Avec Sabrina Medjebeur, entrepreneure et essayiste, Bernard Cohen-Hadad, chef d’entreprise et président du Think Tank Etienne Marcel et Rouben Valéry, professeur de lettres modernes et écrivain.
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00:00 Et c'est l'heure du débat de "Mettez-vous d'accord avec nos trois invités"
00:04 On va commencer par les dames, un galanterie obligée, après par ordre alphabétique
00:08 Sabrina Medjéber, entrepreneureuse
00:14 Entrepreneureuse, oui, si on parle avec ce langage inclusif
00:18 Il faut être entrepreneuse
00:19 Absolument, absolument, oui, en tant que femme, oui, bien sûr
00:22 Et essayiste, bonjour
00:24 Bonjour, oui, bonjour Philippe
00:25 Bernard Cohenada, chef d'entreprise et président du Think Tank
00:29 J'essaye de prendre un bon accent puisque le dernier invité est fan de l'Angleterre
00:33 et a écrit un très bon livre sur l'Angleterre et les Anglais
00:35 Bernard Cohenada, bonjour
00:36 You are welcome
00:37 You are welcome
00:38 Bienvenue, merci Philippe
00:39 His English is superb
00:40 Et enfin, Ruben Valéry, directeur de collège et où on s'était connu, vous aviez écrit
00:45 un très bon livre sur l'Angleterre et les Anglais
00:48 Toujours fan de l'Angleterre et des Anglais
00:49 Hello Philippe
00:50 Absolument, toujours
00:52 Absolument, toujours, ça n'a pas changé, c'est vrai
00:54 Vous avez un petit côté fan des Beatles et des Rolling Stones
00:57 C'est bien ça
00:58 Qu'on apprécie énormément
00:59 Allez, tout à l'heure on va parler d'Éric Piolle, le maire écologiste de Grenoble qui
01:03 a dénoncé l'arrestation de livreurs de repas dont certains étaient des clandestins
01:07 Le procureur lui a répondu de l'hôpital Georges Pompidou qui lance une collecte pour
01:13 acheter un scanner photonique
01:15 Alors on se pose la question, on sait que l'hôpital va mal, mais comment se fait-il
01:19 alors que la France est le pays le plus taxé du monde que le régalien, soit autant à
01:23 la rue au point de devoir faire des collectes
01:25 Bientôt ça va être "venez faire une cagnotte litchi pour nous acheter une IRM"
01:30 dans un des principaux hôpitaux français
01:32 Et enfin, beaucoup moins joyeux, la faillite d'habitat et plus de 300 personnes vont se
01:38 retrouver au chômage
01:39 Et c'était quand même une scène qui était très connue en France
01:42 Mais on va commencer avec vos coups de cœur, coups de gueule, galanterie oblige, on commence
01:47 avec vous Sabrina
01:48 Vous voulez faire un coup de cœur pour Hichem Moutouki que tout le monde ne connaît pas
01:52 alors dites-nous tout
01:53 Absolument, j'ai découvert ce monsieur hier sur CNews à l'heure des pros, il est accompagné
01:58 de Marek Halter et ce jeune homme de 23 ans, étudiant en droit, a pris l'initiative d'une
02:05 journée mondiale contre l'antisémitisme en raison du pogrom qu'a subi Israël le
02:11 7 octobre et en soutien à tous les français de confession juive qui subissent depuis le
02:18 7 octobre une montée exponentielle des actes antisémites
02:23 Je voulais lui rendre hommage spécifiquement parce que ce garçon est de culture ou de
02:28 confession musulmane, je ne sais pas, mais il semblerait qu'il soit en tout cas de culture
02:32 musulmane
02:33 Et je tiens à lui rendre hommage parce qu'il faut un sacré courage en tant que français
02:37 de confession ou de culture musulmane pour soutenir les français de confession juive
02:43 et également les juifs du monde entier qui subissent et particulièrement en Israël
02:48 qui ont subi une attaque innommable
02:49 Je tiens à lui rendre hommage parce que généralement ces jeunes et même plus adultes parfois
02:56 sont soumis à des logiques de séquestration, des logiques claniques où il est interdit
03:01 de s'exprimer et de soutenir les français de confession juive en raison de leur religiosité
03:08 et de leur culture
03:09 Pourquoi ? Parce que certains sont biberonnés à l'islamisme et l'islamisme est un antisémitisme
03:15 L'islamisme est un anti-judaïsme, l'islamisme condamne
03:19 Le Hamas est une organisation terroriste eschatologique avec un projet génocidaire de la destruction
03:25 de l'état d'Israël
03:26 Donc ce qui s'est passé, ça n'est pas rien et soutenir aujourd'hui les français de confession
03:31 juive et lancer cet appel pour une journée mondiale accompagnée d'une pétition contre
03:35 l'antisémitisme, je trouve ça extrêmement salutaire et extrêmement courageux
03:39 Donc je rends hommage à ce jeune homme qui fait preuve d'un grand courage et qui s'extirpe
03:44 justement de cette logique de séquestration en gardant son individualité, sa singularité
03:50 et son intelligence
03:51 Bernard Cohenadade
03:52 Oui c'est une belle initiative
03:54 Une initiative en faveur d'une journée mondiale
03:58 Comme il y a une journée mondiale de la femme, de ceci et de cela, c'est extrêmement important
04:02 ça a été bien dit à l'instant
04:04 Il y a aujourd'hui chez certaines communautés une haine du juif, pas de l'antisémitisme
04:10 seulement c'est beaucoup plus loin que l'antisémitisme parce que l'antisémitisme c'est contre tous
04:13 les sémites
04:14 Une haine du juif dans un certain nombre de quartiers, y compris sur notre territoire
04:19 que ce soit dans les grandes villes ou dans les zones rurales
04:22 Et c'est important de se rassembler que les valeurs de la République, de ceux qui veulent
04:26 travailler ensemble, de ceux qui veulent partager le mieux vivre dans notre cité se réunissent
04:32 sur un beau projet, on s'aime les uns et les autres et on se respecte de notre différence
04:38 y compris en matière de pratiques religieuses qui, je le redis, doit rester dans le domaine
04:43 de l'intime
04:44 Romain de Valéry
04:45 C'est une initiative qui est absolument nécessaire et indispensable
04:50 Vous l'avez très justement dit, ce n'est pas seulement de l'antisémitisme, c'est la
04:53 haine du juif
04:54 Cette haine qu'on espérait voir disparaître un jour, qui malheureusement, alors que nous
05:04 sommes quand même au XXIe siècle, s'amplifie
05:06 Donc c'est à se demander si nous ne sommes pas plongés dans une époque résolument barbare
05:13 alors que nous avons tout pour être une époque des lumières avec la diffusion des connaissances,
05:17 du savoir
05:18 Et c'est beau d'avoir un jeune homme courageux qui, au-delà de ses origines, en agissant
05:29 en tant que citoyen du monde, mène une telle initiative
05:34 Mais est-ce que vous ne croyez pas qu'on ait, comme le disait Roubaix, on pensait que ça
05:37 disparaîtrait un jour, surtout vu ce qui s'est passé lors de la deuxième guerre mondiale
05:40 Mais quand vous voyez certaines patronnes d'universités américaines, dont une a été
05:45 virée, qui osent dire qu'appeler au génocide des juifs, ça dépend du contexte
05:51 J'ai regardé la vidéo dix fois, et après on sous-titrait, je ne parle pas trop mal anglais
05:56 théoriquement
05:57 Est-ce qu'on n'est pas, vous me passerez l'expression, mais carrément chez les dingues
06:01 Sabrina Medjéber ?
06:02 C'est complètement lunaire.
06:04 Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, il y a une pratique de ce qu'ils appellent dans les
06:07 universités américaines le "Jewish privilege"
06:10 Le privilège juif comme il y a le privilège blanc ?
06:12 Absolument.
