Avec Boris Vallaud, député PS des Landes et président du groupe socialiste à l'AN
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-06-09##
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NewsTranscription
00:00 Et on est effectivement avec Patrick Roussel en direct de Marseille, on est à la Samaritaine,
00:04 en face du port de Marseille à l'occasion du G500, le sommet citoyen.
00:08 Vous savez c'est à peu près 700 associations qui se regroupent aujourd'hui
00:12 pour parler, évoquer des sujets importants du terrain, de la solidarité,
00:16 forcément de la démocratie et des institutions et du travail de ces gens sur le terrain.
00:21 Mais tout de suite c'est le petit déjeuner politique.
00:23 Samia Ghali est avec nous, maire adjointe de Marseille.
00:25 Bonjour Samia Ghali, merci d'être avec nous.
00:28 On va parler dans un instant de la situation à Marseille,
00:31 préoccupante toujours dans les quartiers, même s'il y a des choses qui avancent et qui se font.
00:35 Mais pour beaucoup, évidemment, il y a ces images de ces gamins avec des kalachnikovs
00:39 qui se tuent entre les règlements de compte.
00:42 La prostitution, me disiez-vous, en préparant cette émission aussi,
00:46 qui gangrène certains quartiers et ça se propage partout dans toute la France.
00:51 Avant cela, une réaction quand même sur ce drame effroyable d'Annecy
00:57 avec ce Syrien qui a eu son droit d'asile refusé
01:01 et qui s'en prend à des enfants de 2, 3, 4 ans, Samia Ghali.
01:06 Comme tout à chacun, c'est le froid dans le dos, il n'y a pas de mots,
01:12 je crois qu'il n'y a même pas de description tellement que la scène se décrit par elle-même.
01:17 La lâcheté, l'enquête dira exactement quelle est la nature de ce personnage,
01:26 qu'est-ce qui l'a motivé, mais quoi qu'il en soit,
01:29 c'est malheureusement des faits que personne ne peut prévoir
01:35 et on ne peut que malheureusement le subir au moment où on le voit.
01:38 On ne peut pas prévoir, anticiper bien sûr quand quelqu'un passe à l'acte comme ça.
01:42 En revanche, il y a tous les problèmes qui sont autour de ça,
01:45 de l'immigration en fait incontrôlée de cette personne
01:49 qui était sur le territoire en situation irrégulière depuis plusieurs mois,
01:53 qui était devenue un SDF.
01:55 C'est peut-être aussi là qu'on touche les limites de l'administration française,
01:59 c'est-à-dire qu'à un moment, quand une personne n'a pas de titre
02:03 et qu'on la laisse errer sans même savoir où elle est, ce qu'elle fait,
02:07 est-ce qu'elle a les moyens de vivre ou pas de vivre,
02:10 c'est aussi une responsabilité des pouvoirs publics de faire en sorte
02:13 que ces personnes-là soient au moins accompagnées le temps d'un départ,
02:18 si elles n'ont pas droit à leur titre.
02:21 C'est ça qui est important.
02:23 Je crois que ça permet aussi de protéger finalement la société
02:26 parce que quand on a des gens qui viennent,
02:28 déjà personne ne peut savoir qui va attaquer ou pas,
02:32 qui soit d'ailleurs réfugié, sans papier, avec papier, français, pas français,
02:38 c'est pas le sujet.
02:40 C'est que c'est l'être humain qui...
02:42 Heureusement qu'il y a beaucoup de gens qui demandent des droits d'asile
02:44 ou qui demandent des papiers en France et qui sont même clandestins,
02:47 pour autant ce ne sont pas des tueurs en série, heureusement.
02:50 Donc je pense qu'il ne faut pas faire d'amalgame.
02:52 Mais il est clair que ça doit être aussi une réponse,
02:55 la réponse doit être rapide et qu'on arrête d'attendre des mois et des mois
02:59 et qu'on fasse croire même et qu'on suscite peut-être de l'espoir
03:02 chez des personnes alors qu'on sait très bien qu'elles n'auront pas de documents.
03:05 - Voilà, qui vont rester pendant des mois, voire parfois pendant des années, évidemment.
