Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dely o
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00:00 [Générique]
00:08 Et bienvenue dans les informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:14 Bonjour, salut.
00:14 Et nos informés du jour, ils sont nombreux, ils sont trois et ça fait du bien de vous voir.
00:18 Rejoignez Julie Marie-Leconte, chef du service politique de France Info. Bienvenue.
00:22 Bonjour.
00:22 Aurélie Arbement, vous présentez le brief politique sur France Info chaque matin à 7h34.
00:27 7h24.
00:28 J'ai rajouté 10 minutes, 7h24.
00:30 10 minutes de sommeil.
00:32 Soyez bien présents 7h24. Bienvenue Aurélie.
00:35 Et Jean-Jérôme Berthelus est là aussi, éditorialiste politique Renaud Delis.
00:39 On commence tout de suite, le président a beaucoup parlé hier et l'objectif, relancer son quinquennat.
00:44 Oui, une conférence de presse de 2h20 hier soir à l'Élysée avec la volonté du chef de l'État de tracer le cap, comme on dit,
00:52 les grandes lignes de l'action du gouvernement, le sens profond, dit-il d'ailleurs, de l'action du gouvernement
00:57 pour la suite du quinquennat après le changement de premier ministre et le remaniement de ce gouvernement.
01:02 Une conférence de presse au cours de laquelle Emmanuel Macron a très clairement désigné
01:09 un adversaire politique à combattre en priorité, selon lui, le Rassemblement national.
01:14 C'est le parti de l'appauvrissement collectif.
01:17 C'est le parti du mensonge et ça continue de l'être.
01:19 Et au fond, le Rassemblement national est devenu le parti de la colère facile.
01:25 Ne nous habituons pas, agissons, faisons, bousculons les choses et les habitudes.
01:32 Je me battrai jusqu'au dernier quart d'heure en essayant de convaincre avec des arguments, des actions et du réel.
01:38 C'est ça le meilleur moyen d'éviter les extrêmes.
01:42 L'adversaire a donc clairement désigné le Rassemblement national à l'occasion des élections européennes d'abord au mois de juin,
01:47 au-delà, surtout en 2027, puisque Emmanuel Macron a un cauchemar,
01:50 ce serait celui de voir Marine Le Pen lui succéder à l'Élysée.
01:54 Et pour combattre, le RN, la stratégie du chef de l'État hier soir a semblé relativement claire.
01:59 Il ne se place pas sur le terrain de l'indignation ou de la morale,
02:02 mais veut, ce sont ses mots, s'attaquer au problème du quotidien
02:07 qui nourrisse le vote en faveur du Rassemblement national d'une part.
02:10 Et puis d'autre part, il a brandi un certain nombre de mesures symboliques,
02:13 qu'on peut classer plutôt à droite, on va dire.
02:16 Il s'est revendiqué d'ailleurs à la fois de l'ordre et du progrès,
02:19 et notamment ce fameux réarmement civique de la nation,
02:23 qui passe par un certain nombre de mesures, en particulier à l'école,
02:25 l'instruction civique, la marseillaise, la tenue unique
02:29 ou le service national universel qui pourrait être généralisé.
02:33 Bref, est-ce que cette stratégie est suffisante et peut-être efficace
02:38 ou est-ce qu'elle illustre un chef de l'État sur la défensive face à l'extrême droite ?
02:43 Julie Marie Lecomte.
02:44 On a quand même plutôt vu un chef de l'État à l'offensive,
02:48 moi je trouve, sur ce terrain-là et pas seulement sur celui-là.
02:53 Mais ce qui m'a frappée, c'est qu'Emmanuel Macron,
02:57 qui d'ailleurs redit que c'est par l'action, par le concret, par le réel
03:02 qu'il veut combattre le Rassemblement national,
03:05 a aussi trahi le fait qu'il était prêt à utiliser toutes les armes,
03:09 y compris celles qu'il avait refusées.
