• il y a 11 mois
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély

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00:00 *Générique*
00:05 Ravi de vous retrouver pour Les Informés. On est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Delis.
00:10 Bonjour Renaud. - Bonjour Salia.
00:12 Bonne année à vous. - Bonne année à vous bien sûr.
00:13 Et autour de la table ce matin, nos informés de 2024 qui ressemblent aux informés de 2023.
00:19 Et pour cause, Agathe Lambret est là ce matin, journaliste politique à France Info.
00:22 L'interview politique du vendredi, samedi et dimanche aux côtés de Jean-Rémi Baudot. C'est vous.
00:27 Bonjour Agathe. - Bonjour.
00:28 Bonne année à vous. - Bonne année à tous. Bonne année.
00:30 A vos côtés, Étienne Girard, rédacteur en chef de L'Express. Bienvenue.
00:34 Merci. Bonjour à tous. Bonne année.
00:35 Et Étienne qui a sorti sa petite laine parce qu'il fait froid.
00:38 Oui, il fait pas chaud. - Oui, il fait pas chaud.
00:40 Comme Renaud Delis, je veux pas danser mais...
00:43 Et Renaud Delis, on va pas parler du froid tout de suite.
00:46 On commence par le suspense qui pèse de plus en plus au gouvernement.
00:50 Un remaniement serait en préparation.
00:52 Et oui, voilà. En tout cas, ça fait plusieurs jours.
00:54 Et en fait, depuis d'ailleurs l'annulation du premier conseil des ministres qui avait été prévu le 3 janvier,
00:59 que cette rumeur de remaniement imminent se répand.
01:03 Pour autant, hier soir, Elisabeth Borne a été reçue pendant une heure par le chef de l'État,
01:07 officiellement pour faire le point justement sur l'actualité des heures à venir,
01:12 c'est-à-dire l'impact notamment des inondations dans le Pas-de-Calais
01:16 et les secours à apporter aux habitants d'une part.
01:17 Et puis justement, cette vague de froid sur le pays ces jours-ci.
01:22 Mais tout le monde s'attend, peu ou prou, en tout cas à un grand changement de l'équipe gouvernementale,
01:27 peut-être même un changement du locataire de Matignon au remplacement d'Elisabeth Borne.
01:32 Qu'en pense l'une des rares ministres à s'exprimer ce matin, Agnès Pannier-Runacher,
01:36 qui est la ministre de la Transition énergétique et qui était votre invitée il y a quelques minutes.
01:42 Beaucoup de commentateurs politiques sont passionnés par cette question d'un possible remaniement ou pas.
01:49 La première chose, c'est que c'est le président de la République qui prend les décisions.
01:52 Il les prendra, s'il doit les prendre, en temps utile.
01:55 La deuxième chose, c'est que nous sommes au travail auprès des Français.
01:59 Les Français ne s'intéressent pas au remaniement.
02:01 Ils s'intéressent au fait que le gouvernement leur apporte des solutions.
02:04 Une parole soigneusement calibrée, effectivement.
02:07 Les Français s'y intéressent peut-être assez peu, mais les ministres, eux, et notamment ceux en place,
02:11 ils s'y intéressent beaucoup.
02:12 Et puis les potentiels, évidemment, ceux qui espèreraient entrer dans la nouvelle équipe gouvernementale.
02:17 Et puis celui que ça intéresse tout particulièrement, c'est évidemment Emmanuel Macron.
02:21 Le gouvernement sort d'une période difficile, notamment marquée par les débats chahutés de la loi sur l'immigration au mois de décembre,
02:28 qui a contribué à fracturer la majorité.
02:32 Est-ce qu'un remaniement dans ce contexte politique, d'abord, s'impose ?
02:36 Jusqu'où ? Et est-ce qu'il serait en mesure, ce remaniement, de relancer le quinquennat,
02:41 qui s'est heurté à un certain nombre de difficultés, notamment à la fin de l'année dernière ?
02:44 Inguët Lhambré ?
