Manon Aubry : "Elisabeth Borne a abîmé la démocratie, nos droits sociaux, et la République"

  • il y a 9 mois
Avec Manon Aubry, députée européenne LFI

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_INVITE_POLITIQUE-2024-01-09##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 (Générique)
00:08 - Bonjour, bonjour à toutes et à tous et merci d'être avec nous "Les Français veulent savoir"
00:12 ce matin, parlons vrai avec Manon Aubry, députée européenne, tête de liste officieuse
00:18 de la France Insoumise aux prochaines élections européennes.
00:22 Manon Aubry, ça vous fait sourire, bonjour.
00:24 - Bonjour.
00:25 - Oui, officieusement, j'y reviendrai tout à l'heure.
00:27 - Ok.
00:27 - Bien, Elisabeth Borne est partie, elle n'est plus Premier ministre,
00:32 Emmanuel Macron a salué le travail exemplaire.
00:35 Apparemment, elle ne part pas de son plein gré, vous l'avez remarqué ?
00:39 - Oui, j'ai remarqué, après, pour être honnête, elle ne va pas beaucoup nous manquer, Elisabeth Borne.
00:45 - Elle ne va pas vous manquer.
00:46 - Elle a quand même abîmé, non seulement la démocratie et nos droits sociaux,
00:49 la démocratie avec plus de 23, 23, 49, 3, c'est quand même immense, de gouverner finalement...
00:56 - Comme Michel Rocart, homme de gauche à son époque.
00:59 - Oui, enfin, c'est pas ma gauche, je ne prends pas Michel Rocard comme une référence.
01:04 Et elle a non seulement abîmé la démocratie, mais elle a aussi abîmé nos droits sociaux,
01:09 avec la réforme des retraites, quand même faire travailler les Français deux ans de plus,
01:13 sans vote de l'Assemblée Nationale, sans mandat démocratique pour le faire,
01:16 et abîmer aussi les valeurs de la République avec la loi immigration,
01:20 qui est un copier-coller du programme du Rassemblement National, c'est ça, Elisabeth Borne.
01:24 Donc, qu'elle parte contre son plein gré, finalement, elle a été démissionnée quasiment par 49, 3,
01:29 par Emmanuel Macron, et elle subit elle-même ce qu'elle a fait subir au Parlement.
01:34 - Vous n'avez aucun respect pour elle ?
01:35 - J'ai du respect pour toutes les femmes et hommes politiques qui s'engagent.
01:39 Et donc j'ai du respect pour elle, comme j'en ai contre tous ceux contre lesquels je m'oppose.
01:47 Mais je n'ai pas de respect pour sa politique.
01:49 - Son sens de l'État, par exemple ?
01:51 - Je n'ai pas de respect pour sa politique, Jean-Jacques Bourdin.
01:52 - Vous avez du respect pour la femme, et vous n'avez pas de respect pour sa politique ?
01:58 - Exactement. J'ai du respect pour toutes celles et tous ceux qui font le choix de s'engager politiquement,
02:04 mais je sais combien sa politique a fait du mal dans le pays.
02:08 Aux millions de personnes qui nous écoutent,
02:11 est-ce qu'il y a des millions d'auditeurs sur ce radio ? J'espère.
02:13 - Il y en a de plus en plus, en tous les cas.
02:14 - Aux millions de personnes qui nous écoutent et qui vont devoir travailler deux ans de plus de leur vie,
02:19 sans gagner le moindre euro de plus de leur retraite,
02:22 c'est ça la politique d'Elisabeth Borne ?
02:24 Ce sont aussi des travailleurs migrants qui ne vont pas être régularisés à cause de la loi immigration,
02:32 ce sont aussi des personnes qui ont droit à l'assurance chômage
02:35 et qui vont voir leurs droits suspendus, rétrécis.
02:40 C'est une politique anti-pauvres.
02:42 C'est ça, en fait, la politique d'Elisabeth Borne.
02:44 Donc, non seulement je n'ai pas de respect pour cette politique-là,
02:47 mais j'affirme que plus que jamais on a besoin d'en changer.