03:10 Je ne sais pas si vous vous en souvenez forcément,
03:12 à sa première ministre qui avait ramené le Rassemblement national à son héritage.
03:18 Et hier, au détour d'une phrase, Emmanuel Macron a glissé,
03:23 parce qu'il disait non pas Rassemblement national mais Front national,
03:27 que lui préférait continuer de dire comme ça, je le cite.
03:31 Donc ça veut dire qu'Emmanuel Macron conjouait sur les deux tableaux en réalité.
03:37 Celui de son action, dont il espère qu'elle pourra convaincre les Français
03:42 qu'ils n'ont "pas besoin" de voter Rassemblement national pour que les choses changent.
03:47 Et puis l'héritage du Rassemblement, l'héritage historique du Rassemblement national.
03:54 On va continuer de décrypter la conférence de presse d'Emmanuel Macron,
03:58 hier soir qui a duré 2h20, 2h20 avec plusieurs annonces.
04:02 On vient juste après le Fil info de 9h10 avec Maxime Laurieux.
04:07 Régulariser des médecins étrangers pour mettre fin aux déserts médicaux,
04:11 l'objectif fixé par Emmanuel Macron hier lors de sa conférence de presse.
04:15 Il s'est dit contre le fait d'imposer des règles d'installation.
04:18 Le chef de l'État s'est engagé à désengorger les services d'urgence d'ici la fin de l'année.
04:23 Gérald Darmanin, lui, est attendu à la réunion en fin de matinée.
04:27 Le ministre de l'Intérieur à la rencontre des sinistrés du cyclone Belal.
04:32 Le bilan humain a été revu à la hausse avec au total 300 abris morts.
04:36 Sur place, la vie reprend mais des routes restent coupées et des habitations privées d'électricité.
04:41 La France est parvenue à un accord dans la bande de Gaza pour faire entrer aujourd'hui de l'aide humanitaire
04:46 en échange de la livraison de médicaments pour une quarantaine d'otages.
04:50 Accord négocié avec le Qatar.
04:52 La population chinoise en baisse pour la deuxième année consécutive.
04:56 1,4 milliard de Chinois en 2023.
04:59 La croissance est l'une des plus faibles depuis trois décennies avec une crise de l'immobilier
05:04 et un chômage record chez les jeunes.
05:06 Toujours dans Les Informer avec Julie Marie Lecompte, chef du service politique de France Info
05:21 avec Aurélie Herbemont aussi qui présente le brief politique sur France Info Radio.
05:25 Jean-Jérôme Berthelus et Renaud Delis.
05:29 Jean-Jérôme, juste avant le Fil Info, on parlait des nombreuses annonces d'Emmanuel Macron
05:35 en fait hier lors de sa conférence de presse avec un objectif,
05:39 le rassemblement national dans le viseur pour montrer qu'il travaille, qu'il se mobilise pour les Français.
05:45 Oui, il y avait une petite interrogation quand même par rapport à cette conférence de presse
05:49 puisque le chef de l'État en avait tracé un petit peu le cadre
05:53 parce que ça va épuiser la question de son rendez-vous avec la nation.
05:58 Et quand même quand on, par exemple, lors de ses voeux,
06:02 Emmanuel Macron avait ébauché ce rendez-vous avec la nation en disant
06:06 quand j'ai pris la France en 2017, elle avait 10 ans de retard, en 2027, elle aura 10 ans d'avance.
06:10 Là, ce n'était pas du tout le cas.
06:12 C'était vraiment une conférence de presse d'assez court terme,
06:15 effectivement comme l'a indiqué Renaud Delis pour désigner son adversaire
06:20 et qui quelques fois revient à désigner d'ailleurs clairement aussi son successeur.
06:25 Mais c'était clairement cap à droite ou disons cap vers, on va dire, pour que la France reste la France.
06:32 Il y avait un petit côté...