02:45 Oui, un remaniement, ça sert souvent à ouvrir une nouvelle page, à fermer une séquence difficile,
02:51 par exemple une défaite à des élections, à changer de sujet.
02:56 Maintenant, un remaniement, ça sert surtout à incarner un nouveau cap, à changer d'incarnation pour changer de cap.
03:02 Or, Emmanuel Macron a déjà prévenu qu'il ne changerait pas de cap, que ce serait la continuité, finalement.
03:07 Donc, on peut s'interroger sur la pertinence de remanier.
03:12 C'est une particularité avec Emmanuel Macron, les remaniements servent à se relancer lui-même, en fait.
03:17 Et c'est pour ça qu'il ne veut pas d'une incarnation trop forte à Matignon.
03:21 Sinon, il aurait par exemple nommé Bruno Le Maire le ministre de l'Économie,
03:24 qui est le seul qui propose un peu des réformes et qui a une stature d'homme d'État.
03:29 Il pourrait le nommer. Et a priori, Bruno Le Maire est écarté.
03:33 Donc, Jérôme Fourquet, le sondeur, disait sur France Info l'autre jour, attention aux pétards mouillés,
03:38 si c'est pour changer de gouvernement, même de Premier ministre,
03:43 mais si c'est pour mettre Julien Denormandie à la place d'Elisabeth Borne, qui est un ancien ministre,
03:49 est-ce que ça changera vraiment les choses ? Pas totalement.
03:53 Donc, attention. Et puis, on voit aussi qu'Emmanuel Macron hésite.
03:57 On y reviendra, mais ce n'est pas évident.
03:58 Et puis, il y a cette attente à gérer ce temps-là qui s'écoule et qui crée de plus en plus de suspense dans les cabinets,
04:04 comme du côté des médias. Il va falloir avoir des nouvelles importantes, du coup, à la fin.
04:10 On continue d'en parler juste après le Fil Info à 9h10. C'est Sophie Echelle.
04:15 Plus de 170 avions Boeing 737 MAX sont désormais cloués au sol sur ordre du régulateur américain de l'aviation civile.
04:24 Après qu'une porte s'est arrachée en plein vol vendredi, elle a été retrouvée hier soir.
04:28 L'incident n'a pas fait de victimes, mais les appareils de ce type doivent être inspectés.
04:32 Les renseignements chinois accusent ce matin le directeur d'une société de conseil étrangère d'espionnage pour le compte du MICX,
04:39 les services secrets britanniques.
04:41 Sur France Info, la ministre de la Transition énergétique anies, Pania Runaché, assure que 80 000 personnes se sont inscrites
04:47 sur la plateforme dédiée à l'allocation de voitures électriques à 100 euros par mois.
04:51 Elle est ouverte depuis le 1er janvier.
04:53 La ministre dit avoir recontacté les constructeurs pour augmenter la flotte de véhicules à louer.
04:58 Et puis les nouvelles résolutions signées. Emmanuel Macron, dans une vidéo publiée ce matin sur les réseaux sociaux,
05:04 le chef de l'État appelle les Français à faire du sport au moins 30 minutes chaque jour.
05:08 À 200 jours des JO de Paris, il assure également que ces jeux seront les plus décarbonés de l'histoire.
05:25 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis, avec Agathe Lambret aussi, journaliste politique à France Info,
05:31 et Étienne Girard, rédacteur en chef de l'Express.
05:34 On parlait du remaniement, du possible remaniement qui pourrait intervenir dans les prochaines heures, dans les prochains jours.
05:39 Étienne, est-ce qu'il faut changer l'allocateur de Matignon ? Est-ce que c'est la question qui se pose aujourd'hui ?
05:45 La principale cohérence de cette idée, ce serait de sanctionner l'échec de la fin d'année dernière du projet de loi immigration.
05:52 Dans cette idée-là, oui, ça aurait un sens.
05:56 Maintenant, si on sanctionne ceux qui ont mené le projet de loi immigration,
06:00 ce n'est pas encore une loi, il faut attendre le Conseil constitutionnel, il faudra aussi sanctionner,
06:04 en tout cas, la question se poserait de sanctionner également Gérald Darmanin.