02:50 - Alors, vous êtes arrivé avec une information,
02:53 vous connaissez le nom du futur Premier ministre, Manon Aubry ?
02:57 - Un gros scoop.
02:58 - Un gros scoop.
02:59 - Je crois qu'il s'appelle Emmanuel Macron.
03:00 On l'aura tous deviné.
03:02 - Pour vous, oui, c'est clair.
03:04 - Oui, honnêtement, on va avoir un long débat,
03:06 est-ce que ça va être Gabriel Attal ou pas ?
03:08 Mais la vérité, ça peut être Gabriel Attal, Julian de Normandie,
03:12 Pif, Paf, Paul ou Jacques.
03:14 On sait très bien qu'à la fin, celui qui décide, il se trouve à l'Elysée.
03:17 Donc vous pouvez changer la cour autant que vous voulez,
03:19 si vous ne changez pas le roi, c'est la politique, vous avez raison,
03:23 de la Ve République.
03:24 - C'est comme à Lévis.
03:25 Tout se décide chez Jean-Luc Mélenchon.
03:28 - Non, je vous rassure...
03:30 - C'est une vieille façon de faire de la politique, ça Manon Aubry.
03:34 - Je vous rassure, Jean-Luc Mélenchon n'est pas là à tirer toutes les ficelles
03:36 de ce que je vous dis ce matin.
03:38 Tiens, il est caché derrière ma chaise.
03:40 Non, plus sérieusement, on est ici...
03:43 J'espère qu'il écoute, je le salue si c'est le cas.
03:45 Non, on est ici dans les travers de la Ve République.
03:48 Vous avez un homme qui décide seul de l'ensemble de la politique du gouvernement.
03:52 On en a eu l'épreuve pendant l'ensemble des deux quinquennats d'Emmanuel Macron.
03:57 Et c'est la démonstration de la toute-puissance d'un régime politique
04:02 qui confie ce pouvoir dans les mains d'un seul homme et dont il faut changer.
04:06 Pour moi, c'est la preuve, une fois de plus,
04:08 que cette Ve République finalement, elle est périmée
04:10 et qu'il faut passer un régime parlementaire à une sixième République.
04:15 Je vous donne un dernier exemple.
04:17 Le nouveau gouvernement va être nommé dans les heures qui suivent avec un nouveau Premier ministre.
04:21 Est-ce qu'ils vont demander, comme dans toutes les démocraties du monde,
04:24 un vote de confiance de la part de l'Assemblée nationale et du Parlement ?
04:28 Ça se passe, mais dans tous les autres pays du monde.
04:30 Et en France, le nouveau gouvernement ne serait pas capable
04:32 de venir chercher un vote de confiance devant l'Assemblée ?
04:34 D'ailleurs, vous exigez un vote de confiance.
04:36 Elisabeth Borne n'a pas demandé de vote de confiance.
04:39 En revanche, Édouard Philippe l'avait fait.
04:42 En revanche, tous les autres premiers ministres d'Emmanuel Macron l'ont fait.
04:45 Mais pas sous ce quinquennat.
04:47 Ce qui démontre la faiblesse aussi d'une majorité relative.
04:52 Donc vous demandez ce vote de confiance au Parlement.
04:56 Si le Parlement ne valide pas le choix du Premier ministre,
05:00 je vais revenir sur Gabriel Attal,
05:02 que se passe-t-il ? Vous déposez une motion de censure, c'est cela.
05:06 Si il n'y a pas de confiance dans ce gouvernement,
05:09 alors le président de la République doit faire un autre choix.
05:13 A quoi ça sert un vote de confiance ?
05:15 Ça sert à clarifier qui soutient.
05:17 Si il n'y a pas de vote de confiance, nous déposerons une motion de censure.
05:20 Nous le disons très clairement aujourd'hui.
05:22 Parce que dans une démocratie,
05:24 on ne peut pas s'assoir en permanence sur le Parlement.
05:29 Donc si j'ai bien compris, c'est le Parlement qui décide du nom du Premier ministre.
05:32 C'est le Parlement qui doit valider le nom du Premier ministre.