06:13 Et déjà dans les campus de l'Illinois, il y avait des tracts qui étaient distribués
06:19 sur le privilège juif.
06:21 Et c'est une théorie qui a été évidemment alpaguée, on va dire prise en otage par ce
06:28 qu'ils adorent appeler les racialistes et qui considèrent donc, selon leur hiérarchie
06:32 des normes et de déconstruction des normes, c'est sur tout ça, que le juif est un privilégié
06:38 parce qu'il ne fait pas partie justement de la descendance de colonisés et qu'à
06:43 partir de ce postulat et de ce paradigme, il serait donc l'oppresseur, l'oppresseur
06:48 à abattre de façon analogue avec l'homme hétéronormé blanc de plus de 50 ans dont
06:53 les féministes...
06:54 Il y en a déjà deux qui sont mal dans le studio.
06:57 Désolé d'avoir dévoilé votre âge, Mme Marco-Henadale.
07:00 Que les féministes adorent accabler, on le voit là récemment avec l'affaire Gérald
07:04 Depardieu, parce qu'elles adorent aussi s'arroger le titre de procureur de tribunal populaire,
07:09 bref.
07:10 Donc je voulais simplement préciser parce qu'aux Etats-Unis, il y a la culture du privilège
07:14 juif et comme on adore en France importer les névroses obsessionnelles américaines,
07:18 eh bien on considère également qu'en France, il y a une forme de complot juif, d'oppresseur
07:24 juif qui a été, attention, alimenté, biberonné par aussi une culture transgressive.
07:30 Je pense notamment à Dieu Donné, je pense notamment à Alain Sorel qui était très
07:34 écouté des grands frères à l'époque dans les quartiers et qui ont alimenté ce discours.
07:40 Donc ce n'est pas du tout étonnant aujourd'hui qu'il y ait cette inversion de paradigme
07:44 entre l'oppresseur et l'oppressé par les mots de cette universitaire, mais comme d'autres
07:49 en France y compris.
07:50 Mme Marco-Henadale, il y a quelques années, un Québécois qui vivait aux Etats-Unis, j'étais
07:53 aux Etats-Unis, m'avait posé cette question, mais c'est amusant, on va faire un peu décontracté,
07:57 comment appelle-t-on une personne cultivée aux Etats-Unis ? J'avais répondu je ne sais
07:59 pas, il m'avait répondu un touriste, quand ils disent par exemple qu'aux Etats-Unis,
08:04 quand on est un descendant de colonisés, on ne peut être que victime.
08:09 Excusez-moi, c'est du révisionnisme historique, parce que si je ne m'abuse, les Arabes ont
08:13 colonisé le Maghreb et l'Espagne bien avant que les Européens colonisent les Amériques,
08:18 l'Afrique ou l'Asie, non ?
08:19 Philippe, vous savez, il y a du hoquisme économique, du hoquisme historique, des fake
08:25 news et il y a aussi une recherche permanente de bouc émissaire. Et moi, je ne vais pas
08:30 aller chercher jusqu'aux Etats-Unis. Je vous dis, vous vous rappelez mon cher Philippe,
08:33 que pendant les élections législatives à Paris, une partie des islamo-gauchistes,
08:39 et je vous dis les choses, ce n'est pas moi qui le dis uniquement, c'est Pierre-André
08:42 Taguieff qui a fait un superbe ouvrage, sociologue sur l'antisémitisme, Madame Obono, la LFI,
08:50 ont fait venir M. Corbyn, raciste anglais, antisémite anglais patenté pour faire leur
08:56 campagne aux législatives. N'allons pas chercher aux Etats-Unis, balayons devant
09:00 notre porte. Ceux qui aujourd'hui montrent les Français les uns contre les autres, ce
09:04 sont ceux qui ne veulent pas du non-national, qui ne veulent pas du partage des bonnes choses,
09:10 qui ne veulent pas tout simplement que nous vivions les uns les autres dans le respect
09:12 de notre diversité, mais qui essaient pour des raisons de clientélisme politique, non
09:17 pas de travailler sur un universalisme, non pas sur le progrès humain, mais sur le n.
09:23 Le mot de la fin, Robin Valéry, pour conclure ?
09:25 Par rapport à tout cela, moi je pleure.
09:28 Là on voit le communautarisme à l'anglo-saxonne par contre, comme disait Sabrina Medjéber.
09:31 Je vais être honnête avec vous, moi je pleure. En tant qu'enseignant, en tant que directeur
09:37 de collège, notre mission, notre vocation, notre raison d'être, c'est la transmission
09:43 du savoir, des connaissances, c'est la capacité à réfléchir, à savoir discerner le vrai
09:49 du faux. Quand je vois cette façon de revoir l'histoire, de vouloir instaurer une société,
09:56 un monde où on va chercher à communautariser, je pleure.
10:01 Vous êtes bien sûr Sud Radio, le débat avec nos invités Sabrina Medjéber, Bernard
10:07 Cohen Haddad et Robin Valéry, on continue avec leur tour de table, ça va parler d'Erasmus,
10:13 de l'apprentissage et d'un coup de cœur pour l'initiative d'un chef, ça va nous
10:17 mettre en appétit et pas très longtemps avant midi. Restez bien avec nous sur Sud
10:21 Radio.
10:22 Et c'est l'heure du débat, mettez-vous d'accord avec Sabrina Medjéber, entrepreneur
10:25 et séilliste, Bernard Cohen Haddad, chef d'entreprise et président du Think Tank,
10:28 Etienne Marcel et Robin Valéry, directeur de collège. Bernard Cohen Haddad, vous c'est
10:32 un coup de cœur pour la loi, pour un Erasmus de l'apprentissage qui vient d'être promulgué.
10:37 Oui mon cher Philippe, c'est le moment de parler des belles choses, non ?
10:41 Oui ça fait du bien.
10:42 La période de Noël, la trêve de Dieu, la période de Noël.
10:46 On conclut avec deux belles choses, vous voyez, pour les deux coups de cœur.
10:49 Essayons de tirer vers le haut et surtout de rassembler. Et moi je suis un militant
10:55 depuis plusieurs années de cet Erasmus de l'apprentissage. Je trouvais un peu dommage
11:01 alors que l'apprentissage est un succès phénoménal pour les jeunes, pour leur famille,
11:06 pour les entreprises, de ne pas avoir une dimension, ce que j'appelle la cerise sur
11:11 le gâteau internationale qui valorise encore plus ses compétences.
11:14 Mais c'est clair.
11:15 Alors on est avec Jean Arthuis, un certain nombre à avoir milité, j'ai écrit un papier
11:20 en février sur cet Erasmus de l'apprentissage. Une loi a été votée, mais une loi c'est
11:25 bien, c'est encore mieux quand elle est promulguée, c'est-à-dire quand on va l'appliquer.
11:29 Oui, et la France a le record de lois non appliquées aussi.
11:31 Et parfois on vote des lois, effectivement mon cher Philippe, on vote des lois qu'on
11:35 n'applique pas parce que les décrets d'application, la promulgation met du temps à venir.
11:38 Alors aujourd'hui que des jeunes garçons et filles, des métiers du commerce, de l'artisanat,
11:43 des services même du numérique, puissent avoir une expérience internationale quand
11:48 ils sont apprentis, pour moi c'est le summum de leur chance qu'on leur donne.
11:51 La capacité de créer des passerelles entre les métiers, de voir autre chose, de connaître
11:57 des savoir-faire, de connaître d'autres environnements, de connaître une autre relation
12:01 au métier, ça c'est extrêmement positif et je me réjouis.
12:03 Enfin, qu'on donne ces lettres de noblesse parce que jusqu'à présent l'Erasmus c'était
12:09 pour les étudiants, ceux qui sont à l'université ou dans les grandes écoles.
12:13 Mais il n'y avait pas pour l'apprentissage.