06:08 Mais la vérité, c'est qu'on vit quand même un peu là aujourd'hui, dans un pays de fous,
06:12 où tout le monde se demande qui va être Premier ministre, qui va être ministre de ci et de ça,
06:17 et personne ne se demande pourquoi faire.
06:20 C'est important quand même, mais du point de vue d'Emmanuel Macron, pour son quinquennat, pour son leg politique,
06:26 c'est ce qu'il va faire, quelles seront les cinq lois importantes d'ici à 2027.
06:33 Tout le monde se demande qui va être ministre de ci ou de ça, personne ne se demande
06:36 quelles seront demain les politiques publiques de santé, politiques publiques de pouvoir d'achat, politiques publiques de l'emploi.
06:44 C'est ça qui est important.
06:46 - Emmanuel Macron, les incarnations comptent peu, finalement ?
06:50 - Oui, sans doute, je ne veux pas vous interrompre, Etienne.
06:52 - Non, mais si on parlait de personnalités de stature extrêmement différentes,
06:57 s'il était question du retour au gouvernement d'Edouard Philippe, de François Bayrou, de Jean-Pierre Raffarin,
07:01 de Dominique de Villepin et de Bernard Cazeneuve.
07:04 Je tempérerais un peu mon propos en disant que oui, ça peut changer les choses,
07:09 parce qu'on sait qu'on aurait des personnalités qui mèneraient des bras de fer avec le Président de la République.
07:15 Aujourd'hui, les personnalités dont il est question ont leur valeur.
07:18 On ne change pas de division totalement par rapport à Elisabeth Borne, qui déjà n'était pas très connue des Français.
07:24 Demain, le Premier ministre est Julien Denormandie.
07:26 Je pense très sincèrement que la plupart des Français ignorent encore aujourd'hui qui est Julien Denormandie.
07:32 - C'est un projet président, c'est le ministre de l'Agriculture et du Logement.
07:35 - Oui, ce qui est vrai, ça renvoie justement à l'effet, à quoi servirait un remaniement, y compris un changement de Qatar-Matinon.
07:41 Effectivement, l'effet sera nulle ou quasi nulle si jamais il y a un changement de Qatar-Matinon, dans l'opinion.
07:48 Mais je ne pense pas que ce soit l'objectif recherché par Emmanuel Macron, de toute façon.
07:52 Pourquoi ? Parce qu'à la rigueur, on le voit, les noms qui circulent,
07:55 que ce soit Sébastien Lecornu, Julien Denormandie ou un autre,
07:58 encore une fois, ça ne changerait rien dans l'opinion à la situation politique du gouvernement.
08:02 Seuls deux noms sortent un peu du lot, Bruno Le Maire, qui évoquait Agathe Lambret, il y a un instant,
08:06 ou Gabriel Attal, mais même ça, ces effets seraient, à mon avis, éphémères.
08:09 Mais peu importe, parce que ce qui se pose aussi comme question, c'est la question du poste de Premier ministre.
08:13 À quoi ça sert un Premier ministre aujourd'hui ?
08:15 Pas uniquement d'ailleurs depuis le début du premier mandat d'Emmanuel Macron,
08:19 mais en gros depuis l'instauration du quinquennat.
08:21 Et on le voit, en gros depuis…
08:23 Le quinquennat a été instauré en 2000, mais est entré en vigueur de fait en 2007 avec l'élection de Nicolas Sarkozy.
08:29 Depuis, on a des Premiers ministres qui sont, pour reprendre un terme employé par Nicolas Sarkozy à propos de François Fillon,
08:33 des collaborateurs, des collaborateurs du chef de l'État.
08:35 Ils sont juste chargés du suivi des travaux, en quelque sorte,
08:39 et d'organiser collectivement le travail de l'équipe gouvernementale.
