Face à Philippe de Villiers (Émission du 08/12/2023)

  • l’année dernière
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
Transcript
00:00 Il est quasiment 19h et c'est un plaisir de vous retrouver pour votre rendez-vous du vendredi soir face à Philippe Devilliers.
00:06 Cher Philippe Devilliers, bonsoir.
00:07 Bonsoir Eliott.
00:08 Vous allez bien ?
00:09 Bonsoir Geoffroy.
00:09 Bonsoir cher Geoffroy Lejeune.
00:12 Est-ce que vous êtes en forme Philippe Devilliers ?
00:14 Ça va, ça va.
00:15 On a énormément de choses à te dire.
00:17 Malheureusement la qualité est terrible.
00:20 Malheureusement comme chaque semaine, et on en parlera dans cette émission,
00:26 il a été question cette semaine, Philippe Devilliers, du terrorisme islamiste en France.
00:31 Et je voulais qu'on commence par ce sondage édifiant,
00:34 IFOP, deux mois, quasiment jour pour jour, après l'attentat d'Harras et l'assassinat barbare de Dominique Bernard.
00:42 On apprend ce vendredi que 31% des musulmans actuellement scolarisés n'expriment pas de condamnation totale à l'égard de l'auteur de l'attentat.
00:52 Et vous le voyez à l'image, 8% des sondés ne le condamnent pas.
00:57 Et 23% le condamnent mais partagent certaines des positions.
01:04 Donc comment vous réagissez à ce sondage-là ?
01:07 La confrontation est proche.
01:13 L'enchaînement fatal dont j'ai parlé déjà ici, est là devant nous, que personne ne veut voir,
01:29 que les hommes politiques font mine d'ignorer.
01:32 L'immigration est le terreau de l'islam, l'islam est le terreau de l'islamisme, et l'islamisme est le terreau du terrorisme.
01:48 À ne pas voir cet enchaînement, à ne pas savoir le lire, on prend le risque de tout confondre et de ne rien résoudre.
01:58 Je vais vous dire, en écoutant votre question, je pensais à Pierre Chonu, que j'ai bien connu, qui était vraiment un ami proche.
02:06 Il commençait ses cours à la Sorbonne de cette manière.
02:10 Qu'est-ce donc que l'histoire ?
02:15 L'histoire c'est trois choses.
02:18 Le nombre, le nombre, le nombre.
02:24 Quand vous avez une immigration massive que vous ne contrôlez plus, vous êtes impuissant.
02:31 C'est la situation de la France aujourd'hui.
02:34 Impuissance publique.
02:37 J'ai une question à vous poser, en fait vous avez déjà répondu.
02:40 J'allais vous demander qu'est-ce qu'on fait une fois qu'on a ce constat sous les yeux.
02:43 Et vous répondez habituellement dans vos livres, dans cette émission, vous parlez d'assimilation,
02:46 vous dites que la France est un acte d'amour, et vous dites qu'il est possible, en parlant de l'histoire de France,
02:51 en exaltant la France comme un amoureux de la France,
02:54 de convertir à la France ces fameux 31% d'écoliers musulmans qui ne condamnent pas les attentats d'Harass.
03:02 Est-ce que vous y croyez encore ? Est-ce que vous pensez qu'on peut échapper à ce que vous appelez la confrontation ?
03:07 Il y a un professeur, directeur d'établissement, qui était là à cette place il y a quelques instants,
03:14 et qui a répondu à cette question de manière lumineuse.
03:18 Il a dit il y a les 30%, mais il y a les 70%.
03:23 Ceux qui n'ont pas fait la même réponse, ceux qui ont fait secrètement, dans leur for intime, voudraient devenir français.
03:33 Et donc je vous réponds.
03:39 Il faut, sans attendre, faire deux choses.
03:44 Premièrement, stopper, arrêter l'invasion, puisque les chiffres que nous connaissons sont les chiffres d'une véritable invasion.
03:55 Quand vous avez 160 000 demandeurs d'asile, c'est une filière d'immigration, c'est une invasion.
04:00 Et c'est que le début.
04:02 Donc stopper, rétablir la frontière, rétablir la souveraineté, etc.
04:05 Ce n'est pas la loi sur l'immigration d'Armenin qui va résoudre le problème.
04:09 On ne va pas vider la mer avec une petite cuillère, un gobelet.
04:15 Et deuxièmement, franciser.
04:19 C'est-à-dire qu'en fait, on est dans un pays qui a honte de lui-même,
04:26 avec des politiciens qui sont des mendiants et qui veulent se faire pardonner la France.
04:34 Moi, je vous dis la chose suivante.
04:37 Si vous me mettez dans une classe où il y a des petits musulmans,
04:45 et que je leur dis, voilà, nos ancêtres les Gaulois, c'est une convention.
04:50 Bien sûr, ce n'est pas vos ancêtres, mais c'est comme ça, parce qu'on est en France.
04:53 Et vous allez les aimer les Gaulois, je vais vous les faire aimer.
04:56 Du Québec, là, ce sera votre cousin Jeanne, Jeanne d'Arc, votre grande sœur.
05:01 Et puis Malraux sera votre barde.
05:05 Et puis on ira ensemble à Versailles, et le jardin de paradis de Le Nôtre
05:10 deviendra votre jardin de Santésy.
05:12 Je vais vous faire aimer la France.
05:15 En d'autres termes, si on veut qu'il nous ressemble,
05:20 ce ne sera pas dans l'hédonisme, le nihilisme, la laïcité du vide.
05:29 Ce sera dans l'exaltation commune de notre patrimoine vital.
05:36 Et si j'ai fait cette émission avec vous, si j'ai accepté de la faire
05:39 et d'être là avec vous chaque vendredi, c'est parce que je veux dire ça avant de partir.
05:45 Je veux qu'il y ait des gens qui écoutent ça, des consciences dressées,
05:50 qui disent, mais oui, bien sûr, on peut encore y arriver.
05:53 Si on francise la France, si par exemple M. Attal fait un pas de plus
06:00 et dans le contenu de l'instruction dit aux professeurs de France,
06:05 maintenant vous allez enseigner l'amour de la France.
