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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et bienvenue dans Les Informés, on est en direct jusqu'à 9h30 avec Renaud Dely.
00:07Bonjour Renaud.
00:08Bonjour Salia.
00:09Et bonjour à nos informés.
00:10Aujourd'hui Valérie Haco, chef adjointe du service politique du Parisien aujourd'hui
00:13en France.
00:14Bonjour Valérie.
00:15Bonjour Salia.
00:16A vos côtés François-Xavier Bourbeau, journaliste politique à l'Opinion.
00:17Bonjour François-Xavier.
00:18Bonjour Salia.
00:19Renaud Dely, on parle budget ce matin parce que le vote a lieu aujourd'hui au Sénat.
00:23Et oui au Sénat aujourd'hui, le vote du projet de loi de finances, François Bayrou
00:27qui est reparti en fait de la copie laissée par Michel Barnier avant la censure, laquelle
00:31copie a été amendée par le gouvernement Bayrou et puis par les sénateurs, vote aujourd'hui
00:37au Sénat avant une réunion d'une commission mixte paritaire, donc sénateur, député
00:41qui sera décisive la semaine prochaine, ce sera le 30 janvier.
00:45On sait que l'objectif fixé par François Bayrou est de commencer à réduire le déficit
00:51public qui s'élève à 6,1% du PIB fin 2024 et de le ramener à 5,4% fin 2025.
00:57Comment ? Avec des économies, avec des hausses d'impossiblés aussi, et puis un certain
01:02nombre d'hypothèses avancées par des ministres, notamment concernant le budget de la Sécu
01:07aussi, une éventuelle taxation des retraités aisés.
01:11Eh bien, Éric Lombard, le ministre de l'Économie, évacue cette hypothèse et il le disait ce
01:17matin, notamment chez nos confrères de France 2.
01:20On ne va pas augmenter les impôts des familles, on ne va pas augmenter les impôts des ménages.
01:25Donc, c'est sur les grandes entreprises et les hauts revenus que nous allons nous appuyer.
01:28L'engagement à plus long terme, c'est quoi ? C'est d'abord qu'il faut baisser les dépenses
01:34de l'État et de la Sécurité sociale parce que c'est ça qui a beaucoup augmenté.
01:38Et si elles augmentent, il faut bien qu'on augmente les ressources pour les financer.
01:42Alors, augmenter les ressources en ciblant plus particulièrement les grandes entreprises,
01:45même si Éric Lombard a expliqué ce matin que finalement la taxation exceptionnelle
01:49pour les plus gros groupes n'aurait qu'une durée d'un an et non pas de deux ans comme
01:52c'était prévu par Michel Barnier.
01:54Taxer donc une frange des plus hauts revenus, mais au-delà, comment à plus long terme
01:59réduire les dépenses de l'État et les dépenses de la Sécurité sociale, comme le disait
02:02à l'instant le ministre de l'Économie ? On voit bien que ce défi-là est beaucoup plus
02:05compliqué à relever.
02:07D'ailleurs, chaque secteur qui se voit amputé d'un certain nombre de crédits, évidemment,
02:11chaque ministre proteste et obtient parfois gain de cause.
02:14Est-ce que ce casse-tête-là, ce casse-tête budgétaire qui consiste à réduire les
02:18dépenses est insoluble ?
02:20Valérie ?
02:21C'est vrai que c'est toujours le grand classique, c'est tout le monde sur le papier veut faire
02:25des économies, mais dès qu'on est concerné directement, la réponse c'est toujours pas
02:29moi.
02:30On le voit notamment, à nouveau revient le débat sur les retraités, qui avait déjà
02:35été envisagé, rappelez-vous, par Michel Barnier qui voulait un gel de l'indexation
02:40sur l'inflation des retraités.
02:43Les LR avaient obtenu que ce ne soit pas le cas, là on avait envisagé de taxer les retraités
02:47les plus aisés, l'idée à peine rentrée dans l'atmosphère, on l'arrange très vite.
