Le remaniement gouvernemental approche, «Libération» est-il encore de gauche et les cartes de vœux

  • il y a 7 mois

Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur le remaniement qui se fait attendre, il s'interroge sur l'identité du journal Libération, est-il encore un journal de gauche et sur la situation internationale.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Transcript
00:00 - Pour Europe 1 de 20h à 21h, Elisabeth Assayag vous propose de ce soir de revivre l'incroyable histoire d'une entreprise française qui fête ses
00:07 187 ans, vénérable vieille dame.
00:10 - Si je vous dis catalogue de plus de 300 pages, mode, linge de maison, décoration, vous me répondez ?
00:16 - La redoute !
00:17 - Bah oui, la redoute ! Ce soir dans La France Bouge, Elisabeth Assayag reçoit Philippe Berland, directeur général de La Redoute.
00:24 On va évidemment parler de ce qu'est devenu l'entreprise en 187 ans.
00:29 Rendez-vous ce soir de 20h à 21h sur Europe 1.
00:32 - La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, on commence avec un remaniement qui semble se rapprocher.
00:40 - Oui, Emmanuel Macron veut changer rapidement de Premier ministre, sans doute avant le week-end, et nommer les ministres d'ici mercredi prochain.
00:48 C'est la confidence faite par un éminent conseiller de l'Elysée à Marcelo Westfred et Pauline Théveniot du Parisien aujourd'hui en France.
00:55 Alors qui, à Matignon, allez-vous me demander ? Eh bien nos confrères se mouillent, un nom revient avec insistance, écrivent-ils, celui de Sébastien Lecornu,
01:05 ministre des Armées, 38 ans, homme de confiance d'Emmanuel Macron au Proche-Orient, son profil colle en plus à l'équation politique de ce second quinquennat sans majorité absolue,
01:16 explique-t-il, il fait partie des rares ministres expérimentés en politique, il sait notamment parler à la droite de sa famille d'origine.
01:24 - Oui, on lui prête comme seule ambition la présidence du Sénat aussi, ce qui est plutôt bien vu, ça, du côté de l'Elysée apparemment.
01:29 On parle aussi de la gauche maintenant.
01:31 - Oui, parce que la lecture de Libération en ce moment est particulièrement intéressante, et à mon avis, tout à fait symptomatique du grand désarroi de la gauche modérée.
01:39 Témoins d'abord ce sujet, en une, consacré à l'anniversaire de la révolution cubaine.
01:45 S'il y a bien eu un pays qui a représenté pour la gauche en général les libérations, en particulier l'espoir de lendemain qui chante,
01:51 la résistance à l'impérialisme américain, le romantisme révolutionnaire à Che Guevara,
01:56 et bien c'est bien Cuba. Il faut se râper des yeux de Chimène, de Libération autrefois pour Castro,
02:01 des voyages de Sartre, de Simone de Beauvoir, dans l'île de la réception du leader Maximo par François Mitterrand.
02:07 65 ans après la révolution, Libération ne cherche même plus à se voiler la face aujourd'hui.
02:14 "Cuba, une île à la dérive", titre le journal. Lisez ce reportage de Laurence Cuvillier qui décrit la vie là-bas comme une quête de survie au jour le jour.
02:24 Le salaire moyen est de 30 euros par mois. Cuba produit à peine 30% des aliments dont sa population a besoin.
02:32 Comment un pays peut-il ne pas arriver à produire d'œufs ? se demande-t-elle.
02:39 Cette lecture achevée, le lecteur de Libération n'a pas terminé son chemin de croix.
02:42 Dix pages plus loin, le journal a décidé de revenir sur ces faits divers que la gauche a choisi de ne plus voir.
02:49 "La gauche gênée dans ses tournures", reconnaît le journal, en titre qui revient notamment sur l'affaire de Crépol.
02:57 "Par gêne ou partie pris, la gauche réagit peu aux affaires qui saturent régulièrement l'actualité", explique Charlotte Bellahuch qui signe ce papier.
