Avec Fanta Berete, députée Renaissance de Paris, et Yoann Gillet, député Rassemblement National du Gard.
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00:00 le grand matin week-end, 7h-10h, Jean-Marie Bordry.
00:03 - Allez, bienvenue à vous sur Sud Radio.
00:05 Ceux qui sont dans le brouillard sont les députés et les sénateurs.
00:07 Y aura-t-il un accord demain entre sénateurs et députés,
00:10 entre la majorité et la droite, pour un texte sur la loi immigration ?
00:14 On va en débattre tout de suite.
00:15 Est-ce que vous souhaitez un texte plus dur ?
00:17 C'est la question qu'on vous pose.
00:18 Pour l'instant, vous répondez oui
00:19 et une large majorité d'entre vous sur Twitter.
00:21 Tout de suite, place au débat.
00:28 - Nous sommes avec nos deux invités.
00:30 Yoann Gillet, bonjour à vous.
00:31 - Bonjour.
00:32 - Bienvenue sur Sud Radio.
00:33 Vous êtes député Rassemblement National du Gard.
00:35 Vous faites partie de ces 14 parlementaires
00:37 qui devront essayer de se mettre d'accord,
00:39 s'ils en ont envie, vous nous direz si c'est votre cas,
00:42 sur une nouvelle version du texte de projet de loi immigration
00:45 qui a été rejeté par les députés en début de semaine.
00:47 Nous sommes également avec Fanta Berreté.
00:49 Bonjour à vous.
00:49 - Bonjour.
00:50 - Bienvenue sur Sud Radio.
00:51 Vous êtes député Renaissance de Paris.
00:55 Première question, si vous le permettez, pour Yoann Gillet,
00:56 puisqu'il est dans la commission mixte paritaire,
00:58 est-ce que vous souhaitez un accord sur une nouvelle version du texte ?
01:01 - Écoutez, moi je souhaite,
01:02 et ce que nous souhaitons au Rassemblement National,
01:04 c'est un texte qui soit ferme,
01:05 qui réponde aux attentes légitimes des Français.
01:08 80% des Français réclament une politique migratoire qui soit ferme.
01:13 Les Français, majoritairement, souhaitent la fin du droit du sol,
01:16 souhaitent que l'on mette un coup d'arrêt au regroupement familial
01:18 qui est la première filière d'immigration.
01:20 Et surtout, une très large majorité des Français
01:22 s'opposent à ce qui est contenu dans ce texte,
01:24 à savoir la régularisation des travailleurs clandestins,
01:27 donc de personnes qui ne respectent pas l'Etat de la République.
01:29 Si demain, le gouvernement accepte que l'on retire
01:34 la régularisation des travailleurs clandestins,
01:37 eh bien là, les choses pourront avancer.
01:39 - C'est votre seule condition ?
01:40 - C'est l'une de nos conditions.
01:41 Évidemment, on souhaite faire évoluer le texte sur d'autres points,
01:44 mais en l'occurrence, ce point, c'est la ligne rouge à ne pas franchir.
01:48 Les Français s'y opposent,
01:50 et nous, nous sommes là pour défendre les Français.
01:52 - La régularisation des travailleurs dans les métiers en tension,
01:55 les métiers sous tension, notamment la restauration,
01:57 mais il y en a plein d'autres par exemple,
01:58 vous vous y opposez, même s'il y a des restaurateurs
02:01 qui vous écoutent en ce moment, ça vous l'assume ?
02:02 - Oui, mais il faut faire la différence,
02:03 parce que le débat est un peu tronqué.
02:05 Il y a les travailleurs étrangers qui travaillent légalement,
02:08 mais là, on parle de travailleurs illégaux,
02:10 qui sont de manière clandestine sur le territoire
02:13 et qui bafouent les lois de la République.
02:14 - D'où le besoin de les régulariser ?
02:17 - Non, il faut rendre en réalité plus attractifs les métiers en tension.
02:20 Ça fait 40 ans, vous savez, en France, qu'on a des métiers en tension,
02:22 40 ans qu'on fait appel à de la main-d'oeuvre étrangère,
02:25 et 40 ans que le problème s'aggrave.
02:26 - Alors, Fanta Berretté, vous n'êtes pas dans la commission mixte paritaire,
02:29 en revanche, vous faites partie de la majorité.
