Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:00 Quasiment 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour face à Philippe Devilliers.
00:04 Bonsoir Philippe Devilliers.
00:06 Bon, Eliott.
00:07 Vous reconnaissez ?
00:08 Ah bah oui, menu chrétien.
00:10 *musique*
00:15 Mais vous êtes venu avec des cadeaux Philippe Devilliers ?
00:18 Oui.
00:19 Mais vous êtes en fait un peu le père Noël.
00:20 Oui.
00:21 Vous avez de l'avance, vous avez quelques heures d'avance.
00:23 En fait je me suis dit pour Noël quand même...
00:26 Vous êtes venu avec quoi ? Montrez, c'est immense !
00:28 Je me suis dit je vais faire un cadeau à Eliott et un cadeau à Geoffroy.
00:31 Oui mais là vous savez c'est la politique de la chaise vide.
00:34 Regardez, Geoffroy le jeune, no good ! Que fait-il ?
00:38 Et alors c'est deux cadeaux de Vendée.
00:40 Ah la Vendée.
00:42 C'est la brioche de Vendée qui est la meilleure brioche du monde.
00:45 Elle est reconnue.
00:46 Élue meilleure brioche du monde ou là vous êtes un peu plus marseillais que Vendéen ?
00:50 Élue par moi.
00:51 Ah bah c'est bien ce que...
00:53 C'est pour moi ?
00:54 Oui.
00:55 Comme j'ai une petite faim, plus la brioche.
00:58 Oh la la mais regardez, immense !
01:01 Et puis là c'est le chocolat Gellenser de Vendée.
01:04 Oh la la !
01:05 La roche d'Orient, le meilleur chocolat du monde.
01:08 Élu par vous également ?
01:10 Oui parce que quand on était petits, ma soeur et mes frères, mon père allait chercher spécialement ce chocolat.
01:18 C'est une famille d'origine polonaise qui s'est installée en Vendée, voilà le résultat de l'assimilation.
01:23 Eh bah écoutez, c'est un grand merci.
01:25 C'est le meilleur chocolat du monde.
01:26 Ça c'est pour Geoffroy j'imagine.
01:27 C'est pour Geoffroy, voilà.
01:28 Regardez ce que je vais faire, c'est quand même exceptionnel.
01:30 Je vais offrir un cadeau à une chaise vide.
01:33 Oui, voilà.
01:34 Geoffroy Lejeune, qui va être très heureux de recevoir ces chocolats.
01:38 Merci beaucoup Philippe Devilliers.
01:40 C'est gentil, c'est bien de commencer cette émission à quelques heures de Noël, je le disais, par ces présents.
01:46 En d'autres temps, on offrait des oranges dans les sabots en Vendée.
01:51 Vous avez eu des oranges ? Ah, Geoffroy Lejeune arrive.
01:54 Venez Geoffroy Lejeune, venez vite.
01:56 En plus, vous avez des cadeaux.
01:58 Philippe Devilliers, c'est un peu le père Noël.
02:00 J'ai eu ça.
02:01 Regardez, vous avez un cadeau.
02:02 Ce sont des chocolats.
02:03 Merci Philippe.
02:04 C'est les meilleurs chocolats du monde.
02:06 Voilà.
02:07 Sinon, je n'aurais pas fait un cadeau comme ça, banal.
02:10 Toujours élus par vous, les meilleurs chocolats du monde.
02:12 Oui.
02:13 Toujours.
02:14 Vous parlez de la Vendée, Philippe Devilliers.
02:16 On a énormément de choses à traiter ce matin, mais je voulais vraiment qu'on revienne.
02:19 On salue d'abord Geoffroy.
02:21 On l'embrasse fort.
02:22 On l'embrasse chaleureusement.
02:24 La Vendée, Philippe Devilliers, qui est peut-être l'ennemi public numéro un du côté des laïcats.
02:30 Parce que chez vous, vous respectez la tradition de Noël.
02:33 Au moment de Noël, vous avez les abribus avec des images qui représentent la nativité.
02:39 Il y a quelques jours, cette représentation.
02:43 Mais l'année dernière, ça avait fait polémique.
02:45 Et notamment, les jeunes socialistes de Loire-Atlantique qui avaient tweeté apparemment le conseil départemental de la Vendée
02:51 a oublié que la loi de 1905 concerne aussi les catholiques.
02:55 Première question, Philippe Devilliers.
02:57 En quoi est-ce aussi important en Vendée de respecter les traditions de Noël ?
03:02 Alors d'abord, ce sont mes successeurs qui ont apposé ces images dans le droit fil
03:12 de ce que j'avais fait en 1989, en décidant de mettre sur les abribus à l'occasion de Noël,
03:20 donc l'image de la nativité.
03:23 Et à l'époque, j'avais dit, et je le répète devant vous, j'avais dit voilà quelle est la justification.
03:31 Ce sont les abribus de la laïcité.
03:35 C'est intéressant, pourquoi ?
03:37 Parce que l'enfant qui est au milieu de l'image, c'est le fondateur à l'âge adulte de la laïcité.
03:46 On l'oublie.
03:48 C'est lui qui dira plus tard, par une objurgation qui a fondé la civilisation,
03:56 "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu."
04:00 C'est-à-dire que c'est lui qui a dessiné la société occidentale
04:05 avec la distinction entre le temporel et le spirituel.
04:09 Et donc j'ai pensé que pour les Vendéens qui s'étaient soulevés au nom de la liberté,
04:14 ils étaient heureux qu'ils pactisent avec cette belle tradition qui a fondé la civilisation.
04:20 C'est-à-dire qu'en fait, nous sommes là au cœur de la symbolique qui nous a constitués.
04:24 Donc c'est un acte de mémoire vivante, c'est un acte de laïcité mémorielle, on dirait aujourd'hui.
04:33 Et c'est aussi un acte de résistance pour que nous puissions préserver et transmettre notre patrimoine.
04:40 Philippe de Villiers, on va parler d'une légende, Brigitte Bardot.
04:44 Elle a donné une interview en toute transparence à nos confrères de Valeurs Actuelles cette semaine.
04:48 Une sorte de cri du cœur qui est partagé par une grande partie des Français.
04:53 Une France qui est, et on en a beaucoup parlé depuis le début de l'année, une France qui est souvent oubliée.
04:58 Voyez le sujet de la rédaction de CNews et on en parle juste après.
05:01 Une interview sans filtre et des propos cinglants.
05:05 À l'égard de la France d'abord.
05:07 La France est foutue pour le moment, mais avec une reprise en main par un gouvernement autoritaire et avec des couilles,
05:12 elle peut renaître de ses cendres.
