Comment certains viticulteurs s'en sont sortis ? Le point avec quatre experts du Sud-Ouest et du Languedoc.
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00:00:00 Bonjour, bonjour. Je vous présente mes meilleurs vœux pour 2024.
00:00:08 Merci d'être avec nous pour démarrer l'année.
00:00:11 Je suis Marion Baziro, journaliste pour Vétisphère
00:00:14 et je suis ravie d'animer ce nouveau webinaire premium.
00:00:17 Aujourd'hui, nous allons essayer de tirer les enseignements
00:00:20 de la forte pression milieu de 2023.
00:00:23 Et pour une fois, nous allons le faire sous la forme d'une table ronde
00:00:26 avec quatre intervenants de choix,
00:00:28 à savoir Stéphane Béquet, directeur technique et scientifique
00:00:33 des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine,
00:00:35 Éric Chadourne, président de l'interprofession des vins de Bergerac et Duras,
00:00:40 Olivier Dabadie, président de la cave des Vignerons de Plémont
00:00:44 et Giacomo Pina, consultant pour l'ICV sur l'Aude,
00:00:48 sur le secteur Ouest-aux-Doigts.
00:00:51 Je vous invite à poser toutes les questions qui vous passent par la tête via le chat.
00:00:58 Si jamais certains d'entre vous n'ont jamais utilisé GoToWebinar,
00:01:02 il faut, pour poser des questions, que vous cliquiez sur la console à droite de l'écran
00:01:07 et sur la flèche orange.
00:01:09 En fonction des questions, j'en prendrai certaines peut-être au fil du webinaire
00:01:14 et nous prendrons un temps un peu plus long d'échange vers midi
00:01:17 pour répondre aux questions qui restent.
00:01:20 Et ce que je vous propose, comme le programme est riche,
00:01:23 c'est de démarrer tout de suite.
00:01:25 Messieurs, peut-être qu'on peut commencer par revenir sur les conditions météo
00:01:30 dans vos différentes régions viticoles au printemps dernier.
00:01:35 Alors, je ne sais pas, peut-être Stéphane pour Bordeaux d'abord ?
00:01:39 Oui.
00:01:41 Alors, à Bordeaux,
00:01:46 il y a des conditions de géométrie très importantes.
00:01:53 On a peut-être vu, mais les naves plastiques en Bordeaux et en Nouvelle-Aquitaine
00:02:01 sont pleines, donc on a pris de l'eau toute la saison dernière,
00:02:03 on prend de l'eau cet hiver.
00:02:05 Par contre, à noter, je pense que ce sera un peu le cas pour pas mal de gens,
00:02:11 très hétérogène, on a des secteurs qui ont pris énormément d'eau,
00:02:14 en un mois, il y en a compris quasiment 250 mm
00:02:19 et certains ont quasiment rien pris.
00:02:20 À quelques kilomètres près, on pouvait avoir des différences de cumul
00:02:24 qui étaient juste impressionnantes.
00:02:25 Il y a eu un épisode qui nous a posé problème de pluie en mai,
00:02:29 vers la mi-mai et puis un épisode en juin.
00:02:32 On a vraiment, on va dire, des épisodes tropicaux
00:02:35 parce qu'avec la quantité de pluie tombée et le temps,
00:02:38 on avait une humidité très importante.
00:02:41 Globalement, très hétérogène et avec des secteurs qui ont beaucoup pris,
00:02:45 comme le Chironçon, où ils ont l'habitude de prendre de la pluie,
00:02:47 mais là, ils ont vraiment beaucoup pris.
00:02:48 On va dire la même chose sur les lits et dans le secteur de la Gironde et de la Dordogne,
00:02:52 c'était vraiment très dépendant du relief et des zones.
00:02:56 Charente-Maritime, par contre, très peu de pluie,
00:02:58 quasiment pas de problème cette année, pareil pour la Vienne et l'Augustienne.
00:03:03 D'accord.
00:03:06 Éric, peut-être pour Bergerac et Duras ?
00:03:09 Alors Bergerac-Duras, c'est à peu près copier-coller avec la Gironde,
00:03:13 donc très forte précipitation.
00:03:17 Une chaleur très importante dès le mois de mai,
00:03:21 avec des choses très hétérogènes, comme ça a déjà été dit.
00:03:27 Il faut quand même savoir qu'on a allumé les tours avant contre le gel le 5 avril,
00:03:30 on a fait le premier traitement le 15,
00:03:32 donc c'est déjà donné un peu le ton à ces zones.
00:03:35 Ce que je pourrais rajouter, c'est que je me souviens d'un traitement,
00:03:39 par exemple, où je finis sous l'eau,
00:03:41 je vais à mon exploitation qui est à 500 mètres et je soulevais la poussière.
00:03:44 Donc très hétérogène, assez ingérable au niveau des portails.
00:03:49 Et puis une nouveauté aussi, c'est en 2022 qu'on a vu ça la première fois,
00:03:55 énormément d'orages arrivant de l'Est.
00:03:57 Nous, on est en façade atlantique, l'eau d'habitude vient de l'Ouest,
00:04:02 par les vents de l'Ouest.
00:04:03 Et depuis l'année dernière, je ne sais pas si c'est lié aux conditions climatiques
00:04:07 sur le massif central ou dans l'Est de la France,
00:04:11 dans la proximité Est de chez nous,
00:04:12 mais en tout cas les orages arrivent de l'Est,
00:04:14 ce qui fait qu'on a grêlé aussi à pas mal d'endroits.
00:04:17 Alors des petits orages, parce qu'ils sont, comme je l'ai dit avant, très localisés,
00:04:21 mais ça peut faire mal.
00:04:22 Donc une météo vraiment très perturbée.
00:04:24 Puis quand même, deux points très importants,
00:04:28 tropicales humides en mai-juin,
00:04:30 donc de fortes températures et une humectation quasiment permanente
00:04:34 avec des journées à plus de 20 heures d'humectation.
00:04:37 Et puis surtout, ce qui a fini de tuer le millésime entre guillemets,
00:04:44 c'est une espèce d'oreste tardive et une canicule terrible à partir du 15 août.
00:04:48 Au 15 août, on était encore confiant sur les raisins qui restaient.
00:04:52 Et là, ça a fini de dégrader la situation avec, je pense, des conséquences du milieu,
00:05:00 enfin le milieu qui avait attaqué certaines rafles, par exemple,
00:05:08 certainement la sécheresse a aggravé la conduction de la sève.
00:05:12 Et on a vu des vignes, par exemple, qui avaient 50% de dégâts de milieu,
00:05:19 finir de sécher complètement et finir avec 10 ou 15% de la récolte.
00:05:23 Voilà, donc tout étant lié, c'était une année très, très difficile
00:05:28 et puis ce qui est important aussi de dire, c'est que le bilan,
00:05:33 on a fini de le faire la semaine dernière avec les dernières déclarations de revendications
00:05:37 parce que c'est tellement hétérogène, alors à la fois sur les exploitations,
00:05:41 entre les zones et qu'il a fallu attendre le bilan en définitif
00:05:46 pour vous dire donc une année relativement bonne en blanc sec,
00:05:51 en danger de sécheresse sur des sépages moins sensibles,
00:05:55 en moelleux, pareil, licoreux, sémillon principalement,
00:06:00 moins sensible au milieu et plus tardif, donc on a fait une récolte plus que correcte.
00:06:05 Par contre, en rouge, c'est catastrophique et on refait la plus mauvaise année au bilan
00:06:12 depuis le gel de 2017, sauf que ça fait suite à un certain nombre d'années plutôt déficitaires.
00:06:18 Donc voilà où on en est, nous, le bilan est quand même assez grave
00:06:24 et à se demander d'ailleurs même, alors ça peut paraître curieux,
00:06:26 il y a certains segments de marché, je ne sais pas comment on va faire pour fournir.
00:06:30 Donc voilà ce que je pourrais dire.
00:06:34 Ok, et je vois sur votre présentation que le Merlot a particulièrement été touché,
00:06:40 je crois que c'est le cas également à Bordeaux, Stéphane ?
00:06:43 Oui, on a eu le même effet, on retrouve les mêmes choses qu'Éric,
00:06:48 il y a des gens qui s'en sortent très bien pour le Millezine
00:06:51 parce que la sortie était juste énorme au départ,
00:06:53 il y avait des potentiels à 90 hecto hectares et certains les ont amenés
00:06:59 sur des cépages comme le Malbec, même le Merlot pour les gens qui n'ont pas pris trop d'eau,
00:07:04 ils y sont arrivés à 80-100 hecto hectares sans problème.
00:07:09 Par contre, ceux qui étaient pris dans la tourmente, le Merlot a énormément pris
00:07:14 et même dans les zones qui ont vraiment été très touchées,
00:07:17 soit avec de la pluie en continu ou des petits épisodes de grève finalement
00:07:21 qui n'ont pas tant abîmé que ça, l'abîme sur le moment mais qui l'ont énormément fragilisé,
00:07:25 derrière tous les cépages dans le du Mal, il y a des zones où il y a tous les cépages dans le du Mal.
00:07:31 Globalement, on voit sur les exploits que le Merlot est très touché
00:07:35 et les autres cépages s'en sortaient bien et on fait le bilan sur ce qu'il reste.
00:07:39 Il n'y a pas eu de mec qui s'en sort pas si mal que ça.
00:07:42 Je pourrais ajouter, par exemple, mon exploitation c'est vraiment l'exemple technique,
00:07:50 les Merlots ça va de 5 à 80 hecto hectares,
00:07:54 c'est quand même une moyenne aux alentours de 20 sur les Merlots
00:07:59 et j'ai des vignes qui ont grêlé, qui ont réussi à faire 50 hecto hectares,
00:08:03 donc je ramballe tout ce que je sais, je ne comprends plus rien.
00:08:09 Voilà ce que je peux dire.
00:08:10 Mais par contre le Merlot, on le sait depuis longtemps que ce n'est pas sensible au milieu,
00:08:15 là par contre il en a fait la preuve, plus ébouillissante.
00:08:18 C'est étonnant parce qu'à la base le Merlot a été implanté, nous,
00:08:21 en Gironde et en Dordogne parce que c'était un des plus résistants au milieu.
00:08:26 Et au final il meurt.
00:08:29 Olivier, en Gascogne, qu'est-ce que ça a donné ?
00:08:37 Sur les conditions météo, depuis qu'on relève collectivement,
00:08:42 qu'on a des vrais relevés climatiques,
00:08:45 2021 était jusque-là l'année la plus pluvieuse sur le cycle végétatif.
00:08:50 J'ai dit été, c'était déjà une année record parce qu'en 2023,
00:08:54 en fonction des secteurs, on aura pris entre 30 et 50% de pluie supplémentaire
00:08:59 par rapport à 2021.
