Midi News (Émission du 12/12/2023)

  • l’année dernière
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 carburants travailleurs, soit 1,6 million de personnes supplémentaires.
00:00:04 Ce chèque de 100 euros, une aide précieuse pour les Français
00:00:06 qui doivent prendre leur voiture pour se rendre au travail,
00:00:09 bénéficiera ainsi également aux classes moyennes.
00:00:13 Le gouvernement poursuit aussi son action
00:00:14 pour une France plus forte, plus juste.
00:00:16 Cette action, vous le savez désormais,
00:00:18 se concentre autour de 4 grandes priorités.
00:00:20 Ce sont elles qui guident l'ensemble des réformes
00:00:23 que nous mettons en place depuis le 1er jour,
00:00:26 atteindre le plein emploi et réindustrialiser notre pays,
00:00:29 bâtir de nouveaux progrès et refonder nos services publics,
00:00:32 planifier, accélérer la transition énergétique
00:00:35 et renforcer l'ordre républicain.
00:00:37 En matière de plein emploi et de réindustrialisation de la France,
00:00:41 la journée d'hier a été marquée par le déplacement
00:00:42 du président de la République à Toulouse.
00:00:45 Le chef de l'Etat a adressé un bilan des 2 premières années
00:00:47 du plan France 2030,
00:00:49 alors que près de la moitié des 54 milliards d'euros
00:00:52 a d'ores et déjà été engagé.
00:00:55 Pour ne citer que quelques réussites déjà acquises,
00:00:57 le plan France 2030 a permis de sécuriser la production en France
00:01:00 de 1,5 million de voitures électriques d'ici 2027.
00:01:05 Il a également permis de développer 8 biomédicaments
00:01:07 sur les 20 fixés comme objectif
00:01:09 ou encore de développer 12 projets de fusées spatiales.
00:01:13 Hier, le président de la République a annoncé sa volonté
00:01:15 d'aller plus loin et plus vite en matière d'innovation
00:01:18 dans les secteurs stratégiques de demain.
00:01:20 Il a ainsi présenté 7 nouveaux défis d'avenir, 7 domaines
00:01:23 dans lesquels la France est appelée à devenir leader,
00:01:26 comme l'hydrogène blanc, les cargos spatiaux,
00:01:29 les aimants supraconducteurs ou encore les pièges à carbone.
00:01:33 Ce cap fixé par le chef de l'Etat
00:01:35 est aussi une vision forte pour notre pays,
00:01:36 la vision de ce que sera la France de 2030,
00:01:40 une France motrice dans la course à l'innovation,
00:01:43 à la pointe de la décarbonation
00:01:45 et souveraine grâce à ses atouts stratégiques.
00:01:48 La conquête de nouveaux progrès, c'est notamment le combat
00:01:51 pour une véritable égalité entre les femmes et les hommes,
00:01:54 la grande cause du quinquennat.
00:01:56 Et cette égalité, elle passe aussi par l'affirmation absolue
00:01:59 du droit des femmes à disposer de leur corps
00:02:01 et à recourir à l'interruption volontaire de grossesse.
00:02:05 Cette liberté était jusqu'ici garantie par la loi.
00:02:07 Elle sera demain un droit fondamental
00:02:10 inscrit dans le marbre de notre Constitution.
00:02:12 C'est en ce sens qu'un projet de loi constitutionnel
00:02:15 a été présenté par la Première ministre
00:02:17 lors du Conseil des ministres de ce matin.
00:02:19 Cette sacralisation de la liberté de recourir à l'IVG
00:02:21 s'inscrit dans la continuité des différentes mesures concrètes
00:02:25 prises dans le cadre du plan "Toutes et tous égaux",
00:02:27 qui vise à stopper les violences faites aux femmes,
00:02:29 à protéger leur santé,
00:02:30 à garantir l'égalité professionnelle et économique
00:02:33 et à promouvoir une véritable culture de l'égalité.
00:02:37 La planification et l'accélération de la transition écologique,
00:02:40 alors que s'était achevée ce matin la COP 28 à Dubaï,
00:02:43 se traduit à tous les échelons de notre territoire
00:02:45 avec les fameuses COP régionales créées il y a quelques semaines.
00:02:48 Je ne vous en dirai pas plus sur ce sujet,
00:02:50 ce pilier de la transition écologique,
00:02:52 puisque je suis accompagné ce matin
00:02:54 du ministre en charge de ces questions, Christophe Béchu,
00:02:57 ainsi que du ministre en charge du Logement,
00:02:59 qui sera amené à vous présenter un projet de loi
00:03:02 relatif à l'accélération et à la simplification
00:03:05 de la rénovation de l'habitat dégradé
00:03:06 et des grandes opérations d'aménagement.
00:03:10 -Bienvenue à tous pour "Midi News".
00:03:12 Vous venez d'entendre et de suivre
00:03:14 le compte-rendu du Conseil des ministres
00:03:16 avec le porte-parole du gouvernement,
00:03:18 et puis l'annonce qui a été faite, finalement.
00:03:20 Est-ce une vraie sortie de crise ?
00:03:23 Ce sera finalement la commission mixte paritaire
00:03:26 après l'adoption de la motion de rejet.
00:03:29 Hier, on va en parler avec nos invités,
00:03:31 se poser aussi beaucoup de questions.
00:03:33 Comment vous, les Français,
00:03:34 vous êtes en train d'appréhender cette séquence ?
00:03:36 Est-ce que les vraies questions sont en train d'être posées
00:03:39 sur l'immigration ?
00:03:41 Autour de cette table, je salue Judith Vintraud.
00:03:43 Bonjour à vous, Judith. -Bonjour, Sonia.
00:03:45 -Grand porteur au Figaro Magazine.
00:03:47 Stéphane Simon nous accompagne. Bonjour.
00:03:49 -Bonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:03:50 -Producteur, cofondateur de Fronts populaires
00:03:53 et à l'initiative, évidemment, de Factuel également,
00:03:55 site d'investigation.
00:03:57 Le général Bertrand Cavey nous accompagne.
00:03:58 Bonjour à vous. Général, merci d'être là.
00:04:01 Naïma M. Fadel nous fait l'amitié d'être présente pour "Midi Nouveau".
00:04:04 Merci. Bonjour à vous.
00:04:05 -Bonjour, Sonia. -Tout comme Céline Pina,
00:04:07 politologue et journaliste à causeur.
00:04:09 Bonjour à vous, Céline. -Bonjour.
00:04:10 -Eh bien, 1re réaction.
00:04:12 Alors, je rappelle...
00:04:14 Ah, voilà, les questions d'abord à Olivier Véran
00:04:16 et votre avis juste après.
00:04:18 -La discussion, d'ailleurs, pour tout texte de loi,
00:04:20 il est examiné dans les 2 chambres parlementaires,
00:04:23 Assemblée nationale et Sénat.
00:04:25 Puis vient une commission mixte paritaire
00:04:28 qui réunit un panel de députés et de sénateurs
00:04:31 proportionnellement au poids politique
00:04:34 des différentes forces dans les 2 chambres.
00:04:37 Donc il y a une dizaine de députés et de sénateurs
00:04:40 qui sont réunis, 14,
00:04:42 et qui doivent pouvoir aborder la question du texte
00:04:45 qu'il aurait proposé.
00:04:47 Ils sont capables de modifier le texte.
00:04:50 Et s'ils s'entendent pour un accord,
00:04:52 on dit alors que la CMP est conclusive.
00:04:55 Ca n'a rien d'extraordinaire, je le dis ici,
00:04:58 puisque une très grande partie des textes
00:05:01 qui ont été présentés par le gouvernement
00:05:03 depuis le début de ce quinquennat
00:05:04 et tout au long du quinquennat précédent
00:05:06 ont donné lieu à une commission mixte paritaire conclusive.
00:05:10 Si la CMP pour cette loi immigration
00:05:12 est comme nous le souhaitons conclusive,
00:05:14 c'est-à-dire si un accord est trouvé
00:05:17 entre la majorité et les oppositions,
00:05:19 incluant donc les sénateurs et les députés,
00:05:22 alors le résultat de cette commission
00:05:25 mixte paritaire conclusive sera présenté au vote
00:05:28 des 2 chambres à nouveau.
00:05:29 Donc il y a bien des votes qui sont prévus,
00:05:30 et on est là totalement dans le parcours classique d'un texte.
00:05:33 Ce qui n'est pas classique,
00:05:34 c'est qu'alors que le projet de loi immigration
00:05:36 a été voté par une majorité de sénateurs au Sénat
00:05:39 et qu'il a été voté par une majorité de députés
00:05:42 en commission à l'Assemblée nationale,
00:05:44 la motion de rejet prive l'Assemblée nationale
00:05:47 d'une discussion dans l'hémicycle sur ce texte.
00:05:48 Et donc il poursuit son cheminement
00:05:51 en commission mixte paritaire.
00:05:53 -Bonjour, M. le ministre.
00:05:55 Francesco Fontemaggi pour l'agence France Presse.
00:05:57 Au-delà de la décision d'aller tout de suite
00:05:59 en commission mixte paritaire,
00:06:01 quel a été le propos sur ce sujet
00:06:03 du président de la République ce matin
00:06:05 au Conseil des ministres sur ce sujet ?
00:06:08 Et par ailleurs, comment pensez-vous,
00:06:11 espérez-vous que le blocage qui s'est manifesté hier
00:06:14 à l'Assemblée nationale puisse être levé
00:06:16 en continuant avec ce texte en commission mixte paritaire,
00:06:20 mais qui, à un moment donné,
00:06:21 devra revenir à l'Assemblée nationale ? Merci.
00:06:23 -D'abord, et comme c'est la coutume,
00:06:24 les propos que je vous livre
00:06:25 en compte rendu du Conseil des ministres
00:06:27 se veulent fidèles aux propos qui ont été tenus
00:06:29 en Conseil des ministres par le président de la République
00:06:31 et/ou la Première ministre, en l'occurrence,
00:06:33 dans le cas qui nous concerne,
00:06:35 par le président de la République.
00:06:37 Ensuite, la recherche d'un compromis,
00:06:39 c'est notre marque de fabrique depuis le début du quinquennat
00:06:41 parce que les Français l'ont souhaité.
00:06:44 Ils nous ont mis en situation de majorité,
00:06:46 mais de majorité relative,
00:06:48 ce qui veut dire qu'on ne peut pas gagner tout seul
00:06:49 à l'Assemblée nationale
00:06:50 et qu'il nous faut toujours identifier des majorités
00:06:52 avec des députés qui font partie
00:06:54 d'un ou plusieurs groupes d'opposition.
00:06:56 Donc nous, on dit qu'on cherche ce compromis
00:06:58 parce qu'on considère que le texte est important.
00:07:01 Et donc on appelle l'ensemble des forces politiques
00:07:03 à mettre peut-être de côté les questions politiciennes
00:07:06 qui ont pu conduire au blocage hier
00:07:08 pour s'inscrire, eux, elles aussi, dans la démarche de compromis.
00:07:11 Quand on parle de compromis, ça veut dire
00:07:12 que chacun doit faire un pas l'un vers l'autre.
00:07:14 Et c'est donc le travail qui sera confié
00:07:17 aux députés et aux sénateurs.
00:07:18 -Justement, puisque vous parlez de compromis,
00:07:22 la droite est majoritaire en commission mixte paritaire,
00:07:26 compte tenu du rapport de force, notamment au Sénat.
00:07:29 -La droite seule n'a pas la majorité absolue
00:07:32 en commission mixte paritaire.
00:07:33 -Si elle s'allie avec le Rassemblement national,
00:07:34 c'est un texte fortement marqué à droite
00:07:36 qui ressortira de cette CMP ?
00:07:38 -Je ne fais pas ici,
00:07:40 et en compte rendu du Conseil des ministres,
00:07:42 d'analyse politique de fond.
00:07:44 Je vous livre les faits tels qu'ils sont,
00:07:45 à savoir que le gouvernement entend convoquer une CMP sur ce texte.
00:07:49 -Si le texte qui ressort est durci, comme il l'avait été au Sénat,
00:07:53 sur le plan répressif,
00:07:54 est-ce que le risque ne sera pas à ce moment-là
00:07:57 celui d'une explosion ou d'une division, en tout cas,
00:08:00 de la majorité, et donc, encore une fois,
00:08:03 de l'absence de majorité pour voter ce texte
00:08:05 et de la nécessité de le passer au 49-3 ?
00:08:08 -Là aussi, je vous ferai la même réponse.
00:08:09 Je ne fais pas ici,
00:08:10 compte rendu du Conseil des ministres, d'analyse politique.
00:08:12 Je vous livre les faits pour ce qu'ils sont,
00:08:13 à savoir que le gouvernement souhaite
00:08:15 qu'une commission X paritaire puisse faire émerger un compromis.
00:08:19 -M. le ministre de la Barcelone, France Info.
00:08:20 Je reviens à la charge.
00:08:21 Sur quelle base la CMP va-t-elle se positionner ?
00:08:25 Quelle va être la version qu'elle va avoir à examiner au plus vite,
00:08:29 puisque ce sont vos propos ?
00:08:30 Et ma 2e question,
00:08:31 vous avez longtemps poussé pour une convention citoyenne
00:08:34 sur l'immigration.
00:08:35 Est-ce que là, c'est à votre tour de revenir à la charge ?
00:08:39 -Je vous ferai la même réponse.
00:08:40 Je ne fais pas ici d'analyse politique.
00:08:41 On est en compte rendu du Conseil.
00:08:43 Non.
00:08:44 Plus sérieusement, le texte à partir duquel
00:08:46 la commission X paritaire travaillera,
00:08:47 c'est le texte qui a été adopté par les sénateurs,
00:08:50 qui sert de base de travail,
00:08:51 mais il y a évidemment aussi,
00:08:53 et chacun a connaissance du texte du projet de loi initial
00:08:56 du gouvernement.
00:08:57 Et donc, quand on parle de recherche de compromis,
00:08:59 il n'y a pas de meilleur mot, en l'occurrence,
00:09:01 que "compromis" que je pourrais vous donner.
00:09:03 -Bonjour, M. le ministre. Laurent Tardif pour CNews.
00:09:05 Au risque que vous répétiez de nouveau,
00:09:08 est-ce qu'hier soir, ce qui s'est passé
00:09:10 ne marque pas la fin du "en même temps" ?
00:09:12 C'est-à-dire que vous avez tenté de présenter
00:09:14 à l'Assemblée nationale, aux parlementaires en général,
00:09:16 un texte équilibré, et de droite et de gauche,
00:09:19 pouvant satisfaire les députés,
00:09:21 et plus largement les parlementaires de droite
00:09:23 et les parlementaires de gauche,
00:09:24 quitte à, finalement, déplaire à tous. Merci.
00:09:27 -Vous tirez les conclusions avant même
00:09:29 que la bataille parlementaire ne soit livrée,
00:09:32 et alors même qu'en parallèle de ce texte d'immigration,
00:09:36 plus d'une cinquantaine de textes ont été adoptés
00:09:38 par la construction de majorités et de compromis.
00:09:41 Donc ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain, si je puis dire.
00:09:44 Il y a encore du chemin à parcourir pour ce texte,
00:09:46 et de manière générale, il y a encore du chemin
00:09:48 à parcourir pour cette recherche de compromis
00:09:51 et cette recherche de majorités que nous constituons texte par texte.
00:09:54 -Vous voulez toujours éviter un 49-3 ?
00:09:56 -Je vous ai répondu tout à l'heure.
00:09:57 Après, sur les questions de fond,
00:09:59 je vous renverrai volontiers aussi
00:10:00 vers le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:10:01 qui est en charge de ce texte
00:10:04 et que vous savez trouver, je crois, régulièrement.
00:10:07 -Bonjour, monsieur le ministre. C'est la bougrie ou TF1-LCI.
00:10:10 Que répondez-vous aujourd'hui à ceux qui estiment
00:10:12 qu'une dissolution de l'Assemblée nationale devient inévitable ?
00:10:16 -Ecoutez, c'est leur droit de le penser.
00:10:19 C'est mon droit de ne pas être en accord avec cela.
00:10:22 Je vous l'ai dit, nous avons adopté plus de 50 textes
00:10:24 en un an et demi au Parlement.
00:10:26 Les Français, ils ont souhaité qu'on soit en majorité relative.
00:10:28 Ils ont souhaité qu'on ne puisse pas décider seul.
00:10:31 Moi, c'est ainsi que j'entends le message politique
00:10:33 envoyé par les Français en juin 2022.
00:10:36 Ils ont eu... Pour les électeurs de ma circonscription,
00:10:38 ils m'ont reconduit au Parlement,
00:10:39 ils ont reconduit un certain nombre de députés.
00:10:41 Ils ont fait d'ailleurs en sorte que nous ayons une majorité,
00:10:44 mais que cette majorité ne soit pas absolue.
00:10:46 C'est-à-dire que nous devons trouver des majorités
00:10:48 avec d'autres groupes politiques.
00:10:50 Il n'y a rien de déshonorant à cet exercice.
00:10:52 Au contraire, la recherche de compromis,
00:10:53 je crois que c'est aussi l'honneur politique de notre pays
00:10:55 dans une période où les Français doutent de leurs institutions
00:10:58 et doutent de la classe politique.
00:10:59 Donc, continuons.
00:11:00 -Ce qui s'est passé hier n'acte pas la fin
00:11:03 d'un potentiel compromis avec les Républicains, notamment ?
00:11:05 -Ce qui s'est passé hier, je lis la presse
00:11:07 et je regarde parfois la télévision
00:11:09 et je vois bien qu'il y a des interprétations
00:11:10 qui voudraient être données à cela.
00:11:12 Mais je vous le redis,
00:11:14 sous l'égide des différents gouvernements d'Elisabeth Borne,
00:11:17 nous avons fait adopter des dizaines de textes au Parlement,
00:11:20 y compris des textes dont on nous disait
00:11:22 qu'il était impossible de les faire adopter.
00:11:24 Donc, nous continuons.
00:11:26 -Merci.
00:11:27 -Monsieur le ministre, bonjour. Julien Denis, France Télévisions.
00:11:30 Une question sur Gérald Darmanin.
00:11:32 Un tweet du ministre de l'Intérieur circule beaucoup depuis ce matin.
00:11:35 Il date de 2015.
00:11:36 Il appelait à la démission de Manuel Valls,
00:11:38 à l'époque Premier ministre,
00:11:39 après une défaite majeure, lui aussi,
00:11:42 à cette époque, au Parlement.
00:11:43 Est-ce que le fait qu'il ne démissionne pas,
00:11:46 qu'il reste en poste,
00:11:48 ne constitue pas un depôt de mesure ?
00:11:50 -Je suis ici comme porte-parole du gouvernement
00:11:51 et certainement pas pour commenter les archives Twitter
00:11:53 des uns et des autres.
00:11:54 -Mais vous considérez qu'il a encore toutes ces légitimités
00:11:56 à son poste ?
00:11:58 -Le président l'a d'ailleurs confirmé à son poste,
00:12:00 hier soir, je crois.
00:12:01 -Bonjour. Quentin Châtelier pour Liaison sociale.
00:12:04 Le principal point de blocage reste toujours le même sur ce texte,
00:12:07 à savoir l'article 3 devenu 4 bis sur les métiers en tension.
00:12:11 Est-ce que, dans le cadre de la CMP,
00:12:12 le gouvernement envisage ou accepterait
00:12:14 que cette mesure soit supprimée du texte ?