08:43 Mais en revanche, non seulement les grands axes, les grandes lignes, le cap est défini par le chef de l'État,
08:47 comme c'était déjà le cas au préalable, mais même la gestion du quotidien aujourd'hui est assumée en permanence,
08:51 y compris médiatiquement, dans une communication permanente par le Président de la République.
08:58 On le voit encore ce matin, Emmanuel Macron a, crû bon, posté une vidéo dans laquelle on en parlait,
09:03 genre du rappel des titres, il invite les Français à faire en moins une demi-heure de sport par jour,
09:08 en cette année olympique, on attend les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques.
09:11 Bon, ça ne relève pas vraiment du domaine réservé du Président, ce type de communication,
09:16 mais c'est illustre à quel point un Premier ministre ne sert plus à grand chose, en tout cas politiquement.
09:19 Ça sert à animer une équipe et ça sert à essayer de rassurer peut-être la majorité.
09:23 Je pense que c'est un des principaux enjeux de l'éventuel changement,
09:27 c'est qu'effectivement cette majorité a été secouée considérablement au cours de l'année 2023,
09:31 au moment de la réforme des retraites d'une part et surtout au moment de la loi immigration à la fin de l'année d'autre part,
09:36 et que c'est plutôt de ce côté-là qu'il y a peut-être une attente.
09:38 Là, je parle du poste de Premier ministre, là où je rejoins Étienne Girard,
09:41 c'est vrai que de toute façon, il n'y a pas de poids lourd dans le reste de l'équipe gouvernementale
09:44 qui semble être en mesure de faire contrepoids à la parole présidentielle,
09:49 mais encore une fois, je ne pense pas que ce soit ce que recherche le chef de l'État.
09:53 Et ça ne tient pas uniquement à Emmanuel Macron, encore une fois, je le disais,
09:56 Nicolas Sarkozy ou François Hollande, eux aussi, étaient omniprésents,
09:58 ils répondaient de tout en permanence avec leurs styles différents.
10:01 Mais sur le fond, la fonction de Premier ministre a considérablement changé,
10:04 a perdu beaucoup de son poids politique depuis une vingtaine d'années.
10:07 Ce serait un remaniement plus politique pour parler à la majorité,
10:10 pour parler aux oppositions à Guett-Lambrey.
10:12 Si c'est ça, ça risque d'être décevant, et en tout cas pour les Français, ça ne changera absolument rien.
10:17 C'est une question de satisfaire l'aile gauche de la majorité.
10:21 C'est vrai que la question se pose, parce que par exemple, Sébastien Lecornu,
10:24 ministre des Armées, qui est régulièrement cité pour être Premier ministre,
10:28 eh bien on sait que, comme il est issu de la droite,
10:31 il ne plaît pas à l'aile gauche de la majorité.
10:34 Alexis Collère, le secrétaire général de l'Élysée, ne serait pas non plus très adepte du personnage.
10:40 Mais si c'est ça, les considérations, c'est un peu triste.
10:44 Et de voir surtout à quel point la vie ministérielle est suspendue.
10:47 Tous les ministères sont figés,
10:49 beaucoup de ministres qui annulent leurs interventions ou leurs déplacements,
10:53 qui commencent déjà à faire leur carton, tout ça pour ça.
10:56 Et d'autant plus qu'on a eu l'habitude aussi d'être un peu déçus,
11:00 s'il y avait une attente avec ces remaniements.
11:03 Emmanuel Macron a promis des dizaines de fois qu'il allait renverser la table.
11:07 Combien de fois on a entendu dire que tel ministre n'était plus en grâce et qu'il allait partir,
11:11 et finalement ce ministre est resté, est encore là aujourd'hui, et parfois il a même été promu.
11:15 Donc c'est vrai que c'est toujours un peu gaguesque, les remaniements avec l'Élysée.
11:19 Et dernière chose, ce qui va être important, à mon avis, ce n'est pas le remaniement,
11:23 c'est le rendez-vous avec la nation promis par Emmanuel Macron.
11:27 Ce n'est pas ce remaniement qui donnera le cap, puisqu'on en parlait pour Emmanuel Macron.
