Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Et ravie de vous retrouver pour les informer, l'émission de décryptage de l'actualité
00:13de France Info avec Renaud Delis.
00:15Bonjour Renaud.
00:16Bonjour Salia.
00:17Et bonjour à nos informés du jour.
00:18Myriam Mankawa, journaliste à LCP où vous animez du mardi au vendredi à 19h30.
00:23L'émission ça vous regarde et d'ailleurs vous faites votre rentrée demain.
00:25Absolument.
00:26Mardi, demain, en direct, soyez nombreux.
00:29Bienvenue Myriam.
00:30A vos côtés Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express.
00:32Bonjour Etienne.
00:33Bonjour Salia.
00:34Et Nicolas Teilhard de la rédaction internationale de Radio France et je signale d'un monde
00:38à l'autre votre rendez-vous tous les matins à 8h21 précisément dans la matinale de
00:42France Info.
00:43Renaud Delis, on commence tout de suite avec la nouvelle tentative d'assassinat contre
00:46Donald Trump.
00:47Visiblement, effectivement, Donald Trump était visé.
00:50Donald Trump qui jouait au golf, les faits se sont produits hier alors qu'il jouait
00:54au golf dans son domaine de Palm Beach en Floride quand l'un des agents du secret
00:58service qui assure sa protection a repéré un individu, le canon plutôt, d'un fusil
01:04tenu par un individu de l'autre côté d'un grillage.
01:06Il a fait feu.
01:07Il semblerait que cet individu, lui, n'ait pas eu le temps de faire feu sur l'ancien
01:10président.
01:11Ce suspect est enfui mais a été arrêté rapidement par la suite.
01:16Nous reviendrons sur son profil dans un instant.
01:19Évidemment, cet événement survient après deux mois après la tentative d'assassinat
01:22à laquelle Donald Trump avait survécu, ça c'était le 13 juillet lorsqu'il avait été
01:26visé et blessé durant un meeting en Pennsylvanie.
01:29Quels peuvent être les effets politiques, électoraux, sur un camp comme sur l'autre
01:34de ce nouvel événement dramatique dans une campagne américaine particulièrement folle.
01:40Voici ce qu'en disait ce matin Corentin Célin, spécialiste des Etats-Unis et de la politique
01:45américaine qui était l'invité de France Info.
01:47Ça renforce le mythe du sauveur qui traverse les épreuves pour venir aider la population
01:53américaine.
01:54C'est très fort chez les partisans de Donald Trump.
01:56Pour les démocrates, ils sont contraints tout à coup à adopter une posture conciliante,
02:03pleine d'aménité envers Donald Trump.
02:05On sait bien que de part et d'autre, une fois passé l'événement, on reviendra à
02:09une rhétorique qui quand même est extrêmement violente et un débat public qu'on peut juger
02:15extrêmement dégradé durant cette campagne.
02:17Kamala Harris en tout cas a rapidement fait savoir, d'abord qu'elle était soulagée
02:21comme Joe Biden d'ailleurs, que Donald Trump soit sain et sauf.
02:25Et puis elle a aussi expliqué à la candidate démocrate que la violence n'avait pas sa
02:29place aux Etats-Unis.
02:31Reste donc que ce nouvel événement de campagne risque d'en perturber le déroulement dans
02:38les jours et les semaines qui viennent.
02:40Alors d'abord Nicolas Teilhard, sur le déroulé des faits, s'agit-il bien d'une nouvelle
02:45tentative d'assassinat de Donald Trump ?
02:46Ça a été un peu long à se décompter hier soir parce que c'est arrivé à 14h en Floride,
02:51il était 20h en France et c'est vrai que dans un premier temps il a été question
02:54de coups de feu.
02:55Donald Trump lui-même a expliqué qu'il était en bonne santé, c'est plutôt son entourage
02:59qui a quasiment donné l'information et les premiers relais des médias américains évoquaient
03:05une possible fusillade aux alentours du Golfe mais qui ne concernait pas Donald Trump.
03:09C'est plutôt en fin de soirée à partir de 22h30-23h que le FBI a dit clairement qu'il
03:15ouvrait une enquête pour une tentative présumée d'assassinat sur Donald Trump.
