Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Et bienvenue dans Les Informés, bonjour Renaud Delis, bonjour Célia, et bonjour à nos informés du jour.
00:12Alex Bouillaguet, présentatrice du 8.30 le vendredi, les samedis et les dimanches, aux côtés d'Adrien Becht, bonjour, bonjour Célia,
00:18à vos côtés Jean-Jérôme Berthelus, éditeur réaliste politique à France Info Télé, bonjour Jean-Jérôme, bonjour Célia.
00:24Renaud Delis, on commence tout de suite par l'exécutif en France qui appelle à se mobiliser dès maintenant face à Donald Trump.
00:30Eh oui, donc hier, évidemment, c'était l'investiture du 47e président des États-Unis, ça n'a échappé à personne,
00:36avec un certain nombre d'annonces, un torrent de décrets d'ores et déjà signés par le nouveau président américain.
00:42Et le même jour, François Bayrou, d'une part de son côté, depuis sa ville de Pau d'ailleurs, a exhorté au ressaisissement.
00:50Pourquoi ? Parce que si nous ne faisons rien, dit le Premier ministre, nous serons écrasés, marginalisés par la politique de Donald Trump,
00:58son offensive commerciale en particulier, l'impact du dollar dont ils vont jouer également à l'encontre de l'Europe.
01:06Et puis de son côté, le chef de l'État, Emmanuel Macron, présentait lui ses vœux aux armées.
01:10Et ça a été aussi de la part d'Emmanuel Macron l'occasion d'appeler à la mobilisation générale européenne en matière de défense.
01:18Demain, que ferons-nous en Europe si notre allié américain retire ses navires de guerre de la Méditerranée,
01:25s'il bascule ses avions de chasse de l'Atlantique vers le Pacifique ?
01:29Ce sont tous ces scénarios auxquels nous devons nous préparer.
01:34Ce sont tous ces scénarios auxquels nous sommes en train de nous préparer.
01:39Faisons donc de cette nécessité d'autonomie une opportunité, celle d'un réveil stratégique européen.
01:45Alors pourquoi autant d'inquiétude de la part du couple exécutif ?
01:48Est-ce qu'effectivement l'Europe doit se réveiller à réagir, en particulier au double impact de la politique
01:55que devrait mettre en œuvre Donald Trump à l'endroit de l'Europe ?
02:00D'une part cette guerre commerciale, à grand coup de droits de douane en particulier,
02:05et puis d'autre part ce désengagement progressif militaire qui devrait amener l'Europe à essayer de se protéger elle-même
02:12et donc à investir davantage en la matière. Est-ce que l'Europe est en capacité de réagir d'ailleurs et d'afficher son unité ?
02:17Alors c'est vrai qu'on voit que jusqu'à présent il y a un petit peu deux attitudes de la part de l'Union Européenne.
02:23Il y a une attitude, en tout cas deux questionnements sur l'attitude.
02:27Une première attitude qui serait une attitude constructive, une attitude apaisante.
02:32Et c'est comme ça qu'on peut lire le fait que peut-être Ursula von der Leyen,
02:36la présidente de la Commission Européenne, est quand même aux abonnés absents depuis quelques temps.
02:39Pas un mot, silence assourdissant. On sait qu'elle parle aujourd'hui à Davos et puis qu'elle s'exprimera devant le Parlement européen mercredi.
02:45Donc on verra quel discours elle tiendra.
02:48Il n'y a pas eu un mot sur la menace de Donald Trump d'annexer, de récupérer le Groenland alors que c'est un territoire danois.
02:56Il y a aussi une mise en pause sur l'enquête concernant les réseaux sociaux, notamment le réseau social X.
03:02Et puis on sent que l'Union Européenne a envie de donner des gages.
03:06Des gages sur des promesses d'achat en gaz naturel, liquide, sur le secteur de l'aéronautique, sur le secteur de l'armement.
03:14Donc pour l'instant, il y a une majorité de membres de l'Union Européenne qui sont plutôt sur cette ligne-là.