02:52Alors, une des raisons, elle est toute bête, c'est une raison bêtement électorale, notamment
02:59on le voit, qui est-ce qui râle le plus ?
03:00C'est les LR.
03:01Qui vote le plus pour LR ?
03:02C'est les retraités.
03:04Qui vote le plus en général ?
03:05C'est les retraités.
03:06On voit aussi que le RN râle, que cherche à conquérir le RN ?
03:09Les retraités.
03:10Donc ça explique effectivement que c'est compliqué de toucher systématiquement à
03:14cette catégorie.
03:15Et ça, ça peut être un petit peu extrapolé partout, parce que c'est systématiquement,
03:19on veut faire un effort, on demande un effort aux collectivités, 5 milliards à l'époque,
03:23Michel Barnier déjà avait reculé, et puis là François Bayrou refait la même, donc
03:28au lieu de 5 milliards c'est 2 milliards, ça se pose un petit peu sur à peu près
03:31tous les postes.
03:32Sur les économies, c'est compliqué là, François-Xavier Bourmeau, à trouver des nouvelles
03:38recettes, puisque personne ne veut faire d'effort.
03:40Oui, puis surtout rien n'a changé par rapport au budget de Michel Barnier, parce qu'en réalité
03:44les déficits sont toujours là, le casse-tête est exactement le même, la seule différence
03:47c'est la façon dont on regarde le casse-tête.
03:50Michel Barnier, lui, le regardait du côté du RN, en se disant qu'il y avait une voie
03:53de passage pour essayer d'obtenir la bienveillance du RN, qu'il ne censurait pas, c'est raté.
03:59François Bayrou, lui, maintenant regarde le casse-tête du côté de la gauche, donc
04:03la voie de passage, il la cherche du côté gauche, mais en réalité l'enjeu n'est pas
04:08tellement de produire un budget qui réalise des économies ou qui réduise le déficit,
04:12l'enjeu c'est la stabilité politique.
04:13Donc l'enjeu c'est les concessions à faire aux partis socialistes pour obtenir cette
04:19stabilité politique, c'est-à-dire un accord de non-censure.
04:23Parce que derrière, il ne faut pas se leurrer, il ne va rien se passer d'ambitieux pendant
04:30deux ans et demi jusqu'à la prochaine élection présidentielle.
04:32L'enjeu étant la stabilité politique plus que le rétablissement des...
04:36Oui, mais en même temps, est-ce qu'ils accèdent vraiment aux demandes du parti socialiste ?
04:40On parlait des plus riches, Éric Lombard, on en a parlé pendant le son qu'on a diffusé
04:43à l'instant le ministre de l'économie, sur la surtaxe pour les entreprises, c'était
04:47deux ans sous Barnier, c'est plus qu'un an maintenant.
04:51Sur les ménages les plus riches, c'est une mesure contre l'optimisation fiscale.
04:57On est loin de la taxation massive voulue par le PS.
05:00Peu importe la mesure, en réalité c'est comme pour les retraites, ce qu'il faut donner
05:04au PS c'est un scalpe, c'est un trophée.
05:06Quelque chose qui lui permette de revenir devant ses militants, ses sympathisants pour
05:10dire j'ai fait plier le gouvernement.
05:11Ensuite, la taille du trophée dépend des concessions que François Bayrou est prêt
05:16à faire.
05:17Mais pour ce qui est de mesures ambitieuses de rétablissement des comptes publics, il
05:20n'y a rien à attendre avant 2027.
05:22Le véritable débat qui doit se dérouler, c'est un débat sur le financement de la protection
05:26sociale.
05:27Et ce débat-là, aujourd'hui, il est fermé, enfin on peut l'ouvrir, envisager des pistes
05:31comme augmenter la TVA, par exemple, ou des transferts sur la CSG pour financer la protection
05:36sociale.
