• l’année dernière
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 - Bienvenue à vous pour "Midi News".
00:00:03 Merci d'être là.
00:00:04 Voici le programme.
00:00:05 Des agressions, des pressions, des menaces,
00:00:08 le nombre d'actes violents contre les professeurs
00:00:11 est en constante augmentation depuis plusieurs années.
00:00:14 Les traumatismes après Samuel Paty et Dominique Bernard
00:00:17 sont majeurs.
00:00:18 Comment protéger nos professeurs, les hussards de la République ?
00:00:22 La constitutionnalisation de l'IVG
00:00:24 et le projet de loi à venir sur la fin de vie.
00:00:27 Ce matin, dans le Figaro,
00:00:28 on a appris que l'avant-projet de loi prévoit une exception
00:00:31 d'euthanasie dans certains cas.
00:00:33 Est-ce une diversion de l'exécutif sur ce sujet ?
00:00:37 Très important, sociétaux,
00:00:39 quand il y a impuissance sur d'autres sujets.
00:00:41 Justement, les autres sujets.
00:00:43 Pendant qu'on discute des blocages sur la loi immigration,
00:00:46 on attend de savoir si la commission mixte paritaire
00:00:49 qui sera réunie lundi sera conclusive ou pas.
00:00:52 Dans la vraie vie, vous verrez que le long du littoral nord à Calais,
00:00:55 la situation est intenable depuis des années.
00:00:58 On verra en image la distorsion entre les débats en cours
00:01:01 et la réalité sur le sujet de l'immigration.
00:01:03 Mais avant de vous présenter nos invités du jour,
00:01:06 place au journal, bien sûr. Bonjour, cher Michael.
00:01:09 -Bonjour, Sonia. Bonjour à tous.
00:01:11 La collégienne qui a tenté d'agresser au couteau,
00:01:14 sa professeure à Rennes a été hospitalisée.
00:01:16 Le procureur de la République précise
00:01:19 que l'élève de 12 ans et qu'après un examen psychiatrique
00:01:22 avait été jugée dangereuse pour elle-même.
00:01:24 L'incompréhension de cette professeure de français
00:01:27 a été élevée par un élève qui réagissait ce matin.
00:01:30 -Je ne comprends pas ce qui a pu se passer dans le suivi.
00:01:33 On lance des alertes sur le suivi des élèves,
00:01:36 sur ce qui peut se passer à l'extérieur,
00:01:38 sur leur prise en charge.
00:01:40 C'est mon impression, c'est l'impuissance que j'ai
00:01:43 de ne pas voir les choses bouger.
00:01:45 Vraiment, l'institution, l'école, fait ses efforts.
00:01:49 Vraiment, tout tient sur la bonne volonté de chacun
00:01:52 en se disant qu'on fait les signalements,
00:01:54 on fait remonter les informations.
00:01:56 J'ai l'impression que ça part dans le vent,
00:01:58 qu'il n'y a pas de prise de conscience
00:02:01 au niveau de la protection de l'enfance,
00:02:03 notamment sur... Vraiment, c'est ça, mon message.
00:02:06 Elle est où, la protection de l'enfance ?
00:02:08 Comment c'est possible qu'on laisse les choses
00:02:11 se dégrader de cette façon-là ?
00:02:13 Voilà, pour cet élève, mais pourtant d'autres.
00:02:16 -A Champigny-sur-Marne, la directrice d'une crèche juive
00:02:19 a été menacée par un individu muni d'un couteau
00:02:22 qui avait réussi à s'introduire dans l'établissement.
00:02:25 Il lui a dit qu'il allait reproduire
00:02:27 les actes de barbarie infligés aux otages israéliens
00:02:30 par le Hamas. Heureusement, l'homme a pris la fuite
00:02:33 sans faire de blessés, mais n'a pas pu être interpellé,
00:02:36 comme nous l'explique Frédéric Lecomte
00:02:38 du syndicat de police Allianz du Val-de-Marne.
00:02:41 -Par chance, l'individu ne s'est pas pris
00:02:43 à la chaise de l'établissement.
00:02:45 A l'issue, il a quitté les lieux sans croiser les enfants
00:02:49 ni croiser le personnel qui avait mis les enfants
00:02:52 à l'abri.
00:02:53 Une requérante qui était à proximité du site
00:02:56 a appelé la police,
00:02:57 qui s'est immédiatement déplacée sur les lieux.
00:03:00 En revanche, l'individu avait quitté les lieux
00:03:02 et n'a pas pu procéder à l'interpellation.
00:03:05 -Dans le reste de l'actualité, les réunions s'enchaînent
00:03:08 à Matignon, depuis l'adoption de la motion de rejet
00:03:11 du projet de loi immigration.
00:03:13 Elisabeth Borne a reçu ce matin les ténors des Républicains,
00:03:16 Bruno Retailleau, Eric Ciotti et Olivier Marlex.
00:03:19 Une réunion qui s'est terminée il y a plus d'une heure.
00:03:22 Il s'agit de négocier avec la droite
00:03:24 en vue de la commission mixte paritaire
00:03:26 prévue lundi à 17h.
00:03:27 Et puis, en Israël, Benyamin Netanyahou,
00:03:31 déterminé à aller jusqu'au bout,
00:03:33 alors que les alliés d'Israël commencent à mettre la pression
00:03:37 sur l'Etat hébreu, le Premier ministre israélien
00:03:40 s'est exprimé hier soir et a assuré que rien n'arrêtera son pays
00:03:43 dans sa guerre contre le Hamas.
00:03:45 -Et avec ça, je veux dire de la manière la plus claire possible
00:03:49 ce que je viens de dire au commandant sur le terrain.
00:03:52 Nous continuerons jusqu'au bout.
00:03:54 Cela ne fait aucun doute.
00:03:56 Je le dis dans la douleur,
00:03:58 mais aussi sous la pression internationale.
00:04:00 Rien ne nous arrêtera.
00:04:02 Nous irons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire,
00:04:05 rien de moins.
00:04:06 -Et voilà, Sonia, pour l'essentiel de l'actualité à midi
00:04:10 sur CNews. A tout à l'heure.
00:04:11 -Merci, Michael. A tout à l'heure.
00:04:14 Sous-titrage Société Radio-Canada
00:04:16 -Merci, Michael. A tout à l'heure.
00:04:18 Je vous présente nos invités. On est bien entourés.
00:04:21 Le général Bertrand Cavayet nous accompagne.
00:04:24 Bonjour à vous et merci d'être là.
00:04:26 A vos côtés, Eugénie Bastier.
00:04:28 Grand porteur au Figaro,
00:04:29 auteur d'un livre qui a beaucoup de succès,
00:04:32 "La dictature des ressentis", aux éditions de l'Observatoire.
00:04:36 -Plon. -Pardonnez-moi. Plon.
00:04:38 -Bah oui.
00:04:39 -Oh là là. J'ai commis un impaire.
00:04:41 Je ne citerai pas votre maison d'édition,
00:04:44 parce que... -Albin Michel.
00:04:45 -Albin Michel. -Formidable.
00:04:47 -Nathan Devers, écrivain,
00:04:49 éminemment reconnu, et vous enseignez également.
00:04:52 -Oui. -Vos lumières vont nous être
00:04:54 précieuses sur le ressenti et la réalité
00:04:56 de ce que vivent les professeurs.
00:04:59 Philippe David, je le présente
00:05:00 comme le fournisseur officiel en citation de Midi News.
00:05:04 -Merci. -J'espère que vous ne vous décevrez pas.
00:05:07 -On va essayer d'être au niveau. -Le stock est plein ?
00:05:10 -Peut-être pas, mais on va y arriver.
00:05:12 -On va y arriver. -On va y arriver.
00:05:14 -C'est bien, vous reviendrez. Sophie Audugé va nous rejoindre.
00:05:18 C'est important. Elle est déléguée générale
00:05:20 auprès de SOS Éducation.
00:05:22 Alors, évidemment, le principe de, comment dire,
00:05:25 de la peur et de la terreur pour faire peur,
00:05:28 c'est qu'il n'y ait pas de cible privilégiée.
00:05:30 Sauf que là, ils sont une cible.
00:05:33 Les professeurs, le personnel éducatif,
00:05:35 et plus largement ceux qui y sont autour,
00:05:37 comme la directrice de Crèche, une enquête a été ouverte
00:05:41 sur une caractéristique sur la race, la religion,
00:05:44 après ce qui s'est passé dans le Val-de-Marne.
00:05:46 La directrice a été menacée avec des insultes antisémites.
00:05:50 L'homme portait un couteau.
00:05:52 On va d'ailleurs analyser cette litanie de tentatives,
00:05:55 d'agressions, de menaces, de crimes,
00:05:57 je mets à part les attentats,
00:05:59 mais aussi avec des gens qui sont porteurs de couteaux.
00:06:02 On a évoqué Rennes, encore hier,
00:06:04 avec un couteau de 17 cm.
00:06:06 Le procureur qui a insisté sur la longueur de la lame
00:06:09 a été interrogé.
00:06:11 Tout d'abord, revenons sur ce qui s'est passé
00:06:13 dans le Val-de-Marne avec Solène Boulan.
00:06:16 -Il est 15h30, mardi après-midi,
00:06:18 lorsqu'un individu entre dans cette crèche de champigny
00:06:22 sur Marne, un établissement fréquenté
00:06:24 par de nombreuses familles juives.
00:06:26 Armé d'un couteau de 15 cm,
00:06:28 l'homme s'introduit dans le bureau de la directrice,
00:06:31 puis la menace et profère des insultes antisémites.
00:06:35 -T'es une juive, t'es une sioniste.
00:06:37 On va venir à 5 te violer, te découper,
00:06:39 comme ils ont fait à Gaza.
00:06:41 -L'homme prend ensuite la fuite.
00:06:43 -Par chance, l'individu n'en s'est pas pris
00:06:46 à la cheffe de l'établissement.
00:06:48 A l'issue, il a quitté les lieux sans croiser les enfants
00:06:51 ni croiser le personnel qui avait certainement mis les enfants
00:06:54 à l'abri.
00:06:56 Une requérante, à proximité du site,
00:06:58 a appelé la police,
00:06:59 qui s'est immédiatement déplacée sur les lieux.
00:07:02 En revanche, l'individu avait quitté les lieux
00:07:05 et n'a pas pu procéder à l'interpellation.
00:07:08 -De nombreux habitants de la ville ne comprennent pas cette violence.
00:07:12 -Ca laisse sans voix, c'est terrible.
00:07:14 -En tant que juif, moi, je trouve ça assez scandaleux.
00:07:17 Il serait temps que ça cesse rapidement
00:07:19 et que la France se réveille un peu.
00:07:22 -Une enquête a été ouverte par le parquet de Créteil,
00:07:25 notamment pour menace de mort matérialisée
00:07:27 en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion.
00:07:31 Elle a été confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne.
00:07:34 -Je salue Sophie Audugé.
00:07:35 Merci d'être là, Sophie. Bonjour à vous,
00:07:38 déléguée générale SOS Éducation.
00:07:40 Nous allons parler de ce qui est en cours à l'école.
00:07:43 Je vais simplement élargir le sujet.
00:07:46 Ce sont des menaces extrêmement graves,
00:07:48 avec très certainement le caractère antisémite et religieux,
00:07:52 mais il y a plus largement une litanie, Nathan Devers.
00:07:56 Je parle de tentative de crime,
00:07:58 d'attentat, même s'il n'y a pas forcément
00:08:00 de point commun entre ces faits,
00:08:03 mais il y en a un. Je ne sais pas s'il faut le relever.
00:08:06 Il me semble important.
00:08:07 C'est aujourd'hui une sorte de banalisation
00:08:10 de l'usage d'un couteau pour la menace,
00:08:13 voire pire.
00:08:14 -Moi, écoutez, sur la question...
00:08:16 D'abord, je pense qu'on ne peut pas mettre tous ces faits
00:08:20 dans la même catégorie,
00:08:21 car comme vous l'avez relevé, les motivations sont différentes.
00:08:25 Notamment quand une attaque a une motivation terroriste,
00:08:29 quand elle a une motivation raciste,
00:08:31 c'est un fait à part, un fait très singulier.
00:08:34 Sur le couteau, je n'ai pas de compétences,
00:08:37 mais il faudrait voir l'évolution des statistiques
00:08:40 année après année,
00:08:41 de voir si vous voulez que...
00:08:43 Parce que si on s'en tient au récit
00:08:45 qu'il y a des faits tragiques ou dangereux
00:08:48 qui se produisent chaque jour dans la société française
00:08:51 comme dans d'autres pays,
00:08:53 on n'a pas d'unité de mesure permettant de savoir
00:08:56 si ça monte ou ça descend.
00:08:57 Il faut voir catégorie par catégorie.
00:09:00 Il faut voir si le taux d'agression au couteau a baissé
00:09:03 depuis les années 2000 et 80.
00:09:05 Il faut voir si le taux d'agression au couteau a augmenté.
00:09:09 C'est une question de perspective, de méthode.
00:09:12 On trouvera toujours des faits tragiques
00:09:14 dans n'importe quelle société.
00:09:16 C'est vraiment ce recul qui est nécessaire
00:09:19 pour penser ces phénomènes d'insécurité.
00:09:22 Sinon, à supposer que ce soit multiplié ou divisé par deux,
00:09:26 on ne verrait pas de changement de perception.
00:09:29 -Votre rôle. Généralement, comment on fait,
00:09:32 de manière très pragmatique,
00:09:34 pour protéger ce personnel ?
00:09:35 Nous parlerons de Rennes, même s'il y a un aspect psychiatrique.
00:09:40 La question que je pose, c'est très concrètement,
00:09:43 à part mettre des portiques,
00:09:45 comment on fait pour protéger l'intégrité physique
00:09:48 de ces personnels ?
00:09:49 -C'est une question qui va au-delà de l'éducation nationale.
00:09:53 Il faut faire un constat qui est objectif aujourd'hui.
00:09:57 Il y a eu un accroissement considérable de la violence
00:10:01 avec une banalisation, y compris du recours aux armes blanches.
00:10:05 C'est intéressant, d'ailleurs, quand vous notez
00:10:08 l'évolution de la tenue des policiers.
00:10:11 Ils sont de plus en plus caparassonnés, protégés.
00:10:14 C'est très révélateur dans un environnement.
00:10:17 On ne porte pas des gilets pare-balles,
00:10:20 on ne s'équipe pas de cette façon-là
00:10:22 si l'environnement n'est pas de plus en plus hostile.
00:10:26 C'est une question de façon générale, globale.
00:10:29 Pourquoi cette violence banalisée, de plus en plus quotidienne ?
00:10:33 Sachant que sur le cas particulier de cette jeune fille,
00:10:37 dont j'espère qu'elle pourra être accompagnée,
00:10:40 parce qu'elle doit être resocialisée...
00:10:42 -Vous parlez de Rennes.
00:10:44 -Oui, mais je dis simplement que cette violence
00:10:47 qui touche les établissements scolaires...
00:10:50 Je pense également que l'éducation nationale,
00:10:54 je vais dire ce que je vais dire,
00:10:56 mais je repense à ce que disait Régis Debray,
00:10:59 "Je crains une école qui copierait les vis de l'extérieur."
00:11:02 Le principe d'autorité, les premiers qui ont remis en cause,
00:11:06 ce sont les professeurs.
00:11:08 Il y a eu tout ce pédagogisme, toute cette idéologie
00:11:11 depuis 30-40 ans, et qui a essaimé à l'extérieur.
00:11:15 Je sais que ça peut vous surprendre
00:11:17 en tant que philosophe et chercheur,
00:11:20 mais la responsabilité est générale aujourd'hui.
00:11:23 -C'est intéressant, parce que cette définition
00:11:26 de Régis Debray de l'école comme contre-société,
00:11:29 comme un lieu hermétique,
00:11:31 ce qu'on appelle une hétérotopie,
00:11:33 un espace autre qui ne serait pas pénétré
00:11:36 des dynamiques sociales, c'est une représentation
00:11:39 qui a été le produit de certaines dynamiques sociales,
00:11:43 notamment pendant la IIIe République.
00:11:45 Quand on a pensé que l'école devait être opaque à la société,
00:11:49 c'était la société qui le pensait.
00:11:52 Il dit que, entre les maîtres et les curés,
00:11:55 il y avait peut-être une opposition
00:11:57 sur le plan du contenu, mais c'était les mêmes hommes
00:12:00 et leur enseignement était le même.
