Intervention A.Caillette Beaudoin et AL.Camarroque

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Transition écologique pour réduire la consommation d’eau et de concentré : expérience Calydial présentée à l’ONU.
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00:00 [Musique]
00:15 Donc on a simplifié notre titre,
00:18 réduire la consommation d'eau et de concentré.
00:22 On a entendu que la réduction de la consommation d'eau était importante
00:26 et on avait vraiment fait un choix stratégique sur ce sujet.
00:32 Et puis de concentré, de dialyse.
00:34 Donc on va faire d'abord, pourquoi on a changé nos traitements d'eau,
00:39 très simplement, la fabrication de concentré acide
00:42 et donc le petit passage à l'ONU.
00:46 Alors pourquoi est-ce qu'on a changé nos traitements d'eau, à quel idéal ?
00:50 D'abord c'est parce qu'on a fait un plan stratégique
00:54 2017-2022 et puis ensuite 2022-2026.
01:00 Et dans ces plans stratégiques, on a renforcé notre politique RSE.
01:04 Le précédent, on avait commencé à poser les bases
01:07 et puis le nouveau, on a vraiment mis la RSE au cœur du plan stratégique
01:13 avec une politique RSE pilotée par Anne Lord,
01:16 avec des axes forts, parmi lesquels tout ce qu'on a vu ici
01:21 et dans un tout petit établissement, qu'à l'idéal c'est 150 salariés,
01:27 14 millions d'euros de chiffre d'affaires, 5 centres de dialyse,
01:31 c'est rien du tout par rapport à ce qu'on vient de voir de Frésénius,
01:34 mais c'est une petite structure sur un territoire bien défini,
01:37 le sud de Lyon, et une structure assez dynamique.
01:41 On a en fait toujours voulu une qualité des soins,
01:45 une excellence dans la qualité des soins,
01:47 et on a toujours voulu, et on l'a fait très tôt,
01:51 j'avais souhaité, dans les unités de dialyse un peu importantes,
01:55 avoir des traitements d'eau avec double osmose pour faire de l'HDF ou pas,
01:59 mais l'idée étant d'avoir des traitements d'eau
02:03 qui permettent cette eau ultra pure,
02:07 je sais que c'est pas forcément le bon terme,
02:10 mais pour une qualité de dialyse optimale.
02:13 Et en fait, on l'a fait très tôt,
02:15 avec un groupe de 12 ans, plus de 15 ans,
02:18 qui était finalement très consommateur d'eau.
02:21 Et on s'en est rendu compte sur des consommations,
02:24 des mesures de consommation, et là, on a commencé à réfléchir
02:27 à ce qu'on a le droit de continuer à faire,
02:30 à utiliser ces traitements d'eau, et on a changé un premier traitement d'eau,
02:33 on s'est rendu compte qu'il y avait de l'impact,
02:35 et donc, du coup, on s'est interrogé pour les suivants.
02:38 Et on a eu cette prise de conscience écologique,
02:41 parce qu'effectivement, on est tous à réfléchir
02:44 à la logistique de ce qu'on fait en dialyse.
02:47 Et donc, on a effectivement voulu changer progressivement
02:50 tous nos traitements d'eau en dialyse,
02:53 et ça, ça reprend l'enquête qui a été faite récemment
02:58 par la SFNDT, où on voit qu'il y a les traitements d'eau,
03:03 plus d'un tiers des traitements d'eau en France ont plus de 15 ans.
03:06 Alors, ils sont peut-être pas tous très consommateurs d'eau,
03:09 mais quand même, il y a une problématique.
03:11 Il y a une réglementation qui est très précise
03:14 pour les générateurs de dialyse.
03:16 A 12 ans, au plus tard, s'ils sont en hors-centre,
03:19 ils doivent être changés,
03:21 mais alors les traitements d'eau, on n'en parle pas.
03:24 Moi, je trouve que ça, ça nécessite une réflexion,
03:27 et que peut-être qu'il y a des indicateurs
03:29 en termes de consommation d'eau,
03:32 peut-être même en termes de qualité d'eau,
03:34 qui permettraient effectivement de statuer
03:37 si on garde ou non un traitement d'eau en l'état
03:41 ou si on le change, sachant qu'on l'a vu à l'instant
03:44 avec Frézenius, le changement de traitement d'eau
03:48 peut induire une baisse de consommation d'eau
03:51 de près de 300 litres par séance.