05:14 Côté politique, toujours après avoir critiqué l'engagement d'Emmanuel Macron auprès de la cause animale,
05:19 l'ancienne actrice dresse un bilan sévère de sa présidence avant de réaffirmer son soutien à Marine Le Pen.
05:25 Son bilan est mauvais surtout, pas que sur la question animale.
05:29 Si seulement Macron avait un peu d'empathie, de sens humain, de respect pour la vie et ses concitoyens.
05:34 Et si Brigitte Bardot vit isolée dans sa mythique villa de la Madraga Saint-Tropez,
05:39 elle déplore une islamisation de la France.
05:41 Avant j'aurais dit que je ne voulais pas vivre dans une France islamisée.
05:45 Aujourd'hui je dis que je ne veux pas mourir dans une France islamisée.
05:48 Des propos sévères aussi à l'égard des féministes.
05:51 Je suis contre toutes les militantes féministes.
05:54 Leur combat est ridicule et ne sert à rien.
05:56 Moi je suis masculiniste.
05:58 Les femmes ont toujours eu des places prépondérantes dans la vie.
06:00 Il leur suffit de le vouloir, d'avoir du caractère, d'être intelligente et de bien savoir entartiller les mecs.
06:06 Emmanuel Macron et les féministes ne sont pas les seules à s'être attirées les foudres de l'hexicone.
06:11 Le pape François s'est vu qualifié de branquignole.
06:16 On vous imagine d'accord avec la quasi-totalité de ce qu'elle dit.
06:21 Mais pour vous, qu'est-ce que ça signifie le fait qu'une personne aussi emblématique que Brigitte Bardot parle comme ça aujourd'hui ?
06:28 Je ne suis pas surpris parce que je la connais depuis longtemps et j'ai pour elle admiration et affection.
06:37 C'est une personne indépendante, Brigitte.
06:43 Pour moi, Brigitte Bardot, c'est la France que j'ai connue et qui n'existe plus.
06:52 La France des Trente Glorieuses, la France d'Alain Delon, de Raymond Coppa, de Jacques Antille, de Jacques Brel, d'Édith Piaf.
06:59 C'était monumental.
07:02 Et cette France-là, elle puisait ses racines, ce qu'elle dit et ce qu'elle sous-entend dans son interview magistrale.
07:09 Elle puisait ses racines dans le plus haut Moyen-Âge.
07:13 Charles Seignebosch, le grand historien, disait au XIXe siècle qu'en fait la France n'a pas beaucoup changé du point de vue de ses valeurs et des vertus civiques depuis le XIIe siècle.
07:27 Quand sont arrivés en même temps le corps des villes, les cathédrales, la chevalerie et la courtoisie.
07:32 Elle est l'héritière des hautes dames de Haut-Port et de Seignerie.
07:39 Et elle regrette cette France qui a perdu l'essentiel de ses voisinages et peut-être parfois même son âme.
07:50 Et en fait, elle est très lucide.
07:52 Elle dit ce que j'ai dit récemment.
07:55 Tout est perdu, tout est sauf.
07:59 Il y a toujours de l'espoir parce qu'avec les Français, tout est toujours possible.
08:05 Simplement, depuis mai 68, elle a arrêté sa carrière en 73.
08:10 Elle a senti que ce n'était plus ça.
08:12 Vous vous rendez compte ? Gabin, Gérard Philippe, Alain Delon.
08:18 Et donc, elle a cette parole magnifique et qui résume tout.
08:29 Avant, je croyais que j'allais vivre dans une société islamisée.
08:35 Je ne le voulais pas.
08:36 Et aujourd'hui, je ne veux pas mourir dans une société islamisée.
08:39 C'est-à-dire, c'est une combattante.
08:41 Et par exemple, vous savez, elle s'est battue contre l'abattage rituel sans étourdissement.
08:49 Qui en parle ? Personne.
08:52 Où sont les animalistes ? Où sont les écolos ?
08:55 Elle a une cohésion, une cohérence et elle a le courage français.
09:05 Je la salue parce que je sais qu'elle nous regarde, parce qu'elle l'a dit dans l'interview.
09:09 À la fin de l'interview, effectivement, elle explique qu'elle regarde beaucoup face à Philippe Devilliers.
09:14 Philippe Devilliers, parlons à présent de la loi Immigration.
09:17 C'est une loi qui a déchaîné les passions politiques, alors qu'elle fait consensus chez les Français.
09:25 Vous avez 7 Français sur 10 qui considèrent que le contenu de cette loi est plutôt positif.
09:31 Dans ce grand brouhaha, je voudrais qu'on s'arrête un instant sur le président de la République
09:35 qui a accordé un entretien de deux heures.
09:37 Je vais vous citer les mots du président et vous allez me dire si oui ou non, pour vous, il a été convaincant.
09:43 Il y a un problème d'immigration dans le pays parce qu'il y a trop d'immigration clandestine
09:47 et que ça crée des déséquilibres, des pressions.
09:49 Je ne crois pas pour autant que l'on soit dépassé par l'immigration,
09:53 mais on a des vrais problèmes d'immigration.
09:55 Il y a plus de pression migratoire qu'il y a 10 ans dans le pays.
09:59 Emmanuel Macron, sur cette question-là, sur cette loi-là, sur la manière de la défendre,
10:03 est-ce que vous l'avez trouvé convaincant ?
10:05 C'est le président de la République des dervishes tourneurs.
10:11 C'est-à-dire ?
10:13 Vous ne connaissez pas les dervishes tourneurs ?
10:15 Je pense qu'il faut vous préciser.
10:17 Dans la religion soufie, qui est une branche très pacifique de l'islam intériorisé,
10:23 il y a une danse qui est la danse des dervishes tourneurs
10:28 et qui consiste à se tourner sur soi-même et à danser comme une toupie.
10:35 Et c'est l'image qui me vient à l'esprit.
10:38 On l'a vu sur cette fameuse chaîne où règne l'esprit public,
10:45 avec des gens extrêmement vindicatifs et offensifs dans l'interview.
10:50 Et alors il répond ceci.
10:53 C'est ma loi.
10:56 Et la preuve, je vais demander au Conseil constitutionnel de la démolir.
11:02 C'est le dervish tourneur.
11:04 C'est ma loi et il faut que le Conseil constitutionnel la démolisse.
11:08 Bon, donc est-ce non-non ?
11:11 Où est la vérité ? Que veut-il ?
11:14 De même que quand il a fait la loi, il a dit en fait à ses collaborateurs
11:19 pour pouvoir permettre la régularisation des sans-papiers,
11:23 il faut faire une loi contre l'immigration.
11:26 C'est très fort.
11:28 Là, en même temps, ça dépasse l'entendement.
11:32 Ça nous dépasse complètement.