00:12:02 -Il n'y avait pas de dissociation,
00:12:05 puisque l'école était le creuset.
00:12:07 -Sauf qu'aujourd'hui, quand les politiques répètent
00:12:10 à l'envie de sanctuariser l'école, c'est une illusion.
00:12:14 -Le cycle de violence dans lequel on est aujourd'hui,
00:12:17 il s'est ouvert en 2012 avec l'attaque de Mohamed Merah
00:12:21 et je rappelle que c'est dans une école
00:12:23 que Mohamed Merah a choisi d'aller tuer des enfants.
00:12:26 Je pense qu'il a brisé là une sorte de tabou
00:12:29 qui faisait que... Il y a quand même quelque chose
00:12:32 qui s'est passé d'une violence terrible et inouïe.
00:12:35 D'ailleurs, tu te rappelles que dans les écoles juives,
00:12:38 il y a très souvent des militaires qui surveillent,
00:12:41 plan Vichy pirate, etc., que moi, j'étais frappée,
00:12:44 mais dans une ville que je connais, où j'ai de la famille,
00:12:48 il y avait une école maternelle qui, autrefois,
00:12:51 avait des murets très bas.
00:12:52 On voyait les enfants jouer dans la cour de récréation.
00:12:55 Après les attentats de 2015, ils ont mis des murs
00:12:58 extrêmement élevés pour protéger l'école et les enfants.
00:13:02 On vit dans un monde où on doit protéger désormais les écoles.
00:13:05 -C'est intéressant ce que vous dites.
00:13:07 Élever les murs, y compris même...
00:13:10 C'est pas le cas des écoles,
00:13:11 mais l'image des barbelés, même pour les frontières,
00:13:14 me vient à l'esprit, mais c'est pas ainsi
00:13:17 qu'on arrive à gérer ou en déguer une violence.
00:13:19 Sophie Audugé, l'élève de 12 ans,
00:13:22 dans le collège de Rennes, manifestement très perturbée,
00:13:25 elle a manifesté, le procureur l'a dit,
00:13:27 une volonté claire de tuer sa professeure
00:13:30 qu'elle a poursuivie dans les couloirs avec un couteau.
00:13:33 Elle est hospitalisée, on a appris qu'elle avait des antécédents.
00:13:37 Mais moi, je vais dire, ce professeur...
00:13:39 J'écoutais hier le procureur, qui a raison,
00:13:42 s'inquiète pour l'état psychiatrique de cet enfant.
00:13:45 Je me suis aussi inquiétée pour l'état de ce professeur.
00:13:48 Comment on revient en cours, le lendemain,
00:13:50 quand on a été coursé par une gamine de 12 ans,
00:13:53 mais qui a un couteau entre les mains ?
00:13:55 -Il y a beaucoup de choses à dire sur cette affaire.
00:13:58 La violence, c'est un phénomène très complexe
00:14:01 qui nécessite toutes les informations.
00:14:03 Je rappelle qu'on en a peu parlé,
00:14:05 parce qu'il y a un lien chronologique.
00:14:07 Il y a un mois, c'était l'assassinat affreux de M. Bernard,
00:14:11 mais en février, une autre professeure, Agnès Lassalle,
00:14:14 a été assassinée par un coup de pouteau dans sa classe.
00:14:17 On n'en parle pas, mais... -C'est agendreuse.
00:14:19 -Il faut quand même le redire.
00:14:21 Vous disiez les chiffres, le sanctuaire, etc.
00:14:24 Je pense qu'aujourd'hui, on ne peut plus se permettre
00:14:27 d'être aveuglé par des idéologies ou des politiques
00:14:30 ou des intentions politiques.
00:14:32 Il y a une réalité de la violence qui s'impose à nous
00:14:35 ou à tout le monde.
00:14:37 On a des spécialistes en France qui utilisent ça depuis longtemps.
00:14:40 Je pense à Maurice Berger,
00:14:42 qui a signé le centre de prise en charge pédopsychiatrique
00:14:45 pour enfants violents de moins de 12 ans.
00:14:48 Il me rappelait que dans un rapport de la direction générale
00:14:51 de la police, il y a des chiffres absolument majeurs
00:14:54 qui montrent que la violence est redescendue en termes d'âge.
00:14:58 Le niveau de violence aujourd'hui est très important.
00:15:01 -Rajeunissement. -Ca commence à 10-12 ans.
00:15:04 Donc ça, c'est une réalité, ce n'est pas un fait divers.
00:15:07 Ce ne sont pas des faits divers,
00:15:09 ce sont des signaux qui étaient faibles avant,
00:15:12 donc c'est une tendance lourde qui s'impose à nos politiques.
00:15:15 Je l'avais rappelé,
00:15:16 on salue les mesures de Gabriel Attal, très bien.
00:15:21 Ce sont des mesures raides, des symboles forts
00:15:24 que les Français attendaient.
00:15:26 Le baromètre qu'on a fait en septembre dernier
00:15:30 sur les parents d'élèves,
00:15:31 96 % demandaient un retour d'autorité,
00:15:34 92 % le redoublement.
00:15:35 Tout le monde est d'accord.
00:15:37 Mais il y a une fracture en France profonde,
00:15:39 on avait parlé sur votre plateau,
00:15:42 entre l'école, c'est-à-dire les parents,
00:15:45 et l'enseignement,
00:15:47 et il y a un pas de vague et une mise sous le tapis.
00:15:50 -Encore aujourd'hui ? -Très grave.
00:15:52 J'étais hier avec une professeure
00:15:54 qui est actuellement avec une plainte
00:15:56 contre l'éducation nationale, puisqu'elle s'est fait...
00:15:59 On lui a dit "va te faire foutre, salope",
00:16:02 et qu'il n'y a eu aucune conséquence.
00:16:04 Elle a fait son rapport, rien.
00:16:06 Et des cas comme ça, on en a des centaines.
00:16:10 -On va s'y arrêter, parce que la question...
00:16:13 -Je veux bien qu'on revienne sur le parcours de cette enfant
00:16:16 et sur la situation de la santé scolaire,
00:16:19 parce qu'elle a été identifiée.
00:16:21 -Elle avait des antécédents,
00:16:22 on l'a déplacée d'un collège à l'autre,
00:16:25 donc on a déplacé le problème d'un collège à l'autre.
00:16:28 Mais comment on fait quand notre psychiatrie...
00:16:30 -Le vrai sujet est là.
00:16:32 -C'est un sujet difficile,
00:16:33 parce qu'on va parler d'inclusivité.
00:16:36 -Si vous voyez qu'un enfant,
00:16:37 gamine de 12 ans, a des problèmes lourds,
00:16:40 qu'est-ce que vous faites ?
00:16:41 Il faut la maintenir dans le même milieu
00:16:44 ou il faut l'en extraire,
00:16:45 quitte à ou aggraver ou au contraire protéger les autres ?
00:16:48 C'est la question à laquelle vous allez être confronté,
00:16:51 juste après les titres de Michael.
00:16:53 -A Champigny-sur-Marne,
00:16:55 la directrice d'une crèche juive a été menacée de mort
00:16:58 par un individu muni d'un couteau.
00:17:00 Il lui a dit qu'il allait reproduire
00:17:02 les actes de barbarie infligés aux otages israéliens
00:17:05 et a finalement pris la fuite sans faire de blessés.
00:17:08 Le Conseil européen se réunit à Bruxelles
00:17:10 dans un contexte tendu.
00:17:12 Les 27 doivent débattre sur l'entrée de l'Ukraine
00:17:15 dans l'Union et sur une aide de 50 milliards d'euros,
00:17:17 mais le Premier ministre hongrois,
00:17:19 Victor Orban, proche de Vladimir Poutine,
00:17:22 refuse que l'Union européenne apporte son aide.
00:17:24 Israël attend la visite d'un émissaire américain.
00:17:27 Les Etats-Unis attendent une meilleure protection
00:17:30 des civils à Gaza. Joe Biden a même critiqué
00:17:32 pour la première fois la stratégie de l'armée israélienne,
00:17:35 et Benjamin Netanyahou a promis hier
00:17:37 de poursuivre la guerre jusqu'à la victoire.
00:17:40 -Ecoutez ce matin, je voudrais vous faire écouter,
00:17:42 vous allez réagir, le maire, le maire de Béziers.
00:17:45 Je trouve que c'est toujours bien d'avoir l'avis des élus
00:17:48 sur le terrain. Voici ce qu'il dit sur le rajeunissement,
00:17:51 ce que vous avez évoqué, Sophie Odugé, vous tous,
00:17:54 sur le rajeunissement de la violence.
00:17:56 D'ailleurs, hormis ce cas, rajeunissement pour la victime
00:18:00 comme pour l'agresseur.
00:18:01 Je veux dire, parfois, faut-il appeler encore
00:18:04 des enfants pour... Là, dans ce cas, oui.
00:18:06 Enfin, quand on avait évoqué, par exemple, pour Nice,
00:18:09 ce qui s'était passé avec ce policier réserviste
00:18:12 qui avait été repéré, agressé, attaqué
00:18:14 avec des tirs de mortier, je veux dire,
00:18:17 l'aspect, la caractérisation "enfant"
00:18:19 prend un autre sens. Mais dans ce cas,
00:18:21 nous sommes face à une enfant de 12 ans.
00:18:23 Ecoutons Robert Menard.
00:18:25 -J'étais abasourdi.
00:18:26 En plus, c'était pas la première fois, manifestement.
00:18:29 -Elle avait des antécédents. -Avec un couteau.
00:18:32 Je ne le prononce pas sur l'affaire,
00:18:34 parce que je n'en sais rien.
00:18:35 Ça ne doit pas aller très bien dans sa tête
00:18:38 pour dire et faire des choses comme ça.
00:18:40 Mais qu'est-ce que vous en faites, de cette gamine ?
00:18:43 En plus, elle a moins de 13 ans.
00:18:45 Il y a une réponse qu'éducative. -Que des mesures éducatives.
00:18:48 -Dans un certain nombre de cas, moins de 13 ans,
00:18:51 il faut des mesures éducatives.
00:18:53 Je pense que tous les cas sont différents.
00:18:56 Je pense qu'on devrait laisser,
00:18:58 chaque fois qu'il y a des gosses de moins de 13 ans,
00:19:01 la possibilité de ne pas suivre la loi aujourd'hui,
00:19:03 qui vous oblige à n'importe quelle réponse qu'éducative.
00:19:07 -Ce sont des mesures éducatives.
00:19:09 Il faut voir s'il y a discernement ou pas.
00:19:11 C'est une vraie question, cette jeune fille.
00:19:14 -Avec un couteau, elle aurait pu tuer sa prof,
00:19:17 mais elle aurait pu tuer son voisin ou sa voisine de classe.
00:19:20 Je crois que le principe de précaution
00:19:22 doit s'appliquer.
00:19:23 On ne doit pas laisser des enfants éminemment dangereux
00:19:27 être en présence d'autres enfants ou des professeurs.
00:19:30 -Vous la mettez où ?
00:19:31 -Il y a des sites psychiatriques pour enfants.
00:19:34 -Ce sont dans un état lamentable.
00:19:36 -Oui, mais alors, ça, excusez-moi,
00:19:38 il faudra m'expliquer une chose.
00:19:40 La France est le pays qui a le record de prélèvement obligatoire
00:19:44 où on paie le record d'impôt,
00:19:45 mais où tout le régalien est au 36e dessous.
00:19:48 Il va falloir nous expliquer où passe l'argent.
00:19:51 Je pense qu'on est d'accord.
00:19:53 L'éducation, c'est le plus gros budget de l'Etat.
00:19:56 L'Etat, les régions pour le lycée,
00:19:58 les départements pour les collèges,
00:20:00 pour les écoles, ça fait plus de 150 milliards d'euros par an
00:20:03 et on s'effondre après année dans Pisa.
00:20:06 La justice, elle est à la rue,
00:20:08 elle classe les dossiers car il n'y a pas de place en prison.
00:20:11 L'armée, elle est à l'os car en cas de guerre de haute intensité,
00:20:15 elle a une semaine de munitions.
00:20:17 On serait un pays qui ne paye pas d'impôt.
00:20:19 -Vous avez raison.
00:20:20 J'ajoute, et c'est une vraie question,
00:20:23 et elle est difficile, je trouve.
00:20:25 Que faire ?
00:20:26 Cet enfant avait des antécédents.
00:20:28 Clairement, il a été identifié.
00:20:30 Je ne sais pas si ce sont des troubles psychiatriques.
00:20:33 En tous les cas, il y a un parcours d'instabilité.
00:20:36 Que faire dans ce cas-là ?
00:20:38 Faut-il la transférer dans un autre collège et une autre classe
00:20:41 où elle reste une menace pour elle-même et les autres ?
00:20:45 Vous privilégiez le principe de l'inclusivité.
00:20:47 Vous vous dites qu'on ne peut pas la retirer de son environnement
00:20:51 ou est-ce que c'est une lourde décision ?
00:20:53 -Elle a déjà été changée une fois de collège.
00:20:56 Elle a été retournée avec un cousin.
00:20:58 -Cette affaire a pris une dimension médiatique
00:21:01 parce que c'est arrivé dans le cadre d'un établissement scolaire.
00:21:05 Moi, je voudrais quand même dire que,
00:21:07 de nuit, gendarme et policier,
00:21:09 80 % du travail des gendarmes et policiers,
00:21:12 c'est d'intervenir dans le cadre de violences,
00:21:14 violences intrafamiliales,
00:21:16 avec de plus en plus des confrontations
00:21:20 et des problèmes psychiatriques.
00:21:22 Donc, il y a de plus en plus de gens déséquilibrés.
00:21:25 Il y a des facteurs endogènes.
00:21:27 Il y a également un environnement très déstabilisant.
00:21:30 D'ailleurs, cette jeune fille fait référence à l'affaire Darras,
00:21:34 ce qui a pu en ajouter à son propre problème.
00:21:38 Pour ce qui concerne...
00:21:40 L'analyse que je ferais, ce serait à deux niveaux.
00:21:44 Un, il est vrai qu'il faut mieux se protéger
00:21:47 par rapport à des jeunes qui peuvent être très dangereux.
00:21:50 Deuxièmement, là, c'est l'accompagnement psychiatrique.
00:21:54 Il sera le traitement que...
00:21:56 -Là, d'accord. Vous avez raison.
00:21:58 Vous avez raison.
00:21:59 Je fais juste attention qu'il n'y ait pas
00:22:01 une psychiatrisation à outrance.
00:22:03 Mais là, manifestement, c'est le cas.
00:22:06 Mais à partir de là, c'est intéressant.
00:22:09 Comment protéger ?
00:22:11 Est-ce qu'il aurait fallu l'exclure d'un parcours ?
00:22:14 Est-ce qu'une élève avec de tels antécédents
00:22:17 peut être en classe avec d'autres élèves ?
00:22:19 -Vous avez tous les jours, je terminerai,
00:22:22 la prise de risque, le nombre de personnes
00:22:24 qui sont sous traitement psychiatrique lourd,
00:22:27 aujourd'hui, adultes compris.
00:22:28 C'est un vrai sujet.
00:22:32 Donc, ceci dit, on pourrait concentrer les efforts
00:22:35 sur des jeunes, parce qu'au-delà de...
00:22:38 -Oui, parce qu'ils sont amenés à devenir adultes,
00:22:41 citoyens, etc.
00:22:42 Comment fait-on dans ce cas-là ?
00:22:44 C'est une forme de non-assistance à personne en danger ?
00:22:47 Pour soi et pour les autres.
00:22:49 -Cette question psychiatrique est très importante.
00:22:52 Vous parliez tout à l'heure du service public,
00:22:54 de l'argent. -Du régalien,
00:22:56 même si pour certains, l'école ne fait pas du régalien.
00:22:59 -On le sait, on l'a vu pendant le coronavirus,
00:23:02 que l'état de la santé publique en France,
00:23:04 aujourd'hui, est dans un état absolument lamentable.
00:23:07 -J'ai pas eu le consulté de l'hôpital.
00:23:10 -C'est un miracle.
00:23:11 Il y a eu des politiques qui ont consisté
00:23:13 à abandonner la santé publique
00:23:15 et en avoir une vision minimale.
00:23:17 On attend que les choses dérapent,
00:23:19 que les choses se passent mal,
00:23:21 et on va vers l'urgence et souvent vers le liberticide.