00:12:16 -La CMP, c'est un outil, encore une fois, de travail
00:12:19 qui appartient aux parlementaires.
00:12:22 Donc, vous connaissez notre ambition,
00:12:24 lutter contre l'immigration illégale,
00:12:26 encadrer l'immigration économique,
00:12:28 mieux intégrer ceux qui ont vocation à rester.
00:12:30 C'est notre feuille de route.
00:12:31 Ce que nous voulons, c'est un texte efficace.
00:12:32 C'est le mot que nous prononçons
00:12:33 depuis des semaines, depuis des mois.
00:12:35 Nous voulons un texte efficace,
00:12:36 un texte qui est attendu par les Français,
00:12:38 en tout cas, les Français attendent des mesures efficaces
00:12:40 pour faire face aux enjeux de l'immigration
00:12:42 et de l'intégration.
00:12:44 Donc, notre feuille de route, c'est celle de l'efficacité.
00:12:47 Et je suis convaincu que la feuille de route
00:12:49 que se fixent les parlementaires de la majorité,
00:12:51 c'est celle de l'efficacité.
00:12:52 Ce que nous proposons aux parlementaires des oppositions,
00:12:55 c'est de nous rejoindre sur une feuille de route
00:12:56 qui serait celle de l'efficacité.
00:12:58 -Mais vous répondez pas vraiment à ma question.
00:12:59 Est-ce que la mesure en métier en tension
00:13:01 va être conservée dans le cadre de la CMV ?
00:13:04 -Je ne suis pas, ni vous, ni moi,
00:13:05 nous sommes présents en commission mixte paritaire.
00:13:07 C'est ce que je vous explique, c'est que les parlementaires
00:13:08 sont réunis et travaillent sur la base
00:13:10 de la recherche d'un compromis.
00:13:11 Donc, ni vous, ni moi n'allons dire la messe avant qu'elle ait lieu.
00:13:14 Mais vous connaissez la position du gouvernement
00:13:15 et la position de la majorité.
00:13:17 Nous tenons à ce qu'il y ait des conditions d'intégration
00:13:20 qui soient améliorées,
00:13:21 et nous tenons à ce que l'immigration économique
00:13:23 puisse se faire dans des bonnes conditions dans notre pays.
00:13:25 -Merci.
00:13:26 -M. le ministre, bonjour.
00:13:30 Anis Boukirna pour QAJ-Info
00:13:31 et lauréat de l'association de la presse présidentielle.
00:13:34 Est-ce qu'on est aujourd'hui... -Félicitations.
00:13:35 -Merci. Est-ce qu'on est aujourd'hui dans une crise politique ?
00:13:38 -Je crois avoir répondu à cette question-là
00:13:41 de 15 manières différentes à 15 de vos confrères.
00:13:44 A savoir qu'on est dans le cheminement d'un texte
00:13:47 qui a rencontré un chaos,
00:13:49 qui s'appelle une motion de rejet,
00:13:50 qui a été prévue par les institutions d'ailleurs,
00:13:52 ce qui ne que ça peut arriver,
00:13:54 et que ce texte, il continue son cheminement
00:13:56 en commission mixte paritaire.
00:13:57 Donc il relève encore, à l'heure à laquelle je vous parle,
00:14:01 et nous espérons que ce sera productif,
00:14:03 d'une consultation, d'une concertation,
00:14:04 d'un dialogue efficace entre députés et sénateurs.
00:14:07 -Merci. -Oui, M. le ministre,
00:14:09 le gouvernement n'intervient pas dans la CMP,
00:14:11 mais peut avoir un avis.
00:14:13 Quel est l'avis du gouvernement aujourd'hui
00:14:14 sur la suppression de l'aide médicale d'Etat
00:14:16 préconisée par les sénateurs ?
00:14:18 -L'avis du gouvernement sur l'aide médicale d'Etat,
00:14:20 il a été donné par la voix du ministre de l'Intérieur,
00:14:22 qui a parlé lui-même de modifications à venir
00:14:25 à partir du mois de janvier 2024,
00:14:27 si ma mémoire ne me trahit pas depuis hier,
00:14:30 sur la base d'un rapport qui a été demandé
00:14:32 par la Première ministre à 2 autorités,
00:14:34 que sont Claude Hévin, ancien ministre socialiste de la Santé,
00:14:37 et Patrick Stéphanie.
00:14:38 -Nous voulons un texte efficace.
00:14:40 Chacun doit faire un pas.
00:14:42 Alors on va évidemment prendre le temps de l'analyse,
00:14:45 puis aller au-delà, mais ce qui me vient à l'esprit,
00:14:48 c'est tout ça pour ça, tout changer pour que rien ne change.
00:14:50 La question qu'on va poser à midi, c'est "et après".
00:14:53 C'est-à-dire qu'on pensait, beaucoup pensaient
00:14:55 qu'il pourrait y avoir un sursaut, un changement de méthode,
00:14:57 de gouvernance, un réveil aussi, d'ailleurs,
00:15:00 pour le bien et la protection des Français,
00:15:02 et là, c'est le doron, c'est la commission mixte paritaire
00:15:06 qui est convoquée, peut-être un éclairage quand même
00:15:07 pendant nos téléspectateurs à ce sujet, Judith Vintraud.
00:15:10 -Oui, alors là, Olivier Véran fait comme si tout roulait,
00:15:14 qu'il ne s'était rien passé de grave.
00:15:17 Il souligne que la commission mixte paritaire,
00:15:19 qui, je le rappelle, est composée de 7 députés, 7 sénateurs,
00:15:23 et qui, du fait de la majorité relative et très relative
00:15:28 des macronistes à l'Assemblée, penchera plutôt à droite.
00:15:32 Cette commission mixte paritaire va certes aboutir à un texte
00:15:35 qui sera plus dur que le texte détricoté
00:15:41 à l'Assemblée nationale, et pour le voter,
00:15:44 normalement, il n'y a pas de majorité.
00:15:47 Sacha Houllier, qui est le président macroniste
00:15:50 de la commission des lois, a dit tout le mal qu'il pensait
00:15:53 du texte du Sénat.
00:15:54 On sait que la majorité macroniste est fracturée sur ce sujet,
00:15:58 que l'aile gauche manquera à l'appel.
00:16:00 Réponse du gouvernement sous-entendue,
00:16:02 "C'est pas grave, il y a le 49-3."
00:16:05 49-3, c'est-à-dire que vous considérez le texte comme adopté,
00:16:10 sauf si la motion de censure, que ne manqueront pas
00:16:12 de déposer les oppositions, remporte un nombre suffisant de voix.
00:16:16 Petit problème, excusez-moi, c'est un peu de la technique parlementaire,
00:16:20 le 49-3, on ne peut l'utiliser qu'une fois par session.
00:16:23 Or, il a déjà été utilisé en novembre
00:16:26 pour la loi de programmation budgétaire des finances publiques,
00:16:30 qui est un texte extrêmement important,
00:16:32 parce que c'est le gage de notre sérieux
00:16:34 dans le rééquilibrage des finances publiques.
00:16:37 -Merci pour ces détails, c'est important.
00:16:39 -Ca veut dire, pardon, je finis par là,
00:16:41 qu'on va avoir une bagarre assez absconce et juridique.
00:16:46 Le gouvernement plaidant que la loi de programmation
00:16:51 est un texte financier,
00:16:52 mais l'opposition plaidant que ça n'a jamais été le cas.
00:16:56 -Et à l'instant, Olivier Véran annonce que le gouvernement n'opte pas
00:16:59 et n'est pas d'accord avec l'option de la dissolution.
00:17:03 -En réalité, très sincèrement, là,
00:17:05 j'ai l'impression qu'en réalité,
00:17:07 on n'a pas vécu les mêmes événements.
00:17:09 Stéphane Simon, j'ai l'impression qu'ils ont sauté un jour,
00:17:12 c'était quand même hier, avec l'adoption de la motion de rejet,
00:17:16 et qu'en réalité, les leçons, quelles qu'elles soient,
00:17:18 ne sont pas vraiment...
00:17:19 -Il y a beaucoup de simulacres dans cette affaire.
00:17:21 On voit que Olivier Véran fait comme si tout allait bien,
00:17:24 mais il faut aussi rappeler à nos téléspectateurs
00:17:26 que ce sont les députés macronistes
00:17:28 qui ont détricoté la loi voulue par Darmanin.
00:17:31 Il n'y a pas moins d'une douzaine d'articles qui ont été abrogés.
00:17:33 Si vous voulez que je vous en donne lecture,
00:17:35 c'est assez spectaculaire,
00:17:38 mais tout ce qui renforçait finalement
00:17:40 la politique de lutte contre l'immigration illégale
00:17:44 a été abandonné, quasiment.
00:17:45 C'était vraiment une loi vidée de son propre sens
00:17:48 par les députés macronistes, qui a été rejetée.
00:17:52 Je dois dire qu'on est vraiment quand même dans le simulacre.
00:17:56 Depuis le début, Gérald Darmanin nous promet
00:17:59 une grande loi migratoire,
00:18:00 enfin, après une trentaine de lois migratoires.
00:18:02 -Mais personne n'y a cru. -Mais personne n'y a cru.
00:18:04 Et là, il arrive avec une loi qui, finalement,
00:18:06 est détricotée par les députés macronistes
00:18:08 et qui, finalement, est rejetée par le reste de l'Assemblée nationale.
00:18:11 -Ce qui m'intéresse, et vous allez me dire ce que vous en pensez,
00:18:14 Général Caviez, c'est ce qui est intéressant,
00:18:16 je pense, les Français, c'est comment on les protège,
00:18:18 comment on règle les problèmes.
00:18:20 Celui qui, ce midi, face à son écran de télévision,
00:18:23 qui entend "commission mixte paritaire",
00:18:25 il se dit "mais enfin, il y a eu un énorme blocage hier,
00:18:28 pas de compromis",
00:18:29 et là, on repart pour la recherche d'un compromis.
00:18:33 Comment comprendre les choses sur un sujet aussi important
00:18:37 qui est celui de l'immigration ?
00:18:38 -Je crois que la commission française est un peu désabusée,
00:18:40 décontenancée, parce que là, on a un débat parlementaire,
00:18:43 cette forme de microcosme politique et partisan,
00:18:46 alors que les enjeux sont majeurs.
00:18:50 Cette loi, ses propositions...
00:18:52 D'ailleurs, je trouve étonnant qu'on continue à qualifier ça
00:18:55 comme une loi de droite.
00:18:57 Une loi, elle doit être élaborée par rapport à une réalité.
00:19:00 C'est quoi, la réalité ?
00:19:01 Moi, je viens de passer encore 10 jours en Afrique.
00:19:04 C'est que nous allons être confrontés à des fruits massifs,
00:19:07 à des risques de submersion,
00:19:08 alors que même la France, aujourd'hui,
00:19:10 n'arrive plus à intégrer, à assimiler,
00:19:12 donc elle est en voie d'archépolisation, de dislocation.
00:19:15 Donc que doit-on faire si on est responsable,
00:19:18 si on tient...
00:19:19 La véritable politique, c'est d'avoir une vision objective
00:19:21 de ce qui est et d'apporter les vraies réponses,
00:19:24 alors que pour moi, d'ailleurs, elles ne sont pas que juridiques,
00:19:27 elles doivent être également diplomatiques,
00:19:28 elles doivent être également opérationnelles,
00:19:30 parce qu'on se pose la question d'aller protéger nos frontières
00:19:33 en avant de ces frontières.
00:19:35 -Ca, c'est le mot tabou.
00:19:37 Est-ce que vous avez entendu parler de Schengen,
00:19:39 de frontières européennes, d'Europe, d'ailleurs ?
00:19:42 -Non.
00:19:43 -Donc, si vous voulez, c'est affligeant de déconnexion
00:19:46 et, comme je dis, de catégoriser cela
00:19:49 au travers de lois dites de droite ou de gauche.
00:19:54 Moi, quand je lisais "feu Jacques Julliard",
00:19:56 je me reconnaissais dans Jacques Julliard,
00:19:58 qui prenait des mesures,
00:19:59 qui est quand même un homme authentiquement de gauche,
00:20:02 qui était sur une ligne de réalisme,
00:20:04 s'agissant de ce qu'on doit préserver
00:20:06 en termes de cohésion de notre nation,
00:20:08 de capacité d'accueil.
00:20:10 Et d'ailleurs, quand j'en discute avec des étrangers hors de France,
00:20:14 ils comprennent totalement, totalement ce langage.
00:20:17 -Vous voulez dire que c'est...
00:20:19 -Il ne faut pas juste ajouter ensuite
00:20:21 que 80 % des Français sont pour un renforcement de cette loi.
00:20:25 Voilà.
00:20:26 Donc, on est dans la déconnexion réelle avec les pays.
00:20:29 -J'aimerais bien savoir avec quoi ils sont d'accord.
00:20:30 Parce que nous avons un sondage
00:20:32 que nous allons vous révéler dans quelques instants.
00:20:34 Vous allez voir combien il est édifiant sur certaines mesures.
00:20:37 Et puis, je vais vous faire réagir à ce que disent les Français.
00:20:39 On leur a posé la question, on leur a dit "Qu'est-ce que vous attendez ?"
00:20:42 Qu'incarnerait pour vous une vraie sortie de crise
00:20:45 et qui pourrait régler, pas régler,
00:20:47 mais appréhender, un temps soit peu, le sujet de l'immigration ?
00:20:50 Écoutons-les.
00:20:52 -Macron avait du courage, ça serait une dissolution.
00:20:56 Mais il ne le fera pas.
00:20:57 C'est ça, la problématique,
00:21:00 c'est que cette loi est trop faible.
00:21:02 Je crois qu'il va y avoir une tambouille politicienne pour passer.
00:21:07 Et on ne changera rien, en fait.
00:21:08 Donc voilà, pas de référendum, pas de dissolution.
00:21:11 Voilà, la dissolution, ça aurait été avoir du courage politique.
00:21:16 Aujourd'hui, c'est très rare.
00:21:17 -Il existe la loi des 70 % à 80 %.
00:21:21 70 % à 80 % des Français
00:21:24 veulent une inflexion sévère de la politique migratoire.
00:21:27 Non pas que sur l'immigration illégale,
00:21:30 mais aussi sur l'immigration légale.
00:21:32 Monsieur Macron, monsieur Darmanin, le gouvernement, la gauche,
00:21:36 entendez les Français, entendez les 70 à 80 % de Français
00:21:39 ou remettez votre mandat.
00:21:41 -C'est un scandale, vraiment scandaleux.
00:21:44 Ce gouvernement, c'est fantoche.
00:21:48 Il faut dissoudre absolument l'Assemblée nationale
00:21:51 et revenir à des choses normales.
00:21:53 -Revenir ne servirait à rien du tout.
00:21:54 Je pense qu'il serait temps de dissoudre ce gouvernement
00:22:01 et vraiment s'attaquer au vrai sujet
00:22:03 avec un texte de loi plus ferme, plus fort,
00:22:05 contre l'immigration,
00:22:07 avant qu'il n'y ait trop tard,
00:22:09 avant de l'avenir de notre pays,
00:22:11 de la sécurité du pays.
00:22:14 -En réalité, les Français demandent de la clarté, tout simplement.
00:22:18 D'ailleurs, si je puis dire, ce n'est pas compliqué,
00:22:21 sauf qu'il y a une majorité relative.
00:22:23 Alors, le gouvernement, Naïma Fadel,
00:22:25 donc, écoutez bien quand même,
00:22:27 la rhétorique refuse une dissolution de l'Assemblée.
00:22:30 -Oui, mais peut-être que dans quelques temps,
00:22:32 ils n'auront plus le choix.
00:22:33 -Peut-être qu'ils n'auront plus le choix, effectivement,
00:22:35 parce que là, le pays est ingouvernable.
00:22:37 Ce n'est pas possible de continuer comme ça.
00:22:38 L'image qui est donnée est catastrophique.
00:22:41 Et puis, le pays connaît aujourd'hui
00:22:43 des enjeux extrêmement importants, extrêmement graves.
00:22:46 Et effectivement, on l'a abordé par rapport à cette loi
00:22:48 qui a été complètement détricotée.
00:22:50 Quand le ministre Darmanin en veut au LR,
00:22:54 il faut plutôt qu'il en veuille plutôt à Sacha Houlié.
00:22:56 C'est quand même lui qui a complètement détricoté cette loi.
00:23:00 Et on voit bien aussi les limites aujourd'hui du "en même temps".
00:23:03 On ne peut pas gouverner un pays...
00:23:04 -Sacha Houlié, c'est l'aile gauche.
00:23:05 -Mais bien sûr. -Il assume.
00:23:06 -Voilà, mais ils assument aujourd'hui.
00:23:08 -C'est Emmanuel Macron.
00:23:09 Faut-il encore faire illusion sur le "en même temps" ?
00:23:11 -C'est fini.
00:23:13 On l'a vu à plusieurs reprises que c'était impossible.
00:23:15 D'ailleurs, ça permet aussi de voir qu'on ne peut pas faire
00:23:17 un gouvernement en décidant un peu de prendre des personnes
00:23:20 de toute opinion.
00:23:21 Non, il faut vraiment une majorité qui soit dans la même vision.
00:23:25 -Un contrat de gouvernement. -C'est ça.
00:23:27 -Effectivement.
00:23:28 -Mais ce qu'on voit là-dedans aujourd'hui,
00:23:30 c'est que finalement, ceux qui s'en sortent très bien,
00:23:33 finalement, c'est les LR.
00:23:35 -Bien sûr.
00:23:36 Ils n'ont pas explosé.
00:23:37 -Ils n'ont pas explosé.
00:23:38 Et puis le projet de loi sur l'immigration,
00:23:42 il va revenir au point de départ qui a été complètement revu
00:23:45 par le Sénat et qui était beaucoup plus en phase
00:23:47 avec la réalité de notre pays.
00:23:51 Et que, effectivement, ça passera après à l'Assemblée nationale.
00:23:54 Alors, soit il décidera le 49-3, à mon avis, d'Armana
00:23:57 pour reprendre la main, ou alors...
00:23:59 -Il n'en a pas besoin.
00:24:00 -Et s'il décide...
00:24:01 -Restons sur l'analyse politique.
00:24:03 Ca m'intéresse.
00:24:04 Vous dites, parce que souvent, on dit, le grand gagnant,
00:24:07 c'est elle qui ramasse tout à la fin, c'est Marine Le Pen.
00:24:09 Vous, vous dites les LR.
00:24:10 Je voudrais quand même préciser quelque chose.
00:24:12 Hier, ici même, à cette table juste derrière vous,
00:24:14 l'invité, c'est Gérald Darmanin.
00:24:17 Il me dit, ici, la motion de rejet adopté,
00:24:19 c'est un déni de démocratie.
00:24:21 Et il menace, c'est même pas une menace voilée,
00:24:23 les députés, en particulier, LR,
00:24:26 s'ils ne votent pas, justement, cette loi, de manière générale,
00:24:29 ils seront responsables, quand même, c'est fort de café, dit-il,
00:24:32 de futur, de potentiel acte de délinquants étrangers
00:24:36 qui seraient rentrés sur les territoires
00:24:37 avant l'âge de 30 ans.
00:24:38 -Ca ne marche pas. -Vraiment, je dis...
00:24:39 -Abonnable. -C'est choquant, là.