05:34 C'est ce que vous souhaitez.
05:36 Dans le changement, un changement futur.
05:40 Comme lors de la 4ème République.
05:44 Mais attendez, on a élu 577 députés à l'Assemblée nationale.
05:48 Ce sont eux qui nous représentent directement.
05:50 Et des sénateurs sont élus aussi.
05:52 Quand je dis Parlement, ça inclut le sénateur et l'Assemblée nationale.
05:55 Mais je vous parle pour là où on a des représentants,
05:57 c'est-à-dire nos 75 députés de la France insoumise à l'Assemblée nationale.
06:00 Nous demandons un vote de confiance à l'Assemblée nationale.
06:04 S'il n'y a pas de vote de confiance,
06:06 alors nous déposerons une motion de censure qui permettra de clarifier
06:08 qui soutient le gouvernement et sa politique,
06:11 si dure pour les faibles et si généreuse pour les puissants,
06:17 et de l'autre côté, qui s'oppose à cette politique du gouvernement.
06:20 Je rappelle votre poids à 75 députés sur 577.
06:24 Oui, la NUPES, c'est 151 députés.
06:26 Non, non, mais j'oublie la NUPES. Elle n'existe plus.
06:28 J'ai entendu Olivier Faure ce matin qui disait lui-même
06:31 qu'il voulait déposer une motion de censure.
06:33 Donc je tends la main à Olivier Faure et je lui dis
06:36 "Déposons cette motion de censure ensemble, s'il n'y a pas de vote de confiance."
06:42 Bien. Gabriel Attal, Premier ministre,
06:45 est-ce qu'Emmanuel Macron ferait le bon choix ?
06:48 Vous savez, déjà je...
06:51 Vous le connaissez bien, puisque vous étiez à Sciences Po ensemble.
06:54 Fabien, vous étiez à Sciences Po ensemble.
06:57 Vous venez de la même promotion.
06:59 J'ai le même âge, 34 ans.
07:01 Oui, on a le même âge.
07:03 Mais vous savez, Gabriel Attal, la différence entre lui et moi,
07:06 c'est que c'est un pur produit de la vie politique et du macronisme.
07:09 Finalement, il n'a fait que ça.
07:11 Il a quitté Sciences Po, avant même la fin de son diplôme,
07:13 pour aller partir en stage avec Marisol Touraine,
07:16 qui a fait déjà une première réforme des retraites,
07:18 dont on se souvient tous.
07:20 Et puis ensuite, il l'a travaillé, il s'est mis toute sa vie au service du macronisme.
07:24 Du macronisme !
07:26 Du macronisme d'Emmanuel Macron, d'un projet politique que je conteste.
07:30 Il a été ministre du budget,
07:32 a validé tous ses cadeaux qui ont été faits aux plus riches,
07:35 n'a rien fait contre l'inflation.
07:38 Donc finalement, à la fin, vous savez,
07:41 déjà, ça n'aura pas beaucoup d'importance si c'est Gabriel Attal ou quelqu'un d'autre.
07:45 On a vu qu'il y a un espèce de feuilletonnage du remaniement,
07:49 qui je crois n'intéresse pas grand monde.
07:52 Les gens qui nous écoutent ce matin, ils se demandent plutôt
07:55 qu'est-ce qui va être fait face à l'explosion des prix ?
07:58 - Les gens veulent savoir aussi qui sera Premier ministre.
08:01 - Mais qui sera Premier ministre, pour quelle politique Jean-Jacques Bourdin ?
08:04 - Est-ce que Gabriel Attal était, à vos yeux, un mauvais ministre de l'éducation nationale ?
08:08 - C'est un ministre qui a été ministre 5 mois de l'éducation nationale.
08:11 - Oui, mais est-ce que ces 5 premiers mois sont réussis ou pas ?
08:13 - J'observe que le... - Bruit le nom.
08:15 - Non, je vais vous dire la raison principale.
08:17 Le principal problème dans l'éducation nationale à l'heure actuelle,
08:20 c'est d'avoir des profs devant tous les élèves de notre pays.