11:34 On n'est pas dans une logique qui n'est plus aristotélicienne.
11:38 Et en réalité, vous savez ce que je pense ?
11:41 Il y a eu 30 lois, c'est la 30e.
11:44 - Oui, c'est la 30e, depuis 1980.
11:46 - Et c'est la même comédie en fait.
11:48 C'est-à-dire qu'en fait, on fait croire aux Français, aux pauvres Français,
11:52 que ça y est, cette fois-ci, c'est réglé.
11:55 Alors qu'en fait, c'est une...
12:00 disons un toilettage cosmétique.
12:03 Puisqu'on ne touche pas à l'essentiel.
12:06 L'essentiel, c'est les frontières.
12:08 Il arrivera autant de monde qu'avant,
12:10 puisque c'est Schengen, c'est l'Europe,
12:12 et ensuite, on ne touche pas aux droits.
12:14 On ne touche pas à la Cour européenne des droits de l'homme, etc.
12:17 Donc en réalité, puis on ne touche pas aux accords avec l'Algérie,
12:21 on ne touche pas à l'AME, etc.
12:23 Donc ce sont des mesurettes
12:27 qui donnent satisfaction sur le coup à ceux qui les prennent.
12:34 Avec un point positif, c'est que la gauche,
12:37 qui a cru y voir une grande loi,
12:40 est prise de panique à l'idée
12:46 qu'il puisse y avoir l'ombre portée de la préférence nationale.
12:50 On parlera de la préférence dans un instant,
12:52 mais vous avez parlé du Conseil constitutionnel.
12:54 Les sages pourraient censurer plusieurs articles de cette loi,
12:59 une vingtaine d'articles seraient dans son viseur.
13:01 Mais il n'y a pas que les sages, il y a aussi les magistrats.
13:04 Je ne sais pas si vous avez vu la déclaration,
13:06 le tweet du syndicat de la magistrature.
13:08 "Le texte issu de la CMP est une honte absolue.
13:11 Mélange d'inhumanité, de cynisme et d'indignité.
13:15 Il est encore temps de sauver l'honneur républicain."
13:17 Deux points, retrait du texte.
13:20 Point final.
13:21 Qui nous gouverne, Philippe de Villiers ?
13:23 J'ai écrit un livre sur le roi Soleil.
13:30 Le 15 avril 1685, le roi Soleil en a marre des juges.
13:38 Et qu'est-ce qu'il a fait ?
13:41 Il était à la chasse à Fontainebleau.
13:43 Il a quitté la chasse parce qu'il a appris.
13:45 Martin lui dit "Attention, les juges du parlement de Paris
13:50 sont en train de faire un coup d'État
13:52 et de vous prendre un morceau de votre souveraineté."
13:55 Il arrive avec son fouet, son justeau corps et ses bottes toutes crottées.
13:59 Et il s'adresse au juge et il donne un coup de fouet.
14:02 Il a dit "Maintenant ça suffit, vous n'avez pas le pouvoir,
14:05 vous êtes des juges et les juges sont faits pour juger
14:07 et le roi pour régner."
14:09 Là, en fait, on a un conseil constitutionnel
14:13 qui est à la dérive.
14:15 Michel Debré a dit "Le conseil constitutionnel est là pour vérifier
14:22 que le parlement n'empiète pas sur les pouvoirs du gouvernement."
14:27 C'est ça le conseil constitutionnel.
14:29 Et là, maintenant, on est dans une dérive. Pourquoi ?
14:31 Parce que le conseil constitutionnel en appelle au grand principe
14:35 et a fondé au fil du temps un corpus idéologique
14:41 qui fait de lui le bras armé des minorités
14:44 et qui transforme complètement la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
14:50 Le citoyen est oublié, les droits de l'homme l'emportent sur les droits du citoyen.
14:54 Ça veut dire que, alors peut-être vous, vous êtes trop jeunes
14:57 pour connaître cette distinction des juristes du début de la Ve République,
15:04 mais on a vu mourir le principe de discrimination
15:10 qui était le principe fondateur des nations.
15:13 C'est-à-dire, une nation, on accorde des droits supérieurs aux étrangers,
15:17 sinon il n'y a plus de nation.
15:18 Et celui qui a tué la nation, qui a tué ce principe, c'est François Mitterrand.
15:23 Parce qu'il y avait une double distinction pour le national par rapport à l'étranger,
15:27 c'était le droit de vote et la pérennité du séjour.
15:30 Et quand Mitterrand a dit "Les étrangers sont chez eux chez nous", c'était fini.
15:35 On continue de parler de cette loi immigration
15:38 et vous l'avez abordée tout au long de la semaine,
15:40 il a plus été question de lutter contre le rassemblement national
15:43 que de savoir si cette loi permettait de mieux réguler les flux
15:46 ou encore de contrer l'immigration illégale.
15:50 La gauche et une partie de la Macronie a poussé des cris d'orfraie
15:53 avec une ligne rouge qui aurait été franchie pour la première fois
15:57 la priorité nationale ou la préférence nationale.
16:00 Et je vous propose une déclaration, celle de Marine Le Pen,
16:03 qui a peut-être été le détonateur de, finalement,
16:07 toute cette politique politicienne autour des voix, etc. sur l'idéologie.
16:13 Écoutez.
16:14 On peut tout de même se réjouir d'une avancée idéologique,
16:18 d'une victoire même idéologique du rassemblement national
16:21 puisque est inscrite maintenant dans cette loi la priorité nationale,
16:27 c'est-à-dire l'avantage donné aux Français par rapport aux étrangers
16:34 présents sur notre territoire dans l'accès à un certain nombre
16:40 de prestations sociales qui sont aujourd'hui soumises
16:43 pour les étrangers à des conditions, certes, pas assez sévères à notre goût,
16:49 mais sur le principe, je crois que c'est une grande victoire idéologique
16:53 de notre mouvement.
16:55 - Est-ce que c'est si grave que ça, la préférence nationale ?
16:58 - Vous savez, Louis Bouillard, vous connaissez ?
17:02 - Bien sûr.
17:03 - Il a dit à Beurre FM, c'est ça ?
17:07 - Oui.
17:08 - Il a dit que... il a avoué qu'il avait été dealer.
17:13 - Je vois pas trop le rapport pour l'instant.
17:16 - Ah ben vous allez le voir.
17:17 Je voudrais m'accuser devant vous, publiquement,
17:21 d'avoir pratiqué la préférence nationale.
17:24 [Rires]
17:27 Quand j'étais rue de Valois, au ministère de la Culture,
17:31 je vérifiais que les films français bénéficiaient des recettes
17:37 du cinéma américain.
17:38 C'est le principe de l'exception culturelle.
