Zelensky joue son va-tout à Washington

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il s'intéresse à l'appel de Volodymyr Zelensky, en visite à Washington. Le président ukrainien a tenté de convaincre les élus Républicaine de débloquer une nouvelle enveloppe pour son pays en guerre.   Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 Mais d'abord, l'édito international sur Europe 1, bonjour Vincent Herouet.

00:03 - Salut Lourds, bonjour.

00:04 - Volodymyr Zelensky est à Washington aujourd'hui,

00:07 il vient supplier les Américains de lui donner les moyens de continuer le combat.

00:10 - Oui, il joue son vatou.

00:11 Vendredi, les parlementaires américains rentrent chez eux fêter Noël

00:14 et s'il n'y a pas de compromis d'ici là entre démocrate et républicain,

00:19 si les tractations byzantines sur le verrouillage de la frontière mexicaine n'aboutissent pas,

00:24 et à côté les manigances autour du projet de loi de Gérald Darmanin sur l'immigration hier,

00:29 à Paris était un jeu d'enfant, donc s'il n'y a pas un accord

00:32 sur le déblocage des 60 milliards qu'il attend, que Zelensky attend,

00:37 la Maison-Blanche ne pourra plus envoyer un cent à Kiev.

00:42 Les Etats-Unis ont déjà déboursé 110 milliards de dollars,

00:46 les Trumpists estiment que c'est trop, que c'est fini,

00:48 et depuis le début du mois, la manne s'est tarie.

00:51 Zelensky a été invité en catastrophe par Joe Biden,

00:55 l'opération est cousue de fil blanc, l'Ukrainien a traversé l'Atlantique

00:59 pour assister à l'investiture du président argentin,

01:02 ça lui a donné l'occasion d'échanger trois mots avec Viktor Orban,

01:05 et c'était rugueux, mais c'était important car le Hongrois

01:09 met son veto à l'entrée de l'Ukraine en Europe,

01:11 et c'est l'autre rendez-vous crucial pour l'Ukraine, c'est après-demain,

01:15 le Conseil européen. Buenos Aires n'était qu'une escale technique,

01:18 le but, le vrai but du voyage, c'est Washington,

01:21 et sitôt débarqué hier, Zelensky a filé au Pentagone,

01:24 il a plaidé au FMI, à la Banque mondiale, devant les télés le soir,

01:28 il va recommencer tout à l'heure, devant tout le Sénat,

01:30 puis en tête à tête avec le speaker de la Chambre des représentants,

01:34 avant de gagner le bureau Oval, c'est un marathon,

01:37 ce genre d'assaut que lancent les commandos quand la situation est désespérée.

01:42 - Mais Zelensky est un peu chez lui à Washington, Vincent.

01:44 - Il y a un an pile, il y a été ovationné, un héros, une vedette,

01:49 un ami de la famille, et puis le sentiment d'urgence s'est émoussé,

01:53 un an c'est long, et pas seulement pour les combattants sur la ligne de front

01:57 qui attendent en vain une relève qui ne viendra jamais,

02:00 au printemps, l'échec de la contre-offensive a été annoncé

02:03 par le général Maillet, et sévèrement commenté,

02:05 les réalistes détestent l'enlisement, ils sont devenus défaitistes,

02:09 les vatanguers ont cessé de vendre en solde la peau de l'ours,

02:14 la presse a redécouvert la corruption en Ukraine,

02:16 avec indignation qu'elle découverte, et puis en septembre,

02:19 Zelensky a raté son retour sur scène, le capital avait d'autres batailles à mener,

02:24 les trumpistes ont bloqué le vote de nouveaux fonds,

02:27 et tout le calcul de la Maison-Blanche ce matin,

02:30 c'est que Zelensky réveille l'intérêt des médias,

02:33 et emporte ainsi les réticences du capital.

02:36 - Mais est-ce que les Américains peuvent envisager une défaite des Ukrainiens ?

02:39 - Quand il le faut, les Américains savent regarder ailleurs,

02:42 qui s'intéresse encore à Kaboul, à Mossoul, à Alep, à Port-au-Prince, etc.

02:47 Aujourd'hui, tous les regards d'ailleurs sont tournés vers Gaza,

02:49 et pas vers Kiev. En Ukraine, le rapport de force sur le terrain

02:53 tourne à l'avantage des Russes, qui ont plus d'hommes, plus d'armes, plus d'obus.

02:57 Zelensky, lui, ne négociera jamais avec Vladimir Poutine,

03:01 il est donc dans l'impasse, et c'est pour ça que sa journée à Washington est décisive.

03:05 Joe Biden le soutiendra tant qu'il pourra,

03:08 parce que Donald Trump, lui, a promis de régler l'affaire en 24 heures,

03:11 c'est-à-dire imposer aux Ukrainiens une solution négociée,

03:14 dont on connaît d'ailleurs déjà les grandes lignes,

03:16 c'est la neutralisation et un statut spécial pour la Crimée et pour le Donbass,

03:20 les éléments qui étaient déjà sur la table des discussions à Istanbul en mars 2022.

03:26 On saura ce soir, ou plus tard vendredi,

03:29 si le Père Noël porte des Rangers cette année,

03:32 et si Zelensky aura ses étrennes.

03:33 – Il a intérêt à être bon, Vladimir Zelensky.

03:35 Merci beaucoup, Vincent Hervoët, signature Europe 1.

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