03:21C'est-à-dire qu'on est en train de se soumettre ?
03:23Oui, il y a une partie aujourd'hui des membres de l'Union Européenne qui est plutôt en train de se soumettre,
03:29ou en tout cas de faire le gros dos avec des Allemands qui sont plutôt tétanisés.
03:34Et puis il y a une deuxième attitude qui serait une attitude offensive.
03:38Par exemple, sur les droits de douane, répondre œil pour œil, dent pour dent.
03:42C'est-à-dire qu'ils veulent monter les droits de douane, nous ferons pareil.
03:46Et il y a des petits signaux.
03:48On voit que l'Union Européenne essaye aussi de diversifier ses partenariats,
03:53notamment avec le Mexique, notamment avec l'accord sur le Mercosur.
03:58Et pour l'instant, on sent que du côté offensif, il y a la France, très clairement.
04:03On a entendu François Bayrou, on a entendu Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné aussi,
04:08ou Valéry Ayé qui est député Renaissance au Parlement européen.
04:14On sent qu'il y a une volonté offensive, sauf que la France semble un peu isolée, exactement.
04:21C'est ça. Alors comment trouver l'unité face à Donald Trump
04:24quand on n'a pas les mêmes intérêts visiblement parmi les 27 ?
04:28Comment trouver l'unité alors que les menaces sont devant nous ?
04:32On a vu Donald Trump sortir dès hier des accords de Paris sur la transition énergétique.
04:41On a vu Donald Trump sortir de l'Organisation Mondiale de la Santé.
04:45Je dis ça parce que ça veut dire qu'il peut mettre ses menaces à exécution.
04:49Lors du premier mandat de Donald Trump, on se disait non, il ne fera pas ce qu'il a dit.
04:55Là, il peut faire ce qu'il a dit. Ça veut dire quoi ?
04:57Ça veut dire qu'on va avoir un pays, les Etats-Unis, contre une Europe, un continent à 27,
05:04mais un continent qui s'est vraiment construit sur, on va dire, deux principes.
05:09La mondialisation et l'interdépendance économique.
05:12Parce que dans la tête des Européens, et on l'a vu avec l'Allemagne et l'autre politique,
05:17l'interdépendance économique, ça permet de calmer les ardeurs des uns et des autres.
05:21Et c'est vrai que nous, on exporte 500 milliards d'euros aux Etats-Unis, c'est énorme.
05:26Mais en même temps, c'est deux principes qui ne marchent plus du tout,
05:29si effectivement on a une rivalité de puissance.
05:32Et on voit, et ça a été très justement rappelé, que la principale autorité aujourd'hui en Europe,
05:39Ursula von der Leyen, se tait.
05:42Même si on n'est pas encore rentré dans l'élévation des droits de douane,
05:45on a eu des interventions extraordinaires.
05:48C'est dystopique, ce qu'on vit.
05:51Elon Musk, qui s'invite dans les élections allemandes de février,
05:55en soutenant la dirigeante de la ALD,
05:58on pensait que ça serait... on n'imaginait même pas ça.
06:01Donc qu'il n'y ait pas aujourd'hui de réponse européenne, c'est inquiétant.
06:04Et d'un petit mot, ça arrive au moment où l'Europe est très très faible.
06:08Très faible sur le plan économique par rapport aux Etats-Unis,
06:10très faible sur le plan militaire.
06:1280% de l'armement acheté pour l'Ukraine vient d'en dehors de l'Europe,
06:16et très faible sur le plan de l'énergie.
06:18Donc on a vraiment un continent qui n'a pas d'unité politique,
06:22et qui au plan économique est à un genou, voire deux genoux à terre depuis quelques années,
06:26et ça s'est encore accru ces dernières années.
06:28Ça tombe pas bien.
06:30Je souligne juste que Giorgia Meloni, la chef du gouvernement italien,
06:34a été à l'investiture hier à Washington.
06:36C'est ce qui complique aussi la tâche des Européens, effectivement.
06:38Il y a d'une part ce mutisme, notamment incarné par Ursula von der Leyen,
06:43la présidente de la Commission européenne.
