• il y a 10 mois
En avant l'éco, la chronique de Philippe Spanghero.

Le thème de la chronique ce soir : Netflix va-t-il propulser la popularité du rugby

Plusieurs questions posés ensuite dans la partie débat :
- Que peut apporter une série Netflix au rugby ?
- Peut-elle relancer l'attrait du Tournoi des 6 Nations dans des zones où le rugby est en voie de développement ?
- Peut-elle être aussi bénéfique qu'elle le fut pour la Formule 1 ?
- Porter des flocages nominatifs pour ce Tournoi 2024 va-t-il dans ce sens ?

Partie débat : La starification du rugbyman est-elle profitable au rugby ?

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##RUGBY_ECOEXPERT-2023-01-12##

Category

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Sport
Transcription
00:00 C'est un homme à vendre, ça il s'appelle un homme à vendre ? Ouais.
00:02 Sud Radio, LA radio du rugby.
00:05 Vous êtes un million, vous êtes charmant en fait.
00:09 Vous voyez ce que ça fait déjà un million, Larmina ?
00:11 Où est l'argent ? Où est l'argent ?
00:13 Je trouve un peu de noir, mais c'est un lien de ciel.
00:15 En fait, je viens de retirer de l'argent.
00:27 Netflix va-t-il propulser la popularité du rugby ?
00:30 C'est la question qu'on va se poser avec Fidus Fangiro.
00:33 La plateforme de vidéo Netflix va diffuser le 24 janvier sa série sur le tournoi Destination 2023,
00:38 après la Formule 1 et le Tour de France.
00:41 Pourquoi un tel choix ?
00:43 Qu'est-ce qui a motivé ce choix-là ?
00:45 Et que peut apporter la série Netflix au rugby, Fidus Fangiro ?
00:48 Alors, pourquoi ce choix ?
00:51 Je pense que tous les grands sports majeurs et les grandes compétitions
00:55 ont regardé avec beaucoup d'attention ce qui s'est passé avec la Formule 1,
00:59 le Drive to Survive, qui a commencé en 2019.
01:03 Parce que le succès de cette série a été complètement hallucinant.
01:07 C'est le groupe Liberty Media qui avait racheté les droits de la F1 en 2016,
01:11 qui a pris cette initiative,
01:13 et qui a permis d'aller au-delà des espérances en termes de rajeunissement de l'audience,
01:19 en termes d'élargissement de la cible de la F1,
01:22 et en termes d'impact médiatique de cette compétition.
01:26 Et donc, tous les sports essaient de reproduire ça.
01:29 L'enjeu du rugby, il est clair, je le répète souvent,
01:32 c'est CVC, le fonds d'investissement qu'avait la Formule 1 avant Liberty Media,
01:37 qui a racheté les droits du tournoi Destination.
01:40 Et l'enjeu de CVC, il est d'améliorer le produit,
01:44 de le rendre mieux marketé, d'aller en tirer des revenus.
01:49 Et quand on analyse ce qui se passe dans le rugby et dans le tournoi Destination,
01:53 d'abord en quelques mots, en préambule,
01:56 on parle quand même d'une des plus grandes marques du sport mondial
02:00 en termes d'événements annuels dans l'hémisphère nord.
02:03 On a une compétition très bien identifiée, avec une histoire très ancrée.
02:08 Donc ça, c'est une base intéressante à travailler d'un point de vue marketing.
02:12 Après, aujourd'hui, les revenus, ils viennent d'où ?
02:15 Ils viennent de la billetterie.
02:17 Là, sur la billetterie, il n'y a quasiment aucun levier.
02:20 On joue à guichet fermé tous les matchs, dans tous les stades.
02:24 Les prix de billets sont déjà élevés.
02:27 Donc il y a peu de levier.
02:29 Les leviers qui nous restent, ils sont sur la valorisation des droits télé
02:33 et ils sont sur la valorisation des produits sponsoring.
02:36 Et donc, c'est en ça qu'une série Netflix sur le tournoi Destination,
02:41 si elle avait l'impact, même en moindre mesure,
02:43 qu'a eu l'impact de Drive to Survive sur la Formule 1, permettrait de faire.
02:48 En élargissant l'audience, en rajeunissant l'audience
02:51 et en allant chercher des nouveaux prospects passionnés de rugby,
02:55 on pourrait beaucoup mieux vendre et les droits télé et les droits marketing.
02:59 Et c'est ce que cherche à faire très certainement CWC et Destination par cette initiative.
03:04 Il y a quand même un défi pour Netflix, Félix Ponguero,
03:07 c'est que tu as le plus vieux tournoi de rugby au monde, le tournoi Destination,
03:11 qui est quand même un marronnier, qui revient chaque année à la même période,
03:17 avec les mêmes participants.
03:19 Comment événementialiser un tournoi qui a lieu chaque année au même moment,