00:09:01 J'ai sous les yeux la moyenne du 22 avril au 30 juin,
00:09:06 il est tombé en moyenne à peu près à 336 mm sur le vignoble Gascogne-Hermayac.
00:09:11 Donc là, on considère toute la Gascogne, mais on déborde un petit peu
00:09:15 sur le 47-40 pour la partie Gascogne,
00:09:21 et on va aussi sur le 64-65 pour la partie Madiéranaise.
00:09:26 Et donc il y a ça, avec une récurrence des pluies qui est incroyable
00:09:30 parce que globalement, il pleuvait un jour sur deux, en moyenne.
00:09:36 Et dans le même laps de temps, on a des moyennes de température
00:09:39 qui étaient bien plus élevées que la moyenne qui avait été jusque-là enregistrée.
00:09:44 Et comme le disaient Stéphane et Éric juste avant,
00:09:48 on a observé deux phénomènes, nous aussi on est sur une façade atlantique,
00:09:51 bien évidemment, mais pour les épisodes de grêle qu'on a pu avoir,
00:09:55 qui ont été très localisés et qui ont pu amplifier les conséquences du milieu,
00:09:59 ils sont venus régulièrement depuis l'Est.
00:10:01 C'est un phénomène nouveau.
00:10:03 Et enfin, comme ça a été dit, phénomène qu'on a observé aussi,
00:10:09 donc il a plu quasiment sans discontinuer jusqu'au 15 août.
00:10:12 Et là, arrêt brutal des pluies, sécheresse, des jours à 40 degrés.
00:10:17 Et on a observé, notamment sur des rafles qui avaient dû être abîmées par le milieu,
00:10:23 des flétrissements hyper conséquents.
00:10:26 Et globalement, je ne sais pas si c'est le moment où on le dit,
00:10:29 mais Indiran, par exemple, fera une demi-récolte
00:10:33 et une grande partie de la perte de la récolte
00:10:36 et une dièse de flétrissement de ferme de cycle.
00:10:39 Alors que sur les appellations Seimans ou Gascogne,
00:10:42 on va considérer que c'est quand même plus les excédents au milieu
00:10:46 qui auront impacté les volumes produits.
00:10:50 En Gironde et en Dordogne, je pense qu'on peut rajouter aussi largement les tordeuses
00:10:56 qui ont fait énormément de dégâts en fin de saison.
00:11:00 Il y avait le dessèchement, entre guillemets, de la sécheresse et des conséquences du milieu,
00:11:04 mais la tordeuse a fait aussi énormément de mal.
00:11:08 Et ça, tout le monde ne l'a pas forcément vu.
00:11:10 Si on descend un peu dans le sud maintenant, Giacomo, qu'est-ce que...
00:11:17 La situation est à peu près, je ne dirais pas la même,
00:11:21 mais il y a quand même toujours des conditions qui sont assez hétérogènes dans l'ouest au Doir,
00:11:27 parce que comme disait Stéphane pour le Bordelais,
00:11:30 vraiment à distance de quelques kilomètres,
00:11:33 la quantité des plis, on peut la diviser même par deux.
00:11:36 Mais en général, on peut dire qu'entre avril et juin,
00:11:40 on a eu grosso modo 300 millimètres selon les setteurs.
00:11:45 On a pratiquement plus d'une vingtaine de jours de plis.
00:11:50 Je n'ai pas considéré les plis de moins de 3 millimètres,
00:11:54 parce que si on considère les épisodes de 3 millimètres,
00:11:57 pratiquement on est à 35 jours de plis sur la période.
00:12:02 Donc, c'est assez important.
00:12:05 Plusieurs épisodes pluvieux avec des intensités quand même importantes,
00:12:12 donc 15-20 millimètres,
00:12:16 aussi des épisodes qui dépassent les 50 millimètres,
00:12:19 dont les problématiques par rapport au lessivage,
00:12:22 surtout sur les produits de contact.
00:12:25 Et pareil, des températures qui ont été quand même en moyenne très élevées.
00:12:31 Les températures des nuits, par exemple pour le mois de mai,
00:12:34 dépassent les 16 degrés,
00:12:36 et en juin, on dépasse les 22 degrés,
00:12:40 avec des températures moyennes sur la période de mai-juin autour des 25 degrés.
00:12:45 Donc, vraiment des conditions tropicales.
00:12:48 Donc, tout ce qui va avec concernant la vitesse
00:12:57 et le cycle du milieu,
00:13:02 c'est un produit.
00:13:05 Donc, des durées d'aumentation qui sont particulièrement importantes,
00:13:09 surtout sur la période de mai-juin,
00:13:12 et pratiquement des conditions idéales pour le développement du milieu.
00:13:17 Pareil, sur la partie finale,
00:13:20 nous, comme vous tous, au mois d'août,
00:13:23 on a eu des épisodes de forte chaleur,
00:13:26 environ, je pense, autour du 23-24 août,
00:13:29 on a eu quand même des pics à 44-45 degrés,
00:13:34 qui ont quand même des effets sur la récolte,
00:13:38 parce qu'il y a eu quand même des effets de chaudage importants.
00:13:41 Souvent, ce qui a été épargné par le milieu,
00:13:45 surtout sur des sépages comme le Pignon et tout,
00:13:49 a eu de gros problèmes,
00:13:53 il y a eu quand même des grosses pertes par rapport à l'échaudage.
00:13:56 Et aussi, une forte défoliation des chaleurs.
00:14:02 - Ok, donc des conditions tropicales favorables au milieu,
00:14:09 mais également favorables à une rapide de la ligne.
00:14:13 Pour autant, Stéphane, je crois que vous m'avez dit
00:14:17 qu'en Gironde et dans le Juranson,
00:14:20 il y avait des vignerons bio qui sont bien sortis.
00:14:24 Ils ont eu de la chance, qu'est-ce qu'ils ont fait de particulier ?
00:14:28 Quelles ont été les stratégies gagnantes ?
00:14:32 - Avant d'arriver là, j'aimerais bien finir
00:14:36 de mettre le contexte sur la saison.
00:14:40 Il y a quelques éléments qu'il faut rajouter.
00:14:44 Comme on l'a dit, la notion de température et de conditions
00:14:48 pour les vignons, une attente d'incubation,
00:14:52 3-4 jours d'incubation pour la sortie des symptômes,
00:14:56 une sporulation, je ne sais pas si certains d'entre vous
00:15:00 suivent, mais il y a un programme INRA-IFV
00:15:04 qui est mené dans la région Nouvelle-Aquitaine,
00:15:08 on fait un suivi des sporulations sur l'ensemble de la région.
00:15:12 On n'a jamais vu des niveaux de sporulation aussi élevés.
00:15:16 Un autre phénomène, ça va jouer énormément dans la gestion derrière,
00:15:20 c'est la pousse. On était dans un climat tropical,
00:15:24 ce qui fait que la plante a poussé énormément,
00:15:28 et c'est ça qui a pu provoquer pas mal d'impasses par endroit.
00:15:32 Il fallait à la fois gérer, on sait que nous en bio,
00:15:36 on a besoin de traiter en préventif et juste avant une pluie,
00:15:40 mais il y avait aussi la notion de couvrir la pousse.
00:15:44 Les organes non protégés, même chose pour les grappes,
00:15:48 elles grossissent, quand on met le produit et qu'on repasse
00:15:52 trois jours après, il n'y a que la moitié de la grappe qui est protégée.
00:15:56 C'est un phénomène dont il fallait vraiment tenir compte et qui a été
00:16:00 compliqué à gérer.
00:16:04 Ce contenu à la fois la pousse et la pluie,
00:16:08 en plus en partie,
00:16:12 on s'en sortira.
00:16:16 Ceux qui n'ont pas été impactés par Mildew, c'est qu'ils n'ont pas eu problème.
00:16:20 Il faut garder cette notion-là sur 2023,
00:16:24 ceux qui s'en sont sortis ont beaucoup de chance.
00:16:28 On a commencé à regarder dans certains secteurs qui avaient eu beaucoup de mal,
00:16:32 on sait que les conditions étaient très compliquées, voir s'il y avait des gens
00:16:36 qui s'en étaient sortis.
00:16:40 [Silence]
00:16:44 Le premier paramètre, c'est sur les quantités de cuivres utilisées.
00:17:08 Il fallait utiliser ce dont on avait besoin sans se mettre la barrière des 4 kg en tête.
00:17:12 Ceux qui s'en sortent dans les zones à très forte pression,
00:17:16 sont montés à 6 kg.
00:17:20 Dans des zones problématiques, je pense à Jurançon,
00:17:24 on a un vigneron qui s'en sort avec une utilisation de cuivres très importante.
00:17:28 On est sur un produit de contenu.
00:17:32 Après on va le voir et on le déroulera tout de suite.
00:17:36 Il fallait maîtriser un certain nombre de paramètres
00:17:40 pour arriver dans ces secteurs très compliqués à s'en sortir.
00:17:44 La pousse, la vigueur de la ligne,
00:17:48 l'application des produits, la qualité de cuivre.
00:17:52 On va peut-être redéfiler un peu tout ça,
00:17:56 mais il fallait se congérer tous les paramètres
00:18:00 et qu'on ne fasse pas de trou dans la raquette sans s'en sortir.
00:18:04 Comme d'habitude, une mauvaise pulvée, ça ne va pas pardonner cette année.
00:18:08 Même dans les secteurs à bonne pression.
00:18:12 - Olivier, qu'est-ce que vous pouvez nous dire ?
00:18:16 - Pour l'un de l'autre, ce qui a fait énormément de différences,
00:18:20 c'était aussi la localisation des parcelles.
00:18:24 Entre les parcelles en pleine, en bord des rivières,
00:18:28 et les parcelles bien exposées sur des coteaux,
00:18:32 on a eu des différences.
00:18:36 Souvent, les parcelles en bord des lourdes,
00:18:40 mal exposées, abritées par des arbres,
00:18:44 sont des parcelles qui ont été très touchées,
00:18:48 avec des pertes jusqu'à 50-60%.
00:18:52 - J'accorde avec toi, le contexte joue énormément
00:18:56 sur le plus ou moins grand besoin de technicité sur les zones.
00:19:00 Après, un des messages qu'il y a, c'est que dans certaines zones
00:19:04 très difficiles, certains s'en sont sortis.
00:19:08 C'est ce qu'il faut analyser pour voir ce qui leur a permis
00:19:12 de s'en sortir.
00:19:16 Il y a des gens qui s'en sortent à 6 kg sur des secteurs très touchés,
00:19:20 où la plupart des gens perdent tout leur merlot.
00:19:24 Mais par contre, il a fallu sortir le pulvée un nombre impressionnant de fois
00:19:28 pour avoir la fleuraison.
00:19:32 - Yatien Orenet, un des spectateurs,
00:19:36 nous dit que le mildiou est arrivé sur Grapp sans aucun signe avant-coureur.