06:07 Il ne s'agit pas simplement de transmettre l'histoire au sens scientifique du terme,
06:11 l'amour de la France. Vous allez faire aimer la France.
06:14 Comme Ernest Laviste, l'instituteur national, l'a fait après la défaite de 1870,
06:19 ce qui a permis de faire l'union sacrée entre ceux qui croyaient au ciel
06:24 et ceux qui n'y croyaient pas dans la tranchée de 14, la victoire de 1918.
06:28 C'est un roman national qu'il a préparé.
06:30 Et donc, en fait, il y a l'islam, il y a les musulmans.
06:37 L'islam, c'est le djihad, la conquête, la conquête de tous les mécréants.
06:47 L'islam, c'est l'oumah, la communauté des croyants, supérieure à toutes les autres patries.
06:53 Et l'islam, c'est la sharia, le contraire de la laïcité.
06:57 Mais si maintenant on laisse de côté la question de l'islam, qui n'est pas soluble,
07:02 parce qu'en fait, est-ce qu'il existe au monde une seule république
07:06 qui n'a jamais cru qu'elle allait faire le poids face à Allah pour légiférer ?
07:12 Ce n'est pas sérieux.
07:14 Mais il y a les musulmans. Les musulmans sont des êtres de chair,
07:18 avec des cœurs de français tout neufs, qui ne demandent qu'à nous aimer si on est aimable.
07:27 Si les français sont aimables, alors on nous aimera.
07:32 Il fut un temps où les français étaient aimables.
07:34 Si moi j'amène un petit musulman à Saint-Malo, sur le rocher du Grand-Bet,
07:41 et je lui dis ce que sa mère lui disait,
07:45 "Oh que j'ai douce souvenance du cher pays de mon enfance,
07:51 ma soeur qu'ils étaient beaux les jours de France,
07:54 oh mon pays, sois mes amours toujours", il succombera.
07:58 La France, c'est le plus beau pays du monde.
08:01 Et ce n'est pas pour rien qu'on y vient.
08:03 – Je voudrais qu'on se plonge, Philippe de Villiers, dans l'histoire
08:06 et qu'on revienne sur la lutte contre le terrorisme.
08:09 J'ai retrouvé le premier entretien de Charles Pasqua,
08:12 en tant que ministre de l'Intérieur, on est en 1986,
08:16 il accorde cet entretien à nos confrères de Paris Match,
08:19 c'est Philippe Bouvard qui va l'interroger,
08:22 et il a cette formule qui va marquer l'histoire,
08:25 il faut terroriser les terroristes.
08:28 Et un peu plus loin dans cet entretien, il dit,
08:31 "Il n'y a pas de bons ou de mauvais poseurs de bombes, il n'y a que des assassins".
08:37 Et là, en 1986, vous faites à l'époque partie du même gouvernement que Charles Pasqua,
08:43 et racontez-nous cette époque et cette volonté de lutter
08:49 de manière ferme et claire contre le terrorisme.
08:52 – Alors en fait, pourquoi Charles Pasqua a dit, "il faut terroriser les terroristes" ?
08:58 – Vous le faites bien.
09:00 – Je me souviens très très bien, parce qu'on en a souvent parlé,
09:04 en fait c'était une époque d'attentat, c'était pas une époque facile.
09:10 Il y avait l'ingénieur général Audran, en 1985, assassiné par action directe,
09:17 et je me souviens très bien le 17 septembre 1986,
09:24 le carnage, la rue de Rennes, ça ne vous dit rien, vous êtes trop jeunes,
09:29 la rue de Rennes, un attentat épouvantable, le Hezbollah.
09:34 Et deux mois après, je me souviens d'une soirée au Figaro,
09:40 pour un anniversaire, je ne sais plus quoi, et on attend,
09:43 j'étais à côté de Michel Cotar, et on attend, on attend,
09:45 le Premier ministre s'est pas allé, "alors qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui se passe ?"
09:48 Il arrive au bout d'une heure et demie, il arrive au dessert, Jacques Chirac,
09:52 et il est blême, il est décomposé, et il me glisse à l'oreille,
09:56 Georges Besse, PDG de Rennault, assassiné, action directe,
10:00 par Jean-Marc Rouillant, apparemment, qui a été condamné pour ça.
10:04 Et donc, en fait, terroriser les terroristes, ça voulait dire en fait,
10:08 faire renverser la charge de la peur, et bon, il y a eu une loi,
10:17 il y avait un tandem incroyable à l'intérieur, Pascua-Pandreau,
10:22 et puis, catastrophe, le 5 décembre 1986, une manifestation d'étudiants,
10:29 et il y a un étudiant, Malik Ousekine, qui meurt d'effroi,
10:33 sous un Porsche, une porte cochère, et là, Mitterrand, qui est président,
10:38 dit à Chirac, ça suffit maintenant, et le gouvernement perd tous ses moyens,
10:44 Chirac perdra l'élection présidentielle, et Mitterrand, tonton, sera réélu.
10:52 – Et on revient également à cette notion des voltigeurs,
10:57 à l'époque du 5 décembre 1986, et souvent, d'ailleurs,
11:01 l'extrême gauche aujourd'hui, tente de faire un lien et un parallèle
11:05 entre les voltigeurs et la Brave M, les brigades de répression
11:08 de l'action volante, qui n'ont absolument rien à voir dans leur action.
11:11 C'était en 1986, on arrive désormais en octobre 2023,
11:16 et il y a cet appel d'Emmanuel Macron,
11:20 et c'est un appel à une société de vigilance.
11:24 Comment, Philippe Devilliers, sommes-nous passés
11:27 de terroriser les terroristes en 1986, à Emmanuel Macron, octobre 2023 ?
11:33 Nous devons vivre dans une société de vigilance.
11:36 – La société de vigilance, ça veut dire que l'État
11:43 ne peut plus assumer sa mission de protection eurégalienne.
11:47 La puissance publique devient l'impuissance publique.
11:52 Et donc, l'État demande à chaque citoyen d'accepter ce transfert de charges.
