Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, s'exprime lors des questions au gouvernement de ce mardi 12 décembre.
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00:00 Madame la Présidente, Madame la Première Ministre,
00:02 depuis 18 mois, nous avons,
00:04 dans cet hémicycle au Sénat, dans la presse ou en commission,
00:07 débattu largement de l'immigration, sujet important aux Français.
00:11 Le débat a bien eu lieu.
00:13 Nous y avons, pour notre part, largement participé,
00:16 en cherchant les moyens de remettre le bon ordre
00:20 dans le grand bazar de votre politique migratoire,
00:22 à régulariser celles et ceux qui travaillent déjà,
00:25 à remettre en route l'intégration républicaine.
00:28 Mais le texte que le gouvernement s'est apprêté à défendre
00:31 est très éloigné des positions d'Emmanuel Macron en 2017,
00:34 que nous avons fait par deux fois élire face à l'extrême droite.
00:37 Vous devez vous en souvenir.
00:39 Très éloigné de sa version initiale,
00:41 de l'ambition même que vous étiez donnée
00:43 en matière de régularisation par le travail,
00:45 aveugle à la question de l'intégration,
00:47 sans équilibre s'agissant des questions d'éloignement,
00:49 et qui menaçait gravement d'être inefficace et inutile.
00:52 Il n'était plus qu'un mauvais texte de loi de police des étrangers.
00:56 Le rejet de ce texte hier soir, Madame la Première Ministre,
00:59 c'est votre seul échec. C'est celui de votre ministre.
01:02 Ce n'est pas la gauche qui vous précipite dans les bras de la droite,
01:05 qui elle-même se jette dans les bras de l'extrême droite.
01:08 Parce que le pacte funeste, c'est celui noué au Sénat
01:11 par votre ministre, avec la droite,
01:13 qui porte le programme du Rassemblement National.
01:15 Et pour elle, ça ne sera jamais assez.
01:18 Mais la crise politique, Madame la Première Ministre,
01:20 n'est pas dans le rejet de votre texte,
01:22 mais dans le passage en force,
01:24 dans le huis clos d'une CMP annoncée,
01:26 dans l'hystérisation d'un débat qui a donné à voir le pire de lui-même,
01:29 dans le fait de ne pas croire à la possibilité d'un débat apaisé,
01:33 rationnel, qui seul permet d'envisager
01:36 les consensus républicains renouvelés sur ce sujet.
01:40 Votre devoir est de rassurer, d'apaiser, de rassembler.
01:43 Madame la Première Ministre, je vous le demande sans outrance,
01:46 sans cri, sans la satisfaction du spectacle de la chute.
01:50 Retirer ce texte qui ne satisfait personne
01:52 avant d'être retenu sur une pente et sur un territoire qui n'est pas le vôtre
01:55 et que d'autres, après vous, utiliseraient contre la République,
01:58 contre l'État de droit, contre la France.