06:45Donc toute cette partie de l'Europe passive,
06:48qui regarde pour l'instant sans trop y croire,
06:51et en pensant qu'il n'y a pas de menaces,
06:53en particulier d'ordre commercial à l'endroit de l'Europe.
06:55Il y a effectivement ceux qui appellent à la mobilisation,
06:58à la réaction, et en l'occurrence la France est en pointe.
07:02C'était déjà le cas il y a huit ans d'ailleurs, il faut s'en souvenir,
07:04lors du premier mandat de Donald Trump,
07:06qui correspondait d'ailleurs avec le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
07:09Là aussi, Emmanuel Macron avait aspiré à prendre en main
07:12une sorte de leadership européen, justement.
07:14Et il y avait eu des mesures de rétorsion,
07:16lorsque Donald Trump, déjà à l'époque, avait imposé des droits de douane
07:18sur certains produits.
07:20L'Europe, en retour, en avait imposé sur certains produits américains,
07:23le bourbon, les jeans, etc.
07:25Finalement, il y avait eu un désarmement, en quelque sorte,
07:27en la matière unilatérale.
07:29Et puis, il y a une troisième catégorie,
07:31qui est effectivement désormais, si j'ose dire,
07:33une cinquième colonne trumpiste au sein même de l'Union européenne.
07:35Et évidemment, ça complique la mobilisation
07:37de l'Europe et son unité,
07:40dès lors que vous avez Georgia Melanie,
07:42Viktor Orban et quelques autres,
07:44qui, sur le plan idéologique et programmatique,
07:46partagent l'essentiel avec Donald Trump.
07:48Ce qui peut peut-être contribuer à réunifier l'Europe,
07:51c'est Donald Trump lui-même.
07:53C'est-à-dire qu'il y a un moment où, s'il lance,
07:55et ce qu'il va faire, a priori,
07:57une guerre commerciale,
07:59il impose un certain nombre de droits de douane
08:03considérables sur un certain nombre de productions européennes.
08:06Si l'Allemagne est visée,
08:08si l'Italie est visée dans certaines productions,
08:10si etc.,
08:12ça peut conduire les pays européens,
08:14finalement, à se rendre compte
08:16qu'ils ont quand même un intérêt commun.
08:18C'est-à-dire que c'est toujours
08:20le principal ennemi du nationalisme,
08:22lorsqu'il veut imposer des règles
08:24à un espace
08:26qui est supranationnel, en quelque sorte.
08:28C'est qu'il se heurte aux intérêts nationaux concurrents.
08:30Donc, c'est lui-même qui va réveiller,
08:33et puis ensuite, il faut juste rappeler un dernier point,
08:35il peut faire plein de choses,
08:37mais il ne peut pas tout faire.
08:39Il ne faut pas tomber non plus en pamoison
08:41devant les annonces extrêmement spectaculaires d'hier
08:43et se dire qu'il va faire tout ça.
08:45On se rappelle, c'était le cas déjà lors du premier mandat.
08:47Il y a deux obstacles principaux
08:49auxquels va se heurter Donald Trump.
08:51C'est d'abord le réel, la complexité du réel.
08:53Déclencher une guerre à coups de droits de douane,
08:55ça peut effectivement générer des ripostes
08:57qui pèsent aussi sur l'industrie américaine.
08:59Et puis, c'est le droit.
09:02Il y a aussi une forme de parole performative
09:04chez Donald Trump,
09:06qui n'est pas forcément performative.
09:08Attention, parce que c'est vrai
09:10qu'il peut fracturer l'Europe.
09:12Quand on voit qu'aujourd'hui,
09:14il y a effectivement cet axe Mélanie,
09:16qui était la seule représentante.
09:18Il y avait l'ambassadeur de l'Union européenne
09:20qui était présent, l'investisseur.
09:22Sinon, j'ai le choix de Mélanie.
09:24Georgia Mélanie, Victor Orban,
09:26donc il y a un axe fort.