12:01 Chaque citoyen devra prêter attention à sa propre sécurité.
12:07 En fait, c'est la fin de l'État.
12:11 Et dans ce système, voilà ce qui est en train de se passer.
12:18 Première étape, j'apprends à rouler les yeux.
12:26 C'est-à-dire ?
12:31 Là, je regarde, il y a deux terroristes, et derrière.
12:37 Donc, je me retourne.
12:42 J'évite de sortir de chez moi, confinement sécuritaire.
12:45 Je sors le moins possible.
12:49 Ça, c'est la première étape.
12:51 Nous y sommes presque.
12:53 On apprend aux enfants à rouler les yeux.
12:56 Regarde autour de toi.
12:58 Dès que tu vois quelque chose de suspect, quelqu'un de suspect, tu rentres.
13:01 Deuxième étape, on achète une arme.
13:09 Qu'est-ce que tu veux à Noël, Eliott ?
13:12 Ah, je voudrais un couteau de cuisine pour pouvoir aller au match à la Beaujoire.
13:18 Et toi, et ta sœur, une bombe, une petite bombe dans mon sac, dans le métro.
13:26 Donc, on s'arme.
13:28 Face à des gens qui sont armés, forcément, on est tenté de s'armer.
13:32 Troisième étape, on se regroupe.
13:39 On regroupe les territoires, les quartiers.
13:44 Et puis après, il y a des milices pour protéger les quartiers, les territoires.
13:50 Et puis après, il y a des digicodes, qui sont les remparts modernes.
13:56 Puis après, il y a les drones, qui sont la main aux visières moderne.
14:00 Et qu'est-ce que ça donne ?
14:02 Ça donne le retour à la fin de l'empire carolingien, avec les châteaux forts,
14:07 Barbacane, Bretèche, Machicoulis.
14:12 C'est le progrès.
14:14 On en vient au terroriste de Paris, samedi dernier.
14:17 Je rappelle que ce drame a fait un mort et deux blessés.
14:20 Le criminel est fiché S pour radicalisation.
14:23 Il a été condamné en 2016 pour avoir projeté de commettre un attentat sur notre sol.
14:30 Il fait seulement quatre ans de prison.
14:33 Suivez-vous un temps, il a été suivi pour des troubles psychiatriques.
14:37 Qu'est-ce qu'il faut faire pour que ces individus,
14:40 et tous les Français se posent cette question depuis samedi,
14:43 que faisaient-ils dehors ?
14:45 Que devez-vous nous faire pour que ces individus soient mis hors d'état de nuit ?
14:51 Faire pour la sécurité ce qu'on a fait pour l'environnement.
14:54 Vous vous rendez compte qu'on a mis le principe de précaution dans la Constitution.
14:59 Le principe de précaution, ça veut dire qu'on prévoit une rétention de sûreté
15:08 pour des gens dangereux, en termes de sécurité.
15:12 Il y en a 5000, on ne peut pas les suivre.
15:15 Donc par précaution, dans certains cas, rétention administrative.
15:21 Alors on a fait ça pour le Covid, pour les bien portants.
15:27 On nous a enfermés quand même.
15:29 Donc ce qu'on a fait pour le Covid, pour les bien portants,
15:32 on pourrait peut-être faire pour les fichés S.
15:35 Et notez bien qu'en 2008, Nicolas Sarkozy avait fait voter un texte, me semble-t-il,
15:40 pour les criminels sexuels récidivistes.
15:43 Ils ne sortent plus.
15:45 Donc en réalité, il y a un choix à faire.
15:50 Ou bien on fait le choix des droits de l'homme poussés jusqu'à leur extrémité
15:58 et on laisse les fiches S dans la nature et on ne protège pas la société
16:04 ou bien on choisit la société.
16:06 Aujourd'hui, regardez ce qui se passe.
16:10 Les fichés S sont en totale liberté,
16:15 alors que les cibles des fichés S sont en semi-liberté.
16:21 C'est-à-dire qu'ils sont obligés de s'entourer d'une protection policière.
16:26 Ils ne peuvent pas aller n'importe où, manger n'importe où, dormir n'importe où, aller n'importe où.
16:31 Voilà la situation dans laquelle nous sommes.
16:34 Et les cibles des fichés S, protégés par la police,
16:37 bientôt la police ne va pas y suffire.
16:42 86% des Français, selon un sondage réalisé cette semaine par l'institut CSA pour CNews,
16:47 sont d'accord avec ce que vous dites sur la rétention de sûreté des personnes
16:50 des 5000 fichés S dangereux pour radicalisation terroriste.
16:53 Et pourtant c'est impossible, les experts, les belles âmes, les belles consciences
16:57 vous répondent que dans le cadre de l'État de droit,
16:59 on ne peut pas enfermer de manière administrative et préventive
17:01 des gens qui en fait n'ont rien fait pour mériter ça.
17:04 Ma question c'est, en fait c'est toujours l'État de droit,
17:07 vous avez parlé des droits de l'homme, mais c'est l'État de droit qui nous est opposé.
17:09 Est-ce que vous avez une définition dans votre conception à vous
17:12 de ce qu'est l'État de droit, de ce que ça devrait être,
17:15 et qui ne serait pas la définition qu'on en a aujourd'hui,
17:17 l'extension illimitée des droits de l'homme ?
17:19 Alors l'État de droit a été inventé pour protéger la société.
17:25 Donc un véritable État de droit respecte les droits de l'État.
17:30 L'État régalien.
17:32 Et l'État régalien, disait Max Weber,
17:36 il a le monopole de la violence légitime.
17:40 Parce que si l'État régalien n'exerce pas cette prérogative
17:47 pour protéger les citoyens, on revient à la justice privée.
17:51 Donc il ne faudrait pas que l'État de droit aboutisse finalement,
17:55 l'État de droit qui n'est plus un État de droit mais un État de non-droit,
17:59 finisse par aboutir à la justice privée.
18:02 C'est-à-dire au contraire de l'État de droit,
18:04 où chacun devient son propre justicier.