03:05 Un peu embarrassée mais très intéressant, elle raconte finalement comment la gauche modérée a abandonné le terrain de l'émotion à l'extrême gauche et à l'extrême droite.
03:14 "La gauche qui se vit fièrement comme le camp de la raison", écrit-elle sans rire, "semble parfois marcher sur un fil".
03:21 Vous allez me faire croire que Libération n'est plus un journal de gauche, Olivier Delagarde.
03:24 Non, je ne vous ferai pas croire ça car un papier permet encore d'ancrer le journal dans le camp du bien, de la morale et de la pensée woke.
03:31 Il est d'ailleurs tout aussi parlant de l'évolution de ce quotidien. Il s'agit d'une tribune de Sandrine Rousseau sur l'affaire de Pardieu.
03:38 Et là le lecteur de Libération se rassure, il ne manque pas un adjectif, pas un adverbe pour dénoncer le camp des salauds, de Pardieu,
03:45 symptomatique des fractures qui traversent la société, écrit-elle, entre ceux qui défendent les valeurs de puissance, le droit à la prédation des corps et de la planète
03:56 et les autres qui veulent sortir de ce système viriliste fermé les guillemets.
04:00 Autrement, c'est l'actualité internationale qui domine ce matin.
04:04 Oui, l'Ukraine est le proche orient, la mort du numéro 2 du Hamas dans une frappe ciblée au Liban risque de précipiter le Hezbollah dans la guerre
04:10 et tous les commentateurs sont un peu en apnée ce matin. Liban, Irak, Iran, Yémen, pour l'heure tout le monde se retient.
04:17 Mais jusqu'à quand ? s'interroge l'humanité en une. En revanche, pas de retenue de la part de Poutine, l'Ukraine prise sous un déluge de bombes russes,
04:26 annonce le Figaro, qui explique que le Kremlin intensifie ses frappes pour casser le moral de la population.
04:32 Et si cette guerre commence à vous lasser, écoutez tout de même ce que nous dit Volodymyr Zelensky.
04:37 "Poutine sent les faiblesses comme un animal, car c'est un animal. Il sent le sang, il sent sa force et il vous mangera pour son dîner avec votre Union Européenne, votre temps et votre démocratie."
04:52 Bon, mais je vais quand même pas vous laisser là-dessus. Faites-vous partie des gens, Dimitri, qui écrivent encore des cartes de vœux ?
04:59 Vous les mettez dans une enveloppe avec un timbre dessus ? Evidemment, vous êtes quelqu'un de votre époque.
05:04 - Je sais pas comment on se doit le prendre ce gars. - Je n'y irai pas jusque là.
05:11 Sachez qu'il y a encore quand même quelques irréductibles gaulois qui mettent un timbre sur une enveloppe.
05:18 En fait, 40% des Français écrivent encore au moins une carte de vœux, signale Thelma Bergman et Estelle Dautry du Parisien Aujourd'hui en France.
05:26 C'est le cas de Michel, qui est vent debout contre la dématérialisation des vœux.
05:31 Ce bordelais ne décolère pas contre son maire écolo qui répond par mail à sa lettre.
05:36 Alors, pour être rassuré de recevoir au moins une carte de vœux chaque année, il a une astuce.
05:41 Il écrit au président de la République. En plus, on n'est pas obligé de mettre le timbre, explique le journal.
05:46 Et là, vous recevez systématiquement une carte du chef de l'État. Il en possède ainsi de tous les présidents depuis Mitterrand.
05:54 Voilà, alors si ça vous dit, je vous donne l'adresse. Palais de l'Elysée, 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75 008.
06:01 Mais le facteur connaît. Et à mon avis, vu le contexte, c'est plus sûr d'écrire au président qu'à son Premier ministre en ce moment.
06:07 - Ah oui. - Voilà. J'ai deux secondes encore ? - Mais bien sûr.
06:10 - Parce qu'il faut que je vous parle quand même de la Une de presse au Ségur.
06:13 - Oui, oui, oui, on parle devant. - En plus, ça va vous permettre une transition fastoche.
06:17 Maire de Nantes, la rumeur pro. Titre le journal, mais pleine page, avec une grande photo de notre Pascal National.
06:26 Je vous laisse vous dépatouiller avec lui.

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