Avec Nicolas Vidal, fondateur de Putsch Média et auteur de “Lettre aux autruches et aux tubes digestifs” publié aux éditions Putsch.
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-01-15##
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NewsTranscription
00:00 *Musique*
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16 - Oui, oui, ce n'est pas le problème.
00:18 Aujourd'hui, le corps du monde, l'attention du monde est où ?
00:21 À Davos, dans les montagnes suisses.
00:24 Pourquoi ?
00:25 Parce que vous allez écouter la chanson "Les sales gosses sont à Davos".
00:29 *Musique*
00:30 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:33 Le fait du jour.
00:34 Ils exagèrent, ils exagèrent, vraiment.
00:36 Mauvaise langue, mauvaise langue.
00:37 Il n'y a pas que des sales gosses, il y a des gens très, très, très, très bien à Davos.
00:40 Et d'ailleurs, et d'ailleurs, la meilleure preuve, c'est que ce forum de Davos,
00:45 vous savez, vous savez, il existe depuis 1971,
00:48 plus de 50 ans que l'élite du monde entier se retrouve à Davos.
00:54 Donc, c'est ni vous ni moi.
00:55 Enfin bon, on ne peut pas tout faire.
00:57 Et alors, quel est le thème principal de cette année ?
01:00 Alors, vous allez me dire, oui, ça va être, voilà, tout ce qui se passe dans la planète,
01:04 les guerres, les famines, tout ça.
01:06 Non, non, non, non, non.
01:07 C'est la lutte contre la désinformation.
01:09 Selon le rapport annuel du Forum économique mondial de Davos,
01:12 la manipulation de l'information est la grande menace à court terme,
01:16 redoutée par les dirigeants devant les événements,
01:18 devant les événements climatiques extrêmes et les fractures sociales.
01:22 Le rapport souligne le risque que des personnes malveillantes
01:25 s'en servent pour creuser les divisions sociétales et politiques,
01:29 avec le risque de créer des troubles,
01:31 tels que des manifestations violentes, des crimes haineux et des actes terroristes.
01:36 Nicolas Vidal, bonjour.
01:38 - Bonjour André Merkhoff, bonjour.
01:40 - Alors, Nicolas Vidal, vous êtes le fondateur et l'animateur,
01:44 le directeur de Pooch, ce média alternatif,
01:46 où vous sortez beaucoup, beaucoup de choses.
01:48 Et puis, vous avez écrit ce livre, ce petit livre tout à fait succulent,
01:52 "Lettres aux autruches et aux tubes digestifs".
01:55 Écoutez, je pense que c'est intéressant.
01:57 Il parle un peu de la passivité, de notre passivité, en tout cas à certains,
02:02 et il faut faire très attention, et il a tout à fait raison.
02:05 Alors, Nicolas Vidal, cette désinformation,
02:08 alors moi je veux bien, bien sûr, que nous sommes contre la désinformation,
02:12 tous contre les fameuses fake news.
02:14 Bon, enfin, est-ce qu'elle existe ?
02:16 Alors, qui vit-il, à votre avis, les auteurs de ce rapport de Davos ?
02:22 - Ben, André Merkhoff, c'est tous les canaux libres,
02:26 les voix dissidentes, les gens, finalement, comme je le dis dans mon livre,
02:29 qui réfléchissent, qui sont des véritables citoyens.
02:32 Et quand on se penche sur Davos, il faut quand même revenir à 2017,
02:35 vous le savez, André Merkhoff, il y a eu le Brexit,
02:37 et puis il y a eu l'élection de Donald Trump.
02:39 Et c'est à ce moment-là que Davos met la main sur le contrôle de l'information.
02:44 C'est-à-dire que, finalement, ils ont estimé que les gens étaient trop mal informés.
02:48 Mal informés pour qui ? Par qui ?
02:51 Peut-être des gens, peut-être comme nous, bien entendu.
02:54 Et ils ont reproché aux gens d'avoir, finalement, ça, c'est ma grille de lecture,
02:58 d'avoir trop de libre-arbitre et d'avoir fait le Brexit, notamment,
03:02 ou avoir fait élire Donald Trump aux États-Unis.