03:24 avec les mêmes participants ?
03:25 Il faut raconter une histoire pour chaque année, ce n'est pas non plus évident.
03:31 Le sujet, ce n'est pas la temporalité, parce qu'il se passe la même chose en Formule 1.
03:36 Le sujet pour moi, c'est la dramaturgie.
03:39 En fait, ce qui a créé le succès, la popularité de Drive to Survive,
03:45 c'est le voyeurisme, entre guillemets, c'est-à-dire ce qui se passe dans les coulisses,
03:51 la tension entre les pilotes exacerbée.
03:54 C'est pour ça que beaucoup de pilotes ont refusé au fil des ans de participer à la série,
03:59 en disant que tout ça était beaucoup trop scénarisé pour renforcer la dramaturgie.
04:04 C'est les personnalités des patronnes des curies, c'est ça qui a fait le succès.
04:09 Ce n'est pas tant la partie sport en elle-même.
04:13 La vraie question, c'est est-ce qu'on est capable de trouver ça dans le rugby ?
04:17 Cette dramaturgie, cette...
04:22 Je pense que oui, dans les vestiaires, dans les coulisses,
04:25 mais est-ce qu'on ouvre autant les portes à Netflix dans le rugby ?
04:29 Est-ce que toi, tu sais si la Fédé française a été ouverte là-dessus ?
04:33 Comment ça s'est passé ?
04:35 Parce que j'ai quand même du mal à imaginer Fabien Galtier accepter ce genre de choses.
04:39 Peut-être que je me trompe.
04:41 Moi aussi, parce que Fabien Galtier, il n'y a pas d'intérêt direct.
04:45 Donc il faut préserver aussi...
04:48 Peut-être que c'est contrat cumul dans les revues de Ducie Nation ?
04:53 Alors non, je ne crois pas qu'il y ait...
04:55 Enfin, il doit y avoir un cahier des charges.
04:57 Mais tu ne peux pas imposer aux sélections d'aller aussi loin dans le voyeurisme.
05:02 Donc après, je pense que c'est subtil.
05:07 Il faut que les équipes de prod s'intègrent bien.
05:11 Il faut qu'elles arrivent à se faire distraite.
05:14 Parce que de toute façon, ce qui fera le succès, c'est la vie en coulisses.
05:19 C'est-à-dire ce qu'on ne voit pas à la télé, ce dont on entend peu parler,
05:22 et qui soit le mieux possible mis en scène.
05:27 Et c'est ce qui fera le succès.
05:29 Moi, la temporalité, c'est-à-dire de ce tournoi qui revient tous les ans, ça ne me fait pas peur.
05:34 La vraie question, c'est les personnages.
05:36 S'identifier aux personnages, à la dramaturgie des scénarios,
05:40 à l'intensité des matchs, qu'on arrive à la ressentir,
05:44 qu'on arrive à voir un peu ce qui se passe pour les joueurs en termes d'émotion.
05:50 Et c'est ce qui a réussi à faire Drive to Survive, et honnêtement, qui est assez exceptionnel.
05:54 Quand je regardais, pour préparer la chronique, l'impact chiffre, c'est hallucinant.
06:01 C'est-à-dire que la deuxième saison a fait 50% de plus que la première, qui était déjà un carton.
06:09 Le taux de lecture est très élevé par rapport à ce qui se passe d'habitude pour les séries Netflix.
06:16 Et puis ça fait des abonnements dans tous les sens à Canal+.
06:20 Des abonnements dans tous les sens à Canal+ derrière,
06:23 parce que ça a amené des gens à la Formule 1.
06:27 On est passé de 36 ans de moyenne d'âge du public à 32 ans.
06:31 On a rajeuni avec un public plus large, plus consommateur de réseaux sociaux, de contenus, etc.
06:37 Et puis surtout, la valorisation en bourse de Liberty Media, qui a racheté les droits de la F1,
06:42 suite à la série Drive to Survive, a pris 50%.
06:46 Ah ouais, c'est énorme.
06:49 C'est absolument énorme.
06:51 Est-ce qu'on peut imaginer, parce que ça a été choisi,
06:54 il y aura donc des flocages sur les maillots des joueurs durant ce tournée de destination ?
06:59 Est-ce que porter des flocages nominatifs, ça va dans le sens de la diffusion d'un tel rendez-vous,
07:05 de l'accessibilité à ce sport ?
07:09 Est-ce que tu vois une sorte de cause à effet ?
07:12 Je vois clairement une relation de cause à effet.
07:17 S'il n'y a pas l'enjeu de cette série Netflix, de la création d'un storytelling
07:23 avec un média très fort autour des joueurs, il n'y avait pas grand intérêt d'automatiser les noms.
07:30 On a eu un débat sur le sujet par rapport à ce que ça pouvait générer d'un point de vue marketing,
07:34 la vente de maillots, etc.
07:36 J'étais assez sceptique par rapport à ça.
07:38 Donc clairement, l'enjeu n'est pas là.
07:41 Il n'est qu'un public qui ne connaît pas bien les joueurs,
07:43 qui puisse les identifier plus facilement au fil de la série avec les noms sur les maillots.