12:15 Donc aujourd'hui c'est rendre hommage à ce beau défi et à cette belle réussite
12:19 qu'est l'apprentissage pour tous, pour les familles souvent qui n'ont pas les moyens
12:23 d'avoir des parcours VIP et aujourd'hui on rend ce qui est dû à ceux qui travaillent
12:28 et qui apportent à notre société.
12:30 Tiens, le directeur de collège, Ruben Valéry.
12:32 L'apprentissage retrouve la place qu'il mérite.
12:35 Alors tout à l'heure, il y a quelques instants je pleurais, et bien là j'applaudis.
12:40 C'est une véritable chance, c'est une véritable révolution aussi et c'est prendre
12:46 conscience de ce qu'est notre siècle.
12:48 C'est vrai, à une époque Erasmus, il fallait faire l'université, il fallait faire les
12:53 grandes écoles, c'était une chance de connaître d'autres horizons et c'était
12:59 aussi considérer que l'apprentissage, finalement c'était pour ceux qui n'en valaient pas
13:05 la peine.
13:06 C'était la voie de garage, comme on disait.
13:07 Tu vas faire boulanger, boucher, mécanicien ou électricien.
13:11 Et bien là, je pense qu'on a opéré un virage absolument important, indispensable.
13:20 Maintenant, nous attendons que cela soit appliqué.
13:23 - Et sociologue, Fabien Medjéber, qui est entrepreneur également.
13:27 - Et sociologue également.
13:28 J'ai envie de vous parler en termes sociologiques.
13:32 Cette société est en perte de valeur, perte de valeurs et perte de repères.
13:38 Et je pense qu'un programme d'échange, articulé autour de l'apprentissage, va conférer à
13:44 ces jeunes une discipline, une représentation, un sentiment d'appartenance et également
13:51 une concrétisation dans leurs projets.
13:53 Donc je pense que pour une jeunesse qui est complètement perdue, où les rapports sociaux
13:57 sont complètement digitalisés, où il n'y a quasiment plus de lien social entre les
14:01 individus, je pense que l'apprentissage va leur permettre de faire renaître certainement
14:08 des vocations et puis des objectifs également.
14:12 Et je trouve que cette mesure, enfin cette loi, parce que ce n'est pas une mesure, c'est
14:16 une loi, après quand elle sera votée ce sera une autre question, mais je trouve ça
14:19 vraiment salutaire parce qu'aujourd'hui en France malheureusement il n'y a plus rien
14:24 qui agrège, il n'y a plus rien qui structure, il n'y a plus rien qui fédère et qui fonde.
14:31 Et une mesure comme celle-ci, qui est une mesure d'échange, une loi qui serait d'échange,
14:37 c'est un Erasmus, moi je trouve ça très salutaire.
14:39 - Bernard Konedad ?
14:41 - C'est mettre à l'honneur nos métiers, nos savoir-faire, mettre à l'honneur aussi
14:45 nos jeunes qui sont tout simplement le vivier, l'avenir de demain de notre société, c'est
14:50 mettre à l'honneur aussi des liens en Europe, on a besoin de parler de l'Europe de manière
14:53 positive et puis c'est faire en sorte que ceux qui jusqu'à présent ne pensaient pas
14:59 être valorisés le soient, à la fois par les familles, à la fois par les métiers,
15:04 à la fois par les entrepreneurs qui emploient ces jeunes.
15:06 - Mais comme le disait Robin Valéry qui est directeur de collège, à l'époque c'était
15:09 la punition de ne pas aller au bac général, vous savez le fantasme de 80% d'une classe
15:13 d'âge au bac, on peut en mettre 100% au doctorat d'état, ça voudrait dire que le
15:16 doctorat d'état ne vaut plus rien, est-ce que les mentalités sont en train de changer ?
15:20 - Philippe, les mentalités ont changé puisqu'aujourd'hui on a de l'alternance et de l'apprentissage,
15:24 on a plus de 800 000 apprentis dans nos entreprises en France, on vise le million et puis il y
15:29 a des apprentis et des alternants de tous âges, c'est-à-dire que moi je vois aujourd'hui
15:32 des banquiers qui terminent leur parcours qui veulent être menuisier, pâtissier, chaudronnier,
15:37 hors-fèvre, c'est ça qui est beau aujourd'hui, c'est qu'on est en train d'inverser une tendance,
15:42 des valeurs changent, des valeurs positives, grâce aussi aux écoles, grâce aussi aux
15:47 lycées professionnels, grâce aussi aux entreprises qui prennent le risque d'embaucher ces jeunes
15:50 et ces moins jeunes.
15:51 - Parallèlement, je souscris parce qu'il est vrai également qu'aujourd'hui la projection
15:58 de la longue carrière au sein d'une entreprise a complètement disparu et il y a effectivement,
16:03 peu importe les générations d'ailleurs, plusieurs changements de carrière, plusieurs
16:07 volontés de changement de carrière et il y a des personnes qui étaient par exemple
16:10 des cadres sup dans des banques et qui se retrouvent parce qu'ils veulent vivre leur
16:15 passion à exercer des métiers que l'on qualifie, parce que c'est une tradition aussi française
16:20 du bloc élitaire de subalterne, et qui veulent retrouver ces métiers parce qu'il s'agit
16:25 de leur vocation et de leur passion et je trouve que c'est vraiment en ce sens-là,
16:29 bon pour toutes les générations.
16:31 - Là ce sont les tours de table de positive attitude comme chantait Laurie, maintenant
16:34 on va écouter celui de Roben Valéry, c'est pour l'initiative d'un chef et ça c'est vraiment
16:39 une très belle initiative pour le dernier coup de coeur de l'année.
16:42 - Absolument, on pose la question "le père Noël existe-t-il ?" et bien là j'ai envie
16:48 de répondre "oui, il existe" et il se trouve à Cannes, au centre-ville, c'est un chef
16:55 qui s'appelle Omar Nimaga, qui est à la tête d'un restaurant, la table du chef, et qui
17:03 en discutant avec certains de ses clients s'est rendu compte, car certains nombre d'entre
17:08 eux se retrouveraient seuls pour le réveillon de Noël, et essentiellement des personnes
17:12 âgées.
17:13 Et bien lui, qu'est-ce qu'il a décidé ? Tout simplement d'inviter toutes les personnes
17:18 seules isolées de son quartier à réveiller gratuitement dans son établissement le 24
17:24 décembre.
17:25 Et c'est une belle histoire du quotidien, c'est cette petite goutte d'eau dont on a
17:29 besoin, qui apporte une saveur particulière de bonheur, de bien-être, et on a besoin
17:39 comme ça de petites histoires assez belles, qui correspondent bien à l'esprit de Noël
17:44 dans un monde où malheureusement de nos jours c'est très compliqué.
17:48 - Sabrina Medjéber, belle initiative ? - Oui, belle initiative, comme dit Robben,
17:53 dans une société fracturée, consumériste, ultra-individualiste, lorsqu'il y a un élan
17:59 de solidarité, aujourd'hui on en est surpris, voyez-vous où nous en sommes dans ce pays,
18:03 c'est-à-dire que lorsque des personnes font œuvre et actent de généreuses idées et
18:09 de solidarité, ça nous émeut en cette période de fête de fin d'année.
18:13 Donc je trouve ça à la fois malheureusement dramatique, mais à la fois beau, j'ai envie
18:19 de dire, même si c'est un peu binaire de dire ça, mais c'est beau parce que c'est
18:22 sublimatoire pour la vie de ces personnes qui n'ont malheureusement pas les moyens,
18:26 et qui vont grâce à cette personne pouvoir se sentir comme toute personne qui fête les
18:30 fêtes de fin d'année, c'est-à-dire heureux, entouré, dans un environnement chaleureux.
18:35 Donc moi évidemment je ne peux que saluer et féliciter cette personne pour cette magnifique
18:40 initiative.
18:41 - Bernard Cohen.