03:05 Donc, les gens qui sont visés, c'est tous les gens qui portent une parole libre,
03:09 c'est tous les médias indépendants qui donnent des voix,
03:12 qui portent des voix discordantes et qui ont des grilles de lecture
03:16 bien loin, bien loin de la mondialisation, du globalisme et de tout ce que prend Davos.
03:21 Parce que c'est un vrai risque pour eux que les gens se rendent compte de ce qui se passe.
03:25 Et je finis par là. Finalement, les autruches, les tubes digestifs, j'ai envie de vous le dire,
03:29 ce sont les moutons de premier choix du World Economic Forum et de Davos.
03:33 Parce que les gens qui ne s'intéressent à rien, ce sont les proies faciles,
03:36 finalement, des gens qui sont là pour soumettre à la propagande de l'information.
03:40 Vous le savez, les médias de masse qui façonnent les petits esprits fragiles,
03:44 finalement, des gens qui ne s'intéressent pas à grand chose.
03:47 Oui, et surtout, Nicolas Vidal, ce que l'on appelle la désinformation,
03:51 elle existe depuis toujours, depuis qu'il y a des médias, même avant.
03:55 C'est-à-dire que c'est ça qui est intéressant, c'est que l'accent est mis sur les réseaux sociaux,
04:02 sur un certain nombre de gens, sur l'alternative, sur Twitter.
04:06 Évidemment, ce pelé, ce galeu d'où vient tout le mal aujourd'hui, Elon Musk.
04:11 Elon Musk qui a ouvert X et qui a ouvert la boîte de Pandore avec X.
04:15 Mais au-delà de ça, enfin, ils veulent lutter sur la désinformation.
04:20 Mais on se demande si tous ces braves gens ne se sont pas réveillés,
04:26 comme vous le dites d'ailleurs, à cause d'une autre information,
04:30 d'une information alternative.
04:32 Ça ne veut pas dire que la presse ne dit que des fake news, c'est faux,
04:37 que les médias le disent, même mainstream le disent que des fake news, c'est faux.
04:41 Il n'empêche qu'il y a un certain nombre de choses, et c'est ça le pire,
04:45 c'est le mensonge par omission.
04:47 On met sous le boisseau un certain nombre de choses,
04:49 que d'autres médias, justement, qu'ils soient alternatifs ou qu'ils soient numériques, etc.
04:55 exposent, Nicolas Vidal.
04:58 Oui, tout à fait, effectivement, c'est d'avoir une autre grille de lecture,
05:02 une autre information, vous l'avez dit, je pense que c'est intéressant.
05:05 Prenons un exemple très simple.
05:06 Regardez la révolte des agriculteurs, même la révolte populaire en Allemagne,
05:10 il y a très peu d'articles, on ne va pas dire pas d'articles,
05:12 on va dire très peu d'articles.
05:14 Il n'y a absolument aucune couverture. Pourquoi ?
05:16 Pourquoi ? Parce que là, on rentre dans le champ, finalement,
05:19 pour eux, d'une certaine désinformation, parce que
05:22 parler de la révolte en Allemagne, c'est-à-dire faire son travail, son boulot de journaliste...
05:26 C'est colossal, c'est absolument colossal.
05:30 Donc là, on a un exemple très simple, concret pour nos auditeurs,
05:33 de dire "on n'en parle pas parce que..." Pourquoi ?
05:36 Parce qu'en France, ça pourrait nous amener à quoi ?
05:38 À une espèce de mouvement, un retour de mouvement des Gilets jaunes,
05:41 où seraient agglomérés des agriculteurs, des routiers,
05:44 et toutes sortes de professions, et de Français en colère.
05:46 Donc, pour ne pas donner de mauvaises idées, mon cher André Bercoff,
05:50 à des cerveaux malades que sont la populace,
05:52 bien entendu qu'est la populace...
05:54 Les gueux, les sandants, vous le savez,
05:57 ceux qui ne sont rien, ceux qui ne sont pas dans les gares d'universités et les aéroports,
06:00 on évite d'en parler. Donc là, nous avons un cas typique
06:03 de mésinformation, de désinformation, dans le sens qu'on ne veut pas en parler.