00:24:41 -Non, abonnable. -Ca ne marche pas.
00:24:42 -Vous êtes sûres de ce que vous dites, quand même ?
00:24:44 -Ca ne marche pas.
00:24:45 Ce qui est intéressant, c'est quand vous essayez de vendre,
00:24:48 par exemple, regardez la manière
00:24:49 dont l'exécutif a tenté de vendre sa loi.
00:24:52 Il a parlé de loi d'équilibre qui pouvait
00:24:55 permettre à la fois l'humanité et la fermeté.
00:24:59 Comment l'ont traduit les Français ?
00:25:00 Ils ont dit, en même temps, on n'y comprend rien,
00:25:02 on n'en veut plus.
00:25:03 Quand vous n'arrivez plus à installer vos mots
00:25:06 dans la bouche des commentateurs et des Français,
00:25:08 c'est que vous êtes en rupture grave avec votre pays.
00:25:12 Là, ce qu'on voit et qui est extrêmement intéressant,
00:25:15 c'est que, comment Darmanin et le président essaient d'en sortir ?
00:25:18 Ils essaient d'en sortir en disant,
00:25:20 "Les Français attendaient une loi pour l'immigration,
00:25:23 donc en l'empêchant, vous vous mettez les Français à dos."
00:25:25 Sauf que c'est exactement le contraire qui se passe.
00:25:28 Les gens ont l'impression que la loi avait été détricotée
00:25:32 par le gouvernement qui en faisait une loi laxiste.
00:25:35 Et ils trouvent que le coup d'arrêt que vient de mettre LR était nécessaire.
00:25:39 Et pourquoi ça rapporte à LR ?
00:25:42 Parce que c'est eux qui se sont positionnés
00:25:44 et pas le Rassemblement national.
00:25:46 Que les défenseurs de rois, ça a été eux.
00:25:50 Et pourquoi le gouvernement aujourd'hui passe par la CMP ?
00:25:53 C'est pas si crétin que ça.
00:25:55 C'est parce que c'est peut-être sa seule chance, justement,
00:25:58 de ne pas utiliser le 49-3.
00:25:59 - Mais vous avez raison.
00:26:00 Mais après, moi, ce qui m'intéresse, c'est, il y a ça,
00:26:03 mais après, comment on gouverne ?
00:26:05 Il reste des années encore.
00:26:06 - C'est bien, le 49-3, pardonnez-moi.
00:26:09 - Céline vous dit que c'est sa seule chance de ne pas utiliser le 49-3.
00:26:12 Il n'y a pas de majorité en l'état actuel du groupe macroniste
00:26:17 et de ses divisions sur le net.
00:26:19 - Non, parce que même avec le renfort...
00:26:22 - Je vous explique.
00:26:24 - Prenez votre calculette, vous allez voir.
00:26:25 Même avec le renfort des Républicains,
00:26:28 vous n'avez pas de majorité.
00:26:29 - C'est-à-dire que le groupe macroniste va exploser, forcément,
00:26:32 entre l'aile droite et l'aile gauche.
00:26:34 - Il y a l'arithmétique qui est intéressante.
00:26:35 C'est la dynamique sur laquelle je voudrais vous faire débattre.
00:26:39 Ce qui est acté, semble-t-il, autour de cette table,
00:26:41 c'est l'échec d'une méthode, d'un mantra, celui du "en même temps".
00:26:45 Écoutons Éric Ciotti, le président des LR, ce matin,
00:26:48 parce que la parole était quand même posée.
00:26:50 Il ne fanfaronnait pas au lendemain d'une possible victoire.
00:26:54 Écoutons-le.
00:26:55 - C'est une situation qui traduit l'échec du "en même temps".
00:27:00 Depuis 2017, notre pays est gouverné sous une forme de yo-yo permanent
00:27:07 où on ne sait pas où le président de la République veut aller.
00:27:11 Un coup, une barre à gauche, une barre à droite,
00:27:15 et au final, l'immobilisme, l'impuissance.
00:27:18 Ce texte, c'était la traduction de ce "en même temps".
00:27:21 Il lançait un message de pseudo-fermeté
00:27:25 que souligne avec une communication arrogante et débordante
00:27:30 le ministre de l'Intérieur.
00:27:31 Mais c'était un texte qui allait vers plus de régularisation
00:27:36 pour l'immigration clandestine, ce qui était insupportable,
00:27:40 et ce contre quoi nous nous sommes toujours, dès le début...
00:27:42 - On va en parler.
00:27:43 On peut ne pas être d'accord, mais il est clair.
00:27:47 - Ils sont cohérents. - Ils sont clairs.
00:27:49 - Oui, c'était très clair.
00:27:50 Ce projet de loi voulu par les Républicains au Sénat avait un certain sens.
00:27:57 En tout cas, il allait proposer une politique de fermeté face au flux migratoire.
00:28:02 Et puis, tout ça est détricoté.
00:28:04 Alors, il y a une autre manière de sortir d'une crise
00:28:07 que la commission mixte paritaire.
00:28:09 Il y aurait quand même la solution de panache qui consisterait à dire...
00:28:13 - Ah, ah, ah !
00:28:14 - Le panache !
00:28:15 - Le panache, le mot un peu absent du vocable politique.
00:28:19 - C'est du suicide.
00:28:21 Mais prononcez-le.
00:28:22 - Oui, mais c'est pas...
00:28:23 - Bien évidemment, ce serait la dissolution.
00:28:25 On pourrait même imaginer une posture gaulliste qui dirait que le président...
00:28:30 - On va aller dans le récit.
00:28:32 - Vous n'y êtes pas du tout...
00:28:33 - Ah, c'est pas...
00:28:34 - Vous avez raison, mais le gouvernement n'est pas du tout...
00:28:37 Alors, Elisabeth Borne, écoutez ce qu'elle vient d'annoncer.
00:28:42 Alors là, on est à des années-lumières de votre analyse pourtant pertinente et argumentée.
00:28:46 Elle dit ceci, "Le vote ne doit pas se faire au détriment de l'unité de la majorité.
00:28:51 Vous pouvez compter sur moi pour veiller à cette unité."
00:28:54 - Ben voilà.
00:28:55 - Elle se place, écoutez, habilement, elle.
00:28:57 Elle se dit, "Ah ben voilà."
00:28:58 Parce qu'elle voit affaiblie, fragilisée celui qui voulait la remplacer.
00:29:02 - Règlement de compte.
00:29:03 - Elle se dit, "C'est moi le chef de..."
00:29:04 - Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
00:29:06 Ça veut dire que si la commission mixte paritaire sort un texte
00:29:08 beaucoup plus à droite que celui qui avait tricoté l'Assemblée,
00:29:11 il ne devra pas être voté, il ne devra pas être soumis à l'Assemblée.
00:29:14 - Mais voilà, c'est un effet que...
00:29:15 - Ça va faire exploser la majorité.
00:29:17 - Donc il garde une carte dans la main qui n'y est pas du tout.
00:29:19 - Voilà, qui est le retrait du texte, de projet.
00:29:20 - Vous vous rendez compte ?
00:29:21 - Ça ne m'étonne pas.
00:29:22 - Oui, et puis de certaine façon, le pays est pris en otage.
00:29:27 - Il n'en...
00:29:28 - Car il y a urgence maintenant à prendre les mesures qui imposent la réalité des choses.
00:29:32 Donc, alors quand on dit, en même temps, en fait derrière ça,
00:29:36 c'est la question de l'inhibition idéologique.
00:29:39 Qu'est-ce qui aujourd'hui empêche les uns et les autres de voir la réalité en face ?
00:29:44 Et de faire en sorte que ce pays soit correctement gouverné
00:29:47 et qu'il ne retarde pas s'y nédier des mesures qui sont frappées au coin du bon sens.
00:29:54 Donc c'est ça la vraie question.
00:29:56 - Général, en réalité, ici même, au grand rendez-vous Europe Insight News,
00:29:59 les échos dimanche, Marine Le Pen a dit quelque chose d'assez clair, je trouve.
00:30:04 Elle a dit "on a deux projets opposés".
00:30:06 Moi, je veux une maîtrise totale, je ne sais pas si elle le pourra, de l'immigration.
00:30:10 - Pardon, Marine Le Pen, qui il y a encore 10 jours, se demandait si elle n'allait pas s'abstenir.
00:30:14 - Oui, parce que c'est peut-être de l'habileté politique.
00:30:16 Parce que, pardonne-moi, Gérald Darmanin a cru jusqu'au dernier moment
00:30:20 que la motion de rejet, les LR et les RN, ils pourraient le faire dans la poche.
00:30:23 - D'accord, mais elle n'est pas non plus la championne de la cohérence sur ce sujet.
00:30:25 - Sauf qu'on peut lui reconnaître que sur l'immigration,
00:30:27 elle n'a pas le même projet que le gouvernement.
00:30:29 - Tout à fait. Mais sur la stratégie politique, elle a varié.
00:30:33 - Je me demande si on se pose des vraies questions sur le sujet de l'immigration,
00:30:41 tant qu'on n'aura pas notre souveraineté.
00:30:43 - Exactement.
00:30:44 - Tant que la CEDH, c'est la réalité, je ne dis pas de bon corps,
00:30:48 nous impose quand même ces règles, est-ce que vraiment,
00:30:53 on a un débat à la hauteur des Français ?
00:30:55 - Il y a le fait que nous n'ayons pas notre souveraineté juridique,
00:30:58 et ça, c'est la réforme de l'article 55 de la Constitution.
00:31:01 - Ce que demandent les LR d'ailleurs.
00:31:03 - Qui restitue la primauté du droit national pourvu qu'il soit postérieur
00:31:07 au traité européen que nous avons signé.
00:31:09 C'est assez simple à faire, c'est quand même une réforme constitutionnelle.
00:31:12 Et la deuxième chose, c'est de traiter à l'extérieur les demandes d'asile,
00:31:16 puisque matériellement, nous n'avons pas les moyens d'expulser,
00:31:22 ni en termes diplomatiques, ni en termes policiers,
00:31:27 les gens dont la demande d'asile a été rejetée.
00:31:31 Donc il n'y a pas 36 solutions, il faut les traiter à l'extérieur.
00:31:34 - Et s'il y en rentre illégalement, ils ne seront jamais régularisés,
00:31:37 les unes après les autres.
00:31:38 - Il y a des choses qui sont de notre ressort.
00:31:41 Par exemple, la question du droit du sol.
00:31:43 L'Europe ne vous impose absolument pas d'acquérir la nationalité,
00:31:47 la manière dont vous acquérez la nationalité.
00:31:49 Vous pouvez tout à fait suspendre le droit du sol.
00:31:51 Ce qui est par exemple un message qui là, pour le coup,
00:31:55 est très fort, très carré et parfaitement entendable.
00:31:58 Vous avez la possibilité d'agir, par exemple, de dire,
00:32:02 finalement, quelqu'un qui a une double nationalité
00:32:06 ne pourrait pas exercer de fonction régalienne,
00:32:08 puisqu'on estime que le régalien est lié au pouvoir
00:32:12 qu'on va exercer sur un territoire précis.
00:32:14 Donc vous avez, et vous avez, rappelez-vous la petite controverse
00:32:18 qu'il y a eu sur la question de la rupture des accords avec l'Algérie,
00:32:21 accord que l'on devrait rompre le plus vite possible.
00:32:25 Donc vous avez des actes très forts et très symboliques
00:32:28 que vous pouvez d'ores et déjà poser, sans dire,
00:32:31 pour cela j'ai besoin de négocier ou d'entrer dans un rapport de force
00:32:36 avec l'Union européenne.
00:32:37 Nous sommes en direct à l'Assemblée nationale
00:32:39 avec notre journaliste Élodie Huchard.
00:32:42 Alors Élodie, nous venons d'apprendre en direct,
00:32:45 en suivant sur notre antenne Olivier Véran,
00:32:47 la décision de convoquer cette commission mixte parlementaire.
00:32:52 Est-ce que vous pouvez nous faire un résumé
00:32:54 de tout ce qui est en train de se passer à l'Assemblée ?
00:32:56 Parce qu'il semble aussi que Gérald Darmanin ait reçu un soutien
00:32:59 qui n'est pas anodin. Qu'en est-il ?
00:33:02 Alors d'abord, effectivement, sur la commission mixte paritaire,
00:33:08 on a pris cette décision.
00:33:09 Alors c'est accueilli différemment selon les députés.
00:33:12 Évidemment, vous vous en doutez Sonia, du côté de la majorité,
00:33:14 on est ravis que ce texte continue finalement son chemin parlementaire.
00:33:18 Du côté du Rassemblement national,
00:33:20 on ne veut pas de cette commission mixte paritaire
00:33:22 parce qu'on préfère une dissolution.
00:33:24 Et du côté de la gauche de l'hémicycle, on n'en veut pas non plus,
00:33:26 mais parce qu'on préférait un retrait pur et simple du texte.
00:33:29 Voilà où on en est pour l'instant sur les positionnements.
00:33:32 Et puis, vous le disiez, Sonia, Gérald Darmanin a reçu
00:33:34 un certain nombre de soutiens parce qu'au moment où je vous parle,
00:33:36 il est avec Olivier Dussopt et la Première ministre
00:33:39 devant tous les députés de l'intergroupe,
00:33:41 une sorte de thérapie de groupe.
00:33:43 C'est d'abord Elisabeth Borne qui a pris la parole.
00:33:45 Elle a expliqué qu'elle voulait cette CMP, je la cite,
00:33:47 pour poursuivre le cheminement du texte.
00:33:49 Elle explique que cela ne doit pas se faire
00:33:51 au détriment de la majorité et elle assure ses députés
00:33:53 qu'ils peuvent compter sur elle pour veiller à cette unité.
00:33:56 Et puis, Gérald Darmanin a été très largement applaudi.
00:33:59 Il a félicité lui-même aussi sa majorité
00:34:01 d'avoir été aussi uni des remerciements plus particuliers
00:34:04 aux députés qui ont porté ce texte.
00:34:06 Et puis, il est revenu sur sa décision de présenter
00:34:08 sa démission au chef de l'Etat.
00:34:10 Il a expliqué que, selon lui, c'était, je le cite, le signe de l'honneur.
00:34:13 Il a été de nouveau très applaudi à ce moment-là.
00:34:16 Et puis, évidemment, dans les rangs de la gauche,
00:34:18 on n'est pas ravis de cette commission mixte paritaire.
00:34:21 Il faut le comprendre, c'est un collège de 7 députés, 7 sénateurs.
00:34:24 Mais en commission mixte paritaire, la droite est majoritaire.
00:34:27 Elle repartira du texte du Sénat.
00:34:29 Et donc, le risque, forcément, pour la gauche,
00:34:31 qui a voulu rejeter ce texte, c'est que, finalement,
00:34:33 le texte qui sort de commission mixte paritaire
00:34:35 soit beaucoup plus dur que celui qu'on a connu au Sénat.
00:34:38 - Exactement, Élodie. Merci.
00:34:39 Votre analyse rejoint celle de nos invités.
00:34:42 On va marquer une courte pause.
00:34:43 S'il y a crise politique, si tout cela, je veux dire,
00:34:46 monopolise l'attention, la nôtre et celle du gouvernement,
00:34:49 pendant ce temps, les flux migratoires, évidemment, ne s'arrêtent pas.
00:34:52 Malheureusement, la violence, vous allez voir, à Nantes, en Essonne,
00:34:56 et puis les problèmes liés à la laïcité,
00:34:59 se poursuivent peut-être là avec un ministre à poigne,
00:35:03 qui affiche sa fermeté. - Qui a une vision.
00:35:05 - Et qui a une vision, Gabriel Attal. A tout de suite.
00:35:07 Merci d'être avec nous.
00:35:14 Je le disais, pendant que nous évoquons
00:35:16 ce qui s'est passé hier à l'Assemblée,
00:35:17 vous allez voir que malheureusement, ce dont nous parlons assez souvent,
00:35:21 c'est-à-dire l'ERICS et l'hyperviolence, se poursuivent, se multiplient.
00:35:25 Nous irons en Essonne, c'est quand même très révélateur.
00:35:27 Vous allez voir sur place ce qui s'est passé
00:35:30 et de l'inquiétude des habitants.
00:35:32 Nous irons aussi à Nantes tout à l'heure.
00:35:34 Pour une autre raison, nous irons dans le collège d'Issou.
00:35:37 Alors là, la méthode de Gabriel Attal, vous allez l'analyser.
00:35:40 Très intéressant. Et sur ce sujet,
00:35:43 je vous rappelle au lendemain de l'adoption, de la motion de rejet,
00:35:47 l'annonce de la mi-journée.
00:35:49 C'est Olivier Véran qui l'a dit en direct sur CNews.
00:35:52 C'est la convocation de la commission mixte paritaire.
00:35:55 Certains se diront peut-être devant leur écran de télévision,
00:35:58 mais quel culot, quelque part, de crier,
00:36:01 "Regardez hier ce qui s'est passé, c'est honteux",
00:36:03 quand vous avez utilisé jusqu'à 20 reprises de 49.3.
00:36:06 Et je pense qu'on y va là.
00:36:08 On verra, on verra.
00:36:10 Mais tout d'abord, les titres avec vous, Michael.
00:36:12 Le gouvernement va convoquer au plus vite une commission mixte paritaire.
00:36:16 Il s'agit de réunir des députés et des sénateurs
00:36:19 pour tenter de trouver un compromis
00:36:21 entre la majorité et les oppositions sur le projet de loi immigration
00:36:24 rejeté hier à l'Assemblée nationale.
00:36:26 C'est ce que vient d'annoncer Olivier Véran,
00:36:29 le porte-parole du gouvernement.
00:36:31 Bonne nouvelle pour les automobilistes.
00:36:33 Les prêts à la pompe repartent à la baisse,
00:36:35 moins 2 centimes en moyenne sur le litre d'essence
00:36:37 quand le diesel baisse lui de 3,6 centimes,
00:36:39 des tarifs qui n'avaient plus été atteints depuis le mois de juillet.
00:36:43 Et puis à Dubaï, dernière tractation
00:36:45 pour tenter de trouver un compromis sur les énergies fossiles.
00:36:48 La présidence de la COP28 a su rechercher un consensus,
00:36:52 désespérément, mais le dernier projet d'accord mis sur la table
00:36:55 est jugé par beaucoup trop faible pour répondre à la crise climatique.
00:36:59 Il y a beaucoup d'informations qui arrivent en même temps.
00:37:02 On a appris que le ministre de l'Intérieur,
00:37:04 qui est toujours le premier flic de France,
00:37:06 en tous les cas, il en a le costume, le titre,
00:37:08 puisque le président de la République, je vous le rappelle,
00:37:10 a refusé sa démission, sera demain à Calais.
00:37:12 Voilà un territoire, il aura l'occasion de parler d'immigration.
00:37:15 Il a choisi ce déplacement par hasard.
00:37:18 Je vous ferai commenter cela.
00:37:20 Mais tout d'abord, nous sommes avec notre journaliste Florian Tardif
00:37:23 qui a suivi le compte-rendu du Conseil des ministres.
00:37:26 Florian, on s'attendait à ce qu'il y ait, j'allais dire,
00:37:29 peut-être un sursaut eu égard à ce qui a été dit par rapport hier.
00:37:33 C'est-à-dire quand même, pour certains, ça a été une déflagration.
00:37:36 Finalement, ce sera une commission mixte paritaire.