03:09 Vous devez le voir autour de vous aussi à Marseille, Samia Ghani.
03:11 - Bien sûr, c'est pour ça que la question notamment du trafic de cigarettes,
03:15 de tout ça, parce que quand vous avez des gens qui n'ont pas de papier,
03:18 qui n'ont pas de titre, qui n'ont rien et qui ne peuvent ni travailler
03:21 ni prétendre à des aides quelles qu'elles soient,
03:24 de fait, qu'est-ce qu'ils font ?
03:26 - Ils plongent dans tous les trafics.
03:28 - Il faut bien qu'ils aillent manger, donc il va se passer qu'ils vont trafiquer
03:32 ou ils vont agresser, ou ils vont faire des choses qu'ils n'ont pas à faire
03:36 ou qui sont en tout cas condamnables.
03:38 - Avec toutes ces affaires de trafic de drogue, de points de deal,
03:41 des trafics de drogue et des points de deal qui peuvent rapporter
03:44 jusqu'à 100 000 euros par jour.
03:46 C'est exactement ce que l'on dit, ça, et parfois un peu plus dans les quartiers.
03:50 - Parfois un peu plus, on a affaire à des cartels.
03:53 Donc des cartels, ça gagne beaucoup beaucoup d'argent.
03:56 - Des cartels, mais alors qui viennent d'où ?
03:58 Qui sont ici, sur le territoire, qui sont organisés à l'international ?
04:01 - On a, on a, pour moi je considère aujourd'hui que Marseille est engrainée
04:05 par ces cartels qui sont organisés, parce qu'un cartel ça s'organise,
04:09 ça a plusieurs tentacules, et que ce soit sur le territoire français
04:14 ou à l'international.
04:16 - Oui. Est-ce que vous avez l'impression, vous aviez lancé un appel
04:19 il y a quelques années, il faut envoyer l'armée pour essayer de rétablir l'ordre.
04:24 Aujourd'hui c'est toujours d'actualité, plus que jamais ?
04:27 - Oui, moi je dis, vous savez je vais vous dire, moi je suis bête et disciplinée.
04:31 - Pas bête, disciplinée peut-être.
04:34 - Je vais dire bête et disciplinée pour certains, je peux être bête, je sais pas.
04:37 Mais en tout cas, je dis la chose suivante, je l'ai dit d'ailleurs sur votre antenne déjà à ce moment-là.
04:42 Quand je dis que je veux l'armée, c'était pourquoi ?
04:45 C'est parce que la situation était dramatique il y a déjà 13 ans.
04:49 Voilà. En disant "attention, je vois ce qui se passe".
04:54 Parce que j'étais sur le terrain, mais malheureusement on n'était pas nombreux à être sur le terrain et à voir les choses.
04:58 En tout cas, ce qui me concerne, moi j'étais sur le terrain et je savais exactement ce qui se passait.
05:01 Et je voyais qu'il y avait des armes qui circulaient, que des jeunes qui peut-être n'avaient pas de raison d'avoir des armes
05:07 se retrouvaient avec des armes en se disant "ben j'ai les armes parce que tu comprends, moi si on me tire dessus je peux me défendre".
05:11 Et au-delà de ça, c'est le trafic qui prenait de l'ampleur, des guerres entre les uns et les autres, des guerres de quartier.
05:18 Pas forcément des guerres pour la drogue non plus, il ne faut pas croire qu'on ramène tout à la drogue, mais ce n'est pas toujours pour cela.
05:24 Mais des guerres d'égo aussi. Et tout ça mélange de tout en fait.
05:28 Et là je sentais bien qu'on était en train de plonger dans le vide.
05:34 Et le fait de dire ça, parce que je m'apercevais que la police n'était plus en capacité, pour plusieurs raisons.
05:42 Pourquoi elle n'était pas en capacité ?
05:44 Parce qu'il n'y avait pas les moyens. Il y avait une police, je ne dis pas toute la police, je mesure bien mes mots,
05:52 qui était plutôt aussi un peu complice de ce trafic.
05:55 Ah bon ?