06:06 Et je finis là-dessus, parce que c'est extrêmement intéressant,
06:09 parce que ce qui se passe là-bas, en termes de traitement médiatique,
06:12 c'est aussi, et vous le savez, parce que vous avez écrit un livre là-dessus,
06:14 le retour du peuple, c'est-à-dire que c'est le retour du peuple,
06:17 des gens qui ont compris, qui ne sont ni les autruches, ni les touristes,
06:20 qui ont compris que cette Union Européenne,
06:23 cette mondialisation est en train, littéralement,
06:26 de les assassiner, socialement. Et il y a ce retour,
06:29 cette espèce d'émotion populaire que déteste Davos.
06:32 Que déteste Davos, parce que l'émotion populaire
06:35 et l'information indépendante, à un moment donné,
06:38 donnent des mouvements populaires. Et ce qui est intéressant, comme vous disiez
06:41 en introduction, notamment, comme vous voyez que Davos présente chaque année
06:44 un catalogue des risques, parce que là, on part du catalogue des risques de Davos,
06:47 d'accord ? Et la désinformation fait partie,
06:50 vous l'avez très bien dit, des premières orientations
06:53 de Davos, qui a plus peur que le dérèglement climatique.
06:56 Mais il faut savoir qu'il y a 3 milliards de personnes
06:59 qui vont se rendre aux urnes dans les deux prochaines années.
07:02 Donc vous voyez bien que ces gens, ils ont quand même, ça vous donne une idée
07:05 de la sympathie, de l'amour transi, que ces gens ont
07:08 pour les souverainetés populaires et les démocraties.
07:11 Donc la désinformation, c'est lutter pour eux, contre les émotions populaires
07:14 de gens qui sont trop bêtes pour ne pas dire autre chose, pour comprendre
07:17 même ce qui se passe. Voilà, donc il y a ce formatage
07:20 à un monde que les gens ne veulent pas, André Bercoff.
07:23 Que les gens refusent, ont en train d'imposer
07:26 aux gens un monde dont ils ne veulent pas. Des changements,
07:29 vous le savez, économiques, des changements aussi
07:32 de civilisation littéralement. Et pour essayer d'étouffer
07:35 tout ça, eh bien, Davos se réunit, bien entendu,
07:38 et met en avant des risques qui sont quand même,
07:41 qui sont pour moi modérés, parce que je ne pense pas que la démocratie
07:44 est un risque. - Mais Nicolas Vidal, vous avez
07:47 raison d'évoquer effectivement les prochaines élections.
07:50 Environ, c'est entre 24 et 25,
07:53 2 milliards de personnes, plus de la moitié de la population
07:56 en âge de voter mondial, va en effet se rendre
07:59 sûre dans les 12 prochains mois. 70 pays dont les Etats-Unis,
08:02 l'Inde, le Royaume-Uni, et ne parlons pas
08:05 des élections européennes. Donc effectivement, il y a
08:08 quelque chose quoi. Ils sont, allez, on ne va pas dire
08:11 en mode panique, n'exagérons pas, mais est-ce qu'ils sont en mode
08:14 inquiets, les davosiens ?
08:17 - Bien entendu, parce que l'Allemagne,
08:20 on ne va pas en faire deux heures dessus, mais il y a des gens
08:23 qui sont en train de se rendre compte par les médias alternatifs et leur situation économique,
08:26 ils sont en train de prendre conscience en fait du viol démocratique
08:29 de la société de surveillance et de l'esclavagisme,
08:32 André Bercoff, économique, qu'on est en train d'imposer
08:35 à une très large majorité de la population.
08:38 Et là, on en arrive au point central, finalement.
08:41 C'est que la caste, ce que j'appelle moi la caste, ce que j'appelle
08:44 l'oligarchie, finalement, n'a plus, depuis bien longtemps,
08:47 n'a plus du tout les mêmes intérêts que le peuple,
08:50 qu'elle est censée servir, parce que ces gens sont, il ne faut jamais l'oublier,
08:53 nos obligés, nos salariés, nos employés.
08:56 Et ce qui était à un moment donné une opposition politique
08:59 incarnée notamment par les partis politiques d'opposition,
09:02 entre guillemets, les députés également, le Parlement.