03:19La deuxième en deux mois, on rappelle que la première avait eu lieu en Pennsylvanie
03:23le 13 juillet lors d'un meeting et donc forcément les premières réactions ont commencé à
03:28changer de ton, on ne sait toujours pas ce matin si un coup de feu a été tiré et a
03:33visé l'ancien président, ce qui est sûr c'est qu'un sac à dos a été retrouvé
03:37le long de ce grillage, un Golfe qui appartient à Donald Trump, où il a l'habitude d'aller
03:41jouer.
03:42Il était en train de jouer d'ailleurs avec l'un des financeurs de sa campagne, un investisseur
03:46important.
03:47Il avait retrouvé le long du grillage un sac à dos, une GoPro, un fusil d'assaut
03:51et dans le sac à dos, la presse américaine parle ce matin de plaques de céramique qui
03:56auraient été accolées au sac à dos, ce qui pourrait laisser envisager la possibilité
03:59d'une riposte, en tout cas quelqu'un qui se préparait aussi à recevoir des coups
04:03de feu.
04:04Cet homme, il a abandonné les lieux, il est parti avec une Nissan et il y a un témoin
04:07en fait qui était là, qui l'a aperçu quitter les buissons, qui a pris en photo sa plaque
04:12d'immatriculation et il a été retrouvé à 70 kilomètres plus au nord.
04:15Et on a des informations sur le profil de ce tireur.
04:19Assez loufoque.
04:20Alors il y a beaucoup de choses qui tombent depuis quelques heures.
04:22C'est un homme qui a 58 ans, qui est un Américain blanc qui vivait visiblement à Hawaii, originaire
04:27de Caroline du Nord, qui a un petit casier quand même, huit condamnations, la plupart
04:31pour des faits assez mineurs, mais déjà pour port d'une arme automatique il y a une
04:35vingtaine d'années, il s'était même retranché dans un commerce pendant trois heures après
04:40avoir refusé d'obtempérer quand il avait été arrêté.
04:43Et puis on découvre aussi des réseaux sociaux extrêmement fournis de ce personnage, quelqu'un
04:50qui manifestement s'intéressait aux grandes causes internationales et voulait prendre
04:54part à la manière dont le monde tourne parce qu'il avait écrit lui-même à Kim Jong-un
05:00en essayant de s'adresser à lui sur les réseaux sociaux, il avait parlé à Bono en lui disant
05:04qu'il avait des propositions de parole pour une chanson, il avait voulu participer à
05:07la guerre en Ukraine, il disait vouloir aller y défendre l'Ukraine, pourquoi pas y mourir
05:11et le New York Times a retrouvé une interview qu'ils ont fait de lui il y a deux ans sur
05:16ces combattants étrangers qui voulaient s'investir, lui son projet, assez loufoque là aussi, c'était
05:22de rentrer en contact avec des Afghans qui s'opposaient aux talibans pour les convaincre
05:26de venir combattre en Ukraine, donc voilà on est sur un personnage, il y aura sans doute
05:30beaucoup de fils à tirer de ce côté-là dans les prochaines heures, la grande différence
05:34avec Juillet c'est que le tireur de Juillet avait été abattu par le secret de service,
05:38là il a été arrêté, il est vivant, il y a un interrogatoire qui va forcément se
05:42dérouler, il y aura peut-être des motivations politiques et puis chaque camp essaye déjà
05:45évidemment de faire de ce personnage quelque chose qui nourrisse son récit, parce que du
05:51côté de Trump on va dire que c'était un électeur Biden, c'est vrai, il a voté Biden
05:54en 2020, il avait voté Trump en 2016, il est allé voter aux primaires démocrates
05:59il y a quelques semaines, c'était en août quand Kamala Harris a été investie, mais
06:03c'est assez difficile finalement de le situer politiquement si ce n'est qu'il était assez
06:08velléitaire en tout cas avec l'envie peut-être de prendre part à l'histoire du pays ou du monde.