00:37:39 Comment vous appréhendez tout cela
00:37:40 et qu'est-ce qui a été dit autour de cette décision ?
00:37:44 -Vous avez compris qu'on tentait, au sein de la majorité
00:37:48 et plus largement au sein de l'exécutif,
00:37:51 de dédramatiser la situation.
00:37:53 D'ailleurs, un conseiller de l'Elysée me confiait quelques minutes
00:37:56 avant que ne commence ce compte-rendu
00:37:58 du Conseil des ministres délivré par Olivier Véran
00:38:01 que le président de la République avait appris cette nouvelle
00:38:04 hier soir lors du trajet retour, puisqu'il était en déplacement,
00:38:07 Toulouse-Paris.
00:38:09 Et lorsqu'il a appris cette nouvelle, il a poursuivi sa conversation
00:38:12 comme si de rien n'était.
00:38:14 Voici ce qu'on nous a confié avant la tenue de ce compte-rendu.
00:38:17 Durant le compte-rendu, Olivier Véran a annoncé
00:38:20 que serait bientôt convoquée une CMP,
00:38:23 une commission mixte paritaire,
00:38:25 pour tenter de trouver une issue à ce blocage institutionnel.
00:38:30 Comprenez que l'exécutif et plus largement l'ensemble de la majorité
00:38:34 souhaitent avancer, sauf que ça va être très compliqué.
00:38:38 Et ça, on ne s'en cache pas en coulis.
00:38:40 Vous voyez, Sonia, ce que m'a dit un ministre à la sortie
00:38:43 de ce Conseil des ministres, c'est l'enfer.
00:38:46 C'est l'enfer, tout simplement parce que l'exécutif a compris
00:38:50 hier soir que si l'ensemble des opposants politiques
00:38:53 à la majorité présidentielle souhaitaient s'allier
00:38:56 à l'Assemblée nationale, ils le peuvent,
00:38:58 et ils peuvent faire tomber tout texte
00:39:00 ou bien faire tomber le gouvernement à chaque instant.
00:39:03 Comprenez que pour l'heure, l'exécutif vit, entre guillemets,
00:39:07 en sursis et va tenter d'avancer péniblement, très péniblement.
00:39:12 Il y aura donc cette commission mixte paritaire.
00:39:15 Que se passera-t-il ensuite ?
00:39:17 Puisque même si les 14 parlementaires, 7 députés et 7 sénateurs
00:39:21 arrivent à se mettre d'accord sur un texte,
00:39:24 le texte retournera à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:39:27 Est-ce que là, le gouvernement arrivera à trouver
00:39:30 une majorité ou non ? Vous avez compris que vous aviez
00:39:33 quelques éléments de réponse avec ces propos tenus
00:39:36 en coulisses. C'est l'enfer, dès à présent, pour l'exécutif.
00:39:39 Merci, François Lanternier. Vous avez tout résumé.
00:39:42 C'est une véritable épée de Damoclès qui est sur la tête de l'exécutif.
00:39:45 Et si on peut ajouter quelques éléments en tant que journaliste,
00:39:48 parce que nous interviendrons ces responsables,
00:39:50 on a des offres, comme on dit, enfin des offres qu'on peut dire
00:39:53 parce qu'on peut dire à l'entraîne.
00:39:55 Parce que c'est fait pour.
00:39:57 Et comme on dirait, on nous les donne pour les dire
00:40:00 parce qu'ils nous permettent de comprendre le contexte.
00:40:03 En fait, les macronistes, c'était un véritable choc hier.
00:40:06 C'est ça, la vérité. Ce n'est pas du tout ce que vous êtes en train de voir.
00:40:08 Et beaucoup ont estimé que Gérald Darmanin avait trop joué solo.
00:40:13 C'est vrai qu'il a mouillé la chemise.
00:40:15 En fait, ils se sont auto-intoxiqués.
00:40:17 Et on ne mesure jamais la capacité de nous tous,
00:40:21 d'ailleurs, on est tous comme ça,
00:40:23 à se raconter l'histoire qu'on veut entendre.
00:40:25 Et là, Gérald Darmanin s'est raconté l'histoire.
00:40:28 Ils ont un don plus développé que d'autres.
00:40:30 Disons que ça a des conséquences différentes selon la position.
00:40:34 C'est une erreur de la part de Gérald Darmanin qui est très étonnante
00:40:36 parce que, en fait, quand on regarde la composition de la non-majorité de Macron,
00:40:41 il y a la même fracture qu'il y avait dans la majorité de Hollande
00:40:44 et ça, le président l'a vécu avec les frondeurs.
00:40:47 Et en fait, aujourd'hui, ce qui vient de se passer,
00:40:50 c'est une première fronde parce que,
00:40:52 n'oublions pas que si le texte n'est pas passé,
00:40:54 c'est parce qu'un certain nombre de députés macronistes n'étaient pas là.
00:40:59 Oui, les cinq fameux dont on a montré la liste.
00:41:03 Mais normalement, dans un parti tenu,
00:41:05 sur un texte qui engage à ce point-là l'avenir du gouvernement,
00:41:08 les gens voulaient...
00:41:10 Enfin, il y a des deals qui sont passés.
00:41:12 Que pensent-ils, ces cinq réfractaires de Gérald Darmanin ?
00:41:18 Est-ce que leur absence était une forme de prise de distance ?
00:41:22 En tous les cas, ce que dit le général Kavé, c'est les faits.
00:41:25 Vous êtes un homme de faits, j'allais dire de réalité.
00:41:28 C'est-à-dire qu'à un moment, on n'a plus le choix.
00:41:32 Quand on ne peut plus gouverner, quand on a les mains et les poings liés,
00:41:34 qu'est-ce qu'on fait ?
00:41:35 C'est ça, la question que je pense que beaucoup de nos téléspectateurs se posent.
00:41:39 Demain, qu'est-ce qui va se passer ?
00:41:41 Puisque droite...
00:41:43 Enfin, Éric Ciotti a quand même voté avec Mathilde Panot et Marine Le Pen.
00:41:47 Donc demain, qu'est-ce qui les empêchera de voter une motion de censure ensemble ?
00:41:50 La trouille.
00:41:51 Non mais c'est ce que vous venez de dire, Sonia.
00:41:54 La trouille de se retrouver devant les électeurs.
00:41:57 C'est le fait que seule Marine Le Pen, aujourd'hui,
00:42:00 peut tirer son épingle du jeu d'une dissolution
00:42:03 en actant le fait qu'elle devienne le premier parti de France.
00:42:06 Non mais moi, ce que vous venez de dire est extrêmement important.
00:42:08 C'est que, justement, les Français attendent qu'à un moment,
00:42:11 il y ait l'intérêt général qui prime.
00:42:13 Et que, justement, quels que soient les opinions politiques,
00:42:16 à un moment, quand il y a quand même un enjeu sur le pays,
00:42:19 eh bien l'ensemble des partis votent ensemble.
00:42:24 Justement, ce qui me choquerait, moi, c'est justement le fait
00:42:26 que chacun soit un petit peu dans son parti
00:42:31 et justement, sous ce prétexte de "je ne me mélange pas".
00:42:35 Mais...
00:42:36 Vous avez entièrement raison.
00:42:37 Il faut revenir également à cette émission idéologique.
00:42:40 En tout cas, au sein du parti Renaissance,
00:42:43 il y a cette fraction qui est plutôt gauchisante
00:42:46 et donc qui neutralise toute dynamique cohérente de ce parti.
00:42:53 Et deuxièmement, là, ce qui est intéressant,
00:42:55 au-delà de ce qui s'est passé au sein du Parlement,
00:42:58 c'est quand même le décalage total qu'il y a
00:43:00 entre les attentes fortes de l'opinion publique
00:43:02 et donc la proposition qui a été faite par M. Darmanin.
00:43:08 Proposition d'ailleurs qui ne reflétait pas ses...
00:43:10 Non, non, non, non, non.
00:43:11 Attendez, s'il vous plaît, parce que je...
00:43:13 On va quitter un moment l'analyse politique
00:43:15 pour aller sur les faits, même si elles se rejoignent.
00:43:17 Avec ce sondage dont vous avez parlé tout à l'heure, Stéphane Simon.
00:43:22 Donc un sondage qu'on va découvrir ensemble.
00:43:24 Bon, c'est vraiment...
00:43:26 Voilà, la question est assez simple.
00:43:28 Faut-il accueillir plus de migrants en France ?
00:43:31 80% des interviewés répondent non.
00:43:34 En fait, la vraie question dans ce texte est celle-là.
00:43:37 Bien sûr qu'il y a des mesures de fermeté.
00:43:39 Il faut reconnaître cela à Gérald Darmanin
00:43:41 sur des facilités pour l'expulsion des délinquants étrangers.
00:43:43 Mais l'autre question, c'est cette régularisation.
00:43:46 Ça a été véritablement le chiffon rouge
00:43:48 des clandestins dans les métiers en tension.
00:43:51 Une grande partie des Français pensent véritablement,
00:43:52 comme l'a dit LR et LRN, que c'est un appel d'air.
00:43:55 Et donc, est-ce que ce n'était pas vicié dès le départ ?
00:43:57 Comment pouvez-vous faire ces 20 000 ans en même temps sur ça ?
00:44:01 Comment ?
00:44:02 J'interviens quand vous m'avez posé la question sur les faits.
00:44:05 En fait, les flux sont continus.
00:44:08 Et ils sont de plus en plus importants.
00:44:11 Il y a, reconnaît le ministère de l'Intérieur,
00:44:14 entre 600 000 et 800 000 irréguliers.
00:44:18 Quand on parle du Pas-de-Calais,
00:44:20 on en veut aux Britanniques, mais qui payent les gendarmes
00:44:23 et les policiers pour être censés filtrer, stopper
00:44:26 ces vagues migratoires qui traversent la Manche.
00:44:29 Mais ça veut dire qu'ils arrivent dans le dos
00:44:31 des dispositifs de gendarmes et de policiers.
00:44:34 Ils prennent le train, ils viennent d'Italie.
00:44:37 Le constat, il est que, parce qu'on parlait de la France,
00:44:41 je suis d'accord qu'il faut également revoir
00:44:45 certaines dispositions supranationales.
00:44:48 Mais il faut une réponse européenne face à un problème
00:44:51 qui menace l'Europe.
00:44:53 Et là, je reviens à la négation des faits
00:44:56 par cette technostructure politique.
00:45:00 - Giorgia Meloni est arrivée au pouvoir
00:45:04 avec des promesses mirobolantes.
00:45:06 "Vous allez voir ce que vous allez voir,
00:45:08 c'est moi qui vais tout arrêter, etc."
00:45:10 Elle est au pouvoir.
00:45:13 - Certains diront faible, d'autres diront lucide et pragmatique.
00:45:15 C'est-à-dire ayant besoin d'une partie quand même
00:45:17 des investissements et de l'argent de l'Union européenne,
00:45:20 elle a acté de ce qu'elle pouvait faire.
00:45:22 C'est-à-dire une petite partie des choses sur l'immigration.
00:45:25 - Parce que vous avez la doxa dominante au sein de...
00:45:29 - On fait en revers la table.
00:45:31 - Ce qui est intéressant, c'est...
00:45:33 - Il finit sa phrase.
00:45:35 - Je dis simplement que tout au départ est idéologique.
00:45:40 Aujourd'hui, vous avez les décideurs,
00:45:42 ceux qui fabriquent la pensée,
00:45:44 ceux qui sont également dominants
00:45:46 au sein de la technostructure européenne,
00:45:48 ne veulent pas voir la réalité en face.
00:45:50 Moi, je les invite à aller sur le terrain en Afrique.
00:45:52 Je les invite à aller partager
00:45:54 ce que vivent les gendarmes et les policiers au quotidien.
00:45:57 Il y a cette déconnexion qui est complètement surréaliste
00:46:00 entre ceux qui détiennent les leviers de pouvoir, d'influence,
00:46:03 et qui d'ailleurs peuvent brider des gouvernements
00:46:06 qui essaient de répondre à leur niveau
00:46:09 au niveau national.
00:46:10 Mais on est en train d'assister à une accélération de l'histoire
00:46:15 sans prendre en considération ces phénomènes lourds et massifs.
00:46:20 - Donc, toute petite loi, tout petit débat
00:46:22 et grands enjeux qu'on ne voit pas.
00:46:24 - On y va pour un tour de table.
00:46:26 - On est dans un truc complètement fou, en fait, kafkaïen.
00:46:29 Aujourd'hui, on dit aux gens...
00:46:31 Ils peuvent rentrer illégalement, force à les portes,
00:46:34 et on leur dit que ce n'est pas grave,
00:46:37 mais travailler au black, il faut rappeler ça,
00:46:39 c'est d'une manière illégale, mais c'est toléré.
00:46:42 Par ailleurs, on interdit le travail clandestin.
00:46:46 Donc, il y a quand même quelque chose
00:46:48 qu'on marche sur la tête.
00:46:50 Il faudrait déjà commencer par une loi.
00:46:52 Si on pouvait faire comme l'Australie et les Etats-Unis,
00:46:55 puisqu'ils le font, c'est-à-dire qu'à partir du moment
00:46:58 où vous rentrez d'une manière illégale,
00:47:00 vous ne serez jamais...
00:47:02 Non, les délais de clandestinité,
00:47:05 vous ne serez jamais régularisés.
00:47:06 C'est-à-dire que vous ne serez jamais régularisés.
00:47:08 Déjà, à partir de ce moment-là,
00:47:10 les personnes qui voudront venir viendront d'une manière...
00:47:13 En tout cas, ils prendraient plutôt le processus légal.
00:47:16 - Ça ne suffira pas, puisqu'on voit bien
00:47:18 qu'il y a un certain nombre de gens qui sont clandestins
00:47:21 dans le pays et qui ne sont jamais reconduits à la frontière.
00:47:24 Ceux qui sont fichés S, y compris ceux qui sont...
00:47:27 - Si vous venez, vous ne serez jamais régularisés.
00:47:30 - Pardonnez-moi, mais si je peux m'autoriser,
00:47:34 surtout, je suis d'accord avec mon général,
00:47:35 il y a un problème aussi de ce point de vue-là,
00:47:38 c'est que la volonté politique qui est clairement exprimée
00:47:42 par les Français, à 80 %,
00:47:44 les Français veulent voir gérer les flux migratoires.
00:47:46 Ce n'est pas que les Français sont racistes
00:47:48 et pas que les Français sont systématiquement
00:47:51 contre toute forme d'immigration.
00:47:52 Ils veulent simplement une immigration
00:47:54 qu'ils choisissent, un temps soit peu,
00:47:56 et qui soit régulée.
00:47:58 Ils attendent ça de leurs dirigeants.
00:47:59 Si on n'est pas capable de leur donner ça,
00:48:01 il faut passer la main à des personnes
00:48:03 qui ont davantage la possibilité.
00:48:05 - Les arrêts de la CEDH condamnent les pays signataires
00:48:09 de la Convention européenne des droits de l'homme
00:48:11 à se soumettre à une conception de liberté individuelle
00:48:13 qui prime sur l'intérêt général,
00:48:15 tel que les peuples le définissent.
00:48:17 A partir de là, très sincèrement,
00:48:19 partant de ça, quand vous mettez ce chapiteau sur les bases,
00:48:24 qu'est-ce que vous pouvez faire ?
00:48:26 - On ne peut pas dire qu'on ne peut rien faire.
00:48:29 On peut tout à fait sortir d'abord des traités.
00:48:31 - La première chose, c'est qu'on peut sortir
00:48:35 et re-rentrer dans un traité,
00:48:37 sauf qu'aujourd'hui, c'est très compliqué.
00:48:39 En fait, personne n'ose le faire
00:48:41 parce que c'est vécu comme un Frexit ou un Brexit.
00:48:44 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas utiliser
00:48:47 ce type d'argument sans vous retrouver mis en porte-à-faux
00:48:50 par rapport à votre adhésion de long terme à l'Europe.
00:48:53 Et pour tout homme politique,
00:48:55 c'est extrêmement inflammable de jouer avec ça.
00:48:58 Néanmoins, regardez ce qui est en train de se passer.
00:49:01 En général, la politique, c'est aussi du rapport de force,
00:49:04 c'est comme la guerre, sauf qu'on ne se tape pas dessus.
00:49:07 Aujourd'hui, vous avez toute une partie de l'Europe
00:49:10 qui est en train de prendre position sur l'immigration de façon très dure.
00:49:14 C'est tous les pays de Visegrade.
00:49:16 Vous allez avoir des élections européennes
00:49:18 qui vont montrer à quel point les peuples en Europe en ont ras-le-bol.
00:49:21 De ces élections européennes,
00:49:23 vont avoir lieu des élections nationales
00:49:25 qui vont remontrer la montée en puissance
00:49:28 des partis dits populistes ou à droite, ou conservateurs,
00:49:32 ou réactionnaires, peu importe comment on les appelle,
00:49:34 qui vont montrer qu'un certain nombre de politiques
00:49:38 a compris le message des nations.
00:49:40 Et ça, ça va changer les équilibres.
00:49:42 - Alors, les premières réactions...
00:49:44 - Ça met un peu de temps, mais franchement,
00:49:46 trois ans pour évoluer, c'est court en politique.
00:49:48 - Les premières réactions politiques
00:49:50 à ce qui a été annoncé par le porte-parole du gouvernement,
00:49:52 c'est-à-dire la décision de convoquer une commission mixte paritaire,
00:49:56 on en parle juste après les titres, Michael.
00:49:58 - On a joué contre la France,
00:50:00 les mots de Gérald Darmanin lors de son premier déplacement
00:50:03 après le rejet hier de son texte sur l'immigration.
00:50:06 Le ministre de l'Intérieur a affiché sa fermeté
00:50:09 depuis un commissariat de Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne.
00:50:12 Vers des tarifs d'assurance en forte hausse l'année prochaine,
00:50:16 une augmentation de l'ordre de 5 à 6 % moyenne pour les habitations
00:50:19 et de 3,5 % pour les assurances automobiles,
00:50:22 des hausses bien au-dessus du niveau de l'inflation.
00:50:25 Et puis le FC Séville dépose un recours
00:50:28 suite à la décision du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:50:31 d'interdire le déplacement ce soir à Lens des supporters de Séville,
00:50:35 une interdiction qui fait suite au décès d'un supporter du FC Nantes
00:50:38 le 2 décembre dernier.
00:50:40 - Les premières réactions politiques
00:50:42 à ce qui a été annoncé par le porte-parole du gouvernement,
00:50:44 autrement dit la commission mixte paritaire,
00:50:46 nous allons écouter Mathilde Panot de La France Insoumise,
00:50:49 Roger Carucci, DLR et Mathieu Lefebvre de Renaissance.
00:50:54 - Alors la Macronie doit réapprendre ce qu'est la démocratie.
00:50:58 Et dans n'importe quelle démocratie,
00:51:00 lorsque la représentation nationale vote contre un texte,
00:51:03 le gouvernement doit retirer ce texte.
00:51:05 Voilà ce que nous attendons aujourd'hui de ce gouvernement,
00:51:08 c'est qu'il retire ce texte.
00:51:10 Et je rappelle que c'est à chaque fois à l'Assemblée nationale
00:51:12 qu'il y a le dernier mot, et que donc nous,
00:51:14 nous continuerons de nous battre,
00:51:16 quel que soit le scénario qu'utilise le gouvernement,
00:51:18 de nous battre pour empêcher que ce texte puisse arriver à son terme.