17:41 On faisait financer le cinéma français par le cinéma américain.
17:46 C'est encore en place.
17:47 C'est l'exception culturelle.
17:49 Et les artistes qui s'expriment dans l'humanité
17:52 contre la préférence nationale,
17:54 ils vivent grâce à la préférence nationale.
17:56 Alors, maintenant je vais vous répondre en allant au fond des choses.
17:59 Moi, je suis pour la préférence familiale, déjà.
18:04 C'est-à-dire que le père de famille soutient et aide ses enfants
18:11 plus que les enfants des autres.
18:13 Est-ce choquant ?
18:14 C'est son rôle.
18:15 C'est son devoir.
18:17 Je suis pour la préférence locale et je l'ai pratiqué.
18:20 C'est-à-dire qu'un maire, il embauche un cantonnier.
18:24 Si le cantonnier est de la commune, on y va.
18:27 Et puis un président de conseil général,
18:31 il fait en sorte, dans son département,
18:33 que les entreprises de son département aient accès au marché,
18:38 aux appels d'offres,
18:39 plutôt que les entreprises américaines ou allemandes.
18:43 Ça s'appelle la préférence départementale.
18:46 Et donc la préférence nationale, en fait,
18:49 elle a été inventée par la gauche.
18:51 Celui qui parlait tout le temps de la préférence nationale,
18:55 c'est Léon Blum.
18:56 Et celui qui a fondé la préférence nationale,
18:59 c'est Édouard Herriot, en 1932,
19:02 soutenu par la SFIO, le Parti Communiste Français.
19:05 La préférence pour l'emploi, etc.
19:08 Et donc, en réalité, la préférence nationale,
19:11 elle fait la distinction entre le citoyen et l'étranger.
19:17 On considère que le citoyen a des droits
19:20 qui sont supérieurs aux droits de l'étranger.
19:24 Ça pose la question suivante.
19:26 C'est la question de la nation.
19:29 Il y a deux conceptions de la nation,
19:32 deux visions de la nation.
19:33 Première vision,
19:35 la nation est une communauté de mémoire,
19:41 d'allégeance et aussi d'avantages communs.
19:45 Ça, c'est la conception traditionnelle.
19:49 Hélas, depuis Maastricht,
19:53 depuis que la France n'existe plus en tant que nation souveraine,
19:56 circule une nouvelle conception
19:59 pour laquelle se bat la gauche.
20:01 Ce n'est plus une communauté,
20:03 c'est un espace d'ayant droit
20:06 avec des avantages humains.
20:11 C'est-à-dire, on remplace la proximité,
20:15 la nationalité par l'humanité.
20:17 On remplace le citoyen par l'homme.
20:20 À partir du moment où tout homme dans le monde entier,
20:23 en arrivant en France,
20:24 a les mêmes avantages que n'importe quel citoyen français,
20:27 il n'y a plus de citoyenneté.
20:28 D'ailleurs, il ne parle plus de citoyen français.
20:32 Il ne parle plus de civisme.
20:33 Et donc, le principe de non-discrimination,
20:37 c'est le principe de la jurisprudence
20:40 du Conseil des cinq cours suprêmes.
20:43 Et c'est le principe européen par excellence,
20:46 le principe de non-discrimination.
20:49 Vous avez parlé de la gauche, parlons un peu de la droite.
20:53 Les Républicains ont crié victoire cette semaine.
20:55 J'ai entendu Olivier Marlex expliquer que ce texte,
20:59 c'était le retour de la droite de Charles Pasquoie.
21:02 Je voudrais qu'on se plonge dans les années 90,
21:07 avec deux séquences, deux archives.
21:09 1990 d'abord, ce sont les États généraux de l'opposition
21:13 et Valéry Giscard d'Estaing va attaquer la politique de gauche
21:16 en matière justement migratoire.
21:18 Nous n'acceptons ni la xénophobie, ni la francophobie.
21:26 La France n'est pas un pays d'immigration
21:29 et nous devons nous donner les moyens réglementaires
21:32 et administratifs de gérer un quota zéro d'immigration.
21:37 Philippe Devilliers, vous étiez à Villepinte à ce moment-là.
21:40 Quelle était la ligne de la droite ?
21:42 En fait, Giscard, premièrement, regrette ce qu'il a fait en 1974-75,
21:50 le regaupement familial, parce qu'il en voit les conséquences.
21:53 Et puis ensuite, on vient d'avoir Mitterrand,
21:57 qui a fait une politique laxiste avec la fameuse race que je viens de vous dire.
22:04 C'est-à-dire une politique qui est entièrement tournée vers...
22:07 Il fait sauter la pérennité du séjour.
22:09 Alors, ce qui s'est passé, c'est que là, tout est d'aplomb, tout va bien.
22:16 Et puis arrive une fameuse soirée où Chirac dit quelque chose qui va tout faire basculer.
22:26 Et c'est un an plus tard, on est en 1991, à Orléans,
22:30 lors d'un dîner débat, le président à l'époque du RFR...
22:34 Mais on n'ose plus en parler parce que...
22:36 On n'ose plus en parler, on va quand même l'entendre.
22:38 Jacques Chirac, 1991, et vous allez nous expliquer la bascule.
22:45 Un Français qui habite à la Goutte d'Or, où je me promenais avec Alain Juppé la semaine dernière,
22:50 il y a trois ou quatre jours,
22:52 et qui travaille avec sa femme,
22:55 et qui ensemble gagne environ 15 000 francs,
22:59 et qui voit, sur le palier à côté de son HLM,
23:04 entassée une famille, avec un père de famille,
23:09 trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses,
23:12 et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler.
23:17 Si vous ajoutez à cela...
23:23 Si vous ajoutez à cela...
23:26 le bruit et l'odeur,
23:30 eh bien, le travailleur français, sur le palier, il devient fou.
23:35 Il devient fou. C'est comme ça.
23:38 Et il faut le comprendre.
23:40 Si vous y étiez, vous auriez la même réaction.
23:43 Et ce n'est pas être raciste que de dire cela.
23:46 Nous n'avons plus les moyens d'honorer le regroupement familial.
23:50 Eh bien, il faut faire un moratoire.
23:52 En quoi cette déclaration Philippe de Villiers,
23:55 et je vous voyais écouter attentivement, sourire à cette déclaration,
23:59 mais change tout du côté de la politique à droite.
24:01 Elle change tout parce que la société de connivence s'abat comme un aigle,
24:06 dans la forêt noire, sur le pauvre Chirac.
24:10 Et il y a Juppé, son ange gardien, qui lui dit "t'es fou, t'es fou, t'es fou".
24:16 Et Juppé qui dira plus tard "je me suis complètement trompé, on s'est trompé".