09:28Et quand on voit, par exemple,
09:30SpaceX versus Constellation Iris 2,
09:32qui est une production
09:34d'Union européenne,
09:36ça veut dire quelque chose.
09:38Ça veut dire que
09:40je ne vois pas Donald Trump
09:42ne pas ménager Georgia Mélanie
09:44avec une volonté tentative
09:46de faire le marteau-piqueur.
09:48Est-ce qu'il peut s'adresser
09:50à quelques pays européens
09:52pour les avantager ?
09:54Voilà, c'est ça, du bilatéral.
09:56C'est exactement ce que dit Alex.
09:58Avec l'Italie, c'est-à-dire,
10:00il invite Georgia Mélanie
10:02et Elon Musk est en passe de fracturer
10:04l'industrie européenne
10:06qui marche plus ou moins bien,
10:08c'est-à-dire qui marche plutôt bien, pardon,
10:10c'est le spatial. Donc on voit qu'il peut
10:12effectivement faire du bilatéral.
10:14C'est vrai qu'il peut faire les 27,
10:16mais il peut avec chaque pays,
10:18puisque chaque pays a ses propres productions.
10:20Nous, par exemple, en France, c'est le luxe.
10:22Est-ce qu'il va s'en prendre au luxe ?
10:24Ce n'est pas complètement évident.
10:26Arnaud était là avec toute sa petite famille.
10:30Oui, mais il y a des règles d'armélisation
10:32commerciale au niveau européen, normalement.
10:34Il va essayer de les briser, je suis d'accord,
10:36et on verra si effectivement les règles d'armélisation européenne
10:38fonctionnent.
10:40Si effectivement il y a une guerre douanière,
10:42ça importera de l'inflation aux Etats-Unis.
10:44Je vous propose qu'on continue la conversation
10:46juste après le Fil Info à 9h16.
10:48Pour le MEDEF, il ne peut pas y avoir
10:50de guerre commerciale entre
10:52les Etats-Unis et l'Europe.
10:54L'organisation patronale estime que le protectionnisme
10:56est un jeu perdant-perdant
10:58pour les Etats-Unis et l'Europe.
11:00Donald Trump, maintenant président américain,
11:02veut rééquilibrer la balance commerciale
11:04entre son pays et l'Union européenne.
11:06Donald Trump, qui a pris des dizaines
11:08de décrets hier, il retire son pays
11:10de l'accord de Paris pour le climat.
11:12Il décrète aussi l'état d'urgence à la frontière sud
11:14avec le Mexique pour empêcher
11:16l'immigration. Il quitte aussi
11:18l'Organisation mondiale de la santé.
11:20Le pays est pourtant le principal donateur.
11:22La Chine s'engage ce matin
11:24à soutenir l'organisation de l'ONU.
11:26La veuve du tueur en série,
11:28Michel Fourniret, Monique Olivier,
11:30va sortir de sa cellule aujourd'hui.
11:32Elle va se rendre dans l'Orne pour tenter
11:34de retrouver le corps de Lydie Loger,
11:36disparue en 1993.
11:38Monique Olivier a avoué son implication
11:40dans cette affaire.
11:42C'est l'une des plus grosses affiches de l'année
11:44pour le LOSC. Les Lillois à Liverpool
11:46ce soir pour la 7e journée de Ligue des champions de football.
11:48Début de la rencontre à 21h.
11:50Le LOSC est pour l'instant qualifié
11:52en 8e de finale. Un petit peu plus tôt,
11:54à 18h45, il y aura
11:56Monaco qui jouera contre les Anglais
11:58d'Aston Villa.
12:10Les Informer continue avec Alix Bouillaguet,
12:12présentatrice du 8.30 France Info,
12:14le vendredi et les week-ends,
12:16avec Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique
12:18de France Info TV et Renaud Delis.
12:20On parlait de l'offensive de Donald Trump
12:22hier lors de son discours d'investiture.
12:24Il y a un sujet particulier
12:26sur lequel doivent travailler les Européens,
12:28c'est la défense, l'Europe de la défense.