18:07 Et tous ces... vous savez, j'ai déjà cité la phrase de De Gaulle
18:12 dans son dialogue avec Foyer, Jean Foyer que je connaissais bien,
18:15 le garde des Sceaux, qui était un homme délicieux.
18:18 Et De Gaulle un jour l'engueule et lui dit
18:21 "mais Foyer, à propos de la Convention européenne des droits de l'homme,
18:25 c'est à ça que vous faites allusion, ce breptisment.
18:29 Foyer, sachez qu'il y a d'abord la France,
18:36 puis l'État, puis le droit.
18:44 Le droit est au service de l'État, l'État est au service de la France.
18:47 Et la France, c'est nous.
18:49 Donc pour nous protéger, les juges sont à notre service.
18:53 L'hermine et la toge doivent en rabattre.
18:58 Revenons à 2020 à présent, Philippe Devilliers,
19:00 on se souvient tous de cette passe d'armes idéologique
19:03 entre le nouveau ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
19:07 qui parle d'ensauvagement de la société,
19:09 et le ministre de la Justice qui lui répond quelques semaines après
19:13 au micro d'ailleurs de Sonia Mabrouk, en lui disant
19:17 "il y a en France un sentiment d'insécurité".
19:21 Trois ans plus tard, ce sentiment d'insécurité a été balayé.
19:26 Les faits sont têtu, dramatiques, et personne en France
19:30 a un sentiment d'insécurité.
19:32 Tout le monde en France se dit, et a vu,
19:36 ce qui pouvait se passer en termes de sécurité.
19:40 Tout le monde peut-être, sauf Elisabeth Borne,
19:42 chez nos confrères du Figaro, cette semaine, voilà ce qu'elle dit,
19:45 "il y a un besoin évident d'autorité et une attente de sécurité
19:48 sur tout le territoire".
19:50 Je pense notamment aux villes moyennes, aux campagnes
19:52 qui ne sont pas épargnées par ce sentiment
19:56 que la violence augmente.
19:58 Quand Elisabeth Borne parle de sentiment, d'une violence qui augmente,
20:02 comment vous le décodez ?
20:05 Alors Elisabeth Borne, elle est dans le narratif de l'esquive.
20:12 Il faut esquiver le réel.
20:15 Le cheval blanc d'Henri IV est noir.
20:19 Il n'est pas blanc.
20:21 Nous on le voit blanc, puisqu'on nous dit qu'il est blanc.
20:24 Elle le voit noir.
20:26 – Mais ça c'est nier le réel.
20:28 – C'est nier le réel, ça s'appelle l'idéologie.
20:31 Alors en fait, elle a trouvé trois coupables.
20:38 Trois présumés coupables.
20:40 Premier présumé coupable, à Crépole, l'ultra-droite.
20:46 Et un peu les rugbymen.
20:50 Ils ne l'ont pas cher, ils ne l'ont pas volé.
20:53 Vous voyez, la nouvelle explication du Parisien.
20:56 Ensuite, deuxième coupable, les psychiatres.
21:02 L'assassin de Berak Heim, il a été mal soigné.
21:08 Le nouveau coupable.
21:10 Et troisième coupable, on y va avec des pincettes,
21:13 mais c'est quand même ce qu'elle dit.
21:16 Le peuple qui se laisse aller à ses sentiments.
21:19 Je vais vous dire, Mme Borne, son métier, sa mission,
21:27 c'est d'installer des paravents.
21:29 Ça ne vous rappelle rien ?
21:31 Moi ça me rappelle le prince Potemkin,
21:34 qui faisait ça pour l'impératrice.
21:38 Elle est la princesse Potemkin du déni de réalité.
21:43 J'espère que ce mot lui restera.
21:45 – La publicité, on revient dans un instant.
21:47 Vous avez parlé de Crépole,
21:49 on va y revenir juste après la publicité,
21:51 puisqu'effectivement il y a une nouvelle version des faits
21:55 qui a été développée dans certains médias,
21:58 avec cette expression "loin des fantasmes".
22:01 Qu'est-ce que ça veut dire le fantasme dans ce drame ?
22:03 On parlera de la mer, de Roman Surizer,
22:05 qui avait dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas,
22:08 et qui est une nouvelle fois menacé de mort.
22:11 Et puis on va se basculer également dans l'histoire,
22:14 revenir avec plein de séquences.
22:16 On parlera de Jean-Luc Mélenchon.
22:17 Le programme est chargé pour la deuxième partie
22:19 de "Face à Philippe Devilliers".
22:21 Restez avec nous.
22:22 Quasiment 19h30 sur CNews
22:27 et on poursuit "Face à Philippe Devilliers".
22:29 Je le disais juste avant la publicité,
22:31 la mer de Roman Surizer a dit tout haut
22:34 ce que beaucoup pensent tout bas,
22:35 et désormais elle est menacée de mort.
22:37 Voilà ce qu'elle a dit sur les réseaux sociaux aujourd'hui,
22:39 une vérité qui dérange.
22:41 Un nouveau cap vient d'être franchi
22:43 avec une menace d'attentat adressée par mail ce matin
22:47 à la mairie de Roman Surizer.
22:49 "Si je ne change pas mon discours sur Crépole,
22:52 je garde mon sang-froid et reste plus que jamais déterminé."
22:56 Quel message vous adressez à la maire de Roman Surizer ?
22:59 Moi je l'ai regardé hier matin,
23:01 chez Sonia Mabrouk,
23:03 et en fait je me suis dit,
23:06 les maires sont des enfants visibles.
23:08 Les maires de France, ils tiennent encore le pays.
23:13 Et voilà un maire
23:15 qui regarde la caméra en face,
23:19 avec ses grands yeux bleus,
23:22 elle aime la France,
23:25 elle aime sa ville,
23:27 et elle aime la vérité.
23:29 Vous en avez parlé juste avant la publicité,
23:33 Philippe Devilliers, de Crépole
23:35 et de nouvelles versions qui sont en train de fleurir,
23:38 notamment dans des médias.
23:41 Ça a été un long papier cette semaine du Parisien,
23:45 on va le découvrir ensemble à l'antenne.
