Christian Morin : "Alain Delon m’a dit ‘signe ton contrat que pour 6 mois’"

  • il y a 9 mois
Avec Christian Morin, Clarinettiste français

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##SUD_RADIO_MEDIA-2024-01-04##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:07 Bonjour Valérie.
00:08 Bonjour Christian Morin, on est ravis de vous recevoir, bonne année.
00:12 Alors je vais dire Valérie Expert, puisqu'on me donne le nom.
00:14 Bonjour Gilles, je vous souhaite tous mes voeux.
00:17 Ça c'est pratique la radio, parce que ça permet, ça évite d'envoyer des cartes postales dans vos SMS.
00:22 Donc là vous adressez vos voeux à tout le monde, c'est ça ?
00:25 On dit à tous les auditeurs de Sud Radio et à vous-même bien sûr Valérie.
00:29 Merci à vous mon cher Gilles.
00:30 Vous avez déjà été en direct pour un Nouvel An en télévision ?
00:34 Oui, même la nuit, la nuit, il y a quelques années c'était sur Europ1.
00:38 On faisait, on était un petit peu, c'était pas une corvée, c'était très agréable,
00:42 parce qu'il y avait quelques victuailles qui étaient apportées, il y avait une bonne humeur qui régnait.
00:46 Noël et Nouvel An très souvent, c'était très agréable, très très agréable.
00:50 Alors présentateur, animateur, clarinettiste de talent, comédien,
00:57 vous avez une carrière phénoménale, on en parlait juste avant de prendre l'antenne.
01:02 On peut vous retrouver sur une radio concurrente, radio classique, et néanmoins amie.
01:07 Radio classique, bon c'est pas hyper concurrent parce qu'il s'agit pas exactement de la même chose,
01:12 mais c'est vrai qu'on va évoquer avec vous aussi votre carrière à la télévision,
01:17 d'animateur, c'est vrai que vous avez marqué les grandes heures de la télévision, que ce soit la 5,
01:23 on en parlait avec Jean-Claude Bourret, TF1, et puis la musique qui reste quand même omniprésente dans votre vie.
01:30 Oui mais qui n'est pas le premier métier, puisque je suis toujours fier d'avoir des diplômes à l'école des Beaux-Arts.
01:36 Vous étiez dessinateur, c'est ça ?
01:38 Oui, la vraie profession. Je suis graphiste, j'ai passé un diplôme d'art graphique et de publicité à l'école des Beaux-Arts de Bordeaux,
01:47 et par conséquent, la clarinette était à côté, en parallèle c'était tout à fait complémentaire.
01:53 J'ai fait un peu de théâtre, après j'en ai fait un peu plus tard, mais disons que comédien, je ne veux pas être prétentieux non plus,
02:00 j'ai tourné, j'ai fait du théâtre, j'ai tourné dans quelques films.
02:03 J'ai vu que vous aviez fait quand même des séries, "Mégrer avec Bruno Kremer", "Dans Navarro", "Une femme d'honneur",
02:08 vous avez quand même été sollicité si vous n'aviez pas été bon.
02:12 J'ai eu la chance de travailler avec Jean-Laurent Cochet pendant 5 ans, et ça s'est terminé par les fausses confidences de Marie Vau avec Jean-Laurent.
02:18 On va reparler de tout cela dans un instant.
02:20 - Et puis vous aviez été sur une comédie musicale avec Annie Cordy, en avant la musique, vous étiez sur scène chaque soir.
02:26 - Et on va parler musique évidemment avec votre livre "Notes légères bis" puisque c'est le deuxième opus.
02:32 Absolument réjouissant, nouvelles histoires légères de la musique classique, c'est passionnant, il y a plein d'anecdotes, vous allez découvrir des tas de...
02:40 - C'est très drôle, il y a des choses drôles.
02:42 - C'est drôle, c'est passionnant, c'est intéressant, puis j'ai découvert aussi votre talent de dessinateur.
02:46 - Oui, mais voilà, je n'ai jamais arrêté tellement le dessin d'ailleurs.
02:50 - C'est formidable, c'est vrai qu'il y a une parenté parfois avec Sampey, parfois avec Dubou, j'ai trouvé sur certains dessins.
02:57 - Alors ça, vous êtes la deux ou troisième personne qui me dit ça et ça me fait très plaisir aussi.
03:04 Dubou, grand dessinateur.
03:06 - Ah bah oui, oui.
03:07 - Cabu était un admirateur de...
03:09 - Alors vous avez dédié ce livre d'ailleurs à vos parents, à Cabu, à Sampey et à Uderzo.
03:13 - Alors avec les trois, j'ai des anecdotes à la clé que je pourrais vous raconter.
03:17 - Vous allez nous les raconter mais c'est les apilles, on va y revenir.
03:20 Sud Radio Média, l'instant zapping.
03:23 - On n'arrête pas de les voir, depuis le 1er janvier, Valérie, ils ont réapparu, les médiums et les voyants dans toutes les émissions.
03:31 - Bon, nous on en aura un demain, Alexandre Delevanne.
03:34 - Mais alors je me suis dit, qu'est-ce qu'ils ont dit en 2023 ?
03:39 Je me suis posé la question, donc j'ai passé mon après-midi d'hier à aller voir des archives.
03:45 Alors j'ai commencé et j'ai retrouvé tout de suite par mon post People qui annonçait les morts de 2023.
03:51 - C'est chic.
03:52 - Et puis également une voyante qui avait eu une fulgurance, écoutez.
03:56 - Selon un voyant américain, voilà les gens qui vont disparaître en 2023, je vous le dis, Charles III.
04:01 Bruce Willis, vous savez qu'il est très malade et que ça va mal.
04:04 - Bruce, non.
04:05 - Bill Gates.
04:06 - Il n'a pas pris beaucoup de risques.
04:07 - John Travolta.
04:08 - Non.
04:09 - Ah non, pas John Travolta.
04:10 - Bah si.
04:11 C'est hallucinant.
04:12 Jack Nicholson, bon, ça il a 90 ans.
04:14 - Michael J. Fox.
04:16 - Non, mais il est très malade.
04:18 - Oui, il est très malade.
04:19 Whippy Goldberg.
04:20 - Qui ?
04:21 - Alors ça, ça je n'en reviens pas.
04:22 - Elle est malade ?
04:23 - Pourvu que ces gens ne regardent pas la télé française, Kylian Mbappé.
04:27 - Papa.
04:28 - Non.
04:29 - Oui.
04:30 - Papa à la fin, papa fin 2023.
04:34 - Mais c'est génial, mais c'est qui la maman ?
04:36 - Il le construit quand ?
04:37 - Vous avez la date de la conception ?
04:38 - Il y a 20 ans.
04:39 - Non mais fin 2023, ça qui dit.