18:42 - Oui, c'est une belle initiative, d'autant que je vous rappelle Philippe que les Restos
18:45 du Coeur ont eu du mal à avoir des dons, qu'il y a quelques jours le Secours Populaire a
18:50 été dévasté, saccagé à un entrepôt, et que ce type d'initiative montre qu'il
18:54 y a des hommes et des femmes généreux qui tendent la main et qui font en sorte de donner
18:59 du bonheur à ceux qui les entourent.
19:00 - Mais est-ce que ce n'est quand même pas la preuve que les Français, qu'on a souvent
19:03 tendance à critiquer, mais on aime bien l'autoflagellation dans ce pays, sont quand même assez généreux,
19:08 il n'y a qu'à voir ce qu'ils donnent pour le téléthon.
19:09 Moi je vois au supermarché, quand il y avait la banque alimentaire qui récupérait, ils
19:13 avaient des caddies qui débordaient de nourriture, de tout produit d'hygiène, de savonnette,
19:19 de dentifrice, etc.
19:20 Est-ce que ce n'est pas la preuve quand même que les Français sont généreux ?
19:22 - Robin Valéry.
19:23 - Ah mais je n'ai jamais douté que les Français étaient...
19:26 - Ah mais je ne vous ai pas cuit.
19:29 - Ah oui, mais que les Français étaient généreux, oui.
19:32 Nous l'avons bien vu, durant différents décennies, tous les élans de solidarité
19:39 qui se sont mis en place dès qu'il y a eu un appel.
19:41 Il y a quelques semaines j'avais été voir L'abbé Pierre.
19:44 - Déjà L'abbé Pierre, à l'épreuve 54, ça fait 70 ans.
19:46 - Le film L'abbé Pierre qui retrace bien cela, cet élan de générosité, et puis
19:51 ensuite Coluche à travers les Restos du Coeur.
19:53 - 85.
19:54 - 85, nous le voyons aussi à travers le Téléthon et puis d'autres initiatives.
19:58 Donc oui, les Français, en dépit de tout ce que l'on pourrait dire sur nous, eh bien
20:04 nous, nous sommes généreux.
20:05 - Sabrina Medjibeur.
20:06 - Evidemment que la France est un pays extrêmement généreux, sinon elle n'attirerait pas autant
20:13 d'immigration liée justement aux aides qui sont généreusement données à toutes les
20:20 populations venues du monde entier.
20:22 Effectivement, il y a une tradition, mais c'est une tradition qui répond aussi à une
20:25 civilisation.
20:26 Vous savez que, Philippe, c'est aussi des traditions chrétiennes, c'est aussi une religion
20:31 qui a instauré, qui a bâti, qui a fondé la France.
20:36 Entre autres, la France, c'est quand même la fille aînée de l'Église.
20:39 L'Église, c'est quoi ? C'est la charité, c'est le don, c'est l'accueil.
20:42 Donc il y a à la fois une tradition historique et à la fois un engagement du peuple à aider
20:46 les plus démunis.
20:47 C'est comme ça, ça ne s'explique pas.
20:49 C'est une tradition française qu'évidemment, il serait injuste d'accuser.
20:54 Le mot de la fin, Bernard Cohen à Daal.
20:56 La France est un pays généreux, les Français sont généreux, ils aiment donner.
21:00 Il suffit de voir, Philippe, le dynasmisme de la vie associative dans les départements,
21:06 dans les quartiers, dans les zones rurales.
21:07 L'abnégation de tous les bénévoles, y compris les soirs de Noël et pendant les
21:11 coups durs que nous avons dans le parcours de nos vies.
21:14 Merci à tous et à toutes ces personnes qui sont bénévoles, qui souvent n'ont qu'une
21:20 seule envie, c'est qu'on les écoute.
21:21 On se retrouve dans quelques instants après ce coup de gueule et ces deux coups de cœur.
21:27 Ça faisait du bien de conclure par deux coups de cœur sur de belles initiatives.
21:30 On va débattre avec nos invités.
21:33 Tiens, trois sujets.
21:34 On va décider de l'ordre pendant la pause.
21:35 On va parler du maire écologiste de Grenoble qui dénonce les arrestations de l'ivore
21:38 d'Orpa, qui était clandestin.
21:40 Le procureur lui a répondu sur Twitter.
21:42 L'hôpital Georges Pompidou qui doit faire pratiquement une cagnotte litchi pour pouvoir
21:46 acheter un nouveau scanner photonique.
21:47 Et enfin, c'est beaucoup moins joyeux de la faillite, de la mise en liquidation judiciaire
21:51 de l'enseigne Habitat.
21:52 Plus de 300 emplois vont être supprimés.
21:54 Restez bien avec nous pour Mettez-vous d'accord sur ce dradio.
21:57 Retour de débat, de Mettez-vous d'accord avec Sabrina Betjeber, Bernard Cohenadade
22:03 et Rouben Valéry.
22:04 C'est un échange sur Twitter qui fait beaucoup jaser.
22:07 Le maire de Grenoble, écologiste Éric Piolle, tweete "Quelle indignité".
22:11 Hier soir à Grenoble, un contrôle de police massif des livreurs à vélo a conduit à
22:15 plusieurs attestations pour séjour irrégulier.
22:17 Gérald Darmanin, ces personnes seraient donc suffisamment régulières pour attendre dans
22:21 le froid de vous livrer vos repas, mais pas pour vivre dignement avec nous.
22:24 Aux côtés de la CGT-ISR, nous défendons ces travailleurs de l'ombre et appelons
22:28 à être solidaires et présentes, évidemment en écriture inclusive, lors d'une conférence
22:32 de presse demain à 11h à la Bourse du Travail de Grenoble.
22:35 Chose à laquelle le procureur de Grenoble a répondu "Ces contrôles ont été opérés
22:39 à ma demande, ils ont aussi permis de constatuer que les livreurs en situation irrégulière
22:43 étaient gravement exploités par ceux qui leur souloignent les licences.
22:46 Des enquêtes engagées".
22:48 On avait René Frégozy qui parlait tout à l'heure, c'était dans la première
22:53 interview de Sud Radio, et je vais citer une partie de son propos.
22:56 "Oser penser à limiter" - c'est une tribune dans le Figaro d'avant-hier - "Oser
23:00 penser à limiter les flux migratoires légaux et clandestins pour freiner la pression à
23:04 la baisse des salaires.
23:06 Les immigrés présentent un taux de chômage de 2 à 3 fois supérieur à celui des Français
23:09 et accepter des salaires moindres et de moins bonnes conditions de travail est déjà scandaleux
23:14 aux yeux de cette gauche-là dans laquelle on peut noter les écologistes".
23:17 On va demander la réaction du président du Think Tank, Etienne Marcel, et du chef d'entreprise
23:22 Bernard Cohen Haddad.
23:23 Est-ce que quelque part, ça nous prouve vraiment que pour une certaine gauche, on peut être
23:29 clandestin, il n'y a pas de problème, on peut travailler comme un esclave dès lors
23:32 que ça va dans le sens de la mondialisation et de l'accueil de tout le monde ?
23:37 - C'est ça, Philippe.
23:38 À Grenoble ou à Lyon, à part se tromper sur les sapins de Noël, dans la cité on
23:44 se trompe aussi sur la réalité de la vie quotidienne et de ce que vivent un certain
23:49 nombre de migrants qui sont en situation irrégulière et qui vivent, je vous le dis Philippe, un
23:54 nouvel esclavage.
23:55 - C'est clair.
23:56 - Parce que c'est ça la réalité.
23:57 Ce n'est pas digne de ceux qui les exploitent, qui leur vendent des licences 400-500 euros
24:04 par semaine sur des métiers qui sont des métiers où on se lève tôt le matin, on
24:09 se lève tard le soir sans aucune sécurité.
24:12 Le procureur de la République et les policiers font leur boulot et ils devraient le faire
24:16 encore plus.