06:12Alors justement quelles conséquences sur la campagne de l'élection présidentielle,
06:16on est à moins de deux mois, 50 jours du scrutin, on a entendu Corentin Sélin dire
06:23voilà les démocrates ils sont obligés de se montrer un peu plus sympa là en ce moment
06:27parce qu'il a échappé à une nouvelle tentative d'assassinat Donald Trump, Myriam.
06:31Oui c'est sûr que dans un premier temps les démocrates ils vont rien faire qu'être
06:36évidemment dans l'émotion, être rassurés parce que l'adversaire Donald Trump a pu échapper
06:41à cette tentative d'assassinat, manifestement aux tentatives d'assassinat, en même temps chacun
06:47va instrumentaliser c'est sûr dans les prochains jours aussi ce qui s'est passé, on peut voir
06:52certains arguments sur la régulation nécessaire du port d'armes commencer à poindre dans le camp
06:57démocrate, évidemment les partisans de Donald Trump vont victimiser leurs champions, la question
07:04c'est les indécis, on est à 50 jours, ça va pas changer les rapports de force sur ceux déjà qui
07:09se sont fait évidemment leur avis mais les indécis ça va être important. Le récit Donald Trump depuis
07:15le début de cette campagne c'est le bruit et la fureur, c'est le fracas et comme il y a déjà eu
07:20cette première tentative d'assassinat, même si les photos évidemment, le point levé, la tête
07:26ensanglantée ont marqué, est-ce que l'émotion est en rendez-vous quand finalement on s'habitue,
07:31on s'habitue, si les électeurs ne sont plus surpris par rien, est-ce que les indécis vont bouger, ça
07:36n'est pas sûr, ça n'attire pas une vague d'empathie, quand vous faites campagne dans un fracas permanent...
07:41Et on n'a pas les mêmes images qu'en juillet, ici on n'a pas la photo de ce point brandi qu'avait fait
07:45qui restera dans les livres d'histoire, à l'évidence ici on n'a pas d'image, à part une roule bouclée...
07:50Il n'est pas certain que ce soit forcément déterminant en faveur de Donald Trump.
07:54Je pense exactement la même chose, à savoir que ça peut susciter une émotion, un émoi de par la
08:02violence qui s'abat, il y a une longue histoire de tueries aux Etats-Unis, de tueries politiques,
08:09il y a les tueries de membres d'organisations, là on peut s'intéresser au dysfonctionnement,
08:14dans la lutte antiterroriste, là c'est pas le cas, on est probablement sur le profil d'un dérangé,
08:20d'un fou, et on voit que les assassinats par des fous, en réalité, ça ne change pas toujours les
08:26destins des élections. Un exemple récent, le Brexit, il y a 10 ans, rappelez-vous, une semaine
08:32avant, la députée travailliste Jo Cox, elle est tuée par un partisan du Brexit, déjà un dérangé,
08:39un fou, ça n'a pas empêché, une semaine plus tard, les électeurs de voter pour le Brexit.
08:45A mon sens, ça ne change pas grand-chose, ça ne va pas motiver des électeurs démocrates à ne pas voter,
08:51ou à voter Trump, ça va bien sûr rassérener les électeurs de Trump, ils allaient de toute façon
08:58voter pour lui, je pense qu'il faut vraiment se départir d'une lecture électorale d'un tel fait
09:04divers qui va rester, semble-t-il, un fait divers.
09:08Juste un tout petit bémol, parce que tout ça dépend évidemment de la façon d'abord dont les deux camps
09:13vont gérer les suites, c'est-à-dire à commencer par Donald Trump, bien sûr, mais aussi les démocrates,
09:19donc quelle sera la gestion par chacun des deux camps des suites de cet événement.
09:22Et puis une autre différence aussi, certes, ce ne sont pas les mêmes faits, pas les mêmes images
09:28que l'attentat de Pennsylvania du 13 juillet, sauf que la différence, comme le disait Nicolas Taillard,
09:32c'est que le suspect, en tout cas là, il est vivant, donc il va parler, donc ça va dépendre aussi de ce qu'il va
09:38raconter, ce que je n'en sais rien, dans les heures et les jours qui viennent,
09:42et là ça peut évidemment influer en faveur de Donald Trump ou pas.