00:19:40 - Ce n'est pas nouveau.
00:19:44 - C'est effectivement le cas.
00:19:48 - On ne l'a pas vu arriver.
00:19:52 - On l'avait déjà vu en 2018, en 2021.
00:19:56 - Une des problématiques, c'est que les gens qui partent tard
00:20:00 et qui essayent de réduire les doses de cuivre en début de programme
00:20:04 et qui ne protègent pas assez la vigne, on voit des apparitions assez rapides
00:20:08 sur Grapp.
00:20:12 La difficulté, c'est la qualité de pulvée sur Grapp et la croissance
00:20:16 qu'on peut avoir sur les grappes.
00:20:20 Une meilleure protection sur les feuilles, une zone des grappes
00:20:24 qui n'est pas un puits de systémie, on se retrouve avec une protection
00:20:28 au produit contact comme en bio, ce qui fait que la grappe est la première
00:20:32 zone à prendre car elle est la plus compliquée à gérer et à tenir.
00:20:36 Certains vignerons changent le débit sur la zone des grappes,
00:20:40 surtout dans les périodes où ça commence à être un peu tendu,
00:20:44 histoire d'avoir en partie plus de produits et privilégier la zone des grappes
00:20:48 pour bien la protéger. Dans les cas de réussite, on peut voir ce genre de phénomène.
00:20:52 Changer les muses, changer les plastiques pour avoir une meilleure protection
00:20:56 et surtout faire bien attention en faisant des tests papillodrosensibles
00:21:00 et en regardant le pulvérisme pour que cette zone des grappes qui est la plus sensible
00:21:04 et la plus difficile à protéger soit bien encadrée.
00:21:08 Je lui demandais également à Olivier s'il n'y avait pas eu des problématiques
00:21:12 dans le GERS compte tenu de la sensibilité des précurseurs de tiol au cuivre.
00:21:16 Quelles étaient vos stratégies dans votre vignoble ?
00:21:22 Et savoir qui s'en est plus ou moins bien sorti ?
00:21:28 En fait, le milieu a quelque chose d'incroyable cette année,
00:21:32 il est universel, il n'aura épargné personne.
00:21:36 Il n'y a pas un vigneron qui n'aura pas observé sur partie
00:21:40 ou sur la totalité de son vignoble des effets de la pêche.
00:21:44 Effectivement, avec un vignoble bio qui a été très durement touché,
00:21:48 pour les raisons qui ont été expliquées jusque là.
00:21:52 Et puis le vignoble conventionnel qui l'est tout autant,
00:21:56 qui par secteur a pu l'être tout autant.
00:22:00 C'est évidemment, en fait, vous parlez des tiols,
00:22:04 les tiols en fait c'est notre précurseur aromatique
00:22:08 qui va développer les tiols, qui va développer les tiols,
00:22:12 notre précurseur aromatique qui va développer les arômes
00:22:16 si caractéristiques de la gascogne, sont très sensibles au cuivre.
00:22:20 Et en fait, le cuivre a tendance à écraser un peu les fétioles,
00:22:24 donc les vignerons en conventionnel utilisent peu de cuivre globalement,
00:22:28 si c'est la question qui est posée, parce que la tendance
00:22:32 a diminué le potentiel aromatique.
00:22:36 Ce qu'on peut dire de l'année, c'est que les vignerons bio
00:22:40 n'ont que ce produit-là, quasiment pas récolté cette année,
00:22:44 il y a des parcelles dans lesquelles on ne s'en est pas rentré.
00:22:48 En conventionnel, idem. Avec un effet pervers,
00:22:52 on l'a dit aussi, qu'il y avait eu une sortie généreuse
00:22:56 par endroits, un des deuxièmes effets du milieu
00:23:00 qu'on aura pu observer, c'est que parfois, dans certains cas,
00:23:04 la récolte n'a pas été impactée en termes de volume.
00:23:08 Le vignoble végétal a été si touché qu'on a eu de grosses difficultés
00:23:12 pour faire mûrir tous ces raisins, il n'y avait pas suffisamment de feuilles.
00:23:16 - Cédric André nous demande si on peut aborder un peu plus en détail
00:23:27 la pulvérisation qui a été évoquée par Stéphane.
00:23:31 Je propose qu'on vous explique un peu, chacun,
00:23:35 quelles ont été les stratégies gagnantes dans vos vignobles.
00:23:39 Je sais qu'il n'y a pas que la pulvérisation,
00:23:43 il y a d'abord peut-être des mesures prophylactiques,
00:23:46 en jouant sur la vigueur, l'énervement, Stéphane peut-être ?
00:23:50 - Oui, c'est des problèmes que je mets là dans les points clés.
00:23:53 Il y a des notions qu'il fallait avoir en tête aussi,
00:23:55 qu'on n'a pas abordé tout à l'heure, mais nous on a des problématiques
00:23:57 qu'il fallait gérer en amont. La problématique de la main d'oeuvre,
00:24:01 qui n'est pas forcément toujours disponible.
00:24:04 C'est vrai que pour pouvoir intervenir au bon moment,
00:24:07 il faut avoir du personnel, et dans la situation économique
00:24:09 dans laquelle on est, dans pas mal de régions,
00:24:11 ce n'est pas forcément évident.
00:24:14 Il y a la problématique de l'énervement, qui est double.
00:24:18 Ne pas tondre ou gérer les épanterages pendant la période de sensibilité.
00:24:24 Il y a des gens qui ont essayé et ils ont eu des problèmes,
00:24:26 les effets Splashing ont juste été monstrueux cette année
00:24:28 pour ceux qui ont voulu épantrer au moment de la fleur,
00:24:30 au moment où on avait une spirulation très importante,
00:24:33 une contamination importante.
00:24:35 Là, il y a eu de grosses erreurs, et après avoir assez d'air
00:24:38 pour pouvoir passer tous les rangs.
00:24:40 Donc sur la notion de la pulvée, et dernier point,
00:24:43 les vides non traités, là, très compliqués.
00:24:48 Je ne vais pas vous faire l'article, mais en Bordelais,
00:24:51 il y a une grosse problématique de vides non cultivées,
00:24:54 qui ont été des sources importantes de contamination,
00:24:57 notamment pour les premiers rangs, les parcelles proches.
00:25:00 C'est très compliqué à gérer.
00:25:02 Sur la qualité de pulvée, du coup, et sur l'énervement,
00:25:04 on vient sur la notion de, à un moment donné,
00:25:06 il faut pouvoir passer, alors ça va dépendre du système de pulvée,
00:25:09 mais il faut pouvoir faire globalement toutes les phases
00:25:12 pendant la saison, ou pouvoir alterner.
00:25:14 Ce qu'on a vu notamment chez les gens qui passent dans 3-4 ans,
00:25:20 c'est déjà de croisés, c'est éventuellement pour certains
00:25:24 qui ont des canons ou qui projettent, de resserrer les canons,
00:25:28 de ne pas passer tous les 3 rangs, mais parfois,
00:25:30 c'est vraiment une très forte pression de passer tous les rangs
00:25:32 pour être sûr que tout le feuillage prend.
00:25:35 Et après, il va y avoir la grande notion qui va avec,
00:25:37 qui est que c'est humide, les feuilles sont lourdes,
00:25:39 elles ont de l'eau dessus, donc il faut de la soufflerie,
00:25:42 il faut que ça puisse à la fois sécher et souder les feuilles
00:25:45 pour mettre le produit sous la feuille.
00:25:48 C'est ça la grande difficulté qu'on va avoir
00:25:50 et qu'on va avoir dans beaucoup de matériels,
00:25:52 c'est d'arriver à avoir une pulvée qui va permettre réellement
00:25:55 de soulever la feuille et de mettre le produit en dessous
00:25:57 et de bien passer tous les rangs.
00:25:59 On voit encore quelques heures de gens qui font des demi-rangs
00:26:02 en bout de pulvée et qui ne les repassent pas correctement.
00:26:06 On n'a pas la même qualité de pulvée dans ces bouts de rangs de pulvée,
00:26:10 on va dire quand on n'est pas en face par face,
00:26:12 quand on n'est pas, on ne passe pas tous les rangs
00:26:14 avec un aéroconvecteur par exemple.
00:26:17 On a des trous qui sont dans le filet
00:26:20 et quand on est dans des périodes très sensibles,
00:26:22 il faut que toutes les faces inférieures des feuilles soient bien traitées.
00:26:27 Il faut adapter après au matériel qu'on a derrière.
00:26:29 Et ça veut dire aussi,
00:26:31 il peut y avoir des erreurs humaines,
00:26:33 faire des tests pulvés régulièrement pour voir
00:26:36 où est le produit appliqué et est-ce qu'il est bien appliqué.
00:26:38 Il n'y a pas assez de gens qui le font.
00:26:40 On voit trop d'erreurs autour de ça.
00:26:41 Et justement de bien mettre des papiers de recensive sous les feuilles
00:26:44 pour voir si le produit pénètre bien dans les conditions climatiques
00:26:47 dans lesquelles on est,
00:26:48 s'il y a une bonne répartition et si ça se pose bien.
00:26:51 - Giacomo, vous faites le même constat ?
00:26:54 - Oui, c'est le même constat,
00:26:56 bien sûr avec une multiplication par deux des temps nécessaires
00:27:01 pour faire les traitements, voire plus.
00:27:04 Et donc, vraiment, les gens qui se sont bien sortis,
00:27:07 c'est des gens qui étaient bien équipés en matériel,
00:27:11 donc un dimensionnement optimal du parc matériel,
00:27:16 surtout des pulvérisateurs,
00:27:18 et aussi une certaine réactivité au niveau du personnel, des équipes.
00:27:26 Il fallait traiter beaucoup plus souvent.
00:27:30 Il fallait aussi, vu la vitesse de la pousse,
00:27:37 essimer, rogner, faire tout ce qui est opération en verre
00:27:41 assez rapidement et plus souvent.
00:27:45 Donc, tout ça, ça gênait quand même un volume de travail
00:27:48 qui était difficile à gérer.
00:27:50 Donc, les gens qui ont réussi, c'est des gens qui avaient surtout de la réactivité.
00:27:55 Bien équipés.
00:27:58 - Et sur les deux épis, est-ce qu'il y avait des stratégies ?
00:28:01 - Entre nous, en bio, je pense qu'en conventionnel,
00:28:04 je pense qu'on peut plus se permettre de faire des traitements
00:28:08 en plusieurs jours, voire il faut pouvoir avoir la capacité
00:28:18 à traiter dans la journée, voir ce qu'il pouvait traiter
00:28:22 dans la demi-journée, sans sortir largement mieux.
00:28:25 Donc, il y a ces notions qu'il va falloir reprendre.