11:32 Ce ne sont pas les incarnations qui sont importantes, c'est vrai que c'est le projet.
11:36 On ne connaît pas encore la forme de ce rendez-vous avec les Français, on ne sait même pas quand.
11:40 Non, mais en tout cas c'est dans le cadre de ce rendez-vous avec la nation
11:43 que le président devrait dévoiler son cap et les prochaines réformes.
11:46 Et c'est ça qui est vraiment important pour les Français.
11:48 Il y a quand même le cas de certains ministres qu'il faut relever.
11:52 Étienne Gérard, ces ministres qui ont montré leur malaise à l'issue du projet de loi Immigration.
11:59 On parle de Clément Beaune, ministre des Transports.
12:01 On parle de Roland Lescure, ministre de l'Industrie.
12:03 De Rima Abdoulmalak, la ministre de la Culture.
12:05 Est-ce que pour eux, ce n'est pas le moment de partir pour être fidèle à leur conviction ?
12:08 En même temps, les gens dont vous parlez, en tout cas deux des noms dont vous parlez,
12:12 Clément Beaune, Rima Abdoulmalak,
12:14 ce sont des gens qui sont venus à la politique pour Emmanuel Macron.
12:18 Mais d'ailleurs, Roland Lescure aussi n'avait jamais été élu avant qu'Emmanuel Macron ne soit élu.
12:24 Est-ce qu'ils auront un destin politique par ailleurs ?
12:28 Il ne me semble pas avoir l'étoffe d'un Emmanuel Macron 2014-2016.
12:33 Donc il y a vraiment la question du sens de cette démarche aujourd'hui, pesée en interne.
12:37 Oui, ça a sans doute un sens.
12:39 Partir surjouer le clash pour s'offrir un destin indépendant, je ne suis pas sûr.
12:46 Mais ils peuvent faire autre chose, ils peuvent travailler comme tout le monde.
12:49 Tout à fait, absolument.
12:51 Mais je ne sais pas si vous avez remarqué, quand on rencontre les personnalités politiques,
12:54 ça fonctionne un peu comme une drogue.
12:56 C'est-à-dire que quand ils y sont rentrés, c'est extrêmement rare de voir l'hypothèse de la sortie
13:02 être déroulée comme ça, comme quelque chose de possible.
13:05 Donc j'avoue que je n'y crois pas, d'autant qu'ils sont, en tout cas,
13:09 deux d'entre eux sont aujourd'hui, et ont été élus députés.
13:12 La question, ce sera de savoir si Emmanuel Macron, lui, veut toujours compter sur…
13:17 Alors, ils n'ont pas été des loyaux, puisque finalement,
13:21 ils ne se sont pas exprimés dans les médias en défaveur de ce projet.
13:25 Mais lui a pu avoir l'impression, de par les fuites qui ont pu être diffusées dans les médias,
13:30 qu'ils étaient des loyaux.
13:32 Et de sortir sur un clash au nom de leurs convictions, pour évoquer ces cas, c'est trop tard.
13:37 Si effectivement, d'ailleurs, les convictions en question, on ne les connaît pas vraiment.
13:41 Qu'elles sont vraiment les convictions de Clément Bohn, Rima Bulmalac, Roland Lescure ou autres,
13:46 y compris sur le projet de loi de migration, puisqu'effectivement, ils ne se sont pas exprimés.
13:49 Et donc c'est vrai qu'ils ont, collectivement, et peut-être plus l'un d'entre eux,
13:53 qui est quand même sur la sellette, parce qu'il a davantage d'admission politique,
13:56 sans aucun doute, Clément Bohn, ils se sont très très mal débrouillés dans cette affaire,
14:00 en laissant transparaître des états d'âme.
14:02 Quand on est ministre, normalement, on n'a pas d'état d'âme,
14:04 ce n'est pas un métier où, en tout cas, on peut les afficher, on peut les avoir,
14:06 mais on ne peut à aucun moment les laisser fuiter.