08:23 Allez, on lance un sondage sur Sud Radio.
08:26 Combien de parents peuvent témoigner que leurs enfants
08:29 n'ont pas tous un professeur devant eux sur l'ensemble des créneaux qu'ils doivent avoir ?
08:34 - Est-ce qu'en 5 mois, on met un professeur devant tous les élèves ?
08:37 - Je pense que ça doit être la priorité numéro 1.
08:39 Et au lieu de ça, il a agité le truc de la baïa,
08:42 comme si c'était le problème numéro 1 dans les écoles de France de notre pays.
08:45 - Il n'a pas fait que la baïa, il n'a pas parlé que de la baïa.
08:48 - C'est la principale chose qui a été mise à son actif et qui,
08:51 soi-disant, aujourd'hui, justifie sa popularité.
08:53 - Pour vous, c'était un mauvais ministre de l'éducation nationale.
08:55 S'il choisit Gabriel Attal,
08:58 est-ce qu'Emmanuel Macron n'a pas la volonté d'installer un duel politique avec Jordane Bardella ?
09:04 Est-ce qu'il n'y a pas cette volonté-là, selon vous ?
09:06 - Alors là, vous poserez la question à Emmanuel Macron,
09:08 quelle est sa stratégie vis-à-vis du Rassemblement National ?
09:12 Moi, ce que j'ai envie de dire, puisqu'on est de la même génération,
09:15 c'est qu'il ne suffit pas d'être jeune pour avoir un projet tourné vers la jeunesse de notre pays
09:22 et que finalement, son projet est vieux comme le monde.
09:24 - Mais vous savez que Jordane Bardella, Emmanuel et Gabriel Attal
09:29 sont les deux personnalités politiques les plus appréciées par les jeunes.
09:33 Vous le savez, ça ?
09:34 - Vous savez, les sondages, ça va...
09:35 - Mais non, Brie, ce ne sont pas les sondages !
09:37 Allez voir TikTok, allez voir tous les réseaux sociaux, vous verrez.
09:41 Quels sont les deux hommes politiques les plus appréciés par les jeunes ?
09:44 - OK, Jean-Jacques Bourdin.
09:45 - Jordane Bardella et Gabriel Attal, que vous vouliez ou non ?
09:49 - Quel est le candidat à la présidentielle qui a fait le meilleur résultat chez les jeunes ?
09:52 - Non.
09:53 - Jean-Luc Mélenchon.
09:54 Quelles sont aujourd'hui les personnalités les plus suivies sur les réseaux sociaux que vous mentionnez ?
09:57 Il y a Jean-Luc Mélenchon, Dedin, mon collègue Louis Boyard, pour ne citer que lui,
10:02 qui est un des députés les plus jeunes à l'Assemblée Nationale.
10:05 - Et Gabriel Attal aussi.
10:07 - J'ai conscience aujourd'hui de la popularité de Jordane Bardella,
10:10 qui est un espèce de produit médiatique.
10:12 - Aussi, député au Parlement européen, Jordane Bardella,
10:14 il a déposé 21 amendements en l'espace de 4 ans de mandat.
10:18 Pour vous donner un point de comparaison, j'en ai déposé plus de 3260.
10:22 Donc, vous avez aujourd'hui un mec qui parle bien,
10:25 alors c'est bien, ça vient pavaner à la télé,
10:28 mais qui aujourd'hui ne fait rien pour les Français,
10:31 et qui s'en prend au Parlement européen au droit à l'avortement,
10:34 qui vote notamment les mesures les plus favorables aux plus riches,
10:39 contre la taxation des super-profits des entreprises agroalimentaires,
10:42 qui se gavent et qui font augmenter les prix.
10:44 C'est ça, Jordane Bardella.
10:46 Donc moi, je vais le combattre avec les arguments politiques de fond,
10:48 pas le débat qui est plus jeune, etc.
10:50 - Vous allez le combattre ?
10:51 - Oui, je vais le combattre.
10:52 - C'est-à-dire que vous allez être tête de liste aux européennes ?
10:54 - Alors aujourd'hui, je suis chef de file, parce qu'on n'a pas encore toute la liste.