05:37Mais c'est un chantier qui demande un tel capital carburant politique qu'aujourd'hui,
05:43l'exécutif ne l'a pas et ne peut pas avancer sauf à faire un vague budget d'équilibre
05:48qui satisfasse un peu le PS, qui ne mécontente pas le Bloc central et qui ne mette pas la
05:53droite devant debout.
05:54La situation que vous décrivez pour ce qui est du budget de la Sécu est valable effectivement
05:58aussi sur le projet de loi de finances, sur le budget de l'État, sur les dépenses de
06:00l'État.
06:01La situation politique ne permet pas d'engager une vraie refondation budgétaire, la fameuse
06:06réforme de l'État qui est un serpent de mer agité depuis des décennies, on pratique
06:11plutôt la technique dite du coup de rabot.
06:12Et donc ça, c'est effectivement temps d'urgence pour essayer de colmater un certain nombre
06:18de brèches et de commencer à réduire tout doucement les déficits publics gigantesques
06:22auxquels est confrontée la France et donc le problème du coup de rabot en question.
06:26Ce qui est assez habile de la part de François Bayrou, c'est qu'il ne présente pas une
06:29facture globale de réduction des dépenses de l'État qui soit très spectaculaire.
06:33Il laisse plutôt les ministres s'avancer un à un, c'est ce qu'il a fait au Sénat
06:37et annoncer leur propre enveloppe.
06:38Ce qui permet aussi d'ailleurs de ménager les susceptibilités socialistes et en mettant
06:43un peu moins en scène l'effort demandé, ça peut permettre le moment venu, on verra
06:48ce qui se passe, mais aux socialistes peut-être de ne pas voter la motion de censure qui suivrait
06:52le déclenchement à 49-3 pour faire adopter le budget.
06:56Mais en revanche, on voit bien que d'une part, cette technique dite du coup de rabot,
07:00elle ne prépare pas à long terme une nouvelle refondation des mesures d'urgence, et d'autre
07:05part, quand vous touchez aux différents secteurs, d'abord ils sont tous importants, évidemment
07:10chaque ministre se bat pour sauver son enveloppe, et puis ils sont aussi jugés primordiaux
07:14et essentiels selon les camps politiques.
07:16Pour la droite, il n'est pas question de toucher à tous les sujets régaliens, la
07:20police, la justice, etc.
07:23Du côté de la gauche, il n'est pas question de toucher notamment à l'éducation, et d'ailleurs
07:26on a vu que François Bayrou a annulé la suppression des 4000 postes d'enseignants
07:30qui étaient envisagés dans le budget Barnier, et puis il y a des sujets qui en revanche
07:35passent entre les mailles, où il y a des vraies économies, sur le dispositif MaPrimeRénov'
07:39par exemple, sur le ministère de l'écologie, sur la culture aussi, il y a 50 millions de
07:43baisses d'économie, et puis il y a eu le fameux sujet qui n'est pas réglé d'ailleurs
07:49alors qu'il est, la question du budget des sports, symbolique, qui prend évidemment
07:52une dimension symbolique en cette année olympique, avec aussi l'intervention hier
07:56du chef de l'État, Emmanuel Macron, qui prend parti des sportifs qui se sont indignés
08:01de la réduction envisagée d'un tiers des crédits du ministère des Sports.
08:06Donc on voit bien que tous les secteurs, tous les sujets, tous les dossiers sont potentiellement
08:11des bombes à déminer pour le chef du gouvernement.
08:13Quand il y a des interventions extérieures comme les sportifs qui ont fait gagner la
08:18France il y a 4 mois, 425 athlètes qui signent une tribune pour dire « attendez, ce n'est
08:22pas normal de diminuer le budget des sports de 300 millions », ça peut convaincre un
08:27gouvernement Bayrou ou non, c'est rien ?