00:23:24 C'était la semaine dernière que j'avais cité,
00:23:27 le fait que je connaissais indirectement
00:23:29 le cas de quelqu'un avec des problèmes psychiatriques lourds
00:23:33 et dont ses proches disaient qu'il va se passer
00:23:35 une catastrophe sur lui-même, sur d'autres personnes.
00:23:38 Ils sont très pessimistes.
00:23:40 Ils disaient que dans le cadre du profil de cette personne,
00:23:44 l'accompagnement en matière de santé psychiatrique
00:23:47 était absolument nul.
00:23:48 Il faut réfléchir à cela et se dire qu'à un moment,
00:23:51 on délaisse le service public,
00:23:53 que si dans la question de santé,
00:23:55 on délaisse le sujet de l'hôpital public
00:23:57 avec tous les soignants qui tirent la sonnette d'alarme,
00:24:01 évidemment que ça crée aussi,
00:24:02 notamment pour des personnes qui ont des profils
00:24:05 très borderline, comme on dirait en anglais,
00:24:08 toutes les conditions...
00:24:09 -Tous les sujets sont liés.
00:24:11 Quand nous parlions d'immigration,
00:24:13 il y a un lien avec l'hôpital, l'AME, l'Aide médicale etat,
00:24:17 où va être transformée, je ne sais pas ce que vous en aurez l'air,
00:24:21 mais certains ont dénoncé un possible engorgement
00:24:23 des hôpitaux aussi.
00:24:25 À un moment, tous ces sujets sont une question de priorité.
00:24:29 -Je permettrais de rajouter une chose
00:24:31 sur la problématique psychiatrique.
00:24:33 Elle est très largement également impactée
00:24:36 par l'usage de drogue.
00:24:37 Une partie de la jeunesse...
00:24:39 -C'est une caractéristique des Pays occidentaux.
00:24:42 -J'espère qu'on donne l'impression
00:24:44 que ce sont des circonstances atténuantes
00:24:46 par rapport aux principales victimes.
00:24:49 -Oui, généralement.
00:24:50 -On a déclaré la guerre à la Covid.
00:24:52 Il y a eu des centaines de milliards qui ont été engagés.
00:24:55 Moi, je me pose des questions,
00:24:57 sur l'état de la santé publique,
00:24:59 notamment dans le domaine psychiatrique,
00:25:02 vous avez totalement raison,
00:25:04 et puis, en tant qu'ex-gendarme, face à la drogue,
00:25:07 que fait-on dans ce pays ?
00:25:09 -C'est vrai.
00:25:10 -Voilà, si vous voulez, j'ouvrais là-dessus.
00:25:13 -Vous avez raison.
00:25:14 C'est pour ça que je disais que ce sont des sujets
00:25:17 qui sont très compliqués.
00:25:19 On va prendre du temps pour les analyser.
00:25:21 On va s'intéresser aussi à la santé psychologique des professeurs.
00:25:25 On ne parle pas de psychiatrie,
00:25:27 mais nous sommes borderline sur des gens terrorisés.
00:25:30 Les mots ont été employés par Jean-Pierre Robin,
00:25:33 ex-inspecteur de l'Education nationale.
00:25:36 Avec ce livre, les professeurs ont peur.
00:25:38 J'ai terminé la lecture hier.
00:25:40 Je me suis dit, mais qui va encore vouloir faire
00:25:43 ce magnifique métier ? Qui ? Pas beaucoup.
00:25:46 Voilà, on va en parler.
00:25:47 -Une question à la une en cette mi-journée.
00:25:55 Comment protéger nos professeurs ?
00:25:57 Quelle autorité à l'école ? On va en débattre.
00:26:00 Le rappel des titres avec vous.
00:26:02 -Le département de Lens veut stopper l'accueil des mineurs isolés.
00:26:05 La collectivité dit ne plus être en capacité de les accueillir,
00:26:09 alors que leur nombre est passé de 261 en 2022
00:26:12 à 377 cette année pour une capacité d'accueil
00:26:16 de 150 places.
00:26:17 Cinq départements placés en vigilance orange cru
00:26:19 par Météo France. Les riverains craignent
00:26:22 de nouvelles inondations. Une prison a dû être évacuée
00:26:25 en Charente-Maritime. Le département de Lyser
00:26:27 n'est plus sous le coup de la vigilance.
00:26:30 Joe Biden dénonce une combine politique
00:26:32 sans fondement des Républicains.
00:26:34 Le président américain a réagi à l'enquête en destitution
00:26:37 ouverte à son nom contre par le Congrès,
00:26:40 une procédure qui n'a que peu de chances d'aboutir.
00:26:43 -Merci, Michael. On va prendre
00:26:45 un petit passage au Zurm, à Rennes,
00:26:47 où se trouve notre journaliste Michael de Santos.
00:26:50 On imagine l'ambiance qui règne le jour d'après,
00:26:52 la crainte à la fois des professeurs
00:26:55 et probablement des élèves.
00:26:56 Comment décrieriez-vous cette ambiance, ce contexte ?
00:26:59 -L'ambiance est très lourde ici, forcément,
00:27:05 après ce qui s'est passé.
00:27:07 Une cellule psychologique accueille en ce moment même
00:27:10 les professeurs et les élèves pour qu'ils puissent s'exprimer
00:27:14 après cette agression au couteau qui les a particulièrement choqués.
00:27:17 D'ailleurs, les cours ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre.
00:27:21 Depuis ce matin, les élèves sont très rapidement interceptés
00:27:25 par le proviseur adjoint qui tente de les protéger.
00:27:28 Trois adolescentes ont néanmoins décrit
00:27:31 leurs camarades de classe comme violentes,
00:27:35 en souffrance, isolées et parfois en conflit
00:27:38 avec d'autres élèves.
00:27:39 Du côté des professeurs, c'est la stupéfaction.
00:27:43 Certains se sentent abandonnés.
00:27:45 Les signalements partent dans le vent.
00:27:48 Voilà ce que nous a confié l'une d'entre elles.
00:27:50 Or, caméra, cette fois-ci, un professeur a, lui,
00:27:53 dénoncé un système défaillant dans cet établissement
00:27:57 placé en zone d'éducation prioritaire.
00:27:59 L'éducatif, c'est 20 % de notre travail.
00:28:04 Le reste, c'est du social, de l'administratif,
00:28:07 des dossiers pour placer des élèves qui ont des problèmes de violence,
00:28:11 des troubles du comportement,
00:28:13 dans des établissements spécialisés
00:28:16 qui prennent parfois jusqu'à deux ans avant d'être étudiés.
00:28:19 -Merci, Michael.
00:28:20 C'était l'un des points de notre débat.
00:28:24 Alors, des agressions, des pressions, des menaces.
00:28:27 On élargit le débat au-delà de ce qui s'est passé à Rennes.
00:28:31 Le nombre d'actes violents contre les professeurs
00:28:34 est en augmentation.
00:28:35 Depuis plusieurs années, l'assassinat de Samuel Paty,
00:28:38 le coup d'Arnard en octobre dernier,
00:28:40 a provoqué un sentiment de crainte, d'angoisse.
00:28:43 Pour Jean-Pierre Robin,
00:28:44 ancien inspecteur général de l'Education nationale,
00:28:47 et auteur de l'ouvrage "Les profs font peur",
00:28:50 il y a un avant et un après, ce traumatisme-là.
00:28:53 Véritablement, il faut se rendre compte qu'aller au travail...
00:28:57 Pour certains policiers, aller avec la boule au ventre,
00:29:00 parce que malheureusement, vous pouvez...
00:29:03 C'est ainsi de ne pas rentrer chez vous.
00:29:06 Mais pour les professeurs, c'est vraiment édifiant.
00:29:09 -Oui, c'est édifiant.
00:29:10 Je me permets de me dire, Agnès Lassalle,
00:29:13 ouvrier de la même année, de cette année.
00:29:15 Je vais vous donner un chiffre important
00:29:18 et je répondrai après.
00:29:19 Il faut savoir qu'en France, on a plus que 550 pédopsychiatres.
00:29:23 550 pédopsychiatres sur le territoire français.
00:29:27 -En France ? -En France.
00:29:29 La pédiatrie est le secteur de la médecine
00:29:31 qui est le moins rémunérateur.
00:29:33 On ne fait pas de chirurgie, pas de clinique privée, etc.
00:29:36 Toutes les commissions mises en place par le gouvernement
00:29:40 sont des commissions en chocolat
00:29:42 qui n'ont qu'un objectif,
00:29:43 c'est de dire que le problème a été traité.
00:29:46 On y met des personnalités qui font et qui vendent des livres
00:29:49 et qui ont souvent des cliniques privées.
00:29:52 C'est important de le dire, surtout quand on voit,
00:29:55 comme il y a quelques semaines,
00:29:57 qu'un juge qui a fait un travail admirable à la civise
00:30:00 se fait dégager. Je vais parler d'Edouard Durand.
00:30:03 La médecine scolaire en France,
00:30:05 c'est un médecin pour 5000 élèves en théorie
00:30:08 et un pour 7800 élèves sur certains territoires.
00:30:10 C'est un psy pour 1500 élèves
00:30:13 et c'est une infirmière pour 1300 élèves en théorie.
00:30:17 En Seine-Saint-Denis, c'est une infirmière pour 1800 élèves.
00:30:21 Vous me parliez de l'inclusion.
00:30:23 Aujourd'hui, on a des enfants autistes
00:30:25 qui sont scolarisés sans aménagement.
00:30:28 Par contre, on mobilise la terre entière
00:30:30 pour prendre en charge des enfants,
00:30:32 qui demandent de changer de genre.
00:30:34 Ça fait moins de bruit et c'est plus vite réglé.
00:30:37 Il faut le dire, il faudra 15 jours.
00:30:39 On accepte de reconnaître qu'aujourd'hui, en France,
00:30:42 on coupe la poitrine de jeunes filles autistes
00:30:45 au motif qu'on n'est pas capable de prendre en charge
00:30:48 la santé mentale de notre jeunesse,
00:30:50 qui va très mal. Entre 70 et 80 % des jeunes filles de 15 ans
00:30:54 ont des troubles du comportement alimentaire.
00:30:57 -Sophie Audigènes, je vous entends,
00:30:59 vous avez raison de le dire,
00:31:01 mais avec des mots aussi crus, vous allez provoquer des réactions.
00:31:05 -On ne peut pas en parler.
00:31:06 Aujourd'hui, en France, on ne peut pas protéger la jeunesse française.
00:31:10 J'ai eu un professeur ce matin, avant de venir,
00:31:13 comme je vous l'avais dit, Sonia.
00:31:15 Hier, également.
00:31:16 Je vous disais qu'elle a une plainte,
00:31:19 qu'elle est anéantie, en arrêt de travail,
00:31:21 et qu'ils sont sous antidépresseur.
00:31:23 Dans son établissement, quelques mois plus tôt,
00:31:26 ils étaient trois à faire des rapports,
00:31:29 et son contrat a été mis sous le tapis.
00:31:31 Des professeurs reçoivent des projectiles dans le dos,
00:31:34 qui font des rapports.
00:31:36 Une contractuelle, parce qu'il y a aussi les contractuelles,
00:31:39 c'est très simple, on leur dit qu'elles s'exagèrent,
00:31:43 qu'elles ne savent pas y faire.
00:31:44 L'année d'après, elle a plus son contrat.
00:31:47 Cette réalité-là, si vous voulez,
00:31:49 nous, on la reçoit en pleine figure.
00:31:51 -Aux premières loges, mais j'aimerais comprendre...
00:31:55 -Les syndicats sont responsables.
00:31:57 -Vous avez raison, mais je veux comprendre.
00:31:59 Je pense qu'on pense, peut-être tous autour de cette table,
00:32:03 que, depuis l'arrivée de ce ministre,
00:32:05 il y a des changements.
00:32:07 -Pas là-dessus. -C'est ce que vous dites.
00:32:09 -Pas là-dessus.
00:32:10 D'ailleurs, je voudrais rappeler,
00:32:13 Madame, qui est à côté de moi,
00:32:15 qui avait dit, lorsqu'on était ensemble
00:32:17 pour nous recueillir après l'affreux assassinat
00:32:20 de Nicolas Balaire,
00:32:22 "Je ne comprends pas pourquoi les profs
00:32:24 "ne font pas valoir leur droit de retrait."
00:32:28 Eh bien, ils vous ont entendues.
00:32:30 -Ecoutez, dans le collège
00:32:33 dit sous droit de retrait,
00:32:36 les professeurs, je rappelle,
00:32:38 avec ce groupe d'élèves qui a contesté
00:32:40 la présentation de ce tableau,
00:32:42 cette peinture de femmes nues...
00:32:44 Alors là, droit de retrait, ça s'est fait assez rapidement.
00:32:48 Présence du ministre, mots de fermeté,
00:32:50 on les a salués, mais...
00:32:52 -C'est comme cette jeune fille qui va avoir un pédo-psychiatre
00:32:55 qui va la prendre en charge.
00:32:57 Sinon, c'est combien pour une jeune fille qui a...
00:33:00 -Un an d'attente au moins.
00:33:02 -Là, il y a une forme d'impuissance.
00:33:04 Je ne sais pas comment on renverse une table sans non plus...
00:33:08 -Il y a beaucoup de sujets à la fois,
00:33:10 mais le sujet de Issou est un sujet très révélateur.
00:33:13 Vous parliez de Samuel Paty.
00:33:15 Il s'est ouvert une séquence
00:33:17 où les professeurs peuvent avoir peur
00:33:19 que leur enseignement, leur mission,
00:33:22 qui est donc de véhiculer de la culture,
00:33:24 puisse générer chez eux du danger,
00:33:26 c'est-à-dire du danger de deux types,
00:33:29 des calomnies, c'est ce qui s'est passé,
00:33:31 il y a eu des accusations mensongères sur la professeure
00:33:35 qui montrait un tableau de Diane et Actéon,
00:33:38 du Titien, je crois,
00:33:39 et des calomnies, on passe aux menaces physiques
00:33:42 et aux dangers physiques dans le cas de Samuel Paty.
00:33:45 Il faut voir derrière qu'il y a toute une représentation
00:33:49 de la culture qui justifie ces actions violentes
00:33:52 et ces pressions, c'est-à-dire une représentation
00:33:54 où la culture doit être là pour conforter
00:33:57 ce que les élèves peuvent avoir
00:33:59 en matière de représentation mentale,
00:34:01 personnelle, idéologique, religieuse, éventuellement.
00:34:05 Là, vous me demandez que faire.
00:34:07 Il faut impérativement imposer, défendre l'idée
00:34:10 selon laquelle la culture,
00:34:12 particulièrement lorsqu'elle est historique
00:34:15 et artistique, elle est là pour aussi perturber,
00:34:18 pour casser nos idées préconçues,
00:34:20 pour choquer, pour créer...
00:34:22 -C'est là aussi, professeure.
00:34:24 -Je n'ai pas envie de...
00:34:25 -Jeunie, puis le général Kavaï, allez-y.
00:34:28 -Il y a un sujet de choc des civilisations
00:34:30 qui est dans l'affaire d'Issou.
00:34:32 Très clairement, ce sont des enfants
00:34:34 issus d'une culture musulmane
00:34:36 où on n'a pas l'habitude de représenter des nus.
00:34:39 Un enfant occidental, normalement,
00:34:41 il a vu des nus...
00:34:43 Notre Marianne est d'Époitraillé,
00:34:45 il y a des nus dans nos églises.
00:34:47 C'est très occidental,
00:34:48 on est dans le choc culturel.
00:34:50 Si je le distinguerais de l'affaire du couteau,
00:34:53 c'est un autre sujet,
00:34:55 il y a le choc des civilisations,
00:34:57 et il y a l'étape psychique de la jeunesse occidentale
00:35:00 de l'autre, qui, effectivement,
00:35:02 c'est partout en Occident.
00:35:04 On peut citer les Etats-Unis,
00:35:05 où il y a des fusillades dans les écoles
00:35:08 de plus en plus fréquemment.
00:35:10 Le couteau, c'est l'équivalent des fusillades aux Etats-Unis.
00:35:13 Il n'y a pas de vente d'armes automatique en France,
00:35:17 et tant mieux, sinon on aurait des rafales.
00:35:19 -La vente de couteau, l'est.
00:35:21 -On est à un stade plus artisanal.
00:35:23 Mais aux Etats-Unis,
00:35:25 ça fait des années qu'il y a des gamins de 12 ans
00:35:27 qui débarquent avec des kalachnikovs
00:35:30 dans les écoles et qui tuent.