02:31 Si un texte sort de cette commission mixte paritaire,
02:35 il sera plus dur que celui qui a été rejeté à l'Assemblée nationale
02:37 en début de semaine, c'est une évidence.
02:39 Est-ce que vous serez prête à le voter malgré tout ?
02:41 - Ecoutez, moi, ce qui m'intéresse, c'est l'intérêt des Français.
02:44 Donc, vous avez rappelé les chiffres, mon collègue également,
02:48 donc les Français souhaitent qu'on aboutisse.
02:50 Donc ça, c'est le point numéro un.
02:52 Ensuite, effectivement, chez nous, comme dans les autres groupes,
02:56 nous sommes en pleine discussion.
02:57 La question, c'est quelle ligne rouge ?
02:59 Donc là, je vais reprendre la question, effectivement, de ces travailleurs.
03:04 Ces travailleurs sont déjà en France.
03:06 Il y a des conditions.
03:06 On ne va pas distribuer des titres de séjour.
03:10 Ce que nous voulons faire, c'est que nous savons qu'aujourd'hui,
03:12 nous avons quasiment 10 000 personnes, dont 50 % situées en France.
03:16 Donc, ce n'est pas un million de régularisation,
03:18 qui travaillent déjà, qui ont déjà une expérience dans ces secteurs en tension.
03:22 Et ce que nous disent les entrepreneurs,
03:24 ce que nous disent les chefs d'entreprise,
03:25 c'est que nous devons les aider à maintenir leur activité avec ces personnes-là.
03:30 Donc, ça, c'est un point important pour les députés de la majorité.
03:34 - Donc, s'il n'y a pas la régularisation de ces travailleurs,
03:36 pour vous, c'est une ligne rouge ?
03:37 - Moi, ce que j'ai envie de vous dire, c'est que l'ORN est hypocrite.
03:41 C'est-à-dire qu'il y a un de leurs députés qui a déposé un amendement.
03:44 Donc, pendant l'examen du texte, demandant à ce que les vignerons
03:50 puissent véritablement prendre un certain nombre de personnes
03:54 avec ces titres de séjour.
03:57 Donc, finalement, on nous dit une chose dans les amendements
03:59 et on va dire autre chose aux Français.
04:02 Donc, il n'y a pas que le vin dans la vie,
04:04 il y a également les bâtiments de travaux publics,
04:06 il y a également le secteur de la restauration, il y a également la santé.
04:09 Donc, nous avons besoin de ces travailleurs.
04:11 - Alors, cette histoire d'amendement,
04:12 on en avait déjà parlé avec Jean-Jacques Bourdin
04:14 et Jordan Bardella sur Sud Radio.
04:16 - Et c'était une fake news.
04:17 - C'était un député du Sud-Ouest.
04:18 Alors, si, il y a bien eu un amendement.
04:19 - Non, non, il y a eu un amendement.
04:20 - Attendez, on va refaire l'effet précisément.
04:23 Ça concernait une question agricole et c'était un député Rassemblement National
04:26 qui ne voulait pas que les employeurs agricoles aient à vérifier la régularité.
04:30 - Non, non, c'est pas ça.
04:31 - Précisez-le.
04:32 - Non, non, fake news de la majorité présidentielle,
04:34 fake news de Jean-Jacques Bourdin.
04:36 - Ah, c'est pas fake news ?
04:37 - C'est pas fake news de Jean-Jacques Bourdin.
04:39 - Soyons très clairs, cet amendement disait très clairement,
04:42 quand vous faites appel à une boîte d'intérim,
04:45 c'est la boîte d'intérim qui doit être condamnée.
04:48 Et nous avons même proposé de condamner plus largement les employeurs.
04:53 - Et donc pas l'employeur agricole, c'est bien ce que je viens de dire.
04:54 - Non, mais l'employeur n'est pas employeur du salarié,
04:55 c'est la boîte d'intérim qui est...
04:56 Il ne faut pas tout mélanger.
04:57 Nous avons réclamé, au contraire,
05:00 de sanctionner davantage les employeurs qui font appel aux travailleurs illégaux.
05:05 Nous sommes cohérents sur le sujet, c'est tout à fait normal.
05:08 Vous bafouez les lois de la République, vous allez en justice.
05:11 - Alors, gentil avec les gentils, méchant avec les méchants,
05:13 c'est ce que disait, en tout cas, Gérald Darmanin,
05:15 c'était l'esprit du texte qu'il voulait.