23:48 "Allez tu viens, on va dehors",
23:50 cite donc le Parisien une source,
23:52 "Nos révélations sur l'engrenage mortel du bal de Crépole",
23:56 et en sous-titre il y avait cette expression,
23:59 en fin de sous-titre,
24:00 "Loin des fantasmes".
24:02 Ça veut dire quoi "loin des fantasmes" ?
24:04 Qui fantasme sur ce drame ?
24:06 Ce qu'ils appellent "fantasme", c'est un drame.
24:10 La mort de Thomas.
24:12 La définition du fantasme, c'est l'hallucination, je crois.
24:17 La chimère.
24:19 C'est pas des chimères là.
24:22 Il y a deux choses qui sont vraies, pour l'instant,
24:25 vu que le procureur est passé aux abonnés absents.
24:29 Premièrement, il y a eu des bandes qui sont arrivées avec des couteaux,
24:38 des longs couteaux, la nuit des longs couteaux.
24:42 Ça c'est une vérité, c'est pas un fantasme.
24:46 Et ensuite il y a un enfant, un jeune qui est mort de 16 ans,
24:49 qui s'appelle Thomas, qui devait fêter son anniversaire hier.
24:52 Et moi en cet instant, j'ai une pensée pour le papa, la maman, la famille, les frères,
25:00 pour le village de Crépole.
25:03 Moi j'ai vécu dans un petit village appelé Boulogne,
25:06 avec une commune de 500 habitants comme Crépole.
25:09 Vraiment, ça me touche profondément.
25:12 Moi c'était le foot, eux c'est le rugby.
25:14 Mais je me dis, ça ira pas pour eux.
25:17 Et quand ils entendent ça, quand ils lisent "Le Parisien",
25:20 le fantasme, la mort de leur fils,
25:23 et avec cette idée qu'il ne faut pas dire que c'est du racisme anti-blanc,
25:28 alors qu'ils ont demandé au procureur, ils ont demandé aux gendarmes
25:35 de bien noter que c'était du racisme anti-blanc.
25:38 Seulement voilà, dans notre pays aujourd'hui,
25:42 avec les élites mondialisées, multiculturalistes qui sont les nôtres,
25:47 racisme anti-blanc ça n'existe pas.
25:50 Il n'y a que les racisés qui ont le droit de crier au racisme.
25:54 Dans l'actualité politique cette semaine, on va parler à présent de Jean-Luc Mélenchon.
26:00 Et à ce dérapage odieux de Jean-Luc Mélenchon,
26:02 contre la journaliste Ruth Elkrief, revoyons ces mots.
26:05 Ruth Elkrief, manipulatrice, si on n'injurie pas les musulmans,
26:09 cette fanatique s'indigne, quelle honte, bravo !
26:12 Manuel Bompard pour La République, Manuel Bompard qui était invité dimanche,
26:16 pour La République pardonnez-moi, qui était invité dimanche de LCI.
26:21 Elkrief réduit toute la vie politique à son mépris des musulmans.
26:25 Qu'est devenu Jean-Luc Mélenchon ?
26:28 Un distributeur de cibles.
26:32 C'est-à-dire ?
26:35 Mais en fait, il fait exactement ce que faisaient ces deux maîtres à penser, Robespierre et Lénine.
26:41 Robespierre désignait les suspects pour les envoyer à la guillotine,
26:48 il suffisait d'un claquement de doigts.
26:51 Et Lénine envoyait les traîtres, sans autre forme de procès, vers les mines de sel.
27:00 Lui, il fait pareil, il met une cible à Ruth Elkrief.
27:07 Et il fait ça avec tout le monde. C'est le roi de la fête.
27:11 Il y a eu une réaction dans cette affaire, c'est celle de Gérard Larcher,
27:18 qui a été interrogé un matin, a répondu qu'il avait envie de dire,
27:22 je cite, je suis obligé de le faire, je suis désolé, "ferme ta gueule" à Jean-Luc Mélenchon.
27:25 Je me suis demandé ce que vous auriez, vous, répondu à Jean-Luc Mélenchon.
27:28 En plus, je sais que vous vous connaissez bien, parce qu'elle vous a couvert longtemps, Ruth Elkrief,
27:32 et que ça a dû vous toucher aussi.
27:34 Qu'est-ce que vous lui aurez répondu et qu'est-ce que vous pensez de cette réponse ?
27:37 D'abord, j'aurais fait une phrase.
27:39 Ensuite, que je pense...
27:43 Bon, parfois, on peut s'énerver.
27:47 Mais quand même,
27:52 dans un pays dont le pronostic vital est engagé,
27:57 le deuxième personnage de l'État ne devrait pas parler comme ça.
28:03 Et puis, je vais vous dire, je crois, je suis...
28:08 En vous écoutant, je suis nostalgique, pour tout vous dire,
28:13 d'une époque que j'ai connue,
28:17 où il y avait de l'injure
28:22 gorgée de truculence, avec des mots d'esprit qui fusaient,
28:28 qui faisaient honneur à la langue française,
28:31 et qui étaient des gourmandises de l'esprit.
28:33 - C'est-à-dire quoi, Philippe Devilliers, des gourmandises de l'esprit ?
28:38 Vous avez un exemple à nous donner, entre nous.
28:41 - En fait, Philippe n'était pas le dernier.
28:43 - Oui, mais justement, mais c'est quoi, alors, une gourmandise de l'esprit ?
28:47 Moi, je suis curieux, les Français sont curieux.
28:49 - Par exemple, au moment de Maastricht, j'ai entendu Marie-France Garot,
28:54 il y avait Pasqua, Séguin, moi, les trois conscrits de Maastricht,
28:59 et on l'entend nous dire, à propos Jack Shaak,
29:04 parce qu'on venait d'apprendre qu'il allait voter oui au traité de Maastricht,
29:07 sous l'impulsion de l'inénarrable Juppé, auquel il était adossé,
29:13 et elle dit ceci, de mémoire,
29:18 "J'ai cru que Chirac était du marbre dont on fait les statues,
29:26 et je m'aperçois qu'il est de la faïence dont on fait les bidets."
29:31 - Alors celle-là est très bonne.