03:54 On économise 50 %, donc on avait cette perspective.
03:59 Et effectivement, on a, sur...
04:03 On avait, à l'occasion de travaux, d'abord,
04:05 on a changé des... Sur un premier site, à Vienne,
04:08 on a changé nos traitements d'eau.
04:10 Et puis, sur un autre site, on a juste fait des calculs
04:13 et on a repéré qu'on avait des consommations
04:17 qui n'étaient pas acceptables à 590 litres par séance.
04:24 Et on a donc pris la décision en faisant une...
04:28 en estimant notre retour sur investissement
04:32 qui devenait positif au bout de 10 ans,
04:34 et on a pris la décision de changer notre traitement d'eau,
04:37 sachant qu'on allait économiser une piscine olympique par an
04:42 en volume d'eau, pour 16 postes de dialyse.
04:46 Donc on s'est dit quand même...
04:47 Enfin, moi, ça m'a paru absolument nécessaire de faire cela.
04:52 En plus, il y a l'effet corollaire.
04:55 Donc on a économisé...
04:56 Après ce changement de traitement d'eau,
04:58 le dernier, là, qu'on a fait sur une unité,
05:01 on a économisé près de 40% de consommation d'eau,
05:04 et c'est une fierté, effectivement,
05:06 qui est partagée par l'équipe, par les collaborateurs.
05:09 Je peux vous dire, quand on annonçait la piscine olympique,
05:11 au début, les gens n'y croyaient pas,
05:13 enfin, nos équipes n'y croyaient pas,
05:15 et puis à un moment, elles ont compris
05:16 que c'était vraiment important.
05:17 Et puis, en plus, on a la diminution aussi des consommations
05:20 des filtres de dialyse et de leur nombre...
05:24 et du coût inhérent.
05:26 Et puis de tout le matériel qui est donc consommé
05:30 pour ces fabrications.
05:32 Donc ça, c'était déjà un changement de traitement d'eau,
05:34 mais quand on change un traitement d'eau,
05:36 en fait, nous, on a changé la boucle aussi,
05:38 et on s'est posé la question, en fait, d'une distribution acide.
05:41 Mais au-delà de la distribution acide, en fait,
05:44 on s'était dit, c'est bien de distribuer,
05:46 mais le mieux, c'est de ne pas transporter du liquide,
05:49 et c'est de transporter de la poudre,
05:51 dans une perspective développement durable,
05:55 dans la mesure du possible, transporter de la poudre.
05:58 Et ça, ça nous ramène en 2015,
06:00 où, quand on a rénové notre site de Vienne,
06:03 j'ai eu la chance de travailler avec le Dr Jean-Luc Fabre,
06:06 qui était ingénieur et médecin,
06:08 Lorrain, certains l'ont certainement connu,
06:10 et il m'avait dit, mais Agnès,
06:12 il faut que tu fabriques ton concentré de dialyse.
06:14 Et il est allé dénicher en Allemagne une société Intermed,
06:18 qui permettait de fabriquer cet EcoMix,
06:22 qui est un peu le même système, je crois, que le GraNuMix,
06:26 mais qui est énormé CE.
06:28 Et nous avons donc choisi de...
06:31 Nous avons repéré ce matériel,
06:33 qui ensuite a été distribué par des fournisseurs,
06:36 actuellement, CB Brun.
06:38 Et l'idée, c'est finalement de changer complètement le modèle.
06:41 Au lieu d'avoir une production de bidons, de poches,
06:44 en usines qui sont transportées et distribuées localement,
06:49 eh bien, on fait la production sur site.
06:51 On stocke avec une grosse cartouche de 200 kg,
06:55 qui est consignée,
06:57 et on stocke les concentrés et on distribue.
07:01 Et on a fait ça la première fois en 2015,
07:04 et on a été victimes de notre succès.
07:08 En 2015, ça, c'était donc avec Jean-Luc Fabre.
07:12 Et en 2018, on a rénové un site, fait une extension,
07:17 les infirmières nous ont vraiment demandé
07:20 à avoir cette installation.
07:22 Et puis, il nous restait une autre unité de dialyse,
07:25 où là, personne ne demandait rien.
07:27 L'unité était assez récente,
07:28 il y avait juste ce traitement d'eau très dispendieux.