05:56 Il y a eu des enquêtes, mais je ne me souviens même pas.
05:59 Après il y a eu le film "Magnor", alors après on ne va pas revenir dessus.
06:02 C'est un film, c'est une fiction. Après il y a la réalité.
06:05 Donc il y a eu dans la police des gens qui n'étaient peut-être pas là où ils devaient être.
06:10 Et la situation, quand on voit que l'Education Nationale, des décrocheurs scolaires,
06:16 celui qui a un petit jeune de 18 ans, qui a tué plusieurs personnes, 18 ans,
06:20 c'est-à-dire que quand j'ai demandé l'armée, il avait 5 ans cet enfant.
06:23 C'était un enfant, il avait 5 ans.
06:25 Comment on peut expliquer ? Et si on m'avait entendu ? Et si on avait mis les moyens nécessaires ?
06:29 Et si on avait travaillé, comme je vous l'avais dit qu'il fallait travailler, avec une approche globale ?
06:33 C'est-à-dire de voir des enfants qui ne vont pas à l'école.
06:35 C'est facile de voir des enfants qui ne vont pas à l'école, parce qu'ils sont signalés.
06:39 Ils sont où ces enfants s'ils ne sont pas à l'école ? Est-ce qu'il y a des parents derrière ?
06:42 Est-ce qu'il y a des parents qui ne arrivent plus à éduquer leurs enfants,
06:45 parce que leurs enfants sont devenus, malheureusement, ingérables ?
06:49 Il faut les accompagner.
06:50 Ingérables en même temps, quand on leur propose de l'argent,
06:52 c'est facile à 14-15 ans de gagner 100 euros, 150 euros, voire plus immédiatement.
06:57 Et même les familles se disent "bon, on va pouvoir vivre".
07:01 L'argent ruisselle quand même aussi.
07:03 C'est pour ça que je considère, d'abord, ce n'est pas toutes les familles qui résonnent comme ça.
07:06 C'est important de le rappeler aussi.
07:07 Parce que moi je ne veux pas commettre... C'est une question de principe.
07:09 Comme pour la police, je ne mets pas tout le monde dans le même bain.
07:11 Et c'est pareil pour les familles ou les gens qui, malheureusement, subissent.
07:15 Et il y a plus de gens qui subissent le trafic que ceux qui en vivent quand même.
07:18 Il faut arrêter aussi le fantasme de "dans les quartiers, ils vivent du trafic".
07:23 Non, ce serait trop simple et trop simpliste.
07:25 Ce n'est pas aussi simple que ça.
07:26 Non, il y a des personnes qui, malheureusement, vivotent.
07:29 Parce qu'on n'est pas non plus sur des gens qui vivent le grand luxe.
07:32 Deux, d'abord, ils ne sont pas là en général, ceux qui vivent bien du trafic.
07:35 Ce ne sont pas ceux qui sont là.
07:36 Ils sont à l'abri quoi.
07:37 Ils sont à l'abri.
07:38 Ils sont ailleurs, en tout cas, ils ne sont pas là.
07:40 Mais moi ce que je veux dire, c'est que comment on fait pour que ces jeunes,
07:44 qui est le moins de jeunes possible, qui partent en dérive,
07:47 et qui se retrouvent parce qu'au départ, ils ne gagnent pas des milliers d'euros.
07:51 Ils gagnent 50 euros, ils gagnent des petites marges.
07:54 Mais ce n'est même pas ça.
07:55 C'est qu'ils sont pris, ils sont éduqués.
07:58 Ils sont pris dès le jeune âge pour être éduqués au trafic.
08:01 Et c'est ça.
08:02 Et là, c'est là que les pouvoirs publics,
08:04 et c'est là que les parents, oui il faut les accompagner quand ils n'y arrivent pas.
08:08 Parce qu'il faut regarder la situation familiale.
08:10 Il y a beaucoup de familles monoparentales, des femmes qui sont seules.
08:12 Où est le papa ?
08:13 Comment on impose au papa aussi de jouer son rôle d'autorité parentale et de père dans cette affaire ?
08:18 Il y a le trafic de drogue, mais il y a aussi la prostitution qui revient en force, Samia Ghali.