29:34 - Si j'étais méchant, j'en raconterais des célèbres de Philippe de Villiers,
29:37 d'il y a quelques années, mais je suis sûr que vous m'en voudriez.
29:39 - Peut-être pour une prochaine édition.
29:43 Vous avez parlé de Maastricht, je vous propose qu'on parle de l'Europe à présent.
29:46 Qui fête ces... J'ai une question à vous poser, Philippe de Villiers,
29:49 qui fête ces 68 ans, ce mois-ci ? 68 ans.
29:56 - C'est pas le drapeau européen ?
29:59 - Exactement. En octobre 55, l'Assemblée parlementaire choisit à l'unanimité
30:03 un emblème d'azur et une couronne de 12 étoiles.
30:07 En décembre de la même année, c'est la bannière étoilée qui est adoptée,
30:10 et enfin le 13 décembre, c'est l'inauguration du drapeau,
30:13 et cette inauguration, elle est à Paris.
30:16 Vous avez le drapeau européen chez vous, Philippe de Villiers ?
30:19 - Non. - Vous avez été député européen.
30:22 - Alors je vais vous expliquer ce que j'ai, si vous voulez, dans mon bureau.
30:25 J'ai les trophées de mes grands-pères, qui étaient des officiers français.
30:32 14-18. Ils l'ont payé de leur vie.
30:36 J'ai le drapeau de la France, le drapeau de mon père,
30:41 mais j'ai pas le drapeau européen.
30:44 Par contre, je vais tout vous dire, j'ai une petite sainte vierge,
30:48 l'Immaculée Conception, dont c'est la fête aujourd'hui,
30:56 et elle a le soleil pour manteau, c'est la vierge de l'Apocalypse en fait,
31:02 elle a le soleil pour manteau, elle a la lune sous ses pieds,
31:05 et elle a une couronne de 12 étoiles. C'est pour ça que je vous en parle.
31:10 - Parce qu'il y a un débat sur le drapeau européen, certains étaient dérangés.
31:15 - Voilà. Et alors en fait, vous savez que, au départ,
31:19 le drapeau européen avec les 12 étoiles, c'était un emblème
31:23 d'une Europe inter-étatique, l'Europe de De Gaulle, Adenauer, Gasperi.
31:30 Et en 2005, avec le référendum sur la Constitution européenne,
31:35 c'est devenu non plus un emblème, mais un drapeau supra-étatique,
31:41 d'une Europe supra-étatique. Et à partir de ce moment-là,
31:46 tout a changé de sens. Pourquoi ? Parce que le drapeau des 12 étoiles
31:50 de la Vierge est devenu aujourd'hui plus proche du drapeau du LGBT,
31:56 et d'une Europe qui est en train de détruire les souverainetés
32:00 et les États, et qui surtout, au moment où elle adoptait le drapeau
32:06 et l'hymne européen pour devenir un super-État,
32:10 dans le traité de Lisbonne, répudiait toute idée d'inscrire
32:15 dans la Constitution les racines chrétiennes de l'Europe.
32:19 Donc c'est au moment où elle se détourne des racines chrétiennes,
32:24 c'est-à-dire de ses propres racines, qu'elle va chercher les 12 étoiles.
32:28 Cette Europe ne sait plus rien d'elle-même.
32:31 Sur l'Europe, justement, et c'est le député européen François-Xavier Bellamy
32:35 qui a joué les lanceurs d'alerte cette semaine.
32:38 Héléna Dally, la commissaire européenne à l'égalité,
32:42 exige des États membres qu'ils assument leur responsabilité
32:47 de l'histoire coloniale de l'Europe.
32:49 Regardez cette séquence, et d'ailleurs je crois que par son action,
32:53 François-Xavier Bellamy, cette séquence a été supprimée
32:57 en quelque sorte des comptes de l'Union européenne.
33:00 Mais regardons-la parce qu'on a réussi à la récupérer.
33:03 La discussion sur le racisme structurel implique d'examiner le passé,
33:10 le présent et l'avenir du tissu européen.
33:13 Les États membres et les institutions de l'Union européenne
33:16 doivent s'approprier l'histoire du colonialisme de l'Europe
33:19 et son rôle dans la traite transatlantique des esclaves
33:22 et en assumer la responsabilité.
33:24 Nous devons agir pour redresser les torts et construire une Europe
33:28 exempte de racisme et de discrimination pour tous.
33:31 La vidéo a été supprimée, mais des vidéos comme ça,
33:35 il y en a souvent au Parlement européen.
33:37 Ma question est simple, qu'est-ce que vous lui répondez à cette dame ?
33:40 C'est une honte.
33:45 En fait, la voilà la nouvelle Europe.
33:47 Elle est commissaire à l'égalité.
33:49 Et deux jours avant, il y a Mme Johansson, commissaire à l'intérieur,
33:53 qui, elle, déclare la migration et notre destin.
33:58 Donc en réalité, je résume la situation de la semaine.
34:02 Honneur et hommage à François-Xavier Bélamy qui a fait retirer cette vidéo.
34:07 On a la commissaire à l'intérieur qui dit
34:13 la migration est notre destin.
34:16 Et on a la commissaire à l'égalité qui dit
34:20 notre destin, c'est la pénitence.
34:24 Il va falloir s'excuser de ce qu'on est, de ce qu'on a été.
34:28 Et donc en fait, cette Europe, c'est pas seulement un espace sans frontières,
34:33 c'est l'espace du vide.
34:35 C'est une Europe sans corps, sans âme et sans tête.
34:41 Je regardais, Philippe Devilliers, on est six mois, tout pile,
34:46 avant les élections européennes.
34:48 Et cette semaine, le politologue Dominique Régnier prédit,
34:52 dans les colonnes du Figaro, une nouvelle poussée populiste
34:56 lors de ces élections liées à deux facteurs majeurs,
34:59 la question de sécurité d'immigration et l'écologie radicale.
35:03 Les politologues qui parlent de populisme parfois comme un danger,
35:06 comme un gros mot, sans véritablement le définir.
35:09 Donc est-ce que vous avez une définition, Philippe Devilliers, du populisme ?