07:30 Et à la faveur de la décision de prise
07:32 de changement de traitement d'eau,
07:34 on a dit qu'on allait également installer
07:36 cette fabrication de concentrés.
07:41 Et effectivement, on est assez satisfaits,
07:44 parce que pour un nombre de séances qui a augmenté,
07:46 on a une consommation d'acide
07:48 qui, entre 2017 et 2019,
07:50 a commencé à diminuer significativement.
07:53 Et par séance également,
07:54 parce qu'on n'utilise que la quantité d'acide qu'il faut,
07:57 on est passé de 4,7 litres, le bidon,
07:59 à 3,8 litres.
08:00 Ça veut dire qu'on utilise la bonne consommation,
08:03 le bon volume de concentrés,
08:07 c'est-à-dire -20%.
08:08 Et là, je peux reprendre l'étude de Bebron,
08:11 qui commercialise maintenant cet outil.
08:14 Les deux premiers, c'était Dénipro,
08:16 et le deuxième, c'est Bebron.
08:18 Donc, sur sept centres de dialyse interrogés,
08:21 on a des centres qui rapportent
08:24 leurs pratiques réelles liées aux concentrés,
08:26 qui sont diverses,
08:28 et ils ont regardé l'impact de la mise en place
08:31 de ces écomix.
08:33 Donc, il y a des centres qui avaient...
08:35 Les très gros centres, ils avaient des citernes de concentrés,
08:41 et les petits centres, ils avaient des petits bidons
08:43 ou des petites poches.
08:44 Et en fait, on voit l'impact envers du passage sous écomix.
08:50 Je ne vois rien du tout, moi.
08:52 Mais on voit, sur la plupart des unités,
08:54 une baisse drastique des consommations d'acide.
08:58 Et ça, c'est déjà un premier point.
09:00 Moins 27% de gaspillage.
09:04 Également, et c'est l'élément important,
09:09 quand on parle d'éco-conception des soins, ce matin,
09:13 c'est, finalement, on fait certes pour la planète
09:18 en diminuant l'impact carbone,
09:22 mais le fait de diminuer le port de charge lourde
09:26 et les transferts de bidons,
09:28 c'est énorme en termes d'impact de port de charge lourde
09:33 par les infirmières.
09:34 30 tonnes de moins transportées par an et par infirmière.
09:38 Et ça, c'est retrouvé sur tous les centres.
09:40 Et puis, une baisse des réductions de CO2...
09:46 Une amélioration par 3 des émissions de CO2.
09:52 Donc, ça, c'est un peu une espèce de tiercé gagnant
09:56 avec des avantages environnementaux que vous avez compris,
09:59 moins de déchets plastiques, moins de gaspillage,
10:01 réduction de l'empreinte carbone.
10:03 Des avantages sociaux qui font que nous, on a continué.
10:07 Le premier, on n'y croyait pas.
10:08 Le deuxième, ça a été demandé par les infirmières.
10:10 Et le troisième, moi, j'ai défendu ça au titre de notre politique RSE
10:15 devant mon conseil d'administration,
10:17 et j'ai expliqué que c'était un investissement pour l'avenir.
10:20 Et c'est vrai que maintenant, on est sur des petites unités
10:23 à se dire qu'on va au moins proposer une distribution
10:26 si on ne peut pas proposer une fabrication.
10:28 Mais la distribution concentrée, pour moi, doit être...
10:32 Si on peut la proposer, doit être proposée
10:36 pour améliorer le confort de travail de nos infirmières.
10:40 Voilà. Et puis, avantages économiques.
10:43 Alors, ça, ça se discute, mais on gagne du temps en soignant
10:48 plutôt que d'avoir nos infirmières qui vont chercher leurs bidons,
10:50 qui les ramènent.
10:51 La demi-heure de temps facile pour approvisionner
10:55 et trimballer ces poches ou ces bidons est significative.
11:00 Pour autant, il y a quand même des contraintes à anticiper avec ça,
11:03 contraintes organisationnelles.
11:04 Il faut toujours penser à la panne.
11:07 Nous en avons eu tout récemment.
11:09 Quand ça ne marche plus, il faut avoir le plan B.
11:11 Mais bon, on est habitués à gérer les risques maintenant.
11:14 Et ça se passe très bien.
11:16 On peut avoir des prescriptions médicales particulières.
11:20 Et si on n'a pas la cuve correspondante,
11:23 eh bien, on passera en poche.