00:51:21 - Soit M. Sacha Houllier avale son chapeau et dit
00:51:25 "je suis prêt à voter le texte du Sénat"
00:51:27 plutôt que de ne pas avoir de texte d'immigration.
00:51:30 La majorité relative, ELR au moins,
00:51:33 vote le texte issu de la commission mixte paritaire,
00:51:35 pas de problème.
00:51:36 Soit c'est pas le cas,
00:51:38 et le gouvernement va être obligé de faire du 49-3,
00:51:41 parce qu'il n'a pas de majorité à l'Assemblée.
00:51:44 D'ailleurs tout ce système veut dire
00:51:46 que ce que nous disons depuis plus d'un an,
00:51:48 à savoir que sous la Ve République,
00:51:50 pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale,
00:51:53 ça rend le gouvernement totalement dépendant du 49-3.
00:51:56 C'est donc ingérable à terme.
00:51:58 On ne peut pas continuer trois ans et demi dans ces conditions.
00:52:01 - L'extrême droite est très intéressée par les élections,
00:52:05 mais beaucoup moins par le quotidien des Français
00:52:07 et les mesures qui pourraient être utiles.
00:52:09 L'extrême droite hier a voté avec Mathilde Panot,
00:52:11 elle a mélangé ses voix avec des gens qui pensent
00:52:13 qu'il faut une immigration dérégulée,
00:52:15 qui pensent qu'il faut régulariser tous les sans-papiers.
00:52:17 Voilà ce que c'est l'extrême droite,
00:52:19 de la même manière les Républicains ont voté
00:52:21 avec des gens qui pensent qu'il faut une immigration zéro
00:52:24 dans notre pays.
00:52:25 Je crois que tout ça n'est pas très sérieux.
00:52:27 Je pense qu'il faut appeler un peu de responsabilité
00:52:29 et que chacun revienne à la table des négociations
00:52:31 sur la base d'un seul critère consistant à se demander
00:52:34 est-ce que cette mesure est utile pour le pays
00:52:36 ou est-ce qu'elle ne l'est pas ?
00:52:37 - Alors M. Lefèvre, député Renaissance,
00:52:40 d'abord table des négociations.
00:52:42 On n'est pas dans une situation non plus
00:52:44 de conflit ou de guerre politique.
00:52:48 Et qui appelle à la responsabilité.
00:52:51 - C'est une blague.
00:52:52 - C'est fou.
00:52:53 - C'est vraiment la comédie de la politique ça.
00:52:56 Je voudrais répéter encore une fois
00:52:58 que c'est d'abord la majorité de Renaissance
00:53:01 sous la férule de Sacha Houllier
00:53:03 qui a détricoté le texte que voulait Gérald Darmanin
00:53:06 et le texte qui avait été mis au point aussi au Sénat.
00:53:09 Donc en fait on insiste à un grand sketch
00:53:12 quand Gérald Darmanin dit
00:53:14 "c'est la France avec laquelle on fait mal" etc.
00:53:16 Qu'il se retourne contre sa majorité
00:53:19 et qu'il l'admoneste plutôt que de se plaindre des LR.
00:53:23 - On va voir ce qu'il en sort
00:53:24 parce que là on est en plein psychodrame.
00:53:26 Je voudrais qu'on évoque, je vous l'ai dit tout à l'heure,
00:53:28 pendant ce temps, l'actualité ne s'est pas arrêtée
00:53:31 malheureusement pour certains événements.
00:53:33 Je voudrais qu'on aille à Saint-Michel-sur-Orge en Essonne.
00:53:36 Pourquoi je voudrais vous en parler ?
00:53:38 Parce que souvent on dit "faits divers"
00:53:40 parfois certains disent au contraire "continuum"
00:53:42 donc faits de sociétés.
00:53:43 Et là ce sont deux rixes qui ont fait
00:53:45 de très très nombreux dégâts dans la commune.
00:53:47 Un projectile a même traversé la vitrine d'un appartement
00:53:50 et ça c'est un traumatisme.
00:53:52 Vous vous souvenez de la petite Sokhaina à Marseille
00:53:55 tuée sous les yeux de quasiment sa mère et sa sœur
00:53:58 dans son appartement.
00:53:59 Ou encore de cet homme qui dormait à Dijon
00:54:01 tranquillement chez lui.
00:54:03 Regardez ce reportage sur place
00:54:04 et puis vos réactions juste après.
00:54:06 - Un projectile qui traverse la vitre d'un appartement.
00:54:10 Une vitrine de commerce brisée.
00:54:13 Une douzaine de véhicules dégradés.
00:54:16 Voici les résultats d'une rixe
00:54:18 qui s'est produite samedi soir
00:54:20 dans la commune de Saint-Michel-sur-Orge en Essonne.
00:54:22 Une vingtaine de personnes se sont affrontées
00:54:25 munies de barres de fer, de sabres
00:54:27 et autres objets pouvant servir d'armes.
00:54:29 Des violences habituelles pour cette habitante.
00:54:32 - J'ai entendu du bruit.
00:54:34 J'ai pas voulu sortir parce que c'est toujours comme ça.
00:54:37 Ça arrive souvent oui.
00:54:38 Un moment il y avait beaucoup de jeunes qui étaient devant
00:54:42 qui vendaient la drogue.
00:54:44 On est dans l'insécurité parce qu'il y a...
00:54:46 Dans les quartiers oui.
00:54:48 C'est toujours les mêmes personnes.
00:54:50 Même si vous faites appel à la police,
00:54:52 la police ne fait rien.
00:54:54 Ils dégagent les jeunes et après ça recommence.
00:54:56 - Deux suspects de 19 ans ont été interpellés.
00:54:59 Le premier né en Tunisie.
00:55:01 Le second, Néar Pajon, est connu des services de police.
00:55:05 Des rixes de plus en plus fréquentes dans ce secteur
00:55:08 et des jeunes de plus en plus violents.
00:55:10 - Sur le département de l'Essonne,
00:55:12 on a été aux guerres, aux rixes interquartiers.
00:55:15 La différence c'est qu'ils sont prêts à tuer.
00:55:18 La différence par rapport aux autres générations que l'on avait.
00:55:21 On avait cette violence qui était latente effectivement.
00:55:25 Mais là, ces jeunes-là sont vraiment décidés à en découdre.
00:55:28 - Vendredi dernier, une rixe s'était déjà produite dans ce quartier.
00:55:32 - Là encore même sur la rhétorique, sur les mots général,
00:55:36 il faudrait peut-être la fin du...
00:55:38 En même temps, hier ici même, je vous le disais,
00:55:40 Gérald Darmanin reconnaît.
00:55:42 - Oui, c'est un ensauvagement de la société.
00:55:45 Après, on peut débattre, est-ce qu'il arrive à le contenir ou pas.
00:55:48 Et Elisabeth Born, qui après quand même le meurtre de Thomas Akrepol
00:55:52 et puis une série d'événements, a parlé d'un sentiment de la violence
00:55:55 qui augmente pour beaucoup d'élus, pour beaucoup de Français,
00:55:58 mais d'élus, cette phrase n'est pas passée.
00:56:00 En particulier, général, pour la maire de Romand-Cyrizaire,
00:56:02 Marie-Hélène Thoraval, que j'ai reçue ici même,
00:56:04 qui dit "mais c'est pas possible".
00:56:06 Pour moi, c'est la réalité, on ne peut pas parler ainsi.
00:56:08 - Le mot "sentiment", on le connaît de mon dépassé.
00:56:12 Ça dépend comment on l'entend d'ailleurs.
00:56:14 Frédéric Vaud, directeur général de la police nationale,
00:56:18 a été entendu par la commission parlementaire très récemment
00:56:21 et a parlé de 57% d'augmentation des homicides
00:56:24 et tentatives d'homicides liés au trafic de stupéfiants.
00:56:28 La réalité, elle est très préoccupante.
00:56:33 Et d'année en année, on assiste à une augmentation de la violence.
00:56:37 Si on prend également le critère des armes saisies,
00:56:40 on a eu 8000 armes saisies l'année dernière,
00:56:41 une vulgarisation, une banalisation de la Kalachnikov.
00:56:44 Voilà l'état de notre société.
00:56:46 Moi, j'ai parlé de sud-américanisation.
00:56:48 Les choses vont très vite depuis quelques années.
00:56:51 Cette approche très distancée, assez étonnante d'ailleurs,
00:56:55 à ce niveau-là, interpelle l'opinion publique.
00:57:01 - On va marquer une pause et je vais vous demander vos avis.
00:57:04 En parlant de ce kainat qui a été tué à Marseille,
00:57:08 je me souvenais des mots de sa mère qui avait comparé la France
00:57:10 à un autre pays d'Amérique du Sud, me semble-t-il.
00:57:13 C'était de mémoire la Colombie ou autre.
00:57:16 Et ces Français dans les quartiers qui sont les premières victimes,
00:57:20 quand ils le disent, on ne va pas leur dire
00:57:22 "mais vous êtes raciste" ou quoi que ce soit,
00:57:25 ils en sont les victimes.
00:57:27 Et la Première ministre parle d'un sentiment de la violence qui est de moi.
00:57:29 Vos avis ? On va marquer une pause.
00:57:31 La méthode atale, peut-être, c'est celle qui vous rassemble autour de cette table.
00:57:35 C'est le cas ? - Oui.
00:57:37 - On ne va pas voir quelle unanimité.
00:57:39 C'est la première fois. - Jusque-là, tout revient.
00:57:42 - A tout de suite. - Il y a un courage évident.
00:57:44 - Bien. Nous allons l'analyser et nous serons avec quelqu'un.
00:57:47 Alors là, qui a son courage vraiment et qui a une bonne dose de courage,
00:57:50 c'est Florence Bergeau-Blacklair qui est l'auteur du livre
00:57:53 sur les réseaux fréris et qui nous rejoint.
00:57:55 - Midi-news, la suite avec l'information de la mi-journée.
00:58:02 Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement,
00:58:04 qui a donc annoncé une commission mixte paritaire
00:58:06 qui va être convoquée au lendemain de l'adoption de la motion de rejet.
00:58:10 Puis dans quelques instants, nous parlerons aussi
00:58:12 de ce qui se passe dans le collège Issou.
00:58:14 On en a parlé ici même hier.
00:58:16 Et puis, vous allez voir la méthode, Gabriel Attal.
00:58:19 Fermeté, du point sur la table, pour quels résultats ?
00:58:22 Nous en parlerons dans quelques instants.
00:58:24 Tout d'abord, Place au journal. Rebonjour, cher Mickaël.
00:58:26 - Rebonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:58:28 Et vous l'évoquiez à l'instant, le gouvernement va convoquer
00:58:31 une commission mixte paritaire au plus vite.
00:58:33 L'objectif est de trouver un compromis
00:58:35 entre la majorité et les oppositions
00:58:38 sur le projet de loi immigration rejeté hier par l'Assemblée nationale.
00:58:41 Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran,
00:58:43 l'a annoncé à la sortie du Conseil des ministres tout à l'heure.
00:58:46 Écoutez.
00:58:47 - Hier, ce n'est pas une majorité de proposition qui s'est constituée,
00:58:51 mais une majorité de refus.
00:58:53 Ce n'est pas une majorité alternative qui s'est dessinée
00:58:56 entre des élus qui, au fond, n'ont pour seul point commun
00:58:59 que la volonté de bloquer un texte gouvernemental
00:59:02 parce qu'il est porté par le gouvernement.
00:59:05 C'est une majorité qui montre son refus de la recherche du compromis.
00:59:11 Et parce que nous estimons qu'il est fondamental
00:59:13 de mieux lutter contre l'immigration clandestine,
00:59:16 qu'il est fondamental de mieux encadrer l'immigration économique,
00:59:20 qu'il est fondamental de mieux intégrer
00:59:22 ceux qui ont vocation à rester sur notre sol,
00:59:25 le gouvernement convoquera une commission mixte paritaire
00:59:29 au plus vite, toujours dans une démarche pour débattre
00:59:33 et chercher un compromis entre la majorité et les oppositions.
00:59:37 - De son côté, Gabriel Attal était à Issou, dans les Yvelines.
00:59:41 Le ministre de l'Education nationale s'est rendu
00:59:44 au chevet des enseignants du collège Jacques Cartier.
00:59:46 Ils ont exercé leur droit de retrait après l'incident de jeudi dernier.
00:59:50 Pour rappel, une professeure de français avait été prise à partie
00:59:53 par des élèves de confession musulmane
00:59:55 après avoir montré une oeuvre d'art illustrant des femmes nues.
00:59:58 On écoute Gabriel Attal qui a appelé au respect de la laïcité.
01:00:03 - A l'école française, on ne conteste pas la laïcité,
01:00:06 on la respecte.
01:00:08 On ne détourne pas le regard devant un tableau,
01:00:10 on ne se bouge pas les oreilles en cours de musique,
01:00:12 on ne porte pas de tenue religieuse.
01:00:14 Bref, à l'école française, on ne négocie pas
01:00:18 ni l'autorité de l'enseignant, ni l'autorité de nos règles
01:00:21 et de nos valeurs.
01:00:23 - Et puis on termine avec l'actualité au Proche-Orient.
01:00:27 L'armée israélienne intensifie ses frappes
01:00:29 dans le sud de la bande de Gaza.
01:00:31 Tsahal a annoncé que 104 soldats israéliens
01:00:34 étaient morts depuis le début des combats
01:00:36 et selon le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari,
01:00:39 des infrastructures du Hamas sont actuellement démentelées
01:00:42 dans la localité de Khan Younes.
01:00:44 On l'écoute.
01:00:46 - La division 98 opère dans la région de Khan Younes
01:00:49 dans une zone où se trouvent les infrastructures terroristes
01:00:52 de l'organisation du Hamas.
01:00:54 Elle démantèle ces infrastructures sous terre et en surface.
01:00:58 Au total, plus de 500 terroristes ont été détruits
01:01:01 au cours du seul mois dernier.
01:01:03 Plus de la moitié d'entre eux ont été emmenés en Israël
01:01:06 pour un complément d'enquête.
01:01:08 Nous enquêtons sur les terroristes sur le terrain.
01:01:11 Ils nous indiquent les cachettes d'autres terroristes
01:01:14 et nous fournissent des renseignements importants
01:01:17 qui nous permettent de créer de nouvelles cibles
01:01:20 pour la poursuite des combats.
01:01:22 - Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité
01:01:25 à 13h sur CNews.
01:01:27 - Merci à vous, Miquel.
01:01:29 Nous sommes avec le général Bertrand Cavaillé,
01:01:32 avec Julie de Vintraub, avec Céline Pina,
01:01:35 avec Naïma El Fadel.
01:01:37 On a le plaisir d'accueillir Florence Bergeau-Blacler.
01:01:40 Bonjour à vous. Merci d'être là.
01:01:42 Vous êtes l'auteur de ce livre "Le frérisme et ses réseaux",
01:01:45 l'enquête aux auditions Odile Jacob,
01:01:47 qui est un véritable succès.
01:01:49 C'est un livre à la fois ardu, si je puis dire,
01:01:52 c'est le fruit d'une enquête très longue
01:01:55 et évidemment révélateur, très édifiant.
01:01:58 C'est un exemple de ce qui s'est passé dans ce collège dissous.
01:02:01 Tout d'abord, l'actualité, c'est la sortie de crise,
01:02:04 en tout cas la recherche d'une sortie de crise
01:02:06 au lendemain de l'adoption de la motion de rejet.
01:02:09 Nous sommes en direct et en duplex avec Annie Gennevard.
01:02:13 Bonjour à vous, madame Gennevard.
01:02:15 Vous êtes secrétaire générale du Parti des Républicains.
01:02:18 Vous êtes députée LR du Doubs.
01:02:21 À l'instant, on a appris qu'Emmanuel Macron
01:02:24 a dénoncé le jeu du pire
01:02:27 et vous associant, vous LR à ce jeu finalement du pire
01:02:31 avec l'alliance contre nature.
01:02:33 Comment vous répondez à cela ?
01:02:35 Je réponds que le président de la République
01:02:39 serait bien inspiré de s'interroger sur les responsabilités
01:02:43 de la majorité de l'adoption de cette motion de rejet.
01:02:46 En effet, je passe sur le fait que la majorité n'ait pas fait le plein
01:02:49 qu'il lui ait manqué une dizaine de voix
01:02:51 pour contrer cette motion de rejet,
01:02:53 mais surtout parce que ce texte portait en germe
01:02:56 les germes de son échec.
01:03:00 En voulant satisfaire et la droite et la gauche
01:03:04 sur un texte qui demande des choix clairs,
01:03:07 des choix résolus, des choix courageux,
01:03:09 cette démarche était vouée à l'échec.
01:03:11 Je pense qu'il y a là, évidemment,
01:03:14 la condamnation du "en même temps" qui ne fonctionne pas.
01:03:17 On ne peut pas durcir et assouplir en même temps
01:03:20 les règles relatives à l'immigration.
01:03:22 Et puis l'autre faute, c'est celle du ministre de l'Intérieur
01:03:25 qui a accepté un texte de droite au Sénat
01:03:28 et un texte de gauche à l'Assemblée,
01:03:30 rendant évidemment irréconciliables les points de vue.
01:03:33 - Vous avez présenté de manière très claire les enjeux.
01:03:37 D'ailleurs, vous rejoignez des analyses sur ce plateau.
01:03:39 Mais dans ce cas-là, Annie Gennevard,
01:03:41 qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
01:03:43 Commission mixte paritaire,
01:03:45 évidemment, c'est le texte du Sénat, en tout cas durci,
01:03:48 et puis après, parce qu'il faut bien qu'il revienne à l'Assemblée nationale,
01:03:51 que va-t-il se passer ?
01:03:53 - Alors, nous, ce que nous voulions,
01:03:56 c'est refaire du texte du Sénat la base de la discussion.
01:03:59 De ce point de vue-là, nous sommes satisfaits.
01:04:01 C'était précisément la seule motivation
01:04:03 que nous avions de voter cette motion de rejet.
01:04:06 Nous avons rejeté le texte issu de la Commission.
01:04:09 Je le connais bien, puisque j'ai assisté
01:04:11 à tous les travaux de la Commission, des lois.
01:04:14 Et ce texte modifié ou renoncé
01:04:17 à une très grande partie du texte du Sénat,
01:04:20 renonçant en particulier à des points tout à fait essentiels
01:04:23 et déterminants à nos yeux,
01:04:25 comme le délit de séjour irrégulier, l'AME,
01:04:28 ou encore la conditionnalité des aides sociales non contributives.
01:04:32 Donc, un certain nombre de lignes rouges
01:04:34 ont été franchies systématiquement
01:04:36 avec l'aval du ministre de l'Intérieur.
01:04:38 Donc, nous voulions revenir au texte du Sénat
01:04:40 comme base de discussion. C'est une bonne chose.
01:04:42 Après, c'est la règle de la CMP.
01:04:45 Toutes les fractions de la vie politique y participent.
01:04:50 Et nous allons voir comment les choses aboutissent.
01:04:52 Mais ce que je voudrais dire à ce stade,
01:04:54 c'est que ce texte, finalement, était mal parti.
01:04:58 Et donc, il a connu un accident de parcours
01:05:01 tel que celui que nous avons vécu hier.
01:05:03 Donc, il faut en sortir.