09:47Et puis ça casse la dynamique aussi de Kamala Harris, parce qu'on était sur un été euphorique côté démocrate
09:52après le retrait de Biden, une poussée dans les sondages, elle est investie, le débat la semaine dernière
09:58se passe bien, là on a passé le week-end déjà dans une violence verbale entre le camp Trump et Taylor Swift,
10:03je déteste Taylor Swift, c'est ce qu'il écrivait avec ses majuscules habituelles Donald Trump ce week-end,
10:08et on ne parlait que de ça, de la réussite d'Harris, de sa progression, de sa dynamique,
10:13là évidemment que le débat pendant les prochains jours sera concentré sur Trump, sur la victime,
10:18et puis sur celui que les balles effleurent, en tout cas ricochent, mais ne l'atteignent pas,
10:23et cette posture aussi quasiment déifiée d'un Donald Trump à qui rien ne peut résister,
10:30qui est insubmersible, elle sera utilisée par son camp.
10:33On va suivre évidemment ce qu'il va se dire de chaque côté des camps pour la présidentielle américaine,
10:38merci beaucoup Nicolas Taillard des rédactions internationales de Radio France,
10:42je rappelle, d'un monde à l'autre, c'est tous les matins à 8h21 sur France Info,
10:46là il est 9h16, et à 9h16 c'est le Fil Info avec Maureen Suynard.
10:51Le procès des viols de Mazan débute, à l'instant il reprend sans Dominique Pellicot,
10:56le procès avait été suspendu jeudi dernier, l'avocate du principal accusé a annoncé ce matin sur France Info
11:02que l'accusé avait le rein infecté, il est accusé d'avoir drogué sa femme pour que des inconnus la violent pendant 10 ans.
11:08L'un des deux hommes blessés par balles samedi dans l'agglomération Grenobloise est mort,
11:13annonce ce matin du procureur, il s'agit d'un consommateur de cannabis italien de 31 ans.
11:18Aux Etats-Unis, le FBI enquête sur une tentative d'assassinat présumée contre Donald Trump,
11:23l'ancien président, candidat républicain pour la présidentielle en novembre prochain faisait du golf près de chez lui,
11:29un homme a été aperçu dans un buisson avec une arme, un suspect a été arrêté.
11:34Thierry Breton n'est plus le commissaire français à l'Union Européenne,
11:37son nom a été proposé pour la nouvelle mandature jusqu'en 2029, comme le voulait Emmanuel Macron,
11:42mais Ursula von der Leyen, la présidente de la commission, a refusé, selon lui, il démissionne donc dès maintenant.
11:49Il permet d'immuniser les enfants contre les formes graves de la bronchiolite, le béfortus,
11:53la campagne de protection démarre aujourd'hui, l'année dernière il avait été plébiscité par les parents,
11:58les doses avaient manqué, 600 000 doses doivent être disponibles en France cette année.
12:14De retour sur le plateau des informés avec Myriam Ankawa, journaliste à LCP,
12:18avec Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express,
12:21et retour en France aussi Renaud, du coup, avec le casse-tête du casting du prochain gouvernement.
12:26Et oui, normalement, ça l'y a, normalement c'est pour cette semaine, le nouveau gouvernement,
12:31la semaine ça va jusqu'à dimanche prochain inclus, bien sûr,
12:34mais il devrait donc être annoncé dans ces prochains jours,
12:37le Premier ministre Michel Barnier a consulté tout le week-end et va continuer de le faire encore aujourd'hui,
12:42avec de multiples contraintes, a essayé de concilier pour former cette équipe,
12:46quelle personnalité des républicains au gouvernement, quel poids d'ailleurs pour la droite,
12:51quelle proportion réservée à LR qui n'est arrivée qu'en 5ème position législative,
12:55comment gérer aussi le bloc central, évidemment, le groupe Ensemble,
12:59et puis quel poids aussi pour les partenaires, comme Horizon ou le MoDem,
13:05et puis aussi quel ministre sortant reconduire, éventuellement, on sait que plusieurs d'entre eux aimeraient y rester,
13:10voici le jugement de François Bayrou, le patron du MoDem,
13:15qui indiquait hier soir ce qui était selon lui la marche à suivre.