06:34 Vieille France ? C'est ce que titre Libé aujourd'hui.
06:36 Voilà, un petit peu nostalgique d'une France, peut-être des Trente Glorieuses,
06:41 peut-être celle de Pompidou, arrêtons de tracasser les Français, simplifions.
06:47 Donc il y avait un petit côté Emmanuel Macron qui est quand même effectivement énarque.
06:54 Il a voulu un petit peu se mettre aussi les pieds dans la glaise.
06:57 L'autorité, la France du bon sens, l'uniforme à l'école.
07:02 Donc tout ça, c'est par rapport au Rassemblement National.
07:05 Aurélie Herbemont ?
07:06 C'est vrai qu'il y a une urgence là quand même, les sondages pour les élections européennes
07:10 qui sont dans moins de cinq mois.
07:11 La liste de la majorité présidentielle dont on ignore encore qui sera la tête de liste
07:15 puisque Stéphane Séjourné est parti au gouvernement.
07:18 Il y a plus de dix points de retard dans la dernière étude qui est parue ce week-end.
07:22 Dix points de retard sur le Rassemblement National.
07:25 Clairement, ça nécessite une mobilisation générale en Macronie.
07:29 Emmanuel Macron a voulu montrer que voilà, il a encore du carburant.
07:33 Alors il y a beaucoup d'annonces et en même temps des choses qui étaient déjà dans l'étuyeau quand même.
07:37 Mais il a essayé de donner une perspective.
07:39 Il faut montrer à tout prix qu'il n'est pas dans la nasse
07:41 et que le combat européen va être le moyen aussi de son face à face finalement qu'il a depuis 2017 avec l'extrême droite.
07:49 Il y a urgence quand même à ne pas se retrouver complètement largué.
07:53 Dix points derrière le Rassemblement National.
07:55 Ronald Elie ?
07:56 Ce qui est intéressant, me semble-t-il, dans cette conférence de presse,
07:58 c'est le nouvel âge du macronisme qu'elle dessinait.
08:00 C'est-à-dire que pour ce qui est des références, effectivement, ça reste un patchwork.
08:03 En quelque sorte, le macronisme, on trouve un peu tout et son contraire d'ailleurs.
08:06 Parce qu'il y avait de façon subliminale ou par allusion, une référence à ce slogan "ordre et progrès",
08:12 ce mot d'ordre "ordre et progrès".
08:14 C'est l'un des philosophes préférés d'Emmanuel Macron.
08:16 C'est le positivisme d'Auguste Comte qui est la référence.
08:19 À un moment, il évoque la nécessité de s'attaquer au réel,
08:21 mais pour aller en tout cas en direction de l'idéal, ça c'était du Jaurès.
08:25 La France forte, c'était Nicolas Sarkozy.
08:27 La France juste, l'ordre juste, c'est davantage Ségolène Royal à l'époque en 2007.
08:31 Et puis effectivement, pour que la France reste la France,
08:33 ça renvoie à un slogan d'Éric Zemmour, même si en l'occurrence, il évoque la France des Lumières.
08:37 Hier, Emmanuel Macron, ce qui n'était pas le cas d'Éric Zemmour.
08:39 Mais derrière ce patchwork, on voit bien qu'effectivement, il s'occale plutôt à droite,
08:45 c'est-à-dire sur des mesures censées justement répondre au Rassemblement national,
08:50 à l'offensive du Rassemblement national et essayer de le bloquer.
08:54 Et donc, on était très loin de, souvenez-vous, en 2017, la "start-up nation",
08:58 le côté disruptif, ce qui était le macronisme originel.
09:01 Ça, c'est terminé, on est dans une nouvelle période.
09:04 Et ça, c'était illustré aussi d'ailleurs par, évidemment, la composition du gouvernement,
09:08 les priorités mises en avant hier, justement,
09:11 tout ce qui a trait à ce réarmement civique, ce réarmement moral de la nation.