08:23 La prostitution, on les lie au trafic.
08:24 Là où vous avez du trafic, il y a de la prostitution.
08:27 Et c'est les mêmes jeunes qui sont, c'est-à-dire que c'est les mêmes adolescents
08:29 qui sont pris dans les mailles du filet de ces trafiquants.
08:32 Parce que ça fait partie d'un business global.
08:35 Et c'est ça qui est insupportable.
08:37 C'est de dire comment on fait pour que, justement,
08:40 quand vous avez des filles de 14 ans, 13 ans, qui se retrouvent à Marseille,
08:43 qui habitent à Toulouse, à Lyon, où je ne sais où,
08:45 et que les parents ne les réclament pas.
08:47 Il n'y a pas un petit sujet quand même ?
08:49 Est-ce qu'il n'y a pas un petit sujet ?
08:51 Voilà, ce sont les associations justement de ces quartiers
08:54 qui, quand elles rencontrent une fille, parce qu'elles le connaissent,
08:56 elles disent "mais qu'est-ce que tu fais, tu n'es pas de ce quartier, qu'est-ce que tu fais là ?"
08:59 Qui expliquent "ah ben oui, je suis perdue, enfin voilà, je suis venue là,
09:02 mais on m'a prostituée et je voudrais retourner chez moi".
09:05 – Il y a eu une accélération par le phénomène des réseaux sociaux.
09:07 – Et c'est les associations qui ont ramené, excusez-moi,
09:09 cette petite fille au commissariat dans le 14ème,
09:12 pour que le commissariat puisse la ramener chez ses parents.
09:14 Mais pas de signalement des parents.
09:16 Est-ce que c'est normal que les parents ne signalent pas leur enfant de 14 ans disparu ?
09:19 – Il y a une démission donc des parents.
09:21 Il y a une démission de l'État, finalement,
09:23 qui laisse un petit peu les choses en se disant
09:25 "bon ben, il règle les histoires entre eux", il y a une démission.
09:28 – C'est… – Collective.
09:30 – Je ne vais pas dire… j'aime pas le terme de démission parce que c'est trop…
09:34 – Oui. – Non, de non-réaction
09:36 et de non-compréhension de la situation.
09:38 Je préfère dire ça, voilà. Non-compréhension de la situation.
09:41 Excusez-moi, mais quand j'ai… au niveau de l'éducation nationale,
09:44 comment les deux crocheurs scolaires sont suivis ?
09:47 Est-ce qu'on peut aller chez… moi je vais vous dire,
09:49 c'est ce que moi j'ai vécu quand je vivais dans…
09:51 j'ai vécu dans ces quartiers, je sais comment à l'époque ça fonctionnait
09:54 et on n'avait pas plus de moyens ou moins de moyens.
09:56 C'était que moi je voyais mes copines, mes copains, quand ils ne venaient pas à l'école,
09:59 et bien je peux vous dire que l'assistante sociale, elle venait à l'école,
10:02 elle prenait l'enfant, elle allait dans la famille, elle tapait,
10:04 "bon, qu'est-ce qui se passe chez vous ? Pourquoi votre enfant il ne vient pas ?
10:06 Vous avez le droit de ses aides."
10:08 S'il y a des personnes en difficulté parce que c'est malgré…
10:10 enfin, au-delà de leur capacité, elles sont accompagnées,
10:13 elles sont mises sous tutelle quand elles ne savent pas gérer les finances de la maison.
10:17 Elles sont accompagnées avec des éducateurs,
10:19 elles sont accompagnées à tous les niveaux.
10:21 Mais il y a un vrai contrôle. Là, il n'y a pas de contrôle, c'est n'importe quoi.
10:25 C'est malheureusement des gens, on ne les accompagne pas quand ils en ont besoin.
10:28 Ceux qui s'en foutent, il n'y a aucune obligation de rien,
10:31 alors que la loi… aujourd'hui, il y a tout dans la loi, il y a tout.