13:20Je suis pour le renouvellement intégral ou quasi intégral du gouvernement
13:25pour qu'on ait une autre approche, une autre sensibilité, d'autre visage.
13:30Le message de cette élection, c'est qu'on a besoin de rassembler nos forces
13:36pour affronter les défis qui sont devant nous.
13:38Il est du devoir de ceux qui vont avoir à former le gouvernement
13:43de veiller à cette diversité, ce pluralisme.
13:47Et ce n'est pas simple. Hier soir, sur X, le Premier ministre Michel Barnier indiquait
13:52qu'il fallait garder l'esprit olympique, je le cite,
13:54quand les responsables politiques et le pays s'unissent à tous les niveaux de l'action publique
13:57et par-delà les clivages politiques,
14:00rien n'est impossible, écrit Michel Barnier.
14:02Garder l'esprit olympique, donc, y compris pour former le gouvernement.
14:05Et c'est vrai que former un gouvernement dans de telles conditions politiques,
14:09ça relève d'une discipline olympique.
14:10Myriam ?
14:11Oui, je pense que c'est sans doute l'un des gouvernements les plus difficiles
14:16à composer de la Ve République.
14:18Les équilibres à respecter sont très nombreux,
14:20les contraintes aussi, les arrières-pensées électorales.
14:23Il y a les municipales, il y a la présidentielle 2027 qui pèse sur tout ça.
14:27Moi, je vois trois écueils à éviter, je regarde mes notes puisque je les ai préparées.
14:31C'est bien.
14:32D'abord, ce serait de trop céder aux Républicains.
14:35Les Républicains, c'est 8% seulement dans l'hémicycle de la Nouvelle Assemblée Nationale.
14:4047 députés, il y a un petit sentiment de toute puissance,
14:44une résurrection un peu miraculeuse pour la droite française
14:48qui se précipite au portillon pour essayer d'avoir un maximum de portefeuille.
14:52Et les plus importants, le régalien.
14:54Laurent Wauquiez ne fait pas mystère de convoiter l'intérieur.
14:58Bono Retailleau voit aussi d'un bon oeil l'idée d'arriver à la justice.
15:02Donc trop céder quand on pèse peu, c'est l'échec assuré.
15:06Et on entend François Bayrou, le modem et les macronistes
15:09qui disent attention à ne pas être trop vorace, trop gourmand.
15:13Le deuxième écueil, c'est le renouvellement.
15:16Si rien ne change, si on a l'impression qu'on prend les mêmes et on recommence,
15:21c'est un peu l'avertissement de François Bayrou,
15:23ce sera aussi renforcer cette idée que ces législatives n'ont pas vraiment servi,
15:29que les leçons des électeurs n'ont pas été tirées.
15:33Rachida Dati, Catherine Vautrin pourraient rester,
15:36peut-être pas forcément au même portefeuille.
15:39Donc bon, attention, il faut quand même que le renouvellement soit d'ampleur.
15:43Et le troisième écueil, ou c'est plutôt le troisième défi,
15:46c'est l'élargissement à gauche.
15:48C'est de réussir quand même à rallier quelques personnalités de centre-gauche.
15:53Et là, pour l'instant, franchement, on ne voit pas comment cette promesse peut être tenue.
15:57Tous les Hollandais ont dit non.
15:59François Rebsamen, Stéphane Le Foll, Carole Delga.
16:03Il faut bien comprendre que ce sont des députés qui vont être nommés
16:06parce que vous amenez un groupe, vous garantissez des voix.
16:10Pour l'instant, au sein du NFP, la porte est fermée.
16:12Un casse-tête pour Michel Barnier, d'autant plus que ce matin,
16:15Jordan Bardella, le patron du RN, a lui aussi déterminé des noms
16:20qu'il ne fallait surtout pas garder ou nommer,
16:22à savoir Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et Xavier Bertrand.