09:15 Et juste un dernier point, j'ai trouvé aussi que cette émission, elle était très pensée
09:19 dans l'optique, évidemment, de la campagne électorale des Européennes.
09:23 C'est une émission, entre guillemets, de combat et de communicant,
09:26 par exemple, quand le chef de l'État aborde aussi des sujets.
09:28 Après, on peut, évidemment, débattre des mesures quand il y en a,
09:31 d'ailleurs, des propositions qu'il y en a, il n'y en a pas forcément,
09:33 mais qu'il aborde des sujets qui touchent à la vie quotidienne des Français
09:36 et que les autres forces politiques n'abordent pas ou très peu.
09:40 J'en pense à deux en particulier, la natalité et notamment la question de l'infertilité,
09:44 quelle que soit la réponse du chef de l'État.
09:46 C'était original d'entendre un chef de l'État s'emparer de ce sujet
09:50 qui touche effectivement des Français directement
09:52 et dont on ne parle jamais dans le débat politique.
09:54 Et c'est un peu, peu ou prou, la même chose sur la dépendance aux écrans.
09:57 Et je pense que ça, c'est très réfléchi et préparé en amont.
10:00 Voilà, ça fait partie des préoccupations des Français.
10:02 La question de la dépendance aux écrans, y compris d'abord des enfants,
10:05 et pas seulement, il faut s'y atteler.
10:07 – D'un tout petit mot, oui, l'infertilité, c'est vrai que c'est original.
10:13 Et René Denis le dit très bien.
10:15 En même temps, la crise de la natalité, elle ne repose pas sur l'infertilité.
10:19 – Il y a plein de problématiques.
10:21 – Par exemple, il aurait pu aborder le problème des crèches,
10:24 le problème de faire garder ses enfants,
10:27 le problème de… il a vaguement abordé la famille monoparentale.
10:30 Donc ce que je veux dire, c'est qu'il y a eu quelques fois,
10:33 à la fois des mesures plutôt symboliques,
10:36 et puis quelques fois aussi des réponses un peu courtes à des problèmes.
10:39 Par exemple, les émeutes dirent que les jeunes étaient oisifs
10:42 et qu'ils étaient sur leur écran.
10:44 Le chef de l'État a vécu quand même plusieurs jours d'émeute dans toute la France.
10:49 On va dire que six mois après, sa réponse est quand même…
10:52 son diagnostic est un peu court.
10:54 – Sur la question du réarmement civique dont il parlait,
10:57 le chef de l'État hier, avec cette idée de généraliser le SNU,
11:00 le Service National pour les Jeunes, en seconde,
11:04 comment ça peut être reçu ça ?
11:06 – Alors, je pense que ça va être très très mal reçu,
11:09 puisque c'était quand même dans les tuyaux depuis plusieurs mois,
11:13 si ce n'est plusieurs années, d'aller vers un SNU plus large.
11:17 Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, ça reste très minoritaire,
11:20 le nombre de jeunes qui participent au SNU.
11:23 Et d'ailleurs, c'est souvent des enfants de policiers, de pompiers,
11:26 donc des gens qui sont déjà, avec une certaine culture dans leur famille,
11:31 de l'engagement pour les autres.
11:33 Donc ça passait quand même un peu à côté de l'objectif initial
11:36 dont avait parlé Emmanuel Macron, qui était de refaire un creuset républicain.
11:40 Donc ça ne va pas du tout plaire à la gauche.
11:43 Ça peut ne pas plaire à la jeunesse, qui seront les premiers concernés.
11:47 Bon, normalement, ça ne devrait plus se plaire du côté du RN ou de la droite,
11:51 sauf qu'il y a un petit problème.
11:53 Tout à l'heure, on entendait la porte-parole du gouvernement, Prisca Téveneau,
11:56 dire que ça coûterait 2 milliards d'euros par an.
11:59 A-t-on les moyens d'orgue de dépenser 2 milliards d'euros ?
12:03 Vous me direz, c'est une question de priorité.
12:05 Mais c'est vrai que ça va pouvoir faire tiquer, notamment à Bercy.
12:08 Bruno Le Maire dit qu'il va falloir faire 12 milliards d'économies
12:11 dès l'année prochaine.
12:12 Puis il y a aussi des baisses d'impôts à financer pour l'année suivante.
12:15 Donc, on le voit mal. Comment est-ce que ça peut voler complètement cette idée ?
12:19 Il y a eu plusieurs annonces, Julie Marie Lecomte, hier soir.
12:21 Mais il y a eu aussi des réponses à des polémiques,
12:23 notamment sur celles d'Amélie Oudéa Castera.
12:26 Juste un mot, quand même.
12:27 Sur le SNU, le mot qui n'est pas prononcé, c'est "service national obligatoire".
12:31 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, hier soir, a beau nous dire "audace, action, efficacité",
12:35 en réalité, sur ce terrain-là, il se défile.
12:39 Parce que quand il y aura une loi, ce que vous disiez, Prisca Téveneau,
12:42 la porte-parole du gouvernement, tout à l'heure, quand vous la receviez comme invitée,
12:46 c'est qu'il faudra une loi pour, en réalité, généraliser le SNU en seconde.
12:51 Ça veut dire le rendre obligatoire.
12:53 Il y a un deuxième point important sur lequel il s'est déchelé.
12:56 C'est la question de l'augmentation du prix de l'électricité.
12:59 En disant "je vais laisser les annonces à Bercy".
13:03 Mais enfin, notons quand même qu'Emmanuel Macron,
13:06 parfois, préempte les annonces du gouvernement.
13:10 – Quand elles sont bonnes.
13:12 – Sans que ça ne sucide davantage de problèmes.
13:15 Voilà, c'était sa conférence de presse.
13:18 À lui, les "mauvaises nouvelles", si on accepte le tour de vie,
13:25 c'est annoncé pour les chômeurs, quand même,
13:28 les "mauvaises nouvelles" n'étaient pas pour lui, hier soir.
13:31 C'était son moment.
13:32 – Ça c'est une répartition de rôle qui est assez traditionnelle.
13:34 C'est pas né d'ailleurs avec Emmanuel Macron, en règle générale,
13:36 le gouvernement et le Premier ministre, en vocation, plutôt,
13:38 à présenter le chef de l'État.
13:40 – Quand on revendique l'audace et quand on dit "je n'ai pas peur"
13:42 et "je n'ai peur de rien", quand on vous pose une question
13:44 et que les Français attendent la réponse, éventuellement…
13:46 – Mais Julie, c'est pour ça qu'il a un Premier ministre et des ministres.
13:48 On peut la donner.
13:50 – Vous avez tout à fait raison.
13:51 Et après, de l'autre côté, c'est difficile de lui reprocher,
13:53 à la fois de marcher sur les planements de Gabriel Attal
13:55 et tout annoncer, et d'autre part, de ne pas en dire suffisamment.
13:57 Juste un dernier point sur Amélie Oudéa Castellar,
13:59 puisque vous l'évoquiez, effectivement,
14:01 qu'il a volé au secours de la ministre en évoquant une maladresse,
14:04 en reconnaissant d'ailleurs que lui-même en avait commise,
14:06 et on s'en souvient, des nombreuses maladresses lexicales d'Emmanuel Macron,
14:09 qu'il a mis d'ailleurs plus ou moins sur le compte de sa propre jeunesse.
14:11 C'était quand il débutait, à l'écouter.
14:13 Ce qui explique son indulgence, en tout cas, c'est ce qu'il dit,
14:15 en soulignant qu'Emmanuel Castellar avait eu raison de s'excuser,
14:18 c'est ce qu'il a expliqué.
14:20 Je note juste une inflexion, j'ai eu le sentiment, moi,
14:22 dans la parole des syndicats ces dernières heures,
14:24 quand on les écoute, effectivement, ils réclament toujours des excuses,
14:26 ils expliquent à quel point ils ont été outrés et blessés par les paroles de la ministre,
14:30 mais ils ne réclament plus de sa démission.
14:32 Il n'y a pas de… ce qui est assez compréhensible,
14:34 parce que je pense que les syndicats enseignants n'ont pas intérêt
14:36 à ce qu'une ministre qui, passez-moi l'expression, entre guillemets,
14:39 s'est "cramée d'entrée" et n'a plus les moyens,
14:41 visiblement n'a plus de marge de manœuvre,
14:43 à ce qu'on change la miséducation.
14:45 Ce qui va être un problème pour Gabriel Attal, d'ailleurs.
14:47 Comme par le passé, ça s'est déjà vu, parfois sous des pouvoirs précédents,
14:50 on peut imaginer que les syndicats enseignants vont remettre la main,
14:53 en quelque sorte, sur la gestion du ministère de l'éducation nationale,
14:56 et qu'ils n'ont pas du tout intérêt à ce qu'il y ait un changement de locataires rue de Grenelle.
14:59 Je vous propose qu'on fasse une petite pause d'une minute.
15:01 Le temps du Fil info de Maxime Glorieux à 9h21.
15:03 31 départements maintenus en vigilance orange,
15:07 dont la majorité pour neige, verglas, dans le nord et l'est du pays.
15:11 Ce matin, le ramassage scolaire est suspendu dans le Pas-de-Calais,
15:14 la Moselle ou encore en Alsace.
15:16 Les poids lourds ont interdiction de circuler dans ces départements.
15:19 Vigilance orange dans l'ouest du pays,
15:21 cette fois pour pluie et inondation.
15:23 Un mort et 18 blessés en Isère.
15:26 Une intoxication collective au monoxyde de carbone.
15:29 Hier soir, dans un immeuble à Alevard,
15:31 la victime est un homme de 54 ans.
15:33 12 personnes ont été hospitalisées à Chambéry et à Grenoble.
15:37 Rachida Dati, candidate à la mairie de Paris en 2026,
15:40 annonce surprise ce matin chez nos confrères de RTL.
15:43 Je trouve ça plutôt heureux qu'on ait une femme qui revendique sa liberté,
15:47 réagit sur France Info la porte-parole du gouvernement Priska Tevno.
15:50 Emmanuel Macron affirmait pourtant encore hier
15:53 ne pas avoir discuté avec la nouvelle ministre de la Culture à ce sujet.
15:57 Au total, 8 700 000 téléspectateurs ont regardé la conférence de presse
16:02 du chef de l'État hier soir.
16:04 De retour sur le plateau des informés avec Julie Marie-Lacompte,
16:18 chef du service politique de France Info,
16:20 avec Aurélie Herbemont aussi qui présente chaque matin
16:22 le brief politique sur France Info Radio.
16:24 Jean-Jérôme Berthelus est éditorialiste politique, il est là aussi.
16:27 Renaud Dely, on enchaîne Emmanuel Macron à parler économie aussi hier,
16:31 avec une attention particulière pour les classes moyennes.
16:34 Et oui, ce positionnement sur les classes moyennes
16:36 qui va de pair d'ailleurs avec le positionnement politique
16:38 d'Emmanuel Macron qu'on évoquait à l'instant, il y a quelques minutes.
16:41 Une priorité donc mise en avant par le chef de l'État,
16:44 soutenir les classes moyennes menacées de paupérisation.
16:47 Et au passage d'ailleurs, une nouvelle innovation lexicale
16:53 pour désigner cette catégorie.
16:56 Et au fond, il y a ce que j'appellerais une France de l'angle mort.
17:00 C'est tous nos compatriotes qui gagnent déjà trop pour être aidés
17:04 et pas assez pour bien vivre.
