Les députés et sénateurs rassemblés en commission mixte paritaire sont parvenus à un accord sur le projet de loi immigration après plusieurs heures de tractations. Alors qu'Éric Ciotti, patron des Républicains, a affirmé que son parti avait "imposé" ce texte, Marine Le Pen s'est réjouie d'une "victoire idéologique" du Rassemblement national. Une issue qui divise au sein de la majorité présidentielle avant le vote du texte à l’Assemblée nationale.
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00:00 Est-ce que vous dites ce soir 21h33, il y a encore un espoir que ce texte ne passe pas ?
00:05 – Oui, oui, oui il y a un espoir parce que vous avez beau penser
00:11 que tout ça est très théâtral, mais nous sommes nombreux sur tous les bancs
00:17 à avoir en quelque sorte la passion de la France.
00:20 Et il y a des moments où on se retrouve sur certains sujets,
00:23 pour des raisons des fois très diverses.
00:25 Pour moi ça va être par philosophie,
00:27 pour mes collègues du MoDem qui sont démocrates chrétiens,
00:31 c'est parce que leur vision, leur inspiration chrétienne
00:34 fait qu'ils ne peuvent pas accepter d'organiser une maltraitance d'État
00:38 à l'égard des personnes qui arrivent dans notre pays,
00:41 ou des maltraitances d'enfants à cause de lois de cette nature.
00:44 Et je pourrais en dire pour beaucoup d'autres,
00:46 je vois des gens qui sont en désaccord absolu avec moi,
00:49 comme M. Gilles Le Gendre, l'ancien président du groupe macroniste à l'Assemblée,
00:55 a annoncé qu'il ne voterait pas cette loi.
00:57 Ça montre bien qu'il y a aussi un socle commun
01:02 d'attachement à une certaine forme républicaine de l'État
01:06 qui nous relie entre nous, heureusement non ?
01:08 – Même si, même si, même si quand même,
01:11 ça risque d'être un petit peu compliqué,
01:12 on l'entend, vous restez optimiste,
01:14 mais si le Rassemblement National vote la loi,
01:17 – C'est mon devoir.
01:18 – Voilà, si les Républicains votent la loi,
01:21 bon, vous comptez sur qui alors ?
01:23 Vous comptez finalement sur les députés de la majorité
01:25 qui diraient non, comme Sacha Houllier, comme Gilles Le Gendre, c'est ça ?
01:29 – Oui, oui, et d'abord ce n'est pas une majorité,
01:32 si bien pourquoi je peux y croire ?
01:34 Parce qu'ils sont une minorité la plus importante de l'Assemblée Nationale,
01:39 mais en trois groupes.
01:40 Le modem, c'est 50 voix.
01:42 Et pardon de vous dire que si le modem décide ce soir de ne pas voter cette loi,
01:46 c'est un problème politique qui va bien au-delà des 50 membres de ce groupe.
01:50 Et je pense que la majorité de M. Macron, interne, je veux dire, entre eux,
01:56 la majorité n'est pas si stable qu'il puisse se passer de 50 personnes
02:00 qui constituent un groupe entier.
02:02 Quand on voit que le groupe Lyot, qui bien sûr n'est pas membre
02:05 de la famille présidentielle, va aussi voter contre,
02:09 ne laissons pas croire qu'il y aurait un raz-de-marée
02:13 en faveur des idées de Mme Le Pen, y compris dans l'Assemblée Nationale,
02:17 parce que ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
02:19 Et puis, si on ne s'accroche pas à ça, eh bien alors à quoi bon lutter,
02:23 à quoi bon argumenter ?
02:24 Moi j'argumenterai tant que je peux et mes camarades le font.
02:27 Vous savez en ce moment ce qu'ils font ?
02:28 On appelle ça du bouton de veste, nous.
02:30 C'est-à-dire qu'ils sont dans les couloirs, dans les bancs,
02:32 à essayer de convaincre l'un, convaincre l'autre,
02:34 et pas évidemment des idées de la France Insoumise, ce n'est pas le sujet.
02:37 Le sujet c'est surtout "Votez pas ça, on va avoir l'air de quoi
02:40 devant le monde entier dès demain matin".