14:08 Et ils se retrouvent dans une situation où, effectivement, s'ils partent maintenant,
14:12 c'est parce qu'Emmanuel Macron n'en voudrait plus dans l'équipe,
14:14 au nom de la solidarité gouvernementale, et qu'il serait vincé.
14:17 Mais la question de fond qui se pose, et Agathe Lambret et Étienne Girard l'ont évoquée,
14:21 c'est quand même la question du contenu, maintenant, des réformes et de la suite du quinquennat.
14:25 Dès lors que les deux des principaux textes, voire les deux textes quasi exclusifs,
14:28 en tout cas proposés pendant la quinquennat présidentiel,
14:30 la réforme des retraites et la loi de l'immigration, étaient adoptés en 2023,
14:33 pour reprendre un grand classique et pour citer Lénine, que faire ?
14:37 C'est ça la question qui se pose aujourd'hui à Emmanuel Macron d'ici 2026.
14:40 Bruno Delis qui cite Lénine ce matin.
14:41 On s'arrête une petite minute, donc, le tour du Fil-Info de Sophie Echienne à 9h20.
14:45 Le film français "Anatomie d'une chute" de Justine Trier a remporté
14:49 deux Golden Globes à Los Angeles cette nuit.
14:51 Celui du meilleur film en langue étrangère et du meilleur scénario de son côté,
14:55 "Oppenheimer" rafle la mise avec quatre titres,
14:57 dont celui du meilleur acteur dans un film dramatique pour Kylian Morphy.
15:01 La France subit un épisode de froid.
15:03 A partir d'aujourd'hui, plusieurs départements renforcent leurs mesures et leurs dispositifs d'accueil.
15:07 Les Côtes d'Armor, par exemple, mettent en place des places d'hébergement supplémentaires,
15:11 plus de maraudes également.
15:12 Le plan "Grand froid" est déclenché à Paris.
15:15 Les recherches se poursuivent au Japon une semaine après un puissant tremblement de terre
15:19 dans le centre du pays.
15:20 Le bilan encore provisoire fait état de 168 morts et 323 personnes disparues.
15:25 En football, le Paris Saint-Germain s'est baladé hier soir contre les amateurs de Revelle.
15:30 En 32e de finale de la Coupe de France, victoire 9 à 0.
15:34 On connaîtra les affiches des 16e en fin de journée, après le tirage au sort.
15:39 France Info
15:42 Les informés. Renaud Dely, Saliha Brakia.
15:48 Les informés continuent avec Agathe Lombret, journaliste politique à France Info,
15:53 avec Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express, et Renaud Dely,
15:56 pendant que le président de la République se demande s'il va changer le gouvernement.
16:00 L'inflation, elle, elle est toujours présente dans le quotidien des Français.
16:03 L'inflation et la question du pouvoir d'achat est d'ailleurs la principale préoccupation des Français.
16:06 Toutes les enquêtes d'opinion le démontrent.
16:08 Et effectivement, l'inflation est toujours forte.
16:11 Et reste que le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, affiche un optimisme
16:17 quant à l'évolution dans les semaines et les mois qui viennent.
16:20 Les prix vont-ils baisser, en particulier dans l'alimentaire ?
16:23 C'est l'engagement pris par le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
16:27 Oui, je suis sûr que certains prix vont baisser, pas tous.
16:30 Vous aurez sur le beurre, sur les huiles, sur certains produits comme la volaille, sur certaines viandes,
16:35 vous aurez des baisses de prix.
16:37 Pas simplement une stabilisation, mais des baisses.
16:39 Alors, pour justifier son optimisme, Bruno Le Maire explique que l'an dernier, à pareille époque,
16:44 au moment des négociations entre producteurs et distributeurs,
16:46 ces négociations commerciales tournaient autour d'une moyenne d'environ +15%,
16:50 qu'aujourd'hui on est qu'à +5%,
16:52 ce qui explique que certains produits, ceux notamment qu'il a énumérés,
16:56 pourraient non seulement se stabiliser, mais même baisser.
16:59 Reste que ce n'est pas la première fois que Bruno Le Maire fait preuve d'un tel accès d'optimisme.