10:34 Il y a l'article 71.1 qui est…
10:37 – Est-ce qu'il faudrait d'ailleurs davantage punir
10:40 et avoir plus des sanctions fermes pour les trafiquants
10:44 et puis peut-être aussi les consommateurs d'ailleurs sur la drogue ?
10:46 – Vous savez, moi je pars du principe que tant qu'on ne met pas des peines à deux chiffres,
10:50 ça ne sert à rien. Il faut que les peines soient très hautes.
10:53 Il faut que celui qui trafique comprenne qu'il peut aller très haut.
10:56 Quant à celui qui vient consommer, celui qui vient consommer,
11:00 vous savez, moi je ne suis pas pour qu'on le mette en prison, qu'on lui mette l'amende,
11:03 ça ne sert à rien parce que s'il a les sous pour consommer,
11:05 il a les sous pour payer l'amende, ce n'est pas le sujet.
11:07 Mais qu'à un moment, ce soit aussi peut-être inscrit dans son casier judiciaire,
11:12 parce que c'est du… vous savez, demain, comme s'il voit
11:14 que quelqu'un a volé quelque chose, il vient vous le vendre, ça s'appelle quoi ?
11:17 C'est le droit du recel. Quand vous participez d'un trafic,
11:21 vous êtes complice d'un trafic. Je suis désolée, mais vous alimentez ce trafic.
11:24 Donc il faut que là, ce soit plus sanctionné.
11:27 Moi je pense qu'il faut aussi qu'il y ait des préventions.
11:29 Il faut qu'on explique aux personnes qui sont des fois des gens bien dans leur vie,
11:33 je le dis bien, bien dans leur vie, quand ils sont venus acheter de la cocaïne,
11:36 ce n'est pas des pauvres qui viennent acheter de la cocaïne, je vous le garantis.
11:39 C'est des cadres, c'est super cadres d'ailleurs.
11:43 C'est de leur expliquer, vous voyez, vous allez rentrer chez vous,
11:45 vous allez fêter la fête avec votre petite raille de coque,
11:49 mais derrière, qu'est-ce que vous laissez ? Quel désastre vous laissez dans ces quartiers ?
11:53 Et c'est ça, peut-être l'obliger à faire un travail d'intérêt général,
11:57 mais vous savez quoi ? Accompagner des familles, les aider dans l'éducation.
12:01 C'est ça, obliger, parce que c'est ça qu'il faut qu'ils comprennent.
12:04 Regarder ce que vous êtes, le désastre dans lequel vous êtes en train de mettre ces quartiers.
12:07 Et ensuite, c'est aussi finalement leur faire comprendre qu'ils se mettent eux-mêmes en danger,
12:11 parce qu'au final, quand le trafic grossit, c'est le pouvoir, qui est un pouvoir illégal,
12:16 qui s'installe, parce que ce n'est pas qu'une question de trafic, c'est une question du pouvoir.
12:20 Et le trafic est obligé de prendre le pouvoir s'il veut continuer.
12:23 En résumé, Samia Ghali, c'est devenue incontrôlée la situation aujourd'hui dans certains quartiers, non ?
12:29 Elle est par moments, oui, incontrôlée. C'est une situation qui est aujourd'hui inquiétante.
12:35 En dehors de la République, totalement.
12:36 Mais moi, je vais vous dire, c'est une situation qui est inquiétante,
12:38 pas plus tard qu'encore cette semaine, parce qu'il y a ce dont on dit, c'est-à-dire qu'on ne parle, vous,
12:42 et c'est normal, la presse, vous ne parlez finalement que lorsqu'il y a des morts,
12:45 mais vous ne parlez pas, et c'est normal, parce que personne ne vous le dit.
12:48 Et par contre, s'il n'y a pas de mort, personne ne vous le dit.
12:50 Mais quand il n'y a pas de mort, c'est-à-dire comme il y a cette semaine à l'Estac,
12:53 à la sortie de l'école, où des petits-enfants, et notamment une de mes proches,
12:59 qui s'est... 8 ans, qui se retrouvent devant le monsieur qui tire,
13:03 et que, heureusement que le monsieur du bar a eu le courage de faire entrer
13:08 les enfants avec les parents, avec les frères et sœurs, pour les mettre à l'abri,
13:12 mais qu'elle dit aujourd'hui, la petite, "mais j'ai vu le pistolet,
13:14 le feu qui est sorti du pistolet", qu'elle est traumatisée,
13:17 est-ce que vous trouvez ça normal ? Elle a 8 ans, est-ce qu'elle doit vivre ?