24:21 Et à partir de cet instant, c'est la grande conversion de la droite à la gauche.
24:25 Et ils font Maastricht.
24:27 Un an après, 1992.
24:29 Un an après les odeurs, c'est Maastricht.
24:31 Et à Maastricht, c'est fini.
24:33 On passe à la fin de la souveraineté française.
24:39 La publicité, on revient dans un instant.
24:42 Puisque vous avez parlé de Maastricht, on va parler de l'Europe.
24:45 Est-ce que finalement, la loi immigration, tout se joue à Bruxelles et non à Paris ?
24:50 On parlera également de Gérard Depardieu, on parlera de Noël en longueur.
24:53 Vous avez beaucoup de choses à nous raconter là-dessus.
24:55 A tout de suite.
24:56 La suite de Face à Philippe de Villiers.
25:02 Philippe de Villiers, je reçois plein de messages.
25:04 Mais qu'est-ce que vous faites avec une immense brioche à côté de vous ?
25:07 C'est parce que gentiment, vous êtes venu avec des présents.
25:10 Et on vous remercie.
25:12 Pour le petit déjeuner, la brioche.
25:14 C'est un grand petit déj.
25:16 Parce que là, regardez, ça fait trois fois ma tête.
25:18 Un kilo. La brioche vendéenne.
25:21 Et Geoffroy a eu des chocolats.
25:23 Merci beaucoup Philippe.
25:25 On parlait de l'immigration juste avant.
25:27 Le projet de loi de cette cacophonie politique qu'il y a pu avoir tout au long de la semaine.
25:33 Et il y a un décalage également que je voudrais éclaircir avec vous.
25:37 On a beaucoup parlé de la loi nationale.
25:40 Alors que dans le même temps, était en train d'être votée
25:44 une sorte de grand projet, grande réforme sur l'immigration et l'asile à Bruxelles.
25:51 Et dans cette même séquence, vous avez Elisabeth Borne qui a d'ailleurs tweeté
25:56 "L'Europe s'est dotée d'un pacte asile-immigration pour renforcer la sécurité à nos frontières extérieures
26:01 et améliorer le traitement des procédures d'asile et de rôtio.
26:04 En Europe comme en France, sur les enjeux migratoires,
26:07 fermeté et solidarité vont de pair.
26:09 Parmi les mesures clés, il y a l'accueil des migrants
26:12 ou alors une compensation financière en cas de refus de l'ordre de 20 000 euros par migrant que vous refusez."
26:19 Philippe de Villiers, rapidement, qui décide ? Paris ou Bruxelles ?
26:23 Alors c'est très simple, écoutez bien.
26:26 Dans la même semaine, la semaine dernière,
26:30 la Cour de justice de l'Union Européenne annonce qu'elle interdit les drapeaux nationaux
26:38 sur les pupitres des députés.
26:41 C'est un symbole.
26:43 Mais ça va plus loin.
26:44 Au même moment où la loi est votée en France,
26:50 l'Europe annonce le pacte migration et asile
26:54 qui permet de relocaliser les migrants par pays.
27:02 Un pays qui n'accepterait pas d'accueillir des migrants,
27:07 parmi le million de migrants qui arrivent dans toute l'Europe chaque année,
27:11 se verrait astreint à une amende de 20 000 euros.
27:15 Enfin, incroyable, l'Allemagne a demandé qu'il soit mis en chantier
27:27 un projet d'élargissement de l'Europe à 35 avec la fin du droit de veto des pays.
27:33 C'est la fin. Cette fois-ci on passe au fédéralisme, plus une armée européenne.
27:37 En réalité, pendant que nous on fait joujou, moumoute, droite, gauche,
27:46 pour ajouter un mois, deux mois aux APL pour les étrangers, etc.,
27:52 l'Europe avance et elle commande.
27:59 Philippe, vous avez été longtemps député européen
28:02 et même vous vous serviez des élections européennes
28:04 pour porter vos thématiques nationales sur le plan européen.
28:08 Est-ce que vous pensez, par rapport à l'époque où vous étiez élu au Parlement européen,
28:11 qu'aujourd'hui c'est pire qu'avant ?
28:14 C'est pire qu'avant parce que la machine s'emballe.
28:17 Je vous parle tout le temps de Maastricht,
28:20 mais après il y a eu Amsterdam, après il y a eu le traité de Lisbonne,
28:24 et maintenant il y a Van der Leyen.
28:26 Quand Van der Leyen va voir le président d'Azerbaïdjan,
28:34 elle n'a pas de mandat.
28:36 Quand elle va en Israël, elle n'a pas de mandat.
28:38 Elle est chef d'État.
28:39 Donc petit à petit.
28:41 Et quand Macron veut aller en Chine,
28:43 il faut qu'il passe par Van der Leyen pour l'accompagner.
28:46 Donc il est devenu le petit télégraphiste,
28:49 enfin le porteur de valise de Mme Van der Leyen.
28:51 Donc en réalité, chaque jour, je vais vous donner un exemple.
28:56 Hier, il y a un député qui s'appelle Jean-Paul Garraud,
29:00 que je connais bien, qui est un député remarquable,
29:03 qui a expliqué, attention, l'Europe vient d'annoncer une décision.
29:09 C'est la légalisation de la GPA, ça y est, avec un certificat européen.
29:15 Donc en fait, tout se passe au-dessus de nous.
29:17 Et qu'est-ce que fait Macron en fait ?
29:19 Il ne le dit pas, Emmanuel Macron.
29:21 Il ne fait que retranscrire les lois européennes.
29:25 En fait, qu'est-ce qui reste au Parlement français pour son gigotis ?
29:30 C'est le calendrier scolaire et la retraite des enceintes aux bâtons.
29:35 Tout le reste, c'est des transpositions.
29:37 On transpose.
29:39 – Je voudrais, Philippe de Villiers, qu'on parle de Claire.
29:42 Claire est une jeune Française, le 11 novembre dernier,
29:46 en fin d'après-midi, alors qu'elle revient des courses à Paris,
29:51 elle va subir un viol.
29:53 Son bourreau est de nationalité centrafricaine.
29:56 Il a déjà été incarcéré,
29:59 sous obligation de quitter le territoire français depuis 2021.
30:03 Et Claire a décidé de prendre la parole.
30:06 Je vous propose de l'écouter.
30:08 – Déjà, pour dénoncer justement les OQTF,
30:11 et j'aimerais bien que les lois soient un peu plus appliquées.
30:14 Et de deux, pour pouvoir porter un message de prévention pour les femmes.
30:17 Parce qu'aujourd'hui, je pense qu'on n'est pas forcément très en sécurité à Paris
30:20 ou dans d'autres grandes villes de France.