07:49 Juste avant d'entrer dans le débat, tour de table très rapide.
07:54 Quel est le moment du tournoi Destination 2023 que vous avez hâte de revoir sur Netflix ?
07:59 Quentin, qui a benis ?
08:01 Moi j'ai choisi, c'est la victoire à Twickenham, le carton à Twickenham de l'équipe de France.
08:08 Moi je suis d'accord.
08:10 Les vestiaires après défaite aussi ça peut être...
08:13 Moi perso, c'est l'après France-Irlande.
08:17 Tu vois, c'est ce que je dis, les vestiaires après défaite de ce match-là, ça peut être quelque chose aussi.
08:24 Au-delà de ça, de ce qu'Omman a dit,
08:28 ça a été le match qui physiquement a le plus marqué les joueurs de toute leur carrière.
08:35 Ah ouais, quand même à ce point-là.
08:39 Donc on a hâte de voir ça.
08:41 Question débat.
08:42 Et là, j'ouvre la discussion à tout le monde, à Clément, à Quentin et à Philippe.
08:47 La starification du rugbyman, quand je parle du rugbyman, de l'individu,
08:52 est-elle profitable au sport collectif qu'est le rugby ?
08:55 Parce qu'on connaît ce genre de production.
08:57 Quand une production trouve des "bons clients",
09:01 donc des joueurs qui ont de la goye, qui ont quelque chose,
09:04 qui ont des adversités, des choses,
09:06 ils vont se concentrer sur certains joueurs.
09:08 Évidemment, ce n'est pas tous les joueurs qui vont avoir la lumière.
09:10 Donc on va starifier, on va mettre de la lumière sur certains individus.
09:15 Est-ce que c'est profitable au rugby, sport collectif par excellence ?
09:19 C'est une question un peu philosophique.
09:20 J'aimerais bien avoir votre avis.
09:22 Quentin Kébeniss.
09:23 Mais après, le fait aussi de mettre les noms sur les maillots, ça amène ça aussi.
09:27 De donner plus d'importance à la personne qu'à l'équipe elle-même.
09:32 Est-ce que le rugby va être grandi de cette starification,
09:36 de ce focus sur les individus, selon toi ?
09:39 Économiquement peut-être, mais qu'est-ce que tu en as à dire ?
09:41 C'est la société qui évolue comme ça aussi.
09:43 On glorifie un petit peu tout le monde et tout et n'importe quoi.
09:47 Donc pourquoi le rugby échapperait à cette règle ?
09:51 Félix Panguirau, est-ce que cette starification du rugbyman
09:55 en termes d'individu, est-elle profitable au rugby ?
09:59 Je suis assez persuadé que oui, avec une certaine limite à ne pas franchir.
10:05 Comme on a pu la franchir avec Antoine Dupont, par exemple,
10:08 pendant la Coupe du Monde, où quand les langues se sont déliées,
10:11 des joueurs n'en voulaient pas à Antoine Dupont,
10:13 mais trouvaient qu'on était allé trop loin.
10:16 Mais là, je pense qu'il y a eu une hystérie par l'événement
10:20 qui était la Coupe du Monde chez nous, et qui a dépassé un peu l'entendement.
10:24 Mais malgré tout, on sait très bien que dans le rugby,
10:27 quand on manque de tête d'affiche, le produit est moins facile à vendre.
10:32 Donc la finalité de tout ça, c'est de rendre le produit attractif.
10:36 Et pour amener des gens qui ne connaissent pas ce sport à le découvrir,
10:39 ça passe par la découverte de ces grandes figures.
10:43 Clément, ton avis ?
10:46 Je rejoins Philippe sur tout ce qu'il a dit à la fin.
10:49 La question que je me pose, c'est est-ce que la starification du rugby
10:52 est profitable au rugby ?
10:54 Est-ce qu'elle sera profitable au jeu à l'avenir ?
10:57 Parce qu'à force d'individualiser les joueurs,
11:01 que ce soit dans les médias ou en dehors,
11:04 pour vendre ce produit que sont les matchs ou les championnats,
11:08 est-ce que le jeu ne tendrait pas aussi vers cette tendance-là ?
11:13 Et est-ce qu'on n'en oublierait pas les fondamentaux de ce jeu,
11:16 qui est un jeu collectif par excellence ?
11:19 Et le rugby peut-être le sport collectif plus que d'autres
11:25 qui se gagne en équipe avant de se gagner grâce aux talents d'un ou plusieurs joueurs ?
11:31 Non mais tu vois, moi je te rejoins là-dessus,
11:34 je ne suis pas "inquiet",
11:37 mais j'ai une toute petite réserve, moi aussi,
11:41 sur cette starification de l'individu rugbyman.
11:45 Voilà donc la chronique de Philippe Anghiro
11:48 qui vous serait retrouvée sur les réseaux sociaux de Sud Radio,
11:51 sur la chaîne YouTube, vous êtes près de 900 000 abonnés,
11:54 et en podcast sur sudradio.fr

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