00:35:31 Il faut se rendre compte.
00:35:33 -Malgré, j'allais dire,
00:35:35 la police privée devant les établissements,
00:35:37 malgré les murs qui sont élevés...
00:35:39 -Il y a des systèmes de défense
00:35:41 à l'intérieur des classes.
00:35:43 Mais il y a un état catastrophique psychique
00:35:46 et mental lié à plein de facteurs.
00:35:48 Vous l'avez dit, la drogue, les écrans,
00:35:50 l'anomie, ce que disait Durkheim.
00:35:52 L'anomie culturelle conduit à la détresse psychique.
00:35:56 Durkheim l'a montré avec son étude sur le suicide en Occident.
00:35:59 Le suicide naît quand il n'y a plus de structure sociale
00:36:02 et beaucoup de déracinement culturel.
00:36:05 -Ce sont des défis énormes.
00:36:06 Il nous faudra des générations.
00:36:08 -On va pas...
00:36:10 -Vous dites aujourd'hui,
00:36:11 "Un professeur qui nous regarde..."
00:36:13 Vous lui dites quoi ? Vous lui dites "continuez, bon courage" ?
00:36:17 -Attendez. On est...
00:36:18 Il y a un facteur.
00:36:20 Quand on parle du rôle de l'Education nationale,
00:36:22 du rôle de creuser l'Education nationale,
00:36:25 qui était appelé par un grand maître du Grand Orient
00:36:28 il y a quelques années...
00:36:30 Il y a eu un rapport, il y a eu un rapport Robin,
00:36:32 mais il y a eu le rapport en 2015 du Sénat
00:36:35 intitulé "Favosé et le retour de la République à l'école",
00:36:38 qui met en avant la défaillance de l'Education nationale
00:36:42 dans sa vocation première
00:36:44 de construire une culture,
00:36:46 culture républicaine,
00:36:47 avec un système de représentation sociale
00:36:50 qui soit conforme à nos valeurs.
00:36:52 Et d'apporter aussi des références.
00:36:54 Or, quand on prend l'état de désarroi de la jeunesse,
00:36:58 et parce que là, eh bien,
00:37:00 on paye 40 ans ou 50 ans de déstructuration
00:37:03 de notre société, de désarracinement.
00:37:06 Quand on parle de Simone Veil,
00:37:08 l'arracinement, la plaisanterie et les grâces,
00:37:11 on doit vivre avec des références...
00:37:14 -Je vais vous dire quelque chose qui va vous choquer.
00:37:17 Comment voulez-vous arrimer
00:37:19 d'autres enfants, élèves de confessions
00:37:21 d'origine différente
00:37:23 à un modèle qui n'est même pas défendu,
00:37:25 j'allais dire,
00:37:26 par ceux qui devraient le défendre
00:37:28 sur plusieurs générations ?
00:37:30 Est-ce qu'on donne à aimer une civilisation, une culture,
00:37:33 un pays, qu'en soi-même, on la dénigre ?
00:37:36 Est-ce qu'on donne à aimer une histoire ?
00:37:38 -Je vais reprendre en vous donnant deux exemples.
00:37:41 Il y a ce qu'on appelle Espérance Bonlieu,
00:37:44 où c'est une association qui prend en compte des jeunes
00:37:47 dans des environnements qui ne sont pas faciles
00:37:50 pour leur inculquer le culte de la France,
00:37:53 également le culte des héros qui ont fait la France, etc.,
00:37:56 qui est d'ailleurs d'origine...
00:37:59 Vous prenez également les cadets.
00:38:01 Les cadets, par exemple, de la Gendarmerie.
00:38:04 Je connais des réservistes qui prennent des jeunes
00:38:07 et qui les encadrent, qui leur proposent des références,
00:38:10 qui leur montrent le chemin.
00:38:12 Ce que vous allez me dire, c'est un discours de scoutise
00:38:15 sur le retour, mais qu'a-t-on fait, en termes éducatifs,
00:38:18 depuis 40 ou 50 ans ? -J'entends.
00:38:20 Je précise, mais vous avez entièrement...
00:38:23 Je précise de nouveau la question.
00:38:25 Est-ce qu'il suffit de dire laïcité, laïcité, laïcité
00:38:28 pour qu'on ait envie d'adhérer à un modèle ?
00:38:30 -C'est comme l'Europe, l'Europe, l'Europe.
00:38:33 -Il faut donner l'envie d'avoir envie dans la vie.
00:38:36 -C'est une très bonne citation.
00:38:38 -Péguy, vous parliez de Péguy.
00:38:40 Péguy avait apporté la réponse sur mettre du sacré dans la laïcité,
00:38:44 dans la République.
00:38:45 Ca a fonctionné.
00:38:47 -Oui, mais... -Ca a fonctionné pour Péguy.
00:38:49 -Ce qui est déjà pas mal.
00:38:51 -Qu'est-ce qu'il y a encore ?
00:38:52 S'il vous plaît, votre débat est passionnant,
00:38:55 à chaque fois, grâce à vous, mais...
00:38:57 Là, demain, comment on fait ?
00:38:59 -Comment expliquer que notre jeunesse
00:39:02 soit aussi malade psychiquement ?
00:39:04 Ces dernières semaines... -Une partie.
00:39:07 -Vous voyez une gamine de 12 ans avec un couteau ?
00:39:09 Quand j'ai vu ce fait d'hiver,
00:39:11 je me suis dit qu'à 12 ans, qu'est-ce que tu faisais ?
00:39:14 -Parent défaillant ? -C'est un tout.
00:39:16 -Ca me fait peur de dire un tout.
00:39:18 Je me sens pas psychiquement responsable.
00:39:21 -Vous disiez que notre société est malade.
00:39:24 Comme le disaient les généraux, et il a raison,
00:39:27 à l'époque, les hussards noirs de la République
00:39:29 enseignaient l'amour du pays,
00:39:31 l'ascenseur social fonctionnait énormément.
00:39:34 Quand un Gambetta, fils de commerçants cadurciens,
00:39:37 a pu finir comme un des plus hauts personnages de l'Etat,
00:39:40 aujourd'hui, l'ascenseur social ne fonctionne plus.
00:39:43 Quand vous rajoutez qu'on vous mette de l'éco-anxiété
00:39:46 en permanence, qu'avec le CO2, on va tous mourir, etc.,
00:39:49 comment voulez-vous qu'on n'ait pas une jeunesse malade ?
00:39:53 -Vous faites des petites choses fragiles.
00:39:55 -Mais bien sûr.
00:39:56 Mais parce que le système éducatif,
00:39:58 dans ce domaine, on a fait l'antithèse
00:40:01 des hussards noirs de la République,
00:40:03 qui, eux, ont été capables de créer un pays,
00:40:06 alors, avec de terribles drames en contrepartie,
00:40:09 parce que les hussards noirs de la République,
00:40:11 ils avaient la carte de France avec l'Alsace-Lorraine en noir,
00:40:15 on disait aux petits garçons qu'ils devaient mourir
00:40:18 pour la récupérer, et ils sont tombés en sortant des tranchées.
00:40:22 -On peut poser la question sans que ce soit choquant.
00:40:25 Pourquoi, pour qui est-on prêt,
00:40:27 à ce sacrifice, si je peux dire,
00:40:29 pas à son intégrité physique, mais à donner beaucoup de soi ?
00:40:32 -On a tout nivelé par le bas.
00:40:34 Dans les années 70, on a supprimé les classements.
00:40:37 Le dernier va être traumatisé.
00:40:39 -On a eu le classement Pisa dans la figure.
00:40:41 -Vous parliez... Oui.
00:40:43 Alors, là, c'est le boomerang qui vous revient en plein visage.
00:40:47 Dites aux gens...
00:40:48 Ne t'inquiète pas, à l'école,
00:40:50 tu n'auras pas de mauvaise note, il n'y a plus de note.
00:40:53 Mais quand, un jour, ils vont se retrouver
00:40:55 devant un patron pour passer un entretien d'embauche,
00:40:58 il va durer 10 minutes à tout casser,
00:41:01 et encore, par politesse,
00:41:03 et après, ils passeront du bon coup
00:41:05 dans le chômage de longue durée.
00:41:07 C'est la contrepartie que personne ne veut garder.
00:41:10 -On va s'intéresser au rappel des titres à 7h6, 12h45.
00:41:13 Et puis, je vais vous soumettre d'autres sujets.
00:41:16 La constitutionnalisation de l'IVG.
00:41:18 Ce matin, à la Une du Figaro,
00:41:21 l'avant-projet fin de vie qui prévoit une exception d'euthanasie.
00:41:25 C'est l'avant-projet,
00:41:26 il n'y a pas encore les arbitrages de l'Elysée.
00:41:29 -Peut-être que vous jugerez politicienne,
00:41:31 mais ce ne sont pas des sujets de diversion.
00:41:34 Ils sont majeurs, ces sujets.
00:41:36 On n'arrive pas à trancher sur les autres.
00:41:38 On parle de ceux-là. Je parle du gouvernement.
00:41:41 On en parle... Les titres, d'abord.
00:41:43 -Benjamin Netanyahou déterminé à aller jusqu'au bout
00:41:46 alors que les alliés d'Israël commencent à mettre la pression
00:41:49 à l'Etat hébreu. Le Premier ministre israélien
00:41:52 s'est exprimé hier et a assuré que rien n'arrêtera son pays
00:41:55 dans sa guerre contre le Hamas.
00:41:57 La Provence-Alpes-Côte d'Azur,
00:41:59 première région de France touchée par l'épidémie de grippe.
00:42:02 Selon Santé publique France, le nombre de passages
00:42:05 aux urgences causés pour des symptômes grippaux
00:42:08 a doublé en une semaine.
00:42:09 Le Covid-19 enregistre aussi une nouvelle augmentation.
00:42:12 La paix ne sera possible qu'après la dénazification
00:42:15 et la démilitarisation de l'Ukraine.
00:42:18 Continue de marteler Vladimir Poutine
00:42:20 lors de sa grande conférence de presse annuelle.
00:42:23 Le chef du Kremlin a assuré qu'après près de deux ans de guerre,
00:42:26 la France ne sera plus en danger.
00:42:28 -La constitutionnalisation de l'IVG, c'est majeur,
00:42:31 mais l'IVG, est-ce que c'était véritablement en danger
00:42:34 dans notre société ? Autre sujet, je ne fais pas de parallèles,
00:42:38 nous parlons de sujets sociétaux, c'est-à-dire la fin de vie,
00:42:41 comme on l'appelle, avec cette exception d'euthanasie.
00:42:44 Ecoutez, là encore, l'invité de la grande interview,
00:42:47 Robert Menard n'y va pas par quatre chemins.
00:42:50 Il estime que c'est de la diversion, de la poudre de perlimpinpin.
00:42:54 Sur un certain nombre de sujets,
00:42:56 je ne pense pas que la loi puisse trancher.
00:42:58 Vous savez, aujourd'hui, la loi Leonetti,
00:43:01 elle est ce qu'elle est, mais chacun se débrouille,
00:43:04 se débrouille, on trouve quelque chose.
00:43:06 Alors, on met des soins palliatifs,
00:43:09 parce que c'est quand même la plus belle des réponses,
00:43:12 et ensuite, l'Etat, il se tient à distance.
00:43:15 Mais vous savez ce que je pense ?
00:43:17 Je pense que quand tu sais pas régler les problèmes de fond
00:43:20 de ce pays, les problèmes dont on vient de parler,
00:43:23 les questions de société, comme on dit,
00:43:26 tu sautes dessus, parce que comme ça,
00:43:28 d'un coup, tu te donnes une espèce de courage,
00:43:31 et là, il y aura toujours des gens pour dire
00:43:33 "ils sont courageux, ils ont affronté."
00:43:36 C'est plus compliqué, je ne suis pas sûr qu'ils doivent s'en mêler.
00:43:39 Et puis, qu'ils commencent à s'occuper des problèmes
00:43:42 dont ils sont les seuls à pouvoir s'occuper.
00:43:45 Par exemple, les questions d'immigration,
00:43:47 les problèmes de sécurité, les problèmes de politique étrangère.
00:43:51 -Alors, ce sont des contrefeux, pour vous, ces sujets ?
00:43:54 -En fait, il y a quand même l'idée
00:43:56 qu'il y aurait une sorte de sens de l'histoire
00:43:59 qui ferait qu'il faudrait une sorte de progressisme
00:44:02 avec des droits nouveaux,
00:44:04 et que celui qui ne met pas en place des droits nouveaux
00:44:07 serait un ringard.
00:44:08 Il y a cette idée chez nos présidents, nos dirigeants,
00:44:11 en arrière-fond de pensée,
00:44:13 et je pense qu'Emmanuel Macron veut mettre sa pierre de touche
00:44:17 à cet édifice sociétal, après le mariage pour tous
00:44:20 et il veut mettre en oeuvre l'euthanasie.
00:44:22 A chaque présidentielle,
00:44:24 un droit est porté dans les valises des candidats
00:44:27 comme si il fallait avancer,
00:44:28 comme un vélo qui n'avançait pas, tomber.
00:44:31 Cette dynamique est ridicule et délétère.
00:44:34 Sur l'IVG, en particulier,
00:44:35 parce que c'est une réaction émotionnelle
00:44:38 à une décision de la Cour suprême américaine
00:44:40 propre au contexte américain,
00:44:42 qui n'a rien à voir avec ce qui se passe en France,
00:44:45 et exploitation politicienne,
00:44:48 pour le gouvernement d'Emmanuel Macron,
00:44:50 de se donner un marqueur de gauche progressiste
00:44:53 pour rassurer une partie de la majorité,
00:44:55 qui a exploité cette question grave et douloureuse
00:44:58 à des fins politiciennes.
00:45:00 Je trouve ça lamentable.
00:45:02 Sur l'euthanasie, il y a un débat de société.
00:45:04 Je ne le nie pas.
00:45:06 C'est un sujet qui préoccupe les gens,
00:45:08 qui intéresse les gens,
00:45:09 et ce n'est pas du tout marginal.
00:45:11 Mais il y a cette idée que je n'aime pas,
00:45:14 qu'il faudrait aller mécaniquement vers l'euthanasie,
00:45:18 qu'il faut octroyer de nouveaux droits,
00:45:20 et ça, à mon avis, c'est une dynamique mortifère.
00:45:23 -Vous êtes d'accord aussi, général ?
00:45:25 -Je partage cette analyse.
00:45:27 S'agissant de l'intervention de Robert Ménard,
00:45:30 il est évident qu'on arrive aujourd'hui
00:45:34 à une interrogation majeure sur la capacité du politique
00:45:37 à faire ce qu'il doit faire,
00:45:39 c'est-à-dire prendre en compte les problèmes majeurs.
00:45:42 On va parler de Calais, c'est une situation désastreuse.
00:45:46 Il y a un retour de questions parlementaires
00:45:48 suivant également de positionnements partisans,
00:45:51 alors que rien, rien ne se fait réellement.
00:45:55 Donc...
00:45:56 -Il n'aurait plus que la main sur des sujets importants.
00:46:00 -La politique de l'intime, je rajouterais,
00:46:03 mais c'est un sujet extrêmement délicat,
00:46:05 je pense quand même que, d'un point de vue civilisationnel,
00:46:09 il y a des questions philosophiques,
00:46:11 on est sur quand même des repères très mortifères.
00:46:15 Bon...
00:46:16 -Non, nous sommes d'accord sur ce point-là.
00:46:18 Je vous interrogeais pour savoir,
00:46:20 c'est vrai qu'entre la constitutionnalisation de l'IVG,
00:46:23 là, ça va être l'un des débats qui va nous occuper,
00:46:26 et qui est très important, comme le dit Eugénie,
00:46:29 mais moi, la question, c'est les bonnes intentions.
00:46:32 Le déficit de son délecteur LR1 du gouvernement.
00:46:35 Mais bon...
00:46:37 C'est pas dénué, j'allais dire, de petites arrières-pensées.
00:46:40 Quand on est impuissant, qu'on a du mal à agir sur un sujet,
00:46:44 on en dit, ces sujets-là.
00:46:45 -Je pense pas que ce soit une diversion,
00:46:48 parce que si c'était une diversion,
00:46:50 ce serait un sujet qui rassemble les Français,
00:46:53 que le président aurait choisi pour le mettre en avant,
00:46:56 et sur lequel tout le monde serait d'accord.