00:28:28 - Nous, ce qu'on a pu observer à postérieur, bien entendu,
00:28:32 c'est qu'au-delà de la pulvée, au-delà des stratégies,
00:28:35 ce qui a compté et ce qui a été déterminant, c'était les moments
00:28:38 dans les interventions.
00:28:40 C'est les dates qui ont compté.
00:28:43 Parce qu'avec toutes les problématiques de réentrée dans les parcelles,
00:28:47 de l'humectation sur les feuilles, c'est le resserrement des cadences
00:28:51 et la vitesse de traitement, bien évidemment, qui ont été déterminantes.
00:28:55 Mais ceux qui ont réussi, c'est ceux qui ont réussi à passer
00:28:58 dans les bons créneaux.
00:29:00 C'est-à-dire que pour intervenir, on ne pouvait pas, cette année,
00:29:05 se permettre de faire un traitement sur deux ou trois jours.
00:29:08 On avait quelques fois des moments qui étaient très réaussurés.
00:29:12 Ceux qui ont réussi, c'est ceux qui ont réussi à saisir ces moments-là.
00:29:16 - Et parfois, certains ont traité sous la pluie, en début de pluie,
00:29:21 ou en fin de pluie, et ça a permis parfois de passer à travers,
00:29:26 d'avoir de l'importance et de pouvoir rouler, et parfois de traiter
00:29:29 juste avant que la pluie tombe, quitte à prendre un peu le début de la pluie.
00:29:33 Ça a pu être certes, mais...
00:29:37 - Il y a une question qui arrive, qui peut être intéressante de prendre.
00:29:41 - Il y a Eric qui voulait...
00:29:44 - Je voulais juste confirmer le fait qu'il y a quand même eu deux vagues
00:29:49 sur la floraison, comme en 2018.
00:29:51 Il y a quand même eu des gens qui ont déjà été...
00:29:53 qui ont tout perdu dès la floraison.
00:29:55 Et ça, c'est souvent lié à des stratégies en essayant de gagner du temps,
00:30:00 de gagner du cuivre, ou en conventionnel, de faire moins d'IFT.
00:30:04 Donc, il y en a qui se sont fait avoir dès le début.
00:30:08 Ceux qui ont résisté, ça s'est relativement bien passé,
00:30:11 jusqu'à peu près au 15 juin.
00:30:13 Enfin, il fallait tenir les cadences quand même.
00:30:15 Et là, on a eu une quinzaine, 15 juin ou 30 juin, où ça a été effroyable.
00:30:20 Il fallait quasiment traiter tous les jours.
00:30:22 C'était impossible. C'était impossible de courir.
00:30:25 Enfin, il y a des zones où c'était impossible.
00:30:27 Et je peux témoigner, mais j'avais déjà vu en 2018,
00:30:31 et que surtout avec le cuivre, il ne faut pas hésiter.
00:30:34 D'abord, il faut traiter vite, mais ça, c'est facile à dire.
00:30:37 Ça devient vite compliqué.
00:30:39 Donc, il faut pouvoir traiter toute l'exploitation en une journée,
00:30:42 ce qui est faisable.
00:30:43 Mais même en traitant en une journée, vu les taux d'humectation
00:30:45 et surtout les durées d'humectation, en traiter, c'était trempé.
00:30:49 Et avec le cuivre, finalement, il faut quand même y aller,
00:30:54 même si à un moment, il pleut, tant pis.
00:30:56 Moi, j'ai l'impression quand même qu'on entretient une solution cuivreuse,
00:31:01 duong cuivre, qui est relativement efficace malgré tout.
00:31:06 Mais c'était quasiment mission impossible, surtout la dernière semaine de juin.
00:31:12 Parce que là, la plupart des gens étaient à peu près à jour dans les travaux en verre,
00:31:17 si ce n'est les remueges.
00:31:19 Mais là, c'était quasiment impossible.
00:31:21 Et il y avait aussi la problématique de bien placer son traitement.
00:31:25 Et la problématique plus globale, qu'on essaie de travailler dans la région de Volakiten,
00:31:30 mais ce n'est pas évident, de la météo et de la qualité de la météo.
00:31:33 Quand on avait une pluie qui était annoncée le mardi,
00:31:35 les gens traitaient le lundi.
00:31:36 Le problème, c'est que la pluie, elle tombait que le jeudi ou le vendredi.
00:31:39 Ceux qui ont retraité avant le jeudi ou le vendredi, ils s'en sont sortis.
00:31:42 Ceux qui n'ont pas retraité et qui ont pris 30 cm de pouce se sont fait avoir.
00:31:45 Et là, c'était toute la difficulté de la prise de décision et de se dire,
00:31:48 j'y retourne alors que j'ai déjà traité en début de semaine.
00:31:51 Il faut aussi rajouter, et ça a été dit, mais en contexte économique difficile,
00:31:56 on a quand même pris, à mon avis, entre 10 à 15 à 20 % de coûts de production en plus
00:32:01 sur 2023 à l'hectare.
00:32:03 À l'hecto, vous ne comprenez pas.
00:32:05 Et donc, ça a été très compliqué aussi de ce côté-là pour pas mal de migrants.
00:32:12 Tout à fait. Et le moral a joué énormément.
00:32:15 Je pense qu'il y avait cette notion, et moi, je l'ai vu chez beaucoup de vignerons,
00:32:18 ceux qui ont gardé le moral jusqu'au bout et qui se sont battus,
00:32:21 beaucoup s'en sont sortis.
00:32:23 Il y en a beaucoup qui ont abandonné en cours de saison.
00:32:26 Et ça a énormément joué.
00:32:29 Il y a un certain moral, tu sors pas le boulot, tu fais pas ta vie.
00:32:33 Diakomo, vous alliez dire quelque chose ?
00:32:40 Les gens qui ont baissé les bras, on a eu le même constat.
00:32:43 Des gens qui ont baissé les bras, qui ont arrêté les traitements trop tôt.
00:32:47 Ça a eu quand même un impact tardif, souvent de rote-bran.
00:32:52 Ils avaient tenu jusqu'à là, après il y a eu quand même des problèmes de rote-bran sur la fin.
00:32:58 Et ça pouvait jouer sur l'ensemble de l'exploitation,
00:33:01 parce que les gens qui avaient du merlot et qui ont le moral qui s'est plombé à cause des merlots,
00:33:05 certains ont perdu le reste, parce qu'ils ont perdu le moral.
00:33:09 Ceux qui se sont vraiment battus à la limite sur le merlot,
00:33:11 comme le disait Eric, comme chez lui, il y a des parcelles qui sont s'en sorties, d'autres beaucoup moins.
00:33:15 Mais au moins ils ont sauvé, certains ont abandonné, tout est parti.
00:33:20 Je vais se prendre une question au sujet du manque de main-d'oeuvre,
00:33:26 parce qu'elle tombe bien, une question de Jérémy Gorget,
00:33:28 qui nous dit "Bonjour, le sujet des drones pourrait pallier aux disponibilités de personnel
00:33:32 aux surfaces traitées en une journée,
00:33:34 mais savez-vous si la qualité de pulvérisation serait suffisante pour être une solution viable ?"
00:33:39 Non.
00:33:40 Vous ne savez pas ?
00:33:42 Si, c'est non, pour l'instant c'est pas.
00:33:45 La réponse est non.
00:33:47 Et sur les stratégies en matière de doses de cuivre,
00:33:53 comment il fallait procéder ? Il fallait aller fort dès le début ?
00:33:58 L'idée c'est qu'il faut commencer tôt, mais que les conditions soient là,
00:34:06 ça sert à rien de traiter pour "piéter".
00:34:08 Et derrière, en général les gens vont commencer à 4-5 fois y aller,
00:34:15 ça sert à rien de partir avec des trop petites doses, partir à 50 grammes,
00:34:18 ça sert à rien, ça sert à rien.
00:34:20 Après on n'est pas obligé de partir à 400 grammes de suite,
00:34:23 les gens vont partir aux alentours de 100 grammes,
00:34:25 et on va avoir, parce qu'il y a plusieurs notions qu'ils vont avoir en tête,
00:34:28 il va y avoir l'effet de "on protège" pour ne pas avoir un début de contamination,
00:34:33 la pression ne va pas trop rapidement dans le vignoble au début de saison,
00:34:41 il va y avoir la notion de "cumulation du cuivre",
00:34:46 on commence à mettre du cuivre et on va "cumuler" et on va avoir ce cuivre
00:34:51 qui sera présent pour le gros de la période où ça va se faire déciver.
00:34:55 Et après derrière, il y a trop de gens qui ont encore de la "pression" dans leur tête,
00:35:02 c'est ce que je disais au début,
00:35:04 ils se sont dit "il faut que je tienne mes 4 kilos, il faut que je mette des petites doses,
00:35:06 que je commence plus tard", comme disait Eric,
00:35:08 je pense que la notion de "je tire, je tire" le maximum en début de saison
00:35:12 pour vous, elle ne marche pas.
00:35:13 Parce que globalement, quand on est dans une de ces stratégies-là,
00:35:15 quand on se fait attraper, les quantités qu'on met derrière pour attraper,
00:35:17 elles sont souvent phénoménales.
00:35:18 Il vaut mieux en mettre un peu plus au départ,
00:35:20 continuer de bien assurer et mettre les bonnes quantités.
00:35:24 Et en pleine fleur, là, se posent quand même des questions.
00:35:27 Alors, ça ne sert à rien de monter au-delà des 500 grammes,
00:35:30 mais il fallait bien faire les 400-500 grammes en pleine période où c'était compliqué.
00:35:35 Et bien appliquer.
00:35:37 C'est ça la difficulté, c'est qu'on peut éventuellement réduire un peu la dose
00:35:39 si on a une très bonne application.
00:35:41 D'accord.
00:35:44 J'ai une autre question, du coup j'en profite sur les différentes...
00:35:47 L'efficacité.
00:35:48 Et pour finir, on en parlera peut-être tout à l'heure,
00:35:52 je le ferai peut-être après sur la partie réglementaire prise.
00:35:54 Mais un des messages que nous on va faire passer à nos réunions
00:35:57 à partir de l'année prochaine, c'est qu'on a l'outil du vissage,
00:36:01 on va s'en servir, on est en train de gérer avec les pouvoirs publics,
00:36:03 on va savoir comment on va le gérer.
00:36:05 Mais le message qu'on va faire passer aux réunions pour l'année prochaine,
00:36:07 c'est d'utiliser les quantités que vous avez besoin.
00:36:09 On fera le bilan à la fin, on reste sur un produit qui est utilisable,
00:36:12 qui est autorisé, qui ne pose pas de problème,
00:36:14 surtout aux quantités où on les utilise.
00:36:15 Aujourd'hui, la problématique du PUF, c'est plus l'accumulation dans les sols,
00:36:18 due à un passé où, grosso modo, les anciennes générations
00:36:21 mettaient à 30 à 40 kilos par an.