10:57 Laissez-nous le temps de former la liste, Jean-Jacques Bourdin.
10:59 - Il est aussi difficile de former une liste, et les filles, aux européennes,
11:04 que de former un gouvernement, me semble-t-il.
11:06 Vous critiquez la lenteur d'Emmanuel Macron.
11:09 - Laissez-moi vous présenter les différentes étapes de notre processus, c'est normal.
11:14 Vous voyez qu'on est plus démocratique que ce que vous pensez.
11:17 - Je ne pense rien, je vous pose une question.
11:19 - Non, concrètement, où est-ce qu'on en est des étapes ?
11:22 J'ai été désignée chef de file de la France insoumise pour les élections européennes
11:25 au mois de décembre dernier, à la suite de notre assemblée représentative.
11:29 Et nous avons lancé un appel à l'union populaire, à tous les élus,
11:33 à tous les sympathisants, à tous les militantes, les militants
11:36 qui se retrouvent dans le programme de la NUPES.
11:38 Nous leur disons "Rejoignez-nous, venez nous aider,
11:40 venez nous aider à faire vivre ce programme de la NUPES
11:43 qui nous a permis de faire élire 151 députés à l'Assemblée nationale l'an dernier,
11:46 qui comporte un chapitre sur les questions européennes.
11:49 Et aujourd'hui, à cette antenne, je veux encore tendre la main,
11:51 tendre la main des élus écologistes, tendre la main à des personnalités
11:56 du milieu associatif, syndical, et leur dire "Venez nous aider".
11:59 Vous avez eu raison de dire que l'extrême droite est aux portes du pouvoir,
12:02 c'est la raison pour laquelle il faut se regrouper,
12:04 y compris pour ces élections européennes.
12:05 - Est-ce que vous tendez la main au NPA ?
12:07 - Je tends la main à tous ceux qui se retrouvent dans le programme de la NUPES.
12:10 - Liste commune, le NPA, le nouveau parti anticapitaliste,
12:16 le NPA vote une liste commune avec Alifi.
12:20 Est-ce que vous voulez du NPA dans votre liste commune ?
12:23 - Donc je vous réponds, on a eu l'occasion de les voir, de les rencontrer,
12:27 le NPA, nous leur disons très clairement que nous nous regroupons autour d'un programme.
12:32 C'est la clarté, c'est le premier élément.
12:34 Et à ce niveau-là, le NPA s'est toujours tenu à distance du programme de la NUPES,
12:40 un certain nombre de points qu'il ne partage pas,
12:42 et qui rendent forcément difficile la conclusion d'un accord.
12:45 - Le NPA veut une liste commune.
12:48 - Oui mais ça ne suffit pas de dire "on veut une liste commune",
12:51 il faut des bases politiques communes.
12:52 - Ça ne vous gêne pas d'accueillir le NPA qui est visé par une enquête
12:55 pour apologie du terrorisme ?
12:57 - Je ne vous ai pas dit qu'on accueille le NPA.
13:00 Je viens de vous dire exactement l'inverse.
13:02 Je viens de vous dire qu'il faut qu'on ait un programme commun,
13:04 et à ce stade nous n'avons pas de programme commun avec le NPA.
13:06 - S'il y a un programme commun, ça ne vous gêne pas que le NPA soit visé
13:09 par une enquête pour apologie du terrorisme ?
13:11 - Moi, je ne partage pas les positions qu'a prises le NPA,
13:14 notamment sur la question du Hamas,
13:17 c'est précisément pour cette raison qu'ils sont poursuivis.
13:20 Après je suis aussi pas dupe des poursuites qui visent à faire taire
13:24 toutes celles et tous ceux qui s'élèvent pour défendre le peuple palestinien,
13:28 même si je tiens à dire ici que je ne partage pas l'expression qu'ils ont eue,
13:31 en l'occurrence sur le Hamas.
13:32 - Bien, on en a déjà parlé, mais je reviendrai sur la situation au Proche-Orient.