09:05 Aujourd'hui, vu que cette courroie de transmission,
09:08 en mon sens, n'existe plus parce qu'elle était galvaudée,
09:11 finalement, il se retrouve face à une population
09:14 de plus en plus grande, une grosse minorité,
09:17 ne parlons pas encore de majorité, une grosse minorité,
09:20 qui, donc, cette minorité est considérée non plus
09:23 comme un adversaire politique.
09:26 Cette minorité, depuis les Gilets jaunes, André Bercoff,
09:29 est considérée comme un ennemi politique. Et ça change tout.
09:32 Et ça change tout. Donc, il est une extrême urgence pour les davosiens
09:35 un peu inquiets, je ne vous le cache pas, finalement,
09:38 de mettre en avant, bien entendu, ce risque
09:41 de désinformation. Et vous l'avez dit en introduction,
09:44 des manifestations populaires, des affrontements civiques,
09:47 tout ça, et dans le rapport que nous donnerons ce matin.
09:50 Donc, on est vraiment là, à ce point de clivage,
09:53 ce point d'affrontement. Et dans ce sens-là, je ne suis pas persuadé
09:56 qu'il soit très fin intellectuellement, parce que je pense
09:59 que ces gens, André Bercoff, ils n'avaient pas prévu ça
10:02 dans le petit schéma qu'ils nous ont prévu pour nous-mêmes,
10:05 voyez-vous, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas anticipé l'extrême
10:08 paupérisation, pourtant, ça se voyait, il ne suffit pas d'être
10:11 économiste pour voir que ça allait mal finir, et ils n'ont
10:14 pas anticipé, finalement, la paupérisation fulgurante
10:17 de millions de gens, de millions de gens,
10:20 et à un moment donné, ces gens-là, ils allaient demander des comptes,
10:23 ils allaient demander des comptes plus sur la question économique,
10:26 plus sur la question démocratique. - Absolument, et apparemment, Nicolas Vidal,
10:29 le management par la peur ne suffit plus, vous avez vu que
10:32 l'un des points essentiels du Forum de Davos
10:35 cette année, c'est le danger du virus X.
10:38 On ne sait pas ce que c'est, vous savez, on lance à nouveau
10:41 "ouah là là, c'est le virus X", je pensais que c'était Elon Musk,
10:44 non, non, ce n'est pas Elon Musk, en l'occurrence, on a le virus X
10:47 et c'est celui-là qui va fonctionner. Donc,
10:50 en fait, on est vraiment, juste
10:53 pour finir, Nicolas Vidal, on est vraiment
10:56 dans, je dirais, allez, dans les couvertes
10:59 qui s'ouvrent, dans les poêtes de Pandore qui commencent à s'ouvrir.
11:02 - Bien sûr, je finis par là, parce que je trouve que c'est intéressant,
11:05 ces gens, nos élites, ont délibérément abruti les gens pendant 30 ans,
11:08 je le dis en permanent, je l'avais déjà dit chez vous il y a quelques mois
11:11 d'ici, finalement, on gouverne plus facilement
11:14 des consommateurs que des citoyens, mais le problème,
11:17 c'est que l'abrutissement généré de la population avec, vous savez,
11:20 l'hédonisme, les loisirs, l'effondrement de l'éducation nationale,
11:23 j'en parle dans mon livre, et bien, à un moment donné, ils se sont dit
11:26 "Tiens, super, voilou, tranquillou loulou, on va pouvoir leur faire avaler
11:29 n'importe quoi", mais ça, c'est terminé, puisque quand vous n'avez plus
11:32 qu'un yaourt dans le frigo, la tyrannie de la faim
11:35 elle vous fait sortir dans la rue, c'était le début des gilets jaunes et
11:38 manifestement, ça risque de monter en régime dans les prochaines
11:41 semaines, assez rapidement, malheureusement. - Écoutez, qui vivra, verra,
11:44 Nicolas Vidal, en tout cas, et voilà, rendez-vous après Davos.
11:47 - On va se retrouver dans quelques instants sur Sud Radio,
11:50 après cette courte pause, on va parler des pompiers,
11:53 peuvent-ils encore intervenir en toute sécurité dans
11:56 certains quartiers ? On en parlera tout de suite.
11:59 (Générique)
12:02 dans tous ses états midi 14h.
12:04 André Bercov.