00:36:23 Aujourd'hui, il faut aussi qu'on puisse avoir un outil productif qui fonctionne,
00:36:26 et c'est pour les mieux ou les conventionnels.
00:36:28 On est sur le même message, on est tous à défendre le dossier cuivre.
00:36:32 Il faut utiliser les quantités dont on a besoin.
00:36:36 On tirera le bilan à la fin.
00:36:38 Il y a des années où on a besoin d'utiliser plus.
00:36:40 Il y a des années, comme 2022, on le voit, on met une enquête chaque année
00:36:43 au programme de l'Ensemble des vignerons de France.
00:36:45 En moyenne, les vignerons ont utilisé 2 kilos de cuivre en 2022.
00:36:48 En 2023, il fallait en utiliser plus.
00:36:51 Il ne faut pas se quitter au départ.
00:36:54 Est-ce qu'il y a des efficacités différentes selon les formes de cuivre ?
00:36:57 Ce sont des questions qui reviennent entre hydroxyde sulfate, oxyde cuivre.
00:37:01 Comment dire ?
00:37:03 Il y a des différences d'activation.
00:37:08 On sait que le sulfate et l'hydroxyde s'activent à des niveaux de plus faible,
00:37:11 et l'oxyde va falloir une plus grande quantité.
00:37:13 Il va y avoir un impact, notamment sur la fin de saison.
00:37:16 On va éviter de mettre des oxydes, par exemple, si on a juste des bruits matinales
00:37:20 ou des choses comme ça qui arrivent, parce que l'oxyde ne va jamais s'activer.
00:37:24 On peut avoir des impasses de traitement à cause de ça.
00:37:26 Dans ce sens-là, ça s'en tient.
00:37:28 Dans le sens où il y a des grosses pluies, là, c'est la problématique du laissage.
00:37:32 C'est un oxyde qui colle mieux ou des cuivres dans lesquelles on va rajouter
00:37:36 des adjuvants, type terpène de bain, etc., qui collent mieux,
00:37:39 vont éventuellement permettre de garder du cuivre.
00:37:42 Mais la question qu'on se pose, et à laquelle on n'a pas complètement la réponse,
00:37:45 c'est le cuivre qui reste, est-il actif et est-il toujours actif pour protéger contre le milieu ?
00:37:51 C'est une des questions dont on n'a pas totalement la réponse.
00:37:54 Entre nous, on a par contre la réponse quand on prend 110 mm,
00:37:57 comme on a vu sur certaines zones, peu importe la formulation de cuivre,
00:38:00 les 110 mm, ils ont tout laissé, ils vont avoir 100.
00:38:04 Après, il y a quand même cette notion, on commence à l'observer sur certains produits,
00:38:07 on a des formes de cuivre un peu différentes.
00:38:09 On a les grands classiques sulfate, hydroxyde, oxyde,
00:38:11 mais on a aussi des formes qu'on peut voir par exemple dans des gaz en graisse foliaire
00:38:14 comme l'aiguille Conac, qui sont des formes beaucoup plus libres
00:38:17 et qui sont actives beaucoup plus rapidement.
00:38:20 On a des programmes de recherche pour comprendre un peu comment ça fonctionne.
00:38:23 Il y a des choses qui clignotent autour de ces produits-là.
00:38:26 On a vu des efficacités un peu meilleures avec ces produits-là,
00:38:31 pas complètement satisfaisantes, mais un peu meilleures,
00:38:33 parce que je pense qu'il y a la notion de ces produits-là,
00:38:36 notamment dans des périodes de très forte humidité tropicale.
00:38:40 Entre nous, le milieu où la sponsorisation est aussi arrivée,
00:38:43 sans forcément qu'il y ait des pluies, le matin, parce que 95 % d'humidité,
00:38:46 plus de 25 degrés, et forcément il y avait une activité.
00:38:49 Ces produits-là, entre guillemets, dont le cuivre est beaucoup plus libre,
00:38:52 peuvent avoir en partie un impact.
00:38:54 Mais alors, il nous reste à comprendre exactement comment les positionner,
00:38:57 comment les mettre.
00:38:58 On travaille sur des programmes autour de ça.
00:39:01 Un des programmes, pour vous donner un ordre d'idée,
00:39:04 c'est de remplacer pendant la période de très forte sensibilité
00:39:09 le cuivre normal par du gluconate, éventuellement.
00:39:11 On a eu des résultats plutôt intéressants.
00:39:13 Mais ça, vous retrouverez pas mal de résultats dans les programmes
00:39:15 qu'on commence à mener dans le cadre du CASDAR Résac Bio,
00:39:19 avec l'ILV et la chambre, et même sur le plan milieu.
00:39:22 C'est évident, on a prévu un gros module de meilleure compréhension
00:39:26 des formulations de cuivre et de l'implication
00:39:30 derrière sur le lessivage et la qualité du cuivre restant dans la protection.
00:39:35 C'est des choses sur lesquelles on avance et on va travailler.
00:39:39 C'est intéressant.
00:39:40 Il y a Franck Liour qui demande aussi s'il y a des alternatives
00:39:43 qui sont envisagées en bio type phosphonates.
00:39:46 Les phosphonates sont un produit chimique de synthèse.
00:39:49 Je rappelle que le préliminaire de la bio et le premier point,
00:39:53 c'est la non-utilisation de produits chimiques de synthèse.
00:39:56 Donc il est interdit de faire rentrer les phosphonates
00:39:58 dans la réglementation bio.
00:40:01 Selon vous, est-ce que des cahiers de décharge sans CMR
00:40:06 étaient tenables sur des années comme celle qu'on vient de vivre ?
00:40:11 C'est ce que je disais tout à l'heure.
00:40:17 Finalement, nous, on a voulu faire à postériori,
00:40:21 essayer de dresser ces bilans techniques,
00:40:24 de dire ce qui a marché, ce qui n'a pas marché.
00:40:27 Ceux qui ont voulu gérer des IFT ont tout entendu.
00:40:30 La gestion trop drastique des IFT, surtout en début de cycle,
00:40:35 ont été pénalisantes.
00:40:37 Les CMR, ceux qu'on peut utiliser, ont été pénalisants.
00:40:39 Mais finalement, quand on reprend le panel de nos vignerons
00:40:44 et quand on analyse froidement et pragmatiquement,
00:40:50 on s'aperçoit qu'il y a des gens en utilisant des CMR type Fall-Pell
00:40:54 qui ont échoué et d'autres qui ont réussi.
00:40:56 Certains qui ont fait d'autres stratégies.
00:41:01 Ce qui a vraiment été déterminant,
00:41:03 et je vais redire ce que je disais tout à l'heure,
00:41:05 ça a été vraiment les dates d'intervention.
00:41:07 C'est ceux qui ont été capables de se faufiler au moment important
00:41:10 et de placer des stratégies.
00:41:12 Bien sûr, de réduire au maximum les cadences,
00:41:16 mais il a été possible aujourd'hui.
00:41:19 Il y a des vignerons qui avaient des stratégies sans CMR qui sont sortis
00:41:23 et certains autres avec stratégies avec CMR qui ont malheureusement été défaillants.
00:41:29 C'est très vrai.
00:41:30 Le tout, c'est que c'est plus facile avec des produits plus lourds,
00:41:33 mais c'est l'impact environnemental qu'il faut aujourd'hui "gérer"
00:41:37 et être plus responsable.
00:41:39 Donc, c'est de trouver un bon compromis autour de ça.
00:41:42 Il y a des gens qui sont sortis en bio, mais c'est plus compliqué,
00:41:45 c'est plus difficile.
00:41:46 On va vers cette agriculture-là.
00:41:48 On va nous demander de faire attention.
00:41:50 On nous donne notre côté, on essaie de faire attention à l'or,
00:41:53 qu'on ne nous mette pas des barrières qui nous empêchent de produire.
00:41:57 Il va falloir être vigilant, mais il va falloir s'adapter.
00:42:00 On va vers une famille de produits en partie moins efficaces,
00:42:03 mais moins impactants environnementalement parlant.
00:42:05 Il va falloir s'adapter dans un contexte de changement climatique
00:42:07 qui n'est pas forcément évident.
00:42:09 Entre nous, les bio sont à peu près dans le même bateau,
00:42:12 puisque tous les produits systémiques ne fonctionnent pas sans produits de contact.
00:42:16 Aujourd'hui, dans les produits de contact,
00:42:18 le navellement causel a sauté, le méthyrambe 2-1 a été mis sur la liste,
00:42:22 il dégage, le folpel ne va pas tarder, il ne va rester que le cuivre quasiment
00:42:25 pour tout le monde.
00:42:26 Il y aura d'autres produits en conventionnel qui vont permettre d'accompagner,
00:42:29 de soulager, de faciliter un peu.
00:42:31 On se retrouvera tous dans la même situation.
00:42:34 On a d'autres questions concernant le cuivre.
00:42:39 Il y a Olivier Cornu qui nous demande quel est le pH optimal d'une bouille cuprique
00:42:43 pour qu'elle soit le plus efficace possible.
00:42:45 Est-ce qu'il y a un intérêt à mettre des adjuvants à base de latex ?
00:42:49 Sur le pH, je ne suis pas le plus grand spécialiste chimiquement parlant,
00:42:56 je ne sais pas exactement l'impact que ça peut avoir,
00:42:58 il faudrait plus interroger des purs chimistes.
00:43:01 Le latex, si ça a le même effet que les terpènes de pin,
00:43:06 un effet plus collant, etc., on a cette difficulté de savoir
00:43:11 à quelle quantité de cuivre s'active et comment ça réagit au lessivage
00:43:16 et ce qui reste après le lessivage.
00:43:19 Quelle efficacité ça a ?
00:43:21 Le cuivre restant, est-ce qu'il peut devenir vraiment actif ?
00:43:25 Est-ce qu'il protège vraiment la pénétration du champignon ?
00:43:29 Je ne sais pas la réponse.
00:43:31 Comme le disait Olivier, il vaut mieux bien placer,
00:43:37 tout le monde doit bien gérer sa pulvée,
00:43:40 plutôt que de se poser la question des adjuvants.
00:43:43 On ne réinventera pas un produit miracle, il ne faut pas se voiler la face.
00:43:47 À ce sujet, est-ce qu'il existe des cuivres secs à utiliser
00:43:52 avec du soufre sur la fleur ?
00:43:54 Ça existait, mais ce n'est plus autorisé.
00:43:57 Du coup, l'étonnage était vraiment important.
00:43:59 Après, ça marchait bien, ça avait un vrai effet séchant.
00:44:02 Mais non, le CCD n'est plus autorisé.
00:44:06 Une question de Jérémy Gravier nous demande
00:44:11 comment mesurer au mieux les humectations à la parcelle ?
00:44:14 Est-ce que vous avez des capteurs à préconiser,
00:44:17 des endroits où les placer ?
