Les députés et sénateurs rassemblés en commission mixte paritaire sont parvenus à un accord sur le projet de loi immigration après plusieurs heures de tractations. Alors qu'Éric Ciotti, patron des Républicains, a affirmé que son parti avait "imposé" ce texte, Marine Le Pen s'est réjouie d'une "victoire idéologique" du Rassemblement national. Une issue qui divise au sein de la majorité présidentielle avant le vote du texte à l’Assemblée nationale.
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00:00 Peut-être avez-vous entendu ces toutes dernières informations sur ce que dit Emmanuel Macron.
00:05 Il dit "je ne veux pas de la loi immigration avec les voix du Rassemblement National".
00:10 En gros, il veut une majorité sans les voix du RN.
00:13 Et si ce texte est adopté ce soir avec le Rassemblement National, dit-il,
00:17 il saisira demain au Conseil des ministres le Conseil constitutionnel.
00:19 Est-ce que vous saluez, vous, cette démarche ?
00:24 Mais tout ça, cette politique de gribouille, tout ça est absurde.
00:28 S'il ne voulait pas des voix du RN, ce qui n'est pas dans ses moyens, n'est-ce pas ?
00:32 Vous ne pouvez pas empêcher une assemblée de voter comme elle veut.
00:35 Mais s'il ne voulait pas des voix du RN, il ne fallait pas reprendre son programme.
00:38 Madame, on m'a cité tout à l'heure dans mon intervention à 19h,
00:42 j'ai cité, je les ai sous les yeux, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 points,
00:46 parmi les plus importants du texte de loi,
00:48 qui sont directement tirés du programme présidentiel de Mme Le Pen.
00:53 Ce qu'a M. Macron, c'est qu'il n'accepte pas de perdre.
00:56 Et il n'accepte pas qu'à des moments, dans la vie politique,
00:59 ben, qu'est-ce que vous voulez, vous avez perdu, vous avez perdu.
01:01 Et puis, vous vous inclinez devant un vote,
01:04 une assemblée dit qu'elle rejette, et ben elle rejette.
01:06 On n'essaye pas de faire rentrer un texte par la fenêtre,
01:09 comme ils viennent de le faire, et là, maintenant, quoi ?
01:11 On va rediscuter de tout ça ?
01:13 Et qu'est-ce qui lui fait penser qu'il y aura un autre résultat
01:16 au vote des députés que celui qu'il y aurait là ?
01:18 Tout ça est dans la confusion, la pagaille,
01:20 et ne correspond à aucun besoin.
01:22 Car je vous le rappelle, où est le problème ?
01:25 Il y a une vague, tout d'un coup, d'immigration, nous sommes submergés.
01:28 Où est le problème qui nécessite une telle urgence et une telle violence ?
01:32 Il n'y en a pas.
01:33 Nous sommes en quelque sorte, immunes au service du prince.
01:36 – Pour vous, elle est là, Jean-Luc Mélenchon, la victoire idéologique dont parle Marine Le Pen ?
01:39 – Ah oui, ah oui.
01:40 Ben, écoutez, elle a au moins eu la franchise de le dire.
01:43 Je sais que c'était pour embarrasser tout le monde.
01:45 Je la connais depuis assez longtemps, mais au moins, elle l'a dit.
01:48 Bien sûr que c'est une victoire idéologique.
01:51 Comment l'homme qui s'est fait élire en disant "vos voix me font devoir en parler à nous",
01:55 à ceux qui, au deuxième tour, n'ont pas voté pour Mme Le Pen,
01:59 et maintenant le voilà en train de défendre le contenu,
02:03 le cœur de ce qui fait qu'une personne qui a voté Macron ne peut pas accepter.
02:08 Parce que, bien sûr, nous avons des divergences, et vous en connaissez la profondeur,
02:12 il suffit de voir comment ils me traitent.
02:14 Mais nous avons aussi en commun un certain nombre, peut-être, de choses,
02:17 en tout cas, nous, on le pensait.
02:18 Vous savez, je vais vous dire, on a peut-être fait preuve de naïveté,
02:22 parce que quand on a voté la motion de rejet,
02:24 on ne croyait pas que M. Macron reviendrait avec le même texte,
02:28 aggravé par des prises de position du Rassemblement National.
02:32 Comment a-t-on pu en arriver à une inversion de la société à ce point ?
02:36 Je pense que le président, là, il n'est plus tout à fait dans ses pompes.