05:17 Parlons des autres aspects qui seront négociés par la droite,
05:20 les Républicains et le Rassemblement National,
05:22 notamment la création d'un délit de séjour irrégulier.
05:25 Ça a été notamment redit par Annie Gennevard cette semaine.
05:28 Ligne rouge ou pas pour vous, Fanta Béreté ?
05:30 - Écoutez, là, sur cette question-là,
05:32 nous sommes en pleine discussion à l'intérieur du groupe.
05:35 Donc, effectivement, nous avons diverses sensibilités,
05:38 donc, au sein même de la majorité, c'est normal.
05:42 - Pour certains d'entre vous, c'est une ligne rouge ?
05:44 - Ça dépend du territoire, ça dépend aussi de ce qu'on vit.
05:47 Moi, quand la maire de Calais nous explique un certain nombre de choses,
05:50 puisqu'elle a écrit à tous les parlementaires,
05:52 effectivement, ça porte à réflexion.
05:55 Aujourd'hui, le rôle du parlementaire,
05:57 c'est véritablement sur cette loi de définir un certain nombre de lignes
06:00 que nous pourrions mettre en place très rapidement.
06:03 Mais moi, ce que je garde en tête, c'est que,
06:05 se poser à ce texte, c'est aussi se passer de ces 4 000 délinquants
06:10 que nous souhaitons expulser, et ça, c'est la sécurité des Français.
06:13 Donc, en fait, la réflexion, qu'elle soit chez nous
06:15 ou qu'elle soit dans les groupes d'opposition, c'est celle-ci.
06:17 Est-ce qu'aujourd'hui, on se donne les moyens
06:19 de pouvoir faire sortir 4 000 personnes,
06:22 4 000 délinquants de notre au sol ?
06:24 Et c'est ce texte qui le propose et qui le permet.
06:27 - Et ça, vous le voulez dans l'esprit, sur cet aspect-là ?
06:29 Vous êtes d'accord, Yoanji ?
06:31 - Sur le délit du séjour irrégulier, il faut expliquer quand même
06:33 à vos auditeurs ce que c'est.
06:35 Aujourd'hui, en France, vous bafouez les lois de la République,
06:37 eh bien, ce n'est plus considéré comme un délit.
06:40 C'est juste hallucinant.
06:41 71 % des Français sont d'accord pour rétablir le délit de séjour irrégulier,
06:45 sont même d'accord pour aller loin avec des peines de prison.
06:48 En l'occurrence, sur le deuxième sujet
06:50 dont parlait ma collègue de la majorité présidentielle,
06:53 sur le fait d'expulser les délinquants étrangers.
06:56 Évidemment, nous approuvons.
06:58 En revanche, il faut se donner les moyens pour les expulser.
07:01 Quand on dit "plus d'OQTF, en délivrez plus aux premiers signés",
07:05 il faut aussi pouvoir les exécuter.
07:08 Le problème, c'est que le gouvernement se refuse,
07:11 et Gérald Darmanin a refusé notre amendement
07:14 visant à rendre systématique les sanctions envers les pays
07:18 qui refusent de délivrer des laissés-passés consulaires.
07:21 Parce qu'il est là le problème, en réalité, des expulsions.
07:24 Les pays d'origine refusent de récupérer leurs ressortissants,
07:27 donc il faut leur mettre la pression,
07:28 il faut leur couper les aides au développement,
07:30 et il faut leur couper l'octroi de visas pour leurs ressortissants.
07:33 - Fanta Béreté ?
07:34 - C'est là aussi où, fondamentalement, on ne va pas être d'accord.
07:38 C'est-à-dire qu'en fait, il y a l'exercice du pouvoir.
07:40 Entre la théorie et la pratique, il y a tout un monde.
07:42 Et là, on le voit également avec quelqu'un que vous appréciez,
07:46 Mme Mélanie.
07:47 Mme Mélanie a fait campagne tout au long des derniers mois
07:50 en disant "moi, les étrangers c'est basta, c'est fini, etc."
07:54 - Allons en France, Madame !
07:55 - Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
07:56 Non mais c'est un de vos modèles !
07:57 - Si on parle de modèles, on parle de l'étranger !
07:59 - Qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
08:00 Nous l'avons appris tous cette semaine,
08:02 avec un petit sourire ou un peu de consternation,
08:04 c'est que Mme Mélanie a besoin de 400 000 travailleurs étrangers
08:08 et qu'elle va leur accorder des titres de séjour.