12:30On a entendu le Président Macron.
12:32Je pense que c'est même beaucoup plus important
12:34que la guerre commerciale et la guerre
12:36de droits de douane qu'on évoquait.
12:38Je pense que les principales conséquences
12:40qui peuvent menacer l'Europe,
12:42c'est de fait le désengagement
12:44militaire des Etats-Unis
12:46mais aussi d'ailleurs
12:48l'affaiblissement de l'OTAN et donc la nécessité
12:50et l'urgence pour les Européens
12:52de rattraper leur retard.
12:54C'est un très vieux sujet, la défense européenne.
12:56C'est un sujet sur lequel, d'ailleurs,
12:58il faut reconnaître qu'Emmanuel Macron est pionnier
13:00au regard d'un certain nombre de nos partenaires
13:02qui, justement, ont toujours misé sur le parapluie américain
13:04et ont préféré se dire, on va faire des économies
13:06en matière de défense, on va faire confiance aux Etats-Unis
13:08sauf qu'on ne peut plus faire confiance, en tout cas,
13:10avec Donald Trump à la Maison Blanche,
13:12aux Etats-Unis pour assurer notre défense
13:14et les menaces, elles sont là. Vladimir Poutine,
13:16on voit la guerre
13:18qu'il mène depuis bientôt
13:20trois ans en Ukraine et on connaît les
13:22velléités ou les appétits qu'il peut avoir
13:24vers d'autres territoires. On connaît aussi, on imagine
13:26les conséquences que pourrait avoir une
13:28paix rapide, quasiment aux conditions
13:30américaines. Le président Zelensky
13:32le sait
13:34au premier chef. Donc, l'urgence,
13:36elle est là et là, la grande difficulté, c'est que
13:38les investissements, ils sont massifs. Emmanuel Macron
13:40parlait hier d'un mur d'investissement
13:42effectivement, pour rattraper
13:44des décennies de retard et pour réussir
13:46à construire une vraie défense européenne
13:48commune, capable de
13:50résister aux menaces
13:52militaires existantes
13:54et à commencer par la menace russe,
13:56ça nécessite des efforts
13:58financiers que l'Europe n'est peut-être pas en mesure de faire
14:00aujourd'hui, y compris la France, et on connaît la situation
14:02financière de la France. C'est quoi la défense
14:04européenne ? Jusqu'où, en fait, on s'organise
14:06ensemble, à 27 ? Est-ce que
14:08on parle de troupes communes ?
14:10Est-ce qu'on parle d'un commandement commun ? On parle de quoi ?
14:12Plutôt d'un commandement commun, parce que
14:14j'ai l'impression que les troupes en commun,
14:16c'est quelque chose qui est trop compliqué
14:18et puis personne ne veut lâcher sa souveraineté.
14:20Mais c'est vrai que c'est quand même le
14:22vieux serpent de mer et que
14:24au cours de son premier mandat,
14:26Donald Trump avait menacé de sortir de l'OTAN.
14:28Finalement, il n'était pas sorti
14:30de l'OTAN, il avait
14:32moins contribué, l'Amérique
14:34avait moins contribué à l'OTAN.
14:36Là, on peut se reposer la question,
14:38est-ce qu'on voit, il est sorti
14:40de l'OMS, des accords de Paris, est-ce qu'il va
14:42aussi se désengager pour de bon l'OTAN ?
14:44Pendant la campagne, il mettait la pression sur les pays
14:46en disant, s'ils ne mettent pas assez d'argent,
14:48ils seraient même capables d'en envoyer un.
14:50Mais au premier mandat, cette menace
14:52n'avait pas accéléré pour
14:54autant l'organisation des
14:56Européens autour d'une défense commune.
14:58Donc, je ne suis pas très
15:00optimiste sur le fait qu'il puisse y avoir
15:02un coup d'accélérateur. Et comme vous l'avez dit, Renaud,
15:04il y a aussi un problème de budget,
15:06d'argent et d'investissement.
15:08Et puis ça ne se fait pas en deux coups de cuillère à peau.