08:29Disons que oui, ça joue quand même, ce qui était rigolo quand même hier, c'est qu'on
08:34voit la porte-parole du gouvernement qui sort du conseil des ministres en disant « non,
08:38on reste comme on est », et puis quelques heures plus tard, Emmanuel Macron qui sort
08:42du bois pour dire qu'il faut, qui soutient cette tribune, dans une petite courte réponse
08:47qu'il fait à l'équipe, donc évidemment ça bordélise, c'est un petit peu l'impression
08:51générale qu'on a, c'est un petit peu un bordel à l'heure actuelle, je suis désolé
08:53d'être aussi trivial dans mon expression.
08:55C'est ce que dit Rick Fuelles il y a quelques minutes à cette place, c'est le bordel.
08:58Bah voilà, écoute, c'est la version négative, mais la version positive vendue par l'exécutif
09:04c'est un flou stratégique en réalité.
09:06Ah toujours !
09:07Par exemple sur les coûts de rabot, il y a un point intéressant, il y a des coupes
09:12par ministère, mais il y a aussi des coupes par mission, et les missions recoupent plusieurs
09:16ministères.
09:17Donc ça permet de camoufler un peu, c'est compliqué de remonter la trace des coupes
09:22et de savoir exactement.
09:23C'est ça, c'est qu'on ne sait absolument pas précisément quelle forme va avoir le
09:26budget qui s'en tirera de la CNP le 30 janvier prochain, exactement.
09:30Et vous vous souvenez tous bien sûr de ce que disait la grand-mère de Martine Régalier.
09:33C'est flou, c'est qu'il y a un loup.
09:35Bon nous on va essayer d'être un peu plus clairs, quand même ce matin, on va essayer
09:39d'être un peu plus clairs dans les informés, on continue la discussion juste après le
09:43Fil Info de Magali Oumou à 9h15.
09:45Un référendum pour dépénaliser le cannabis, c'est ce que demande ce matin sur France
09:50Info Éric Piolle.
09:51Le maire écologiste de Grenoble déplore les mesures répressives mises en place alors
09:55que la consommation augmente.
09:57Le cannabis est la drogue la plus consommée en France avec plus de 5 millions de consommateurs
10:02selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives.
10:05La campagne de vaccination contre la grippe prolongée jusqu'à la fin du mois de février
10:10pour faire face à une épidémie encore intense selon Santé publique France qui recense plus
10:16de 14 000 passages aux urgences la semaine dernière à cause de ce virus.
10:21Elon Musk s'en prend à Wikipédia alors que la page qui lui est dédiée fait désormais
10:25référence à son geste ressemblant fortement à un salut nazi lors de l'investiture de
10:29Donald Trump.
10:30Le milliardaire propriétaire de X accuse le site de reprendre la propagande des médias
10:35traditionnels.
10:36En effet, pas de la propagande réplique le fondateur de la célèbre encyclopédie
10:40en ligne.
10:41Le drapeau arc-en-ciel flotte fièrement au-dessus de la Thaïlande se félicite la
10:45première ministre du pays sur X après l'entrée en vigueur aujourd'hui de la loi autorisant
10:49le mariage entre personnes de même sexe.
10:52Un premier couple gay s'est d'ailleurs déjà dit oui.
11:07Et les informés continuent avec Valérie Akochafa, adjointe du service politique du Parisien
11:10aujourd'hui en France, avec François-Xavier Bourbeau, journaliste politique à l'Opinion
11:14et Renaud Delis.
11:15On parlait du casse-tête du budget, budget qui va être voté au Sénat aujourd'hui.
11:19Il y a quand même des petites mesures symboliques.
11:21Le haut commissariat au plan.
11:23Les sénateurs se sont fait plaisir.
11:25Le haut commissariat au plan à la tête duquel était François Bayrou pendant plusieurs
11:31années.
11:32Ils veulent le supprimer.
11:33Ça coûte trop cher.
11:34Ça sert à rien.
11:35On s'est fait plaisir.
11:37Petite vengeance ?
11:38Oui.
11:39C'est plutôt un clin d'œil.