00:46:59 Là, on a affaire à un sujet, au contraire,
00:47:01 qui est une question, précisément, parce qu'elle touche à l'intime,
00:47:05 chacun a des souvenirs de gens qui ont été dans des circonstances
00:47:09 analogues dans sa famille, et donc chacun a un rapport
00:47:13 avec ses parents, et donc c'est pas vrai
00:47:15 de croire que c'est une question qui va susciter l'unanimité,
00:47:18 et au contraire, il y a des débats brûlants,
00:47:21 et parfois exacerbés, dans un cas qui est un peu proche,
00:47:25 mais l'affaire Vincent Lambert.
00:47:27 C'était pas du tout des débats qui étaient policés,
00:47:30 purement intellectuels, etc.
00:47:32 Deuxièmement, je pense que la frontière qu'on fait souvent,
00:47:35 entre le social et le sociétal, comme s'il y avait des sujets
00:47:39 sérieux, le socio-économique, le régalien,
00:47:42 le développement du symbolique,
00:47:44 j'aurais tendance à la contester, pour deux raisons.
00:47:47 D'abord, parce que, historiquement,
00:47:49 souvent, ce qui reste, c'est le sociétal,
00:47:52 jusqu'à, on se souvient avant tout, de l'IVG,
00:47:55 de Simone Veil, l'autre, pas celle de l'apesanteur et la grâce,
00:47:58 et deuxièmement, parce que ces questions-là,
00:48:01 ce sont peut-être des questions intimes,
00:48:04 mais comment on gère la mort dans une société,
00:48:07 c'est une question éminemment politique.
00:48:09 C'est vrai que, dans l'histoire des droits,
00:48:12 depuis le XXe siècle, les juristes distinguent
00:48:14 trois générations de droits.
00:48:16 Les droits de la première génération,
00:48:19 constitutionnels, les droits sociaux,
00:48:21 et les droits de la troisième génération,
00:48:24 environnementaux, symboliques, sociétaux.
00:48:26 Il y a une spécification dans cette histoire-là,
00:48:29 mais la vraie motivation du gouvernement,
00:48:32 c'est de laisser une trace dans l'histoire.
00:48:34 Si on veut faire de l'analyse politicienne,
00:48:37 on voit que le programme en 2017 était très ambitieux,
00:48:40 ils ont fait surtout du technocratique,
00:48:43 des choses de comptables,
00:48:44 et là, ils se rendent compte, il leur reste 4 ans,
00:48:47 que s'ils veulent avoir cette ambition napoléonienne,
00:48:51 il va falloir faire des choses monumentales.
00:48:53 Il faudra aller plus loin.
00:48:55 -Vous allez en parler juste après une courte pause,
00:48:58 parce que nous sommes en retard.
00:49:00 Ces sujets sont très importants.
00:49:02 Vous évoquiez l'urgence à Calais.
00:49:05 C'est un exemple tédifiant.
00:49:06 Vous allez voir la distorsion entre les débats
00:49:09 ou le non-débat, à l'Assemblée nationale,
00:49:12 et vous allez voir une situation de tous les jours.
00:49:15 Je vous remercie, Sophie Audigier.
00:49:17 Vous pouvez rester avec nous. -Si vous voulez.
00:49:20 -Vous allez avoir Henri Guaino qui va nous rejoindre,
00:49:23 pour l'analyse sur comment il voit les choses.
00:49:26 En tout cas, pour Robert Ménard,
00:49:28 quelle pagaille a-t-il dit ?
00:49:30 Ca vous inspire une citation ?
00:49:32 -Eugénie me l'a intripiré une.
00:49:34 -Après, vous la gardez. A tout de suite.
00:49:36 -Quand vous évoquez l'ère métaphysique...
00:49:39 -Merci d'être avec nous, Midi News.
00:49:41 Vous savez que pendant que l'on discute
00:49:44 des blocages sur la loi immigration,
00:49:46 pendant qu'on attend de savoir,
00:49:48 c'est la commission mixte paritaire qui se réunit lundi.
00:49:51 Il va être conclusif ou pas.
00:49:53 Vous verrez la situation sur le terrain,
00:49:56 notamment à Calais, avec l'appel à l'aide de la maire.
00:49:59 Situation intonable.
00:50:00 La distorsion entre les débats en cours
00:50:03 sur l'immigration. Il connaît bien cette situation.
00:50:06 Henri Guaino, auteur du livre "A la septième fois,
00:50:09 "les murailles tombèrent".
00:50:11 Il s'inquiète de la fragilisation,
00:50:13 la fragilité des fondations sur lesquelles reposent
00:50:16 nos sociétés occidentales.
00:50:18 Le journal Rebonjour à vous,
00:50:19 Christophe Michel. -Rebonjour, Sonia.
00:50:22 A la une de l'actualité,
00:50:23 le procès de Monique Olivier touche à sa fin.
00:50:26 L'ex-épouse de Michel Fourniret
00:50:28 est jugée pour complicité dans les enlèvements
00:50:31 et meurtres de 3 jeunes filles.
00:50:33 On attendait des révélations concernant Estelle Mouzin.
00:50:36 Alors, qu'a donné cette nouvelle audition
00:50:38 de Monique Olivier ? Les détails sur place
00:50:41 de notre journaliste, Noémie Schultz.
00:50:43 -L'interrogatoire commence mal.
00:50:45 "Pourquoi avez-vous menti jusqu'en 2020 ?
00:50:48 "Vous ne racontez rien", s'agace le président.
00:50:50 La méthode n'est pas la bonne et Monique Olivier s'enlise.
00:50:54 "Je ne sais pas, je ne sais plus."
00:50:56 "Son avocat se lève. Oubliez les mensonges,
00:50:58 "on s'en fout. Je voudrais qu'on accouche
00:51:01 "des gens qui ont été tués."
00:51:02 Monique Olivier raconte le moment où son mari, Michel Fourniret,
00:51:06 lui demande de venir garder Estelle Mouzin
00:51:08 pendant quelques heures.
00:51:10 "Je suis choquée et en colère de voir la petite fille.
00:51:13 "Je n'ai pas osé lui parler."
00:51:14 Monique Olivier se souvient qu'Estelle était habillée,
00:51:18 qu'elle n'était ni attachée ni baillonnée.
00:51:20 "Elle aurait pu partir ?" s'interroge le président,
00:51:23 suscitant l'incompréhension dans la salle d'audience.
00:51:26 "Elle n'était pas très vive, répond Monique Olivier.
00:51:29 "Elle aurait voulu rester plus. Ca me faisait de la peine."
00:51:32 La famille d'Estelle n'en saura pas plus sur le calvaire
00:51:36 vécu par la fillette. L'accusé dit ne pas savoir
00:51:38 si Michel Fourniret a obtenu ce qu'il voulait,
00:51:41 c'est-à-dire s'il l'a violée.
00:51:43 Avec une grande dignité, les proches d'Estelle
00:51:46 écoutent ce pénible interrogatoire.
00:51:48 Comme pour mettre cette horreur à distance,
00:51:51 le père, Eric Mouzin, prend des notes.
00:51:53 -A Champigny-sur-Marne, la directrice d'une crèche juive
00:51:57 qui a réussi à s'introduire dans l'établissement,
00:52:00 il lui a dit qu'il allait reproduire les actes de barbarie
00:52:03 infligés aux otages israéliens par le Hamas.
00:52:05 Il a pris la fuite et n'a pas été interpellé.
00:52:08 Écoutez le maire de Champigny-sur-Marne.
00:52:11 -L'enquête est en cours. C'est compliqué.
00:52:13 La personne est rentrée et est restée très peu de temps,
00:52:16 donc avec une identification qui est en cours.
00:52:19 Compte tenu du contexte international,
00:52:22 depuis le 7 octobre, on pouvait imaginer
00:52:24 qu'il peut se passer quelque chose,
00:52:26 comme un peu partout en France,
00:52:28 mais il n'y avait pas plus de signalement
00:52:30 sur cette crèche qu'ailleurs.
00:52:32 -La guerre entre Israël et le Hamas, les combats s'intensifient
00:52:35 dans le sud de la bande de Gaza.
00:52:37 Nos envoyés spéciaux Antoine Estève et Stéphanie Rouquier
00:52:41 sont sur place. Antoine, l'armée israélienne
00:52:43 poursuit ses combats et pourtant, d'importantes pertes
00:52:47 sont à déplorer au sein de ses troupes.
00:52:49 -Effectivement, et c'est un record depuis le début de cette guerre,
00:52:52 ici, en Israël, plus de 10 morts parmi les membres d'Otzad,
00:52:56 qui sont allés dans la bande de Gaza depuis moins de 48 heures.
00:52:59 Ca fait beaucoup, ce bilan, pour le gouvernement israélien.
00:53:03 Il y a un gros problème d'organisation au sein d'Otzad,
00:53:06 avec ce front du nord qui prend de l'importance
00:53:08 contre le Hezbollah à la frontière libanaise,
00:53:11 et ce front du sud qui n'en finit pas non plus.
00:53:13 L'armée israélienne continue de croire
00:53:16 que le nord de la bande de Gaza est sous leur contrôle.
00:53:19 Nous étions hier avec Stéphanie Rouquier dans le sud,
00:53:22 dans ce village de Saad, près de la frontière avec Gaza.
00:53:25 Elle nous expliquait que les conditions sur place
00:53:28 étaient difficiles, avec de nombreuses embuscades,
00:53:31 des attaques et des membres du Hamas cachés dans des tunnels
00:53:34 et qui circulent librement dans ces tunnels.
00:53:36 Il y a encore plusieurs dizaines de tunnels à explorer
00:53:40 pour les membres de Saad.
00:53:41 -Merci beaucoup, Antoine Estève,
00:53:43 et les images de Stéphanie Rouquier pour C News.
00:53:46 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 13h.
00:53:49 Sonia, je vous dis à tout à l'heure.
00:53:51 -Merci, Michael. Je salue Henri Guénaud,
00:53:53 qui nous a rejoints. Bonjour à vous.
00:53:55 -Bonjour. -Merci d'être là.
00:53:57 Merci pour la confiance. On met en avant de nouveau
00:54:00 votre livre, "La septième fois, les murailles tombèrent".
00:54:04 Nul besoin de le dire à nos téléspectateurs
00:54:06 qui voient très bien, évidemment, la référence au poème
00:54:09 de Victor Hugo, évidemment, et à l'épisode biblique
00:54:13 des trompettes de Géricault.
00:54:14 Vous y voyez, j'imagine, une forme d'allégorie
00:54:17 à ce qui nous arrive dans différentes situations.
00:54:20 Henri Guénaud, on va être très concrets,
00:54:23 et je vous en remercie d'être là.
00:54:24 Je voudrais qu'on parle, avant d'évoquer ce qui se passe,
00:54:28 et que vous nous expliquiez ce qui est en jeu.
00:54:30 Pendant ce temps, à Calais, par exemple,
00:54:33 la maire de Calais tire la sonnette d'alarme.
00:54:35 Elle dit que la situation, d'ailleurs,
00:54:37 est intenable. Vous allez voir ces images de distorsion
00:54:41 entre les débats en cours, parlement,
00:54:43 qui n'ont pas eu lieu, et la réalité,
00:54:45 reportage de nos équipes.
00:54:47 -La situation perdure depuis une vingtaine d'années.
00:54:50 Des centaines de migrants évoluent chaque jour
00:54:53 dans la ville de Calais, au milieu d'habitants désœuvrés.
00:54:56 -Ils roulent à vélo à droite à gauche,
00:54:58 ils prennent les vélos de la ville.
00:55:00 -Ils m'ont cambriolée dans ma voiture.
00:55:03 J'étais garageuse, ils m'ont ouvert, ils ont tout volé.
00:55:06 Quand on a eu le malheur d'aller les arrêter
00:55:08 pour leur dire que c'était mes affaires,
00:55:11 ils ont sorti des couteaux.
00:55:12 -La nuit, on entend des bruits.
00:55:14 En plus, il y a des maisons qui sont vides.
00:55:17 Les trois quarts du temps, c'est squatté.
00:55:19 -Les Canadiens habitent ici depuis deux ans.
00:55:21 -Chaque semaine, je ramasse mes déchets.
00:55:24 -Ils doivent composer avec une vue depuis leur fenêtre
00:55:27 sur des toilettes et des détritus devant leur domicile.
00:55:30 -Ils sont pas propres, c'est ce que je leur reproche.
00:55:33 Les associations, je veux bien qu'ils leur donnent à manger,
00:55:36 mais qu'ils leur font respecter la propreté de la France.
00:55:39 -Les Canadiens que nous avons rencontrés
00:55:42 se sentent délaissés par l'Etat,
00:55:44 même sentiment du côté de la municipalité,
00:55:46 alors que le projet de loi immigration
00:55:48 est un problème politique.
00:55:50 -On n'a jamais été capables de réunir les maires que nous sommes
00:55:55 pour nous interroger.
00:55:56 J'ai demandé à être reçu par l'Assemblée nationale.
00:56:02 Je n'ai pas de nouvelles.
00:56:04 J'ai demandé à être reçu par le Sénat.
00:56:06 Je n'ai pas de nouvelles.
00:56:08 -Pour être entendue, la maire de Calais a envoyé
00:56:10 une lettre au parlementaire de la commission mixte paritaire
00:56:14 qui doit trouver un compromis sur le projet de loi immigration.
00:56:17 -C'est incroyable, Henri Guenaud.
00:56:19 Vous la connaissez bien, Natacha Bouchard.
00:56:22 Cela fait des années, c'était le cas
00:56:24 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
00:56:27 Une lettre qui connaît son sujet,
00:56:29 qui a besoin d'écrire pour qu'on la sollicite,
00:56:32 qu'on l'écoute.
00:56:33 -Cette situation, elle est typique
00:56:36 de théâtre d'ombre de la politique,
00:56:39 de ce qu'est devenu la politique, c'est-à-dire en théâtre d'ombre.
00:56:44 Si on ne veut pas qu'il y ait de migrants à Calais
00:56:47 qui s'entassent sur les rives de la Manche,
00:56:52 il ne faut pas les laisser rentrer.
00:56:54 Ce sont des gens qui n'en rentrent que pour aller au Royaume-Uni.
00:56:59 Et le Royaume-Uni n'en veut pas.
00:57:02 On peut discuter sur les accords du Touquet,
00:57:05 dire qu'on n'aurait pas dû mettre la frontière...
00:57:07 Mais en réalité, en pratique, ça ne change pas grand-chose.
00:57:11 Ils n'en veulent pas.
00:57:13 Les Britanniques n'en veulent pas.
00:57:15 On ne peut pas laisser les gens se noyer dans la Manche.
00:57:19 Il y en a déjà beaucoup qui se noient.
00:57:21 Le problème, c'est de remonter à la cause du phénomène.
00:57:25 La cause du phénomène, c'est la libre circulation en Europe,
00:57:29 sans restrictions.
00:57:30 Si les gens ne rentrent pas, ils ne peuvent pas aller à Calais.
00:57:34 S'ils rentrent, ils vont s'entasser à Calais
00:57:36 puisqu'ils ne veulent pas s'assimiler,
00:57:38 ne veulent pas rester en France, ils veulent aller au Royaume-Uni.
00:57:42 Le problème est à la fois très compliqué à résoudre,
00:57:45 humainement, en tout cas,
00:57:47 mais si on avait voulu traiter ce problème depuis des années,
00:57:51 on l'aurait fait. On ne veut pas.
00:57:53 D'ailleurs, ça nous renvoie au simulacre de la loi
00:57:56 sur l'immigration, dont on va sans doute parler.
00:57:59 Mais là, c'est vraiment le symbole parfait
00:58:03 de ce qui nous arrive en la matière,
00:58:05 de ce qu'est devenue la politique.
00:58:07 -De ce que vous décrivez.
00:58:09 C'est pour ça que je voulais commencer par cela.
00:58:12 Vraiment, c'est exactement ce que vous dites dans votre livre.
00:58:15 Et moi, cette distorsion...
00:58:17 Pas donner de son en politique.
00:58:19 -J'entends des hommes politiques de droite, de gauche, du centre,
00:58:22 dire qu'il y a une solution.
00:58:24 Les hommes veulent les mettre sur des ferries.
00:58:27 Quand ils vont arriver en Angleterre,
00:58:29 il va y avoir des officiers de l'immigration sur la passerelle.
00:58:32 Le ferry va repartir avec ces immigrés.