04:41 - 9 mois avant, donc on est dans la date.
04:43 - Oui mais elle est célibataire.
04:44 - Donc on a le choix dans la date.
04:46 - Il doit avoir tellement de prétendants.
04:48 - Elle la couche à la fin de l'année.
04:50 - Bah oui.
04:51 - Elle la couche à la fin de l'année.
04:53 - Non mais c'est bien les prévisions des voyants.
04:55 Vous avez fait une émission avec Mme Soleil.
04:57 - J'ai travaillé avec Mme Soleil que j'aimais beaucoup.
04:59 Germaine Soleil, c'était son vrai nom d'ailleurs.
05:01 - C'était son vrai nom.
05:02 - C'était son vrai nom, tout le monde ne le sait pas.
05:04 Germaine Soleil, c'était une femme de bon sens.
05:06 C'est-à-dire qu'elle avait fait quelques études, quelques années d'études de médecine.
05:10 Donc elle savait jusqu'où elle pouvait aller dans les conseils médicaux.
05:14 Mais c'était surtout ce type de femme qui m'a rappelé à la fois où ma mère,
05:19 où ma grand-mère, ces gens de bon sens avec une logique imparable
05:24 et puis une tendresse dans la voix.
05:26 C'était quelqu'un de tout à fait brillant qui m'avait dit d'ailleurs,
05:29 elle nous donnait des conseils à nous puisqu'on l'approchait.
05:32 Elle m'avait dit "Christian, il faut que vous restiez dans le style".
05:36 Alors c'était la référence.
05:38 Maurice Chevalier, Sacha Distel, c'est-à-dire toujours élégant, une bonne tenue,
05:44 le genre idéal, un petit peu l'image que l'on souhaitait pour la télévision.
05:49 Et puis surtout, restez comme vous êtes, gentils avec les gens.
05:52 Il y avait des artistes.
05:53 En fait, la timidité qu'on peut avoir au début de ce métier que vous connaissez,
05:57 Valérie et Yvan, c'est...
06:00 On a une réserve mais qui nous fait être très polis et très courtois avec les gens.
06:05 Et plusieurs artistes m'avaient dit ça.
06:07 Maurice Birot m'avait dit "Reste comme tu es, n'en rajoute pas".
06:11 Et finalement...
06:13 - Ça vous a plutôt servi.
06:15 Elle vous avait fait des prévisions, Mme Soleil, des choses qui se sont...
06:19 - Ça arrivait quelquefois, oui.
06:20 Et puis alors, mon mariage avec la maman de mon fils Julien,
06:24 il y avait plein d'amis qui étaient là et Mme Soleil faisait partie des invités.
06:28 C'était extraordinaire parce que tous les amis me disaient
06:30 "Tu crois qu'on peut lui demander ?"
06:32 Alors elles étaient assises sur un fauteuil et tout le monde venait la consulter.
06:36 Pendant le cocktail, ça s'était très bien.
06:38 - Ce qui est assez rigolo avec du recul, c'est qu'il n'y en a aucun qui est décédé.
06:43 Le plus ironique là-dedans, c'est que le seul qui est mort médiatiquement,
06:46 c'est Mathieu Delormeau qui présentait l'émission.
06:49 Et Mbappé n'a toujours pas de copine et donc...
06:51 - Et toujours pas d'enfant.
06:52 - Toujours pas d'enfant.
06:53 Alors je me suis dit "Je suis en bon chemin quand même sur mon histoire des prévisions de 2023".
07:00 Donc j'ai été voir les prédictions politiques.
07:02 Alors il y avait sur deux émissions de télé,
07:05 Kassandra qui avait été faire les shows télé.
07:08 Et puis vous allez voir, elle porte bien son nom.
07:10 - En raison des problèmes économiques, nous devrions assister à de nombreuses coupures d'électricité,
07:16 ainsi qu'une cyberattaque de grande envergure au niveau internet
07:20 qui pourrait bloquer de nombreuses administrations
07:23 et avoir de graves conséquences avec les pirates de l'informatique.
07:26 Par ailleurs, les Français risquent d'apprendre un secret d'État qui sera dévoilé.
07:31 Quelque chose de grave qui devrait prendre d'énormes proportions dans le monde de la politique.
07:36 Au vu de tous les éléments qui ne sont pas en accord avec le gouvernement,
07:40 nous pourrions assister à la dissolution de l'Assemblée nationale.
07:43 Car personne ne s'entend et à chaque fois c'est la guerre entre eux.
07:47 À la suite, notre président aura bien du mal à calmer cette violence.
07:50 Il va se sentir en perte de vitesse et sera obligé de prendre les décisions qui s'imposent.
07:56 - Quelques jours après, elle a raté la dissolution.
08:00 C'est dommage quand même, c'est quand même assez incroyable.
08:04 Vous avez eu, et vous avez toujours, un succès fou.
08:08 Un succès fou, c'était sur TF1 avec vos comparses de l'époque, évidemment.
08:12 - Oui, on pense à Patrick Roy.
08:16 - Patrick Roy, évidemment.
08:18 Il faut rappeler qu'au pied levé, vous avez remplacé Patrick Sabatier
08:23 qui était parti pour la 5, vous avez permis au divertissement de continuer sur TF1.
08:28 - Je n'ai pas remplacé parce que personne n'était...
08:31 Quand j'ai été contacté par M.Bellusconi,
08:35 eh bien, rien n'existait mais moi j'avais un projet d'émission avec Amanda Lear
08:39 qui était déjà prévu.
08:41 C'est après, quand la 5 s'est installée, parce que je n'ai travaillé qu'en Italie,
08:46 ce qui était très agréable à ma foi, les Italiens, toujours de bonne humeur, agréable.
08:51 Ils travaillaient dans une chaîne privée, ils étaient royalement payés, convenablement.
08:55 Et il n'y avait aucun problème.
08:57 Et quand la 5 est arrivée sur le territoire français, c'est là que les problèmes...
09:02 Alors, tout le monde, toutes les chaînes se sont vidées,
09:05 tout le monde a été atterré par Bellusconi.
09:07 Mais pour la petite histoire, je devais vous raconter quelque chose.
09:10 C'est que, normalement, il y avait quelqu'un qui devait être le médiateur pour le cinéma français,
09:16 c'était Alain Delon.
09:18 Souvenez-vous, il y a une chose qui est très pratique aujourd'hui,
09:21 on s'en fout, on va faire pipi, on prend une bière, les coupures de publicité,
09:25 c'était un scandale à l'époque, Valérie.
09:27 – C'est ça, ça a été un produit, c'est ce que nous a dit Jean-Claude Bourret.
09:30 – Et donc, Bellusconi avait contacté Alain Delon, qui devait être le médiateur,
09:34 et il devait venir une fois par mois présenter, co-présenter l'émission "Cherchez la femme"
09:39 avec Amanda Lear et avec moi.
09:41 Et donc, j'ai vu Alain Delon pendant un mois, à peu près,
09:44 et la veille de mon départ, Alain m'appelle, il me dit "écoute, je compte sur toi,
09:48 tu vas être le meilleur", très Alain Delon.
09:50 Et il me dit "est-ce que tu as signé ton contrat ?"
09:53 Je lui dis "non, je le signe à Milan, demain".
09:55 Il me dit "écoute, ne le signe que pour 6 mois".
09:58 – Ah bon ? – Pourquoi ?
10:00 Il me dit "à mon avis, quand la chaîne va s'installer en France, ça va se casser la gueule".
10:05 Je lui dis "pourquoi, il y a trop de politique entre Crachy et Mitterrand".
10:09 Il ne s'est pas tellement trompé.
10:11 – C'est un bon voyant, lui, en fait.
10:13 – Et je l'ai signé pour 6 mois, et Amanda Lear était assez d'accord,
10:16 parce qu'elle travaillait sur l'Italie.
10:18 Et j'ai passé de très bons moments avec Amanda,
10:20 qui est quelqu'un qui a beaucoup d'humour,
10:22 très drôle, qui parle 5 langues, fille de diplomate.
10:25 – Vous avez toujours eu des contacts avec elle ?
10:27 – Toujours, toujours, on se croise de temps en temps.
10:29 Elle m'appelle Clarinette.
10:31 "Ah, Clarinette, comment vas-tu ?"
10:33 – Et un Patrick Sabatier, donc pas si sympathique, si on en croit Véronique Jeanneau.
10:37 Elle était sur le plateau des enfants de la télé,
10:40 vous allez voir, elle a un comté d'anecdotes pas très sympathique.
10:42 – Elle n'est pas là, alors on en voit le clip de Véronique Jeanneau,
10:45 qui de toute façon a été prévu, et ensuite je l'accueillerai,
10:47 et j'espère que pendant ces 4 minutes, elle aura le temps de venir nous rejoindre.
10:50 Véronique Jeanneau ne peut pas venir aller retarder sur le tournage de Pause Café,
10:53 c'est très compliqué, donc je ne peux pas l'accueillir.
10:56 J'ai passé tout à l'heure sa musique, et j'espère l'occasion de l'accueillir très bientôt.
11:00 – Qu'est-ce qui s'est passé ?
11:02 – J'étais coincée dans un embouteillage, je revenais du tournage de Pause Café,
11:06 on était arrivés avec le gyrophare et tout,
11:08 et vraiment je suis arrivée, et il a vu que j'étais en bas,
11:11 je suis passée devant sa loge, il a vu que j'étais là.
11:13 Et il s'est servi en fait de moi pour justifier que la télé était en direct.
11:17 Mais j'étais derrière, j'étais derrière.
11:19 – Quel drôle d'évidence !
11:20 – J'en ai voulu pendant 10 ans, j'ai pas mal.
11:22 – Oui, oui, oui !
11:23 – Incroyable !
11:24 Alors il y a 15 jours, on parlait avec Thierry Saïd des 10 ans de prodiges,
11:29 ce soir c'est la grande finale de prodiges, diffusée en prime sur France 2,
11:33 et puis du coup je me suis rappelé du gagnant de 2021,
11:37 il s'appelle, ça vous parle ou pas ?
11:40 – Pas très bien.
11:41 – Il s'appelait Simon, et c'était un jeune prodige de la clarinette,
11:44 et c'est lui qui avait gagné.
11:45 – Oui, il a enregistré son album après.
11:47 – Exactement, c'est lui qui avait gagné Prodige,
11:49 je vous propose d'écouter le "Klesmersdance" de Martin Frost.
11:53 [Musique]
12:13 C'est étonnant de la clarinette en prime, on en parlait.
12:17 – Martin Frost c'est un clarinettiste extraordinaire,
12:21 il a un parallèle en France avec Philippe Béraud,
12:24 le clarinettiste de l'Orchestre de Paris que je connais bien.
12:27 La musique klesmer c'est très particulier, très très difficile à jouer,
12:31 il y a des thèmes juifs qui sont extraordinaires,
12:33 le "Cierba Octet" d'ailleurs dans lequel est Philippe Béraud,
12:36 joue ce genre de musique,
12:39 mais Martin Frost, la clarinette est un très bel instrument,
12:44 moi je suis plutôt dans les tons suaves pour la clarinette,
12:47 je joue au jazz.
12:48 – Oui, plus le jazz et crooner.
12:50 – Philippe Béraud joue très bien aussi,
12:52 on a joué d'ailleurs un "Summer Time" tous les deux, un jour ensemble.
12:55 C'est un instrument en fait,
12:57 quand j'ai eu cet instrument entre les mains à l'âge de 12-13 ans,
13:00 je suis tombé amoureux du son de la clarinette,
13:03 c'est un très bel instrument.
13:04 – Et Woody Allen joue bien ou pas ?
13:06 – Joue, alors…
13:07 – Vous l'avez déjà vu ?
13:08 – Oui, oui, oui, tout à fait,
13:09 parce qu'il voulait rencontrer Claude Luther qui avait joué avec Sidney Bechet,
13:12 et je l'ai rencontré dans les loges de l'Olympia après son concert,
13:15 il joue dans le style Nouvelle Orléans, à la George Lewis,
13:21 mais il joue très très bien dans son style,
13:24 alors certains ne sont peut-être pas un clarinettiste.
13:27 Vous savez, le problème d'un instrumentiste,
13:29 c'est qu'il y a toujours mieux que vous au-dessus,
13:32 on va parler comme ça, voilà.
13:34 – Donc voilà, votre avis sur Woody Allen.
13:37 On se retrouve dans un instant avec "Notes légères",
13:40 "Bis", deuxième opus, séparé aux éditions "First",
13:43 une préface de Franck Ferrand,
13:45 vous allez apprendre plein de choses,
13:47 des vacheries entre les musiciens, les critiques,
13:50 il y a des choses formidables,
13:52 et puis un tas d'anecdotes,
13:54 on y revient avec vous, dans un instant.
13:57 [Musique]
13:58 – Sud Radio Média, l'invité du jour.
14:01 – L'invité du jour, Christian Morin,
14:04 avec ce livre "Notes légères", "Bis", donc deuxième du titre,
14:09 "Nouvelles histoires légères de la musique classique",
14:11 c'est chez "First", il vous reste des petits cadeaux à faire,
14:14 je vous conseille, puis faites-vous le cadeau à vous-même,
14:17 si vous êtes passionné de musique ou pas d'ailleurs,
14:20 parce qu'on découvre tout un tas de choses sur la musique classique
14:23 et aussi sur le jazz, puisqu'on parlait jazz avec vous.
14:26 – Oui, il y a quelques dessins sur le jazz aussi.
14:28 – Vous avez élargi un petit peu, d'où ça vous vient tout ça,
14:31 ce goût pour la musique ?
14:33 – C'est-à-dire que le goût pour la musique,
14:35 la musique en général j'aime bien,
14:37 je ne suis pas un grand spécialiste de la musique classique,
14:39 et c'est quand j'ai été engagé sur l'autre radio,
14:42 vous avez bloqué gentiment tout à l'heure,
14:44 le directeur m'avait dit, je voudrais quelqu'un de sympathique
14:47 qui me parle d'un disque de Chopin, comme si je prenais un verre avec lui,
14:50 il fallait trouver un ton, alors au début ça dérangeait,
14:52 parce que ça décoiffait un peu, j'essayais de parler normalement,
14:55 et puis dans un journal qui s'appelle "Notre temps",
14:59 on m'a demandé de parler de disques,
15:02 et j'ai dit, mais je ne vais pas critiquer des disques,
15:04 ce n'est pas mon rôle, et la directrice a appris
15:07 que j'avais fait les Beaux-Arts, je faisais des pochettes de disques pour Sony à l'époque,
15:10 et elle me dit, à ce moment-là, racontez vos anecdotes,
15:13 et illustrez-les avec un dessin humoristique,
15:15 alors là, ok, ça a commencé comme ça,
15:17 et puis de fil en aiguille, on est arrivé à cet exercice.
15:20 - Ce sont ces petites chroniques, entre autres, qu'on retrouve dans ce...
15:23 - C'est pratique à lire, surtout, parce que ça ne se veut pas trop intellectuel,
15:26 on apprend des choses, on peut le prendre dans tous les sens,
15:29 c'est pratique, pour la plage,
15:31 on y prend au moins le janvier un peu tôt, mais on ne sait jamais.
15:34 - Il y a cette histoire, par exemple, là, c'est vraiment du Dubu,
15:37 à chaque fois, vous croquez de votre plume,
15:40 vraiment avec beaucoup de talent, l'histoire que vous racontez,
15:43 et là, c'est Mirella Freni, qui est une immense soprano italienne,
15:47 - Et Pavarotti. - Et Pavarotti, j'ignorais cette histoire.
15:50 - Alors, tous les deux, ils devaient toutes à Carriane,
15:53 qui les avait engagées, qui avait repéré déjà leurs talents,
15:56 ils étaient nés à Modène, célèbre pour son vinaigre,
16:00 en Italie, et leur maman travaillait dans des usines de tabac,
16:03 donc les mamans de l'un et de l'autre n'étaient pas réputées
16:07 pour avoir un lait peut-être convenable pour les bébés qu'ils étaient,
16:11 donc elles avaient pris, les deux mamans, la même nourrice,
16:14 et Mirella Freni aimait à dire "C'est Pavarotti qui a bu tout le lait
16:19 que je devais boire à ma place". - Incroyable !
16:21 - Ils s'entendaient très bien, ils avaient eu la même nourrice.
16:24 - Voilà, c'est ça. - Et quelle carrière !
16:26 - Et il y a l'histoire de Satie, aussi, et des parapluies.
16:29 - Satie avec les parapluies, avec Debussy,
16:32 c'est Jean Joric, peut-être ? - C'est Jean Joric, oui.
16:36 Il était ami avec Jean Joric. - Il adorait les parapluies.
16:40 Quand il est mort, Satie en a découvert des tas de parapluies, neufs, chez lui.
16:44 Quand il avait un vieux, il jetait comme les manteaux,
16:46 il les donnait à des pauvres, et puis il reprenait un manteau,
16:48 encore emballé, et malencontreusement,
16:51 Oric a crevé le parapluie de Satie, qu'il a traité de tous les noms.
16:55 Alors là, Oric s'est fait traiter de nom d'oiseau par Satie,
16:59 et ils sont restés en froid pendant quelque temps.
17:02 Satie, c'était ça, c'était une humeur vagabonde.
17:05 - Et on ne sait pas si c'est du fétichisme,
17:07 ou s'il était dandy et collectionneur de parapluies.
17:10 - En tous les cas, on a découvert du courrier qu'il s'envoyait lui-même
17:13 au fond de son piano, et il n'ouvrait jamais le courrier.
17:15 C'était un personnage formidable. - Incroyable.
17:19 Comment vous expliquez que la musique classique est inexistante à la télé ?
17:23 - A la télé, parce qu'on part du principe, ce sont les patrons, ce sont eux.
17:27 Il y a quelques émissions, il y en a eu beaucoup, avec Evreux Thierry,
17:30 notamment, il y a quelques années.
17:32 Mais on pense que la musique classique va emmerder tout le monde.
17:36 C'est le vœu pieux. Mais comme le jazz d'ailleurs.
17:40 Moi je me souviens, à la radio, à Europe, on disait "non, non, le jazz,
17:44 on passait ça le dimanche soir, j'ai eu l'émission pendant un an".
17:46 Mais la musique classique, on parle du principe que ça ennuie tout le monde.
17:50 Quand on en parle, est-ce qu'il faudrait la présenter de façon plus goguenarde ?
17:54 J'ai un ami qui présentait la musique de façon très simple, c'est Frédéric Claudéon.
18:01 - Bien sûr, formidable. - Formidable conteur.
18:04 Je ne sais pas ce qu'il faut faire, mais vous savez,
18:06 il y a des directeurs de chaîne qui prennent de drôles de décisions parfois,
18:09 à condition que ces mêmes directeurs de chaîne,
18:12 je ne fais plus de télé, je ne risque rien, soient réellement des artistes.
18:16 Ce sont devenus des administrateurs, surtout.
18:19 - Juste une question sur ce qu'elle regarde, vous portez sur la télé d'aujourd'hui et celle du passé.
18:25 On l'a un petit peu évoqué avec Thierry Ardisson.
18:27 - Je ne dis même pas que c'était forcément mieux autrefois, il y a des erreurs.
18:30 D'abord, je pense que la télévision devrait rester ce qu'elle est,
18:34 c'est-à-dire une bibliothèque d'images extraordinaire,
18:37 dans laquelle on peut aller choisir son livre et ne pas se lever à 23h en disant
18:42 "il y avait de la merde ce soir à la télévision", alors qu'on pouvait changer la chaîne.
18:46 - Mais c'est un peu ce que c'est devenu aujourd'hui, avec les plateformes, avec les replays,
18:50 vous choisissez ce que vous voulez.
18:52 - Il y a de tout, c'est-à-dire que moi je sais que personnellement,
18:55 aujourd'hui je regarde beaucoup la chaîne histoire, par exemple,
18:59 on a des documents exceptionnels, Arte, qui propose aussi de belles choses,
19:04 et puis j'aime bien les émissions de Stéphane Bern sur l'histoire aussi.
19:07 - Mais la variété, vous qui avez été l'un des grands animateurs de variété quand même.
19:13 - Oui, mais même on était sur la fin, parce qu'il y avait encore Jean-Pierre Foucault avec Sacré Soirée,
19:18 il y avait, vous évoquez tout à l'heure Yvan... - Gilles.
19:22 - Gilles, pardon, pourquoi je vous appelle Yvan ?
19:24 - Parce que vous êtes allé chez Yvan Cujouse il n'y a pas très longtemps.
19:28 - Voilà, c'est peut-être pour ça.
19:29 - Oui, c'était la fin un peu des émulations, mais là il n'y a plus ces grandes émissions de variété.
19:32 - Non, et puis c'est-à-dire que les gens viennent faire aujourd'hui une espèce de promo,
19:37 et puis on s'arrête, moi je pense à la grande époque des Carpentiers,
19:41 où il y avait une préparation, c'était formidable.
19:43 - Et moi j'étais cherché dans la boîte à archives,
19:45 parce que vous étiez longtemps animateur sur la télévision suisse romande,
19:49 elle a à peine 15 ans, et on parle souvent de Michel Drucker,
19:52 mais il y en a un autre qui a interviewé Céline Dion quand elle avait 15 ans,
19:56 c'était vous, et moi je trouve ça injuste parce que vous étiez avant Michel Drucker,
20:00 et j'ai retrouvé cette interview.
20:02 - Et à très très bientôt, parce que le Canada, la Suisse, c'est pas très loin.
20:06 - Ah non, c'est pas loin du tout.
20:07 - Vous m'avez parlé de la chaleur des Suisses, dites-le, dites-le leur.
20:10 - C'est ce que je voulais dire, c'est qu'ici,
20:12 je trouve qu'il y a de la chaleur extraordinaire dans le pays,
20:15 les gens sont accueillants, je trouve qu'il y a beaucoup beaucoup de chaleur envers les gens,
20:19 et j'espère devenir très très souvent, parce qu'ici je me sens comme chez moi,
20:23 et j'espère devenir vraiment très très souvent,
20:25 je suis vraiment impressionnée par la propreté, et tout ça, et le chocolat aussi.
20:29 - Et le chocolat aussi, la propreté et le chocolat.
20:32 - Vous vous en souvenez ?
20:33 - Oui très bien, très très bien, parce que pendant 5 ans,
20:36 le producteur de l'émission qui était aussi un musicien,
20:38 très très bon ami, Alain Morisot, m'avait dit,
20:41 c'est une grande vedette lui au Québec, où je suis allé jouer avec lui d'ailleurs,
20:45 il m'avait dit il y a une artiste qui va représenter la Suisse,
20:47 elle a 14 ans, mais elle était extraordinaire, tu vas voir la voix qu'elle a,
20:51 j'ai connu la maman, il y avait déjà les frères et soeurs qui étaient avec elle.
20:55 - Oui, puisque vous vous adressez dans l'archive, vous vous adressez à sa mère,
20:58 qui était très inquiète de l'interview,
21:00 et qui vous regardait d'un oeil pendant que vous faisiez l'interview.
21:03 - Tout à fait, mais c'est un... elle avait déjà une spontanéité naturelle,
21:07 elle avait déjà de la plomb, elle était chou, vraiment, une jeune adolescente.
21:12 Alors, c'est Drucker, parce que Drucker forcément,
21:15 Michel, en France, moi je n'existais qu'en Suisse,
21:19 et je l'ai interviewé 8 ou 10 jours avant que Michel ne l'interviewe,
21:24 mais enfin, il n'y a jamais eu de fâcherie entre Michel et moi sur ce sujet.
21:28 - Non, non, bien sûr, mais c'est ça qui est amusant,
21:30 c'est que personne ne sait que vous avez interviewé Céline Dion devant sa maman,
21:36 et vous, tout de suite, vous avez senti qu'elle serait une star ?
21:38 - Écoutez, quand j'ai entendu la voix, j'étais quand même un petit peu surpris,
21:43 parce que la qualité et la plomb, et déjà une assurance,
21:46 et la façon de respirer, déjà, ce qu'elle a eu après par la suite.
21:49 - Votre première télé, c'était quand ?
21:51 - La première télé, c'était en 75, sur France 3.
21:55 On cherchait des animateurs pour un jeu sur France 3,
21:58 Alain Jérôme avait un cumul de bandes de films sur la France,
22:03 on dominait des villes et des régions,
22:06 donc il avait inventé un jeu qui s'appelait "Altitude 10 000", formidable,
22:10 et on survolait la France, ça plaisait beaucoup à l'éducation nationale,
22:13 quand on n'avait pas trouvé la ville à 10 000 pieds,
22:16 puisque c'était reconvertible en kilomètres avions sponsorisés par Air France,
22:21 et au sol, il y avait deux personnes qui donnaient des renseignements historiques,
22:25 Alain Decaux et André Castelot, c'est là que je les ai connus,
22:29 et les trois présentateurs qui devaient passer le test d'essai,
22:33 il y avait deux présentateurs qui passaient avant moi,
22:36 donc j'étais très inquiet, il y avait André Torant de l'ERTL et Gérard Rolls.
22:40 Et puis à un moment je me suis planté en présentant,
22:43 j'arrivais des Etats-Unis, j'étais subjugué par la télé américaine,
22:46 je ne sais pas comment je me suis récupéré, ça a dû plaire,
22:49 Alain Jérôme m'a dit "est-ce que vous êtes libre à déjeuner ?"
22:51 et voilà comment j'ai commencé.
22:53 - Et vous étiez destiné à quoi au départ ?
22:55 Comment vous êtes arrivé, comment vous vous êtes dit ce jour-là
22:57 "tiens je vais me présenter à ce concours d'animateurs" ?
22:59 - Parce que Pierre Bonte à Europe 1 m'avait dit
23:01 "écoute à France 3 ils cherchent des présentateurs, tu devrais téléphoner"
23:05 - Ah oui vous étiez déjà animateur à la radio.
23:07 - Oui j'étais déjà à Europe 1 à ce moment-là.
23:09 Et alors on tournait à Lille, et vous savez comment c'est,
23:11 quand on débute, les candidats qui avaient la trouille de passer à la télévision,
23:15 on tournait à Lille dans des studios aménagés avec un quart régi,
23:18 à la foire de Lille, et moi j'avais une trouille, je ne vous dis pas,
23:23 on commençait à tourner à 7h30 du matin,
23:25 pour une émission qui passait à 20h le jeudi soir,
23:27 et les candidats venaient me voir en disant
23:29 "M. Morin on compte sur vous parce qu'on a peur"
23:32 je dis "ne vous inquiétez pas j'avais autant la trouille qu'eux"
23:34 et puis alors à l'époque il y avait les noeuds de cravate très larges,
23:37 les longs cols, il faudrait que je vous fasse voir les images,
23:39 et puis les cheveux très très longs, c'était la mode.
23:43 - Il y a eu la roue de la fortune, il y a eu le téléachat,
23:45 ça vous a amusé le téléachat ?
23:47 - Pas tellement, j'avais besoin à ce moment-là de...
23:49 - Vous aviez besoin d'argent ?
23:51 - Oui mais non, j'avais besoin de faire quelque chose,
23:54 comme je restais sur la chaîne TF1,
23:56 c'est un exercice qui n'est pas si facile que cela à faire,
24:00 celui qui a amené ça aux Etats-Unis c'est Pierre Le Mart,
24:03 mais il y avait une équipe formidable autour,
24:05 c'était pas désagréable, faut pas exagérer.
24:08 - Et la roue de la fortune, je crois que Gilles vous avez un extrait ?
24:11 - Alors moi il y avait quelque chose qui me fascinait,
24:14 dans "The Wheel of Fortune", moi c'est le carousel,
24:18 c'est-à-dire que quand on avait assez d'argent,
24:22 il y avait tout ce magasin qui était là,
24:25 et donc je vous ai pris un extrait de l'époque
24:27 où le candidat va pouvoir dépenser son argent en francs, bien évidemment.
24:31 - Pour 1500 francs...
24:33 - Un F ?
24:34 - Oui, tout à fait, vous m'avez tout caliné.
24:36 (Applaudissements)
24:39 Nous vous écoutons Serge.
24:41 Non, non, mais il faudrait quand même...
24:43 - Ah oui, pardon, l'ancienne abbaye cistercienne de Florent.
24:46 (Applaudissements)
24:49 - Qui se trouve sur les bords de la baïse dans le Gers.
24:53 - 17 000 francs, Serge, maintenant vous pouvez choisir.
24:56 - Pour 9 750 francs le caméscope,
24:59 pour 3550 l'appareil photo.
25:02 - 3700 francs.
25:03 - Pour 2200 la boîte musique.
25:05 - La boîte musique, pour 2200, et on remet en jeu les 1500 francs qui vous restent.
25:09 - Non mais c'était formidable à l'époque,
25:11 parce que maintenant évidemment avec nos portables,
25:13 on fait des vidéos et des photos,
25:15 mais le caméscope c'était un énorme cadeau de gagner un caméscope.
25:19 - Il y avait la voiture aussi à gagner quand on restait 3 jours.
25:22 Et le président Bouygues, Francis Bouygues, me disait
25:24 "Qu'est-ce que vous voulez, vous vendez les gens heureux ?"
25:26 C'était aussi simple que ça.
25:27 On savait très bien que cette émission c'était pas Bernard Pivot,
25:30 c'était un jeu américain qui marchait très bien.
25:33 Mais si vous avez une idée de ce type,
25:35 Gilles ou Valérie, vendez l'idée,
25:38 parce que c'est quand même une roue de loterie,
25:41 avec un jeu d'humour pion, tout simplement.
25:44 - Mais aujourd'hui je pense que si on arrive avec un jeu,
25:46 on nous dira "Non mais c'est pas américain, ça a pas été testé".
25:49 - Il n'y a pas eu d'audience.
25:50 - Alors on est allé aux Etats-Unis,
25:51 en France nous étions la copie conforme du jeu américain.
25:56 Et à propos des lots du carousel,
25:59 qui a l'air de vous plaire mon cher Gilles,
26:01 si j'avais su, j'ai gardé quelques cadeaux,
26:03 je pense que j'aurais pu vous les apporter.
26:05 - Un caméscope ?
26:06 - Figurez-vous qu'un jour je fais une émission
26:08 où j'étais à côté de François Sagan au moment du maquillage.
26:11 J'avais fait un livre sur les jeux de hasard
26:13 depuis l'antiquité jusqu'à la roue de la fortune.
26:15 Et François Sagan me dit "Christian, je regarde souvent la roue de la fortune".
26:20 Alors déjà François Sagan, en regardant la roue de la fortune,
26:23 ça m'étonnait un petit peu.
26:24 - Incroyable !
26:25 - Il y a quelque chose qui me périmise,
26:27 parce que quelquefois devant mon feu de cheminée,
26:29 il y avait un petit banc qu'on proposait,
26:32 des petits bancs en bois, c'était en pain.
26:34 Je lui ai dit "Françoise, donnez-moi votre adresse"
26:36 et je lui ai fait envoyer un petit...
26:38 C'est le seul cadeau que j'ai offert à François Sagan.
26:40 Un petit banc pour mettre ses pieds devant sa cheminée.
26:43 - C'est fou !
26:44 - Quelqu'un de très gentil.
26:45 - Vous avez eu d'autres fans célèbres ?
26:48 - Oui, il y avait André Castelot qui regardait la roue de la fortune.
26:51 J'avais proposé à Télé 7 Jours,
26:53 puisque quand vous faisiez un jeu
26:55 qui en plus en avait 12 ou 13 millions de personnes,
26:57 c'était énorme.
26:58 Il faut dire que quand on allumait la télé, ça s'allumait sur TF1.
27:01 Mais donc j'avais proposé à Télé 7 Jours
27:04 de réunir des intellectuels qui aimaient bien la roue de la fortune.
27:08 Et puis ça ne s'est pas fait.
27:10 - On se retrouve dans un instant avec Christian Morin
27:13 pour parler évidemment télé,
27:15 pour parler musique également avec son livre "Notes légères"
27:18 aux éditions First.
27:20 C'est un petit livre tout à fait réjouissant, intéressant
27:23 et dans lequel vous apprendrez énormément de choses.
27:26 A tout de suite.
27:27 - Et on est avec Christian Morin
27:34 et on parle de ce livre "Notes légères",
27:36 des histoires légères de la musique classique.
27:38 J'aime bien.
27:39 Il y a deux choses, les citations à la fin.
27:42 Donc le dernier petit dessin, c'est un couple
27:45 qui regarde vraisemblablement son fils clarinettiste.
27:49 Et la mère dit "Quand je pense que je lui avais ciré ses chaussures,
27:52 on ne les voit même pas".
27:54 Le drame des clarinettistes, ça vous est arrivé ?
27:56 - C'est une histoire.
27:57 Alors la petite histoire, c'est que la caricature
28:00 que j'ai dessinée de moi jouant de la clarinette,
28:03 c'est une caricature que j'ai empruntée
28:05 dans le dessin que m'a envoyé Cabu.
28:07 - Ah oui, qui était grand fan de jazz.
28:09 - Voilà.
28:10 Et j'ai symbolisé mes parents
28:12 parce que c'est tout à fait une réflexion
28:13 que pouvait faire ma mère
28:14 quand on passait à la télé la première fois dans les années 60.
28:17 Et donc voilà.
28:19 Mais j'en ai une autre à propos de femmes au foyer.
28:22 La femme de Joseph Haydn considérait que la musique
28:25 que faisait son mari, ça aussi,
28:27 il avait été cordonnier, c'était aussi intéressant.
28:30 Et ce pauvre Haydn a souffert avec sa femme.
28:33 En plus, c'était pas celle qu'il voulait épouser,
28:35 il voulait épouser sa sœur.
28:36 Et la sœur était destinée au couvent.
28:38 Donc il a épousé celle qui restait, Mariana,
28:41 et elle s'en foutait complètement de la musique.
28:43 Et ce qui fait que pour envelopper les gâteaux
28:47 qu'elle faisait et qu'elle livrait à ses amis,
28:49 elle utilisait les partitions de Joseph Haydn.
28:52 Malheureux.
28:53 - Moi, pour moi, votre image est indissociable,
28:58 pour moi, de Repin.
28:59 Évidemment, avec le fameux autocollant Repin
29:03 avec votre photo et la voiture.
29:05 Qu'est-ce que ça vous a fait le premier jour
29:07 où vous étiez en voiture et qu'il y avait,
29:09 dans la voiture d'en face, votre tête sur un autocollant ?
29:12 - C'est arrivé à Lille au moment de Noël 75.
29:15 Alors c'est amusant parce que c'est un jeu
29:17 qui venait, là encore, des États-Unis.
29:19 Et c'est Jean-Loup Laffont qui avait rapporté ce jeu,
29:21 qui marchait très très bien, d'ailleurs.
29:23 Et parce qu'on s'apercevait que les gens
29:25 ne connaissaient pas par cœur
29:27 le numéro minéralogique des voitures.
29:29 Mais on faisait quelques appels de phare
29:32 quand on les avait repérés,
29:33 on les appelait sur l'antenne,
29:35 et c'était toujours impressionnant.
29:37 Écoutez, je vais être honnête,
29:39 quand on commence à faire de la radio,
29:41 on n'est pas connu.
29:42 On réservait quelques fois au restaurant,
29:43 en disant "c'est de la part de Christian Morin, d'Europe 1",
29:45 et on rentrait dans le restaurant,
29:47 persuadés qu'on nous reconnaissait.
29:48 J'en ai parlé avec une de vos très bonnes amies,
29:50 Joël Goron.
29:51 On avait le sentiment d'être connus
29:54 parce qu'on était à Europe 1.
29:55 Mais on n'était pas connus du tout.
29:57 Donc on avait tous envie quand même
29:58 d'avoir un peu notre faciès.
30:00 Et dès qu'on commençait à apparaître à la télévision,
30:03 là c'était formidable.
30:04 Quand les gens vous reconnaissaient dans la rue,
30:06 soyons honnêtes quand même...
30:07 - C'était grisant ?
30:08 - Oui, c'était grisant.
30:10 Mais d'autant que d'une manière générale,
30:11 les gens sont toujours très gentils avec vous.
30:13 À part une fois, j'ai croisé un couple,
30:16 je tournais pour "Plus belle la vie",
30:18 où je suis mort noyé, je vous le rappelle.
30:20 - Oui, absolument.
30:21 - Et je croise un couple sur le port de Marseille,
30:24 et j'entends la dame qui dit
30:25 "Tiens, regarde, c'est celui que t'aimes pas."
30:28 Là on fait profil bas dans ces cas-là.
30:32 - "Plus belle la vie" qui revient lundi d'ailleurs,
30:33 ils seront nos invités.
30:35 - Sur TF1, oui.
30:36 - Ils seront nos invités lundi
30:38 pour le lancement de "Plus belle la vie".
30:40 - On vous propose encore des rôles ?
30:43 - Non, pour l'instant, il y a Pascal Thomas
30:45 qui a une petite idée derrière la tête,
30:46 avec qui j'ai pas mal tourné.
30:47 - Oui, vous aviez déjà tourné avec lui.
30:49 - Mais dans "Plus belle la vie",
30:50 je suis mort noyé, c'était extraordinaire.
30:52 - Donc vous ne reviendrez pas,
30:53 non non.
30:54 - Le fantôme, le fantôme.
30:55 - J'avais épousé l'héroïne de l'époque,
30:56 Hélène Médigues,
30:57 et il y avait une fiancée jalouse
30:59 qui était venue.
31:01 On s'est aperçu que j'étais pas simplement mort noyé,
31:03 mais qu'en tombant dans ma piscine,
31:05 j'avais quand même des bleus à la tête,
31:07 avec une batte de baseball
31:09 qui m'avait légèrement heurté.
31:11 - Et puis sinon, Valérie,
31:13 nous sommes en avril 92,
31:15 et voilà ce qu'il y a sur TF1.
31:17 - Attention, mesdames, messieurs !
31:20 - Succès fou sur tous les temps,
31:22 sur tous les rythmes,
31:23 et pour tous les goûts,
31:24 un grand voyage musical.
31:26 Dans tous les cœurs,
31:27 sur toutes les lèvres,
31:28 les plus belles chansons d'hier et d'aujourd'hui.
31:31 Avec Christian Morin,
31:33 Patrick Roy et Philippe Rizoli.
31:35 La folie du samedi soir,
31:37 Succès fou, 20h45, sur TF1.
31:40 - C'est quand même une idée à la con de se dire,
31:43 on va prendre un chanteur,
31:45 on va lui faire chanter un succès,
31:46 puis hop, ça sera un carton,
31:48 parce que les gens adorent écouter les succès.
31:50 - En principe, on faisait,
31:51 il y avait quand même un échange,
31:52 c'était une idée de deluxe.
31:54 Il y avait un échange,
31:55 il y avait d'anciens titres,
31:58 mais quelquefois, on proposait un nouveau titre.
32:00 Ça a très bien marché.
32:01 - C'était un carton.
32:02 - L'idée de TF1, là encore,
32:05 c'était de regrouper un maximum de clientèle,
32:08 parce qu'on réunissait les trois présentateurs
32:10 des jeux qui marchaient le mieux sur TF1.
32:12 Il y avait Patrick Roy, donc...
32:14 On s'est beaucoup amusé,
32:15 parce qu'on faisait des sketchs
32:16 qui étaient écrits par nous-mêmes.
32:18 - Il est nul, il est inconnu avec ce talent-là.
32:21 - C'est vous qui écriviez les sketchs ?
32:22 - Oui, avec toute une équipe.