11:42C'est vrai qu'on s'est souvent interrogé sur la finalité et l'utilité dans la démocratie
11:49et dans la conduite de l'État de ce haut commissariat de François Bayrou.
11:53Ensuite, on verra ce que va devenir de cette mesure.
11:56Peut-être que ça peut compter parce qu'il y a les agences qu'on considère qui ne servent
12:02à rien.
12:03Mais aussi les avantages qu'ont les premiers ministres, les anciens présidents de la République.
12:08Là aussi, les sénateurs veulent leur beauté.
12:10Ça, c'était annoncé par Michel Barnier à l'époque, qu'il voulait s'y attaquer.
12:13Les sénateurs ont repris cette idée.
12:15Avec l'opposition d'Elisabeth Borne.
12:16Pourquoi pas.
12:17Ça peut être tout à fait justifié.
12:20Après, il faut juste rappeler que c'est une goutte d'eau au regard de l'ampleur du déficit
12:22public.
12:23On peut supprimer du personnel qui est au service des anciens premiers ministres, voire
12:28des anciens présidents de la République.
12:30On peut effectivement supprimer un certain nombre d'agences de l'État, d'organismes.
12:33Il y en a plusieurs centaines.
12:35Et effectivement, il y a eu une inflation, même s'il y a eu une légère réduction
12:37ces dernières années.
12:38Mais il y a eu une inflation globale depuis des décennies.
12:40Ce n'est pas nouveau.
12:42Déjà, le général De Gaulle, en son temps, moquait cette manie très française.
12:48Il faut reconnaître d'ailleurs que si les sénateurs se sont fait un peu plaisir, comme
12:51le disait Valérie Lacos à l'instant, François Bayrou lui a mis du sien.
12:54Puisque lui-même a pointé, non pas aller au commissariat au plan, mais globalement,
12:59la multitude d'agences, d'organismes de l'État.
13:01Et il a évoqué l'hypothèse de pouvoir trouver une économie de l'ordre de 3 milliards d'euros
13:06si on en supprimait un certain nombre.
13:09Mais il faut reconnaître que qu'il s'agisse des dépenses des anciens présidents de la
13:13République, des anciens premiers ministres, etc. ou des agences de l'État, ça aussi,
13:17c'est un serpent de mer.
13:18Parce que c'est un peu facile aussi, y compris d'un point de vue d'ailleurs électoraliste.
13:22Il faut le reconnaître.
13:23Si vous voulez parler à l'opinion, aux électeurs, vous dites, voilà, tout le monde,
13:29il nous coûte beaucoup trop cher, tous ces anciens premiers ministres, ou qu'est-ce
13:32que c'est que ces comités théodules, etc.
13:34C'est plus facile de faire ça que de dire, dans tel secteur de l'action publique, très
13:38clairement, il faut rationaliser, donc diminuer les dépenses.
13:42Parce que là, tout de suite, vous touchez à des secteurs, et aussi à des agents des
13:45services publics.
13:46C'est peut-être aussi anecdotique, ce qui est intéressant, c'est que dans sa déclaration
13:49de politique générale, effectivement, François Bayrou commence en s'attaquant aux agences
13:52de l'État.
13:53Mais aussi, dans le même temps, il annonce une conférence sur l'eau, une conférence
13:56sur les Outre-mer.
13:57Il crée plein de choses.
13:58Il crée des comités interministériels, donc il crée aussi d'autres comités théodules.
14:01Donc, clairement, ce n'est pas aussi simple que ça.
14:03François-Xavier ?
14:04Oui, mais exactement.
14:05Je vais faire exactement la même chose.
14:06C'est vrai qu'il y a à peu près une dizaine de comités qui sont créés dans le DPG, dont
14:09on ne sait pas trop bien.
14:10Le plus emblématique étant le conclave sur les retraites, dont on ne sait toujours pas
14:15comment il va fonctionner, si les partenaires sociaux vont pouvoir discuter vraiment entre
14:19eux, ou si les parlementaires auront un strapontin pour voir ce qui se passe.