24:17 C'est la même situation que l'on vit aujourd'hui dans les grandes villes, notamment à Paris,
24:21 à la sortie de métro où vous avez des clandestins qui vendent des légumes alors que tout simplement
24:28 il y a des marchands, des maraîchers qui vendent ces légumes.
24:31 Tout ça c'est de la mafia.
24:32 - Et qui payent des patentes et des impôts.
24:33 - Et qui payent des patentes et des impôts avec une traçabilité des fruits, une traçabilité
24:39 de ces parcours.
24:40 Ce n'est pas acceptable.
24:41 Il faut mettre fin à ce nouvel esclavage.
24:44 C'est la dignité de l'homme, c'est la dignité de nos métiers, c'est le respect du droit
24:48 et c'est la capacité pour nous, français entrepreneurs, d'avoir la tête haute.
24:52 - Robin Valéry.
24:53 - Si des élus se satisfont de "Misery It", c'est profondément regrettable.
25:03 Qu'est-ce que c'est que la vie d'un livreur, de ce que j'appelle "Misery It".
25:11 C'est à peu près 40 euros par jour.
25:13 Ce sont des dizaines de kilomètres parcourus chaque jour.
25:17 - Et pour gagner plus d'ailleurs, le code de la route est très décoratif.
25:22 Les feux, c'est rouge, c'est vert, peu importe.
25:24 On passe avec notamment des accidents régulièrement.
25:26 - Absolument.
25:27 Qui s'exposent à des dangers ces 7 jours sur 7.
25:29 Dernièrement, c'était au mois d'avril, toujours à Grenoble d'ailleurs, les livreurs
25:37 s'étaient mis en grève parce que justement ils dénonçaient leurs conditions de travail,
25:43 des engagements avaient été pris qui n'ont pas été respectés.
25:46 Le procureur a fait son travail.
25:49 A un moment donné, on dit qu'on est de gauche, mais c'est simplement pour affirmer qu'on
25:57 a le monopole du cœur.
25:58 Ça fait bien comme un titre de noblesse.
26:02 Non, c'est aussi des actes et c'est aussi une réflexion à avoir.
26:05 Donc plutôt que de dire, je ne le suis pas, je me situe au-dessus, mais de dire "je suis
26:12 de gauche, allons plutôt agir".
26:18 - Sabrina Medjéber.
26:19 - Alors, plusieurs choses sur M. Piolle.
26:22 Quand je lis ce tweet, quelle indignité.
26:24 J'ai envie de dire, l'indignité c'est vous, M. Piolle.
26:28 Déjà, il faut savoir que ce maire a été jugé le 24 et 27 septembre pour délit de
26:33 favoritisme sur un marché public qui concerne la fête des tuiles.
26:37 Je rappelle que M. Piolle est le sponsor de la charia dans sa ville, que lui-même instaure
26:43 et qu'il impose le burkini dans les piscines de Grenoble.
26:50 Ça veut dire la fin de la mixité sociale.
26:52 Donc les leçons de républicanisme de M. Piolle, on s'en passera.
26:55 Maintenant, sur le sujet, puisque ce tropisme un peu binaire, dominant, dominé, est à
27:00 revoir, puisqu'il parle de livreurs en situation irrégulière.
27:05 Que dit le droit ?
27:06 Les personnes en situation irrégulière doivent être expulsées.
27:10 Elles n'ont rien à faire sur le territoire français.
27:12 Ça s'appelle la situation irrégulière.
27:14 Donc que ce M. Piolle, comme disait Roubenne, et toute cette gauche, qui en fait ne sont
27:19 de gauche simplement pour une question de posture et de morale.
27:23 En réalité, dans la pratique politique, ils n'ont rien de gauche dans ce qu'est
27:27 substantiellement la gauche, c'est-à-dire l'aide et la lutte pour les droits et les
27:33 acquis sociaux.
27:34 Les livreurs dont parlait M. Cohen Haddad, qui sont en réalité aujourd'hui un réel
27:40 esclavagisme.
27:41 Esclavagisme parce qu'ils ne sont pas d'une part identifiés et donc corvéables à souhait.
27:47 Et bien ces personnes normalement devraient faire...
27:49 - Ils cotisent pas au chômage, ils cotisent pas à la retraite, etc.
27:51 - Exactement.
27:52 Donc ces personnes devraient plutôt faire l'objet de soucis réels pour les intégrer
27:57 plutôt que de les considérer visiblement comme des pauvres petites choses opprimées,
28:04 ces travailleurs de l'ombre.
28:05 Je reprends le tweet de M. Piolle et appelons à être solidaires et présentes.
28:10 Mais la réalité c'est que ces personnes qui n'ont rien à faire sur le territoire
28:14 français, elles doivent être renvoyées chez elles ou elles seraient peut-être mieux
28:18 loties ou mieux logées avec certainement un travail qui leur permettrait de vivre dans
28:22 la dignité.
28:23 L'indignité c'est précisément le propos, le tweet d'Éric Piolle en la matière.
28:28 Je suis désolée.
28:29 - Bernard Cohen Haddad, on va le dire.
28:30 C'est vrai qu'on a l'impression que pour certains bobos des centres-villes, peu importe
28:35 que les gens soient des esclaves dès lors qu'ils peuvent avoir leur pizza ou leur foussi
28:38 à 10h du soir.
28:39 - C'est l'histoire du souci, c'est son aminou.
28:41 - Avec la boisson gazeuse.
28:42 - C'est tout ce qu'ils emploient aux blacks pour ne pas payer quoi que ce soit ou déclarer
28:47 qui que ce soit.
28:48 - Non mais ces situations sont inadmissibles en République, en France, alors qu'on a
28:51 un droit du travail, qu'on respecte nos salariés dans l'entreprise et qu'une partie de la
28:58 gauche ou de l'ultra-gauche se trompe de compas, ce n'est pas la première fois.
29:01 Malheureusement, ceux qui en payent le plus, ce sont ces victimes d'un nouvel esclavage,
29:06 des hommes et des femmes, parfois des femmes qui font des heures, qui ne sont pas respectées
29:11 et surtout qui sont sous la tutelle de mafias qui, eux, font du fric et qui nous payent
29:16 énormément et qui ne respectent pas ni le droit du travail, ni nos taxes, ni nos impôts.
29:22 - Robin Valéry, surtout pour parler, on a deux entrepreneurs avec nous, ça fait de
29:26 la concurrence déloyale, parce que quand vous payez des gens à 2 euros la course,
29:30 alors que vous, vous les payez avec les impôts, les charges sociales, etc., ce n'est même
29:35 plus de la concurrence déloyale, c'est de la concurrence frauduleuse.
29:37 - Absolument, c'est de la concurrence frauduleuse.
29:40 Il y a tout un système à dénoncer, il y a tout un système à réglementer.
29:45 Je tiens quand même à rappeler qu'en avril 2022, Deliveroo France avait été condamné
29:51 pour travail dissimulé, le fait d'avoir fait travailler illégalement des livreurs comme
29:58 des travailleurs indépendants alors qu'ils auraient dû bénéficier de contrats de travail,
30:04 ainsi que de tout ce qui leur est dû, notamment les congés payés, les heures supplémentaires
30:09 et bien d'autres choses.
30:10 Donc oui, arrêter les livreurs est une chose, mais je pense aussi que l'on devrait davantage
30:19 s'intéresser à tous ceux d'en haut, l'école blanc de ce système mafieux et qui se font
30:25 de l'argent.
30:26 - J'avoue que moi je boycotte, je bouge mes grosses fesses, vous me passerez l'expression,
30:28 et je vais chercher ma nourriture.
30:29 C'est vrai en plus, Sabrina Medjéber.
30:32 - Je voudrais juste dire par rapport à cette gauche complètement déboussolée, qui fait
30:38 dans la cécité idéologique qu'elle n'est même plus ce qu'elle est par essence, c'est-à-dire
30:42 que Georges Marchais, lui, défendait les travailleurs français.