13:36 Un mot d'Europe encore,
13:38 pourquoi selon vous le Brexit a coulé la Grande-Bretagne économiquement ?
13:43 - Parce qu'il a été mal préparé, je pense,
13:48 et qu'il y a une forme de repli économique.
13:51 Je ne sais pas si on peut dire couler la Grande-Bretagne,
13:53 mais je ne sais pas dans quels indicateurs.
13:55 - Le mot est familier, mais à fortement fragilisé économiquement.
14:01 - Le mot est peut-être un peu fort.
14:03 - Mais Jean-Jacques Bourdin, c'est quoi l'Union Européenne ?
14:06 C'est un marché économique.
14:08 - Ça veut dire que c'est protecteur ?
14:10 - Ça peut être protecteur, bien entendu que ça peut être protecteur,
14:13 parce que vous avez une puissance d'action forte de 500 millions de citoyens et de consommateurs.
14:18 Mais ça peut aussi fragiliser quand vous mettez les peuples en concurrence.
14:23 Je vous prends un exemple concret d'un débat du moment sur les questions européennes,
14:26 qui est l'élargissement à de nouveaux pays de l'Union Européenne.
14:29 À des pays comme la Moldavie, par exemple,
14:31 où le salaire minimum est autour de 200 euros.
14:34 Quand vous avez le salaire minimum qui est autour de 200 euros,
14:36 et en France de 1 400 euros...
14:37 - Vous êtes contre l'élargissement ?
14:39 - Je suis contre l'élargissement parce que je ne veux pas mettre...
14:41 - Vous êtes contre l'élargissement à l'Ukraine ?
14:42 - Parce que je ne veux pas mettre en compétition les peuples les uns avec les autres.
14:45 - Vous êtes contre l'élargissement à l'Ukraine ?
14:47 - Je propose une condition à l'élargissement,
14:49 c'est celle d'une harmonisation sociale, fiscale et environnementale.
14:51 - Est-ce que vous êtes contre l'élargissement à l'Ukraine ?
14:53 - Oui, je suis contre l'élargissement à l'Ukraine, précisément pour cette raison,
14:55 parce que la condition de l'harmonisation sociale, fiscale et environnementale n'est pas remplie.
15:00 Si on élargit aujourd'hui à des États dont les salaires minimums sont autour de 200 euros,
15:05 voire même moins dans le cas de l'Ukraine,
15:08 alors qu'est-ce qui va se passer Jean-Jacques Bourdin ?
15:10 C'est des délocalisations massives, comme on a déjà vu partout dans le pays.
15:13 C'est Whirlpool à Agnan qui est parti en Pologne
15:15 parce que les salaires sont plus faibles et parce que les entreprises en profitent.
15:18 Plus de la moitié des délocalisations en France sont liées à l'élargissement de l'Union Européenne.
15:24 Parce que si vous avez un marché économique commun, ok,
15:27 mais dans ce cas-là, il faut des règles communes protectrices qui tirent par le haut et non par le bas.
15:31 Et c'est ça l'erreur de l'Union Européenne,
15:34 c'est d'avoir fait une compétition du tous contre tous,
15:37 sans faire des règles qui protègent les gens, qui protègent la planète.
15:41 Et c'est pour ça que je vais me battre pour cette campagne des élections européennes.
15:44 - Eh bien, Manon Aubry, vous déplorez l'abandon du chèque alimentaire.
15:48 Bruno Le Maire l'a annoncé hier.
15:51 Pourquoi ? Parce que vous mettez en parallèle aussi l'abandon du chèque alimentaire,
15:56 que vous mettez en parallèle avec les distributions de dividendes aux entreprises du CAC 40.
16:03 - 97 milliards d'euros.
16:07 97 milliards d'euros, une augmentation de plus 21% cette année de dividendes versés aux actionnaires.
16:12 Imaginez seulement, Jean-Jacques Bourdin,
16:14 si le même taux d'augmentation avait été appliqué aux salaires des Français.
16:18 Tout ceux qui nous écoutent là aujourd'hui,
16:20 imaginez sur votre feuille de paye, plus de 21% d'augmentation.