00:44:19 C'est très compliqué, parce que c'est très hétérogène.
00:44:25 On peut avoir une notion moyenne, une valeur moyenne sur la parcelle,
00:44:32 entre nous, rien n'enlève d'aller dans sa parcelle et de voir son humectation.
00:44:36 Pour moi, c'est le plus simple et le plus évident,
00:44:38 parce que le capteur, suivant les conditions météo,
00:44:40 suivant le temps où passe le vent, la pousse de la végétation,
00:44:43 il va y avoir tellement de variations, il faut pouvoir l'observer,
00:44:49 à moins d'être très riche et de pouvoir mettre une dizaine de capteurs
00:44:52 dans une parcelle, et après, il est extrapolé
00:44:54 de faire une moyenne pour l'ensemble de son exploitation.
00:44:56 Pourquoi pas, mais ça reste relatif.
00:44:59 Et finalement, aller dans ses parcelles, faire un tour de 20/15 heures,
00:45:02 éventuellement, avant d'aller traiter, pour voir l'humidité relative,
00:45:04 qu'est-ce qui est tombé, et comment rien n'enlève l'observation,
00:45:09 et d'aller dans ses vignes, c'est le plus important.
00:45:11 Il y a Angelo Galgi qui demande si la sécheresse du début d'année,
00:45:19 de février/mars 2023, a pu affaiblir le végétal
00:45:22 et le rendre plus sensible au milieu, en avril/mai.
00:45:27 Qu'est-ce que vous en pensez, Giacomo ?
00:45:29 Je pense que sans savoir, je ne pense pas, en tout cas,
00:45:37 on n'a pas remarqué dans l'aude, une majeure sensibilité
00:45:42 sur les parcelles qui ont eu du mal au démarrage,
00:45:45 donc qui avaient peu de végétation, qui avaient une pousse plus faible.
00:45:50 Au contraire, là où on a eu le plus de problèmes,
00:45:53 c'est sur des vignes qui étaient vigoureuses,
00:45:56 où il y avait énormément de végétation, des pousses très fortes,
00:46:00 notamment, par exemple, sur des tailles mécaniques,
00:46:05 où on avait une grosse masse de végétation,
00:46:09 c'est là qu'on a eu le plus de problèmes.
00:46:12 Au contraire, les vignes qui n'étaient pas irriguées,
00:46:16 ou qui avaient des pousses assez faibles,
00:46:20 au début de la campagne, étaient moins pénalisées au niveau milieu.
00:46:28 Je continue sur les questions, il y en a pas mal qui défilent,
00:46:34 et elles sont intéressantes.
00:46:35 Maxence Codevins vous demande
00:46:38 "Avez-vous des suspicions de nouvelle résistance à la méthoctradine ?"
00:46:48 On peut légitimement se poser la question,
00:46:52 et d'ailleurs même pour la campagne à venir,
00:46:54 parce que finalement, on a traité tous les produits possibles,
00:46:58 imaginables, enfin en tout cas autorisés, sur MiDouDéclaré.
00:47:01 Donc, il est clair que...
00:47:04 Nous, on a demandé qu'il y ait un suivi un peu précis là-dessus,
00:47:08 parce que ça peut être dangereux pour la campagne à venir.
00:47:13 Et puis quand même, parce que ça ne pourrait pas être résumé,
00:47:16 mais il faut quand même se rappeler que...
00:47:18 Enfin, il faut revenir au fondamentaux, le MiDou, c'est une algue,
00:47:21 donc là où il y a eu de l'eau, de l'humectation et de la chaleur,
00:47:24 il y a eu du MiDou.
00:47:26 Que ça soit lié au microclimat au niveau de la plante,
00:47:29 parce que c'est ça surtout qui a été à mon avis déterminant,
00:47:32 ou au climat en général, à un moment,
00:47:36 il n'y a pas de vignes en zone tropicale humide,
00:47:39 on sait pourquoi maintenant,
00:47:41 enfin en tout cas nous dans le sud-ouest, on sait pourquoi.
00:47:43 Donc après, il faut essayer de résister comme on peut.
00:47:47 Et puis quand même se rappeler aussi,
00:47:49 parce qu'on a entendu beaucoup de choses nous dans la campagne,
00:47:52 sur tu comprends, j'ai été contaminé par le voisin,
00:47:55 l'autre il n'a pas traité, etc.
00:47:58 Stéphane pourra en reparler mieux que moi,
00:48:01 mais il y a eu des suivis au niveau de sporulation et autres,
00:48:05 il a quand même été, en tout cas au niveau du Vénopole,
00:48:08 on a eu quelques résultats là-dessus.
00:48:10 Et finalement le milieu il reste relativement sur la parcelle,
00:48:13 ce n'est pas quelque chose qui voyage.
00:48:15 Alors il voyage, bien sûr les 30 ou 40 ou 50 premiers mètres
00:48:19 à côté d'une vigne non traitée,
00:48:21 c'est clair qu'elle est contaminée, ça c'est évident.
00:48:24 Donc c'est une chose, mais à 500 mètres de là,
00:48:27 il n'y en a plus, donc ça c'est important.
00:48:31 Donc finalement c'est bien très très localisé à la parcelle,
00:48:35 c'est là que ça se passe, et d'ailleurs l'hétérogénéité
00:48:38 à l'intérieur des propriétés ou même des appellations
00:48:41 montre bien qu'il y a eu des endroits où c'était une vraie bombe atomique,
00:48:44 sûrement des repiquages tous les 3 jours, des cycles très très rapides,
00:48:48 et d'autres endroits parce que c'était un peu plus aéré,
00:48:50 peut-être parce qu'il y avait moins de feuilles,
00:48:52 parce que ceci, parce que cela, parce que le pied de vigne est plus haut,
00:48:55 parce que je ne sais quoi, moi c'est ce qu'on observe,
00:48:58 finalement les cycles ont peut-être été plus longs,
00:49:00 ont été plus efficaces en faisant les mêmes traitements.
00:49:03 Donc voilà, c'est peut-être un aveu d'impuissance,
00:49:07 mais à un moment il faut reconnaître qu'à un moment
00:49:12 on ne peut plus faire grand-chose, malheureusement,
00:49:14 quand on a fait tout ce qu'il fallait,
00:49:17 et surtout ça pose une question que nous on a posée
00:49:19 au niveau des 3 interprofessions du Sud-Ouest,
00:49:22 où on a obtenu une fin de non-recevoir,
00:49:24 ce milieu est quand même très très lié aux conditions climatiques,
00:49:28 or il existe un système d'assurance assurancielle,
00:49:31 d'un système assurantiel qui vivait sa première année,
00:49:35 et j'ai bien peur que ce soit une année…
00:49:37 Sa dernière ?
00:49:39 Sa dernière année, il n'a pas tué l'assurance récolte,
00:49:42 la première année on avait tous dit,
00:49:44 attention il faudrait qu'on ait une bonne année 2023,
00:49:47 pour éviter de se planter pour la suite,
00:49:49 ben c'est fait, on a eu la mauvaise année,
00:49:51 un mauvais moment, donc les assurants ne fonctionnent pas là-dessus,
00:49:56 nous ayons répondu que ça ne fonctionnait pas,
00:49:58 or c'est quand même bien lié au climat, on l'a tous prouvé,
00:50:01 et tout simplement, la moyenne olympique,
00:50:03 je ne peux pas faire le débat de l'assurance récolte ici,
00:50:05 ce n'est pas l'objet, mais en tout cas on n'a plus cette protection-là,
00:50:08 donc on est relativement déni pour l'année à venir.
00:50:12 Je reprends sur ce que tu dis, il y a une vraie question,
00:50:15 on est dans certaines zones sur un incident climatique,
00:50:18 quand tu te prends une semaine avec 40 mm tous les jours,
00:50:21 tu es sur un incident climatique,
00:50:23 quand tu te prends 110 mm ou 120 mm en moins de 3 heures,
00:50:27 tu as vraiment un incident climatique,
00:50:29 tu peux faire ce que tu veux quand tu as pris 120 mm,
00:50:32 et derrière, ta vie va prendre du milieu,
00:50:34 et ça va être très compliqué, parce que tu ne peux pas re-rentrer,
00:50:36 c'est tellement émis, il y a une notion.
00:50:39 Oui, c'est évident, mais je pourrais revenir à la question
00:50:43 sur les résistances, je crois qu'il est un peu trop tôt
00:50:48 peut-être pour le dire, et j'imagine que tout le monde
00:50:51 se penche, je suis notamment à l'IFV,
00:50:54 ce qu'on constate surtout, c'est qu'on a de moins en moins de normes,
00:50:58 je ne parle pas bien en bio, mais en conventionnel,
00:51:01 la vérité c'est que, il y a 15 ans, on pouvait se permettre
00:51:06 de temps en temps d'avoir une petite erreur,
00:51:08 et on avait des moyens de venir corriger,
00:51:11 aujourd'hui, on n'a plus le droit à l'erreur,
00:51:14 c'est ça qu'on a observé.
00:51:17 On n'a plus le droit à l'erreur, mais en plus,
00:51:21 à un moment, même si on ne fait pas d'erreur,
00:51:23 on ne peut pas s'en sortir, il y a eu des moments,
00:51:26 je crois que 2023 l'a prouvé,
00:51:28 il y a des vignerons qui ont fait leur preuve depuis des années,
00:51:32 qui ont vécu des années, c'est la première année qu'on le voit
00:51:34 du milieu comme ça, 2018 c'était pas mal dans le noir,
00:51:37 mais quand même, et là, à un moment, on ne peut plus rien faire,
00:51:41 il faut quand même faire l'aveu de son impuissance,
00:51:45 la nature est la plus forte.
00:51:47 - On revient sur la notion d'incident climatique,
00:51:52 je suis désolé, mais à un moment donné,
00:51:54 quand tu prends un gel, tu sais que tu as pris le gel
00:51:56 sur ta parcelle.
00:51:58 - Nous, on est tous convaincus que nous sommes des victimes
00:52:01 d'un aléa climatique, nous en sommes tous convaincus,
00:52:03 et je crois que nous militons chacun de notre côté
00:52:06 pour faire reconnaître ce qui s'est passé
00:52:08 comme un aléa climatique.