00:58:36 Bon...
00:58:37 Voilà, encore une fois, à part les laisser se noyer,
00:58:41 en disant "Prenez des barques et allez en Grande-Bretagne,
00:58:45 "et que les Anglais se débrouillent en espérant qu'ils ne se noieront pas",
00:58:49 il n'y a pas d'autre solution
00:58:52 que de commencer par empêcher ces migrants
00:58:56 de rentrer sur le territoire national.
00:58:58 -Puisqu'elle va être écoutée, la mère dit "écoutons-la".
00:59:01 Elle a écrit une lettre.
00:59:02 "On l'a", et la mère de Khaled, donc,
00:59:05 elle appelle à l'aide, d'accord,
00:59:07 et dans sa lettre, elle écrit...
00:59:09 Il y a des choses assez simples, des signaux.
00:59:11 La politique, c'est affaire de...
00:59:13 Oui, de signal, en tous les cas, de ce qu'on donne à voir.
00:59:17 Elle dit "il faut absolument rétablir
00:59:20 "le délit de séjour irrégulier, c'est crucial".
00:59:22 Elle dit que pour elle, dans le calésie,
00:59:25 c'est un outil essentiel pour endiguer et gérer les flux.
00:59:29 -C'est important, c'est une proposition du Sénat,
00:59:32 mais ce n'est pas suffisant.
00:59:34 Quand on voyage, quand on va à l'extérieur,
00:59:36 et c'est mon cas personnel,
00:59:38 puisque j'ai pu une centaine de fois en Afrique,
00:59:41 dans ces 10 dernières années,
00:59:43 on est face à des défis majeurs.
00:59:45 Et ça, c'est une mesure intéressante
00:59:48 et qui n'est pas suffisante.
00:59:49 Aujourd'hui, on paye la faillite du politique depuis 40 ans,
00:59:53 y compris avec des décisions qui ont été désastreuses
00:59:57 comme la déstabilisation d'une partie du Maghreb,
01:00:00 à savoir la Libye.
01:00:01 Mais attendez, il faut tout mettre en place.
01:00:05 -On a une Europe qui est dans l'incapacité d'agir
01:00:09 parce qu'elle est dans la volonté d'impuissance.
01:00:12 Elle a été bâtie sur un "stop power",
01:00:14 elle a érigé de façon sacrée
01:00:16 la liberté de circulation des marchandises et des personnes,
01:00:20 elle n'a pas compris comment le monde évoluait.
01:00:22 Aujourd'hui, c'est une mise à plat
01:00:24 qui appelle des réponses politiques,
01:00:27 et qui se déclinent en juridique, en diplomatique
01:00:30 et en opérationnel.
01:00:31 -Ce qui se passe à Calais
01:00:35 est représentatif de ce qui va se développer partout.
01:00:39 On disperse des mineurs d'accompagner
01:00:41 au fin fond des territoires, sans l'avis des gens.
01:00:44 -On va en parler. Dans le Lhin, ils ont mis un coup d'arrêt.
01:00:48 -Quelle est la mise en perspective de tout cela ?
01:00:51 -Henri Guenaud.
01:00:52 -Je rebondis un instant
01:00:53 sur la pénalisation de la situation irrégulière.
01:00:57 Mais c'est une blague de dire qu'il faut voter une loi
01:01:01 pour établir... C'est une blague.
01:01:02 Pourquoi ? Parce qu'il y avait une loi.
01:01:06 Cette loi a été désavouée, condamnée par la Cour de justice.
01:01:10 Donc, cette loi... -Européenne.
01:01:13 -Européenne, oui.
01:01:14 La jurisprudence de la Cour de justice
01:01:16 a été appliquée par la Cour de cassation.
01:01:19 La loi est devenue inopérante, elle a été supprimée
01:01:22 parce qu'elle ne s'appliquait plus.
01:01:24 Si on ne veut pas poser cette question
01:01:26 de la primauté de la loi nationale
01:01:29 sur le droit européen...
01:01:31 -C'est la vraie question.
01:01:32 -Ne s'est pas résumée.
01:01:34 -On va s'arrêter là, je vous assure que c'est majeur.
01:01:37 Philippe David vous fait réagir.
01:01:39 -Ca ne veut pas dire que tout ce que dit le général
01:01:42 n'est pas à mettre sur la table.
01:01:44 -Vous avez raison. Gérald Darmanin, hier,
01:01:46 ici-même, chez Pascal Praud, sur CNews,
01:01:49 affirme, pour ce cas très particulier,
01:01:52 un individu ouzbek, proche de la mouvance djihadiste,
01:01:56 c'est... Je veux dire, c'est...
01:01:58 Prouver sa radicalisation est un fait.
01:02:00 Que fait Gérald Darmanin ?
01:02:02 Il y a beaucoup de critiques, mais on peut le reconnaître.
01:02:05 Il expulse.
01:02:06 Que fait cet individu, représenté par son avocat,
01:02:09 un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme ?
01:02:13 Que fait le Conseil d'Etat ?
01:02:15 -Oui, mais là encore, on est...
01:02:16 -Il leur donne le rapatrier,
01:02:18 et en plus, on lui donne une... -Oui, 3 000 euros.
01:02:21 -On est en plein simulacre.
01:02:23 On se moque du monde.
01:02:24 On se moque du monde, parce que...
01:02:27 Qu'a fait le Conseil d'Etat ?
01:02:29 Le Conseil d'Etat, il a appliqué le droit tel qu'il est aujourd'hui.
01:02:33 Dans le droit tel qu'il est aujourd'hui,
01:02:36 dans notre Constitution, les traités sont supérieurs à la loi.
01:02:39 C'est comme ça, et si on veut pas toucher à ça,
01:02:42 c'est pas la peine de sauter sur ses grands chevaux.
01:02:45 Deuxièmement,
01:02:46 il faut bien comprendre une chose.
01:02:49 M. Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
01:02:52 le gouvernement n'ont pas besoin de grimper au rideau
01:02:55 pour régler cette question.
01:02:57 Le Conseil d'Etat n'a même pas donné d'astreinte,
01:03:01 condamné à l'astreinte l'Etat.
01:03:03 Il a donné une indemnité, mais ça, c'est le droit...
01:03:06 -Il était pas obligé de se statuer comme ça.
01:03:08 Il aurait pu avoir une interprétation
01:03:11 moins extensive que la CEDESH.
01:03:12 -En mon avis, il ne pouvait pas.
01:03:14 -Ce que disent Jean-Denis Chottel et Noël Lenoir,
01:03:17 c'était pas mécanique,
01:03:19 et il y a eu un choix du Conseil d'Etat.
01:03:21 -Là, on est dans la marge d'interprétation normale
01:03:24 du juge, mais il y a une chose de très simple,
01:03:28 c'est pas besoin de faire du cirque.
01:03:30 Le gouvernement, les Etats se sont engagés
01:03:33 à appliquer pour eux-mêmes,
01:03:35 je ne parle pas des contentieux
01:03:38 qui mettent en jeu les citoyens entre eux,
01:03:41 pour eux-mêmes, les décisions de la CEDESH.
01:03:44 Mais il n'y a aucune voie d'exécution forcée.
01:03:48 L'Ousbec, si le gouvernement ne le veut pas,
01:03:51 ne reviendra pas.
01:03:53 -Ah bon ? Attendez, alors là, je vous comprends plus.
01:03:56 Hier, le ministre Zelletter dit qu'il allait engager
01:03:59 un bras de fer. -Non, mais c'est...
01:04:01 -Il le fasse pas, il n'y a pas d'armée.
01:04:03 -Ecoutons-le, Gérard Darmanin.
01:04:05 -La CEDESH, il y a longtemps, a condamné la France,
01:04:08 l'Etat français, parce qu'il n'y avait pas de syndicat
01:04:11 dans les armées. Jamais la France n'a appliqué cette décision.
01:04:15 Je vous donne un autre exemple. -C'est un cirque, alors ?
01:04:18 -Je vous donne un autre exemple qui devrait faire réfléchir.
01:04:22 C'est à propos des GPA faites à l'étranger,
01:04:24 des enfants et du sort juridique qu'on leur réserve.
01:04:27 La CEDESH a rendu une décision
01:04:33 qui condamnait la France.
01:04:35 Un certain nombre de personnalités,
01:04:38 je vais vous dire lesquelles,
01:04:40 M. Jospin, M. Delors et quelques autres,
01:04:43 pas des anti-européens, pas des anti-humanistes,
01:04:47 pas des méchants, pas des fascistes,
01:04:49 pas des anti-européens,
01:04:51 ont écrit une lettre ouverte à François Hollande
01:04:54 pour lui dire "N'appliquez pas cette décision de la CEDESH".
01:04:57 Donc personne ne peut forcer l'Etat.
01:05:01 Il n'en va pas tout à fait de la même manière
01:05:04 pour la Cour de justice de l'Union européenne.
01:05:07 D'autre part, la CEDESH n'a pas de pouvoir elle-même
01:05:12 pour condamner... Elle peut condamner l'Etat...
01:05:15 -Un gouvernement qui nous dit "On est pieds et poils liés
01:05:18 "quand il y a certaines décisions."
01:05:20 -La Turquie fait partie de la CEDESH.
01:05:22 Pensez-vous que la Turquie applique la convention de la CEDESH ?
01:05:26 -La CEDESH n'a de pouvoir que d'influencer
01:05:28 sur ces sujets-là les jurisprudences
01:05:30 de nos cours suprêmes, Conseil d'Etat et Cour de cassation,
01:05:34 qui appliquent les engagements signés par nous.
01:05:37 Mais la CEDESH ne décide pas du sort.
01:05:40 Elle ne peut pas décider elle-même, par exemple...
01:05:43 -C'est un épouvantail qu'on agite.
01:05:46 -Elle ne peut pas décider de la libération, par exemple,
01:05:49 d'un prisonnier qui est enfermé injustement
01:05:51 ou du retour de l'Ouzbék qui est parti en Ouzbékistan.
01:05:55 Elle n'en a pas le pouvoir.
01:05:56 Il suffit que le ministre de l'Intérieur
01:05:59 ou le gouvernement disent qu'on ne va pas le chercher.
01:06:02 Tout le monde comprend qu'on ne peut pas obliger
01:06:04 le gouvernement à aller chercher l'Ouzbék chez lui.
01:06:07 Arrêtons ce cirque et essayons de remettre en ordre
01:06:10 nos situations juridiques.
01:06:12 -Avant, le ministre de l'Intérieur lui dit
01:06:14 "J'engage un bras de fer."
01:06:16 -Mais c'est pas un bras de fer.
01:06:18 -Ecoutons-le. -Au contraire,
01:06:20 en montant en épingle...
01:06:22 Là, pour le coup, on met en danger
01:06:25 le véritable état de droit, c'est-à-dire
01:06:28 on peut faire tout ça sans se faire ce cirque.
01:06:31 Je trouve que ce débat... -Est-ce que vous êtes d'accord ?
01:06:34 -Il faut peut-être arrêter. -Le débat, c'est sur un autre.
01:06:37 -Je suis d'accord.
01:06:39 -Vous voulez qu'on l'écoute ?
01:06:40 Ca fait déjà 2 minutes.
01:06:43 Juste après, ce sera vous. On l'écoute.
01:06:47 -La CEDH ne m'empêche pas d'expulser cette personne.
01:06:49 Elle considère que je n'aurais pas dû le faire,
01:06:52 mais c'est pas suspensif.
01:06:54 Comme je l'ai fait pour d'autres personnes.
01:06:56 La CEDH ne m'empêche pas de le faire.
01:06:58 -En revanche, le conseil... -La différence...
01:07:01 Non, mais monsieur Prot, la différence.
01:07:04 Si on renégocie la CEDH, c'est des années, des années.
01:07:07 L'urgence, c'est maintenant.
01:07:08 Le tueur d'Aras n'avait pas de casier judiciaire.
01:07:11 J'ai le droit de protéger les Français
01:07:14 et j'ai pris cette décision en mon inconscience
01:07:16 pour dénoncer quelqu'un qui, certes, n'a pas de casier judiciaire,
01:07:20 mais qui est radicalisé.
01:07:22 -Pour ceux qui nous regardent, vraiment,
01:07:24 je peux le dire, c'est pas être démographique.
01:07:27 -M. Tracker, la CEDH ne décide pas.
01:07:30 -Alors, à quoi ça sert ?
01:07:31 -En revanche, ce qui va se passer,
01:07:33 c'est pour ça qu'il ne faut pas la peine
01:07:36 de faire des bras de fer.
01:07:37 Il n'y a pas cette expression dans ce passage, en tout cas.
01:07:41 Mais ce qui va se passer, c'est que le Conseil d'Etat
01:07:44 ou la Cour de cassation, sur d'autres sujets,
01:07:47 peut, en revanche, dans ces jurisprudences suivantes,
01:07:50 interdire l'expulsion s'il y a un recours.
01:07:52 Et là, c'est autre chose.
01:07:54 -C'est jurisprudence. -C'est autre chose.
01:07:57 Là, le fonctionnaire qui procéderait à l'expulsion
01:08:00 violerait délibérément notre droit et une décision de justice.
01:08:05 Après, il faut l'assumer.
01:08:06 -C'est pour ça que le problème, Henri Hainaut,
01:08:09 n'est pas tant la CEDH que les juges administratifs en France
01:08:13 qui s'octroient un pouvoir en surinterprétant
01:08:16 les normes de droit futranational.
01:08:18 C'est un vrai problème.
01:08:19 Le problème, c'est plus le Conseil d'Etat que la CEDH.
01:08:23 C'est le Conseil d'Etat qui s'octroie
01:08:25 un périmètre d'action qui n'avait jamais été...
01:08:28 -Qui s'octroie, qui en a donné la possibilité...
01:08:31 -Il y a deux choses.
01:08:32 Il y a, encore une fois, la hiérarchie des normes,
01:08:35 ce qu'on appelle la hiérarchie des normes,
01:08:37 pour ce terme barbare.
01:08:39 Est-ce que c'est le traité qui est au-dessus de la loi ?
01:08:42 -Au-dessus du traité.
01:08:44 On a vécu pendant des décennies
01:08:45 sous l'empire de la Constitution de la Ve République
01:08:48 et de l'article 55 tel qu'il est rédigé aujourd'hui
01:08:52 avec un principe qui était le suivant.
01:08:54 C'est la dernière expression de la volonté du législateur
01:08:57 qui l'emporte.
01:08:58 La Cour de cassation a changé sa jurisprudence en 1975,
01:09:02 le Conseil d'Etat en 89.
01:09:03 Bon, ça n'a pas provoqué...
01:09:05 Avant cette période-là, il n'y a pas eu un chaos juridique.
01:09:09 Donc il s'agirait aujourd'hui de revenir
01:09:13 sur l'état antérieur du droit de cette époque
01:09:16 en l'inscrivant dans la Constitution,
01:09:18 c'est très simple, en modifiant l'article 55
01:09:21 et en disant que quand la loi est postérieure au traité,
01:09:25 c'est-à-dire quand le législateur a décidé
01:09:28 que sur une disposition d'un traité,
01:09:30 il n'était pas d'accord pour appliquer cette disposition,
01:09:33 à ce moment-là, on fait voter une loi.
01:09:36 Ca rétablit la responsabilité politique
01:09:38 parce que personne ne peut venir devant les Français
01:09:41 en disant "je n'y peux rien".
01:09:43 -Philippe David. -Ca...
01:09:45 -Calais. -Très intéressant.
01:09:46 -Rappelez-vous, il y a 25 ans, c'était Sangatte.
01:09:49 On nous avait dit, on ferme Sangatte
01:09:51 pour solutionner le problème.
01:09:53 On l'a déplacée d'une dizaine de kilomètres pour aller à Calais.
01:09:57 -C'est normal. -Voilà.
01:09:58 Tant qu'on n'aura pas le courage,
01:10:00 et je le répète, de contrôler les frontières,
01:10:03 la France, c'est un moulin où on rentre comme on veut.
01:10:06 Vous allez au péage, à la douane de Biriatou,
01:10:10 du côté basque sur l'autoroute,
01:10:12 ou vous allez du côté de la John Kera,
01:10:15 sur le côté perpignan,
01:10:17 vous n'avez aucun contrôle aux frontières.
01:10:19 Vous pouvez avoir 100 clandestins dans un camion,
01:10:22 il n'y a aucun problème.
01:10:24 -C'est le mot qu'a pas été utilisé dans...