14:22Quid de l'exécutif aussi ? Est-ce qu'ils seront informés ?
14:25Oui, sauf que les cardinaux de ce conclave, les partenaires sociaux, sont bénévoles.
14:29Ça ne coûte rien.
14:30Ils ne sont pas payés.
14:31Ils ne sont rien.
14:32Oui, mais ça dépend des mesures qui ressortent du conclave aussi.
14:35Autre sujet d'actualité pour ces informés, Renaud, on en vient à la lutte contre le
14:40narcotrafic.
14:41France Info est en journée spéciale aujourd'hui.
14:46Effectivement, dans le cadre de cette journée spéciale sur la lutte contre le narcotrafic
14:50a été érigé en priorité gouvernementale, d'ailleurs, par le garde des Sceaux, Gérald
14:54Darmanin, aussi bien que par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
14:56D'ailleurs, il y a une dizaine de jours, en déplacement au Havre, le ministre de l'Intérieur
15:00avait annoncé que 47 tonnes de cocaïne avaient été saisies par les services français sur
15:04les 11 premiers mois de l'année 2024.
15:07Il évoquait à l'époque un record historique.
15:10Alors, pourquoi des saisies de cette ampleur ? Qui est-ce qui a changé dans le marché
15:15mondial du trafic de cocaïne ? Voici ce qu'en disait ce matin sur l'antenne de France Info.
15:20Perrimens, qui est le directeur régional des douanes, justement, du port du Havre.
15:25Vous avez effectivement de plus en plus de cocaïne, puisque la production mondiale de
15:29cocaïne augmente en permanence.
15:31Vous avez de l'autre côté un marché américain qui est saturé, une consommation qui se poursuit
15:35en Europe.
15:36Et donc, la cocaïne arrive sur l'ensemble des ports du nord de l'Europe.
15:39Et c'est ce qui explique, évidemment, ces saisies qui progressent considérablement.
15:44Elles ont plus que doublé l'année dernière par rapport à l'année précédente.
15:47Elles ont été multipliées par dix en dix ans, les saisines de cocaïne en France.
15:53Le Sénat, lui, de son côté, a ouvert justement des débats très attendus sur la lutte contre
15:58le trafic de stupéfiants.
15:59Il a adopté d'ailleurs, hier, en commission des lois, une proposition de loi transpartisane
16:04qui propose notamment la création d'un parquet national anti-criminalité organisé.
16:10Bref, on voit tout un arsenal de mesures qui se déploient.
16:13Pourquoi est-ce que le gouvernement a érigé ce sujet en sujet prioritaire ?
16:17Est-ce qu'effectivement, il y a urgence à lutter contre l'emprise des narcotrafiquants en France ?
16:24Maliri ?
16:25Effectivement, on constate une augmentation de la désaisie, donc de la consommation.
16:32On voit aussi une grande augmentation des violences.
16:35Il y a quand même eu beaucoup de meurtres liés aux narcons trafiquants.
16:39On voit aussi que dans ce secteur, on voit de plus en plus de jeunes, 14, 15, 16 ans,
16:48qui travaillent effectivement dans la drogue, donc forcément, ça va appeler une réaction.
16:55Sur la cocaïne aussi, on voit une explosion de la consommation de la cocaïne.
17:00C'est-à-dire qu'avant, on parlait beaucoup du cannabis, qui reste effectivement très consommé.
17:04La France est le premier consommateur de cannabis en Europe.
17:08Soit du temps passant, beaucoup de pays en Europe ont légalisé.
17:11On a peut-être une réflexion à entamer là-dessus, comme le voudrait Éric Piolle.
17:17Il en appelle un référendum.
17:18C'est vrai qu'autour de nous, il y a de plus en plus de pays qui légalisent,
17:21donc ça rend la position de la France plus difficile là-dessus.