00:52:10 Malheureusement, le constat est de voir que tout le régime
00:52:14 assurantiel a pris une décision comme un seul homme,
00:52:18 en présence du ministre, pour dire que cet aléa
00:52:22 n'est pas reconnu par le système assurantiel,
00:52:24 et effectivement, il faut qu'on se batte tous ensemble
00:52:27 pour faire évoluer ça, mais malheureusement,
00:52:31 le sujet aujourd'hui du milieu, il y a deux sujets,
00:52:35 l'assurance, effectivement, on démontre chaque jour
00:52:41 que 330 mm sur la période, on peut considérer
00:52:45 que c'est un aléa climatique, l'incapacité à rentrer
00:52:48 sur les parcelles, parce qu'on ne rentre pas
00:52:51 dans la parcelle sans risquer pour sa vie,
00:52:54 parce qu'on a retourné des tracteurs,
00:52:56 on a retourné des pulvées, c'est complètement impraticable,
00:52:59 ça tient quand même de l'aléa climatique,
00:53:01 et ça nous a empêchés de traiter, on nous renvoie toujours,
00:53:04 le système assurantiel nous renvoie toujours au fait
00:53:06 que nous avons été mauvais ignorants,
00:53:08 et que nous avons eu des milieux, et nous, nous disons non,
00:53:12 ce n'est pas tout à fait la réalité.
00:53:15 Mais pour moi, le combat n'est pas terminé sur ça,
00:53:18 je pense qu'il fallait quand même attendre d'avoir le bilan,
00:53:21 les trois présidents d'Interpro, les trois Interpro du Sud-Ouest,
00:53:24 voilà la quatrième avec l'année 20, en tout cas l'IVSO,
00:53:27 le CIVB et l'IVBD ont écrit très officiellement
00:53:30 au ministre au mois d'août, on attend toujours la réponse,
00:53:34 on a toujours une réponse, c'est les assurances
00:53:36 qui ont donné la réponse, maintenant on vous a dit
00:53:39 écoutez, objectivez ce qui s'est passé,
00:53:41 autrement dit, attendez la déclaration Bricole,
00:53:43 maintenant on sait exactement où on en est,
00:53:45 donc on va remonter au combat sans aucune difficulté.
00:53:49 Ok, et si on se projette sur 2024, avec tout ce milieu
00:53:55 l'année dernière, et même les conditions humides et douces,
00:53:59 bon douce c'est moins vrai aujourd'hui,
00:54:00 mais humides et douces du début de l'hiver,
00:54:03 est-ce qu'on peut s'attendre à une forte pression
00:54:06 au début 2024 ou pas forcément ?
00:54:08 Attention, il y a des travaux qui sont en cours,
00:54:11 notamment dans le projet Visa, pour voir l'impact
00:54:13 qu'on peut avoir de l'élimination des feuilles,
00:54:16 donc il peut y avoir un certain lien,
00:54:19 mais il n'est pas non plus si important que ça,
00:54:25 sachant que vous le savez, le milieu, il y a à la fois,
00:54:28 pendant l'hiver, on a la reproduction sexuée,
00:54:30 la reproduction asexuée, on a des cycles complètement
00:54:32 différents du milieu, donc il n'y a pas forcément
00:54:34 tout en délits en fait, et c'est pareil sur la notion
00:54:37 de résistance en 2020, il n'y a pas forcément de souche
00:54:40 de milieu plus résistante, etc.,
00:54:42 puisqu'on a des conditions sur un mélésine qui font
00:54:45 qu'elles sont optimales pour le développement du milieu,
00:54:47 ce qui s'est passé en 2023, donc ce qui jouera énormément,
00:54:49 c'est quelles conditions on va avoir au printemps
00:54:51 et pendant la fleur, l'année prochaine,
00:54:54 sur le développement de la maladie en fait,
00:54:56 c'est à temps donné.
00:54:58 Après, il y a des travaux sur ce qui est prophylaxie,
00:55:00 pendant l'hiver, etc., qui sont en cours,
00:55:02 et ça sera un outil de plus pour limiter,
00:55:04 ça ne changera pas grand-chose à la pression
00:55:06 qu'on va pouvoir avoir sur le mélésine de l'année prochaine.
00:55:09 J'ai retrouvé des cahiers de récolte des années 1928,
00:55:15 avec des années… alors là, on parle du milieu,
00:55:19 là, il n'y avait pas de CMR, il n'y avait pas d'appareil
00:55:21 de traitement qui soufflait, il y avait la sulfateuse
00:55:24 avec la bouillie bordelaise traînée derrière les bœufs
00:55:27 ou à dos, il y a eu des années de milieu…
00:55:30 ils ont eu des années de milieu catastrophiques,
00:55:32 mais où tout était emporté, suivi d'années…
00:55:35 énorme au niveau récolte, donc je ne veux pas dire
00:55:38 que c'est une preuve qu'on peut être pourri de milieu
00:55:41 une année, puis l'année suivante, rien à voir,
00:55:43 mais ça revient aux histoires de contamination
00:55:45 intra-parcellaires, à la biologie du champignon,
00:55:47 effectivement, on ne voit pas de raison qu'une année
00:55:52 de forte pression de milieu en génère une suivante.
00:55:56 S'il n'y a pas les conditions climatiques,
00:55:58 si le sol se fait sec toute l'année,
00:56:01 il n'y aura pas de milieu l'année prochaine,
00:56:02 c'est à peu près certain.
00:56:04 J'ai une remarque également, il y a un viticulteur
00:56:10 qui a remarqué que les merlots qui ont été taillés
00:56:14 tardivement pour limiter les effets du gel printanier
00:56:16 ont été plus impactés par le milieu.
00:56:18 Est-ce que c'est quelque chose que vous avez observé également ?
00:56:21 C'est des prises sensibles, tout dépend quand est-ce
00:56:23 qu'est tombée la pluie, si la pluie est tombée
00:56:25 sur ces parcellaires en plein moment de la fleur,
00:56:27 en pleine sensibilité, ça joue, et on sait que la taille
00:56:30 va influencer sur le cycle de la vigne et le moment
00:56:33 où on va être en floraison.
00:56:35 Donc oui, il y a un effet.
00:56:37 Après, ça aurait pu être dans l'autre sens.
00:56:39 Ça aurait pu être en avance, sortir plus tôt et puis s'en sortir.
00:56:41 Donc c'est la roulette.
00:56:45 Je vous rappelle quand même que taillée tôt ou taillée tard,
00:56:49 ça joue effectivement au débourrement.
00:56:52 On a eu un cycle tellement rapide, il faut quand même se rappeler
00:56:54 que la floraison a eu lieu en 3 ou 4 jours.
00:56:57 Donc c'était tellement rapide, la vigne,
00:57:00 là elle était éblouissante de santé.
00:57:03 Ça a été une année fantastique pour la vigne.
00:57:06 S'il n'y avait pas de maladie à la vigne,
00:57:08 c'est un truc extraordinaire.
00:57:10 Donc finalement, on est arrivé que les vignes soient taillées
00:57:13 tôt ou tard, on était au stade tout à fleurie,
00:57:16 pas en même temps mais pas loin, on était à un stade où finalement
00:57:19 on avait la sensibilité et c'est pas ça qui a joué vraiment.
00:57:25 Très bien, merci.
00:57:27 Peut-être une dernière question avant que Stéphane vous nous fassiez
00:57:30 un petit topo sur l'aspect réglementaire.
00:57:34 J'ai une question sur le travail du sol.
00:57:37 Quels sont les impacts des sols travaillés sous les rangs par rapport
00:57:40 à la pression mildue ? L'herbe peut-elle être un atout en la maîtrisant ?
00:57:48 Oui bien sûr, si tu veux je peux répondre.
00:57:51 Bien sûr, l'impact du travail du sol peut jouer sur différents paramètres.
00:58:01 Déjà sur la possibilité de pouvoir traiter au pas,
00:58:05 parce que des sols travaillés forcément l'importance est moindre,
00:58:09 donc les tracteurs patinent et tout, on ne peut pas rentrer dans les parcelles.
00:58:14 Et il y a aussi un effet de faire remonter un peu l'humidité.
00:58:19 Donc il y a un effet d'augmentation de l'humidité autour de la zone fructifère.
00:58:25 Et bien sûr l'énervement cette année-là, en 2023,
00:58:30 c'était plutôt aussi bien maîtrisé, c'était plutôt un atout,
00:58:34 parce que ça a permis justement de garder une portance
00:58:39 et pouvoir rentrer au bon moment pour pouvoir faire les traitements.
00:58:44 Après sous le rang, la problématique c'est assez complexe.
00:58:47 Il faut avoir la notion de gestion de la vigueur,
00:58:49 ça peut ralentir un peu la vigueur, cette année on avait besoin d'un peu moins,
00:58:52 donc ça peut être éventuellement intéressant.
00:58:54 Mais par contre il ne faut pas avoir besoin d'intervenir au moment de grande sensibilité
00:58:58 pour gérer cette herbe parce qu'elle est montée trop haut.
00:59:00 C'était toute la difficulté de cette année de savoir comment gérer cette herbe sous le rang,
00:59:04 à quel moment la gérer pour qu'elle soit plus efficace.
00:59:07 Cette année j'aurais tendance à dire qu'il valait mieux à la limite laisser un peu pousser
00:59:10 et puis reprendre après derrière, plus compliqué à reprendre pour le coup,
00:59:13 mais reprendre derrière pour assurer justement la période de sécheresse derrière
00:59:17 pour avoir moins d'énervement.
00:59:19 C'était ça la grande difficulté de l'année en fait.
00:59:21 Oui, ce qu'on peut dire c'est que rejouer le match en hiver, au mois de janvier, c'est toujours facile.
00:59:27 C'est ça.
00:59:28 Quand on est dans le bain, on peut toujours dire si on avait su ceci, cela,
00:59:33 en fait les plus derniers, quoi qu'on fasse de toute façon, on pourrait y passer.
00:59:37 Par contre ce qui est certain, c'est qu'en zone sud-ouest, ça c'est évident en zone océanique,
00:59:42 il faut avoir des rangs enherbés, un rang sur deux enherbés, c'est le minimum à faire,
00:59:46 parce qu'il est trop dangereux, on est sûr de passer tout le temps avec de l'herbe.
00:59:51 Il n'y a plus grand monde d'ailleurs, peut-être dans certaines zones de densité très forte,
00:59:58 mais il n'y a plus grand monde qui a les lignes entièrement travaillées.
01:00:01 Ça prouve bien, alors on peut penser que la sécheresse est un facteur contre-dominant,
01:00:06 en tout cas ça prouve bien que de toute façon, et on a tous appris ça de nos anciens,
01:00:10 il faut un rang sur deux en herbe, parce que c'était impossible de s'en sortir cette année
01:00:15 avec des lignes entièrement travaillées.
01:00:18 Là la question était vraiment de Soudran, et je pense que la grande leçon qu'il faut retenir cette année,
01:00:23 c'est que pendant la période où ça a explosé, où c'était compliqué en mai-juin,
01:00:27 il ne valait mieux pas toucher Soudran, soit on avait pu intervenir avant,
01:00:30 et le mettre à propre avant, soit pendant la période mai-juin,
01:00:33 il ne fallait pas les toucher.