01:10:26 -C'est interdit par Schengen.
01:10:28 -Il faut en sortir.
01:10:29 -On peut se rendre des dispositions exceptionnelles.
01:10:33 -Le droit communautaire.
01:10:34 -Non. -Mais parce qu'on a donné
01:10:36 les clés du camion à quel période on peut.
01:10:39 C'est ça, le drame.
01:10:40 -Dans les mesures juridiques.
01:10:42 Tout, ce qui concerne le droit des étrangers,
01:10:44 échappe aujourd'hui au droit français,
01:10:47 puisque ça a basculé dans le 1er pied,
01:10:49 c'est le droit communautaire.
01:10:51 -Je vais même plus loin que ça.
01:10:52 Il n'y a pas que le droit communautaire.
01:10:55 On revient à la remarque qui a été faite tout à l'heure,
01:10:58 c'est qu'il y a le droit communautaire
01:11:00 et la façon dont nos juridictions jugent.
01:11:03 En fait, le droit des étrangers, aujourd'hui,
01:11:05 échappe aux législateurs au profit du juge.
01:11:08 C'est le juge qui fait le droit.
01:11:10 Et donc, il y a la partie qui revient,
01:11:12 dont on vient de traiter,
01:11:13 à la question de la hiérarchie des normes.
01:11:16 Mais le reste, c'est vraiment une dérive,
01:11:18 c'est la dérive juridique de nos sociétés occidentales.
01:11:22 Vous savez où se fait la loi aujourd'hui sur ces sujets ?
01:11:25 Elle se fait dans ce que les juristes
01:11:27 appellent pudiquement le dialogue des juridictions.
01:11:30 -Ah oui. -Voilà.
01:11:31 Donc, c'est pour ça que faire de tels éclats
01:11:35 sur la question de la loi immigration...
01:11:37 -C'est ça qui m'intéresse.
01:11:39 -Vraiment, se moquer du monde...
01:11:41 -C'est pas bien, ça, pour la politique, déjà.
01:11:44 -Justement, parce que dans 3 ou 4 ans,
01:11:46 on verra qu'il ne s'est rien passé.
01:11:48 Et on dira "ils nous ont menti".
01:11:50 -Henri, le pire, c'est qu'on a une loi sur l'immigration
01:11:53 qui va être en discussion en commission mixte paritaire
01:11:56 d'ici quelques jours, mais elle sera peut-être cadue
01:11:59 quand elle sera votée, car le Parlement européen
01:12:01 va étudier le pacte d'immigration,
01:12:04 qui est supérieur aux droits français.
01:12:06 -A raison d'ajouter ça, juste à l'instant,
01:12:08 pour vous montrer les tractations,
01:12:10 il y avait une réunion entre Elisabeth Borne
01:12:13 et les dirigeants des ALR. Dimanche soir,
01:12:16 on se retrouve de nouveau pour la réunion
01:12:18 de la dernière chance, selon notre journaliste politique.
01:12:21 -C'est beaucoup. -C'est pour ça qu'il faut
01:12:24 un référendum sur l'immigration.
01:12:26 C'est pour réstaurer la capacité juridique nationale
01:12:29 sur ces sujets, en modifiant la Constitution.
01:12:32 -Mais quel qu'est ça, on va poser ?
01:12:34 -Modifier la Constitution, l'article 11,
01:12:36 modifier l'article 11 par l'article 11...
01:12:39 -Il faut passer par le référendum.
01:12:41 -Il faut utiliser l'article 11 pour modifier l'article 11
01:12:44 et l'article 55. -Même si on fait évoluer
01:12:46 le droit... -Ca suffira pas.
01:12:48 -Voilà. C'est ce que j'entends.
01:12:50 -Quelles seront les mesures ?
01:12:52 Les mesures diplomatiques ?
01:12:54 Comment agir avec les Etats africains ?
01:12:56 -J'y reviens. -On va marquer une courte pause.
01:12:58 C'est des débats assez sérieux. -On avait créé...
01:13:01 C'est aussi une de mes idées,
01:13:04 et de Nicolas Sarkozy, l'union pour la Méditerranée.
01:13:08 On a tout détruit. Ca existe encore.
01:13:11 -Vous avez entendu la petite pique
01:13:13 du général Di Zaller. -Vous avez envahi la Libye.
01:13:16 -C'est ça qui a tout détruit.
01:13:18 -On va pas refaire un débat sur la Libye
01:13:20 pour en tirer des conséquences.
01:13:22 On a fait beaucoup d'erreurs de toute nature,
01:13:25 mais on a détruit cette idée de l'union pour la Méditerranée.
01:13:28 Or, le problème des flux migratoires dans le Sud,
01:13:31 il va se traiter tous ensemble.
01:13:33 Donc si on n'a pas... -On est d'accord.
01:13:35 Encore faut-il pouvoir parler, sans être fâché,
01:13:38 avec le Maroc. Encore faut-il pouvoir parler
01:13:41 à l'Algérie et avoir un contact avec la Tunisie.
01:13:43 -Une petite question à poser à ce sujet.
01:13:46 -Juste après la pause.
01:13:47 Je sais que les téléspectateurs vont vous attendre
01:13:50 pour votre question. Merci.
01:13:52 -Merci.
01:13:53 -Merci d'être avec nous, avec cette information.
01:13:59 Notre service politique à CNews.
01:14:01 Il y aura une réunion dite de la dernière chance
01:14:04 autour du texte "Immigration à Matignon"
01:14:06 entre la Première ministre et les dirigeants de la droite à l'air
01:14:10 à la veille de la convocation de la commission mixte paritaire.
01:14:14 Voilà pour la politique.
01:14:16 Depuis tout à l'heure, on parle du concret,
01:14:19 des réalités sur le terrain. On va continuer à le faire.
01:14:22 On écoutera quelqu'un qui s'est énervé ce matin
01:14:25 sur ce qui est en cours à l'Assemblée.
01:14:27 Robert Ménard, les titres.
01:14:29 -Une voiture électrique à 100 euros par mois
01:14:31 pour les plus modestes.
01:14:33 Emmanuel Macron l'avait promis lors de sa campagne présidentielle.
01:14:37 Ce sera chose faite dès le 1er janvier,
01:14:39 mais entre 20 et 25 000 livraisons seulement sont prévues pour 2024.
01:14:43 5 départements placés en vigilance orange cru par Météo France.
01:14:47 Les riverains craignent de nouvelles inondations.
01:14:50 Le département de l'Isère n'est plus sous le coup de la vigilance.
01:14:55 Le gouvernement espagnol veut interdire
01:14:57 les téléphones portables dans les écoles, collèges et lycées,
01:15:00 sauf si l'enseignant le juge nécessaire
01:15:03 pour l'activité pédagogique.
01:15:04 Une façon pour le ministre de l'Education espagnole
01:15:07 de répondre aux inquiétudes que partagent les familles
01:15:11 et la communauté éducative.
01:15:12 -Si on prend un peu de recul et qu'on rembobine le film
01:15:15 de ce qui s'est passé autour du texte immigration,
01:15:19 comment peut-on insister ?
01:15:20 Réponse cache du maire de Béziers, Robert Ménard.
01:15:23 -La pagaille. -La pagaille ?
01:15:24 -La pagaille.
01:15:26 Je crains que je ne mette pas tous les parlementaires
01:15:29 et tous les ministres dans le même sac.
01:15:31 C'est une démagogie.
01:15:32 Vu de l'extérieur, personne ne comprend plus rien.
01:15:35 Essayez de m'expliquer, d'expliquer aux téléspectateurs,
01:15:39 qu'est-ce qui va se passer, tout. Personne ne comprend.
01:15:42 Mais en même temps, la seule chose qui m'inquiète,
01:15:45 c'est qu'aujourd'hui, on a de vrais problèmes.
01:15:48 Et si, paradoxalement, c'est un truc absolument incroyable,
01:15:51 l'immigration, c'est ce qui divise le plus la classe politique,
01:15:55 vous avez vu tout ce qu'on peut...
01:15:57 Et c'est le truc le plus consensuel chez les Français.
01:16:00 C'est un des sujets où, vous avez vu,
01:16:02 je ne vais pas reprendre dessus,
01:16:04 plus de 70 % sur toutes les mesures qui paraissent évidentes.
01:16:07 Qui peut te dire qu'un type, s'il fait ça à un policier,
01:16:11 il le menace ou il le tue ?
01:16:12 Non, on ne va pas t'enlever la nationalité française.
01:16:16 -C'est quoi ? Chacun a des intérêts politiciens ?
01:16:18 -Non, absolument. Il n'y a que ça.
01:16:21 C'est des logiques... J'allais dire une grossièreté.
01:16:24 C'est des logiques minables de politique.
01:16:27 -C'est pas une logique minable.
01:16:28 Ce qui s'est passé à l'Assemblée,
01:16:31 c'est l'exercice du pouvoir parlementaire
01:16:33 qui s'est exercé face à une majorité arrogante
01:16:36 qui pensait pouvoir faire plier...
01:16:38 Alors qu'elle a une majorité relative pour faire passer son texte.
01:16:42 Et ce qui s'est passé, c'est que la droite LR
01:16:45 a joué en forçant l'exécutif à reprendre le texte du Sénat,
01:16:48 un texte plus dur sur l'immigration.
01:16:50 C'est une victoire politique pour la droite.
01:16:53 On essaie de faire passer ça,
01:16:54 notamment les macronistes,
01:16:56 pour un grand cirque parlementaire,
01:16:59 pour une forme de pagaille, de non-respect des Français.
01:17:02 Pas du tout. C'est le jeu parlementaire
01:17:04 qui s'est exercé.
01:17:06 Je trouve ça très bien et très sain.
01:17:08 Là, on va aboutir à un texte de loi
01:17:10 plus conforme à ce que veut l'Assemblée,
01:17:12 mais c'est le jeu parlementaire à jouer.
01:17:15 Je suis pas d'accord.
01:17:16 Je trouve ça complètement démago de dire
01:17:18 que c'est la grande pagaille, c'est lamentable, etc.
01:17:21 Non, c'est le jeu parlementaire.
01:17:23 - Vous êtes d'accord ? - Ça reflète quand même
01:17:26 les limites de la stratégie du "et en même temps",
01:17:29 qui a fonctionné du point de vue de la mécanique parlementaire
01:17:33 qui a fonctionné sur un certain nombre de sujets,
01:17:36 où chaque fois, la majorité relative
01:17:38 faisait des lois en tablant sur l'accord de tel ou tel parti,
01:17:42 sur leur aile gauche et sur leur aile droite,
01:17:44 et puis les parties limitrophes à côté.
01:17:47 Là, on voit bien que ça ne marche pas.
01:17:49 On peut s'interroger sur le fait de savoir
01:17:52 s'il n'y a pas un essoufflement dans le logiciel même
01:17:55 de cette majorité.
01:17:57 Deuxièmement, là où il y a quelque chose, à mon avis,
01:18:00 qui doit nous interroger,
01:18:02 c'est du côté de ce qu'a fait la gauche.
01:18:04 La gauche estimait que cette loi était trop à droite,
01:18:07 ce qu'on comprend,
01:18:09 mais en faisant ça, un, mécaniquement,
01:18:11 elle va aboutir à ce que cette loi soit encore plus droitisée.
01:18:15 Deuxièmement, il faut voir une chose,
01:18:17 une partie des gens qui ont voté cela
01:18:19 nous disaient il y a quelques semaines
01:18:21 que c'était scandaleux de défiler contre l'antisémitisme,
01:18:25 sachant qu'au derrière de cette marche,
01:18:27 il y allait avoir la présence du RN.
01:18:29 Là, ils n'ont pas eu la moindre pudeur,
01:18:31 le moindre problème, le moindre scrupule
01:18:34 à se dire qu'ils votaient avec des ennemis idéologiques.
01:18:37 -Ce qui rassemble cette coalition,
01:18:39 plutôt que de dire qu'elle est contre nature.
01:18:42 Aujourd'hui, ils ont tellement un problème
01:18:44 sur le fond de la forme avec la Macronie
01:18:46 qu'ils ont le droit de voter ensemble.
01:18:49 Ca n'interroge pas aussi de ce val Henri et Philippe.
01:18:52 -Oui. D'abord, en démocratie,
01:18:55 on se pose rarement la question de savoir
01:18:58 quelles sont les motivations
01:19:00 de ceux qui ont constitué votre majorité dans les urnes.
01:19:03 On pourrait faire cette remarque au président de la République,
01:19:07 mais quand vous faites un référendum,
01:19:09 c'est la même chose.
01:19:10 Bah oui, sur Maastricht,
01:19:12 il y avait des communistes qui votaient non
01:19:14 et des gens à droite qui votaient non.
01:19:17 Bon, et alors ?
01:19:18 On a dit ça un jour, je me souviens,
01:19:20 à Alain Grillotré,
01:19:21 qui est un homme politique,
01:19:23 juste gardien, mais très à droite.
01:19:25 Le journaliste lec lui dit
01:19:27 "Monsieur Grillotré, ça vous dérange pas
01:19:29 "d'être dans le même camp que les communistes ?"
01:19:32 Il dit "Mon jeune ami, j'étais dans les Maquis,
01:19:35 "on les a vus arriver, on a été content de les voir."
01:19:38 Dans les urnes, c'est pareil. C'est ça, la démocratie.
01:19:41 C'est-à-dire que des gens peuvent voter
01:19:44 pour quelque chose ou pour quelqu'un
01:19:46 pour des raisons opposées.
01:19:48 -C'est ça, la démocratie.
01:19:49 -Il n'y a pas de quoi faire un foin sur cette histoire.
01:19:53 En revanche, mais laissons de côté
01:19:55 cette histoire qui est un simulacre
01:19:57 de politique politicienne absolument absurde
01:20:00 et revenons au fond.
01:20:01 C'est-à-dire que, revenons à la...
01:20:03 Cette loi ne mérite pas, ne mérite pas
01:20:06 qu'on se déchire de cette façon,
01:20:08 ne mérite pas ce théâtre absolument grotesque.
01:20:11 -Si, si, je suis d'accord avec vous.
01:20:13 -Vous n'aurez pas été pour le débat.
01:20:15 Vous dites même le débat, vous aurez perdu du temps.
01:20:18 -Il y a deux choses qu'il faut remarquer.
01:20:21 D'abord, le regroupement familial,
01:20:23 c'était l'application de la CVDH
01:20:25 appliquée par... auquel Giscard s'était résolu.
01:20:28 Barr a voulu le réduire, le Conseil état l'a condamné
01:20:31 et il reste encore, qui est le droit du mi-familial normal.
01:20:35 C'est au Giscard qu'on décide.
01:20:37 Aujourd'hui, on ne peut plus refouler les gens à la frontière.
01:20:40 -Qu'est-ce qu'on peut faire ?
01:20:42 -Modifier l'article 51 de la Constitution, déjà,
01:20:45 et faire des...
01:20:46 Et pouvoir imposer le principe
01:20:49 qu'en France, pour les juridictions françaises,
01:20:52 la loi qui est votée après le traité
01:20:54 peut contrarier le traité.
01:20:56 Mais il y a une deuxième...
01:20:58 Il y a une deuxième remarque
01:21:00 qui s'impose.
01:21:01 Il faut...
01:21:03 Il faut arrêter d'expliquer que parce qu'on a un sondage
01:21:06 qui dit que 70 % des Français...
01:21:09 "70 % des Français sont pour la loi."
01:21:11 Non, 70 % des Français, en réalité,
01:21:13 sont pour qu'on maîtrise l'immigration.
01:21:16 -C'est ce que dit le gouvernement sur sa loi.
01:21:18 -Si vous voulez interroger le peuple directement,
01:21:23 alors il faut le faire avec un référendum
01:21:26 qui est précédé d'un débat.
01:21:28 -Permettez-moi de vous dire une chose amusante.
01:21:31 Les gens de la majorité
01:21:33 prennent des airs de vierges et farouchés
01:21:35 en disant "comment avez-vous osé mélanger vos voix,
01:21:38 "LFI et l'ERN ?"
01:21:39 Désolée, mais quand les gens de LFI
01:21:42 ont dit "pas une voix pour Marine Le Pen",
01:21:44 c'est-à-dire, clairement, voter pour Emmanuel Macron,
01:21:48 je n'ai pas vu Elisabeth Bord dire "nous ne refusons pas ces voix".