30:46 Donc le souci, je pense, prioritaire de la gauche en termes de lutte de classe sociale,
30:52 c'est de préserver les intérêts des français.
30:53 Il me semble que lorsqu'on est de gauche, l'intérêt c'est certainement pas d'encourager
30:57 le dumping social, c'est certainement pas d'encourager l'esclavagisme étranger en France.
31:01 L'intérêt de cette gauche, c'est normalement de défendre les travailleurs français, il
31:05 me semble, et les acquis sociaux des travailleurs français, et de ne pas encourager cette immigration
31:09 irrégulière qui, précisément, fait baisser les acquis sociaux.
31:13 En France, je rappelle quand même un chiffre, on est près de 6 millions de chômeurs en
31:16 France.
31:17 Il me semble que même toute cette histoire de métiers en tension, elle devrait être
31:20 régulérisée en France, pour et par des français.
31:23 Il me semble que cet article au 3, devenu cas de bise de la loi immigration, est complètement
31:27 décorrélée de la réalité.
31:29 La réalité, c'est qu'il y a des français qui sont au chômage, et qu'ils doivent être
31:32 justement inscrits dans une logique d'employabilité.
31:35 Ce sont ces gens-là qu'il faut défendre, normalement, la gauche.
31:37 Elle est censée précisément défendre les causalités négatives de l'immigration,
31:42 parce que précisément, elle fait baisser les acquis sociaux des français.
31:45 C'est ça, réellement, la priorité et la préoccupation de la gauche.
31:49 Aujourd'hui, on voit qu'elle est complètement décorrélée de la réalité, elle est complètement
31:52 dans l'aveuglement idéologique, elle est complètement dans l'abnégation idéologique,
31:57 pro-immigrationniste, sans-frontieriste, qui cause encore une fois du mal, et qui fait
32:02 du mal aux classes populaires qu'elle est censée défendre.
32:05 - Le mot de la femme, Bernard Cohenada, vous voulez parler des dark stores, c'est ça ?
32:08 - Parce que ceux qui emploient ce type de public, ce travail clandestin, sont souvent
32:12 des dark stores, des dark kitchens, et puis des petites structures.
32:16 C'est indigne.
32:17 On ne peut pas, aujourd'hui, avoir du travail noir, alors que d'autres essaient de trouver
32:23 un emploi.
32:24 - Merci à tous.
32:25 On va continuer tout de suite en parlant de l'hôpital Georges Pompidou, qui lance un
32:28 appel au don pour un scanner à comptage photonique, une initiative qui fait beaucoup jaser.
32:34 Restez bien avec nous sur celui de Radio.
32:35 - Êtes-vous d'accord avec Sabri David Geber, Bernard Cohenada, des Roubaix de Valéry,
32:42 l'hôpital Georges Pompidou, qui est à Paris 15e, lance un appel au don pour un scanner
32:46 à comptage photonique.
32:48 Un scanner révolutionnaire qui concernera toutes les spécialités, en particularité
32:54 la cardiologie, les maladies vasculaires, la cancérologie, l'ORL, les pathologies
32:58 osteoarticulaires.
32:59 Mais ça pose quand même question, dans le pays le plus taxé du monde, comment se fait-il
33:04 qu'on doit faire bientôt une cagnotte litchi pour acheter un nouveau scanner à un des
33:09 hôpitaux les plus en pointe de France, qui on va commencer avec vous, Roubaix de Valéry.
33:13 C'est pas un peu surprenant quand même ? Je disais qu'on était chez les dingues tout
33:16 à l'heure, mais là on est encore chez les dingues, non ? On se demande où passent nos
33:19 impôts.
33:20 - Vous savez, je pense que prochainement devrait y avoir une émission, le meilleur hôpital
33:28 de France peut-être, ou vous savez, ces concours de pâtisserie, ou peut-être, on peut imaginer
33:36 un plateau télé avec le directeur d'un hôpital sur le plateau, qui va être amené à présenter
33:43 un projet, et puis on lance un appel au don.
33:47 - Un peu comme l'émission du bien commun à l'Olympia, où Soudradio était avec Cécile
33:51 de Ménibus il y a quelques jours.
33:52 - Ou alors aussi comme cette émission qu'avait présentée Berger Tapie dans les années 80,
33:56 où il y avait un entrepreneur et puis on misait sur son projet, et bien peut-être
33:59 qu'on va y arriver.
34:00 On peut tout imaginer, c'est profondément triste.
34:06 Alors je ne lance pas la pierre sur l'hôpital Pompidou, mais tout simplement sur notre système
34:12 de santé, et puis ce qu'il y a au plus haut niveau.
34:16 Comment peut-on concevoir que désormais des hôpitaux lancent une cagnotte pour pouvoir
34:23 bénéficier de matériel de pointe ?
34:25 Je crois que nous faisons partie des dix premières puissances économiques au monde, et on en
34:31 arrive là.
34:32 - Sabrina Medjéber, c'est vrai que c'est surréaliste, non ?
34:35 - C'est surréaliste, mais en même temps est-ce que c'est étonnant ? Franchement,
34:38 Philippe, ça fait 40 ans que l'hôpital est complètement déstructuré, en décrépitude,
34:42 on est complètement dans la tiers-mondisation du monde hospitalier aujourd'hui.
34:48 - On en parlait hier avec le docteur Arnaud Chiche, il n'y a pas de pandémie grave et
34:52 les urgences sont déjà saturées.
34:54 Souvenez-vous, il y a quelques jours, Lucas qui est mort d'une septicémie parce qu'il
34:58 a attendu 10 heures aux urgences, voyez-vous.
35:00 Donc l'hôpital français aujourd'hui est en déliquescence totale.
35:03 Pourquoi ? Parce qu'il y a eu des coupes budgétaires qui ont complètement affaissé
35:07 l'approche, on va dire, hospitalo-centrée.
35:10 C'est ça aujourd'hui, le vrai sujet, c'est le budget de l'hôpital.
35:14 Je vois par exemple qu'il y a eu une requête auprès de Mme Borne d'un certain nombre de
35:19 fédérations qui ont demandé plus d'un milliard et demi simplement pour pallier l'inflation.
35:23 Voyez-vous, Elisabeth Borne a répondu par la négative.
35:26 Un milliard et demi, c'est quoi ? C'est l'AME par exemple, un milliard deux, pardon, l'AME.
35:31 Donc l'aide qu'on donne, absolument, que l'on donne à des personnes étrangères
35:35 arrivées sur le territoire français.
35:36 Eh bien peut-être que ces un milliard deux pourraient servir précisément à financer
35:40 un scanner de, entre guillemets, haute voltige qui ferait, par exemple, la grandeur de la
35:45 France, pour reprendre un peu l'historicité du monde hospitalier selon le général de
35:49 Gaulle qui lui avait réellement une optique, une vision, une perspective de la santé en
35:53 France qui a fait la grandeur de notre nation en matière précisément médicale.
35:58 Eh bien peut-être que cette aide médicale d'État pourrait servir à financer un appareil
36:02 surdimensionné qui aiderait nos malades.
36:03 Bernard Cohen à DAD.
36:04 Moi je suis un peu partagé, Philippe, sur cette question.
36:08 Vous vous souvenez, mon cher Philippe, pendant la Covid-19, on a applaudi les soignants,
36:12 les infirmières, ceux qui étaient ce qu'on appelait en première ligne, les premiers
36:15 de cordée, vous vous souvenez de tout ça ?
36:17 Les premiers de corvée même.
36:18 Oui, exactement.
36:19 Et puis après on les a vite oubliés, même si on a revalorisé un certain nombre de salaires.
36:23 L'hôpital est en décrépitude, on est dans un pays qui a le plus de dettes en matière
36:29 sanitaire et pourtant il faut soigner les Français.
36:33 Et nous avons tous le droit.
36:34 Avec une population qui vieillit.