16:24 Pourquoi ? Il y en a des gens qui se gavent en...
16:27 - C'est un peu facile. Vous comprenez bien que la distribution de dividendes est indispensable.
16:33 - Moi, ce que je comprends, c'est qu'il y a une poignée, une minorité de gens,
16:36 qui se gavent sur le travail des gens qui n'arrivent pas...
16:39 - Mais est-ce que la distribution de dividendes est indispensable,
16:42 dans la vie d'une entreprise, et notamment d'une très grande entreprise qui fait du bénéfice ?
16:46 - En tout cas, ce dont je suis sûre...
16:47 - Grâce à l'actionnariat, ces très grandes entreprises se sont développées, vous le savez bien, Manon Aubry.
16:52 - Ce dont je suis sûre, c'est qu'il n'est pas indispensable de multiplier par 4,5, 4,5,
16:58 en l'espace de 20 ans, le versement des dividendes aux actionnaires.
17:01 Derrière, les salaires n'ont pas suivi.
17:03 Et les seules choses qui augmentent en parallèle, c'est le prix du paquet de pâtes.
17:07 Tiens, +20%, c'est l'augmentation moyenne du prix du paquet de pâtes en France.
17:11 L'augmentation du prix du paquet de pâtes, +20%,
17:13 l'augmentation du versement de dividendes aux actionnaires, +20%.
17:16 Et les salaires derrière, ils suivent pas.
17:18 Ils suivent pas, et on a des gens qui galèrent.
17:20 On a un tiers des Français qui, aujourd'hui, sautent des repas en France,
17:24 parce qu'ils n'ont plus les moyens de se nourrir.
17:26 Voilà quelle doit être la priorité, bloquer les prix des produits de première nécessité,
17:30 plutôt que laisser une poignée d'individus se gaver littéralement.
17:34 - Voilà une feuille de route pour le nouveau Premier ministre, Manon Aubry.
17:36 - Voilà, c'est le montant ce matin.
17:38 - Je termine. Jeudi et vendredi, Israël sera jugé par la Cour internationale de justice.
17:42 A l'AE, Israël est accusé de génocide.
17:45 Est-ce que pour vous, Israël est coupable de génocide du peuple palestinien à Gaza ?
17:50 - En tout cas, les représentants des Nations Unies ont indiqué le risque à la fois
17:55 de nettoyage ethnique et de génocide dans la bande de Gaza.
17:59 - Mais est-ce que pour vous, c'est un génocide ?
18:02 - Ce sera à la justice de mettre le mot.
18:04 - Vous ne le mettez pas.
18:06 - Moi ce que j'observe, c'est qu'il y a des risques de génocide.
18:08 Je reprends les termes exacts des représentants des Nations Unies qui sont sur place,
18:11 qui connaissent mieux la situation que nous.
18:13 Et ce que j'observe en pratique, c'est qu'aujourd'hui, on en est à plus de 20 000 morts dans la bande de Gaza.
18:20 C'est le conflit le plus meurtrier en si peu de temps depuis la seconde guerre mondiale.
18:26 Et que le gouvernement israélien continue de faire pleuvoir sans discrimination des bombes,
18:32 continue de massacrer des enfants parmi les plus de 20 000 morts.
18:36 On a près de la moitié qui sont des enfants, 10 000 enfants sans compter, tous les blessés, les amputés.
18:41 Qu'est-ce qu'ils ont fait ces gamins à part naître au monde dans la bande de Gaza pour se retrouver sous les bombes ?
18:46 - Chiffre du Hamas, je le précise à chaque fois.
18:48 - Mais que personne ne conteste Jean-Jacques Bourdin, les Nations Unies, les ONG qui sont sur place.
18:51 Si vous avez d'autres chiffres, fournissez-les-moi.
18:53 - Non, non, non, mais je n'en ai pas.
18:55 Je dis simplement chiffre du Hamas, c'est tout. Je ne conteste aucunement ces chiffres.
18:58 - Les ONG et les Nations Unies disent que ces chiffres sont même probablement sous-estimés.