30:22 Et au moins, pouvoir faire attention,
30:25 que je les prévienne qu'il faut faire attention,
30:27 regarder derrière soi, prendre un taxi plutôt que le métro,
30:30 le soir, tard dans la nuit, et puis être accompagnée tout le temps.
30:33 Enfin, vraiment faire attention à soi.
30:35 Il faut faire bouger les choses,
30:37 et peut-être moins allouer en tout cas de budget pour ce genre de personnes,
30:41 et peut-être plus pour les victimes.
30:43 – Ça, c'était en tout début de semaine.
30:46 Claire, par certains médias,
30:48 certaines associations ont été prises à partie.
30:51 On lui reproche d'avoir témoigné de faire de la politique.
30:54 Voilà ce qu'elle dit.
30:55 "Les médias, surtout de gauche, ont déformé mes propos,
30:57 en affirmant que je souhaitais m'investir en politique,
31:00 et que j'étais d'extrême droite.
31:02 Mais pas du tout, je dénonce simplement les faits que j'ai vécus,
31:05 et les gens en font ce qu'ils veulent.
31:06 Mais je ne m'engage pas en politique, il n'y a pas de message politique.
31:09 La gauche politise pour ne pas voir la réalité.
31:11 Aucune féministe de gauche n'est venue me parler."
31:15 Vous répondez quoi, Claire, aujourd'hui ?
31:17 Et peut-être aux féministes qui n'ont pas prêté attention à son histoire.
31:22 – Je leur réponds qu'il y a décidément la dichotomie
31:28 que nous subissons entre l'idéologie et le réel.
31:35 L'idéologie nous dit, il n'y a pas d'insécurité,
31:40 il y a juste un sentiment d'insécurité.
31:42 Ça c'est la majeure, la mineure.
31:45 Ceux qui parlent de l'insécurité sont d'extrême droite.
31:49 Conclusion du syllogisme, Claire est d'extrême droite.
31:54 Le réel, elle a été agressée par un OQTF.
31:59 Elle choisit avec un courage inouï d'aller sur le forum
32:04 pour dire "voilà ce qui se passe, voilà ce qui m'est arrivé".
32:07 Et la réaction de la société de connivence, du cercle de la raison,
32:11 c'est de dire "mais qui c'est celle-là ?
32:13 Pour qui se prend-elle ?
32:15 Elle veut faire de la politique ? C'est horrible, ces gens-là.
32:19 J'ai honte pour eux, toutes ces féministes.
32:23 Moi je suis dans le droit fil de Brigitte Bardot qui dit qu'elle est masculiniste.
32:32 – Mais vous avez été l'un des pionniers du féminisme
32:36 et on avait vu cette séquence où vous avez rappelé
32:40 que les femmes mettaient les hommes au monde et nous enterraient.
32:45 C'était les propos que vous aviez pu avoir.
32:47 – C'était du temps où le féminisme allait dans le sens de l'épanouissement de la femme
32:54 et qu'elle finit par dominer l'homme et c'était heureux comme ça.
32:58 En fait c'est la civilisation parce que c'est pas un hasard
33:02 si la patronne de la France, les deux patronnes de la France,
33:05 c'est deux femmes quand même, c'est la Sainte Vierge et Jeanne d'Arc.
33:10 – Parlons de la guerre à présent, la guerre en Ukraine
33:14 qui est de moins en moins traitée par les médias d'ailleurs.
33:17 Philippe de Villiers, le président de la République Emmanuel Macron
33:20 a abordé le sujet depuis la Jordanie face aux troupes françaises.
33:23 Alors que la guerre s'enlise, le chef de l'État promet de soutenir l'Ukraine jusqu'au bout.
33:28 On écoute Emmanuel Macron.
33:31 – Je sais que ces derniers mois, sur tous les fronts,
33:34 vous avez été mobilisés, vous continuez de l'être.
33:37 Je pense à l'Ukraine bien sûr.
33:40 Aujourd'hui, dans ce pays agressé par la Russie depuis le début de l'année 2022,
33:48 dans l'hiver glacial, l'agression russe se poursuit.
33:52 Vous qui savez ce qu'est le rapport de force,
33:54 vous mesurez ce que l'on ne peut laisser faire
33:57 et vous mesurez combien nous ne pouvons laisser la Russie gagner.
34:02 Quel serait le lendemain pour nous, Européens ?
34:07 Nous continuerons donc à aider les Ukrainiens,
34:11 ce que nous faisons, même si cela nous coûte,
34:14 est déterminant pour notre sécurité future,
34:17 pour notre rôle en Europe et pour la souveraineté de cette dernière.
34:21 – On a parlé de ce sujet-là en septembre dernier
34:25 et vous aviez une position à l'époque iconoclaste,
34:28 qui était celle de Nicolas Sarkozy.
34:29 Est-ce que vous comprenez aujourd'hui la position d'Emmanuel Macron
34:31 et le rôle de la France dans cette histoire ?
34:33 – Absolument pas.
34:35 C'est de la folie.
34:39 Depuis septembre, les Américains ont annoncé deux choses, deux décisions.
34:46 Premièrement, l'Ukraine ne rentrera pas dans l'OTAN
34:50 et au même moment, nous on fait rentrer l'Ukraine dans l'Union Européenne,
34:54 ce qui est une folie.
34:55 Et deuxièmement, les Américains ont annoncé
34:59 qu'ils allaient baisser les crédits ou couper les crédits,
35:02 parce qu'ils font comme ils ont fait partout,
35:05 en Irak, en Syrie, en Afghanistan, etc.
35:08 Ils se retirent.
35:09 En fait, on nous a menti trois fois.
35:12 Et on continue à nous mentir, à nous intoxiquer.
35:16 On nous dit, la contre-offensive ukrainienne va finir par réussir.
35:23 Elle a échoué.
35:24 La Russie est en train de gagner.
35:26 Mais la nouvelle n'est pas venue jusqu'à Paris.
35:29 C'est la première fois que dans un studio, quelqu'un ose dire ça.
35:34 Deuxièmement, deuxième mensonge, on nous a dit,
35:40 ça c'est une perle de Bruno Le Maire,
35:44 avec les sanctions, on va mettre la Russie à genoux.
35:49 Et le FMI vient de déclarer que le PIB de la Russie
35:54 était supérieur à l'ensemble des PIB de toute l'Europe.
35:59 Donc les sanctions, elles nous ont pélanisé, nous,
36:03 à tel point qu'en douce, on va chercher du gaz russe par l'Azerbaïdjan.
36:08 Et qu'on fait venir du pétrole dans des conditions qui sont peu honorables.
36:17 Et troisième mensonge, Poutine est isolé,
36:21 il est même presque prisonnier dans son propre pays.