17:23Mais en fait, si jamais on légalise le cannabis, on n'aura de toute manière pas résolu le problème,
17:27puisque maintenant, c'est en train de se reporter sur la cocaïne.
17:30La cocaïne, ça devient la drogue de monsieur et madame tout le monde,
17:32parce que les prix baissent, parce que c'est à la mode.
17:36Les chiffres sont dingues quand même.
17:37Je voulais rappeler, c'est 1,1 million de consommateurs de cocaïne en 2023.
17:43C'est énorme.
17:44Ça devient une drogue classique.
17:45Ce qui explique que pour le gouvernement, c'est devenu une priorité le narcotrafic,
17:49parce que là, en plus, on voit des organisations qui deviennent des multinationales.
17:54En plus, et par-dessus le marché politiquement aussi, c'est compliqué,
17:57parce qu'avant, c'était dans les grands centres urbains.
18:00Là, maintenant, on voit à Besançon des règlements de comptes,
18:03dans les villes moyennes, même dans les zones rurales.
18:06Il y a du deal.
18:08Ça devient effectivement un problème très problématique.
18:10François-Xavier ?
18:11Oui, effectivement, l'enjeu est tel que, pour une fois,
18:15il n'est pas question d'avoir un couple poli-justice dans lequel il y ait des bisbilles.
18:19Autant dans le gouvernement de Michel Barnier, avec Didier Migaud,
18:22qui venait de la gauche, qui était peut-être un peu compliqué,
18:25avec Bruno Rota, parce qu'on voyait bien qu'ils n'étaient pas sur la même ligne.
18:28Là, avec Gérald Darmanin à la justice, ancien ministre de l'Intérieur,
18:32et Bruno Rotailleau à l'intérieur, le couple poli-justice est parfaitement aligné.
18:37Il y en a un qui attrape les trafiquants et l'autre qui les garde en prison.
18:40On voit bien l'ampleur du défi qui se pose à l'État quand on entend Gérald Darmanin
18:46expliquer qu'il faut mettre en place des super-prisons pour les narcotrafiquants.
18:51Les 100 plus gros narcotrafiquants réunis dans une prison de haute sécurité.
18:56Ça fait penser, la comparaison de l'image vaut ce qu'elle vaut,
19:02mais il y a quelques années, Nicolas Dupont-Aignan parlait de réinstaller un bagne à Cayenne.
19:07Je ne sais pas si vous vous souvenez, ça avait fait polémique.
19:09Mais cette histoire de prison pour les 100 plus gros narcotrafiquants,
19:13ça fait un peu penser à ça et ça illustre l'ampleur de la lutte qu'il faut mener
19:19contre les trafics de drogue quand on en arrive à expliquer
19:23qu'il faut bâtir des prisons de haute sécurité pour enfermer les têtes de trafic.
19:27Il me semble que c'est le symbole même de la vraie fausse bonne idée.
19:31Pourquoi pas rassembler les 100 plus gros narcotrafiquants dans le même établissement pénitentiaire ?
19:37Pourquoi 100 d'ailleurs ? Pourquoi pas 90 ? Pourquoi pas 110 ? Pourquoi pas 80 ?
19:42On voit bien qu'il y a une dimension de communication dans cette annonce de Gérald Darmanin.
19:47Mais ensuite, sur le plan pratique, l'espécie du sujet explique que ça serait extrêmement compliqué.
19:51Alors évidemment, ça nécessite des conditions de sécurité particulières.
19:55Mais de surcroît, les plus gros narcotrafiquants sont gardés par un personnel pénitentiaire considérable
20:01qui tourne selon les horaires, selon les jours, etc.
20:05Il faut au moins une quinzaine de gardiens de prison qui se succèdent
20:08pour éviter aussi les menaces, la corruption éventuelle, etc.