32:23 Il y avait Arlette Tabard aussi,
32:24 directrice musicale d'Europe 1,
32:26 qui est aujourd'hui à la SASSAM.
32:27 Et il y avait une petite équipe,
32:29 avec notre réalisateur aussi qui participait,
32:31 qui nous a quittés il y a peu,
32:33 d'ailleurs l'année dernière, Gilles Amadeau.
32:35 Grand réalisateur.
32:36 Et on s'amusait beaucoup à faire des inter-musiques,
32:39 mais c'était assez génial.
32:41 - J'ai lu dans une interview que vous expliquiez
32:43 que Patrick Roy avait...
32:45 Son concert avait été d'une violence,
32:47 il avait énormément souffert en fait,
32:49 et on ne l'a pas su.
32:51 - Et on ne l'a pas su parce que,
32:52 je me souviens d'une des dernières émissions de Succès Fous
32:55 avec Serge Lama,
32:56 on était allés dîner au HAL,
32:57 et Patrick était malade à l'idée d'avoir 40 ans cette année-là.
33:01 Patrick, j'avais connu sur une autre radio
33:04 avec Jean-Pierre Foucault, sur FMC,
33:06 et c'était un type génial.
33:08 Moi j'adorais lui raconter des conneries
33:10 simplement pour entendre son rire.
33:12 C'était un type qui avait une empathie avec le public,
33:14 très gentil dans la vie, vraiment adorable.
33:16 Et donc, la quarantaine l'inquiétait,
33:20 et puis Patrick, comme ça peut vous arriver,
33:23 comme ça peut arriver à Valérie ou à moi-même,
33:25 il avait toujours mal au dos,
33:27 et puis des maux de dents, quelques fois,
33:29 et il s'inquiétait de cela.
33:31 Et un jour, il me dit "tu connais pas un toubi ?
33:33 parce que pour le dos..."
33:34 Alors j'appelle Thierry Roland,
33:35 qui me donne l'adresse d'un médecin du sport,
33:38 et Thierry me rappelle en me disant "écoute,
33:40 je suis très inquiet parce que mon ami l'a vu,
33:42 mais il l'a envoyé à d'autres rendez-vous,
33:44 on s'est aperçu que c'était un cancer des os,
33:46 à 40 ans, et à 40 ans, je peux vous dire
33:48 que ça va malheureusement très vite.
33:50 La dernière fois que je l'ai vu, à la salle pétrière,
33:53 non, à l'hôpital de Villejuif,
33:55 après on ne pouvait plus le voir
33:57 parce qu'il était dans un triste état.
33:59 - Qu'est-ce qu'on lui dit ?
34:00 Et quel recul ça vous donne sur votre propre vie ?
34:04 - Que la vie est relative,
34:07 qu'il faudrait être un peu plus gentil
34:09 avec les uns et les autres quand on peut l'être,
34:11 éduquer les vaches.
34:12 - Et à lui, vous lui avez dit quoi ?
34:13 - Rien, on ne parlait pas de la maladie,
34:15 on allait le voir, et comme je savais
34:17 qu'il aimait l'eau de toilette que je portais sur moi,
34:20 c'était Boîte-Santal de chez Cride,
34:22 pour ne pas faire de publicité,
34:24 je lui avais offert un grand flacon de Cride,
34:26 j'avais apporté ça à Villejuif,
34:28 c'est le seul souvenir.
34:29 Après, sa compagne de l'époque me l'avait dit,
34:31 ne va pas le voir parce qu'il est dans un état...
34:35 C'était épouvantable, c'était le fils unique,
34:38 ses parents étaient...
34:39 mais ça a été affreux.
34:41 Et à cause d'un enregistrement pour des publicités,
34:43 je n'ai pas pu assister aux obsèques,
34:45 mais Jean-Pierre Foucault était là pour nous représenter.
34:48 - Quel est votre meilleur souvenir ?
34:50 L'émission que vous avez préférée présenter ?
34:52 - Dans toutes les émissions ?
34:53 - Oui, dans toutes les émissions.
34:54 - Ecoutez, "Succès fou" a fait partie de très bonnes émissions,
34:57 il y a eu aussi "L'arbre de la fortune",
35:00 on s'amusait beaucoup,
35:01 et puis, je dois dire que...
35:05 qu'est-ce qu'il y a eu comme autre...
35:07 - Il y a eu le pétisier,
35:08 il y a eu la blague de Patrick Sébastien
35:10 qu'on voit tout le temps.
35:11 - Le grand bluff, alors ça c'est extraordinaire.
35:14 - Tellement de souvenirs.
35:15 "Note légère", c'est le livre indispensable à offrir ou à s'offrir,
35:19 même moi j'ai pris un plaisir fou à lire ce livre,
35:22 à découvrir tout un tas d'anecdotes sur des musiciens,
35:25 les mots des musiciens également,
35:27 ça vaut son pesant de cacahuètes,
35:30 les critiques aussi, il y a plein plein de choses,
35:32 et puis cette phrase de Voltaire que vous citez,
35:35 et qui dit "Tout ce qui est trop stupide pour être dit et chanté,
35:39 ce n'est pas totalement faux".
35:41 - Ou alors Brahms qui quitte une soirée, ça va plaire à Gilles,
35:44 s'il a quelqu'un que je n'ai pas insulté, je lui demande pardon.
35:47 En quittant une soirée.
35:49 Mais si j'ai le temps de raconter une critique,
35:51 ça a été critiqué par un monsieur qui s'appelait Jean Poueg,
35:55 et donc ça ne lui avait pas plu,
35:56 il avait écrit aux critiques en lui disant
35:59 "Monsieur, vous n'êtes qu'un cul, et un cul sans musique".
36:03 Sauf que, il avait envoyé, je vous préviens si vous voulez engueuler quelqu'un,
36:08 il avait envoyé une carte postale, sans enveloppe,
36:10 donc tout le monde a vu ça.
36:12 Je crois qu'il avait eu 8 jours de prison,
36:14 ça s'était transformé en une amende, mais enfin voilà,
36:16 c'était une autre époque.
36:18 Les vacheries entre musiciens, alors tout est vrai dans le livre,
36:20 les gens aujourd'hui se chiffonnent un peu
36:23 pour une petite phrase sur les réseaux sociaux,
36:25 pour vous dire qu'à l'époque de Clemenceau,
36:27 il y avait énormément de gens jaloux entre eux aussi,
36:31 du talent de l'un et de l'autre.
36:33 - Absolument, il y a plein de choses à découvrir.
36:35 Merci Christian Morin d'avoir été avec nous.
36:37 - Ce matin, toujours un plaisir de vous entendre, de vous écouter.
36:40 Et nous on se retrouve dans un instant pour les débats.

Recommandations