13:20 C'est normal qu'un enfant de 8 ans vive ces scènes-là, on les vit dans les films,
13:23 et dans les films, on vous dit, rectangle, quoi qu'on ne le met plus maintenant, je crois,
13:26 interdit aux moins de 12 ans, mais quel intérêt d'aller mettre interdit aux moins de 12 ans quand il y a un film ?
13:30 C'est-à-dire parce qu'il y a des tirs, ou parce qu'il y a des scènes dures,
13:33 alors que l'enfant le vit au quotidien, parce que c'est ça le quotidien des quartiers,
13:36 c'est les tirs, c'est l'angoisse, c'est là son corps, cette semaine, avec un mort,
13:42 on les compte même... Vous savez les morts, on en arrive... On les compte même plus.
13:45 Et c'est ça qui est alarmant, c'est-à-dire que c'est même plus, maintenant, comptabilisé,
13:49 parce que dans l'esprit des gens, plus personne n'en parle, c'est un film, normal.
13:54 Et bien ça, c'est pas acceptable. Et moi, je ne veux pas me...
13:57 Et ça, je ne rentrerai jamais là-dedans pour me dire que c'est pas fait normal, que c'est pas grave.
14:03 Non, si c'est grave. C'est très très grave dans notre République, et dans un pays comme la France,
14:08 de finalement que ces cartels, cette façon de faire, les armes qu'on laisse pénétrer dans le territoire,
14:15 c'est fouiller aussi, les caves, nettoyer, débarrasser, c'est tout ce travail qui doit être fait.
14:19 D'où, mais, l'armée, comme vous l'avez dit, de nouveau, qui doit être appelée en renfort.
14:23 Je vais vous dire, il n'y a pas très longtemps...
14:25 - Il vous reste 30 secondes.
14:27 - Oui, mais, il y a un temps, j'étais sur une chaîne de télé,
14:30 qui a eu un policier qui disait "non, mais il y a les sentinelles, parce que je demandais les sentinelles,
14:34 elles y sont bien devant les terrasses, devant les galeries, devant tout ce que vous voulez.
14:36 Pourquoi vous ne les mettez pas devant les quartiers ?"
14:38 Parce que, il me dit "mais vous comprenez, ça voudrait dire que...
14:40 Qu'est-ce qui se passe si quelqu'un qui vient et qui tire ?"
14:42 Je dis "ben, c'est comme, qu'est-ce qui se passe si vous êtes devant les terrasses
14:44 et qu'il y a un monsieur qui veut tirer, qui veut tuer quelqu'un ?"
14:46 Non, mais là, c'est-à-dire qu'en fait, il y a des citoyens et des sous-citoyens.
14:50 Et ça, c'est insupportable.
14:52 - Merci, Samia Ghali, avec votre "parlez vrai toujours"
14:54 et sur Sud Radio, "parlons vrai, évidemment".
14:56 Et vous l'avez dit aussi, il y a des associations qui travaillent,
15:00 et vous, vous êtes maire adjointe et élue,
15:02 vous travaillez avec toutes ces associations.
15:04 - Je pourrais dire juste un truc sur les associations, parce que...
15:06 Moi, je le dis, à Marseille, heureusement que nous avons les associations,
15:10 heureusement qu'il y a le tissu associatif,
15:12 et les centres sociaux qu'on a laissés,
15:14 à qui on ne donne plus de moyens.
15:16 Et c'est ça qui fait aussi que ça fait du mal,
15:18 parce que quand vous avez des enfants qui n'ont rien à foutre
15:20 et qui ont toute la journée sur leur cité,
15:22 malheureusement, ils sont un peu perdus.
15:24 - On va en parler dans un instant, justement, avec le forum
15:26 et le G500 citoyens qui se tient à Marseille, jusqu'à demain.
15:28 [Musique]