11:25 Contraintes médico-économiques,
11:28 restriction du choix de références acides,
11:30 inégation de tous les générateurs qui ne peuvent pas avoir ce système
11:33 ou alors il faut une installation spécifique qui est un peu coûteuse,
11:36 enfin, disons, qui doit être budgétée.
11:39 Un investissement financier qui n'est pas énorme.
11:42 Et puis une petite augmentation de la consommation d'eau et d'électricité.
11:48 Mais à peine.
11:49 Savoir que ça, ça a été repéré à l'ONU.
11:53 C'est Anne-Laure qui va prendre le relais.
11:55 Mais ça a aussi été repéré par l'ANAP.
11:58 Et l'Agence nationale d'appui à la performance
12:01 a fait un appel d'offres au deuxième trimestre.
12:07 Et nous avons été repérés parmi les 14 projets
12:13 sur cette présentation.
12:16 Et ce qui était un petit peu étonnant,
12:18 enfin, nous, on a été un petit peu surpris,
12:20 mais ils voulaient des aspects qui touchent l'éco-conception des soins.
12:23 Donc là, on est vraiment sur une réflexion écologique,
12:26 mais qui va vraiment impacter les soignants.
12:28 Et on a été très fiers d'être reconnus.
12:32 Et puis c'est un message positif porté sur la dialyse,
12:35 et donc qui est arrivé au niveau international.
12:39 Et je passe la parole à Anne-Laure.
12:41 Alors, dans quel cadre s'est intervenu tout ça ?
12:44 Donc vous connaissez peut-être l'agenda 2030, sans doute.
12:47 On a parlé un petit peu au niveau de l'ONU.
12:49 Donc ça date de 2015, c'est assez vieux.
12:52 On met du temps tous à le connaître, moi, la première.
12:55 Mais c'est en fait tous les Etats membres de l'ONU
12:57 qui ont voté pour une sorte de programme global
13:00 pour comment on fait pour la durabilité de notre monde.
13:02 Donc ça va de l'éradication de la pauvreté à la bonne nutrition,
13:06 à l'économie d'énergie, etc.
13:07 Ça englobe vraiment tous les sujets.
13:09 Tout le monde s'est mis d'accord sur des objectifs globaux.
13:11 Donc c'est des objectifs sur lesquels il est difficile de ne pas être d'accord, évidemment.
13:15 Et sur lesquels on a tendance à se visualiser,
13:19 surtout sur le numéro 3,
13:20 qui est celui de la bonne santé et du bien-être.
13:24 Concrètement, ce n'est pas seulement des beaux objectifs en l'air qui ont été fixés.
13:28 Il faut savoir que l'ONU a mis en place derrière tout un dispositif de suivi, de mesure.
13:33 Chaque pays qu'il soit développé ou en voie de développement
13:37 doit avoir un système statistique qui permet de mesurer son évolution
13:41 année après année sur les différents engagements qu'il va prendre.
13:44 Et donc dans ce cadre-là, la France s'est dotée d'une feuille de route pour 2030
13:49 avec ces objectifs et suit chaque année.
13:52 Donc c'est disponible sur le site Agenda 2030.
13:54 Un certain nombre d'indicateurs très précis
13:56 par rapport à ce qu'ils se sont engagés à faire au niveau de l'ONU.
13:59 Et dans ce cadre-là, l'ONU sollicite les différents pays
14:03 pour faire ce qu'ils appellent des revues nationales volontaires
14:06 pour qu'ils viennent chaque année exposer leurs avancements.
14:09 Donc tous les pays ne passent pas tous les ans.
14:11 Mais exposer leurs avancements par rapport à un certain nombre
14:14 de ces objectifs de développement durable.
14:16 Dans ce cadre-là, on peut se dire,
14:19 par rapport à ce qui a été présenté juste avant par Agnès,
14:21 comment est-ce que nous, on s'inscrit là-dedans ?
14:24 Et donc on a vite repéré que d'abord,
14:27 ça s'inscrit dans le cadre de l'économie d'eau.
14:29 Ce qu'on a dit, économie d'eau directe, mais aussi indirecte.
14:33 Quand on ne consomme pas de bidon plastique,
14:35 pour fabriquer le bidon plastique, il a fallu beaucoup d'eau.
