répugnance.
43:42 Il sera plus sérent que je rentre chez moi.
43:45 Quoi, partir si tôt ?
43:47 Hélas, il le faut bien.
43:49 Eh bien, monsieur, eh bien, qu'est-ce que cela signifie ?
43:56 Vous n'y songez pas ?
43:58 Vous finissez ?
44:00 En vérité, vous me surprenez.
44:05 Vous voyez bien que j'ai raison de vouloir m'en aller.
44:08 Il faut que je parte, s'il vous plaît.
44:13 Sur le champ.
44:15 Oui, vous allez partir.
44:17 Je vais donner mes ordres.
44:19 Puisque vous ne pouvez vous souffrir chez moi.
44:23 Et qu'apparemment, je vous déplais.
44:25 Voulais-je donner à penser ?
44:27 Ne me suis-je pas laissée conduire ici sans dire un mot ?
44:30 Quand vous m'avez enlevé dans votre carrosse ?
44:32 Si je ne vous déplais point, sachez que je vous aime.
44:35 Et si vous ne m'abandonniez pas, j'emploierais tous les moments
44:37 que nous passerions ensemble à vous le dire.
44:39 Et tout le temps de ma vie.
44:41 Vous n'en répondez rien ?
44:46 Mon action vous a-t-elle offensé sans retour ?
44:51 Aurais-je le chagrin de croire
44:55 que vous me haïssez ?
44:57 Oh non, monsieur.
44:59 Je ne vous hais pas.
45:01 Il s'en fout bien.
45:03 Eh bien, dites ce que vous pensez de moi.
45:06 Comment regardez-vous mon amour ?
45:08 Oh, je ne sais pas ce que c'est que l'amour.
45:11 Je pense que vous êtes un fort honnête homme.
45:15 Et je n'oublierai jamais ce que vous avez fait pour moi.
45:18 Nommez-moi les personnes à qui vous appartenez de grâce.
45:22 Donnez-moi cette consolation.
45:24 Avant que de partir.
45:26 Qu'on remette les chevaux au carrosse
45:41 pour conduire mademoiselle.
45:44 J'imagine une chose.
45:46 C'est de vous reconduire moi-même.
45:48 C'est une attention nécessaire de ma part.
45:50 Après le mal que je vous ai fait.
45:52 Oh non, monsieur. Vous n'y songez pas ?
45:54 Que dirait-on ?
45:56 Tout est plein de médicaments.
45:58 Si l'on ne va pas me chercher une voiture,
46:01 je vais me faire un choc.
46:03 Je ne veux pas de la vie.
46:05 Je ne veux pas de la vie.
46:07 Je ne veux pas de la vie.
46:09 Je ne veux pas de la vie.
46:11 Si l'on ne va pas me chercher une voiture,
46:13 j'aime mieux me traîner chez moi comme je pourrais.
46:15 Oh, je vous entends.
46:17 Vous ne voulez plus que je vous revoie, ni que je sache où vous reprendre.
46:19 Vous avez vos raisons, sans doute.
46:21 Ou bien je vous déplais, ou bien l'on vous a prévenu contre moi.
46:25 Qu'on aille chercher une chaise.
46:36 Et si l'on n'en trouve pas, qu'on amène un carrosse, mais pas le mien.
46:38 Mademoiselle n'en veut pas.
46:40 Je vous en prie.
46:42 Soyez en repos.
46:49 Vous allez avoir ce que vous souhaitez.
46:51 Quoi ?
46:58 Vous pleurez ?
47:00 Vous ai-je dit quelque chose qui vous chagrine ?
47:04 Répondez-moi, je vous en prie.
47:06 Avez-vous d'autres sujets de tristesse ?
47:11 Pourriez-vous hésiter d'ouvrir votre coeur à un homme qui vous a donné tout le sien ?
47:17 Parlez, je vous prie.
47:23 Quel service faut-il d'en vous rendre ?
47:26 Quelle est votre raison ?
47:30 Quelle est votre raison ?
47:33 Allons, ne partez pas si tôt, si c'est cela qui vous cause de la peine.
47:35 Il faudra donc envoyer quelqu'un chez Madame Dutour.
47:40 Madame Dutour, la marchande de linge ?
47:43 C'est Madame Dutour qui ira chez vous prévenir où vous êtes ?
47:46 Quoi, vous logez chez elle ?
47:52 Oui, monsieur.
47:54 Je ne suis pourtant pas faite pour y être.
47:57 Elle est plus que capable de faire ce que je veux.
48:02 Les plus grands malheurs du monde m'y réduisent.
48:04 Voilà donc ce que signifiaient vos larmes.
48:07 Ce n'est que cela grâce au ciel.
48:11 Mon Dieu, c'est mon oncle.
48:14 Eh bien, eh bien, à la bonne heure.
48:18 Je ne vous plains pas, monsieur, vous êtes en bonne compagnie.
48:20 Quoiqu'un peu d'enjouée, c'est la vérité.
48:23 Ne vous levez point, le chirurgien l'a défendue.
48:26 Madame elle-même vous en empêchera quand elle saura que vous êtes blessée au pied.
48:30 Mais assurément.
48:32 Pour mon oncle, je crois qu'il vous en dispense.
48:35 Tout à fait.
48:38 D'autant plus qu'il semble que vous vous connaissez.
48:41 Je ne pense pas avoir cet honneur.
48:46 Vous vous trompez, mon neveu.
48:50 Est-ce que mademoiselle m'aurait vue quelque part ?
48:55 Je ne sais.
48:59 La physiognomie de monsieur ne me semblait pas inconnue.
49:01 Ce n'est pas si, Paris n'est pas si grand.
49:05 Mais que lui est-il donc arrivé ?
49:09 Est-elle tombée ?
49:13 En effet.
49:16 Je suis tombée près d'ici en me rendant à la messe.
49:19 Je me suis tordue le pied.
49:23 Aussi, m'a-t-on conduit ici car je ne pouvais plus marcher.
49:29 Pauvre enfant.
49:31 Ce n'est donc, monsieur, il faut la porter ?
49:33 Je suis bien fâchée de vous causer tout ce tracas.
49:36 Mais non, mademoiselle, c'est trop naturel.
49:38 Tâchez de conduire mademoiselle jusqu'à la voiture qu'elle a demandé.
49:47 Merci.
49:49 Merci.
49:51 Merci.
50:19 Monsieur, il est grand temps d'aller dîner.
50:21 Pardonnez-moi, j'étais distrait.
50:23 Oui, la vue de certains objets produit parfois des distractions singulières.
50:27 Par exemple, je n'ai jamais vu non plus votre neveu aussi distrait qu'aujourd'hui.
50:31 Je suis désolé, je vais le faire.
50:33 [Musique]
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