36:36 Nous avons tous le droit à une médecine de pointe qui sauve nos vies et qui soigne
36:40 les gens que l'on aime.
36:41 C'est ça important.
36:42 Donc moi ça ne me choque pas trop.
36:44 Pourquoi ? Parce que si demain l'hôpital public peut
36:47 bénéficier de ce qu'on appelle du don, de crowdfunding, vous savez, ce mécénat,
36:53 y compris des grandes entreprises, pour améliorer la santé de celles et ceux qui vont en consultation
36:58 et qui ont besoin de soins, ça ne me choque pas parce qu'on en a besoin.
37:01 Mais je voudrais rebondir là-dessus.
37:02 Vous avez le système américain où on paye peu d'impôts et où donc on met de l'argent
37:07 dans des associations, etc.
37:08 Voilà, je voulais y venir.
37:09 Le problème c'est qu'en France on paye beaucoup d'impôts et qu'on a des services
37:12 publics qui sont obligés de faire une cagnole pour arriver à avoir un scanner.
37:15 Mais Philippe, dans ce cas-là, il faut que le mécénat, y compris les Français, soit
37:20 défiscalisé.
37:21 C'est que ceux qui peuvent le faire puissent avoir un enjeu fiscal, un intérêt fiscal.
37:26 Si ça peut sauver des vies, si ça peut donner du confort aux soignants, si ça peut permettre
37:31 aussi tout simplement d'améliorer la qualité de travail dans l'hôpital public, tant mieux.
37:38 Maintenant, c'est un triste constat de la décrépitude de notre système de santé.
37:42 Robin, Valéry, on se demande tous où passe l'argent.
37:46 Parce qu'on est le pays le plus taxé du monde, il n'y a pas assez de magistrats, il n'y a
37:51 pas assez de policiers, l'armée est à l'os, l'hôpital est obligé de faire des cagnottes.
37:54 On pose la question, où passe l'argent ?
37:56 Vous prenez ce qui pour moi représente les trois piliers de notre société, la santé,
38:03 l'éducation, la sécurité.
38:05 Nous avons là trois piliers qui sont en train de s'écrouler.
38:11 Où passe l'argent ?
38:13 Sans doute faudrait-il lancer un avis de recherche, je ne sais pas.
38:17 C'est à se poser des questions sur la gestion de l'argent des Français.
38:24 Pour reprendre ce que vous disiez tout à l'heure, c'est triste de voir un hôpital
38:30 comme l'hôpital Pompidou, qui est un hôpital de point.
38:34 On imagine ce que ça va donner pour l'hôpital de Muray à côté de Toulouse, ou dans des
38:39 villes moyennes.
38:41 Un hôpital de point comme Pompidou qui lance un appel au don, c'est triste.
38:47 Mais en attendant de voir une situation, je dirais non pas qui s'améliore, mais qui
38:51 change radicalement, on n'a pas le choix.
38:54 Il y a d'autres hôpitaux, je pense notamment à l'hôpital de Giseurs qui est dans l'heure,
39:01 qui aussi cherche à lancer un fonds de dotation privée, faute de moyens.
39:05 Donc malheureusement, s'ajoute à une liste des hôpitaux qui sont confrontés à une
39:14 triste réalité.
39:15 Il n'y a pas d'hôpital je crois à Muray, c'est le Toulousain qui parle, mais pour
39:19 les villes moyennes, Giseurs c'est très bien.
39:21 Ou une maternité.
39:22 Sabrina Medjéber, on passe l'argent, parce que c'est la question que tout le monde se
39:25 pose.
39:26 Alors l'argent, malheureusement, il est dilué dans des préférences.
39:33 Quand on voit que dans l'hôpital, on a le record administratif par rapport aux soignants,
39:39 c'est quand même un sérieux problème.
39:41 Le vrai sujet de la décrépitude de l'hôpital, c'est la bureaucratisation.
39:45 C'est tout ce millefeuille normatif qui empêche complètement les médecins même d'être
39:49 opérationnels vis-à-vis de leur patientèle et de leur personnel malade.
39:54 Donc ça c'est un autre sujet.
39:56 Mais où va l'argent ? L'argent va un peu partout, sauf en réalité pour les personnes
39:59 les plus démunies dans ce pays.
40:00 Quand je lis le rapport de Jean-Paul Gourevitch dans une note au Figaro, 54 milliards d'euros,
40:06 l'immigration, rendez-vous compte, 54 milliards.
40:09 L'immigration entre le régalien, le structurel et l'humanitaire.
40:13 Eh bien peut-être qu'avec ces 54 milliards d'euros qui concernent l'immigration irrégulière,
40:17 j'entends, peut-être qu'on pourrait aider certainement à pallier au manquement budgétaire
40:22 de la police, de la gendarmerie, de l'armée, de l'hôpital et de l'école.
40:27 Peut-être que nos services publics, s'ils avaient une meilleure dotation ou deux meilleures
40:30 dotations, eh bien ils seraient peut-être plus efficients.
40:33 C'est le vrai sujet.
40:34 Bernard Cohen à date, les médecins qui sont à l'hôpital, j'en connais quelques-uns,
40:38 disent "on passe pratiquement autant de temps sur les tableaux Excel à rendre qu'à ausculter
40:43 des patients".
40:44 Est-ce que finalement ça rappelle un proverbe américain qui dit "la France, c'est l'Union
40:48 soviétique qui a réussi".
40:49 Mais là c'est quand même la quintessence, non ?
40:51 C'est pour ça qu'il semble que Bruno Le Maire et l'État s'est engagés dans une
40:56 des mesures de simplification.
40:57 François Hollande s'y était déjà lancé et on a vu le résultat.
41:00 Vous savez, j'ai écrit sept articles depuis 2015 sur la simplification administrative,
41:05 la réduction de la paperasse.
41:06 Donc c'est vrai qu'il y a vraiment beaucoup à faire.
41:08 Mais on a le summum de dettes publiques, y compris en matière de santé.
41:13 Vous vous souvenez de la formule de François Fillon "je suis à la tête d'un État en
41:17 faillite".
41:18 C'est une formule qu'il a dit sept ans bientôt, il l'avait dit à l'été 2007.
41:21 En Corse, Simon Le Maire était bon.
41:23 Je crois aussi que c'était en Corse, ne me demandez pas la ville.
41:26 Mais en tous les cas, on voit bien qu'il y a un problème de recettes et de dépenses,
41:30 de taux de prélève obligatoire et qu'on a besoin en revanche d'un système de santé
41:34 qui protège nos concitoyens parce qu'on souhaite le meilleur pour ceux qui nous entourent,
41:39 y compris pour les personnels de ces métiers qui sont des métiers en tension.
41:43 Beaucoup d'abnégations pour toutes et tous, y compris pour les aides-soignants qui font
41:48 un métier avec une forte abnégation.
41:50 On va conclure avec le dernier sujet, l'enseigne d'ameublement d'Habitat a été placée
41:55 en liquidation judiciaire par le tribunal de Bobigny.
41:58 Elle laisse derrière plus de 300 salariés, des montagnes d'impayés et 9 millions d'euros
42:04 d'acomptes versés par des clients qui n'ont jamais obtenu ni leur meuble, ni leur remboursement.
42:09 Alors je voudrais vous poser cette question, on a tous déjà acheté quelque chose chez
42:13 Habitat, ne serait-ce qu'une lampe, un meuble, un vase ou un tapis.
42:17 Quand on voit ce qui se passe, est-ce que ça ne fait pas peur pour le commerce ?
42:23 Parce qu'on nous dit que les restaurateurs sont à la rue, qu'ils n'arrivent pas à
42:25 rembourser les PGE, les boutiques qui ferment, on en voit partout.
42:28 Et là c'est quand même une grosse enseigne Habitat que les Français connaissaient.
42:31 Il y a deux choses à mon sens qui relèvent de cette question, de ce problème d'Habitat.
42:36 La première, c'est le changement des habitudes de consommation.