36:24 Et il y a les BRICS, ils voyagent,
36:27 ils reçoivent les Arabies Saoudites, aux Emirats, etc.
36:30 Donc il n'est pas du tout isolé.
36:32 Quand vous avez la Chine, l'Inde avec vous, et l'Afrique,
36:35 donc en fait, pourquoi je dis ça ?
36:39 Parce que la France, ce qu'elle devrait faire, c'est proposer son arbitrage.
36:43 La France, dans l'histoire, c'est une puissance d'arbitrage.
36:46 Pour une paix.
36:48 Parce que cette guerre est inutile, elle nous coûte de plus en plus cher.
36:51 Vous savez ce que coûtera la reconstruction de l'Ukraine ?
36:54 D'après Pierre Lelouch, qui est quand même un expert,
36:57 un type remarquable, qui est souvent sur CNews,
37:00 il connaît bien ces choses-là, il dit entre 400 et 700 milliards.
37:04 Qui va payer ? Les agriculteurs français ?
37:07 Philippe Devilliers, on va parler d'Emmanuel Macron à présent,
37:11 et de Gérard Depardieu.
37:13 Cette semaine, Emmanuel Macron a pris la défense,
37:17 non pas de l'homme, mais d'un droit fondamental,
37:21 la présomption d'innocence.
37:23 Il a, dans un second temps, rappelé la carrière de Gérard Depardieu,
37:27 pour enfin prendre ses distances avec des images
37:31 qui mériteraient un éclaircissement,
37:34 éclaircissement d'ailleurs qui aurait été fait par un huissier aujourd'hui.
37:39 Mais restons sur la présomption d'innocence.
37:42 Voilà ce que dit Emmanuel Macron.
37:44 Je suis un immense admirateur de Gérard Depardieu,
37:46 c'est un immense acteur.
37:47 Il a fait connaître la France dans le monde entier,
37:49 il rend fier la France.
37:50 Ce n'est pas sur la base d'un reportage qu'on enlève
37:52 la Légion d'honneur à un artiste,
37:53 puisque Rima Abdoulmalak, la ministre de la Culture,
37:55 lançait cet appel-là.
37:57 Est-ce que je vais retirer la Légion d'honneur à des artistes
38:00 quand ils disent des choses qui me choquent ?
38:02 La réponse est non, car ce n'est pas un ordre moral,
38:04 et je ne veux pas que ça le soit.
38:06 Est-ce que vous avez été surpris par la déclaration du président de la République ?
38:10 Oui, agréablement surpris.
38:13 Parce que c'est courageux et juste.
38:17 D'une part, de rendre hommage à la carrière d'un très grand acteur,
38:22 et ensuite, de ne pas hurler avec les loups,
38:26 et de laisser à la justice de faire son travail.
38:29 Ça s'appelle la présomption d'innocence.
38:32 Or, ce qu'a fait sa ministre,
38:35 elle n'a pas tenu compte de la présomption d'innocence,
38:37 et sur la foi d'une émission de télé du service public
38:41 qui laisse à désirer,
38:44 elle a donc pris une décision.
38:47 Donc il l'a désavouée,
38:49 il ne pouvait pas faire autrement, il l'a fait,
38:52 et je suis parfois critique à l'égard d'Emmanuel Macron,
38:56 mais là, j'ai trouvé qu'il se comportait de manière tout à fait présidentielle.
39:02 Et la ministre de la Culture, selon vous,
39:04 est-ce qu'il faut que vous habilitez en poste, vous, au ministère de la Culture ?
39:07 Est-ce qu'elle a outrepassé son rôle et est-ce qu'il faudrait qu'elle parte ?
39:11 Dans l'histoire, je me souviens de l'affaire Devaquet,
39:14 quand il avait, avec sa loi, l'affaire Malik-Oussékin, etc.,
39:18 il avait démissionné.
39:19 À l'époque, l'élégance, quand on est comme ça,
39:23 vilipendé par son chef, on s'en va.
39:28 Et moi j'ai fait une suggestion.
39:30 Elle s'en va et elle fonde avec Papendierg
39:34 une société d'autoéblouissement à 50/50.
39:38 - Philippe Devilliers, on va parler à présent,
39:44 vous savez, dans notre émission, il y a aussi la France,
39:46 c'est la France qu'on aime,
39:47 on revient sur l'histoire ou des personnages de France qui nous ont marqué.
39:51 La France qu'on aime, c'est la France aussi du 17e siècle.
39:54 Rapidement, parce qu'il nous reste, et je sais que vous êtes chirurgical,
39:58 il nous reste 6 minutes exactement, Philippe Devilliers.
40:00 Le 22 décembre 1639 naît Jean Racine, poète et dramaturge français.
40:06 Et il s'avère que dans le livre que vous avez publié récemment,
40:09 sur le roi Soleil, vous parlez de Racine,
40:12 puisqu'il a été le biographe, si je ne m'apuse, de Louis XIV.
40:15 Racontez-nous.
40:16 - Il a été l'historiographe.
40:18 Je raconterai juste une chose, comme on a très peu de temps,
40:22 je voudrais rendre hommage à Jean Racine, lui souhaiter bon anniversaire.
40:26 Et je pense que de là où il est, il doit se dire,
40:31 "Oh là là, pauvre culture française."
40:34 Et en fait, c'est lui qui a fait découvrir au monde entier,
40:40 en tant qu'historiographe, que le roi Louis XIV était né avec deux dents.
40:45 Ce qui a fait dire à Grotius, l'ambassadeur de Suède,
40:47 près de la Cour de France, à sa chancellerie,
40:50 "Ce petit roi ne se contente pas de tarir ses nourrices,
40:56 il leur inflige des morsures, il faudra que toute l'Europe
40:59 se méfie d'une telle précoce voracité."
41:04 - Philippe Devilliers, on a commencé par Noël
41:07 et on va terminer cette émission par Noël,
41:09 à quelques heures du réveillon.
41:11 Ce sont des histoires évidemment méréveilleuses,
41:13 et vous souhaitiez, ce soir, revenir sur le Noël des tranchées.
41:16 En 1914, pendant les périodes de Noël,
41:18 les combats se sont arrêtés, le temps du réveillon
41:22 suspendu donc quelques heures.
41:24 Et on retrouve ces récits-là dans le carnet de bord des soldats.
41:30 Racontez-nous ce Noël de la paix.
41:33 - En fait, pourquoi j'ai souhaité parler de ça ?
41:35 Parce que depuis Noël, depuis 2000 ans, il y a la trêve de Noël.
41:40 Et dans toutes les guerres, et même dans les duels,
41:43 il y a la trêve de Noël.