35:13 Le populisme, c'est un cri, un cri d'angoisse, un cri de détresse, un cri d'appel.
35:20 C'est le cri des peuples qui ne veulent pas mourir.
35:23 Et pourquoi ? Parce qu'ils se sentent menacés.
35:29 Et pourquoi ils se sentent menacés ? Parce que les élites ont fait sécession.
35:35 Les élites ont pris le large, le grand large.
35:39 Elles sont devenues anationales, comme disait de Gaulle.
35:44 C'est-à-dire qu'elles configurent un monde avec des chaînes de valeur globale
35:51 dans lesquelles il n'y a plus besoin de la nation et du peuple.
35:57 Elles envisagent que le marché planétaire de masse pourra unifier le monde
36:05 et dissoudre les identités récalcitrantes comme de vulgaires calculs rénaux.
36:13 Plus besoin de la nation, plus besoin du peuple.
36:17 Et ça donne deux grandes dépossessions successives auxquelles fait allusion
36:23 le remarquable politologue Dominique Régnier que vous avez cité.
36:27 Dans les années 80, première dépossession,
36:32 on passe d'un peuple producteur à un peuple consommateur.
36:38 Un peuple producteur, c'est un peuple qui produit chez lui
36:42 les biens et les services dont il a besoin, qu'il consomme,
36:46 protégé par l'État-nation.
36:48 Un peuple consommateur, il se laisse produire par l'ailleurs
36:53 et on n'a plus besoin, avec un peuple de consommateur,
36:59 on n'a plus besoin de producteur.
37:01 On a besoin de consommateur.
37:03 Qu'est-ce qu'un consommateur ? Un atome.
37:05 Donc il est interchangeable.
37:06 Et quand on a besoin d'avoir des consommateurs supplémentaires
37:09 pour faire tourner la machine,
37:11 on va chercher les consommateurs au bout du monde, l'immigration.
37:15 Et c'est comme ça qu'est morte la classe ouvrière,
37:18 la désindustrialisation de la France, la fin du peuple producteur.
37:22 Et deuxième dépossession, elle est en cours.
37:26 Et ça va faire du bruit.
37:28 Pour l'instant, c'est bas bruit.
37:30 Et Dominique Régnier, il fait allusion.
37:34 C'est le passage du peuple déclaré polluant au peuple décarboné.
37:42 Donc votre logement, passoire thermique.
37:46 Donc la liberté, la propriété, ça ne vaut plus rien.
37:50 Votre voiture, voiture thermique,
37:53 il faut acheter une nouvelle voiture électrique.
37:55 Si vous n'avez pas les moyens, vous restez chez vous.
37:58 Regardez les éoliennes en face de vos volets.
38:00 Si vous êtes paysan, vous supprimez la moitié du cheptel
38:04 parce que les vaches pètent.
38:06 Dixit, le président de la Cour des comptes,
38:10 qui n'a jamais vu de veau de sa vie.
38:12 Et enfin, si vous allez en ville, vous restez à la porte
38:15 parce que les maires écolo disent qu'il y a des zones d'émission, etc.
38:19 gaz à effet de serre, etc.
38:20 En d'autres termes,
38:22 aujourd'hui, la classe moyenne,
38:25 après la classe ouvrière, elle est menacée.
38:28 La classe ouvrière a disparu.
38:30 La classe moyenne est atteinte de plein fouet
38:32 par cette vague qui arrive sur nous de l'écologie carcérale.
38:38 Le peuple se sent dépossédé de ses territoires,
38:41 de son identité, de sa souveraineté.
38:44 Je suis sûr que les téléspectateurs qui nous suivent maintenant
38:48 depuis le mois de septembre se disent
38:50 "mais on n'a pas encore eu une séquence d'archives".
38:53 On n'a pas eu ce moment où Philippe de Villiers
38:56 débat peut-être avec un Jacques Lang,
38:58 avec un Dominique de Villepin.
39:00 Cette fois-ci, il n'y aura pas de débat.
39:03 Mais il y a une séquence, puisque vous avez reçu,
39:06 en 1993, Solzhenitsyn au Puy du Fou.
39:11 Il y a tout juste 50 ans, un livre paraissait
39:14 et a changé la face de l'histoire.
39:16 La plume, c'est Alexandre Solzhenitsyn.
39:18 On découvre alors que l'enfer des camps soviétiques
39:21 et on le voit chez vous au Puy du Fou.
39:24 Je vous propose cette séquence de 1993.
39:26 Regardez.
39:27 Calmez-vous les gars !
39:30 Monsieur le ministre...
39:35 Monsieur de Villiers, une photo vers nous, s'il vous plaît.
39:38 Au village.
39:39 Tous les plus polis au village !
39:41 Ça a été très fort de le voir,
39:44 de le voir là, descendre,
39:46 parmi nous, sur l'air scénique,
39:48 et nous dire qu'il avait apprécié le spectacle.
39:52 Trouver les mots, c'est difficile.
39:54 C'est vrai que...
39:56 Non, c'est formidable.
39:58 Il y a eu cette visite, et puis vous avez eu aussi
40:01 un entretien privé avec Solzhenitsyn en Vendée
40:03 quand il est venu vous voir.
40:05 Ma question c'est, qu'est-ce qu'il vous a dit à l'époque
40:07 qui résonne aujourd'hui et dont vous vous rappelez ?
40:10 On a passé des journées entières,
40:12 parce qu'il est venu chez moi à la maison.
40:14 Il est tornu chez vous.
40:16 Il y a une phrase qui résonne en moi
40:18 pour répondre à votre question.
40:20 C'est la suivante.
40:21 Pendant 70 ans,
40:28 on n'a rien su de la vie des gens
40:31 parce que le système s'auto-racontait.
40:34 Et ensuite, il m'a ajouté, un peu plus tard,
40:39 le système occidental va vers son épuisement spirituel.
40:46 Et puis ensuite, il m'a dit ce qu'il avait dit déjà à Harvard.
40:52 Un peuple qui fait des lois a perdu ses mœurs.
40:56 Un peuple qui a des mœurs ne fait pas de lois.
