• il y a 10 mois
Avec Stéphane Pichon, Président de l’Ordre régional des pharmaciens en PACA

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-01-12##

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Transcription
00:00 7h46, Sud Radio vous explique. Les cadeaux d'Urgo au pharmacien, c'est quoi le problème ?
00:05 L'ex-ministre de la Santé Agnès Firmin-Lebaudot a été rattrapée par une histoire de cadeaux, vous savez,
00:11 alors qu'elle était pharmacienne, elle a été entendue cette semaine.
00:14 Nous sommes avec Stéphane Pichon, qui est président de l'Ordre Régional des Pharmaciens en PACA.
00:19 Bonjour Stéphane Pichon.
00:20 - Oui bonjour, en PACA et en Corse.
00:22 - Et en PACA et en Corse. Il faut le signaler et le préciser, parce qu'en plus on nous écoute beaucoup en Corse.
00:28 - Bien sûr. Alors pourquoi, première question, pourquoi les pharmaciens acceptaient ces cadeaux de la part d'Urgo,
00:37 mais ça se fait peut-être avec d'autres ?
00:39 - Ecoutez, cette loi anti-cadeaux, elle a été durcie en 2017, elle avait été faite dans les années 90 pour les médecins,
00:45 et pour éviter qu'il y ait des prescriptions de médicaments uniques, et donc que les patients n'aient qu'un seul type de produit par exemple.
00:53 Cette loi, c'est-à-dire, elle s'est appliquée en 20 ans, le laboratoire Urgo est un vendeur de médicaments,
00:59 mais surtout de compresses par exemple. Ce qu'on appelle des cadeaux de voie, elle s'est appliquée sur les compresses.
01:04 Donc c'est vrai qu'il n'y a jamais eu de patient lésé au sens strict du terme, c'est une erreur économique, mais pas une erreur sanitaire.
01:10 Et c'est vrai que le laboratoire arrivait dans les pharmacies avec des catalogues de produits en disant,
01:17 si vous abandonnez votre remise commerciale, à la place, choisissez des produits sur ce catalogue,
01:23 et en gros, ils basculaient la remise commerciale sur une remise "produits", sur des cadeaux entre guillemets "produits".
01:30 - Oui, d'accord. Bon, c'était pourquoi ? Pour accroître leur marge ? Et puis leur... le marché en fait, c'est ça ?
01:37 - Oui, c'était peut-être pour... Je crois que le laboratoire Urgo a été condamné à une forte condamnation,
01:41 de plus d'un million et demi d'euros, et quelque part, ils ont été condamnés pour concurrence déloyale vis-à-vis des autres fabricants de compresses,
01:48 parce qu'en fin de compte, avec ce système-là, ils permettaient aux pharmaciens d'obtenir des produits qui n'étaient pas de la remise,
01:55 et au détriment d'autres laboratoires, parce que le pharmacien les choisir peut-être ponctuellement, tel le laboratoire Urgo,
02:01 pour obtenir, comme vous le disiez, éventuellement des campagnes.
02:05 C'est vrai que l'ex-ministre de la Santé a eu pour, semble-t-il, 20 000 euros de cadeau entre 2015 et 2021,
02:13 donc c'est vrai que c'est une erreur de fonctionnement. Elle n'a pas été très regardante sur cette loi anti-cadeau,
02:23 mais il faut le ramener à la période 2015-2021, et sur la durée, et sur le système d'affaires de la pharmacie.
02:29 - Est-ce que vous craignez un petit peu pour la confiance, justement, en les pharmaciens, de la part des Français,
02:34 qui se disent "oui, vous me proposez plutôt tel produit que tel autre, vous le mettez en évidence,
02:39 je n'ai pas forcément confiance dans ce que vous me vendez, vous me conseillez".
02:44 - Déjà, les produits vendus par les pharmaciens, c'est des produits avec l'autorisation de mise sur le marché,
02:49 qu'est-ce que ce soit le laboratoire, c'est la MSM qui le décide. Après, de toute façon, vous voyez, par exemple,
02:53 je vais vous donner un exemple très concret, vous avez un sirop contre la toux, ils ont tous la même formule,
02:58 c'est vrai que, quelle que soit la loi anti-cadeau ou pas, vous allez prendre des produits avec lesquels vous allez le mieux négocier un marché.
03:05 C'est le fonctionnement d'une économie. Mais quelque part, le patient ne sera jamais lésé ou mis en danger.
03:13 Et au contraire, quand vous allez passer à un marché de remise, vous allez plus baisser vos prix.
03:18 Donc peut-être que le patient, lui, sera encore plus avantagé.
03:21 - Bon, donc, finalement... - C'est une erreur, certes, mais qui est énormément poussée par un gros laboratoire
03:31 dans lequel les pharmaciens avaient confiance. Je pense que le problème, il est plus dans le fait que les pharmaciens
03:35 n'ont plus confiance dans cette industrie-là, qui n'a pas arrêté de les mettre en difficulté.
03:41 - Oui, oui, bon, ça a soulevé un problème et ça a permis peut-être de faire le ménage.
03:46 - Exactement. Et ça a permis à chacun de se mettre dans le droit chemin en se disant "si j'avais oublié cette loi, ça me la rappelle".
03:53 - Oui, oui, complètement. Merci en tout cas, Stéphane Pichon, président de l'Ordre Régional des Pharmaciens en PACA, en Corse aussi.
04:01 - Merci beaucoup et bonne journée à tout le monde. - Oui, bonne journée aussi.
04:04 Je salue au passage d'ailleurs l'ensemble des auditeurs, et ils sont de plus en plus nombreux dans cette région PACA
04:10 comme dans les autres régions de France, vous êtes de plus en plus nombreux à nous écouter, ça nous fait plaisir, chaud au cœur,
04:17 et ça nous conforte dans cette idée d'avoir le parlons vrai de Sud Radio. Dans un instant, on va parler de la montagne, du ski, dans les Pyrénées notamment,
04:28 et puis on aura notre gagnant ou notre gagnante, on va voir. Suspense, juste avant le journal de 8h.
04:32 de l'heure.

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