Vigilance orange pour crues dans le Pas-de-Calais

  • il y a 9 mois
Avec François Decoster, maire de Saint-Omer.

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Transcription
00:00 - Allez, à 8h37, nous sommes en ligne avec François de Costard, le maire de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais.
00:05 Bonjour François de Costard.
00:07 - Bonjour.
00:08 - Merci d'être avec nous. Alors, on le sait, l'alerte rouge a été levée, le Pas-de-Calais est repassé hier en vigilance orange pour cru.
00:15 Où en est le niveau d'eau dans votre commune à vous d'ailleurs ?
00:20 - Alors il y a eu des petites améliorations dans certains quartiers de la ville, notamment dans la nuit d'avant-hier.
00:28 Mais pour l'instant, sur le marais, nous ne voyons pas du tout la décrue.
00:34 Dès qu'il y a quelques pluies qui retombent, on a même eu des remontées.
00:40 Et donc c'est une situation qui est extrêmement éprouvante pour les habitants qui sont dans cette attente de voir enfin la décrue s'amorcer.
00:54 On a en fait plusieurs difficultés pour avoir cette décrue.
00:59 D'abord, nous avons eu tout au long de la semaine quand même des petits épisodes pluvieux.
01:06 Nous avons malheureusement, vous le savez à Saint-Omer, nous sommes le début d'un pôle d'air et l'eau doit s'évacuer à 30 km de là, dans la mer du Nord.
01:17 Et l'évacuation naturelle, par voie gravitaire, est très lente et elle a besoin finalement d'avoir des coefficients de marais forts.
01:27 C'est-à-dire des périodes pendant lesquelles on va avoir des grands moments de marais basses.
01:31 Et là, l'écoulement naturel se fait davantage.
01:33 Et il se trouve que depuis le début de cette semaine, nous avons des coefficients de marais qui sont très faibles.
01:38 Ils vont remonter à partir de demain, mais ça explique que les choses sont assez lentes.
01:43 Et puis on a installé, au-delà de ce qui est de la responsabilité des intercommunalités qui évacuent aussi l'eau à la mer avec des systèmes de pompage,
01:52 - Les mégapompes ?
01:53 - Eh bien, on a eu le soutien supplémentaire de l'État et également de partenaires européens,
02:00 nos voisins néerlandais, mais aussi des mégapompes qui viennent de plus loin, de République tchèque et de Slovaquie,
02:07 qui sont en train de se mettre en place, mais qui font face aussi à des difficultés.
02:11 Parce que nous avons beaucoup de vent qui empêche d'installer ces mégapompes.
02:17 Donc tout ceci ralentit les choses et c'est évidemment épuisant pour les habitants.
02:21 - Pour les habitants, forcément.
02:22 "À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle", c'est ce qu'a promis Christophe Béchut, le ministre de la Transition écologique.
02:28 Vous, qu'est-ce que vous attendez du gouvernement ?
02:30 Quelle réponse sur l'urgence, mais aussi au-delà de l'urgence, la reconstruction et l'après ?
02:37 - Alors là, on est plutôt sur une réunion ce mardi pour pouvoir nous rassurer, non pas sur le très long terme,
02:43 sur lequel on avait déjà commencé à travailler depuis le mois de novembre.
02:48 - Oui, le président Macron vous a missionné en novembre dernier pour aller voir les modèles belges et notamment néerlandais, c'est ça ?
02:55 - Exactement, voilà, exactement. Donc ce travail, il a bien sûr débuté,
03:00 mais ce que nous avons besoin d'entendre et de construire ensemble mardi, lorsque Christophe Béchut reviendra dans notre département,
03:10 il était déjà présent ce jeudi, c'est véritablement des mesures pour nous permettre de protéger les habitants pendant l'hiver.
03:21 Nous savions avec les crues de novembre que nous étions dans une situation de grande vulnérabilité.
03:27 Les sols sont gorgés d'eau, tout ce qui tombe ruisselle, rien ne s'infiltre et c'est ce qui s'est produit cette semaine.
03:36 C'est-à-dire que des fortes intempéries pendant quatre jours nous ont replacé dans la même situation qu'au mois de novembre avec ces inondations.
03:43 Et donc il nous faut des mesures, j'allais dire, pour passer cet hiver, pour pouvoir faire en sorte de protéger les habitants
03:50 dans une situation exceptionnelle qui va durer encore de longues semaines et on ne peut pas être à la merci de la moindre pluie forte
03:59 qui viendrait faire déborder le fleuve, qui viendrait nous amener de nouvelles inondations.
04:05 Mais quand vous dites des mesures, il nous faut des mesures. Quel type de mesures, François de Costa ?
04:10 Je peux vous donner l'exemple des mégapompes, le fait que nous puissions rester en capacité surexceptionnelle d'évacuation à la mer.
04:19 Il ne faut non pas que nous les mettions en place lorsque nous avons des crues exceptionnelles,
04:24 mais que nous conservions finalement, que nous trouvions comment conserver ces dispositifs-là tout au long de l'hiver
04:29 pour qu'ils puissent agir immédiatement. Voilà, c'est un exemple.
04:33 Petite réaction pour terminer à notre sondage. On a posé la question à nos auditeurs.
04:37 Qu'est-ce que vous pensez de la gestion par le gouvernement des inondations du Pas-de-Calais ?
04:40 77% d'entre eux considèrent qu'il y a eu plutôt inaction et manque d'anticipation pour 22% d'entre eux.
04:48 Un petit commentaire sur ce sondage ?
04:50 Vous savez, notre territoire avait connu en 2002 des crues exceptionnelles.
04:55 On pensait que c'était une crue centenale et nous nous sommes, je le dis d'autant plus que ce sont des élus qui m'ont précédé,
05:02 moi je n'étais pas en responsabilité à ce moment-là, qui ont initié un grand travail pour pouvoir équiper notre territoire
05:08 avec des champs d'expansion de crues, avec des digues, avec de la replantation de haies par kilomètre et kilomètre.
05:16 Mais tout ceci s'est fait sur la base d'un référentiel qui était celui de la crue de 2002.
05:22 Et ce que nous vivons aujourd'hui, c'est tout simplement le dépassement total de ce référentiel de 2002.
05:28 On est dans une autre époque, celle du dérèglement climatique, avec cet impact-là qui était annoncé finalement par aussi les climatologues.
05:38 C'est-à-dire que sous nos latitudes, le dérèglement climatique, ça veut dire des hivers avec des périodes de très fortes pluies
05:45 qui dansent et qui créent ces débordements et ces inondations.
05:49 Et donc il nous faut reconstruire quelque chose de nouveau à partir d'un référentiel adapté à notre époque.
05:55 Oui, c'est ça. En tout cas, merci beaucoup d'avoir été avec nous, François de Costaire.
05:59 Je rappelle que vous êtes le maire de Saint-Omer et bon courage également aussi avec les habitants. Merci à vous.

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