40:59 En réalité, l'archipel du Goulag,
41:02 il décortique le système concentrationnaire.
41:05 Et il est extraordinaire, en fait,
41:11 qu'il y ait encore des communistes en France.
41:13 Vous vous rendez compte qu'il n'y a plus de peste brune aujourd'hui ?
41:16 Il y a encore la peste rouge.
41:19 Il y a des nostalgiques de la peste rouge.
41:21 Ils n'ont pas lu l'archipel du Goulag.
41:24 Moi, j'étais à l'enterrement de Solzhenitsyn.
41:27 C'est moi qui ai parlé au nom de la France, d'ailleurs,
41:29 à la cannemise des sciences.
41:31 Et j'ai vu tous les zèques, les anciens prisonniers.
41:33 C'était impressionnant. Je pleurais.
41:36 Je pleurais un chaud de larmes sur l'Occident.
41:39 Il n'a pas compris que derrière la peste rouge et la peste brune,
41:43 il faut à nouveau allumer les petites lucioles.
41:49 Philippe Devilliers, il nous reste quelques minutes.
41:53 Depuis le début de l'année,
41:55 et d'ailleurs, on en a un peu parlé en début d'admission,
41:57 j'ai l'impression qu'on vous demande d'avoir une analyse
42:02 sur une actualité dramatique.
42:05 Une France qui souffre.
42:07 Une France qui s'effondre.
42:09 Nos codes, nos valeurs, notre histoire qui est attaquée.
42:12 Et dans cette fuite en avant, on ne voit pas le bout du tunnel.
42:16 Et en dernière question,
42:18 c'est une question que tous les Français se posent désormais,
42:21 est-ce que tout est perdu ?
42:24 C'est curieux parce que votre phrase,
42:27 "tout est perdu",
42:29 en fait, elle revient dans toute l'histoire de France.
42:32 Dans la trame des 1500 ans de l'histoire de France.
42:35 Quand Clovis arrive,
42:37 l'évêque Rémy, l'évêque de Reims, dit "tout est perdu".
42:41 La civilisation romaine, c'est fini.
42:43 Et en fait, le conquérant va se laisser conquérir par sa conquête,
42:50 et il va sauver la civilisation romaine,
42:52 et ça va donner la France.
42:54 Tout est sauf.
42:56 Puis ensuite, plus tard,
42:58 si on saute quelques siècles, vous me le pardonnez,
43:02 Louis de Poissy, quand il arrive à Montlhéry,
43:05 sa maman, Blanche de Castille, lui dit "tout est perdu".
43:08 Il y a les Tatars, il y a les Cathares,
43:10 il y a les Arrasins, il y a les Anglais,
43:12 il y a les barons surtout, qui veulent le faire prisonnier,
43:15 et en finir avec le petit roi.
43:17 Et en fait, plus tard, il y aura Taillebourg.
43:20 Tout est sauf.
43:21 Et puis un peu plus tard,
43:23 il y a Jacques d'Arc qui réunit ses enfants,
43:26 Adam et Rémy, dont la petite bergère.
43:29 Il en dit "tout est perdu".
43:31 La France, c'est une vieille dame déjetée, humiliée.
43:35 Les bourguignons qui trahissent les Français reniers, on dit à l'époque.
43:39 Belle expression.
43:40 Les Anglais qui sont tout prêts, etc.
43:42 Et là, il y a une petite jeune fille qui se lève,
43:45 elle lâche sa quenouille.
43:49 Petite fille de l'eau, petite fille de feu,
43:54 petite fille de France, va, petite fille de France.
43:58 Tout est sauf.
43:59 Et puis un peu plus tard, 1525,
44:02 alors là, tout est perdu, puisque le roi François Ier,
44:05 qui est prisonnier à Pavie, écrit à Louise de Savoie,
44:08 "tout est perdu, fort l'honneur".
44:10 On ne peut pas l'inventer.
44:13 Et elle sauve le royaume.
44:15 Et puis un peu plus tard, beaucoup plus tard, 1871,
44:18 l'humiliation suprême pour nos arrière-arrière-grands-parents.
44:22 L'Empire allemand est proclamé à Versailles,
44:25 dans la Galerie des Glaces.
44:27 Tout est perdu.
44:30 Sauf qu'il y a un instituteur, qui s'appelle Ernest Lavis,
44:34 qui va concevoir le roman national,
44:36 qui va préparer l'Union sacrée et la victoire de 14-18.
44:39 Tout est sauf.
44:41 Et puis, Alain Grigotret m'a raconté un jour,
44:45 j'avais les mains qui tremblaient,
44:47 j'avais perdu mes dalias, j'avais juste un petit bouquet de dalias
44:50 que ma mère m'avait préparé,
44:52 sur la tombe du soldat inconnu,
44:54 l'arc de triomphe, le 11 novembre 1940.
44:56 Petite luciole, tremblante, vacillante.
45:00 Plus tard, la petite flamme de la résistance
45:04 va tout emporter.
45:06 Tout est sauf.
45:08 La France est un vieux pays, un très vieux pays,
45:12 un pays spirituel, métaphysique,
45:15 qui va chercher dans le miroir de ses anciennes sagesses
45:18 de croix, toujours surrelevées.
45:21 Il y avait une phrase célèbre,
45:25 qu'on attribue à tort à Saint-Ignion.
45:29 À chaque fois que la France s'est trouvée au bord de l'abîme,
45:33 elle s'est arrimée à deux môles qui n'ont jamais vacillé,
45:37 le tronçon de l'épée, la pensée française.
45:40 Quand j'étais petit, j'étais bercé dans toute mon enfance
45:43 par un dialogue entre le général Traveau
45:46 et A.E.T. Charette, le rebelle.
45:49 Et il dit à Charette, "Tant d'héroïsme perdu."
45:53 Et Charette lui répond, "Monsieur,
45:57 rien ne se perd jamais."
46:00 - Merci Philippe Devilliers.
46:02 Merci Geoffroy Lejeune.
46:04 À vendredi prochain, on se retrouve évidemment
46:07 dans un instant pour l'heure des pro-2.
46:10 Tout est sauf.

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