17:04 Dès l'été dernier, il pronostiquait certaines baisses dès la rentrée,
17:07 ou dans le courant de l'automne, ou au début de l'hiver.
17:11 Et rien de ces produits, en tout cas les consommateurs, n'en ont pas mesuré l'impact.
17:15 Est-ce que cette fois-ci, c'est la bonne ?
17:17 Et est-ce qu'effectivement 2024 peut être l'année de l'inversion de tendance de l'inflation ?
17:24 Les prix vont continuer à augmenter en 2024, c'est juste qu'ils vont augmenter moins vite et moins fortement.
17:31 D'ailleurs, Bruno Le Maire reste quand même un peu prudent, il dit "certains prix vont baisser".
17:35 Il cite certaines catégories de produits comme l'huile.
17:39 Mais d'une part, il y aura encore des hausses, même si elles sont moins fortes,
17:44 et ensuite les prix ne vont pas retrouver leur niveau d'avant.
17:47 Et la difficulté pour le gouvernement, c'est de trop s'avancer sur les chiffres,
17:51 dans un domaine où les chiffres ne parlent pas au français.
17:55 Il y a un décalage entre les statistiques...
17:57 Oui, il n'a pas forcément la main aussi.
17:59 Il y a un décalage entre les statistiques et le ressenti ou le vécu,
18:03 ou ce que l'on constate quand on passe à la caisse, par exemple, sur le pouvoir d'achat, c'est éloquent.
18:07 On a des statistiques de l'INSEE qui disent que le pouvoir d'achat a à peine baissé en 2022,
18:12 qu'il devrait progresser un tout petit peu en 2023.
18:15 Mais ça, ce n'est pas audible pour les Français, certes.
18:19 Il y a des salaires qui ont augmenté, il y a les retraites qui sont revalorisées,
18:22 mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne,
18:25 et c'est très périlleux pour le gouvernement de s'avancer là-dessus.
18:28 C'est comme le sentiment d'insécurité.
18:30 On ne peut pas dire "non, regardez, vous n'avez pas de problème de pouvoir d'achat"
18:33 parce que 1) les prix baissent et que 2) le pouvoir d'achat augmente.
18:36 C'est absolument inaudible, donc il faut trouver autre chose.
18:38 Mais est-ce que c'est une manière, Étienne Girard, pour Bruno Le Maire,
18:41 de mettre la pression sur les distributeurs, les industriels,
18:43 qui sont en train de négocier en ce moment pour les prix ?
18:46 Oui, c'est une façon en tout cas d'entrer dans la discussion de cette façon-là.
18:50 Est-ce que ça marche sur les distributeurs ?
18:54 Généralement, ils se laissent assez peu impressionnés par ce que peuvent être les déclarations politiques.
19:00 C'est une logique absolument parallèle. On le voit bien.
19:03 D'ailleurs, ça a été singé de façon assez habile dans la sphère politique
19:07 par la fameuse expression "Bruno demande".
19:09 Effectivement, ce n'est pas parce que le ministre souhaite quelque chose
19:13 que c'est ce qui va se passer.
19:15 Alors ça, c'est la façon de voir assez critique.
19:17 La façon de voir plus optimiste, c'est quand...
19:21 Vous connaissez cette expression, quand je me regarde, je m'inquiète,
19:24 quand je me compare, je me rassure.
19:26 C'est vrai que par rapport à nos voisins, l'inflation depuis la crise en Ukraine
19:31 a été plutôt contenue. Le pouvoir d'achat continue.
19:35 Alors oui, c'est vrai, c'est inaudible, mais on peut le dire quand même.
19:38 Il continue légèrement d'augmenter à 0,8% semble-t-il en 2023.
19:43 Il faudra regarder quand les chiffres seront définitifs.
19:46 Et l'inflation pour 2024, 2,6%.
19:49 Effectivement, ce n'est pas une baisse, mais c'est une baisse de la hausse.
19:53 Revient à des niveaux qui sont des niveaux plutôt habituels en France
19:57 depuis les années 2000.