14:38 Ça marche aussi pour l'objectif de développement durable numéro 8
14:43 qui est sur le travail décent, la croissance économique,
14:45 avec tout le confort de travail que ça apporte pour les soignants.
14:50 Ça répond également à l'objectif de développement durable numéro 12
14:54 qui est sur la consommation et la production responsables.
14:57 Donc toute la notion d'économie circulaire,
14:59 nos gros bidons, nos grosses cartouches de concentré sont réutilisées,
15:04 on réduit la consommation de matières, notamment de plastique,
15:07 d'acide aussi, puis ça réduit aussi les déchets.
15:10 Et puis ça contribue à l'ODD 13,
15:12 qui est la lutte contre le changement climatique
15:14 avec une réduction des émissions de carbone.
15:17 Et alors, dans ce cadre-là, la France,
15:22 dans le cadre de sa revue nationale volontaire
15:24 qu'ils ont préparée pour cet été,
15:26 ils se sont dit "on va établir notre rapport".
15:28 Donc là, les ministères se sont organisés entre eux,
15:31 ils ont produit un énorme rapport où ils suivent vraiment
15:33 toutes les statistiques par rapport à leurs objectifs de développement durable.
15:36 Et puis là, ils se sont dit "c'est bien, mais en fait,
15:39 il n'y a pas que le ministère, il n'y a pas que le gouvernement
15:42 qui bosse sur ce sujet-là, il y a des choses qui se passent aussi
15:45 en province, sur les territoires, des acteurs privés,
15:48 des acteurs associatifs, des citoyens, des collectifs,
15:51 aussi des collectivités locales qui oeuvrent dans ce sens-là
15:55 pour les objectifs de développement durable".
15:57 Et donc ils se sont dit "ce n'est pas forcément ce qui est demandé
15:59 par l'ONU, mais nous, on va leur proposer de venir
16:01 avec quelques personnes très diverses de la société civile
16:04 et des territoires pour montrer que sur le terrain,
16:07 il y a aussi des choses bien qui se font".
16:09 Et alors, dans ce cadre-là, de manière un petit peu
16:11 dernière minute, en mai, ils ont lancé un appel à candidature.
16:15 Pour un certain nombre d'objectifs de développement durable,
16:17 dont l'eau. Donc à l'idéal, on l'a vu passer,
16:19 on a monté un dossier, deux jours après, on était rappelé
16:22 "vous êtes sélectionnés, venez pitcher à Paris".
16:25 Donc on va pitcher à Paris.
16:27 Et là, dans notre jury, il y avait notamment
16:32 Madame Meghalie Rehegadzazit, qui est une géographe
16:37 qui est assez médiatisée, qui est spécialiste
16:39 de la résilience, de l'adaptation climatique,
16:41 et puis qui est membre du Haut Conseil pour le climat,
16:43 qui a démissionné cet été, et qui est très sensible
16:47 aux questions de santé et aux liens avec le développement durable,
16:50 et qui, à la fin, on a eu la chance de pouvoir discuter avec elle,
16:53 m'a dit "en fait, je suis très sensible au sujet de la dialyse
16:57 parce que j'ai déjà eu à gérer des crises de l'eau,
16:59 par exemple à Mayotte, et la question de la dialyse
17:03 se pose à chaque fois, et c'est vraiment une problématique
17:05 qui est forte, et vous êtes vraiment un sujet emblématique".
17:07 Et donc, en fait, Calidia a été sélectionnée pour partir,
17:11 donc en fait, avec cinq autres représentants
17:14 de la société civile, donc très divers.
17:16 Il y avait, par exemple, un autre ATD, qui est ATD Carmond,
17:19 qui venait présenter son territoire zéro chômeur.
17:21 Il y avait aussi une mairie qui présentait
17:23 son dispositif énergétique, etc.
17:25 Et donc, on a eu la chance de pouvoir présenter,
17:28 en 3 minutes 30, vous allez voir, c'était rapide,
17:31 mais c'était important, cette initiative de Calidia,
17:35 mais aussi de tous les établissements de dialyse
17:37 qui s'engagent dans cette dynamique,
17:39 notamment en lien avec le groupe Néphrologie verte
17:42 de la SFNDT, pour pouvoir présenter, voilà,
17:45 comment est-ce que, sur le terrain, nous aussi,
17:47 on prend part à ces objectifs de développement durable,
17:49 et on fait tous avancer ce sujet.
17:52 J'ai le plaisir de donner la parole à Anne-Laure Camaroc.