15:10L'Europe a fait Airbus,
15:12et l'Europe aussi a fait un autre partenariat stratégique
15:14moins connu, dans les missiles.
15:16Mais
15:18on manque cruellement, c'est-à-dire
15:20que les Européens,
15:22ils ont chacun
15:24leur défense, on va dire.
15:26Ils achètent chacun
15:28pour soi, souvent
15:30d'ailleurs aux Etats-Unis.
15:32Donc tout ça ne se fait pas dans un claquement
15:34de doigts. On a une Europe
15:36militaire vraiment très, très, très
15:38parcellisée. On n'a pas
15:40des grands champions
15:42de la défense. Donc
15:44on voit qu'aujourd'hui,
15:46qui est en pointe en matière
15:48de défense ? Ce n'est plus tellement l'Allemagne
15:50qui, malgré les 100 milliards mis sur la table
15:52il y a quelques années, ne parvient pas à rattraper
15:54son retard. Ce n'est pas vraiment la France.
15:56Et on a vu qu'effectivement la France avait un
15:58sérieux déficit
16:00d'armes vis-à-vis de l'Ukraine.
16:02Et qu'à chaque fois qu'on donne des armes
16:04à l'Ukraine, eh bien
16:06on affaiblit nos propres armées.
16:08C'est la Pologne, par exemple, qui a décidé
16:10effectivement d'aller vers les 5%
16:12de son produit intérieur brut en matière
16:14d'armement. Donc on voit que tout ça
16:16manque effectivement à la fois de
16:18leadership, de prix de conscience. Mais encore une
16:20fois, Trump arrive
16:22à un moment où, on l'a dit effectivement,
16:24c'est le jeu des dominos. C'est-à-dire qu'il y a plusieurs
16:26pays qui rejoignent en fait
16:28l'axe réactionnaire mondial
16:30et qu'on n'a plus de leadership.
16:32Ni en Allemagne, ni en France.
16:34Ce que vous disiez, c'est ce qui a changé par rapport à il y a 8 ans.
16:36Vous évoquez le fait que la Pologne aujourd'hui fait un effort
16:38considérable en matière de dépenses mitaires.
16:40Pourquoi c'est Vladimir Poutine qui a changé ?
16:42Il y avait déjà un conflit.
16:44Il y avait déjà un conflit il y a 8 ans puisque
16:46Vladimir Poutine avait déjà annexé la Crimée à l'époque.
16:48Mais c'est vrai que c'était un conflit
16:50qu'on ne regardait pas en quelque sorte. Et puis il n'avait pas
16:52envahi les frontières
16:54le Donbass et les frontières est
16:56de l'Ukraine comme il l'a fait depuis février 2022.
16:58La Pologne réagit de la sorte.
17:00C'est évidemment lié à cette menace-là.
17:02Ce qui peut, c'est un serpent de mer.
17:04Mais de toute façon, à un moment ou à un autre,
17:06ça peut être une question de survie pour l'Union Européenne.
17:08On sait que les spécialistes mitaires travaillent sur des scénarios
17:10de guerre possible au sein même
17:12de l'Union Européenne, concernant des pays membres de l'Union Européenne
17:14à l'horizon 2027-2028.
17:16Ce ne sont plus du tout
17:18des scénarios. On n'est pas dans un film
17:20de fiction. Donc ça commence,
17:22vous avez raison, par la préférence européenne en matière
17:24d'achat de matériel militaire.
17:26Emmanuel Macron l'a rappelé hier.
17:28Il y a un moment où, effectivement,
17:30si les États-Unis se retirent,
17:32peut-être qu'un certain nombre de partenaires européens
17:34vont comprendre qu'il faut faire vivre
17:36une préférence européenne en la matière.
17:38Et puis, encore une fois, la menace Poutine peut peut-être,
17:40à un moment ou à un autre, inciter les uns et les autres à ouvrir les yeux.
17:42De précision, la Pologne est en pointe
17:44en matière d'armement, et pourtant la Pologne
17:46est ultra-atlantiste.