01:05:05 De ce point de vue-là, moi, je suis satisfaite
01:05:07 qu'une CMP soit réunie rapidement,
01:05:11 parce que je pense qu'il faut en sortir.
01:05:13 Après, il y aura toujours une lecture de conclusion en CMP.
01:05:18 Et si la CMP n'est pas conclusive,
01:05:20 eh bien, il y aura la reprise de la navette parlementaire.
01:05:24 Et on verra bien.
01:05:26 Mais je crois que dans ce dossier si compliqué, si difficile
01:05:29 et si attendu des Français,
01:05:31 il nous faut un aboutissement rapide.
01:05:33 Et la CMP réunie rapidement est une réponse.
01:05:36 - Rapidité et cohérence, c'est ce que vous demandez, Annie Genevard.
01:05:39 Je vous remercie d'avoir réagi en direct à notre antenne.
01:05:42 Je remercie les équipes de CNews pour ce duplex.
01:05:46 Emmanuel Macron qui a donc dénoncé le jeu du pire.
01:05:48 Le cynisme, l'inconsistance et l'incohérence aussi des oppositions.
01:05:53 - Je parle de lui ?
01:05:55 - Céline Pina, vous pensez que ce sont des itèmes de reproche
01:06:00 qu'on peut retourner aujourd'hui à la majorité et au président ?
01:06:03 - Je pense qu'il n'est pas très intelligent
01:06:06 d'avoir besoin à ce point-là de l'alliance DLR
01:06:09 et de commencer en les traitant de crétins.
01:06:14 Je dis simplement ça, c'est quand vous avez besoin de clé.
01:06:18 - Gérald Darmanin a cessé d'alterner entre caresse et menace.
01:06:23 Caresse, elles étaient très légères,
01:06:26 mais les menaces, c'était vraiment à la bazooka, si je peux me permettre.
01:06:29 - Quand on agite la menace, il faut avoir les moyens de l'exécuter derrière.
01:06:33 C'est pareil qu'avec les enfants.
01:06:35 Si vous hurlez en disant "si tu ne te couches pas tout de suite
01:06:38 pendant 18 mois, tu ne regarderas pas la télé",
01:06:42 demain, il te regarde et c'est tellement exagéré que ça ne fonctionne pas.
01:06:45 La vraie question, c'était qu'est-ce que Gérald Darmanin avait dans les mains
01:06:50 pour pouvoir faire plier ceux qui ne dépendaient pas de lui ?
01:06:53 Qu'est-ce qu'il avait dans les mains pour pouvoir être soutenu par ses propres...
01:06:57 - Pour l'avoir interrogé, comme vous tous,
01:06:59 mais souvent, il n'avait rien que...
01:07:02 Il tenait à cet espoir infime de la cohérence.
01:07:10 Il a toujours misé sur le fait que LR, la droite, ne peut pas voter avec LR et RR.
01:07:15 - Vous avez vu la réaction de ce matin-là ?
01:07:17 - A partir du moment où il détricote lui-même le texte,
01:07:24 de toute façon, la cohérence n'était plus là.
01:07:27 - On va écouter ce matin, effectivement, Eric Ciotti sur notre antenne.
01:07:32 - Il vous a dit clairement qu'il parlait avec Elisabeth Borne.
01:07:35 - Et donc, pour lui, discréditer Gérald Darmanin.
01:07:39 - Et je pense qu'il lui a en veule aussi,
01:07:40 lors de la journée de niche parlementaire des LR,
01:07:43 où LR se sont vus refuser toutes leurs propositions.
01:07:47 Donc, je pense qu'il y avait aussi un petit peu un règlement de compte.
01:07:50 - Alors, écoutez-là, là, il vient de réagir de nouveau Eric Ciotti.
01:07:53 Écoutez les mots sur Gérald Darmanin,
01:07:56 parce que quand même, c'est l'occasion d'un portrait du ministre de l'Intérieur.
01:07:59 Est-il, selon vous, l'homme très trop pressé ?
01:08:02 Il voulait être Nicolas Sarkozy, mais bon, il a raté la marche,
01:08:05 semble-t-il, sur un projet important.
01:08:07 Écoutons-le, Eric Ciotti.
01:08:08 - Reprenons le calme, j'appelle les responsables qui nous dirigent,
01:08:13 je mesure l'échec qu'ils ont subi.
01:08:16 Il est puissant, il est fort,
01:08:18 notamment pour le ministre de l'Intérieur,
01:08:21 dont l'ego doit retrouver des proportions plus légitimes,
01:08:26 au calme, à la responsabilité, à la raison.
01:08:30 L'insulte ne fait jamais rien avancer,
01:08:33 la caricature n'amène jamais rien de bon en démocratie,
01:08:36 d'autant que systématiquement,
01:08:38 le ministre de l'Intérieur a été démenti par les faits,
01:08:42 et notamment dans les propos qu'il avait tenus
01:08:46 lors de la discussion jeudi dernier
01:08:48 de notre proposition de loi constitutionnelle.
01:08:51 Les argumentations qu'il a tenues,
01:08:53 notamment sur l'impact des décisions supranationales
01:08:57 émanant particulièrement de la Cour européenne des lois de l'homme,
01:09:01 ont été cruellement démenties pour lui hier matin.
01:09:04 C'est un désaveu total.
01:09:06 Et ça montre que les Républicains
01:09:08 font la bonne analyse, ont les bonnes réponses,
01:09:11 et au travers des deux textes que nous avions déposés au printemps,
01:09:14 le texte simple et le texte constitutionnel,
01:09:17 nous avons l'arsenal pour inverser des flux migratoires
01:09:21 qui deviennent insupportables pour notre pays.
01:09:24 Bien, pour ceux qui nous rejoignent à l'instant,
01:09:26 il est 13h10, nous avons suivi ensemble
01:09:29 ce qu'a dit le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
01:09:31 Je vous rappelle qu'il appelait au compromis.
01:09:33 Vous êtes d'accord ?
01:09:34 Il a dit recherche de compromis.
01:09:36 À l'instant, la dépêche sur les dires d'Emmanuel Macron
01:09:39 qui dénonce le cynisme, le jeu du pire, etc. pour les oppositions.
01:09:44 Il n'y a-t-il pas quand même un problème de timing ?
01:09:47 Quand vous recherchez un compromis,
01:09:49 vous évitez de donner une gifle, symbolique.
01:09:52 Ça me paraît être un euphémisme de votre part.
01:09:56 La déclaration que vous nous avez citée tout à l'heure
01:09:59 d'Elisabeth Borne disant en substance
01:10:03 qu'elle n'accepterait pas n'importe quel texte
01:10:06 est extrêmement importante parce que là,
01:10:08 on passe à l'étage du dessus.
01:10:10 Je suis d'accord. Elle a dit l'unité du pays.
01:10:12 Donc elle ne laissera pas un texte qui fracture encore plus.
01:10:14 Ça veut dire que le problème n'est plus Sacha Houlier,
01:10:16 leader de l'aile gauche des macronistes
01:10:18 qui a détricoté le texte et qui ne votera pas
01:10:22 l'éventuelle version de la CMP de la commission mixte paritaire
01:10:25 marquée du saut de la droite sénatoriale.
01:10:28 C'est plus Sacha Houlier le problème.
01:10:30 C'est Elisabeth Borne.
01:10:31 - Nous sommes d'accord.
01:10:32 - C'est le raton qui se termine quand vous poyez le raton
01:10:34 avec les dents qui se termine en piège.
01:10:36 - Florence Bergeau-Blacler, je vous remercie d'être avec nous.
01:10:39 Vos analyses vont nous servir sur une situation en particulier
01:10:44 mais qui dit beaucoup de ce que connaissent nos enseignants
01:10:47 et pas seulement nos enseignants en France.
01:10:50 Donc qu'est-ce qui s'est passé ?
01:10:50 Le ministre Gabriel Attal a donc échangé avec les enseignants à Issou.
01:10:54 Il s'est rendu sur place hier.
01:10:55 Il a rappelé la fermeté du gouvernement.
01:10:57 Vous allez l'entendre avec des mots sans aucune ambiguïté.
01:11:00 Il a tapé du poing sur la table après la contestation
01:11:03 d'une partie des élèves suite à un cours
01:11:05 où ce fameux tableau représentant les femmes nues,
01:11:09 on va le voir, a été discuté.
01:11:12 Alors ce qui est intéressant c'est la méthode du ministre
01:11:15 et face à ce défi énorme, quel fruit peut-elle porter ?
01:11:19 Regardons le sujet préparé par notre équipe.
01:11:21 Derrière les grilles du collège Jacques-Cartier d'Issou,
01:11:24 le ministre de l'Éducation Gabriel Attal a échangé
01:11:27 avec le personnel de l'établissement
01:11:29 où les enseignants ont cessé de faire classe hier
01:11:32 exerçant leur droit de retrait.
01:11:34 L'occasion pour le ministre d'apporter son soutien
01:11:37 à l'équipe pédagogique et de réaffirmer la fermeté
01:11:40 du gouvernement quant aux atteintes à la laïcité.
01:11:43 À l'école française, on ne conteste pas la laïcité,
01:11:46 on la respecte.
01:11:48 On ne détourne pas le regard devant un tableau,
01:11:51 on ne se bouge pas les oreilles en cours de musique,
01:11:54 on ne porte pas de tenue religieuse.
01:11:56 Bref, à l'école française, on ne négocie pas
01:11:59 ni l'autorité de l'enseignant, ni l'autorité de nos règles
01:12:02 et de nos valeurs.
01:12:04 Dans le viseur du ministre, mettre fin au pas de vague
01:12:07 dans les établissements scolaires.
01:12:09 Démarrer par des sanctions peut-être plus faibles,
01:12:12 mais ne jamais attendre que la situation s'aggrave
01:12:15 pour convoquer un conseil de discipline.
01:12:17 C'est ensuite, dès les premiers faits, qu'il faut prendre
01:12:20 des sanctions et il y aura des sanctions dans le cas
01:12:23 que nous évoquons aujourd'hui.
01:12:25 Plusieurs postes éducatifs vont être renforcés
01:12:28 au sein de l'établissement.
01:12:30 Les équipes académiques Valeurs de la République,
01:12:33 chargées de faire respecter les principes de laïcité,
01:12:36 seront présentes ce mardi dans l'enceinte du collège.
01:12:39 -Pour comprendre la gravité de la situation,
01:12:42 ces professeurs ont au-dessus de la tête l'épée de Damoclès
01:12:46 et comment vous réagissez aux dires du ministre de l'Education ?
01:12:49 -D'abord, effectivement, on peut vraiment féliciter
01:12:52 le ministre d'avoir marqué un 2e point.
01:12:55 Il y avait déjà en septembre sa fermeté sur la question
01:12:58 des abayas, donc on a encore une fois une très bonne intervention
01:13:02 du ministre. Je dirais qu'elle a peut-être un peu tardé,
01:13:05 mais c'est vrai qu'il y avait à l'Assemblée nationale
01:13:08 ce vote sur l'immigration.
01:13:10 Moi, ce qui m'a frappée, c'est à l'école française.
01:13:13 D'habitude, on l'entend à l'école républicaine.
01:13:16 A l'école française, on ne conteste pas l'autorité
01:13:19 ni la laïcité, mais on les respecte, etc.
01:13:22 Je pense que le ministre a compris face à quoi il se trouve.
01:13:28 C'est-à-dire qu'on a effectivement une offensive d'ordre culturel
01:13:33 et religieuse qu'il faut nommer comme telle.
01:13:36 C'est-à-dire qu'on a bien des populations,
01:13:40 des mouvements, des groupes, soit ce qu'on appelle le wokisme,
01:13:44 soit ce qu'on appelle l'islamisme, qui en veulent à l'autorité,
01:13:48 qui en veulent à la laïcité.
01:13:50 Et nous, ce qu'on voit effectivement ces dernières années,
01:13:55 c'est une espèce de tergiversation.
01:13:58 Comment leur faire comprendre la laïcité ?
01:14:00 Moi, je suis d'une génération, mais je pense qu'il y a
01:14:03 des générations après moi auxquelles on n'a jamais enseigné la laïcité.
01:14:07 La laïcité, ça va de soi, parce que c'est la norme sociale.
01:14:10 Donc aujourd'hui, il faudrait être sur la défensive
01:14:14 face à une offensive.
01:14:16 Et c'est ça qui ne va pas.
01:14:18 Il faut, à mon avis, cesser de parler de laïcité.
01:14:21 Notre société est laïque, sans problème.
01:14:24 Et il faut simplement faire appliquer l'ordre, l'autorité.
01:14:28 Ce que fait très bien le ministre,
01:14:30 et j'ai aussi apprécié sa seconde partie,
01:14:32 quand il rappelle à l'ordre les enseignants, les cadres scolaires
01:14:36 qui doivent immédiatement intervenir
01:14:38 et ne pas attendre que l'affaire soit médiatisée
01:14:41 et prenne une telle ampleur.
01:14:43 - Et les propos d'un professeur qu'on connaît bien ici sur CNews,
01:14:46 Kevin Bossuet, qui dénonce une école, ce que vous dites,
01:14:49 Florence Bergeau-Baclair, confrontée à l'antrisme islamiste.
01:14:52 Et puis je vous demanderais, au-delà des mots,
01:14:54 comment on fait comprendre ?
01:14:56 Parce qu'on en est là aujourd'hui.
01:14:58 Comment on fait comprendre ?
01:15:00 Nous avons eu un sondage de l'IFOP très édifiant,
01:15:03 affirmant qu'une partie, une majorité des Français musulmans
01:15:06 estiment que la laïcité est une arme en réalité contre eux,
01:15:09 discriminante et islamophobe.
01:15:11 Qu'est-ce que vous avez à dire à propos du professeur Bossuet ?
01:15:14 - C'est une victoire des islamistes,
01:15:16 c'est une victoire du communautarisme musulman,
01:15:19 ce qui n'est pas non plus tout à fait la même chose.
01:15:22 C'est de dire aux professeurs,
01:15:24 si jamais vous ne respectez pas certaines règles intrasèques
01:15:27 à la religion musulmane, vous aurez des problèmes.
01:15:30 C'est ce qui est dit ici.
01:15:32 Et moi, ce qui me choque aussi,
01:15:34 c'est que parfois, on trouve dans l'éducation nationale
01:15:37 des professeurs qui ont une vision de la laïcité qui m'interroge.
01:15:41 Il y a une enquête de l'IFOP qui est sortie il y a quelques semaines
01:15:44 qui a montré que 12 % des professeurs
01:15:47 étaient pour le port de signes religieux ostentatoires
01:15:50 au sein de l'école.
01:15:52 - C'est l'autre aspect du défi, Florence Bergeau-Blaclart.
01:15:55 Ce sont aussi des professeurs.
01:15:57 Et ici même, l'ancien inspecteur de l'éducation nationale Jean-Pierre Aubin
01:16:01 nous avait alerté sur ce sujet.
01:16:03 Il y a des professeurs qui n'adhèrent pas à la laïcité.
01:16:07 - C'est ça.
01:16:09 Il y a des données qui montrent que les élèves adhèrent à quelque chose
01:16:12 auquel les professeurs n'adhèrent pas.
01:16:14 Je pense que c'est aussi là qu'est le problème.
01:16:17 Cependant, il faut quand même préciser
01:16:19 que les chiffres de ce sondage IFOP sont édifiants.
01:16:22 78 % des musulmans interrogés par ce sondage
01:16:26 pensent que la laïcité est discriminatoire avec les musulmans,
01:16:29 ce qui est le discours des frères musulmans
01:16:33 depuis 30 ou 40 ans.
01:16:35 Donc ça, ça ne change pas.
01:16:37 70 % souhaiteraient éventuellement dispenser les jeunes filles d'aller à la piscine.
01:16:41 50 % de ne pas assister à certains cours.
01:16:44 Et les 2/3 sont contre la loi 2004.
01:16:47 C'est exactement le programme des frères musulmans.
01:16:50 Donc il faut aussi prendre en considération
01:16:53 cette force politique, cette force idéologique
01:16:56 auquel certains enseignants sont peut-être amenés
01:17:00 qu'ils sont en train de diffuser.
01:17:04 - Ils se soumettent et ils diffusent.
01:17:07 Stéphane Simon et Jean-Bienvenue,
01:17:08 vous avez aussi été l'auteur de ce livre remarqué
01:17:11 sur Samuel Paty.
01:17:13 Et puis il y a eu, là il y a peu de temps,
01:17:15 je vous laisse en parler, le procès.
01:17:18 - Le tribunal pour enfants de Paris
01:17:20 a statué sur les cinq collégiens
01:17:24 qui avaient désigné au tueur Abdoulak Ansourof
01:17:29 le professeur Samuel Paty.
01:17:31 Et on a malheureusement,
01:17:33 parce que j'abonde dans ce que vous dites Florence,
01:17:36 sur la nécessaire fermeté.
01:17:38 Et j'encourage tout à fait Gabriel Attal
01:17:41 à se comporter comme il se comporte jusqu'à présent
01:17:44 avec autorité.
01:17:46 Mais il se trouve qu'il faudrait que la justice aussi suive
01:17:48 et montre l'exemple.
01:17:50 Et ça, ce n'est pas passé comme ça.
01:17:52 On vient de refermer ce premier volet de l'affaire Paty
01:17:55 qui était à huit clots,
01:17:57 dont on a très peu entendu parler par définition.
01:17:59 Mais il se trouve qu'il y a eu beaucoup de choses
01:18:01 qui sont apparues en pleine lumière.
01:18:03 Le rôle de ces cinq enfants,
01:18:05 ces cinq collégiens, pardon,
01:18:07 ils ont entre 13 et 15 ans au moment des faits,
01:18:09 qui pointent du doigt Samuel Paty.
01:18:11 Et il faut rappeler qu'ils ont tous été
01:18:13 et de façon légère et de façon quasi uniforme
01:18:16 condamnés à des peines de prison avec sursis
01:18:18 qui sont extrêmement légères
01:18:20 au regard de la gravité des faits.
01:18:22 Puisque sans eux,
01:18:24 bien évidemment Abdoulak Ansourof n'aurait pas su
01:18:26 qui était Samuel Paty.
01:18:27 Il avait entendu parler de Samuel Paty
01:18:29 mais ne savait pas à quoi il ressemblait.
01:18:31 Et la menteuse, la fameuse menteuse
01:18:33 qui est à l'origine de tout l'histoire de Samuel Paty,
01:18:36 qui n'a pas assisté au cours de Samuel Paty
01:18:38 et qui dira les pires choses sur l'islamophobie de Samuel Paty,
01:18:41 eh bien elle aussi a fait l'objet,
01:18:43 elle était mise en examen pour dénonciation calumnieuse.
01:18:46 Alors la peine de prison était forcément un peu plus faible en courue.
01:18:49 Mais il se trouve que elle aussi a fait l'objet
01:18:52 d'une peine extrêmement légère.
01:18:54 Et c'est dommage parce que là,
01:18:56 la justice a certainement misé sur le fait
01:18:59 qu'il fallait laisser une seconde chance à ses élèves,
01:19:01 mais elle a manqué d'exemplarité.
01:19:03 D'où la question de la prise de conscience.
01:19:05 Parce que le diagnostic, il est formidablement bien étayé dans les ouvrages,
01:19:09 celui de Florence Barjot-Bacler, Stéphane Simon,
01:19:12 vous-même et tous ici,
01:19:14 vous avez écrit courageusement sur ce sujet,
01:19:16 mais alors le sursaut total, je veux dire,
01:19:18 dans toutes les sphères de notre société,
01:19:20 c'est pour quand, Judith Vintraud ?