20:13Donc si vous multipliez le nombre de narcotrafiquants en question dans un même établissement
20:18par le nombre de personnes pénitentiaires, rien que ça, c'est un casse-tête qui est assez considérable,
20:23très difficile à gérer. Donc ceux qui se sont vraiment penchés sur la question,
20:26je pense notamment à un ancien garde des Sceaux qui m'a démontré récemment
20:30que c'était difficilement possible, applicable aujourd'hui, en tout cas avec les moyens de la justice
20:36tels qu'ils existent aujourd'hui. Mais après, pourquoi pas sur le principe ?
20:39Mais au-delà de ça, c'est vrai qu'on voit bien qu'aujourd'hui, il faut une mobilisation des moyens de l'État
20:43gigantesque et à long terme, c'est-à-dire que c'est une action durable.
20:48Pourquoi ? Parce que les trafics de drogue, aujourd'hui, c'est une économie planétaire
20:53avec des enjeux politiques, des enjeux évidemment d'ordre public, des enjeux géopolitiques.
20:57Parce que si la cocaïne aussi envahit un peu plus aujourd'hui, beaucoup plus l'Europe et la France,
21:02c'est aussi parce que dans le cadre de ces concurrences, en quelque sorte, entre trafics,
21:06on sait que les États-Unis, aujourd'hui, sont ravagés depuis quelques années par une nouvelle drogue
21:10qui est le fentanyl, avec là aussi, d'ailleurs, l'intervention d'États ou de cartels, la Chine,
21:14de cartels mexicains, etc. Et donc, c'est aussi une des raisons pour lesquelles le trafic de cocaïne
21:19se déporte davantage aujourd'hui vers l'Europe et la France.
21:22Donc, on voit bien qu'il y a d'ailleurs y compris la question...
21:23Une géopolitique de la drogue.
21:24Et donc, il y a aussi une question de coopération internationale, probablement à rendre beaucoup plus efficace
21:30pour lutter contre ces différents cartels.
21:32Mais sur l'aspect répressif, si on prend l'exemple de Donald Trump, lui, il a décidé de décréter
21:36que les cartels, en fait, étaient des organisations terroristes.
21:38Et donc, il va mettre tous les moyens pour les défendre.
21:41Il décrète beaucoup, effectivement.
21:42Il décrète, oui.
21:45On parle de terrorisme, aussi, chez nous, en France, dans la drogue.
21:47Oui, la France en est là aussi.
21:48On parle de narcoterrorisme.
21:51Non, mais on peut décréter.
21:51Mais ensuite, le problème, c'est effectivement l'action qu'on fait, et y compris la coopération internationale
21:55pour la prise, pour la mise en œuvre.
21:56Oui, c'est ça.
21:56Mais ceci dit, cette création d'un parquet spécifique, comme on fait pour le terrorisme,
22:00ça, à la limite, ça ne paraît pas...
22:02Oui, ça paraît, bien sûr, en termes de coordination, justement, et d'efficience des moyens.
22:07Ça fait Bercy, l'Intérieur, enfin, ça fait l'Intérieur et la Justice.
22:09Décréter, signer des décrets, c'est vrai que ce n'est pas le plus compliqué, même quand on est président américain.
22:13Oui, il faut voir la suite.
22:14Merci à tous les trois.
22:15Valérie Riaco, chef adjointe du service politique du Parisien, aujourd'hui en France.
22:19On en profite pour jeter un coup d'œil à la Une du Jour.
22:21Le Louvre, qui appelle à l'aide, trop de touristes.
22:24Le musée devient de plus en plus vétuste.
22:25Alors, la présidente du musée demande des moyens pour une grande rénovation,
22:30c'est-à-dire dans le Parisien, aujourd'hui en France.
22:31François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
22:35Vous, c'est Bayrou, on l'a dit, le flou pour échapper aux loups sur le budget.
22:39On n'a pas eu la place de Mette-Garou, l'idée est là.
22:42C'est à lire ce matin.
22:43Merci beaucoup, Renaud.
22:44Les informer du soir à 20h avec Aurélie Herbemont et Augustin Rivet.

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