17:48La Pologne avait été horrifiée, en quelque sorte,
17:50par les prises d'opposition d'Emmanuel Macron
17:52un petit peu en amont de la guerre en Ukraine.
17:54C'est-à-dire, effectivement, la Pologne s'est dit
17:56si on veut être sauvé un jour, c'est pas par l'Europe,
17:58pas par la France, mais par les États-Unis.
18:00Et un petit mot sur l'Italie.
18:02L'Italie choisit
18:04le système satellitaire d'Elon Musk,
18:06mais quand même, pour
18:08sécuriser
18:10ses propres télécommunications militaires,
18:12ses propres télécommunications politiques.
18:14Donc, on voit qu'on est très, très loin
18:16d'une indépendance stratégique
18:18au plan militaire en Europe.
18:20Alors, guerre commerciale, l'Europe de la défense aussi,
18:22il y a les réseaux sociaux, Elon Musk
18:24qui possède X,
18:26et donc certains politiques, certains journaux
18:28aussi ont décidé de se retirer de
18:30X, le réseau social.
18:31Et voilà, ce mouvement prend de l'ampleur.
18:32Donc, premier acte de résistance
18:34au trumpisme, ce mouvement
18:36enclenché par un certain nombre
18:38de personnalités, d'artistes, de responsables
18:40politiques, mais aussi de médias,
18:42vous le disiez à l'instant,
18:44de nombreux journaux,
18:46Ouest France, Le Courrier Picard, Mediapart,
18:48maintenant Le Monde, qui annoncent qu'ils quittent
18:50le réseau X détenu
18:52par Elon Musk, et parmi ces
18:54personnalités politiques, c'est aussi le cas de
18:56votre invité il y a quelques minutes sur ce plateau,
18:58l'ancien ministre de l'Industrie Roland Escure,
19:00qui est député Renaissance des
19:02Français de l'étranger.
19:04Je ne vais pas avoir l'impression de nourrir un réseau
19:06qui lui est même
19:08détenu, dirigé
19:10par un homme qui va devenir
19:12membre d'une administration
19:14d'un pays autre, et qui
19:16impose son agenda. Moi, j'ai bien vu la différence,
19:18mais depuis 2-3 mois,
19:20j'étais abreuvé de tweets
19:22d'Elon Musk, trollé de manière
19:24systématique par des torrents de haine.
19:26Moi, je pense qu'aujourd'hui, on est dans
19:28un de ces moments de l'histoire,
19:30je le répète, mais où il faut
19:32choisir son camp.
19:34Faut-il vraiment déserter, en quelque sorte,
19:36le réseau social d'Elon Musk ? Quelles conséquences,
19:38quels effets ça peut bien avoir ?
19:40Est-ce que c'est d'abord une façon de se donner bonne conscience,
19:42en quelque sorte, ou est-ce que c'est un premier
19:44pas pour résister
19:46à la menace Trumpiste ?
19:48Vous êtes toujours sur X, vous.
19:50Moi, je suis toujours sur X, et à titre personnel,
19:52je fais partie plutôt de ceux qui pensent
19:54qu'il faut y rester, parce qu'effectivement,
19:56je ne suis pas abonnée à Elon Musk,
19:58je reçois à peu près un tweet
20:00toutes les 20 minutes,
20:02mais après, c'est aussi à nous
20:04d'aller vers
20:06les sujets qu'on souhaite,
20:08et pas se laisser envahir, et puis je trouve que c'est une forme
20:10aussi de résistance, mais bon, j'ai peut-être
20:12tort. En tout cas, on voit qu'il n'y a à ce stade
20:14pas d'exode massif,
20:16et que
20:18c'est plutôt en or dispersé.
20:20C'est vrai que ceux qui partent, c'est plutôt
20:22les sensibilités de gauche,
20:24mais par exemple, c'est intéressant ce qui se passe chez les écolos.
20:26Marine Tendelé, la patronne des écolos,
20:28elle explique pourquoi
20:30elle va rester finalement sur X,
20:32alors que Yannick Jadot, au même moment,
20:34Sandrine Rousseau, sont déjà partis.