01:19:22 Mais en fait, Gabriel Attal l'a totalement décrit,
01:19:25 y compris en ce qui concerne les sanctions légales,
01:19:29 les sanctions juridiques,
01:19:31 à propos des manquements aux règles communes à l'école,
01:19:36 il ne faut pas attendre que ça devienne grave
01:19:39 pour traîner l'enfant en conseil de discipline,
01:19:42 on pourrait appliquer exactement la même chose
01:19:46 à la délinquance en général.
01:19:48 Il ne faut pas attendre qu'un mineur multi-récidive
01:19:52 pour enfin lui faire prendre conscience de la gravité de ses actes
01:19:56 et le sanctionner à la hauteur de ce qu'il mérite.
01:19:58 Moi, je ne trouve pas que les peines de sursis
01:20:00 soient légères, elles sont à côté de la plaque.
01:20:02 Un enfant, il a besoin d'une punition tangible,
01:20:06 qu'il comprenne.
01:20:08 Quand vous dites à un enfant "tu es condamné à tant de mois avec sursis",
01:20:13 là, il vous le conforte dans l'idée qu'il ne sera jamais puni.
01:20:18 C'est ce que vous défendez souvent, général, ici même.
01:20:21 Oui, alors, ceci dit, je pense que c'est une partie, si vous voulez,
01:20:25 de la réflexion.
01:20:27 Moi, je voudrais revenir d'abord sur ce phénomène profond
01:20:31 qui traverse la société française
01:20:33 et qui, en fait, avait déjà été annoncé par des intellectuels de gauche,
01:20:38 d'ailleurs, comme Jean-Pierre Pérancé-Lugos, le radeau de Naomé,
01:20:41 comme Jean-Claude Barraud, qui avait été ostracisé, rejeté.
01:20:44 Donc, c'est ça qui est extrêmement intéressant à observer,
01:20:49 c'est qu'on a laissé le champ libre.
01:20:51 Deuxièmement, s'agissant de l'éducation nationale,
01:20:53 il y a un rapport qui est sorti du Sénat en 2015
01:20:56 intitulé "Faire revenir la République à l'école"
01:20:59 et qui parle des défaillances d'éducation nationale
01:21:02 qui a baissé la garde, alors que c'est le creuset de la République,
01:21:05 c'est le creuset des dites valeurs laïques
01:21:08 qui, aujourd'hui, ne sont plus une norme entendue, comprise.
01:21:12 Pardon, l'éducation nationale est gangrénée.
01:21:14 Quand vous allez sur Canopée,
01:21:16 qui est le centre documentaire de l'éducation nationale,
01:21:20 que vous voyez les formations proposées,
01:21:22 parce que la formation des profs est complètement infestée
01:21:26 par ce wokisme et en partie par l'islamisme,
01:21:30 vraiment tout est à remettre à plat.
01:21:32 - Et vous avez d'ailleurs cet ouvrage de Stéphanie Rosa,
01:21:35 "La gauche contre les Lumières",
01:21:37 qui est intéressant de voir comment même cette gauche
01:21:40 démantèle ce qui a été sa substance même
01:21:42 en termes d'universalisme, etc.
01:21:44 Donc, maintenant, si on veut être positif,
01:21:46 d'abord, moi, je suis vraiment impressionné par le discours...
01:21:49 - Est-ce que ce n'est pas le capitaine d'un bateau qui fait naufrage ?
01:21:52 - Mais non, tout... Attendez, d'abord, je dirais que pour une fois,
01:21:56 on a une déclaration qui n'est ni de droite ni de gauche.
01:21:59 Pour une fois, on a de la vraie politique.
01:22:01 Et ça, les Français l'attendent.
01:22:03 Deuxièmement, on a encore de formidables atouts.
01:22:06 Si l'éducation nationale, vous vous rendez compte,
01:22:08 1,3 millions de fonctionnaires,
01:22:10 veut renouer avec le pacte républicain,
01:22:12 avec sa mission civilisatrice, éducatrice,
01:22:15 dans un contexte qui est compliqué,
01:22:18 mais on peut l'emporter, sachant qu'on est à la croisée des chemins.
01:22:22 - Ecoutez-moi, expliquez-moi la croisée des chemins,
01:22:25 vous avez raison, mais j'ai l'impression qu'on y est depuis des années.
01:22:27 A chaque fois, on me dit "c'est maintenant que ça se joue".
01:22:29 Moi, j'entends des alertes.
01:22:30 Il y a ceux qui disent, et j'ai envie d'avoir vos opinions,
01:22:32 on va faire un tour d'Ottawe, mais Florence Berger-Auclair,
01:22:34 puisque vous êtes notre invitée, il y a deux France.
01:22:37 S'il y a deux France, donc ils disent "affrontement, choc".
01:22:39 Et d'autres disent "pas du tout".
01:22:41 C'est encore possible.
01:22:43 Il suffit maintenant d'arrêter la soumission
01:22:45 et d'imposer, finalement, j'allais dire,
01:22:48 à la fois des mots clairs comme ceux de Gabriel Attal
01:22:51 et ne pas aussi avoir peur dans différents domaines.
01:22:53 Est-ce que vous pensez que c'est encore possible ?
01:22:55 Oui, moi, je pense que tout est toujours possible de toute façon,
01:22:57 mais ce qui me frappe, c'est qu'on n'utilise jamais le mot "frérisme".
01:23:00 Les frères musulmans, leur idéologie
01:23:03 et le fait qu'ils conquièrent par secteur.
01:23:06 On a beaucoup parlé des salafistes
01:23:09 et de leur conquête territoriale.
01:23:11 On n'arrive toujours pas à nommer au plus haut niveau
01:23:13 le problème du frérisme, qui est une conquête politique
01:23:16 par l'économie, par la culture et par l'éducation.
01:23:20 Donc si on comprend bien ces éléments d'entrisme,
01:23:23 d'infiltration, etc., ce sera beaucoup plus facile.
01:23:26 Mais même au plus haut niveau, finalement,
01:23:28 on ne nomme pas ce problème-là.
01:23:30 Le frérisme, c'est aussi grave, si vous voulez,
01:23:32 que le communisme dans son extension.
01:23:34 Vous n'êtes pas obligés d'être communiste
01:23:36 pour être influencé par cette idéologie.
01:23:38 Eh bien, le frérisme, c'est la même chose.
01:23:40 C'est une idéologie diffuse dans toute la société
01:23:43 et qui affecte particulièrement les universités,
01:23:46 qui sont des grosses productrices à la fois de wokisme,
01:23:49 des constructeurs et d'islamisme,
01:23:51 et bien sûr aussi les écoles qui viennent tout de suite après.
01:23:54 Mais ça concerne aussi les ministères régaliens,
01:23:57 l'intérieur, la justice.
01:23:59 Tout ça est travaillé par cette force idéologique.
01:24:02 - Bien. On va marquer une pause.
01:24:04 La vraie question, et je vous interrogerai tous,
01:24:07 c'est qu'est-ce qu'on propose en face ?
01:24:09 Parce que la vraie question, ce n'est pas de dire...
01:24:12 Sur CNews, vendredi dernier, Philippe Devilliers dit
01:24:16 "Mais il faudrait savoir ce qu'on propose en face,
01:24:18 parce que si c'est la laïcité du vide,
01:24:20 si c'est le déboulonnage des statues,
01:24:22 si c'est une histoire tronquée,
01:24:24 eh bien, qui a envie, qui aurait envie autour de cette table adhérer ?"
01:24:27 - Sauf que les wok et les islamistes sont du même côté
01:24:30 et sont ensemble, et ils ne s'opposent pas.
01:24:32 - Ils ne sont pas dans la même perspective historique.
01:24:34 - Vous nous direz finalement quelle culture,
01:24:36 quelle civilisation fait rêver, parce que c'est bien de dénoncer ça,
01:24:39 mais à quoi faut-il s'accrocher ?
01:24:41 Une pause et votre réponse, notamment.
01:24:43 - En fait, on s'en fout parce que les wok perdent.
01:24:46 - Après un énième coup de canif à la laïcité,
01:24:49 les mots forts de Gabriel Attal hier au Collège d'Issou,
01:24:53 nous les avons commentés, et puis plus largement,
01:24:55 cette question que nous allons poser à nos invités,
01:24:57 "Comment donner à aimer la France ?"
01:24:59 Alors, vaste sujet, mais enfin, on va y venir.
01:25:02 Est-ce qu'il suffit de rappeler laïcité, laïcité, laïcité ?
01:25:05 Nous le verrons après les titres d'Amicael.
01:25:07 - Un compromis ne doit pas se faire
01:25:09 au détriment de l'unité de la majorité.
01:25:12 Déclaration d'Elisabeth Borne lors d'une réunion
01:25:14 devant les députés du camp présidentiel
01:25:16 au lendemain du rejet à l'Assemblée nationale
01:25:18 du texte de loi sur l'immigration,
01:25:20 texte que le gouvernement a annoncé vouloir soumettre
01:25:22 en commission mixte paritaire.
01:25:24 Deux hommes de 19 ans ont été interpellés
01:25:26 après Inrix à Saint-Michel-sur-Orge, dans l'Essonne.
01:25:29 Ca s'est passé le week-end dernier.
01:25:31 Au moins 20 personnes seraient impliquées.
01:25:33 Ils étaient munis de barres de fer, d'un sabre
01:25:35 et d'autres objets pouvant servir d'armes.
01:25:37 Et puis à Dubaï, dernière tractation
01:25:40 pour tenter de trouver un compromis
01:25:42 sur les énergies fossiles.
01:25:44 La présidence de la COP28 a su rechercher
01:25:45 un consensus désespérément,
01:25:47 mais le dernier projet d'accord mis sur la table
01:25:49 est jugé par beaucoup trop faible
01:25:51 pour répondre à la crise climatique.
01:25:53 -Coup de canif à la laïcité et responsabilité
01:25:58 aussi des parents.
01:25:59 Écoutons de nouveau Kevin Bossuet
01:26:01 ce matin sur CNews à ce sujet.
01:26:03 -Il faut voir la part de responsabilité des parents.
01:26:06 A partir du moment où les parents
01:26:08 menacent le corps professoral,
01:26:10 menacent les personnels de l'éducation nationale,
01:26:13 évidemment qu'il faut des sanctions.
01:26:15 On est dans une société où il y a une perte de repères.
01:26:18 A partir du moment où on a des droits,
01:26:21 je pense par exemple aux allocations sociales,
01:26:23 on a aussi des devoirs.
01:26:25 Et le premier des devoirs,
01:26:26 c'est d'éduquer correctement ses enfants
01:26:28 et c'est de faire en sorte de respecter
01:26:30 l'autorité des professeurs
01:26:32 et de respecter l'école de la République.
01:26:35 -Bien, écoutons Gabriel Attal
01:26:37 qui regarde froidement, ne les cache pas,
01:26:40 ne met pas la poussière sous le tapis justement,
01:26:42 par rapport à ses enseignants qui sont parfois tétanisés.
01:26:45 Il y a ceux qui participent par soumission
01:26:48 et contribuent à ces coups de canis,
01:26:51 mais il y a les autres qui sont tétanisés,
01:26:52 qui n'osent pas réagir.
01:26:53 Ecoutons le ministre.
01:26:54 -Vous savez, l'an dernier,
01:26:56 un enseignant sur deux a déclaré s'être déjà autocensuré.
01:26:59 Ça peut être des profs d'histoire-géographie,
01:27:02 des profs de lettres, des profs de SVT,
01:27:04 des profs de musique.
01:27:05 Moi, je le redis, à l'école française,
01:27:08 on ne négocie pas nos règles
01:27:11 et notamment la laïcité.
01:27:13 Et on ne négocie pas l'autorité des savoirs de l'enseignant.
01:27:16 Et donc, évidemment que j'ai à coeur
01:27:19 d'avancer sur ces questions-là.
01:27:20 Je pense que la réaffirmation des règles extrêmement forte
01:27:23 qui a été la mienne depuis ma prise de fonction,
01:27:25 je pense notamment aux tenues religieuses à l'école
01:27:27 avec la décision que j'ai prise
01:27:29 et que j'ai faite appliquer d'interdire
01:27:31 le port de tenues religieuses,
01:27:32 en l'occurrence de la baïa et du camis à l'école,
01:27:34 participe à cette restauration
01:27:36 de l'autorité de nos règles et de nos valeurs.
01:27:38 Et je sais que c'est un combat de longue haleine
01:27:41 et j'espère vous avoir montré
01:27:43 que je comptais poursuivre dans ce combat.
01:27:45 Réaffirmation des règles,
01:27:47 restitution de l'autorité, Florence Bergeau-Baclaire.
01:27:50 Et certains se demandent au-delà,
01:27:51 comment donner à aimer la France ?
01:27:54 Comment faire des Français de désir ?
01:27:56 Comment donner l'envie d'avoir envie
01:27:58 pour que tout ne soit pas noir, c'est noir ?
01:28:00 Comment on fait ça ?
01:28:01 Déjà, il faut regarder comment ils sont éduqués
01:28:04 et la double socialisation,
01:28:07 à la fois religieuse et laïque qu'ils ont.
01:28:09 Quand j'ai publié un rapport il y a quelques années
01:28:14 sur l'endoctrinement par les livres,
01:28:17 les vidéos pour enfants,
01:28:19 on voyait que les enfants musulmans
01:28:21 sont doublement socialisés,
01:28:23 c'est-à-dire à la fois dans leur famille,
01:28:25 dans leur environnement,
01:28:27 ils apprennent une vision du monde
01:28:29 qui est tout à fait différente
01:28:30 de celle qui est enseignée dans les écoles,
01:28:32 avec un passé qui est celui du prophète,
01:28:35 un avenir qui est celui de la société islamique,
01:28:38 une identité supranationale
01:28:41 qui compte plus que l'identité française,
01:28:43 et puis le plan, c'est-à-dire que les choses
01:28:46 vont se faire de génération en génération.
01:28:48 On leur apprend ça tout petit.
01:28:50 Là on a des éléments de crise,
01:28:53 mais c'est quelque chose qui se fait tous les jours.
01:28:57 Les gamins entendent ça,
01:28:59 ils nous entendent à la télévision,
01:29:00 puis après ils retournent à l'école,
01:29:02 ils sont dans un univers complètement différent.
01:29:04 C'est pour ça que vous avez des chiffres
01:29:06 comme ceux que j'ai cités tout à l'heure
01:29:08 qui ont l'impression, pour 78%,
01:29:10 que la laïcité est hostile à l'islam.
01:29:12 - Samuel Patuche, vous voyez réagir ?
01:29:14 - Non, c'est vrai que je trouve
01:29:16 que ce propos manque un peu de nuance,
01:29:18 parce que je dirais que la double sociabilisation
01:29:22 existe aussi dans certains milieux
01:29:25 catholiques très marqués
01:29:27 et qui parfois se construisent
01:29:29 contre le modèle républicain.
01:29:30 - C'est minoritaire.
01:29:31 - C'est très minoritaire, bien sûr,
01:29:32 mais ça existe.
01:29:33 - Il n'y a pas de concentration territoriale.
01:29:35 - Je vous conseille d'éviter le propos de genre,
01:29:38 si vous voulez.
01:29:39 - Non, mais il y a des réalités.
01:29:41 - Si je dois être celui-là,
01:29:43 je veux bien noyer le poisson.
01:29:44 Il se trouve que je connais aussi
01:29:46 beaucoup de gens qui ont des enfants
01:29:48 et qui les éduquent,
01:29:49 qui sont d'origine musulmane
01:29:50 et qui sont extrêmement détendus
01:29:51 sur ces questions-là.
01:29:52 - Personne n'est là.
01:29:53 - Pardon, je me suis fait arrêter.
01:29:55 - Attendez, attendez.
01:29:56 - Juste une parenthèse.
01:29:57 Je pensais tellement au spectre Samuel Patuche,
01:30:00 pardonnez-moi,
01:30:01 j'ai prononcé Samuel Patuche
01:30:02 au lieu de dire Stéphane Simon,
01:30:04 pourquoi ce tableau nuancé n'est-il pas acceptable ?
01:30:08 - Parce qu'il ne parle pas de la même chose,
01:30:10 c'est-à-dire qu'on est toujours dans le déplacement.
01:30:12 Ce dont parle Florence,
01:30:14 c'est d'islamisme, d'islamiste et de frériste.
01:30:17 Donc elle parle d'éducation frériste
01:30:19 dans des zones qui sont des ghettos,
01:30:21 donc dans lesquelles il n'y a pas que la famille qui joue,
01:30:24 il y a l'environnement qui va rappeler
01:30:26 la honte de se comporter de telle et telle manière, etc.
01:30:29 Il y a une pression sociale qui est extrêmement forte.
01:30:32 Florence ne parle pas de musulmans.
01:30:34 Il ne faut pas faire la confusion,
01:30:36 parce que dès qu'on fait la confusion...
01:30:38 - C'est ce que sont les frères musulmans.
01:30:40 Ils ne rêvent que de ça.
01:30:42 - Dès qu'on fait la confusion, on est mis en danger.
01:30:44 - Mais on parle d'élèves.
01:30:46 - Moi je voudrais juste témoigner de plusieurs choses.
01:30:52 D'abord, si on suit ce que vous avez dit, Florence,
01:30:55 moi j'étais, je travaille sur les quartiers depuis plus de 30 ans,
01:30:59 et j'étais notamment adjointe au maire sur une ville de Dreux
01:31:02 où il y avait beaucoup de musulmans.
01:31:04 J'ai organisé des festivités, des actions sociales, culturelles,
01:31:08 musicales, etc.
01:31:10 Pour les habitants des quartiers, la majorité y participait.
01:31:14 Vraiment.
01:31:15 Donc vous voyez, il n'y a pas de cette rupture de rejeter ni rien.
01:31:18 Ensuite, ce que j'aimerais aussi dire,
01:31:20 c'est que les quartiers vivent en vase clos parfois.
01:31:22 Et effectivement, vous pouvez avoir aussi des normes de comportement
01:31:26 qui peuvent être en lien avec la culture, avec les traditions,
01:31:30 avec la religion, parce qu'il se trouve que dans des espaces,
01:31:34 il n'y a que cet entre-soi.
01:31:37 Ça ne veut pas dire qu'il y a une démarche de rupture,
01:31:40 mais la démarche de rupture, entre guillemets, elle s'impose à vous.
01:31:44 Donc il faut interroger aussi toutes les politiques
01:31:46 qui ont été mises en place dans notre pays,
01:31:48 qui ont permis en fait cet enfermement ethnico-culturel.
01:31:52 - Vous pouvez vous dire quelles que soient les causes.
01:31:54 Maintenant, comment on fait ?
01:31:55 - Mais oui, mais vous avez dit quelque chose d'important.
01:31:57 Ce qu'il faut savoir aussi, et faire nation,
01:32:00 ça ne se décrète pas, ce n'est pas quelque chose de naturel.
01:32:01 - Alors ça, c'est l'expression...
01:32:02 - Mais oui, parce que c'est extrêmement important.
01:32:04 - Je ne veux pas vous démener ma compte que je sonde depuis le début.
01:32:06 - Et pour moi, pour moi qui l'ai vécu, j'allais dire naturellement,
01:32:10 alors que dans ma famille, c'était une famille marocaine,
01:32:12 on parlait l'arabe, etc.
01:32:14 Voilà, la culture, les traditions, la religion.
01:32:18 De s'approprier cette culture française,
01:32:23 cet patrimoine culturel, artistique, etc.
01:32:27 C'est fait grâce à l'école, parce que l'école était dans la transmission
01:32:30 et que les professeurs ne se censuraient pas.
01:32:33 Et donc les choses se faisaient naturellement.
01:32:36 Aujourd'hui, ils ne se font pas.
01:32:38 Je vais vous dire les choses, alors.
01:32:39 - Mais il y a peut-être un moment pour quoi...
01:32:40 - Même des enfants, aujourd'hui, des enfants qui sont...
01:32:42 - Ça ne vient pas de nulle part.
01:32:43 - Non, mais juste, moi, pour moi, pour moi, la France a un peu,
01:32:48 je vous le dis tel que je le ressens,
01:32:50 a se laissé coloniser par le wokisme,
01:32:55 les enseignants se sont laissés complètement coloniser par le wokisme
01:32:59 et la France, quelque part aussi, a peur, a honte.
01:33:02 - Bien sûr. - Et je le dis, puisqu'elle est...
01:33:04 - On a appris à... - Voilà.
01:33:06 - Vous êtes certaines de me reconnaître.
01:33:07 - Elle a défendu tout ce qu'il faisait.
01:33:08 - Apprennent à détester la France.
01:33:10 - Comment voulez-vous les enfants...
01:33:11 - Pardonnez-moi, c'est ma question depuis tout à l'heure.
01:33:13 - Voilà la réponse.
01:33:14 - Oui, mais comment on fait ?
01:33:16 - Comment refaire un peuple fier et créateur ?
01:33:19 - Exactement. - Vous avez 4 heures.
01:33:20 - En commençant à ne pas... - En condition, quand même...
01:33:23 - A ne pas expliquer, pardon, à ne pas expliquer aux enfants
01:33:26 pourquoi la France est haïssable, parce qu'elle a colonisé,
01:33:30 parce qu'elle n'a fait que du mal, parce qu'elle n'a fait que des critiques.
01:33:32 - Il faut qu'on arrête de déboulonner.
01:33:33 - Je suis d'accord.
01:33:34 - Nos ancêtres, les Gaulois, moi, vous savez que j'ai appris
01:33:36 que nos ancêtres, les Gaulois, et que je me porte c'est gauloise.
01:33:39 - Je dis simplement... - Vous êtes...
01:33:41 - Évidemment, général. - C'est un éternel esprit.
01:33:43 - Je dis simplement que je ne suis pas forcément sur,
01:33:47 donc, cette théorie vraiment de choc civilisationnel,
01:33:52 mais il y a des confrontations culturelles.
01:33:53 Je crois que quand on parle du fréris, c'est aujourd'hui une réalité,
01:33:57 également votre confrère, Gilles Kepel, le dit,
01:34:00 aujourd'hui, c'est lui qui imprègne la communauté dite musulmane.
01:34:03 Maintenant, s'agissant de notre façon de vivre,
01:34:08 nous avons des postulats, l'égalité de l'homme et de la femme,
01:34:10 la liberté de confiance, la capacité à changer de religion
01:34:13 sans être, donc, ostracisé par sa famille.
01:34:18 - Vous ne pouvez pas...
01:34:20 - Autant de choses qui n'existent pas outre-méditerranée.
01:34:23 Il faut quand même poser les choses.
01:34:26 On vit différemment.
01:34:27 Et ceux qui viennent en France doivent abandonner
01:34:30 ce qui est incompatible avec nos valeurs de fond.
01:34:33 Donc, il y a quand même une notion de périmétrage, de balisage de nous.
01:34:38 - On est d'accord.
01:34:39 Mais je vous répète l'action.
01:34:41 Qu'est-ce que vous abandonnez ? Très bien.
01:34:43 Pas totalement, parce que si vous laissez tout derrière vous,
01:34:45 vous n'êtes plus personne.
01:34:46 - Je n'ai pas dit ça.
01:34:47 J'ai dit ce qui est incompatible.
01:34:49 - Mais à quoi vous vous accrochez ?
01:34:50 Parce que vous dites liberté, très bien.
01:34:52 Égalité, homme-femme, bien sûr, très bien.
01:34:54 Mais qu'est-ce qui donne envie de s'arrimer ?
01:34:57 - Je suis désolé, mais...
01:34:58 - Vous ne me donnez pas encore la réponse.
01:35:00 - En fait, vous n'avez pas à avoir envie...
01:35:02 - Il me semble qu'on a à la fois une histoire exceptionnelle.
01:35:04 L'histoire de la France est une histoire exceptionnelle.
01:35:07 On a une culture exceptionnelle.
01:35:09 Il se trouve qu'on a aussi un mode de vie exceptionnel
01:35:11 dont la gastronomie n'est qu'une infime partie.
01:35:14 Vous comprenez quand même qu'on a beaucoup de choses
01:35:17 que l'on peut exalter et qui correspondent et qui composent
01:35:19 ce que l'on a appelé longtemps le génie français.
01:35:21 Mais il faut réapprendre le génie français.
01:35:23 Il faut réapprendre à être fier du français.
01:35:25 - Une jeune iranienne aujourd'hui, une jeune iranienne,
01:35:28 je suis allé en Iran plusieurs fois,
01:35:29 ça a été pour moi vraiment une découverte
01:35:33 parce que j'ai été au travers,
01:35:35 j'avais ce prisme de cette théocratie
01:35:39 et je découvre des gens très ouverts.
01:35:41 Une jeune iranienne, elle est fascinée par la France.
01:35:43 On est comme un pays...
01:35:46 - Pardonnez-moi, les iraniennes qui enlèvent le voile aujourd'hui
01:35:48 sont plus ouvertes et peut-être plus libres
01:35:51 et en tous les cas plus courageuses
01:35:53 que la plupart des néo-féministes qui n'osent rien dire.
01:35:55 - Je suis d'accord mais nous...
01:35:56 - Donc en termes de civilisation, je me demande
01:35:58 qui doit donner des leçons à qui ?
01:36:00 - En termes de tolérance, les Perses étaient novateurs.
01:36:03 - Mais Kenya, ces néo-féministes dont vous parlez
01:36:05 participent à la détestation de la France.
01:36:08 C'est ça le problème.
01:36:09 - Florence Berger, d'accord.
01:36:10 - Je vous replie, il faut faire un bon diagnostic.
01:36:14 Et pour ça, il ne faut pas donner juste son sentiment, ses impressions.
01:36:16 Il faut aussi les étudier.
01:36:18 Moi, ça fait 30 ans que j'étudie cette question
01:36:20 et je vois bien, il suffit que vous alliez
01:36:23 dans n'importe quelle librairie islamique et vous le verrez,
01:36:25 aujourd'hui, la moitié des livres sont consacrés
01:36:29 à l'endoctrinement des enfants.
01:36:31 Lisez donc et là, vous verrez pourquoi
01:36:34 les musulmans sont très majoritairement endogames,
01:36:38 qu'ils choisissent leurs amis en fonction de la religion,
01:36:42 qu'ils sont parfaitement méfiants vis-à-vis de la laïcité.
01:36:45 Bien sûr, tous les musulmans ne sont pas comme ça,
01:36:48 on ne le répétera jamais assez.
01:36:50 Mais il y a une véritable volonté d'extraire ces populations.
01:36:54 - Mais Florence Berger, par rapport à la laïcité,
01:36:57 par exemple, moi, je vous prends mon cas.
01:36:59 En dehors de la France, on ne sait pas ce que c'est la laïcité.
01:37:02 On ne sait pas ce que c'est.
01:37:03 - Oui, parce que...
01:37:04 - C'est quelque chose de très singulier,
01:37:06 de très propre à la France.
01:37:07 Donc, il faut une éducation à la laïcité.
01:37:11 Donc, est-ce que parfois, cette méfiance réelle,
01:37:13 parfois même cette attaque,
01:37:14 n'est pas une méconnaissance aussi de ce qu'est la laïcité ?
01:37:17 Rappelons que c'est quand même le seul modèle au monde,
01:37:20 la France, qui a ce modèle de laïcité, c'est pas rien.
01:37:23 - Si vous parlez avec des Européens,
01:37:25 ils savent tous ce que c'est la laïcité,
01:37:27 ce qu'ils appellent sécularisme ou autre.
01:37:29 Si vous, effectivement, vous parlez à des musulmans,
01:37:32 enfin, des gens de l'État musulman...
01:37:33 - Je parle d'ailleurs de tout le sud global.
01:37:34 - Ils ont l'impression...
01:37:35 - On peut même parler de Chine, de Russie, d'Inde...
01:37:37 - Oui, mais peut-être...
01:37:39 - Parfois, les États-Unis, ils savent.
01:37:40 - Oui, les musulmans pensent que c'est l'athéisme.
01:37:43 Donc, effectivement, il faut faire toute une pédagogie, etc.
01:37:46 Mais en même temps, ils sont nés en France,
01:37:48 moi, ceux dont je parle, ils sont nés en France,
01:37:50 ça fait 2, 3 générations.
01:37:51 Ils ont été à l'école, c'est dans l'ambiance.
01:37:54 Il y a aussi une laïcité d'atmosphère, il faut reconnaître.
01:37:57 Donc, quand il y a une volonté manifeste de s'opposer à la laïcité,
01:38:03 ça donne les chiffres qu'on voit aujourd'hui.
01:38:05 Donc, moi, je veux bien que ça soit exagéré, etc.
01:38:08 Mais en réalité, il y a une partie, effectivement,
01:38:10 qui a très, très bien assimilé les valeurs de la société où ils vivent.
01:38:14 Et puis, il y a une, aujourd'hui, majorité qui ne les a pas assimilées.
01:38:18 Donc, faisons le bon diagnostic, regardons où ça se passe
01:38:21 et après, on trouvera des solutions.
01:38:23 Mais ne donnons pas juste notre opinion.
01:38:25 - Et c'est une chercheure, j'insiste,
01:38:27 parce que vous avez dit quelque chose d'essentiel,
01:38:28 c'est pas un sentiment.
01:38:29 C'est une chercheure qui a travaillé pendant 30 ans
01:38:32 et vous avez été assez caricaturée par certains,
01:38:34 mais adoubée par la grande majorité, vu le succès de votre livre,
01:38:37 qui le dit, c'est important.
01:38:39 C'est pas un sentiment aussi, mais vous tous,
01:38:41 vous y participez par, évidemment, vos connaissances et expériences.
01:38:43 Céline.
01:38:44 - Oui, ce que je voulais dire, c'est qu'en fait,
01:38:46 il n'y a pas deux France.
01:38:48 Déjà, quand on essaie de vous vendre deux France,
01:38:50 on essaie de vous vendre une escroquerie.
01:38:52 Il y a une seule France et vous avez un projet totalitaire
01:38:56 qui intervient sur le pays.
01:38:59 Ce projet totalitaire cible une population précise.
01:39:02 Pourquoi il la cible ?
01:39:04 Parce qu'il sait qu'étant donné les facteurs culturels
01:39:07 et ses références culturelles,
01:39:09 son taux de pénétration dans cette population sera extrêmement rapide
01:39:13 et son emprise se mettra en place très facilement.
01:39:16 Qu'est-ce qu'on a en face ?
01:39:17 On a quand même des gens qui, politiquement,
01:39:20 ont construit leur propre exclusion,
01:39:22 c'est-à-dire que le discours expliquant que la France est coloniale,
01:39:27 expliquant que la France est raciste, etc.,
01:39:30 il n'a pas simplement été porté par les frères musulmans.
01:39:33 Il a été porté par une organisation de toute la gauche
01:39:36 qui lui a permis de prendre et de garder le pouvoir pendant 30 ans.
01:39:40 Et pour cela, qu'est-ce qu'il a fait ?
01:39:42 Il a expliqué que finalement, quand on parlait de l'égalité de chaque homme,
01:39:47 l'égalité en droit, en-delà de sa couleur de peau, de son sexe, etc.,
01:39:51 c'est un truc dont l'histoire a été atteinte
01:39:54 à un nombre extrêmement limité de fois.
01:39:57 C'est quelque chose qui, dans le monde, est extrêmement rare.
01:40:00 Et c'est ce que nous avons pu voir, c'est que la reconnaissance
01:40:04 de la dignité sexuelle et de la dignité humaine
01:40:07 fait de nous des cas particuliers.
01:40:10 Au lieu d'en être fiers, on en arrive à être infoutus
01:40:14 de dénoncer le voile qui est quand même la soumission de la femme
01:40:18 et le refus de son égalité.
01:40:20 Quand on en arrive là, c'est parce qu'on se tire soi-même des balles dans le pied.
01:40:24 Donc, il y a deux choses à faire.
01:40:26 La première chose, c'est d'être intraitable avec le frérisme,
01:40:30 qui sont ceux qui forment les imams en France.
01:40:33 Parce que les fréristes détiennent une majorité de lieux de prière.
01:40:37 Parce que les fréristes enseignent et sont dans les mairies,
01:40:42 dans les syndicats, dans les universités, etc.
01:40:46 - Et sur le marché Allah, ils utilisent nos principes, nos institutions.
01:40:51 - Mais arrêtons de globaliser dans les musulmans.
01:40:54 Il y a plein de gens qui sont...
01:40:56 - Tu te rappelles, on est quand même sous...
01:40:59 - On est sous protection parce que des imbéciles passent leur temps
01:41:03 à nous accuser de globaliser les musulmans et de confondre musulmans et islamistes.
01:41:08 On fait attention à le distinguer dans nos paroles.
01:41:11 - J'ai écrit un livre qui s'appelle "L'offlerisme".
01:41:15 - Attendez, un peu de calme.
01:41:17 - C'est pénible. - C'est pénible,
01:41:19 mais vous n'avez pas compris ce que je veux dire.
01:41:21 - Alors, je suis précie. - Non, mais attendez, je suis précis.
01:41:24 - Vous venez de nous accuser d'amalgamer tous les musulmans.
01:41:28 - Je dis simplement... - Je crois que c'est ça qu'il voulait dire.
01:41:31 - C'est pas ça du tout. - C'est ça qu'il a dit.
01:41:33 - Mise au point, Salutaire. - Je dis simplement
01:41:36 qu'il y a beaucoup de gens qui sont d'origine musulmane,
01:41:39 encore qu'on peut se poser la question sur l'origine musulmane,
01:41:42 qui n'ont aucun lien avec l'islam.
01:41:44 Il y a beaucoup de gens d'origine maghrébine, d'ailleurs qui ne sont pas arabes.
01:41:47 C'est nous qui avons également catégorisé.
01:41:49 D'une certaine façon, on les tourne, on les rejette.
01:41:52 Donc il faut aujourd'hui vraiment être extrêmement précis.
01:41:56 Il y a beaucoup de gens en France, notamment d'origine maghrébine,
01:41:59 qui sont athées ou qui ont un lien distendu avec l'islam.
01:42:02 C'est ça que je veux dire.
01:42:04 - Mais il y en a qui sont croyants et qui évoluent parfaitement bien en République.
01:42:08 - Quant aux croyants... - Ce n'est pas une question d'athèse.
01:42:11 - Ils ne sont pas musulmans, ceux-là. - Je comprends bien.
01:42:14 - L'important, c'est qu'on essaie de le voir froidement,
01:42:17 avec les chiffres et pas avec le sentiment.
01:42:20 Évidemment, personne n'a jamais globalisé,
01:42:22 et je ne laisserai personne d'ailleurs le faire,
01:42:24 évidemment sur ce plateau ni ailleurs, en tout cas en ce qui me concerne.
01:42:28 Et je sais pour les uns et les autres
01:42:30 que vous subissez dans vos vies privées et professionnelles
01:42:33 quand même des contraintes très lourdes.
01:42:36 Donc on respecte les parcours de chacun.
01:42:38 Il n'y a pas de problème, et donc on est entre gens de bonne composition.
01:42:41 Simplement pour conclure, Florence Barber.
01:42:43 - Moi, je trouve que ce genre de débat, ça illustre en fait notre difficulté.
01:42:47 C'est-à-dire que quand on pointe un problème,
01:42:50 et j'ai appelé mon livre "Le frérisme"
01:42:52 pour justement le distinguer de l'islam,
01:42:54 immédiatement, vous avez des gens qui veulent vous exagérer, etc.
01:42:57 Sur la base de leurs sentiments, de leurs impressions,
01:43:00 de leurs opinions ou de leur volonté de passer à la télé, je ne sais pas.
01:43:03 Mais en tout cas, pour les chercheurs comme nous,
01:43:05 ça a des répercussions, mais dramatiques.
01:43:07 Donc il faut arrêter ça.
01:43:08 On travaille sur des faits.
01:43:10 Lisez-nous, analysez, réfutez.
01:43:13 - Débattons, confrontons les opinions.
01:43:15 - Mais sur la base d'une lecture et non pas d'une opinion.
01:43:18 - Je pense que mon cœur de pluralisation n'a pas été compliqué.
01:43:21 Je voulais simplement dire, et je terminerai là-dessus,
01:43:24 c'est qu'au-delà du frérisme, quand je pose des questions simples
01:43:28 sur, par exemple, le droit de changer de religion,
01:43:31 l'acceptation que l'autre, issu de sa communauté, change de religion,
01:43:35 on est au-delà du frérisme et c'est une question essentielle.
01:43:38 - Là, nous sommes vraiment sur un point...
01:43:40 - On n'est pas que sur la problématique du frérisme,
01:43:42 on est également sur la problématique...
01:43:44 - Maintenant que tout le monde est d'accord,
01:43:46 on va analyser les choses aussi, on va continuer à le faire
01:43:48 dans nos prochaines éditions.
01:43:49 Je vous remercie, Florence Barjot-Blaclaire, d'avoir été avec nous,
01:43:51 tout comme Stéphane Simon, Judith Bintrop, Céline Pina
01:43:54 et évidemment Naïma Mfadel.
01:43:55 Les titres, pardonnez-moi, Michael, pour ce retard, c'est à vous.
01:43:58 - Le gouvernement va convoquer au plus vite une commission mixte paritaire.
01:44:01 L'objectif est de trouver un compromis entre la majorité et les oppositions
01:44:05 sur le projet de loi immigration, texte rejeté hier à l'Assemblée nationale.
01:44:09 Dix départements sont toujours en vigilance orange
01:44:12 pour crues et pluies, inondations.
01:44:14 Dans l'après-midi, les orages sont attendus sur les départements côtiers.
01:44:17 Les cumuls de pluie seront significatifs sur les massifs de l'Est
01:44:20 et plus particulièrement sur les Alpes du Nord.
01:44:23 Et puis, l'armée israélienne intensifie ses raids dans le sud de la bande de Gaza.
01:44:27 De ça, elle a annoncé que 104 soldats israéliens étaient morts
01:44:30 depuis le début des combats.
01:44:32 Et selon le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari,
01:44:34 des infrastructures du Hamas sont actuellement démantelées
01:44:37 dans la localité de Cagnes-Nesse.
01:44:39 - Merci à vous, Michael.
01:44:41 Et évidemment, dans nos prochaines éditions,
01:44:43 on continue à analyser en priorité la situation politique
01:44:47 après le rejet, ou plutôt l'adoption de la motion de rejet.
01:44:51 ♪ ♪ ♪

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