17:55 Donc, Anne-Laure Camaroc, je représente Calidial,
18:03 qui est un établissement de santé rénale,
18:05 privé, non lucratif, basé en Auvergne-Rhône-Alpes.
18:08 L'eau est un médicament pour les modialises,
18:11 un intrant qui est indispensable.
18:13 Dès 2015, sous l'impulsion de la directrice générale,
18:16 le docteur Agnès Cayette-Beaudoin,
18:18 nous avons décidé d'investir dans un système pionnier en France
18:21 qui permet d'économiser près de 5 000 litres d'eau
18:24 par mois et par patient.
18:26 Et depuis, nous avons dupliqué ce système sur d'autres sites.
18:29 Notre projet repose sur 2 éléments.
18:31 D'une part, un traitement d'eau efficient.
18:34 L'eau participe au processus de soins
18:36 dans l'activité des modialises,
18:38 donc tous les établissements ont un traitement d'eau.
18:40 Mais jusqu'à 50 % d'économies d'eau peuvent être réalisées
18:43 en le renouvelant, en le modernisant.
18:46 Pour vous donner un ordre d'idée, à chaque installation,
18:48 c'est l'équivalent d'une piscine olympique d'eau potable
18:51 qui peut être économisée par an.
18:53 D'autre part, notre innovation est d'avoir couplé
18:56 à ce renouvellement de traitement d'eau
18:58 une centrale de fabrication d'acides.
19:00 Habituellement, les acides concentrés,
19:02 qui sont nécessaires pour le processus des modialises,
19:05 sont fabriqués en usine,
19:07 conditionnés en bidon ou en poche plastique
19:10 et transportés par camion jusqu'au site de dialyse.
19:13 La relocalisation de la production in situ
19:16 se fait à partir de barils de concentré en poudre
19:19 et permet de faciliter, notamment, la manutention par les soignants.
19:23 Les soignants n'ont plus à aller chercher les bidons,
19:25 les emmener au pied du lit de chaque patient.
19:27 Le système est facilité.
19:30 On comprend leur engouement, d'ailleurs, pour cette innovation.
19:33 Ce projet est un parfait exemple
19:35 d'éco-conception globale des soins.
19:37 Il permet notamment la diminution de la consommation d'eau,
19:41 de l'impact carbone avec moins de transport,
19:44 des déchets plastiques, plus de bidons,
19:47 de la consommation de matière, il n'y a plus de gaspillage d'acides
19:50 et il participe aussi à l'amélioration
19:52 des conditions de travail des soignants.
19:54 Merci pour la présentation de votre projet.
19:57 On voudrait vous demander également
19:59 comment vous fonctionnez dans une logique partenarielle
20:01 avec votre écosystème d'acteurs territoriels.
20:03 Cette réussite repose effectivement sur l'innovation technique
20:07 qui a été conduite par les industriels,
20:10 mais elle suppose avant tout un travail partenarial pluriprofessionnel.
20:14 Le système est facilement reproductible
20:16 à l'échelle de tout établissement de dialyse.
20:18 Il mérite donc d'être connu, favorisé et financé.
20:21 Les enjeux sont désormais d'en valoriser les bénéfices,
20:24 de pouvoir les quantifier par la recherche scientifique
20:27 et de les faire connaître lors de congrès scientifiques
20:30 ou alors via, par exemple, la Société française de néphrologie
20:33 et son groupe Néphrologie verte
20:35 qui promeut les bonnes pratiques écologiques en dialyse.
20:38 Par cette innovation, nous participons à l'effort collectif
20:41 de gestion durable des ressources en eau.
20:44 Au plan mondial, entre 2015 et 2020,
20:47 l'ONU mesure une augmentation de 9%
20:49 de l'efficacité de l'utilisation de l'eau.
20:52 Néanmoins, ces progrès n'effacent pas le défi
20:54 qui reste majeur d'ici 2030.
20:57 Calidia l'illustre donc que chacun a sa place
21:00 à prendre pour servir l'ambition de la JADIN 2030
21:03 et que les petits acteurs, souples et réactifs,
21:06 participent à leur échelle et sur leur territoire
21:09 aux efforts d'innovation, de sobriété
21:11 et de transformation de la France.
21:13 Je vous remercie.
21:15 Merci beaucoup, Madame Cameroch.
21:17 (...)

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