19:59 Je pense que l'optimisme affiché une fois de plus par Bruno Le Maire
20:02 vise peut-être plus à essayer d'écarter définitivement
20:07 d'hypothétiques recours à de nouvelles aides, de nouveaux chèques, etc.
20:11 On le sait, à Bercy, il répète depuis des mois que
20:15 quoi qu'il en coûte, quelle qu'en soit la forme, c'est fini et bien fini.
20:18 On regarde la situation des finances publiques, y compris d'ailleurs,
20:21 il se heurte à un certain nombre de ministres dépensiers auxquels
20:24 il essaye de faire la leçon, y compris d'ailleurs parfois un des principaux
20:27 dépensiers qui loge quand même à l'Élysée.
20:29 C'est quand même Emmanuel Macron qui a considérablement ouvert le carnet
20:32 de chèques au gré des crises et puis au gré aussi d'un certain nombre
20:35 de déplacements pour parler à telle ou telle catégorie.
20:37 Et ça, Bruno Le Maire ne le supporte plus en quelque sorte.
20:39 Donc, quand il affiche cet optimisme en soulignant le fait qu'effectivement,
20:42 on va vers un ralentissement de l'inflation, dit-il, que les prix
20:45 de certains produits vont baisser, etc. C'est une façon aussi d'écarter
20:48 cette hypothèse-là. D'ailleurs, au passage, hier, il a enterré une des
20:51 promesses du candidat Macron, qui était celle d'un chèque alimentaire
20:54 pour les plus modestes, pour inciter des populations, donc ciblées
20:59 à se tourner vers un certain nombre de produits.
21:02 Emmanuel Macron l'avait évoqué pendant la campagne présidentielle de 2022.
21:05 Un dispositif à la fois très complexe et puis surtout très coûteux.
21:08 Et Bruno Le Maire l'a enterré une bonne fois pour toute hier,
21:11 notamment au regard de la situation des finances publiques,
21:13 reste que d'une part, il y a la question de l'inflation et du pouvoir d'achat.
21:17 Effectivement, la différence parfois entre le réel et le ressenti,
21:20 c'est un peu comme le froid, d'ailleurs. Pouvoir d'achat en légère hausse,
21:24 ça, c'est statistique, mais ça masque des disparités,
21:27 des inégalités terribles. Même chose pour ce qui est de l'inflation,
21:30 d'ailleurs, parce que certains produits sont effectivement,
21:32 soit se stabilisent, soit vont baisser, mais d'autres vont continuer d'augmenter.
21:35 Et juste un dernier point, il n'y a pas que l'alimentaire,
21:37 évidemment, qui entre en ligne de compte. Il y a l'énergie,
21:39 avec notamment de toute façon une hausse de 10% dès le début de l'année.
21:43 Et puis, il y a la question aussi des carburants, évidemment,
21:46 qui peuvent se reposer de nouveau dans les semaines qui viennent.
21:49 - Oui, les prix qui restent quand même très, très hauts, même s'ils n'augmentent pas.
21:52 Merci beaucoup. Merci à tous les trois, à Gattelambre et journalistes politiques,
21:55 à France Info. On vous retrouve le vendredi, le samedi, le dimanche,
21:59 à 8h30 avec Jean-Rémi Baudot pour l'interview politique.
22:03 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express,
22:05 on en profite pour jeter un coup d'œil à la une de cette semaine,
22:08 enquête sur les JO de Paris.
22:10 - Oui, à retrouver dans tous les bons kiosques et sur Internet.
22:13 - Ça ne change pas en 2024, c'est toujours dans les bons kiosques.
22:16 - Vous êtes aussi sur Internet maintenant ?
22:18 - Oui, absolument. - Oui, il évolue.
22:20 - Les questions à faire, je vous invite. Allez regarder, on fait de belles choses.
22:23 - Merci beaucoup Renaud. On vous retrouve demain.
22:25 Les informés sont de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bonte et Jean-François Aquini.
22:31 [Musique]

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