19:03 Et donc, pour en finir, oui, il faut que le gouvernement d'Israël soit condamné par la Cour pénale internationale
19:10 et que la justice internationale fasse son chemin.
19:13 Et c'est pour ça que nous demandons que la France, mais aussi l'Union européenne,
19:17 prennent une position très claire sur le sujet.
19:19 Comment se fait-il que c'est l'Afrique du Sud qui porte le cas auprès de la Cour pénale internationale
19:23 et ce n'est pas l'Union européenne ?
19:25 Où est passée la patrie des droits de l'homme ?
19:27 Où est passé un cadre de défense du droit international que doit être l'Union européenne ?
19:31 - Israël, jugé devant la Cour internationale de justice,
19:33 et Benjamin Netanyahou, qui pourrait être,
19:36 est-ce qu'il devrait être, pour vous, jugé par la Cour pénale internationale
19:40 et condamné comme Vladimir Poutine ?
19:43 - Oui, oui, il devrait aujourd'hui, Benjamin Netanyahou...
19:46 - Être conduit devant la Cour pénale internationale ?
19:49 - Oui. Benjamin Netanyahou est celui qui a lancé l'opération militaire
19:54 qui a fait plus de 20 000 morts dans la bande de Gaza,
19:57 qui est celui qui est responsable d'occupations illégales en Cisjordanie,
20:01 contraire au droit international, qui prive plus de 2 millions d'individus d'eau,
20:05 d'électricité, de nourriture, tout cela est contraire au droit international
20:08 et nul ne doit être au-dessus du droit international.
20:12 Vous, moi, notre président de la République, le président d'Israël,
20:16 le Premier ministre d'Israël, doivent aussi rendre des comptes devant la Cour pénale internationale.
20:21 Donc je souhaite qu'il puisse être jugé et condamné le cas échéant par la Cour pénale internationale.
20:26 - Comme les dirigeants du Hamas ?
20:27 - Comme les dirigeants du Hamas, tout à fait.
20:29 - Est-ce que vous condamnez les assassinats par Israël de hauts responsables du Hamas ?
20:34 - La question qui se pose, c'est comment on agit sur un territoire qui n'est pas le sien ?
20:40 Parce qu'en l'occurrence, ce que fait le gouvernement d'Israël,
20:43 c'est envahir le Liban, d'une certaine manière.
20:46 - Il n'y a pas d'invasion, c'est d'envahir.
20:48 - Mais c'est d'intervenir sur le territoire du Liban.
20:50 - Vous savez qui reçoit des roquettes et des missiles venus du Liban ?
20:57 - Imaginez que la Belgique vienne tuer un terroriste sur le sol français.
21:03 Ça créerait au moins un problème diplomatique.
21:09 - On n'imagine pas la France envoyer des missiles sur la Belgique.
21:12 - Mais là, c'est pas la France, c'est pas le gouvernement libanais.
21:15 - Oui, il fallait tomber en Israël.
21:20 - Je veux ici lancer l'alerte.
21:22 On est aujourd'hui à la veille d'un embrasement régional
21:26 qui peut mettre en danger l'ensemble de la région,
21:29 plus seulement la bande de Gaza, Israël et Palestine, mais aussi le Liban.
21:32 Je rappelle qu'on a une communauté française très importante au Liban
21:37 qui doivent être protégées.
21:38 Donc j'appelle aussi la France à intervenir.
21:40 Que vont-ils faire pour protéger la population française au Liban
21:45 face à un embrasement possible qui inclut le Liban ?
21:48 C'est la question qui sera posée au futur ministre des Affaires étrangères.
21:52 On ne sait pas s'il va changer ou pas.
21:53 - Merci Manon Aubry d'être venue nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
21:58 0826 300 300 si vous voulez réagir à tous les sujets d'actualité, je vous attends.
22:03 Appelez-nous, racontez-nous par exemple si vous étiez sur les routes
22:06 ou les autoroutes dans l'Ouest parisien ou en Or et Loire,
22:11 dans tous les départements proches de la région parisienne d'Ile-de-France.
22:14 Racontez-nous, téléphonez-nous 0826 300 300.

Recommandations