01:21:52 Comme avait dit François Mitterrand en 1965
01:21:54 quand Jean-Louis de Xéviniancourt avait appelé à voter pour lui
01:21:58 pour ne pas accepter les voix de l'extrême droite,
01:22:01 les voix n'ont pas d'odeur.
01:22:03 Ce qui est quand même intéressant, notamment dans ce qu'a dit Henri,
01:22:07 c'est logique que les deux oppositions
01:22:09 aient voté contre et aient voté cette motion de rejet.
01:22:12 Il y a déjà une raison technique,
01:22:15 une raison, on va dire, idéologique,
01:22:17 même si je n'aime pas trop le mot.
01:22:19 C'est que c'est un projet qui n'apporte aucune solution
01:22:22 en termes de lutte contre l'immigration clandestine.
01:22:25 C'est à la petite cuillère.
01:22:27 En partie, le RN a voté contre
01:22:29 et la gauche ne pouvait pas se satisfaire
01:22:32 d'une loi plus répressive.
01:22:33 Mais elle avait le côté plaisir,
01:22:35 parce qu'il faut s'y abjuter.
01:22:37 C'est que les LR, n'ayant pas le courage
01:22:40 de voter une motion de censure,
01:22:42 ils allaient peut-être avoir le courage de voter une motion de rejet
01:22:46 et qu'ils auraient le plaisir de mettre des ordrements minoritaires.
01:22:50 -Ils auraient été cohérents. -Je dis qu'ils ont été cohérents.
01:22:53 Mais par contre, ça donnait aux autres oppositions
01:22:57 un peu pour une fois voir la majorité minoritaire.
01:23:00 -Vous avez raison.
01:23:01 Il faut quand même ne pas désacraliser
01:23:03 le fonctionnement parlementaire,
01:23:05 qui est au coeur de la démocratie.
01:23:08 En revanche, ce qui déboussole les Français de plus en plus,
01:23:12 c'est la distance entre ce travail parlementaire
01:23:15 et la réalité des faits.
01:23:17 Même si cette loi est votée, même si elle est durcie,
01:23:20 quand sera-t-il sur le terrain ?
01:23:22 Alors même qu'il y a 500 000 personnes qui rentrent par an,
01:23:26 qui sont d'une substance culturelle
01:23:28 de plus en plus contradictoire, antagoniste
01:23:30 avec la culture française,
01:23:32 qui en rajoutent aux problèmes de fragmentation,
01:23:35 d'archipélisation, les Français ne font plus confiance.
01:23:38 Ils attendent des faits concrets.
01:23:41 Dans un an, ça n'aura pas changé à Calais.
01:23:43 -On est bien d'accord.
01:23:45 -Je voulais faire une petite remarque et me poser une question.
01:23:48 D'abord, sur les votes de la gauche,
01:23:51 évidemment que ça arrive qu'il y ait des votes contradictoires,
01:23:55 mais il me semble que là, ce que j'essaie de pointer
01:23:58 comme contradiction, c'est ce qu'ils ont dit il y a deux semaines
01:24:01 sur la marche contre l'antisémitisme,
01:24:04 et là, il y a une contradiction massive.
01:24:06 Deuxièmement, en politique, c'est la phrase de Raymond Aron,
01:24:10 il n'y a pas du bien et du mal, il y a du préférable.
01:24:13 Et de facto, la loi en l'État était moins éloignée
01:24:16 de ce que la gauche pense que la loi telle qu'elle risque
01:24:20 d'être durcie et droitisée.
01:24:22 -C'est très intéressant.
01:24:23 J'ai l'impression que la grande question
01:24:26 qui est relative à l'immigration, c'est quelle est l'échelle pertinente.
01:24:30 Vous êtes parti de Calais, on a parlé de politique intérieure,
01:24:34 on a parlé de politique européenne.
01:24:36 J'ai lu avec intérêt qu'au début de l'année,
01:24:39 Nicolas Sarkozy, quand il a fait paraître son livre
01:24:42 et qu'il a donné un certain nombre d'interviews,
01:24:45 a dit qu'avec le recul de son expérience,
01:24:48 il estimait que la seule échelle pertinente
01:24:51 serait l'échelle des relations avec l'Afrique.
01:24:54 Ce qu'il disait, Nicolas Sarkozy,
01:24:56 ce n'est pas l'international,
01:24:58 mais c'est quelqu'un qui a dit en septembre,
01:25:00 dans ma connaissance,
01:25:02 que si on veut vraiment penser ce phénomène-là,
01:25:05 c'était co-développement avec l'Afrique,
01:25:08 c'était lui parler de financement d'infrastructures
01:25:11 et d'éviter un échec.
01:25:12 -Et l'émancipation des femmes. -Est-ce que la priorité n'est pas là ?
01:25:17 -Il faut tenir les deux bouts.
01:25:19 Il y a un problème géopolitique, géoéconomique qu'il faut traiter.
01:25:23 On revient à l'histoire de l'Union pour la Méditerranée
01:25:26 et à ce qu'on avait proposé dans le discours de Dakar,
01:25:29 qui a été tellement moqué par les imbéciles
01:25:32 et par ceux qui avaient un intérêt
01:25:34 à la victimisation permanente de l'Afrique.
01:25:37 C'est-à-dire un vrai partenariat des pays du Nord.
01:25:40 Mais ça, ça suppose...
01:25:41 -Qu'on ait une influence.
01:25:43 -Qu'Europe ne tourne pas le dos au Sud.
01:25:46 -Origeno, vraiment,
01:25:47 on a envie de croire qu'on a encore un rôle,
01:25:50 qu'on a une diplomatie, qu'on a une histoire
01:25:52 sur le continent africain,
01:25:54 mais j'ai l'impression qu'il nous a tournés le dos.
01:25:57 -Nous sommes fâchés avec la majorité du continent africain.
01:26:01 Nous continuons d'ailleurs à le faire.
01:26:04 La France, elle n'avait pas plus de moyens
01:26:07 dans les années 60, dans les années 70,
01:26:09 mais elle avait une voix.
01:26:11 Elle avait une volonté.
01:26:12 Elle avait la volonté d'être la France
01:26:15 sur la scène internationale.
01:26:17 Vous croyez que l'Europe,
01:26:18 à force de creuser le fossé entre l'Occident elle-même
01:26:22 et le reste du monde,
01:26:24 va avoir une...
01:26:26 -Vous vous rejoignez.
01:26:27 -Il faut tenir les deux bouts.
01:26:29 -Il faut les tenir.
01:26:31 -Il n'y a pas de nations et de démocratie sans frontières.
01:26:36 S'il y a des frontières,
01:26:38 elles doivent être contrôlées.
01:26:40 Je vous donne un exemple très intéressant et révélateur.
01:26:44 Dans Schengen,
01:26:45 il y a des possibilités de dérogations
01:26:47 dans certaines circonstances et pour un temps limité.
01:26:50 -On a utilisé.
01:26:52 -Certains pays des Afriques et en particulier l'Allemagne.
01:26:55 Les premiers résultats qu'on a,
01:26:57 c'est qu'on a diminué très sérieusement
01:27:00 en contrôlant les frontières.
01:27:02 -Pourquoi on ne le fait pas ?
01:27:04 -Ca dure au maximum six mois.
01:27:05 -De six mois en six mois, il vaut mieux ça ?
01:27:08 -On ne peut pas faire six mois en six mois.
01:27:11 On peut faire un mois, deux mois, six mois maximum.
01:27:14 Pour l'instant.
01:27:15 Le problème, c'est aussi ça.
01:27:17 Il faut renégocier Schengen, mais si nos partenaires ne veulent pas...
01:27:21 -Je suis d'accord.
01:27:22 Regardez cette exception.
01:27:24 -Il faut modifier notre Constitution.
01:27:26 -Un exemple concret sur les mineurs isolés étrangers.
01:27:30 Depuis le 1er décembre, le département de Lens
01:27:32 a suspendu temporairement l'accueil
01:27:35 des mineurs isolés étrangers.
01:27:37 La collectivité a dit stop,
01:27:38 affirmant ne plus être en capacité d'en accueillir.
01:27:42 On a atteint un taux de 5,6 millions d'euros aux mineurs
01:27:45 d'en accompagner en 2022.
01:27:47 Les dépenses pour 2023 vont atteindre 7,7 millions d'euros.
01:27:50 Les projections pour 2024, ça explose.
01:27:53 -Vous rejoignez.
01:27:54 Quand vous parliez d'échelle, l'échelle pertinente.
01:27:57 Maintenant, on est arrivé
01:27:59 aux limites de nos capacités budgétaires,
01:28:03 psychologiques, culturelles,
01:28:07 pour pouvoir intégrer.
01:28:09 -L'aspect budgétaire est très important.
01:28:11 Aujourd'hui, ce sont les conseils départementaux
01:28:14 qui se voient obligés de prendre sur leur propre budget
01:28:18 l'accueil des mineurs accompagnés.
01:28:20 70 % de ces mineurs ne sont pas des mineurs.
01:28:24 Là aussi, on se heurte à la doxa.
01:28:27 Il y a une inhibition du filmage d'une certaine gauche
01:28:30 qui nous empêche de prendre...
01:28:32 -Certains juges refusent de faire les tests.
01:28:35 -Je vais revenir sur le géopolitique.
01:28:38 Les gens marocains, j'ai le plus grand respect
01:28:40 pour le roi du Maroc, mais le Maroc doit reprendre.
01:28:43 C'est ressortissant, c'est sujet.
01:28:46 Deuxièmement, quand on parle de géopolitique,
01:28:48 on manque de pragmatisme.
01:28:50 Là, on a des gouvernements installés au Burkina Faso, au Niger.
01:28:54 Bon, sachant que je n'ai pas appris
01:28:57 qu'au Tchad, c'était une démocratie...
01:29:00 C'est important.
01:29:01 Le Niger vient de remettre en cause
01:29:03 les accords qu'il a passés en Union européenne
01:29:06 pour essayer de gérer, de fixer l'immigration
01:29:09 dans le cadre des sommets de la Valette
01:29:11 où l'Union européenne subventionnait massivement ces pays.
01:29:14 La cohérence, je la trouve aussi dans des prises de position.
01:29:18 Je fais la limite de ce que je peux dire,
01:29:20 mais que veut la France ?
01:29:22 -On a compris ce que vous vouliez dire.
01:29:24 -Quand plus personne ne sait ce qu'elle veut,
01:29:27 elle n'a plus de voix, elle n'est plus crédible.
01:29:29 C'est vrai au Moyen-Orient, en Afrique,
01:29:32 c'est vrai vis-à-vis... -Tous les sujets se tiennent.
01:29:35 -L'aspect géopolitique est important,
01:29:37 l'aspect juridique, mais au départ, qu'est-ce que l'on veut ?
01:29:41 -Eh bien, cette question, je vous...
01:29:43 -Si vous permettez, il y a deux questions.
01:29:45 Que veut-on et qui sommes-nous ?
01:29:47 -On peut la poser pour l'école également.
01:29:50 J'en ai compris, c'est important,
01:29:52 et je trouve qu'après tout ce qui se passe,
01:29:54 tous les traumatismes qu'il y a,
01:29:56 dont nous avons parlé au début de cette émission,
01:29:59 entre la crèche, avec cette directrice de crèche
01:30:02 qui a été menacée, et cette professeure à Rennes,
01:30:05 qui doit... Je me demande comment on peut reprendre les cours
01:30:09 après de tels traumatismes.
01:30:12 Avec vous, Sophie Digé,
01:30:14 vous les rencontrez souvent, ces professeurs ?
01:30:17 Qu'est-ce que vous leur dites ?
01:30:19 Comment on maintient ?
01:30:20 J'imagine qu'ils ont évidemment...
01:30:22 Ils tiennent à leur mission.
01:30:24 Comment on leur donne un peu d'espoir ?
01:30:26 -Ce que nous, on fait, c'est d'abord qu'on les écoute,
01:30:29 et cette écoute, on leur apporte une écoute sans jugement,
01:30:34 ce qui est déjà une première chose,
01:30:36 et la plupart du temps, ils nous remercient de cette écoute-là,
01:30:39 parce qu'ils ne l'ont pas ailleurs.
01:30:41 On en parle peu souvent, quand même,
01:30:44 mais le système des ressources humaines
01:30:46 et de l'accompagnement humain de l'éducation nationale
01:30:49 est catastrophique.
01:30:50 Je veux dire, clairement, il ne serait possible
01:30:53 dans aucune entreprise privée.
01:30:55 On n'accepterait pas d'être traité comme ça
01:30:58 dans aucune entreprise privée.
01:30:59 Donc, il y a déjà le fait d'être entendu,
01:31:02 et puis, il faut trouver des mots pour dire à ces gens-là
01:31:05 que ce qu'ils ressentent, ce qui fait qu'ils ne dorment plus,
01:31:08 qu'ils sont sous antidépresseurs, qu'ils ne peuvent plus faire
01:31:12 leur métier, c'est normal à partir du moment
01:31:14 où, évidemment, ils ont déclaré et on a mis de côté la plainte.
01:31:19 Ils ont demandé à être soutenus, ils ne l'ont pas été.
01:31:22 Donc, voilà. Et puis, après, on leur dit aussi
01:31:25 qu'il faut qu'ils pensent aux choses positives,
01:31:28 et généralement, ils nous rappellent leurs élèves,
01:31:31 et là, on leur demande comment réagir aux élèves.
01:31:33 Est-ce qu'il y a des classes qui vous manquent ?
01:31:36 Est-ce qu'il y a eu des mots d'élèves ?
01:31:38 Et systématiquement, tous, dans tous les cas,
01:31:41 ce matin et hier, cette classe m'a trouvé fatiguée.
01:31:44 -Bon, vous voyez, j'ai envie aussi de retenir ça.
01:31:46 -C'est ça qui est important. -Merci de l'avoir fémininé.
01:31:50 On va juste conclure les titres avec vous,
01:31:52 Mikaël, et puis la conclusion.
01:31:55 -Benjamin Nathaniahou, déterminé à aller jusqu'au bout
01:31:58 alors que les alliés d'Israël commencent à mettre
01:32:01 pression à l'Etat hébreu, le Premier ministre israélien
01:32:04 s'est exprimé hier soir et a assuré que rien n'arrêtera son pays
01:32:07 dans sa guerre contre le Hamas.
01:32:09 La Provence-Alpes-Côte d'Azur,
01:32:11 première région de France touchée par l'épidémie de grippe,
01:32:14 selon Santé publique France.
01:32:16 Le nombre de passages aux urgences causés pour des symptômes grippaux
01:32:20 a doublé en une semaine.
01:32:21 Le Covid-19 enregistre aussi une nouvelle augmentation.
01:32:24 Greta Gerwig, présidente du jury du prochain festival de Cannes,
01:32:28 est plus en vue du moment et sera la première cinéaste américaine
01:32:32 à endosser ce rôle.
01:32:33 Elle succède ainsi au réalisateur suédois Ruben Ostland.
01:32:36 -Tout un programme. -Qu'est-ce qui se passe ?
01:32:39 Vous avez pas vu Barbie ?
01:32:40 Je vous remercie.
01:32:41 Bon, je vous remercie. Vraiment, c'était passionnant.
01:32:44 Je vous remercie, j'espère, également,
01:32:46 pour nos téléspectateurs, mais modestement,
01:32:49 c'était un plaisir de vous écouter.
01:32:51 Merci, Henri Gauneau, pour votre confiance.
01:32:54 Je vous recommande l'ouvrage d'Henri Gauneau.
01:32:56 C'est pour le Figaro Vox, avec Alexandre De Vecchio.
01:32:59 Un entretien, il y a quelque temps, passionnant.
01:33:02 Merci à vous tous. Une citation pour "La Route" ?
01:33:05 -Qui pas, vu les débats du jour,
01:33:07 la clairvoyance est une terrible maladie.
01:33:09 Elle nous est donnée pour nous embarrasser,
01:33:12 jamais pour nous renforcer.
01:33:13 C'est du Jean-Edernalier. -Jean-Edernalier, en plus.
01:33:17 -Monsieur a ses références.
01:33:18 -Ah, ben, j'étais fan.
01:33:20 Alors, lisez "La Force d'âme",
01:33:22 Gérard Moront-Henri, en lisant un livre politique.
01:33:25 -Merci. Voilà, des idées de lecture.
01:33:27 Avec nos invités, ils en avaient beaucoup.
01:33:29 Belle après-midiève.
01:33:31 ...

Recommandations