16:27Est-ce que Michel Barnier doit respecter ce que dit le RN
16:30dans la composition du gouvernement ?
16:32C'est compliqué de céder au RN et c'est compliqué de ne pas y céder.
16:36Si vous cédez, évidemment, vous vous apparaissez comme l'otage du RN.
16:42Et en même temps, dans la composition du gouvernement,
16:44c'est d'ailleurs la priorité numéro un de Michel Barnier,
16:48il faut éviter ces noms urtiquants qui pourraient donner un prétexte
16:52ou trouver pour une censure.
16:54Il faut éviter la personnalité qui suscitera immédiatement
16:58le bad buzz dont on va parler pendant 48 heures
17:01et qui peut, dès le 1er octobre, faire tomber le gouvernement.
17:06C'est la première chose.
17:07Maintenant qu'on a dit ça, Michel Barnier cherche des personnalités capées,
17:11des personnalités respectées, un peu de tous les côtés de l'hémicycle.
17:16C'est un peu comme au football, quand on descend en deuxième division.
17:21Les gens qu'on veut recruter, ils ne veulent pas forcément venir.
17:24Et par contre, il y a plein de gens qui se proposent,
17:27mais eux, on n'en a pas forcément envie
17:29parce qu'ils n'ont pas forcément de plus-value.
17:32Donc le travail de chasseur de tête, ce serait des personnalités respectées,
17:37oui, quelques personnalités peut-être de centre-gauche,
17:40bon courage pour les trouver, peut-être chez les hauts fonctionnaires,
17:43des gens qui ont été directeurs de cabinet,
17:46qui ont eu une longue carrière derrière eux,
17:48des chefs d'entreprise, des gens qui ont réussi dans la société civile.
17:51Mais là encore, la difficulté, c'est que vous pouvez le censurer en trois mois.
17:55Alors, il faut proposer aux gens de troquer un statut de grand patron
18:00pour un CDD de trois mois au gouvernement.
18:02Très, très dur.
18:03Alors, ce que peut vendre Michel Barnier, c'est le sauvetage de la patrie.
18:08Oui, la mission.
18:08La grande mission.
18:09L'intérêt général.
18:10Voilà, l'intérêt général.
18:12C'est un gouvernement pas comme les autres.
18:14C'est un gouvernement dans une situation délicate.
18:16Il faut redresser les finances publiques.
18:18C'est la mission.
18:19C'est une occasion unique.
18:22Il y a des personnalités qui peuvent être intéressées par ça.
18:25Il faut les trouver.
18:26Bon courage.
18:27Ornon ?
18:27Il y a d'ailleurs une référence qui émanait ces derniers jours
18:30dans l'entourage de Michel Barnier.
18:31On évoquait un gouvernement un peu à la Raymond Barr.
18:36Raymond Barr, évidemment, ça ne parle pas forcément aux plus jeunes auditeurs.
18:39Donc, on va rappeler qu'il a été Premier ministre de 1976 à 1980.
18:43Et que, d'une part, il avait réussi à sculpter un peu cette image de sauveur,
18:48en tout cas des finances publiques, on va dire, en grande partie.
18:51C'était quand même son domaine.
18:53Même si, d'ailleurs, en 1980, l'état des finances publiques
18:56s'était déjà dégrindé à l'époque.
18:57Mais ce qui n'avait rien à voir avec la situation actuelle.
18:59Et puis, il y avait une forme, oui, de rigueur.
19:02Et quant à la composition du gouvernement,
19:04il avait, pour l'essentiel, mis des poids lourds politiques aux postes importants,
19:08notamment les postes régaliens.
19:09Et puis, il avait ouvert à un certain nombre de personnes
19:13qui étaient issues de la société civile,
19:14des postes dits secondaires au sein de ce gouvernement.
19:16Est-ce que c'est le modèle qu'a en tête Michel Barnier ?
19:18On sait qu'il a déjà une longue carrière politique derrière lui.
19:21Et de nombreuses références, peut-être.
19:22En tout cas, c'était le nom qui était cité.