17:06 C'est la France populaire, la France des classes moyennes,
17:08 la France qui dit quand vous proposez quelque chose,
17:10 c'est jamais pour moi.
17:12 On aura entre autres dans notre trajectoire financière
17:14 deux milliards de baisse d'impôt sur nos compatriotes
17:17 qui sont dans ces catégories en 2025.
17:19 Le gouvernement incitera aussi à la création et la reprise d'un emploi
17:22 avec dès le printemps prochain, un acte 2 de la réforme du marché du travail
17:27 lancé en 2017.
17:28 C'est-à-dire des règles plus sévères quand des offres d'emploi sont refusées
17:32 et un meilleur accompagnement de nos chômeurs.
17:35 On le voit, donc, un cap sur les classes moyennes,
17:38 ce qu'il appelle donc la France de l'angle mort.
17:39 Ces catégories qui, à la fois, sont au-dessus des seuils de pauvreté
17:44 ou de précarité nécessaires pour toucher un certain nombre d'allocations,
17:47 mais qui, en même temps, ne s'en sortent pas suffisamment financièrement.
17:50 Est-ce qu'effectivement, cette catégorie-là,
17:53 c'est celle qui est aujourd'hui majeure, prioritaire,
17:56 et dans l'équilibre économique du pays, et dans l'équilibre politique ?
17:59 Est-ce que ça passe aussi par ce nouveau tour de vis
18:01 sur le marché du travail évoqué par le chef de l'État ?
18:03 Gabriel Attal, qui avait aussi évoqué les classes moyennes
18:06 lors de son discours de passation avec Elisabeth Borne.
18:09 Focus sur les classes moyennes, c'est une priorité, hein, Jean-Jérôme Bertholdi ?
18:13 - Oui, focus sur les classes moyennes, mais quand même une politique économique,
18:16 maintenant, qui s'est, on va dire, qui est claire,
18:19 qui s'est vraiment affirmée, c'est maintenant, on va dire,
18:22 et c'est pas du tout un gros mot, c'est vraiment une politique libérale.
18:25 On enlève les contraintes sur les entreprises, sur les artisans,
18:29 et, on va dire, on responsabilise, y compris par la loi,
18:33 effectivement, les chômeurs, en leur disant,
18:36 "ben voilà, les gars, faut y aller",
18:38 on dit, par exemple, à ceux qui vont aux urgences,
18:41 "mais attention, vous êtes pas les bienvenus,
18:44 il faut responsabiliser les malades",
18:46 et puis aussi, on tape au portefeuille avec les franchises.
18:49 Donc, on voit bien qu'il y a quand même une politique
18:52 qui s'est vraiment affirmée sur la jambe droite
18:55 pour ne pas dire "deux poids, deux mesures", quand même.
18:58 - Des règles plus sévères ?
19:00 - Sur les classes moyennes, c'est vrai que c'est un électorat aussi
19:03 qui est courtisé par le Rassemblement national.
19:06 Marine Le Pen a coché la case des classes populaires,
19:09 maintenant, son objectif, c'est de séduire les classes moyennes.
19:12 Et les classes moyennes, aussi, c'était qui ?
19:14 C'était la France des Gilets jaunes.
19:16 Les Français qui étaient sur les ronds-points en 2018-19,
19:19 c'était effectivement cette catégorie de Français
19:22 qui ne touchaient pas d'aide, et qui s'estimaient lésés,
19:25 pas de services publics, et en même temps, jamais d'aide
19:28 parce qu'ils touchaient trop d'argent, mais qui, en même temps,
19:31 n'avaient pas assez d'argent pour profiter,
19:33 pour s'offrir des petits plaisirs.
19:35 Donc, c'est toujours cette France-là
19:37 qu'Emmanuel Macron cherche à récupérer.