20:36Vous voulez dire que les écolos se divisent ?
20:38Oui, c'est ce qui n'est pas une première.
20:40Mais,
20:42moi,
20:44ce qui m'intéresse
20:46en ce moment, c'est de voir à quel point
20:48les patrons,
20:50la tech,
20:52la Silicon Valley,
20:54tous ces patrons étaient jusqu'à présent
20:56présentés comme des gens super
20:58cool, super progressistes,
21:00qui faisaient des conférences
21:02de presse avec casquettes, avec leurs baskets,
21:04il y avait un côté...
21:06C'était des génies.
21:08En fait, on est en train de se rendre compte
21:10que la Silicon Valley,
21:12ce sont des libertariens, c'est-à-dire que
21:14moins d'États il y a,
21:16moins de règles il y a,
21:18plus ils sont heureux.
21:20Donc, Elon Musk, c'est pour ça
21:22que c'est lui aussi qu'il va
21:24vraiment falloir regarder
21:26la démocratie,
21:28l'idée même de la démocratie.
21:30Lui, il rêve une société dans sa tête.
21:32Donc, comment va-t-il
21:34peu à peu s'affranchir des règles ?
21:36Et jusqu'où le couple Trump-Elon Musk
21:38peut résister ?
21:40Ça va être vraiment très intéressant.
21:42Sur le réseau social, on voit les politiques
21:44qui désertent effectivement Jean-Jérôme Berthollus,
21:46d'autres qui disent, comme le ministre chargé de l'Europe,
21:48non, non, il est hors de question de partir,
21:50au contraire, il faut se battre, et puis ça prouve aussi que nous,
21:52on doit
21:54rendre plus solide notre législation au niveau
21:56européen. Oui, et d'ailleurs, c'est vrai
21:58que
22:00tout est blanc, blanc et noir, puisque
22:02les grands réseaux, ou les grandes plateformes
22:04viennent de signer,
22:06c'était hier soir ou ce matin, je ne sais plus,
22:08un code de bonne conduite
22:10renforcé en matière
22:12d'information en ligne, de lutte
22:14contre la haine, ça ne veut pas dire de
22:16désinformation, c'est compliqué, parce que
22:18la désinformation, on a vu effectivement
22:20que les réseaux sociaux vont mettre fin
22:22au checking des informations,
22:24à leurs liens avec des rédactions
22:26structurées qui comptent des journalistes
22:28et qui peuvent dire,
22:30non, l'eau, c'est pas de l'eau gazeuse,
22:32pour dire ça comme ça.
22:34Mais hier, il y a eu effectivement un
22:36pas des réseaux sociaux.
22:38Ce que je veux dire, c'est que,
22:40d'un mot, c'est que
22:42c'est pas, malheureusement,
22:44les écolos qui vont faire la pluie et le beau temps
22:46sur X, et 500 millions
22:48d'utilisateurs, c'est le cœur battant de l'actualité
22:50aujourd'hui dans le monde, et que
22:52c'est des institutions
22:54effectivement, comme l'Europe,
22:56qui vont pouvoir rivaliser avec
22:58cette espèce d'oligarchie
23:00de la technologie qui se met en place aux Etats-Unis.
23:02Faisons confiance à la législation européenne.
23:04C'est donc le mot de la fin.
23:06Et reprenons un verre d'eau gazeuse.
23:08Je sais pas pourquoi il a parlé d'eau gazeuse.
23:10Merci beaucoup à tous les trois.
23:12Alix Bouillaguet, présentatrice du
23:14France Info, merci.
23:16Donc on vous retrouve les vendredis, samedi et dimanche,
23:18de côté d'Adria Pec. Merci, Jean-Jérôme Berthelus,
23:20éditorialiste politique à France Info TV.
23:22Pardon, vous me faites rire. Vous revenez quand vous voulez.
23:24Merci Renaud, les infos, mes histoires,
23:26c'est à partir de 21h.