42:39 Ça c'est le premier sujet, et notamment depuis le Covid.
42:42 Le consommateur a beau jeu de se faire livrer à domicile et donc les personnes qui travaillent
42:48 en boutique voient leur temps perdu, voire même des licenciements parce qu'il n'y
42:53 a plus de possibilité aujourd'hui de travailler en boutique.
42:55 C'est le remplacement des boutiques par les entrepôts.
42:57 Absolument.
42:58 Ça c'est la première des choses, le changement des habitudes des consommateurs.
43:01 La deuxième c'est évidemment l'emprise des grosses enseignes comme Ikea qui ont phagocyté
43:08 des marques, des maisons comme Habitat, qui coûtent aussi un certain prix.
43:11 On peut voir que le pouvoir d'achat, notamment depuis la guerre en Ukraine, a largement baissé
43:15 chez les Français.
43:16 Il y a un contexte inflationniste qui fait qu'aujourd'hui on n'a plus les moyens d'acheter
43:20 des objets chez Habitat et qu'on va de facto préférer des enseignes comme Ikea par la
43:25 practicabilité et par le coût également qui est beaucoup moindre qu'une enseigne
43:31 comme Habitat.
43:32 Donc malheureusement, par voie de conséquence, quand on se retrouve cadenassé entre un changement
43:36 d'habitude d'achat et de consommation et en même temps une crise post-Covid et en
43:41 même temps une crise en Ukraine qui fait baisser le pouvoir d'achat des Français
43:45 par l'inflation, et bien oui, ce n'est pas du tout étonnant qu'Habitat soit placé
43:49 en liquidation judiciaire comme des dizaines d'entreprises, et M.
43:53 Cohen en parlera beaucoup mieux que moi, qui ont fait faillite post-Covid.
43:56 Bernard Cohen à l'adresse.
43:58 Oui, Habitat c'est à la fois un drame économique et un drame humain.
44:01 Une enseigne emblématique c'était Habitat, la qualité du meuble.
44:05 C'était par rapport aux autres, Conforama, Butte, Ikea et tout ce qui existait, c'était
44:11 la qualité.
44:12 Coren Shoppe, n'oublions pas.
44:13 C'était le même fondateur.
44:14 C'était le même fondateur et c'était des prix un peu plus élevés que les autres
44:18 mais avec un design, une qualité et un luxe dans le raisonnable.
44:22 Aujourd'hui c'est un drame humain, un drame économique, vous l'avez bien dit, parce
44:26 que les habitudes des consommateurs ont changé, parce que la relation aussi en boutique à
44:32 différents commence plus par le e-commerce et puis ça fait partie aussi de la loi de
44:37 l'offre et la demande.
44:38 C'est malheureux, Philippe, de le reconnaître, c'est que les consommateurs, même s'ils
44:42 étaient là à un moment, n'étaient pas assez présents pour compenser les bons commerciaux,
44:48 l'ensemble des dettes de l'entreprise, l'ensemble des dettes de fabrication.
44:50 C'est vraiment dommage et c'est triste.
44:52 Robin Valéry, un nouveau nom dans le cercle des enseignes disparues.
44:57 Il y en a eu beaucoup avant.
44:59 Il y en aura d'autres, certainement.
45:01 Vous parliez de drame humain.
45:04 La première pensée, c'est pour tous les employés de cette enseigne qui se retrouvent
45:12 au chômage.
45:13 Et justement, face à ce phénomène qui prend d'ampleur depuis le confinement, depuis l'épidémie,
45:21 se pose la question de l'accompagnement de ces personnes, de ces employés qui, pour
45:27 beaucoup d'entre elles, n'ont fait que ça durant toute leur vie, ont consacré leur
45:30 vie à ces enseignes.
45:32 Maintenant, je pense qu'il est important, puisque tout à l'heure on parlait d'apprentissage,
45:39 de pouvoir au mieux accompagner professionnellement ces personnes.
45:42 Alors, on pense aux gens qui vont perdre leur emploi, mais on pense à ceux, 9 millions
45:46 d'euros d'impayés, de gens qui ont payé.
45:48 Je voyais un reportage à la télévision hier soir, une femme qui avait un salon à
45:51 3 500 euros qu'elle n'a jamais vu et qu'elle ne verra jamais.
45:54 Les consommateurs qui ont commandé...
45:57 - Et vous qui êtes commerçant, est-ce que ce n'est pas quelque part de l'escroquerie ?
46:00 - Bien sûr.
46:01 - Vous avez payé 3 400, 4 500, un salon...
46:02 - Bien sûr, Philippe, c'est une faillite.
46:04 Une faillite, c'est-à-dire que vous n'avez plus de fonds pour payer.
46:07 Et maintenant, il faut voir comment on peut, à travers un fonds de garantie et des recours,
46:12 bien entendu, savoir...
46:13 - Déjà, les salariés seront payés par le FNGS.
46:14 - Les salariés, mais les consommateurs, ceux qui ont commandé une table, une étagère,
46:19 tout simplement, des chaises, qui ont avancé cette somme, qui ne seront pas remboursés
46:24 parce qu'ils sont créanciers non pas prioritaires.
46:26 Ça, c'est une réalité.
46:28 Comment on peut aider ? Et ça, ce sera avec l'administrateur judiciaire de voir comment
46:31 on peut aider ces familles qui, aujourd'hui, ne sont pas forcément des familles très
46:35 argentées, qui avaient investi et qui ne seront pas livrées de ce qu'elles ont commandé.
46:39 C'est pour ça que je disais tout à l'heure, c'est un drame économique et à la fois un
46:42 drame humain.
46:43 - C'est vrai que quand vous avez perdu 3, 4, 5 000 euros pour commander des meubles,
46:46 ça fait mal au cœur.
46:47 Et là, j'estime qu'on devrait quand même mettre ces gens-là dans les créanciers prioritaires
46:51 parce que le premier, c'est les salariés, ensuite, c'est les impôts, les cotisations
46:55 sociales et les fournisseurs, etc. viennent après.
46:58 - Oui, bien sûr, je suis d'accord avec ce que dit M. Cohen.
47:00 Après, c'est une question de justice et de règlement juridique.
47:03 Moi, je ne suis pas spécialiste en la matière, mais c'est vrai que c'est une désillusion,
47:07 c'est une déception.
47:08 Puis c'est un sentiment même de honte, j'ai envie de dire, de voir qu'aujourd'hui, on
47:13 n'arrive plus à acheter ce qu'on veut parce que les magasins n'existent plus.
47:15 Je veux dire, en termes de psyché, c'est quand même compliqué, ça, à comprendre
47:19 et à valiser.
47:20 J'achète un bien dans un meuble d'une ancienne qui n'existe plus parce qu'elle fait faillite,
47:24 je veux dire, en 2023, avec la multiplicité aujourd'hui des possibilités d'achat, qu'aujourd'hui,
47:30 on n'arrive plus à se faire livrer un meuble parce que le magasin est en faillite.
47:32 C'est compliqué, je veux dire, à entendre et à comprendre.
47:36 - Et puis, désolé, c'est quand même plus sympa de rencontrer un vendeur ou une vendeuse
47:39 que d'être face à son clavier d'ordinateur, cliquer, sortir sa carte de crédit et cliquer
47:43 sur "commander".
47:44 - Bien sûr, la crise du digital.
47:46 - Merci beaucoup à tous les trois.
47:47 Merci Sabrina Medjébeur, entrepreneur et essayiste, Bernard Cohenada, chef d'entreprise
47:51 et président du Think Tank, Etienne Marcel et Rouben Valéry, directeur de collège.
47:54 Tout de suite, on va parler de la situation en Ukraine avec des bombardements sur les
47:58 principales villes du pays qui ont commencé cette nuit.
48:01 Et ensuite, on se posera cette question, la fracture entre le peuple et les élites, c'est-elle
48:04 encore à draver en 2023 ?