19:39 C'est un peu aussi la preuve que ce qu'il fait depuis
19:41 n'a pas forcément fonctionné, parce que Marine Le Pen
19:44 gagne des parts de marché, y compris dans la France des classes moyennes.
19:47 - Cette expression-là, "France de l'angle mort",
19:50 elle est très dangereuse politiquement,
19:52 parce que je ne sais pas si vous vous souvenez de vos leçons de conduite,
19:55 mais quand on a un angle mort, le moniteur, il vous dit
19:57 "Si tu ne vois pas dans le réto, tourne la tête et retourne-toi."
20:00 Ce que dit Emmanuel Macron quand il dit
20:02 "Il y a une France de l'angle mort et maintenant, il faut agir",
20:04 c'est que pendant son premier quinquennat,
20:06 il a oublié de faire le geste de sécurité
20:08 et de regarder cette France-là,
20:10 ce qui, d'une certaine manière, est quand même un aveu d'échec.
20:14 - Bon, là, il dit qu'il y pense, avec, par exemple,
20:17 des mesures comme des règles plus sévères
20:19 quand des offres d'emploi sont refusées,
20:21 donc il y a le bâton, mais il y a aussi la carotte,
20:23 avec les 2 milliards de baisse d'impôt.
20:26 Le fil rouge, me semble-t-il, de ces mesures économiques,
20:29 c'est l'idée qu'il a évoquée à un moment Emmanuel Macron hier,
20:32 qu'il a dit "Il faut que les Français erronaient pour leur argent".
20:36 C'est l'expression qu'il a utilisée quant au fonctionnement des services publics.
20:39 Donc c'est une politique libérale, certes, je rejoins Jean-Jérôme Berthelus,
20:42 mais qui se veut aussi plus efficace,
20:44 parce que c'est vrai qu'on a un niveau de prélèvement obligatoire
20:46 et un niveau de dépenses publiques en France
20:48 qui ne relève pas vraiment d'un État libéral.
20:50 Mais il faut que ces services publics soient plus efficaces.
20:52 C'est comme ça, d'ailleurs, qu'il justifie aussi, sur un autre plan,
20:54 pour ce qui est de la santé,
20:56 le fait de doubler de 50 centimes à 1 euro la franchise.
21:01 Et ça, ça répond effectivement à cette faille politique
21:04 qui est le risque du déclassement, en quelque sorte,
21:07 ressenti par une large fraction des classes moyennes,
21:10 qui sont effectivement, comme le disait Aurélien Herbemont,
21:13 devenues une cible prioritaire pour le Rassemblement national aujourd'hui.
21:15 Et donc il veut éviter de perdre aussi, électoralement, politiquement, ces classes-là.
21:19 Il faut rappeler d'ailleurs que les classes moyennes, au sens large,
21:21 traditionnellement, c'est aussi le socle de nos démocraties libérales.
21:25 Et en Europe, les démocraties apaisées fonctionnent lorsque les classes moyennes,
21:29 qui en sont le socle sociologique et politique aussi,
21:31 sont dans une situation relativement, on va dire, prospère,
21:35 ou en tout cas apaisée, satisfaite.
21:37 Et à l'inverse, quand elles décrochent, là c'est aussi,
21:39 politiquement, les conséquences sont souvent assez lourdes.
21:41 Merci beaucoup. Merci à tous les quatre pour ces informés.
21:44 Ce matin, Julie Marie Lecompte, chef du service politique de France Info.
21:47 Aurélien Herbemont, le brief politique sur France Info,
21:49 c'est chaque matin à 7h24, précisément.
21:52 Jean-Jérôme Berthelus, merci à vous d'être passé ce matin éditorialiste politique.
21:55 Merci beaucoup, ça vient.
21:56 Renaud, je vous dis à demain.
21:57 À demain, ça vient.
21:58 Merci à vous. Les informés sont de retour ce soir à 20h
22:00 avec Bérangère Bonte et Jean-François Ackilly.
22:02 [Musique]