08:11 Elle va leur accorder des titres de séjour,
08:13 vous ne pouvez pas me dire le contraire.
08:15 Donc, effectivement, entre la théorie et ce que nous pouvons faire,
08:18 parce que nous avons des accords diplomatiques,
08:20 parce que ça ne peut pas être le feu de partout,
08:22 nous devons agir en responsabilité.
08:25 Et ça, vous n'êtes pas prêts à le faire.
08:27 - Oui, c'est de la diversion de la part de la majorité présidentielle.
08:30 On parle de l'immigration en France, on me parle de l'Italie.
08:33 - Mais c'est la même chose ici.
08:36 - C'est un parlementaire français, en l'occurrence,
08:38 Giorgia Melloni n'est pas l'allié du Rassemblement National.
08:42 Nous, notre allié en Italie, c'est Matteo Salvini,
08:45 qui, quand il était ministre de l'Intérieur,
08:47 a réduit l'immigration clandestine de 80%.
08:49 - Vous avez les mêmes idées.
08:50 - Voilà une réussite.
08:51 - Je précise que Matteo Salvini est allié de Giorgia Melloni en Italie.
08:53 - Exactement.
08:55 - Ça n'a rien à voir.
08:56 - Parlons de la politique française.
08:57 - Je précise aussi que les immigrés, y compris les Legos qui arrivent en France,
09:00 souvent sont passés par l'Italie aussi.
09:05 C'est pour ça que la question est quand même connexe.
09:08 - Raison de plus pour établir des frontières, surveiller, contrôler.
09:11 Et là, ce serait la première chose à faire pour pouvoir contrôler l'immigration.
09:15 - Yohann Gillet, si vos votes énoncent, et qu'en plus,
09:17 la majorité de la commission mixte par l'ITER est d'accord avec vous,
09:19 demain, pour rejeter un accord,
09:21 Emmanuel Macron a déjà fait savoir qu'il n'y aurait pas de texte de loi immigration.
09:25 Les Français le regretteront malgré tout.
09:27 - Vous êtes prêt à vous passer des quelques avancées qui auraient pu vous satisfaire ?
09:31 - C'est pour ça que nous disons très clairement à Emmanuel Macron,
09:33 il faut se saisir de ce sujet.
09:35 Nous souhaitons, nous, un vrai débat et nous souhaitons un texte sur l'immigration.
09:39 - Un vrai débat ? Je veux avoir lieu à l'Assemblée.
09:41 - Non, parce qu'il n'a pas eu lieu en hémicycle.
09:43 Il a eu lieu en commission de loi.
09:45 - Mais c'est une vraie vision. Je nous avais coupé de cette opportunité.
09:47 - Mais parce qu'il faut rétablir les vérités.
09:49 - Ce texte avait été présenté par Gérald Darmanin
09:51 comme étant un texte visant à contrôler et à réduire l'immigration clandestine.
09:55 Et au final, c'est tout le contraire.
09:57 Donc forcément, on ne peut pas l'accepter.
09:59 Mais vous savez, le Président de la République a une chose simple à faire.
10:01 Se saisir du sujet et proposer aux Français un référendum.
10:04 66% des Français sont pour un référendum sur le sujet de l'immigration.
10:08 Moi, je pense que le Président de la République aurait tout à gagner
10:11 et en grandirait à présenter un référendum aux Français.
10:13 - Sauf qu'il faudrait une réforme de la Constitution pour élargir le champ.
10:15 - Pas forcément.
10:17 - Il y a des désaccords des constitutionnalistes sur le sujet.
10:20 L'article 11 le permet à notre sens.
10:23 Et puis s'il faut changer la Constitution, changeons-la. Avançons.
10:25 - Vous seriez prête à un référendum sur l'immigration
10:27 pour en parler directement avec les Français ?
10:29 - Non. Moi, je suis députée de la majorité.
10:31 Le Président s'est exprimé à ce sujet.
10:33 Je n'irai pas plus loin là-dessus.
10:35 - Merci à tous les deux d'être intervenus ce matin sur Sud Radio.
10:38 Fanta Berrettet, députée Renaissance de Paris.
10:40 Yoann Gillet, députée Rassemblement National du Gard.
10:42 Sud Radio, il est 8h45.
10:44 Tout pile, évidemment. On suivra toute la semaine les débats sur la loi immigration.
10:48 à suivre sur...