19:24Toutes ces contraintes qu'évoquaient Myriam Mankawa et Étienne Girard à l'instant,
19:28qui sont effectivement incontournables pour Michel Barnier,
19:31elles tiennent à une seule chose, une seule raison.
19:32C'est que le Front Républicain, qui a existé au deuxième tour dans les urnes
19:36lors du second tour législatif, n'existe plus aujourd'hui.
19:38Et donc, le gouvernement, quelle que soit sa composition,
19:42est extrêmement fragile, extrêmement fragilisé.
19:44Il est effectivement, de fait, dépendant de l'attitude du RN,
19:48comme d'ailleurs le sort d'une motion de censure déposée par la gauche
19:51est dépendant du sort du RN.
19:53Dès lors que la gauche, le Bloc central et la droite
19:55ne réussissent pas à se parler, à s'entendre et à faire cause commune
19:58comme l'ont fait leurs électeurs au second tour législatif,
20:01le gouvernement sera forcément extrêmement fragilisé
20:06et soumis à une éventuelle censure à un moment ou à un autre.
20:10L'une des réponses, c'est en grande partie le renouvellement.
20:14C'est-à-dire que le renouvellement de la quasi-totalité des visages
20:18permet aussi de surmonter un certain nombre d'oucases
20:22posées par le RN vis-à-vis de certains profils.
20:25Reste que le plus compliqué pour Michel Barnier,
20:28ça va quand même être, me semble-t-il, d'incarner une forme d'ouverture,
20:32de rassemblement de personnalités issues de la gauche,
20:35quel que soit leur profil, pour essayer de donner un semblant de parfum.
20:39Puisque le mot est à la mode, on parle d'un parfum de cohabitation.
20:42Là, il faut donner un parfum d'union nationale.
20:44D'autant plus compliqué qu'il est totalement dépendant,
20:46Michel Barnier, de sa famille politique.
20:47Vous l'avez dit, Amira Mankawa, juste une petite info.
20:49Coulisses médias en ce moment.
20:52On essaie, nous, d'inviter des personnalités politiques,
20:55des membres, des Républicains.
20:58Et voilà, tout refuse.
21:00C'est normal.
21:01Quand un gouvernement est en cours de composition,
21:03et que vous espérez rentrer au gouvernement,
21:04vous n'allez jamais dans les médias avant.
21:06Ça a toujours été le cas, oui.
21:07Et bien particulièrement les Républicains.
21:09Oui, on aimerait bien entendre Laurent Wauquiez.
21:12Parce que quand on réfléchit d'où part Laurent Wauquiez,
21:15il a inscrit son groupe dans l'opposition,
21:17pour que deux mois plus tard, il inscrive son groupe dans la majorité.
21:21Il a dit non à toute coalition, toute compromission.
21:24Aujourd'hui, il se verrait bien à Bercy ou à l'intérieur.
21:28Chapeau l'artiste.
21:30Est-ce que c'est de l'habileté,
21:31ou est-ce qu'il est complètement débordé par ses troupes ?
21:34Je pense plutôt pour la deuxième solution.
21:36Bon, il va falloir attendre quelques jours,
21:38on va dire de grosses heures,
21:40avant la composition du nouveau gouvernement.
21:42En attendant, merci à tous les trois.
21:44Myriam Mankawa, journaliste à LCP,
21:46je leur dis, on vous retrouve dès demain soir,
21:48pour « Ça vous regarde », votre émission,
21:50à partir de 19h30, du mardi au vendredi.
21:53Merci beaucoup Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express.
21:56On en profite, cette semaine, la une de L'Express,
21:59c'est le défi du couple, exécutif Macron-Barnier.
22:03Comment tenir trois ans, c'est le dossier de L'Express,
22:05qu'on peut retrouver, je le dis, en numérique, Etienne, mais aussi...
22:08Absolument, mais aussi dans tous les bons kiosques de France.
22:11Bah oui, faut pas l'oublier.
22:12Et de Navarre.
22:13Et de Navarre.
22:14Merci beaucoup Renaud.
22:16Renaud, merci à vous, on se retrouve demain,
22:17et les informés sont de retour ce soir à 20h,
22:19avec Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot.