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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce lundi, il revient sur le vote d'une aide de 61 milliards de dollars à destination de l'Ukraine de la Chambre des représentants américaine.
Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international
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NewsTranscription
00:00 Mais d'abord, l'édito international sur Europe 1. Bonjour Vincent Herouette.
00:04 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 Vous revenez Vincent ce matin sur le vote historique de la Chambre des représentants
00:09 qui a enfin débloqué l'aide réclamée par la Maison Blanche, notamment aide à l'Ukraine.
00:13 Oui, souvent l'Amérique varie.
00:16 Une soudaine pentecôte a frappé une petite partie des élus républicains,
00:20 emmenés par leur speaker, Mike Johnson, c'est le nom à retenir.
00:24 Il leur a fait voter l'aide de 95 milliards à Israël, à Taïwan et aussi à l'Ukraine,
00:31 c'est-à-dire une aide contre la Russie, contre la Chine, contre l'Iran.
00:35 Mike Johnson a parlé de l'Axe du Mal, ça rappelle l'époque où la volonté de puissance américaine était sans complexe,
00:43 où la politique étrangère du président profitait d'un soutien bipartisan.
00:46 Ce retour de l'Amérique qui s'assume a été applaudi samedi par les néo-cons,
00:53 par les faux-cons, par les vrais convertis aussi, comme Mike Johnson qui croit à son rôle messianique.
00:59 À Kiev, Volodymyr Zelensky cache mal son amertume,
01:03 l'administration Biden voulait lui livrer des armes et il a dû attendre six mois.
01:08 Mais à l'inverse, l'administration Biden ne voulait pas qu'il bombarde,
01:12 à qui mieux mieux les raffineries russes, au risque de déclencher la flambée des cours pétroliers
01:18 qui serait une sorte d'apocalypse en période électorale et Kiev continue de plus belle.
01:23 Pour le meilleur comme pour le pire, on ne peut plus compter sur la toute-puissance américaine.
01:28 - Alors ce vote, Vincent, c'est une défaite pour les isolationnistes américains et pour Donald Trump.
01:33 - Oui, le Donald n'est pas au mieux de sa forme ces jours-ci, il n'est pas au top,
01:37 il fait de la figuration muette au tribunal avec un air rogue en arrivant et une tête d'enterrement à la sortie.
01:43 Et comme si ça ne suffisait pas à ralentir sa campagne,
01:47 il a dû annuler son meeting prévu en Caroline du Nord à cause de la météo.
01:52 Maintenant, quand on regarde dans le détail,
01:54 on voit que Mike Johnson a fait le pèlerinage la semaine dernière à Mar-a-Lago en Floride.
02:00 Ce n'est pas brutus, il a obtenu le feu vert du patron et la meilleure preuve, c'est qu'après le vote,
02:05 les représentants les plus trumpistes n'ont pas cherché à le faire tomber.
02:09 Peut-être que Donald Trump s'est laissé convaincre que l'effondrement de l'Ukraine serait une catastrophe,
02:14 qu'il faut l'empêcher en lui fournissant de quoi tenir au moins jusqu'en novembre.
02:19 En tout cas, le calendrier de la guerre colle au compte à rebours présidentiel américain,
02:24 les Russes misent sur la victoire de Trump et ne lâcheront rien d'ici là.
02:28 Et pour les Ukrainiens, le temps que le matériel arrive, on sera en juin,
02:33 une contre-offensive même limitée à l'été servira la campagne de Joe Biden.
02:38 - Alors regardons l'enveloppe financière, Vincent, elle est bien garnie.
02:42 60 milliards, 800 millions de dollars, c'est davantage que toute l'aide apportée depuis deux ans,
02:46 c'est une aide massive, c'est pas qu'un coup de main.
02:48 - Oui mais il faut relativiser parce que dans le détail, il y a de quoi acheter pour 14 milliards de dollars
02:53 de missiles, de IMAX, de pièces de rechange, c'est pas mal mais c'est pas 60 milliards.
02:57 Selon les experts, il y a là de quoi stopper les Russes qui ont conquis 400 km² ces derniers mois
03:03 mais pas assez pour mener une véritable contre-offensive.
03:07 Du côté russe, Vladimir Poutine voulait obtenir un avantage militaire
03:11 afin d'imposer un cessez-le-feu à ses conditions une fois Donald Trump réélu.
03:17 Le retour soudain de l'Amérique devrait l'obliger à renoncer à Odessa.
03:21 Bref, la guerre d'attrition va donc continuer, c'est ce que prévoient tous les experts
03:25 et on sent le soulagement chez les Ukrainiens qui désespéraient.
03:29 La manne ne règle pas leur autre problème, le manque d'hommes au combat.
03:34 Ceux qui partiront au front au moins n'auront plus l'impression d'aller seul et en vain au casse-pipe.
03:40 L'Amérique est derrière eux, au moins jusqu'en novembre.
03:44 C'est à cette date que le grand-fils de Mike Johnson entrera à l'Académie navale.
03:50 On comprend son père, il préfère livrer aujourd'hui des armes à l'Ukraine
03:55 plutôt que d'avoir un jour à y envoyer des combattants.
03:58 - Signature européen, Vincent Hervoët, merci beaucoup Vincent. 7h47.
04:03 7h-9h, Europe 1 Matos.