01:00:36 D'ailleurs, pour rebondir là-dessus sur le travail du cavaillon,
01:00:40 dès qu'on peut, le plus tôt possible, l'année dernière c'était assez favorable,
01:00:44 parce qu'en février-mars on a pu travailler le cavaillon et remettre tout ça à propre,
01:00:48 cette année ça va peut-être être un peu plus compliqué,
01:00:51 et dès qu'on peut intervenir le plus tôt possible c'est le mieux,
01:00:54 quitte à laisser la ligne tranquille après, de toute façon,
01:00:56 on l'a forcément laissé tranquille parce qu'on n'avait plus le temps,
01:00:59 on ne pouvait plus y arriver, et ça a été un peu bénéfique quelque part,
01:01:03 parce qu'aller trop travailler le cavaillon dans des conditions pareilles,
01:01:06 ce n'était pas possible.
01:01:08 C'était dangereux.
01:01:10 Très bien, merci beaucoup à tous.
01:01:13 Peut-être pour terminer, Stéphane, un petit point sur la réglementation cuivre.
01:01:18 Quelques éléments.
01:01:23 Je pense que tout le monde en a entendu parler,
01:01:28 mais sur la phase SP1 qui est présente sur un certain nombre de produits cupriques,
01:01:32 qui vient d'être révolgué, on a obtenu,
01:01:35 ce n'est pas un arrêté transversal, mais on a une dérogation,
01:01:39 jusqu'à la sortie de toutes les nouvelles AMM,
01:01:42 on ne peut pas dépasser les 4 kg de produits cupriques
01:01:46 qu'avec les produits qui ont la phase SP1 cumulée.
01:01:50 C'est plus valable sur l'ensemble des produits cupriques.
01:01:52 Jusqu'à présent, on utilisait un produit avec une phase SP1,
01:01:55 sur l'exploitation on ne pouvait plus dépasser les 4 kg.
01:01:58 Là, maintenant, on ne pourra plus dépasser les 4 kg en produits cumulés de phase SP1.
01:02:03 S'il y en a qui ont besoin de plus d'informations,
01:02:05 il faut pas hésiter à me contacter là-dessus.
01:02:07 La question du vissage va revenir quand on va avoir les nouvelles AMM,
01:02:11 notamment tous les produits cupriques qu'on utilise,
01:02:13 aujourd'hui un chanflot, la bouillie, des res disperses, etc.
01:02:18 Celles-là n'ont pas eu de renouvellement AMM,
01:02:21 elles sont censées tomber, ça fait juste 4 ou 5 ans qu'on nous dit qu'elles vont tomber,
01:02:25 certains produits, à chaque fois qu'on révise la matière cuivre,
01:02:29 on est censé avoir des nouvelles AMM.
01:02:31 On a eu une révision en 2009, on a eu une révision en 2018.
01:02:35 Certains produits cupriques n'ont pas eu de nouvelle AMM depuis 2009.
01:02:39 On a un retard à l'ANSES sur un grand nombre de spécialités cupriques.
01:02:44 On attend ces AMM, on aimerait bien savoir où on va.
01:02:49 C'est l'ANSES qui met la phrase d'espérance sur les autorisations de mise sur le marché.
01:02:57 Entre nous, on ne connaît pas complètement les critères,
01:03:02 et surtout les firmes, au jour d'aujourd'hui, ne peuvent pas demander de vissage
01:03:07 parce qu'elles n'ont pas les critères pour demander de vissage auprès de l'ANSES.
01:03:11 On a une vraie problématique de transparence et de comment ça fonctionne.
01:03:15 Une des réponses des pouvoirs publics, c'est que le dossier de la phrase d'espérance
01:03:19 sur les autorisations de mise sur le marché est politique.
01:03:22 On a un dossier politique à gérer pour la sortie de nouvelles AMM
01:03:26 et pour les nouvelles spécialités cupriques qui posent problème.
01:03:29 C'est une vraie problématique parce que les nouvelles spécialités cupriques
01:03:32 qui sortent en général, c'est les plus performantes, c'est les dernières.
01:03:35 Chez Desvigneron, on fait exprès d'utiliser des produits cupriques
01:03:38 avec des phrases d'espérance parce qu'en général, ils sont mieux formulés,
01:03:40 ils sont plus efficaces et ils résistent un peu mieux au lessivage.
01:03:43 Ces nouveaux produits qui viennent d'arriver sur le marché,
01:03:45 ils prennent directement la phrase d'espérance.
01:03:47 Donc, Lesvigneron ne s'en sert pas et il reste sur les anciens produits.
01:03:49 C'est un peu le chat qui se mord la queue.
01:03:52 Il y a un problème de fond.
01:03:54 Donc là, il y a un vrai travail politique à faire sur ces questions-là.
01:03:58 Il va falloir se poser la question de comment on va gérer le vissage.
01:04:01 Le vissage a commencé en 2018.
01:04:03 Normalement, les premiers contrôles, c'est à partir de 2025.
01:04:06 Mais avec les quantités qui ont été utilisées cette année,
01:04:09 je pense que dès 2024, on va avoir des gens qui vont dépasser
01:04:12 les 28 kilos par hectare et par an sur 7 ans.
01:04:15 Donc, qu'est-ce qui se passe ?
01:04:17 C'est quoi les sanctions ?
01:04:19 Qu'est-ce qui peut arriver aux vignons derrière ?
01:04:21 Ils sont mieux en conventionnel.
01:04:22 Ce sera la charge principalement de la protection des végétaux et industriales
01:04:27 entre guillemets dans les régions de gérer comment ça sera mis en œuvre.
01:04:30 Mais ce qu'on voudrait savoir aujourd'hui, c'est quel impact derrière.
01:04:32 Alors, pour l'instant, si on regarde la réglementation,
01:04:34 c'est rappel à la loi et éventuellement, perdre une partie des EDPAC.
01:04:38 Mais on aimerait bien savoir où on va exactement
01:04:40 et comment vont être gérés ces contrôles de lissage.
01:04:44 L'autre question qu'on a, c'est comment ça va être géré en bio.
01:04:48 En bio, c'est quand même resté en partie dans le règlement.
01:04:52 Le lissage est présent dans la réglementation bio,
01:04:54 donc il va falloir le contrôler.
01:04:56 Après, la réglementation bio, elle est sortie en 2022.
01:04:58 Donc, l'INAO doit nous répondre.
01:05:00 Pour eux, on commence le calcul du lissage qu'à partir de 2022.
01:05:03 Ça, c'est encore à préciser.
01:05:04 On est en gestion avec l'ACNA, l'ALINA pour valider.
01:05:08 Et puis derrière, c'est qu'elle fonctionne pour un emmendement,
01:05:13 pour un dépassement de lissage, sachant qu'on reste sur un produit
01:05:15 autorisé en bio qui ne pose pas de problème.
01:05:18 C'est toutes ces questions à lesquelles il faut qu'on réponde.
01:05:20 Par contre, dans les bonnes nouvelles, si on remonte un petit peu plus haut,
01:05:23 vous savez que le PIB a été mis sur la liste des produits à substituer.
01:05:27 A priori, il y a une révision de la réglementation des produits à substituer.
01:05:32 La tasse de force du PIB au niveau européen est assez optimiste
01:05:38 sur le fait que le PIB pourrait sortir de la liste des produits à substituer.
01:05:43 Pour être sur la liste des produits à substituer,
01:05:45 il faut que le produit soit à la fois toxique et permanent.
01:05:51 Or, le PIB, quand il est dans sa forme toxique, il n'est pas permanent.
01:05:54 Et quand il est dans sa forme permanente, il n'est pas toxique.
01:05:57 C'est un peu complexe, mais globalement, l'idée, c'est qu'à priori,
01:06:00 le PIB va sortir de la liste de substitution, ce qui est plutôt une bonne nouvelle,
01:06:03 qui va nous aider dans les dossiers de remontage, etc.
01:06:07 La réglementation, vous en avez tous entendu parler,
01:06:09 mais il y a cette question de qu'est-ce qu'on va faire dans les zones de non-traitement
01:06:12 et qu'est-ce qu'on va pouvoir utiliser.
01:06:14 On avait bien avancé, le cuivre avait été rentré en dérogation.
01:06:17 C'est dommage que le texte en partie sur cette partie-là n'ait pas été voté
01:06:20 parce qu'on avait eu une bonne avancée sur cette question-là
01:06:22 pour garder des produits pour gérer dans les zones non-traitées.
01:06:25 Par contre, le gros texte qui risque de nous poser problème,
01:06:28 c'est le texte SOL, sur le SOL comme préparation à l'Europe.
01:06:33 Là, ça va être beaucoup plus compliqué.
01:06:35 Globalement, dans la tête de la commission, il ne faut plus rien mettre sur les SOL
01:06:39 ou alors il faut pouvoir le sortir.
01:06:41 Ça va commencer à être très compliqué.
01:06:43 Là, c'est un règlement qui va falloir s'y mettre de très près.
01:06:46 On n'a pas toutes les réponses sur cette question-là.
01:06:48 Il y a encore beaucoup d'interrogations, ce n'est pas totalement en vain.
01:06:50 Par contre, d'ores et déjà, c'est que la révision du dossier cuivre
01:06:53 qui devait avoir lieu en 2025, elle sera repoussée au moins à 2027
01:06:57 parce qu'il y a eu mise en place d'une nouvelle procédure pour valider les produits.
01:07:05 L'Europe a pris beaucoup de retard, donc ils ont déjà repoussé de deux ans
01:07:09 à la réévaluation du dossier cuivre.
01:07:11 C'est un dossier qu'on va continuer à suivre pour garder un outil pour les venir encore.
01:07:19 OK. Merci beaucoup Stéphane pour ce complément d'informations.
01:07:24 Je vois qu'il est déjà midi 10 quasiment.
01:07:27 Le moment va être venu de nous quitter.
01:07:31 Merci beaucoup à tous les quatre et merci à nos participants.
01:07:36 Si jamais il y a des questions qui vous viennent à postériori
01:07:40 ou que vous auriez aimé poser, que vous n'avez pas posé,
01:07:42 n'hésitez pas à m'envoyer un mail à redaction@letitisfaire.com.
01:07:46 Je la retransmettrai à Stéphane, Vivi ou Eric.
01:07:52 Le cas est chiant.
01:07:54 Dernière chose à vous dire, le webinaire sera disponible en replay
01:07:59 sur le site de Letitisfaire à priori demain ou après-demain.
01:08:04 Donc n'hésitez pas à le partager ou le visionner à nouveau.
01:08:08 Je vous souhaite tous les meilleurs à nouveau pour ce début 2024
01:08:12 et une très bonne journée.
01:08:14 Encore merci à tous.
01:08:17 Merci beaucoup.
01:08:19 Merci.
01:08:20 Au revoir.
01:08:21 Au revoir.
01:08:22 Au revoir.
01:08:23 Au revoir.
01:08:24 Merci.
01:08:25 Merci d'avoir regardé cette vidéo !