41:45 Ça ne dure que le temps d'une trêve, mais le temps d'une nuit.
41:49 Et donc, vous avez les soldats français, c'est à Ypres,
41:55 qui tout à coup entendent en pleine nuit, dans la neige,
41:59 "Oh, je t'ai le nard."
42:03 Ils sortent la tête de la tranchée,
42:09 et ils voient des sapins, des sapins de Noël.
42:13 Ils sortent de la tranchée, ils enjamblent les barbelés,
42:16 et ils entendent de plus en plus fort "Oh, je t'ai le nard,
42:19 "Oh, je t'ai le nard."
42:21 Et alors, ils se mettent à chanter.
42:23 "Oh, douce nuit, oh, sainte nuit."
42:28 Et ils s'approchent, et ils s'approchent les uns des autres,
42:32 il n'y a pas d'armes, personne ne tire,
42:35 il y a un silence enneigé,
42:38 le silence éternel des espaces infinis, mais frais, disait Pascal.
42:44 Et en fait, là, ce silence, c'est un silence de paix,
42:49 et en fait, ils fêtent ensemble, en trinquant ensemble,
42:54 la naissance du prince de la paix.
42:58 -Philippe de Villiers, il nous reste trois minutes.
43:02 Noël, c'est aussi des contes, des récits.
43:06 Quel est votre conte de Noël ?
43:09 -Moi, si j'avais à raconter un conte de Noël,
43:13 je dirais ceci, sur Noël, sur la crèche.
43:20 Voilà, il y a le minuit chrétien qui monte dans la nuit,
43:25 "Oh, douce nuit", qu'on entend en ce moment.
43:29 Et qu'est-ce qui se passe ?
43:31 Il y a les bergers qui s'approchent lentement,
43:34 et qui déposent au pied du lit de paille
43:38 un fromage de brebis, c'est leur cadeau.
43:42 Et puis, derrière eux, arrivent les rois mages,
43:47 Gaspard, Melchior, Balthazar, et qui déposent leur cadeau,
43:52 l'or, la myre, l'encens.
43:55 Et puis, derrière eux, longtemps après,
43:58 arrivent, depuis la pointe de l'Occident,
44:00 derrière les mages de l'Orient, d'un autre bout du monde,
44:03 le marchand de quenouilles, un vieillard,
44:05 avec sa vieille harou qui grince,
44:08 musique sincère, authentique, du vieux pays profond.
44:14 Et il dépose ses poupées de lin pour envelopper
44:17 l'enfant qui grelotte.
44:19 Et puis, derrière lui, longtemps après,
44:21 s'approche une jeune fille aux tresses d'or,
44:24 le chef inondé de blondeur,
44:27 elle s'appelle Blandine, elle sera sainte Blandine,
44:30 elle s'agenouille, elle vient offrir son martyr.
44:34 Et puis, derrière elle,
44:36 derrière elle, arrive un anachorète, un moine,
44:40 qui dépose son manteau, sa clamide de miséricorde,
44:44 il s'appelle Martin de Tour,
44:47 c'est l'apôtre des Gaules.
44:49 Cette clamide, ça signifie
44:51 "ce que vous aurez fait, au plus petit d'entre nous,
44:54 c'est à moi que vous l'aurez fait".
44:55 Et derrière arrive un anonyme,
44:57 qui dépose une rosace et les plans d'un vaisseau renversé,
45:00 c'est l'architecte de Notre-Dame.
45:01 Et derrière arrive un roi, pieds nus,
45:05 avec la couronne d'épines.
45:07 Et devant la couronne d'épines,
45:09 et au pied du lit de paille,
45:11 il fait la promesse, en partant en terre de promission,
45:15 de troquer sa couronne de puissance
45:17 contre une couronne de souffrance.
45:19 Et derrière lui arrive, parlons de souffrance,
45:22 la piéta de Michel-Ange.
45:24 Et Michel-Ange dépose la piéta.
45:26 Et derrière lui arrive un musicien,
45:28 qui dépose son orgue,
45:29 qui s'appelle Jean-Sébastien Bach.
45:30 "Ô Jésus, que ma joie demeure".
45:32 Et derrière lui arrive un philosophe, Pascal.
45:35 Joie, joie, pleurs de joie, certitude.
45:37 Et derrière lui arrive Verlaine,
45:39 sa romance d'amour sur Noël.
45:41 Et derrière Verlaine, Marcel Pouces,
45:43 et toute la littérature.
45:45 Ils sont là, des centaines, des centaines.
45:47 Et puis derrière ces poètes,
45:50 derrière ces écrivains,
45:52 il y a un homme un peu gêné,
45:55 avec une moustache.
45:57 Il passe sa mort en vacances à Sète.
45:59 Il est venu là.
46:00 Il ne sait pas trop pourquoi,
46:01 parce qu'il est incrédule.
46:02 Mais malgré tout, il se met à genoux.
46:03 Il gratte sa guitare.
46:04 Et qu'est-ce qu'il dit ?
46:06 "Par les quatre horizons qui crucifient le monde,
46:12 pour tous ceux dont la chair
46:15 se déchire ou retombe,
46:18 je vous salue, Marie."
46:20 Cette foule, cette houle,
46:23 cette foule d'artistes, de pèlerins,
46:26 de saints, de héros, d'anonymes,
46:28 d'humbles, de fracturés,
46:30 de pauvres entre les pauvres,
46:34 qui vient devant la crèche.
46:37 Elle sait, depuis 2000 ans,
46:41 que cette crèche,
46:43 avec ce petit enfant qui grelotte
46:45 entre le bœuf et l'âne,
46:47 qui le réchauffe,
46:49 elle sait que cette crèche,
46:52 elle n'a pas préparé un système.
46:55 Elle n'a pas préparé un royaume.
46:59 Elle n'a pas préparé un empire.
47:01 Elle a fondé une civilisation.
47:05 Que dire après ça ?
47:09 Si ce n'est merci, Philippe de Villiers,
47:11 et joyeux Noël.
47:12 Merci, vous aussi, joyeux Noël.
47:14 On a fausse poursuite dans un instant.
47:18 Ce sera l'heure des pros.
47:19 On va saluer tous les téléspectateurs
47:21 qui ont dû être, eux aussi, très émus
47:23 en vous écoutant ce soir.
47:25 Pas facile, après, de faire une autre émission.
47:27 Et vous avez sérieusement parlé de George Brazins ?
47:30 À un moment donné ?
47:31 Ah oui, d'accord.
47:32 Merci.
47:33 Merci, Philippe.
47:34 Merci beaucoup.
47:35 L'info se poursuit sur CNews dans un instant.
47:37 C'est l'heure des pros.
47:38 À tout de suite.
47:39 Merci.